La Fausse Personnalité
LA FAUSSE PERSONNALITÉ
Conférence de Samaël Aun Weor
Le Cinquième Évangile
Il existe en nous, c’est certain, un élément préjudiciable qui fait obstacle à l’acquisition de la véritable Félicité. Je veux me référer, en le soulignant, à la FAUSSE PERSONNALITÉ. Sans aucun doute, si celle-ci disparaissait, seule la BÉATITUDE régnerait dans nos cœurs.
Malheureusement, la Fausse Personnalité est constituée de certains ingrédients préjudiciables. Il est évident que je me réfère maintenant à la VANITÉ et à L’ORGUEIL ; nul doute que si ces deux « éléments » disparaissaient de la surface de la Terre, la vie de l’être humain changerait totalement.
L’orgueil et la vanité entraînent beaucoup de causes et d’effets erronés. L’ORGUEILLEUX veut monter au sommet de l’échelle, se faire remarquer, collectionner les honneurs, les distinctions, les cœurs, les sentiments, sans se soucier de la douleur d’autrui.
Le VANITEUX, évidemment, se sent blessé quand quelqu’un l’offense et, sur l’autel de sa vanité, il sacrifie les autres afin de se procurer ce qui éblouit le plus les gens : la voiture flambant neuve, la résidence luxueuse, les habits élégants, etc. Peu lui importe d’avoir à exploiter beaucoup de gens si par ce moyen ou par d’autres il arrive à obtenir l’argent nécessaire qui lui permettra d’exposer au monde sa fatuité.
Ainsi donc, mes frères, l’orgueil et la vanité sont extrêmement graves. Graves aussi sont la JALOUSIE et les PRÉOCCUPATIONS. Les préoccupations sont, pour ainsi dire, semblables aux mouches : des milliers de Mois des préoccupations voltigent dans le Mental, attendant une occasion de fabriquer des problèmes. Pareils aux mouches qui se posent sans discrimination sur les immondices, sur la nourriture et sur tout ce qu’elles […] tels sont également les essaims des Mois des préoccupations. Ils attendent quelque chose sur quoi se poser pour former des préoccupations : un concept, un mot, une idée, une théorie, toute chose, quelle qu’elle soit. Les Mois des préoccupations attendent l’instant où ils vont pouvoir fabriquer des problèmes ; ils flottent dans le Mental et ils sont perceptibles à ceux qui possèdent la divine Clairvoyance.
C’est terrible : quand on pense, simplement, que ces Mois correspondent à la Fausse Personnalité (voyez combien la fausse personnalité est préjudiciable).
Quant à la JALOUSIE, que peut-on en dire ? Le jaloux fait « d’une puce un cheval », un rien lui crée des problèmes : si l’être aimé sourit, voilà un motif de jalousie pour le jaloux et alors il calomnie, il blesse, il fait du mal. Mais, il existe non seulement la jalousie passionnelle, mais aussi d’autres sortes de jalousie : la jalousie religieuse, la jalousie politique, la jalousie d’amitié (personne ne peut nier cela) ; la jalousie a de multiples aspects et elle cause beaucoup de douleurs.
Toutes ces sortes de jalousie, tous ces Mois des préoccupations, de l’orgueil (qui est sans aucun doute très grave), de la vanité (qui produit tant d’ostentation), tout cela appartient simplement à la Fausse Personnalité.
Les êtres humains pourraient être heureux s’ils ne possédaient pas la Fausse Personnalité ; malheureusement, tout le monde la possède. En l’absence de la Fausse Personnalité, nous pourrions vivre en extase. Comme nous nous sentirions heureux ! Mais, malheureusement, les gens possèdent tous la Fausse Personnalité et c’est grave.
Il est nécessaire que nous nous proposions de DÉTRUIRE LA FAUSSE PERSONNALITÉ. C’est possible si nous faisons la dissection de la jalousie, de la vanité, des Mois des préoccupations, de l’orgueil, etc. Lorsqu’une personne comprend que l’orgueil est l’un des facteurs les plus denses de la Fausse Personnalité, elle se propose de faire la dissection de cet « élément » et elle le dissout radicalement.
Pensons à ce qu’est la FÉLICITÉ DE L’ÊTRE et à ce qu’est la Fausse Personnalité. L’Être en lui-même est heureux, infiniment heureux. Quand quelqu’un élimine la Fausse Personnalité, il entre dans la plénitude de l’Être, il jouit alors de la Béatitude. Malheureusement, ils sont très peu ceux qui se préoccupent de ce genre d’études, rares sont ceux qui tentent réellement de S’AUTO-EXPLORER profondément.
