Étude du « Je »

ÉTUDE DU « JE »

Conférence de Samaël Aun Weor

Le Cinquième Évangile

Diverses écoles de type pseudo-ésotérique mettent l’accent sur l’idée insensée d’un « Moi » double : le premier, elles le qualifient de « Moi » supérieur ; le second, elles l’appellent « Moi inférieur ». Nous autres, nous disons que le supérieur et l’inférieur sont deux sections d’une même chose. On a beaucoup parlé de l’Alter Égo, on en a même fait l’éloge et on l’a déifié en considérant qu’il était divin. Au nom de la Vérité, il est indispensable de dire que le « Moi » supérieur et le « Moi » inférieur sont deux aspects du même Égo et que, par conséquent, faire l’éloge du premier et sous-estimer le second s’avère, hors de tout doute, incongru.

Nous autres, nous faisons une différenciation correcte entre ce qu’est le Moi et ce qu’est l’Être. On pourrait nous objecter qu’une telle différenciation n’est rien de plus qu’un autre concept émis par l’intellect. Nous, nous nous basons sur nos propres expériences directes. Nous connaissons très bien les diverses formes d’intellectualisation qui existent et nous savons que vous avez vos échappatoires ; le désir de faire ressortir tout ce qui a une saveur d’Égo. Il est évident que l’Égo n’a pas envie de mourir et qu’il veut continuer sous une certaine forme, délicieusement subtile bien sûr, pas sous des formes denses et grossières. Il ne peut plaire à personne de voir son cher Égo, son « Moi » réduit en poussière cosmique parce que c’est comme ça, parce qu’un individu quelconque l’a dit dans une salle de conférences. Il est malheureusement normal que l’Égo n’ait pas envie de mourir et qu’il cherche des philosophies consolatrices qui lui promettent un petit coin dans le ciel, une place sur les autels ou un au-delà rempli d’un bonheur infini.

Il est nécessaire que nous comprenions que tout passe dans ce monde où nous vivons ; les idées passent, les personnes et les choses passent. La seule chose qui soit stable et permanente, c’est l’Être.

Question. Maître, de quelle substance sont faits les agrégats psychiques ?

Maitre. L’animal intellectuel, erronément appelé Homme, ne possède pas encore de Mental individuel, il ne l’a pas créé, il ne l’a pas formé. Le Mental (le Manas, la substance mentale) est dépourvu d’individualité ; il possède diverses formes, il se trouve constitué sous forme d’agrégats psychiques qui ne sont pas inconnus du bouddhisme ésotérique. Tous ces multiples Mois querelleurs et criards qui, dans leur ensemble, forment le moi-même, sont constitués d’une substance mentale plus ou moins condensée. C’est la raison pour laquelle nous changeons continuellement d’opinion (exemple du vendeur de biens fonciers). Le Moi qui jure un amour éternel à une femme, est remplacé le lendemain par un autre Moi qui n’a rien à voir avec le serment, et alors l’individu se retire en laissant la femme déçue. Vous voyez ce que sont les formes infinies du Mental ; de quelle manière elles contrôlent les centres fondamentaux du cerveau et comment elles jouent avec la machine humaine.

Question. Maître, sur cette planète les « Mois » rendent la vie supportable ; si nous les dissolvions, notre vie ne serait-elle pas très ennuyeuse ?

Maitre. La félicité authentique repose sur la revalorisation de l’Être. Il est indiscutable que chaque fois que l’Être passe par une revalorisation intime, il expérimente une authentique félicité. Malheureusement, nous confondons le plaisir avec le bonheur et nous jouissons bestialement avec l’alcool, les drogues, l’adultère, les jeux, etc. La limite du plaisir est la douleur et toute forme de jouissance se transforme en douleur. Il est évident que l’élimination de l’Égo revalorise l’Être, en donnant comme résultat la félicité authentique.

Question. Maître, est-ce urgent de former un Corps Mental pour ne pas avoir de nombreux Mentals ?

Maitre. Il est certain que l’animal intellectuel ne possède pas de Mental individuel ; au lieu d’un Mental, il a beaucoup de Mentals. Il est urgent de créer le Corps Mental et de dissoudre l’Égo lorsqu’on veut l’authentique revalorisation de l’Être.

