La Belle Hélène

LA BELLE HÉLÈNE

Conférence de Samaël Aun Weor

Le Cinquième Évangile

Nous allons parler un peu de la Belle Hélène. Homère dit qu’elle était l’épouse de Ménélas ; et il affirme qu’elle partit avec Paris et que ce grand guerrier l’amena à Troie.

Ce qui est certain, c’est qu’il y eut une grande guerre qui dura 20 ans. « L’Iliade » dit beaucoup de choses sur cette guerre : Troie fut assiégée par les Grecs, « les Achéens chevelus, aux belles jambières et à la face obscure », comme disait Homère, etc.

Rappelez-vous dans « L’Iliade », Agamemnon, « celui qui commande de loin » ; Ulysse, le guerrier astucieux, destructeur des citadelles ; Hector, le troyen ; le vieil Énée, Priam, et un grand nombre de personnages qui, dans le fond, s’avèrent plus Atlantes que Grecs ou Troyens.

Homère, à l’évidence, fut un grand Initié. On affirme qu’il « était aveugle » et « qu’il vivait alors de l’aumône publique, chantant ses vers de village en village, sur tout le territoire hellénique ». Évidemment, la « cécité » d’Homère est purement symbolique. En réalité, il n’était atteint d’aucune cécité ; il avait une très bonne vue ; il avait de très bons yeux. Avec cette histoire de « cécité », on voulait uniquement affirmer qu’il voyait non seulement les choses du Monde Physique mais aussi les choses des Mondes Internes. C’est-à-dire que c’était un grand initié, un grand clairvoyant. Et cela vaut donc la peine de réfléchir un peu à cette « Iliade » et à cette « Odyssée ».

À l’époque d’Homère, il ne restait déjà plus rien de Troie, sauf des ruines. Et cet homme écrivit ses œuvres merveilleuses en se basant uniquement sur les traditions et sur sa puissante clairvoyance. Quant à la Belle Hélène, je ne veux pas nier son existence physique, mais elle correspond à tout un drame symbolique, extraordinaire.

Il y a quelque temps, un allemand parvint à découvrir les ruines de la vieille Troie. Troie n’était pas située en Grèce, comme on le supposait auparavant ; il la découvrit en Turquie. Le plus curieux dans cette affaire fut qu’on découvrit sept « Troie » dans le sous-sol, ce qui indique que la citadelle fut détruite sept fois. Dès qu’elle était rasée, elle était reconstruite au même endroit ; c’est pourquoi, on a pu cataloguer clairement sept « Troie ». La preuve fondamentale que la Belle Hélène a bien existé se trouve dans le trésor de Priam le Vieux. On dit que parmi les richesses trouvées, se trouve la couronne de la Belle Hélène, ainsi que sa vaisselle d’or et d’argent et des pierres précieuses. De sorte que la Belle Hélène est une réalité.

On ne sait pas où l’archéologue, qui fit une si grande découverte, emmena un tel trésor. Le Gouvernement turc voulut s’opposer à ce que ces richesses sortent de Turquie, mais l’archéologue réussit alors à négocier avec ce Gouvernement. J’ai entendu dire que ces richesses furent emmenées dans un musée important, peut-être à Londres, peut-être à Paris, au Louvre. Je ne sais pas exactement. Ce que je sais, par contre, c’est que le trésor du vieux Priam fut donc découvert, et cela, en soi, est assez intéressant.

Tout ce récit qu’Énée, le troyen, fait de sa sortie furtive de cette citadelle se révèle enchanteur : comment il sortit ses DIEUX PÉNATES ; comment il sauva son vieux père ; comment il fit sortir toute sa famille de la fumée et des flammes de cette citadelle qui brûlait ; son voyage ensuite, vers l’antique Hespérie. Il n’y a pas de doute que tout cela est un enchantement.

Donc, celui qui a lu « l’Énéide » ne peut que ressentir un grand plaisir en savourant ces instants. Il est évident que la richesse même du langage de l’Énéide captive. Et Virgile, qui est l’auteur de « l’Énéide », se manifeste donc là, alors, comme un très grand poète.