Évidemment, mes chers frères, nous avons besoin de provoquer en nous un changement. Si un Mage dissolvait par magie la vanité et l’orgueil, les gens se trouveraient totalement transformés ; mais ils ne sauraient malheureusement pas quoi faire, ils se trouveraient désorientés, ils ne trouveraient plus de sens à la vie, ils se suicideraient, ils mourraient ; mais néanmoins, il faut dissoudre ces deux ingrédients : l’orgueil et la vanité.
Mais, le processus du changement, de la dissolution, doit être MÉTHODIQUE, DIDACTIQUE et même DIALECTIQUE. Dans le cas contraire, nous mourrions, nous nous trouverions désorientés. Quand quelqu’un comprend cela, il se propose alors de travailler sur lui-même.
Nous avons besoin de nous rendre conscients, AUTOCONSCIENTS de nos propres pensées, de nos propres sentiments et des effets que les autres êtres humains produisent sur nous. Lorsqu’on comprend la nécessité de se rendre autoconscients, on entame alors la dissolution des facteurs de l’orgueil et de la vanité, tout comme ceux de la jalousie et des préoccupations. Il se produit alors une transformation qui nous amènera, évidemment, à l’Éveil. S’ÉVEILLER EST FONDAMENTAL, s’éveiller est radical.
Les Mois de l’orgueil et de la vanité, qui correspondent à la Fausse Personnalité, s’emparent de nous ; ils font en sorte qu’on s’identifie avec les choses de ce monde, avec les choses matérielles, avec les faits, avec les différents événements qui se répètent dans le temps.
On doit apprendre à faire la SÉPARATION du Soi-même, la séparation de toutes les choses : NE PAS S’IDENTIFIER avec les faits, avec ce qui arrive, avec les choses, avec les événements, etc., parce que cette identification absorbe, vampirise notre Conscience et la submerge en réalité plus profondément. Nous avons donc besoin que notre Conscience s’éveille, ce qui est possible en faisant une séparation entre nous et les choses, les événements, les faits.
Ainsi, mes frères, nous devons devenir AUTORÉFLÉCHIS, AUTOCONSCIENTS. Évidemment, le travail de la désintégration des éléments de la Fausse Personnalité est parfois très difficile, nous ne pouvons pas le nier. Nous voudrions désintégrer certains « éléments » et « sous-éléments » de la Fausse Personnalité dans le but d’atteindre la Félicité à laquelle nous avons droit. Mais malheureusement, parfois (ce qui est grave) nous sentons que nous ne progressons plus.
Il y a des MOIS, des « éléments », des « agrégats » ou « sous-éléments » de la Fausse Personnalité qui sont très DIFFICILES À DÉSINTÉGRER : alors, il nous faut une suprême patience si nous voulons vraiment avancer.
À mesure que nous pénétrons de plus en plus à l’intérieur de nous-mêmes, nous découvrons également qu’il existe en nous certains agrégats psychiques inhumains très difficiles à pulvériser. Nous ne devons pas nous impatienter, surtout quand, en réalité, NOUS N’AVONS PAS PAYÉ le prix de notre avancement.
Désintégrer certains « éléments » difficiles est parfois possible quand on paie. Mais, il s’avère également absurde de vouloir éliminer immédiatement certains « sous-éléments » sans avoir payé. Rappelez-vous que tels ou tels agrégats inhumains personnifiant des erreurs se trouvent, en vérité, intimement RELIÉS À DES CAUSES ERRONÉES, et celles-ci, à leur tour, au KARMA.
Ne vous étonnez donc pas si vous vous retrouvez à un moment donné arrêtés par tel ou tel « élément » car, il est évident que ce dernier est inclus ou rattaché à telle ou telle MAUVAISE CAUSE. Les mauvaises causes produisent de mauvais effets et ces mauvaises causes ou MOI-CAUSES se trouvent, à leur tour, reliés à la Loi du Devoir et de l’Avoir : à la Loi du Karma. Dans ces cas, IL FAUT PAYER pour pouvoir désintégrer l’un ou l’autre de ces « éléments » difficiles.
On paie le karma non seulement avec la DOULEUR, mais on peut aussi le payer avec de BONNES ŒUVRES et on peut même obtenir le pardon par le SUPRÊME REPENTIR. Alors les Moi-causes se dissolvent.