Question. Maître, serait-il possible qu’une personne qui donne de l’argent à l’église, qui lit la Bible, qui fait des œuvres de charité et qui a d’autres vertus, ait des Mois ?

Maitre. Le Moi se déguise en saint, en martyr, en pénitent, en bon époux, etc. Beaucoup de personnes vertueuses possèdent des agrégats psychiques. Rappelez-vous qu’il y a beaucoup de vertus chez les méchants et beaucoup de méchanceté chez les vertueux. Dans la cadence et les parfums du Temple se cache le délit ; les criminels les plus abjects prennent des poses piétistes, ils ressemblent à des martyrs, etc. Dans l’Abîme, il y a beaucoup de mystiques et d’anachorètes qui croient aller très bien.

Question. Maître, quelle valeur spirituelle ont les bonnes intentions d’une personne sincère qui vit de manière erronée ?

Maitre. Rappelez-vous que le chemin qui conduit à l’Abîme est pavé de bonnes intentions. « Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus ». Les scélérats de toutes les époques ont eu de très bonnes intentions : Hitler, rempli d’intentions magnifiques, a maltraité beaucoup de peuples et, par sa faute, des millions de personnes sont mortes. Le bourreau qui exécute un ordre injuste, rempli de magnifiques intentions, assassine ses semblables. Nous ne devons pas oublier la Sainte Inquisition ; c’est alors que des inquisiteurs, avec des intentions magnifiques, ont condamné beaucoup de malheureux au bûcher, au chevalet de tortures, etc. Ce qui est important, ce sont les bonnes œuvres et non les bonnes intentions. Ce sont les résultats qui parlent ; les bonnes intentions ne servent à rien si les faits sont désastreux.

Question. Quelle est la méthode pour se libérer des défauts ?

Maitre. Il est urgent et impératif d’analyser et d’annihiler l’Égo de manière volontaire et consciente. Dans nos relations avec les personnes, les défauts dissimulés affleurent spontanément et si nous nous trouvons en état d’alerte perception, d’alerte nouveauté, nous les voyons alors tels qu’ils sont en eux-mêmes. Un défaut découvert doit être soumis à l’analyse, à la méditation, dans le but d’être compris. Il ne suffit pas de comprendre le défaut, il est nécessaire d’arriver à sa profonde signification, toute étincelle de Conscience peut nous illuminer et, en quelques millièmes de seconde, capter la profonde signification du défaut.

L’élimination est différente ; quelqu’un pourrait avoir compris un défaut et même avoir pénétré sa profonde signification et ne pas l’avoir éliminé ; ceci est indispensable pour être libéré des défauts.

L’Égo personnel est une somme de « Mois ». L’animal intellectuel est une machine contrôlée par des Mois ; ceux-ci sont « les Diables Rouges » cités dans le « Livre des Morts » de l’ancienne Égypte. Il est indispensable de savoir que la seule chose digne que nous ayons en nous est l’Essence ; malheureusement elle est, en elle-même, dispersée ici et là, embouteillée dans chacun des différents « Mois ».

En essayant de comprendre fondamentalement chaque défaut de type psychologique, nous devons être sincères envers nous-mêmes ; malheureusement, le Mental cherche toujours des excuses pour justifier les erreurs. Il est nécessaire de nous auto-explorer pour nous autoconnaitre profondément.

N’importe quelle erreur a plusieurs facettes et elle opère dans les 49 régions du Mental. Le gymnase psychologique est indispensable et c’est la vie ; dans l’interrelation humaine, dans la vie en commun avec nos semblables, existent d’infinies possibilités pour nous autodécouvrir ; cependant, il est évident que l’autovigilance doit toujours opérer d’instant en instant.

La dissolution de l’Égo s’accélère si nous savons profiter au maximum des pires circonstances ; celles-là nous offrent les meilleures opportunités. Le contrôle des défauts intimes est superficiel et il est condamné à l’échec. L’élimination de nos défauts est nécessaire ; de cette façon, nous établissons dans notre Conscience les fondations adéquates pour agir correctement. La Compréhension est la première chose, l’Élimination la seconde.