Le poète Virgile utilise aussi un langage très riche. Un fragment de cette œuvre me revient en mémoire ; voici ce qu’il dit : « Toi aussi […] tu as donné, à notre littoral, une réputation éternelle. Si ton honneur accorde cet […] à la grande terre ; l’ancien Énée, après avoir ouvert le coin du Tubulo, le vent lutte contre les voiles lisses sous la lumière de la pleine lune » ; et en décrivant ce passage, cette lutte de la rame contre l’eau, alors toute sa poésie s’avère enchanteresse, il dit : « La rame lutte contre le marbre lisse ». Et nous arrivons ainsi à la terre de Calixte, où la cruelle Déesse Circé a transformé, grâce à ses herbes, les hommes en bêtes, en fauves.

Pour ne pas aller trop loin, car dans tout ce domaine de la Littérature, la nuit n’y suffirait pas, si nous nous mettions à parler de la littérature de Virgile et d’Homère… nous nous cantonnerons donc au problème de la Belle Hélène.

Je dis que, bien sûr, elle a existé en tant que femme en chair et en os, mais qu’au niveau ésotérique, elle est symbolique. Et bien sûr, tout cela mérite une explication.

FAUST, par exemple, fit apparaître un jour la Belle Hélène. Quelques jeunes gens de cette époque, très curieux, exprimèrent le désir de connaître la Belle Hélène ; ils en eurent envie, d’un coup, ils voulaient la voir, la voir physiquement. Rendez-vous compte : ils voulaient la voir, alors qu’elle était morte depuis si longtemps ! Bon, Faust était un Grand Mage et il n’eut aucune difficulté à invoquer la Belle Hélène.

On raconte qu’il sortit de la pièce et que lorsqu’il fut de retour, les jeunes qui attendaient furent surpris de le voir au bras de la Belle Hélène de Troie. Elle était là, matérialisée physiquement ; elle avait l’apparence d’une femme en chair et en os. Ils la décrivirent d’une beauté ineffable, inconcevable. On affirme que la Belle Hélène apparut devant les jeunes gens (et qu’elle fut invoquée par le Dr Faust) ; elle était tout à fait ravissante : elle avait une chevelure blonde qui tombait jusqu’à ses pieds telle une cascade d’or, un front ample, le nez droit, des lèvres fines et délicates, des yeux bleus qui semblaient contempler l’infini, le teint rosé comme l’aurore ; elle avait une allure svelte et délicate et sa taille était moyenne.

Elle regarda les jeunes et, bien sûr, ceux-ci sentirent leur petit cœur « fondre » ; ils auraient bien voulu qu’elle soit réellement en chair et en os.

Le Dr Faust la présenta aux jeunes gens et, ensuite, il sortit de nouveau de la salle avec elle à son bras. Bien sûr, ils demandèrent au Dr Faust (étant donné qu’il n’y avait pas d’appareils photographiques à cette époque) de la laisser peindre par certains qui savaient peindre. Le Dr Faust le leur refusa, mais il leur promit que plus tard ils en auraient une « photographie ». Et, bien sûr, il tint parole.

Le Dr Faust était donc un Grand Ésotériste. Quelque temps auparavant, il avait réalisé un autre prodige semblable : devant rien moins que Charles Quint, il avait invoqué l’Empereur Charlemagne et son épouse, et tous deux étaient apparus physiquement, visibles et tangibles. Faust était donc, de toute évidence, un Grand Théurge, il possédait des pouvoirs extraordinaires.

Ainsi, comme je l’ai dit, le symbolisme de la Belle Hélène revêt les versions les plus diverses. Car nous avons le cas de SIMON le MAGICIEN. Celui-ci, malgré qu’il fût Gnostique et que beaucoup le considéraient comme le « Père des Gnostiques », ce qui n’est pas vrai, dévia sur le chemin de la Magie Noire. Simon le Magicien affirmait qu’il était marié avec la Belle Hélène ; mais bien sûr, la compagne de Simon le Magicien n’était pas la Belle Hélène : c’était une prostituée très belle et d’apparence majestueuse qu’il avait rencontrée par-là ; elle s’appelait Hélène et le Mage affirmait que c’était la Belle Hélène.

Vous voyez tous ces symbolismes à son propos. Les Grecs disaient que la Belle Hélène était la fille de Zeus Tempétueux (« celui qui amoncelle les nuages ») et de Léda, la beauté grecque. Nous ne pouvons pas nier cela. En examinant alors ce sujet à la lumière de la Mythologie grecque, nous découvrons que ZEUS Tempétueux (« celui qui amoncelle les nuages ») n’est autre que notre PÈRE qui est en secret, et que LÉDA, la beauté grecque, n’est autre que notre DIVINE MÈRE KUNDALINI. Quant à la BELLE HÉLÈNE, elle est assurément l’ÂME SPIRITUELLE de tout homme qui vient au monde.