L’impatience, dans ces études, nuit à nos néophytes ; s’ils veulent réaliser de sérieux progrès, ils doivent DEVENIR SÉRIEUX. On ne peut concevoir un homme sérieux qui n’ait pas acquis la PATIENCE. Le Christ Jésus a dit : « En patience vous posséderez votre âme ». Il nous faut une grande dose de patience quand nous sommes arrêtés par tel ou tel Moi. C’est pourquoi il est urgent de devenir plus conscients de nous-mêmes en pensées, en sentiments et en paroles.
Sachons faire la distinction entre LA CONFÉRENCE proprement dit et le BAVARDAGE. Le Bavardage et le bavard sont une même chose : c’est pourquoi, dans nos études, nous ne devons jamais accepter le mot « bavardage » ou « bavard » pour nos conférenciers.
Nous autres, nous ne faisons pas de bavardage et je ne suis pas ici en train de bavarder avec vous ; non monsieur, je suis un homme sérieux et je ne suis pas venu bavarder, je suis venu vous faire une conférence, ce qui est différent. Le bavardage est pour les bavards ; la conférence, nous la retrouvons dans les « Dialogues » de Platon, dans les conversations que Socrate avait avec ses disciples.
On a déjà amplement parlé de cela, et il vaudrait bien la peine d’étudier « La République » de Platon : nous pourrions ainsi faire clairement la différence entre ce qu’est la conférence et ce qu’est le bavardage des bavards. Le bavardage est quelque chose de mécanique par nature ; le « bavard » ou « parleur », celui qui bavarde est un individu qui n’a pas Conscience de ce qu’il est en train de dire : il parle mécaniquement.
La conférence est autre chose ! La conférence, c’est le propre d’un Socrate avec ses disciples dans son Académie ou d’un Platon dans les Mystères d’Éleusis ; c’est cela la conférence ; là, il y a de la réflexion. Dans ce cas, celui qui donne une conférence, celui qui donne l’Enseignement, parle avec une réflexion profonde, UNE RÉFLEXION ÉVIDENTE DE L’ÊTRE ; il choisit les paroles adéquates pour chaque idée et il expose ainsi les idées avec les mots exacts, résultat évident de l’Autoréflexion de l’Être.
Celui qui fait une conférence, celui qui transmet l’Enseignement Ésotérique Gnostique, ne pense absolument pas de façon mécanique. Observez les hommes réfléchis : lorsqu’ils s’expriment, ils le font en étant évidemment concentrés, en choisissant les termes exacts pour véhiculer les idées transcendantales de l’Être.
Ainsi donc, nous devons NOUS RENDRE CONSCIENTS DE LA PAROLE ; nous devons aussi nous rendre conscients de nos SENTIMENTS et de nos PENSÉES.
Il n’y a pas de doute qu’existent en nous les CINQ CENTRES principaux de la Machine organique : l’Intellectuel, l’Émotionnel, le Moteur, l’Instinctif et le Sexuel. L’Intellectuel est situé dans le cerveau ; le Centre Moteur, dans la partie supérieure de l’épine dorsale ; l’Émotionnel, indubitablement, dans le cœur, le plexus solaire et les centres nerveux sympathiques ; l’Instinctif, dans la partie inférieure de l’épine dorsale, et le Sexuel proprement dit, dans le sexe : voilà les cinq cylindres de la machine organique.
Nous devons apprendre à UTILISER NOS CENTRES si nous voulons vivre consciemment. Un grand Sage disait : « Nous devrions utiliser aussi les parties inférieures des Cinq Centres de l’Être ».
Cela paraîtra étrange à beaucoup de gens qu’un Sage (et je fais allusion, très précisément, à Ouspensky), conseille d’UTILISER AUSSI LES PARTIES INFÉRIEURES des différents centres de la machine organique, pourtant c’est ainsi. Ces centres nous mettent en relation avec la vie pratique, avec les faits concrets de l’existence. En sachant les utiliser, nous évitons un gaspillage inutile d’énergie.
Il serait absurde d’utiliser les parties inférieures des différents Centres de la Machine au moment où on devrait utiliser la partie supérieure des différents centres de la Machine, ou vice versa. Il serait absurde d’utiliser les Centres Supérieurs au moment où on devrait utiliser les Centres Inférieurs, ou, en d’autres termes, d’utiliser la partie supérieure des Centres quand on devrait utiliser la partie inférieure.