Ce qui rend tout enfant beau et adorable, c’est son Essence ; celle-ci constitue en lui-même sa véritable réalité. La croissance normale de l’Essence s’effectue pendant les cinq premières années ; pour qu’elle continue à croître, quelque chose de très spécial doit se passer, c’est le travail sur soi-même. Le développement de l’Essence n’est possible qu’à force de travaux conscients et de pénitences volontaires.

Nous devons savoir que nous avons en nous-mêmes ce qui s’appelle l’Égo, le Moi, etc., et qu’à l’intérieur de celui-ci, l’Essence se trouve embouteillée et c’est lamentable. Dissoudre le Moi est indispensable ; c’est le véritable sens du travail sur soi, car nous ne pourrions jamais libérer l’Essence sans désintégrer au préalable le Moi psychologique. Au fur et à mesure que les agrégats psychiques vont se désintégrer, l’Essence s’émancipe et croît harmonieusement. Il est indiscutable que lorsque le Moi psychologique meurt, l’Essence resplendit ; elle nous confère la beauté, le véritable bonheur et les pouvoirs dont elle est détentrice.

Le mammifère intellectuel ne possède pas une individualité définie ; ce manque d’individualité est la cause de tant d’amertume. Notre corps physique est une unité complète et il travaille comme un tout organique, à moins d’être malade ; mais la vie intérieure de l’humanoïde n’est en aucune façon une unité psychologique ; il manque une organisation psychologique au fond intime de chacun de nous. L’humanoïde n’a pas un Moi permanent, mais une multitude de différents Mois infrahumains et absurdes. Le pauvre animal intellectuel est semblable à une maison en désordre, où, au lieu d’un maître, existent beaucoup d’employés qui veulent toujours commander et faire ce dont ils ont envie.

La plus grande erreur du pseudo-ésotérisme est de supposer qu’on possède un Moi immuable et permanent, sans début ni fin. Si ceux qui pensent ainsi éveillaient leur Conscience pendant un instant, ils pourraient mettre en évidence leur propre multiplicité. Penser qu’une personne qui s’appelle Louis est toujours la même est absurde ; aucune personne n’est toujours la même, car on tombe constamment dans des contradictions et des changements.

Quand le Moi veut continuer ici et dans l’au-delà, il s’autotrompe avec le faux concept d’un Moi divin et immortel. Aucun de nous n’a un Moi permanent et nous ne possédons même pas d’individualité légitime. Si nous considérons chaque Moi comme une personne différente, nous pouvons affirmer de manière emphatique, ce qui suit : « à l’intérieur de chaque personne qui vit dans le monde, il existe beaucoup de personnes ». Chacune de ces personnes lutte pour la suprématie, elle veut être exclusive et croit être le tout, bien qu’elle ne soit qu’une petite partie. Nous ne pourrons jamais nous connaître nous-mêmes sans auto-observation. Tant qu’un individu continue de se considérer comme une seule personne, il est clair qu’un quelconque changement intérieur est plus qu’impossible.

En réfléchissant un peu sur les diverses circonstances de la vie, il vaut bien la peine de comprendre sérieusement les bases sur lesquelles nous nous appuyons. Une personne s’appuie sur une position, une autre sur l’argent, etc. Mais, que nous soyons riches ou mendiants, la chose la plus curieuse, c’est que nous avons besoin de tout le monde et que nous vivons en fonction de tous, bien que nous soyons gonflés d’orgueil. Avec tout ça, nous nous croyons très forts, mais nous sommes terriblement faibles. Il est urgent de nous auto-observer d’instant en instant, dans le but de connaître clairement les fondements sur lesquels nous nous appuyons ; quand on découvre ce qui nous offense le plus, à un moment donné, alors on découvre les bases sur lesquelles on s’appuie psychologiquement.

On est étonné devant le spectacle d’un incendie ; les personnes désespérées s’emparent alors des choses les plus invraisemblables ; ces personnes sont attachées à des choses qui n’ont pas la moindre importance ; ceci équivaut à un état d’inconscience absolue. Le plus grave de notre tragédie, c’est qu’on pense qu’on est en train de penser, on sent qu’on est en train de sentir, alors qu’en réalité c’est un autre qui, à un moment donné, pense avec notre cerveau martyrisé et ressent avec notre cœur endolori. Combien de fois croyons-nous être amoureux et, ce qui arrive, c’est qu’un autre Moi, à l’intérieur de nous-mêmes, rempli de luxure, utilise le centre de notre cœur.