Mais, en ce qui concerne les POLARITÉS, c’est une terrible réalité. La Bouddhi, par rapport à nous, est donc polarisée sous la forme de la Belle Hélène. Mais en ce qui concerne les femmes, les choses changent : pour elles, c’est le BIEN-AIMÉ. En tous cas, la BOUDDHI est l’ÂME SPIRITUELLE, c’est évident. La Belle Hélène de Troie symbolise donc l’ÂME ESPRIT et il nous faut lutter pour conquérir cette Âme Esprit, cette Bouddhi théosophique, cette ÂME IMMORTELLE, cette WALKYRIE.

On est étonné, dans les Mondes Internes, de trouver non pas une seule Belle Hélène, mais bon nombre de « Belle Hélène » dans les temples ; ce sont les Walkyries. On sait bien que chacune de ces Walkyries correspond à un Maître. Chaque Maître est donc double : car s’il a son ÂME HUMAINE qui est masculine, il a aussi son ÂME SPIRITUELLE qui est féminine, sa Walkyrie. C’est la Belle Hélène.

Le Dr Faust lui-même était donc marié avec la Belle Hélène. Les gens ont pris cela « à la lettre ». Mais du point de vue ésotérique, cela veut dire que le Dr Faust était donc parvenu à épouser sa Walkyrie. Par contre, nous voyons chez Simon le Magicien une profanation de la Belle Hélène. Il avait trouvé une prostituée à Ninive et il disait d’elle que « c’était la Belle Hélène ». Avec cela, nous voyons parfaitement, chez Simon le Magicien, la profanation, la Magie Noire ; car la Belle Hélène, en elle-même, n’est autre que la fille de Zeus Tempétueux (« celui qui amoncelle les nuages »), et de Léda, la beauté grecque.

Zoroastre épousa la Belle Hélène, le jour de la Résurrection. NIETZSCHE, dans son œuvre intitulée « Ainsi Parlait Zarathoustra », le mentionne. Et Zarathoustra ou Zoroastre, c’est la même chose. Je me rappelle comment Nietzsche commençait cette œuvre en parlant de Zarathoustra, il disait : « Aux abords de la ville se trouve la Vache Multicolore », et ainsi commence le récit de Zarathoustra disant : « Je viens vous parler du Surhomme »… et ce fut l’erreur de Nietzsche : croire que l’Âge du Surhomme était déjà arrivé alors que l’on n’a pas encore atteint l’état humain, l’état d’Homme Véritable ; c’est ce qui est grave.

Nietzsche nous parle de la caverne où Zarathoustra méditait. Il dit que Zarathoustra vivait dans une grotte d’ermite et qu’un matin, regardant le Soleil levant, il dit : « Ô ! Astre Roi grandiose, voilà dix ans que tu montes quotidiennement à ma caverne. Si ce n’était pour toi, pour mon Aigle et pour mon Serpent, je serais déjà las de vivre dans ce lieu ! » Et Zarathoustra descendit ensuite de la montagne et il rencontra un saint qui lui dit :

– Où vas-tu, Zarathoustra ?

– Je vais en ville.

– Et pourquoi vas-tu là-bas ?

– Par amour pour l’Humanité. Alors le Saint lui répond :

– N’est-ce pas, par hasard, par amour pour l’Humanité que je suis ici, dans ce lieu ? Je chante des cantiques, et je les chante pour louer Dieu, qui est mon Dieu. Zarathoustra dit :

– Je m’en vais, je ne veux rien vous prendre. Et le saint en question enveloppa alors un fouet et l’offrit à Zarathoustra.

– Prends, dit-il, je te donne ce petit conseil : si tu vas chez la femme, n’oublie pas le fouet.

Bien des gens prirent ceci « au pied de la lettre », comme ils l’avaient entendu. Mais la crue réalité des faits est différente. Il faut avoir un peu de Force de Volonté lorsqu’on veut travailler dans la FORGE DES CYCLOPES. Mais, ceux qui ne comprennent rien à l’Ésotérisme l’interprètent « à la lettre ».