Exemple concret : supposons que quelqu’un s’affaire, à un moment donné, à une occupation insignifiante, sans importance, et qu’à ce moment-là il soit terriblement concentré sur cette occupation idiote, qu’il ait mis le meilleur de son Mental et de sa Volonté à faire cette idiotie. Il s’agit là d’un gaspillage inutile d’énergie. Pour faire une idiotie, il suffit d’occuper la partie inférieure des Centres de la machine organique, c’est évident, et on évite ainsi le gaspillage inutile d’énergie.
Quiconque veut apprendre à éliminer les facteurs, disons, préjudiciables de la Fausse Personnalité doit utiliser les cinq centres organiques et savoir les utiliser. Il est également nécessaire de SAVOIR UTILISER LES ÉNERGIES qui circulent à l’intérieur de l’organisme humain. Un exemple de mauvais usage des énergies, c’est l’excitation dans les pensées : un mental excité fonctionne mal.
Évidemment, le Centre Intellectuel et l’Émotionnel, s’ils travaillent de façon coordonnée et merveilleuse, deviennent productifs ; ils réalisent des œuvres splendides, ils fonctionnent bien. Mais, qu’arrive-t-il si le mental se trouve excité par l’Énergie Sexuelle ou par l’Énergie du Centre Instinctif ou par l’Énergie du Centre Moteur ?
Dans ce cas, le Mental est excité, il fonctionne mal. Que faire alors ? Nous plonger dans le Centre Mental pour METTRE DE L’ORDRE dans le Mental, le sortir de son état d’excitation, et penser de manière totalement sereine et logique (je ne me réfère pas à la Logique Formelle, mais au TERTIUM ORGANUM, à la Logique Supérieure).
Donc, le Mental excité ne fonctionne pas correctement ; nous avons besoin d’apprendre à utiliser correctement les Centres de la Machine si nous voulons vraiment éliminer les éléments indésirables de la Fausse Personnalité. Il existe beaucoup de Mois mécaniques, inutiles, dans les Cinq Centres de la machine, qu’il faut éliminer ; des Mois de bien des idioties qui doivent être éliminés. L’orgueil et la vanité, à l’intérieur de la Fausse Personnalité, donnent naissance (depuis leurs profondeurs) à certaines actions qui s’avèrent totalement erronées et préjudiciables.
Vous voyez combien l’auto-exploration de soi-même est nécessaire, combien il est indispensable de s’auto-explorer. À mesure que nous allons désintégrer ce que nous devons désintégrer (les ingrédients de la Fausse Personnalité), il se produira peu à peu une transformation didactique, dialectique et la résultante de cela, de cette transformation, sera une CONSCIENCE ÉVEILLÉE, lucide.
Lorsqu’une personne établit véritablement cet Enseignement dans son mental et dans son cœur, elle comprend la nécessité de SACRIFIER BEAUCOUP DE CHOSES, la nécessité de LUTTER pour beaucoup de choses. C’est une nécessité que de sacrifier beaucoup, beaucoup, pour parvenir à la transformation des Forces. Sacrifier ce qu’il y a de plus cher dans la vie de l’homme, de l’être humain, c’est vraiment indispensable quand nous voulons nous transformer.
Qu’entend-on par « TRANSFORMATION » ? Nous convertir en une CRÉATURE DIFFÉRENTE, en une créature qui corresponde mieux à la PÉRIODE SOLAIRE (voilà ce qu’est la transformation). Mais nous ne pourrons pas arriver à cette transformation si nous n’avons pas de patience ; je répète ce qu’a dit le Christ : « En patience vous posséderez votre Âme ».
L’impatient est arrêté et il échoue à jamais. Je ne dis pas que vous ne passerez pas par des processus de stagnation, vous passerez évidemment par ces stades, mais si vous vous armez de patience, vous sortirez de ces états.
Nous avons besoin de devenir PLUS PROFONDS DANS NOS PENSÉES. À quoi ressemblent les gens superficiels ? Les gens superficiels sont comme des flaques qui se forment dans les chemins. Dans ces flaques peu profondes, l’eau pourrit et il ne reste que de la boue.
Et les gens aux pensées profondes, à quoi ressemblent-ils ? Aux lacs profonds où palpite la vie, où vivent les poissons.