Au fur et à mesure qu’on travaille sur soi-même, on comprend de plus en plus qu’il est nécessaire d’éliminer radicalement de notre nature intérieure tout ce qui nous rend si abominables. Ce sont les pires circonstances de la vie, les situations les plus critiques, les faits les plus difficiles, qui sont les plus propices à notre autodécouverte intime. Si, au lieu de perdre la tête, de s’identifier, d’être fasciné par les choses de la vie, on se rappelait de soi-même, on découvrirait avec stupeur certains « Mois » dont on n’aurait jamais eu la moindre idée, ni le moindre soupçon.

Le sens de l’auto-observation intime se trouve atrophié chez tout être humain ; si on s’auto-observe d’instant en instant, ce sens se développera progressivement ; à mesure que le sens de l’auto-observation continuera à se développer, par son utilisation continuelle, nous deviendrons de plus en plus capables de percevoir directement ces Mois dont nous n’avions jamais soupçonné l’existence et nous découvrirons que chacun d’eux a des caractéristiques psychologiques particulières, au moyen desquelles nous appréhenderons, nous capterons intuitivement leur nature intime.

Au début, l’ésotériste ne sait pas par où commencer ; il ressent la nécessité de travailler sur lui-même, mais il est complètement désorienté. En mettant à profit les moments les plus difficiles, les instants les plus défavorables, nous découvrons nos défauts les plus remarquables et que nous devons désintégrer de toute urgence. Avant de nous coucher, il convient que nous examinions les faits qui se sont produits dans la journée. Rappelons-nous qu’en ésotérisme tout ce qui est à sa place est bon et tout ce qui n’est pas à sa place est mauvais. Que diriez-vous d’un homme docile et tolérant qui bénirait un groupe d’agresseurs qui essayeraient de violer sa femme et ses filles ? Que penseriez-vous d’un homme serviable qui, à un moment donné, prêterait un poignard à un assassin ? Le délit se déguise en saint ; il utilise les meilleures vertus ; il se présente comme un martyr. Dans le parfum de la prière, se cache aussi le délit.

Voir de telles créations, observer ces monstruosités de l’enfer dans lesquelles se trouve embouteillée notre Conscience en personne, devient possible lorsqu’on développe progressivement le sens de l’auto-observation. Tant que nous aurons ces aberrations en nous, nous serons une abomination, bien que nous nous croyions beaux ou justes et que nous allions même jusqu’à nous plaindre de l’ingratitude des autres personnes et que nous criions qu’elles ne nous comprennent pas. Le sens de l’auto-observation nous permet de voir clairement le « Moi » que nous sommes en train de dissoudre et les résultats pathétiques et définis du travail intérieur.

Il s’avère intéressant d’observer comment de telles bêtes se réduisent peu à peu et se désintègrent, finalement, en libérant l’Essence qui était embouteillée dans ce défaut. Tout ceci implique, naturellement, des travaux successifs en profondeur, toujours constants, car aucun Moi ne peut jamais être désintégré instantanément.

Tant que ne s’est pas produite la désintégration psychologique de toutes ces abominations, ces ambitions, ces envies, etc., même si nous croyons être des personnes honnêtes, honorables, sincères, charitables, belles intérieurement, etc., évidemment, nous continuerons à n’être rien de plus que des sépulcres blanchis, beaux à l’extérieur, mais remplis de pourriture répugnante à l’intérieur. Il y a beaucoup de personnes qui supposent qu’avec de bonnes intentions il est possible d’arriver à la sanctification. Il est évident que tant qu’existeront des agrégats psychologiques à l’intérieur de nous, sous les bas-fonds d’un regard pieux et d’un visage vénérable, il ne pourra pas y avoir de sanctification.

Dans la psychologie révolutionnaire, la nécessité d’une transformation radicale devient pour nous évidente, et celle-ci n’est possible qu’en nous déclarant à nous-mêmes une guerre à mort, impitoyable et cruelle. Une véritable individualité n’existant pas en nous, il est impossible d’avoir une continuité de propos. Ce qu’un Moi déterminé affirme à un moment donné ne peut nullement être pris au sérieux à cause du fait concret qu’un quelconque Moi peut à tout moment affirmer exactement le contraire ; le plus grave, c’est qu’il y a des personnes qui affirment avec emphase qu’elles sont toujours les mêmes.