Ce qui est certain, c’est que Zarathoustra arriva alors en ville et dit : « Je viens vous parler du Surhomme. L’homme n’est qu’un pont sur le chemin, il est dangereux de regarder en arrière ; tout cela est dangereux ; l’heure du Surhomme est arrivée ». Voilà donc la grande erreur de Nietzsche : nous parler du Surhomme, alors qu’il n’y a même pas d’hommes sur la face de la Terre ; car ce qu’il y a, ce sont des « humanoïdes », c’est-à-dire des « mammifères intellectuels », mais pas des Hommes, au sens complet du terme.

En tous cas, Zarathoustra accomplit une très belle mission dans l’antique Perse. Quand il ressuscita, il fusionna, il s’intégra complètement avec sa Walkyrie, son Âme-Esprit. Pourquoi ? Parce que cette Bouddhi, ou Âme-Esprit, comme dit Blavatsky dans « La Voix du Silence », « c’est un vase d’albâtre, fin et transparent, dans lequel brûle la Flamme de Prajna ». Cette Bouddhi est donc la Walkyrie et, évidemment, le LOGOÏ INTÉRIEUR se revêt de la Bouddhi, il est contenu dans la Bouddhi, dans l’Âme-Esprit.

Donc, comme l’Âme Humaine de Zarathoustra s’intégrait avec sa Bouddhi, son Âme-Esprit, c’est-à-dire, comme il fusionnait avec sa Belle Hélène, dans laquelle était pleinement manifesté le LOGOÏ DIVIN, il ressuscita, regardant à travers les yeux de cette dernière, parlant avec ses mots : intégré, unitotal.

Que devint Zarathoustra ? Personne ne le sait ; il disparut de cette caverne. C’est un Maître Immortel.

Ainsi donc, il est bon que vous compreniez ce que signifie la Belle Hélène du point de vue rigoureusement ésotérique. Quand on obtient l’Intégration avec son Âme-Esprit dans laquelle, comme dans un vase d’albâtre, est contenu le Logoï Divin, alors la PIERRE PHILOSOPHALE est constituée en soi-même et cela est plutôt intéressant.

Il est nécessaire de savoir réellement quelle est cette PIERRE BÉNIE. On dit que cette Pierre est dotée de magnifiques pouvoirs et c’est la vérité. Les plus grands Alchimistes la présentent ou l’expliquent comme « une poire » ou « une pomme d’or », « un fruit », « une grenade », quelque chose de précieux. On dit qu’une moitié est dotée d’une couleur rouge pourpre, L’ESCARBOUCLE, et que l’autre moitié est de couleur ambrée, dorée. On la décrit plutôt comme une « LUNE POTABLE ».

Quelques Alchimistes décrivent de manière poétique les merveilles, les pouvoirs de cette PIERRE BÉNIE, de cette ESCARBOUCLE PRÉCIEUSE, de cet ABSOLU, de ce SOLEIL du Microcosme-Homme, de cette ÉTOILE de SAGESSE. Il y avait un poète qui l’avait dépeinte comme « un arbre énorme, gigantesque ». Il disait que « même les Cèdres les plus grands s’avéraient de simples herbes devant un arbre semblable » et ce poète affirmait que « le tronc était d’or pur » et que « les branches de l’arbre étaient d’argent ».

Tout cela est symbolique ; la réalité est que cette Pierre Bénie […] POTABLE, dirons-nous, est double dans ses manifestations psychiques, c’est-à-dire dans ses pouvoirs. Car s’il est bien certain que par rapport à la MÉDECINE UNIVERSELLE, elle s’avère être le fameux ÉLIXIR, un Élixir extraordinaire, l’Élixir magnifique de la Lune Potable, il n’est pas moins certain que par rapport à la transmutation même des MÉTAUX VILS EN OR PUR, elle est plutôt en relation avec les pouvoirs de l’ESCARBOUCLE ou GEMME ROUGE.

Si nous la regardons du point de vue de l’Élixir, du fameux Élixir, il y a indiscutablement beaucoup de Traditions Ésotériques et Alchimiques sur ce point. Les plus grands sages affirment que cet Élixir « a des pouvoirs extraordinaires » ; que cet Élixir « peut soigner les lépreux, guérir les aveugles, les muets » ; que cet Élixir « peut guérir les paralytiques », etc.

De vieilles légendes affirment que « si on mélange trois gouttes de cet Élixir avec un peu d’alcool, on peut rendre la beauté à une vieille femme, la rajeunir ; d’abord, elle devra donc se baigner avec des herbes aromatiques et ensuite traiter son corps avec ces gouttes du fameux Élixir, dans l’alcool ; elle ne devra pas se sécher, sauf devant une flamme, elle devra laisser sécher son corps ».