Il nous faut devenir très profond pour découvrir tant et tant de choses que détient la Fausse Personnalité. Le plus grave, c’est que si quelqu’un s’identifie à la Fausse Personnalité, s’il vit en elle, alors il échouera et à la longue, il devra involuer dans le temps, dans les Mondes Infernaux.
Si nous réfléchissons profondément, mes chers frères, nous découvrons au dedans de nous-mêmes […] en finir avec les causes erronées qui servent de base à des agrégats psychiques spécifiques, très difficiles à désintégrer ; il est vital de comprendre cela.
Mais, comment en finir avec les causes erronées, celles qui nous font stagner en un point d’où nous ne sortons pas, malgré que nous le voulions ? Il faut forcément une DISSECTION ANALYTIQUE DE L’ERREUR qui nous maintient enlisée. Il faut une étude profonde en relation avec cet agrégat psychique et un SUPRÊME REPENTIR, une SUPRÊME DOULEUR.
Il y a une chose que je vous répète constamment ici et c’est la vérité : « la désintégration en nous-mêmes de telle ou telle erreur n’est pas une question purement intellectuelle, de l’Intellect ; on doit parfois passer par de grandes crises émotionnelles et en arriver à verser des larmes de sang quand on veut vraiment la transformation ». C’est alors qu’on réussit à provoquer la désintégration de tel ou tel agrégat difficile.
Généralement, je le répète, ces agrégats difficiles ont des causes très graves : ces causes ou Moi-Causes (pour être plus emphatique) sont reliés de façon directe avec la Loi, avec le Karma. Il est possible d’obtenir le pardon de certaines dettes lorsque le repentir est sincère.
Une fois, je m’adressais à ma DIVINE MÈRE KUNDALINI ; Elle, le Serpent Sacré des Grands Mystères, était enroulée autour d’une colonne, conservant sa tête d’aspect humain. J’implorai son pardon, car je luttais évidemment pour la revalorisation de certains principes éthiques en moi-même, pour la réévaluation de certaines valeurs mystiques, pour la régénération de l’Or spirituel. Sa réponse fut définitive :
– « Tu es pardonné, mon fils, je te pardonne ; JE T’AI DÉJÀ PARDONNÉ TROIS FOIS. »
Assurément, dans l’ANTIQUE TERRE LUNE, durant le Mahamanvantara de « Padma » ou du « Lotus d’Or », j’avais déjà été pardonné. Dans le CONTINENT MU, situé jadis parmi les eaux déchaînées du Pacifique, j’avais été pardonné ; et AUJOURD’HUI, pour la troisième fois, j’avais besoin de pardon. Mais, le Serpent Sacré ajouta :
– « Dans l’une d’elles, la seconde fois que je te pardonnai (faisant allusion au continent “Mu”), ton karma était si grave que, franchement, bien que t’ayant pardonné, je n’osai pas pénétrer dans le Palais des Seigneurs du Karma, car les Seigneurs de la Loi m’auraient foulée aux pieds ; néanmoins, je te pardonnai ».
– « Merci, ma Mère », fut ma réponse.
Ainsi, la Vipère Sacrée des Anciens Mystères, la Princesse Kundalini, pardonne. Lorsqu’on se retrouve au degré de stagnation maximum où « on ne peut faire ni un pas en avant ni un pas en arrière », lorsque plus rien ne marche, il ne nous reste alors, comme seul remède, que d’implorer le pardon de Devi Kundalini, afin qu’elle puisse désintégrer des causes erronées bien précises ou Moi-causes. Quand elles sont annihilées, leurs effets s’annulent.
Il faut donc de la patience pour réaliser le travail : l’important pour nous tous est de réussir une transformation véritable et il est possible d’y arriver quand, véritablement, on a de la patience. L’impatient n’avance pas d’un pouce dans ces études. L’impatient doit lutter pour éliminer le Moi de l’impatience.
En tout cas, par l’ANNIHILATION BOUDDHIQUE, par la désintégration de tout type « d’éléments inhumains » ou « infrahumains » préjudiciables, on parvient à ce que l’Essence ou la Conscience se trouve complètement désembouteillée, éveillée, libre de la Fausse Personnalité, nous conférant quelque chose qui s’appelle les « Béatitudes ». La Béatitude, il faut y parvenir, ici et maintenant, au moyen de la transformation radicale.