L’individu, en lui-même, n’est rien de plus qu’une machine qui sert de véhicule tantôt à un Moi, tantôt à un autre.

Il est évident que si on ne lutte pas contre la vie, celle-ci nous dévore et rares sont les aspirants à la vérité qui ne se laissent pas avaler par la vie ; si nous ne travaillons pas sur nous-mêmes, nous involuons et nous dégénérons, car il n’est pas possible que l’Homme Véritable surgisse de la Loi Mécanique Évolutive, puisque cette Loi a sa contrepartie qui est l’Involution. On évolue jusqu’à un certain point parfaitement défini et ensuite arrive le processus involutif ; toute montée est suivie d’une descente et vice versa.

À l’intérieur de l’animal intellectuel, il existe des germes ou des semences qui, par un développement approprié, nous convertissent en Hommes véritables ; pour cela, il faut une ambiance adéquate, car il est bien connu qu’une semence dans un milieu stérile ne germe pas ; elle se perd.

Si nous voulons vraiment nous unir à la Divinité, nous avons besoin de toute urgence d’une véritable Révolution de la Conscience. La Révolution de la Conscience comporte trois facteurs de base qui sont les suivants : Mourir, Naître, Se Sacrifier pour l’Humanité. Nous allons étudier ce qui doit mourir en nous, ce qui doit naître et pourquoi nous devons nous sacrifier pour l’humanité, pour les autres.

Il est urgent de savoir que le Moi est un ensemble d’entités qui jouissent d’une certaine auto-indépendance. Ces Mois se querellent entre eux et le Mental est le champ de bataille. Chacun d’eux se projette dans les différents niveaux du Mental, en essayant de satisfaire ses instincts animaux et en se nourrissant de nos principes vitaux. Le Moi qui, aujourd’hui, jure un amour éternel à une femme, le lendemain la hait. À l’intérieur de l’homme surgissent constamment des contradictions ; c’est la raison pour laquelle l’homme n’est pas encore un Homme, mais seulement un animal intellectuel. L’animal intellectuel n’a pas d’Âme, son Âme est fractionnée. Quand le Moi meurt, l’Âme se libère et c’est alors que l’homme peut avoir une véritable continuité de propos, un véritable centre permanent de Conscience. C’est seulement chez un homme qui a une Âme, qu’il n’existe pas de contradictions internes. C’est seulement là où n’existent pas de contradictions internes, qu’il y a une véritable paix intérieure.

Le Moi psychologique gaspille grossièrement le matériel psychique dans des explosions de colère, d’avidité, d’envie, de luxure, etc. Éliminer le Moi est une tâche difficile. Le Moi se dissout sur la base d’une rigoureuse compréhension. La vie en commun avec nos proches, les relations avec les gens, voilà le miroir où nous pouvons nous voir de la tête aux pieds. Dans les relations des personnes, nos défauts affleurent et, si nous sommes vigilants, alors nous les voyons. Tout défaut doit être d’abord analysé et ensuite compris avec le cœur. Quand un défaut est compris dans tous les niveaux du Mental, l’élémentaire qui lui correspond se désintègre, c’est-à-dire qu’un petit Moi meurt. Chaque fois qu’un défaut meurt, naît, à sa place, quelque chose de nouveau, une vertu, un pouvoir de l’Âme, une Vérité, etc.

Il est urgent de passer par la mort mystique, il est nécessaire de fabriquer l’Âme, il est indispensable de nous sacrifier pour l’humanité, il faut donner sa vie pour ses semblables. Le mariage parfait a eu un début et c’est pourquoi il a aussi une fin. La douleur est le résultat de nos propres erreurs ; quand on commet une erreur, le fruit en est la douleur. Nous commettons des erreurs parce que nous sommes imparfaits ; nous sommes imparfaits parce que nous avons le Moi à l’intérieur de nous. Quand le Moi disparaît, advient en nous la félicité authentique et véritable.