On a affirmé beaucoup de choses sur cet ÉLIXIR DE LONGUE VIE, sur cette Médecine Universelle qui guérit toutes les maladies : « Si on le mélange avec l’eau de pluie des deux, ainsi, les arbres, les plantes, se reproduisent », et même des plantes qui sont faites pour d’autres climats peuvent reprendre vie.

Quant à la GEMME, en elle-même, c’est-à-dire l’Escarboucle Rouge, on affirme qu’avec elle, on peut réaliser la transmutation des métaux, des métaux vils en or pur. En tous cas, nous ne devons jamais oublier que la Pierre Philosophale, en elle-même, vient donner le complément du mariage qui devra se réaliser avec l’Âme Spirituelle, que dans les livres classiques, on appelait autrefois « la Belle Hélène ».

Pour nous, les hommes, la Belle Hélène revêt donc l’attrait du pôle opposé. Les sœurs qui écoutent, diront : « Bon, c’est une femme et nous en sommes aussi ; alors quel attrait cela peut-il avoir pour nous ? ». Je dirai à ces sœurs que la Belle Hélène prend l’aspect du BIEN-AIMÉ, cela change complètement : c’est le Prince de leurs rêves, « Le PRINCE BLEU des Mille et Une Nuits ». De sorte que l’Âme Spirituelle, pour les femmes, se polarise sous forme masculine, et pour nous les hommes, elle prend la forme de la Walkyrie. De cette manière, l’Âme Spirituelle est toujours désirable. De plus, si l’on tient compte qu’il y a dans l’Âme Spirituelle, le Logos Intérieur, l’Âme Spirituelle ressemble, comme l’a dit Helena Petrovna Blavatsky dans « La Voix du Silence », à « un vase d’albâtre (dit-elle), fin et transparent, dans lequel brûle la Flamme de Prajna », c’est-à-dire la Flamme du Logoï Intérieur.

Donc, dans mon œuvre intitulée « Les Trois Montagnes », il y a quelque chose que j’ai écrit et que les frères n’ont pas compris. J’ai dit que « dans la Lémurie, après que Litelantes ait désincarné, j’ai pris une nouvelle épouse, une géante, pour continuer d’avancer sur le Chemin », et c’est intéressant. Mais le problème, c’est que tout le monde a cru que c’était une femme en chair et en os que j’ai prise. Elle n’est pas en chair et en os, mais c’est la Belle Hélène. Celui qui atteint la Résurrection épouse la Belle Hélène. Et si c’est une femme qui atteint la Résurrection, elle épouse le bien-aimé. En tous cas, c’est l’Âme-Esprit.

Observez la position : de ce côté de la rivière, se trouve l’Âme Humaine avec ses véhicules ; de l’autre côté de la rivière, se trouve l’Âme-Esprit. Il est évident que le DIEU INTERNE, dans sa descente, doit se revêtir de l’Âme-Esprit. Il est évident que lorsque la Résurrection se réalise, l’Âme Humaine et l’Âme-Esprit doivent fusionner, s’intégrer complètement. Alors, on a la Pierre Philosophale.

Quand Simon le Magicien disait « qu’il avait rencontré la Belle Hélène dans un faubourg de Ninive » (alors que c’était une prostituée et qu’il était réellement avec cette Hélène, qui était une prostituée, très imposante, mais prostituée), on entrevoit clairement que Simon le Magicien était un Mage Noir ; c’est évident.

Quelle était différente la Belle Hélène avec laquelle se maria Zarathoustra ! Le jour de sa Résurrection, il se trouva face à face avec la Belle Hélène ; elle lui présenta un calice, une coupe, elle s’approcha de lui et ensuite tous deux fusionnèrent alors pour former un seul Être, intégral, unitotal ; il vit alors avec les yeux de celle-ci, en venant au monde ; il ressuscita, car à l’intérieur d’elle se trouvait le Logos. Après cela, les disciples, qui allèrent chercher le saint, ne le trouvèrent pas dans sa caverne. Que s’était-il passé ? Personne ne sut où était allé Zarathoustra !

Quant à Hélène de Troie, celle pour laquelle combattirent tant d’hommes illustres, celle qui motiva un conflit si terrible, elle est sans aucun doute symbolique. Je ne veux pas dire qu’elle n’ait pas existé physiquement ; si, elle a existé physiquement.

En tous cas, une question se pose : cette Belle Hélène que Faust invoqua devant les jeunes qui lui en firent la demande et qui apparut, visible et tangible, aux yeux de tous, était-elle oui ou non Hélène de Troie ? Moi, j’ose simplement affirmer que ce n’était pas celle de Troie, mais bien la Belle Hélène de Faust en personne. Si elle est, comme on l’affirme, GUENIÈVRE, la REINE des DJINNS, elle a indiscutablement le pouvoir de se rendre visible et tangible dans le Monde physique et, par conséquent, il n’est donc pas étonnant que le Dr Faust ait pu réussir à la rendre visible et tangible devant ces jeunes gens. Voilà mon opinion.

Mais pour aller plus avant dans ces études, l’Alchimiste doit s’efforcer, avant tout, d’éveiller sa Conscience, pour pouvoir vérifier par lui-même, s’enquérir par lui-même de toutes ces grandes vérités concernant la Pierre Philosophale.

On nous a dit qu’on ne peut comprendre la SCIENCE du Grand Œuvre que lorsqu’on reçoit le DONUM DEI, c’est-à-dire le DON de DIEU, pour pouvoir la comprendre. Mais il y a un proverbe très juste qui dit : « Aide-toi, le ciel t’aidera ». Donc, si on veut arriver à se convertir en chercheur de la vie dans les Mondes Supérieurs, si on veut arriver à obtenir le Donum Dei qui permet de comprendre les Mystères du Grand Œuvre, indiscutablement, il faut faire quelque chose pour éveiller la Conscience. Il est évident qu’en détruisant l’Égo, on parvient à ÉVEILLER la CONSCIENCE ; mais il convient également d’utiliser certains coadjuvants pour nous aider dans ce processus de l’éveil.

Il y a, en Orient, un ordre très ésotérique qui s’appelle « EPOPTAE » (E-P-O-P-T-A-E). Cet Ordre est extraordinaire. Il n’a pas de représentations dans le monde physique ; mais si quelqu’un se concentre sur cet Ordre (qui est en fait Tibétain), il peut obtenir qu’on le sorte du corps consciemment et qu’on lui enseigne à voyager consciemment dans les Régions ASTRALE et MENTALE. Les Instructeurs de cet Ordre n’épargnent pas leurs efforts en ce sens : leur pouvoir conscient se transfère dans le mental de ceux qui pensent à eux, les Epoptae. Ils peuvent venir initier quelqu’un en JINAS, le sortir de son corps et lui enseigner à voyager consciemment dans ces Régions. Et c’est intéressant : c’est un Ordre Saint qui n’a pas de temples visibles dans le Monde Physique, ni rien de ce genre. Il est entièrement situé dans les Mondes Supérieurs.

La première démarche de cet Ordre sera d’éveiller les étudiants, de leur enseigner à voyager consciemment et positivement dans les Régions Astrale et Mentale. La démarche suivante sera de conduire les hommes qui n’ont pas de Prêtresse jusqu’à l’Autoréalisation intime de l’Être – ou les femmes qui n’ont pas de « Prêtre », de Sacerdote, d’époux.

Je vous ai dit que, par exemple, dans cet Ordre il y a des éléments, des Maîtres, qui arrivent à personnifier complètement SHIVA, le TROISIÈME LOGOS, et il y en a aussi d’autres qui sont polarisés sous forme féminine et qui représentent totalement SHAKTI, ISIS ou, pour être plus clair, L’ÉTERNEL PRINCIPE FÉMININ.

Il est évident qu’un homme, par exemple, qui n’a pas de Prêtresse, peut avoir été éveillé par l’Ordre Epoptae, par les membres de cet Ordre, et il peut donc recevoir comme compagne, une DAKINI, parce qu’elle est totalement polarisée avec la Shakti ou Éternel Principe Féminin. En faisant un travail de type ésotérique avec elle, il obtient la création des CORPS EXISTENTIELS SUPÉRIEURS de l’ÊTRE, s’il n’a pas encore ces véhicules, ou il peut RESTAURER LE FEU dans ces véhicules, s’il les a déjà. Et, à son tour, une femme qui n’a pas de compagnon peut recevoir un DEVA pour accomplir un travail de type ésotérique.

Ainsi donc, cet Ordre Epoptae n’a pas de représentations dans le Monde Physique, mais il est entièrement Suprasensible, et cela vaut la peine de se mettre en contact avec les membres de cet Ordre pour s’entraîner au maniement des pouvoirs astral et mental.

Mais il convient toujours de nous coucher la tête au Nord. Si vous observez soigneusement l’aiguille d’une boussole, vous verrez qu’elle s’oriente toujours vers le Nord ; il y a un courant magnétique qui circule du Sud au Nord. Si on profite de ce courant, en se couchant la tête vers le Nord, ce sera merveilleux. Et si, en plus, on se concentre sur les Epoptae, on pourra être assisté et alors on accélérera son éveil.

Donc, au fur et à mesure qu’on avance dans ces études en relation avec le Grand Œuvre, on comprend la nécessité du Donum Dei, d’être conscient dans les Mondes Supérieurs, pour savoir où on va. Il est lamentable de devoir marcher à l’aveuglette sur un chemin qu’on ne connaît pas. Mais si on réussit à s’éveiller dans ces régions, tout changera.

Mes chers frères, on reçoit le Donum Dei, mais il est bon aussi de faire des efforts pour pouvoir le recevoir. C’est clair !

Dans les textes tibétains, on parle beaucoup du PHOWA, c’est-à-dire P-H-O-W-A, PHOWA, qui se prononce « FOVU » : LE TRANSFERT DE LA CONSCIENCE. Il nous faut apprendre à transférer la Conscience vers d’autres régions, vers d’autres mondes du Cosmos, etc. Est-ce possible de transférer la Conscience ? Oui, c’est possible ! Mais, dans ce cas, par où s’échappe la Conscience ? Quelle est sa porte de sortie ? Le BRAHMARANDRA. Qu’est-ce que le BRAHMARANDRA ?

– La fontanelle.

Exact ! La fontanelle frontale des nouveau-nés ; c’est ici, à cet endroit que l’on appelle « la petite cervelle » chez les enfants ; vous savez bien que les os du pariétal sont les derniers à se refermer. Eh bien, il y a là une porte par où on doit apprendre à faire sortir sa Conscience.

Ce « Transfert de la Conscience », ce « Phowa » ou « Fovu » s’avère très intéressant. La Conscience, libre de l’Égo, peut fonctionner en étant réellement éveillée dans les Mondes Internes. Mais, pour que la Conscience puisse sortir de l’Égo, s’échapper du corps sans l’Égo, sans ce petit problème de l’Égo, on a besoin du Fovu, du Phowa.

On doit se placer dans un état de Méditation profonde, tout en priant la Conscience elle-même de s’échapper par la fontanelle frontale des nouveau-nés, c’est-à-dire par Brahmarandra, comme on le dit ésotériquement ; s’oublier ou ne plus s’identifier, être capable de suspendre toutes ces chaînes d’associations mécaniques du mental et du désir, SE RAPPELER À SOI-MÊME… et même demander de l’aide à la Divine Mère Kundalini, pour que ce soit elle qui sorte la Conscience par Brahmarandra. Avec la Méditation bien avancée, très profonde. Je suis sûr que la Mère Divine nous donnera de l’aide ; elle pourra sortir la Conscience par Brahmarandra.

Quand la Conscience sort par Brahmarandra, l’éveil est magnifique, car l’Égo ne peut pas sortir par Brahmarandra. Alors, ce qui s’échappe, c’est la Conscience, et elle s’échappe, totalement libre, pour fonctionner dans les Mondes Supérieurs.

Mais, il est nécessaire DE TRAVAILLER, mes chers frères ; car si vous vous bornez à écouter la parole sans la mettre en pratique, comme dit l’Apôtre saint Jacques, vous serez comme l’homme qui se regarde dans le miroir et ensuite tourne le dos et s’en va. Il est nécessaire que ce que vous écoutez, vous le fassiez, que vous mettiez en pratique le Fovu, que vous appreniez la SCIENCE DU TRANSFERT DE LA CONSCIENCE. Les Tibétains y parviennent, mais au prix de sacrifices et d’efforts.

La Conscience libre peut connaître les Mystères de la Vie et de la Mort ; en Orient, par exemple, la Conscience libre guide beaucoup de défunts qui ont décidé de suivre le SENTIER BREF. Je crois que vous avez parfois entendu parler du SENTIER BREF et de la CLAIRE LUMIÈRE. Il y a des défunts qui décident de se retirer de la scène de ce monde, certains définitivement, et d’autres pendant que passe l’Âge de Fer. Alors, ils travaillent le plus qu’ils peuvent sur la dissolution de l’Égo pendant qu’ils sont incarnés et, après la mort, ils continuent leur travail dans les Mondes Supérieurs, jusqu’à ce qu’ils le désintègrent et qu’ils s’absorbent finalement dans le GRAND OCÉAN. Mais bien sûr, c’est très difficile de ne pas revenir. Il faut apprendre à FERMER la MATRICE pour ne pas revenir, car les matrices veulent nous attraper et on doit être suffisamment fort pour apprendre à les fermer et à s’échapper ; il faut résister aux HURLEMENTS de l’OURAGAN. Beaucoup de défunts, par exemple, s’enfuient, épouvantés ; ils vont se cacher dans une caverne, et quand ils se réfugient dans cette caverne pour fuir la tourmente et l’ouragan, le CORDON D’ARGENT se trouve attaché à cette caverne. Cette « CAVERNE », qu’est-ce que c’est ? Une Matrice !

D’autres reviennent, terrorisés par les Hurlements de l’Ouragan Infernal, d’autres par les terribles VISIONS DÉMONIAQUES, d’autres par les épreuves du Père-Mère. Ils ne résistent pas et reviennent ; ils vont échouer dans n’importe quelle matrice. Mais, si on sait rester serein et si également on est aidé, si on se souvient de l’OMNIMISÉRICORDIEUX ou du SEIGNEUR DE TOUTE COMPASSION, etc., alors on parvient finalement à entrer dans un Royaume Moléculaire Supérieur où on peut être instruit par les Dévas. Notre Mère Divine nous aidera à dissoudre les « éléments inhumains » qui sont restés en nous, jusqu’à ce qu’on se retire finalement de la Scène Cosmique, converti en un simple ÉLÉMENTAL ou BOUDDHA ÉLÉMENTAL. Dans ces régions de félicité, on peut rester pour toujours ou simplement pendant que passe cet Âge de Fer ; une fois qu’il est passé, on revient dans un Âge d’Or, pour entrer dans une École de Mystères et s’autoréaliser.

C’est le Sentier Bref. Au Tibet, ces athlètes du Fovu, c’est-à-dire de la Science du Transfert de la Conscience, aident donc ceux qui suivent le Sentier Bref ; ils les aident en les guidant, en les encourageant, etc. ; il se peut qu’ils supportent ou qu’ils tombent en chemin. C’est une Science merveilleuse.

Il n’y a pas de doute, aussi, que le Fovu, en dernière instance, nous confère entre autres ce Donum Dei ; il nous permet de connaître la Science du Grand Œuvre. Je vous ai expliqué ici ce qu’est le Grand Œuvre ; mais vous avez besoin du Donum Dei pour le comprendre, et il est donc important que vous suiviez les pratiques que nous sommes en train de vous enseigner.

Pendant la Méditation, on doit choisir la position la plus confortable. Il semblera meilleur, à certains, de méditer à la mode orientale, d’autres préféreront s’asseoir dans une position occidentale. Peu importe ; mais il est important que la Méditation soit parfaite, que l’on soit capable d’arrêter la chaîne des associations mentales et celle du désir, et de se concentrer, au niveau interne, sur sa Divine Mère Kundalini, en la priant de sortir la Conscience par Brahmarandra. Ceci est particulièrement intéressant.

De sorte que le Transfert de la Conscience, en dernière instance, nous amène à comprendre, par son intermédiaire, ce qu’est le Grand Œuvre.

Il y a des études ultérieures plus terribles. Il y a, par exemple, cette Science qui s’appelle le « THUONJUG » tibétain. T-H-U-O-N-J-U-G. Il est clair que les tibétains du Thuonjug sont capables, non seulement de réussir le Transfert de la Conscience jusqu’aux Mondes Supérieurs, mais aussi de s’emparer d’un autre corps. Souvent, ils s’emparent d’un corps que quelqu’un a abandonné, d’une personne qui est morte noyée. Si ce corps est encore jeune, capable de résister, ils se mettent dans ce corps et se l’approprient pour leur usage personnel, etc. Ces tibétains du Thuonjug, s’ils n’y prennent pas garde, peuvent à la longue devenir des voleurs de corps ; c’est pourquoi, ça doit être un peu dangereux.