C’est à travers tout cela que beaucoup de frères vont peu à peu comprendre, ressentir la nécessité de changer. Il est lamentable que beaucoup d’entre eux manquent véritablement de CONTINUITÉ DE PROPOS : certains persévèrent un temps, puis ils se fatiguent et finalement abandonnent le Travail sur eux-mêmes et ainsi ils n’obtiennent vraiment aucune transformation. Pour l’obtenir, la continuité de propos est indispensable.
Il nous faut vivre dans un état d’AUTO-OBSERVATION CONTINUE, continue. Grâce à l’Auto-observation, une personne découvre tous les processus de la vanité et de l’orgueil ; elle peut alors, avec ces données, les travailler, travailler tout cela et pulvériser cette vanité et cet orgueil.
Il est difficile pour quelqu’un de demeurer en Auto-observation jour et nuit, constamment. Il est difficile de trouver quelqu’un comme ça. Quand quelqu’un persévère réellement, il brise les Mois et libère la Conscience, il la fait resplendir, la rend éveillée.
Il faut changer, mes chers frères ; il est urgent de changer et ce n’est pas possible si la Fausse Personnalité continue d’exister en nous.
Je veux, par cet entretien, vous amener à l’Autoréflexion. Rappelez-vous : « En patience, vous posséderez votre Âme », en patience, vous arriverez à l’Éveil.
Nous avons besoin de nous rendre conscients de nos propres pensées, de nous rendre conscients de nos propres sentiments, de nous rendre réellement conscients de l’effet que produisent sur nous les gens qui nous entourent ; nous avons besoin de nous rendre conscients du milieu où nous vivons et des relations que nous avons avec le milieu ambiant ; nous avons besoin de nous rendre conscients des relations que nous avons avec nous-mêmes, car tant que nous continuons d’exister comme des machines inconscientes, alors nous ne faisons rien. Nous devons cesser d’être des machines.
Ainsi donc, mes chers frères, mon exposé de ce soir est terminé. Je suis maintenant disposé à répondre aux questions en rapport avec le sujet.
Question. Vénérable Maître, à quoi est dû le manque de continuité de propos ?
Maitre. LORSQU’ON N’A PAS ÉTABLI DE CENTRE PERMANENT DE CONSCIENCE, IL N’EXISTE PAS DE CONTINUITÉ DE PROPOS ; mais quand on a établi un Centre Magnétique au cœur de l’Essence, il y a alors continuité de propos. Normalement, le centre magnétique de notre propre existence se trouve localisé dans la Fausse Personnalité, c’est pourquoi nous donnons tant d’importance à […] Il nous faut vraiment transférer le Centre Magnétique que nous avons dans la Fausse Personnalité, il faut le placer dans l’Essence, dans la Conscience. Si nous persévérons vraiment dans ce travail, en travaillant sur nous-mêmes, nous y parviendrons.
Question. Vénérable Maître est-ce que l’usage du concept « Fausse Personnalité » implique qu’il existe une « Personnalité Authentique » ?
Maitre. Assurément, la Personnalité en elle-même est PURE ÉNERGIE. Mais, personne ne naît avec une Personnalité ; la Personnalité est fille de son temps, elle naît et meurt en son temps ; il n’y a aucun lendemain pour la Personnalité du mort. Lorsque nous retournons, lorsque nous revenons, lorsque nous nous réincorporons dans un nouveau corps, nous devons créer une nouvelle Personnalité.
En elle-même, elle est Énergie, mais elle devient fausse, véritablement, QUAND CERTAINS MOIS PÉNÈTRENT À L’INTÉRIEUR D’ELLE et se développent en elle. Par exemple, le Moi de la vanité, le Moi de la jalousie, les Mois des préoccupations, les Mois de l’intellectualisme et, en général, les Mois mécaniques en viennent ainsi à utiliser cette énergie, à prendre du pouvoir, à s’introduire dans cette Personnalité, et ils la rendent fausse. Mais, si nous désintégrons ces Mois, alors elle devient pure. Sans ces Mois, elle n’est plus fausse, elle est un instrument pour travailler, mais elle n’est plus la Fausse Personnalité.
Question. Comment pouvons-nous établir une forte Personnalité en nous ?
Maitre. LA PERSONNALITÉ DOIT S’ÉQUILIBRER AVEC L’ESSENCE ; quand la Personnalité est plus forte que l’Essence, il y a déséquilibre, et quand l’Essence est plus forte que la Personnalité, il y a déséquilibre. Certaines personnes de la campagne développent une Essence merveilleuse aux dépens de la Personnalité et lorsqu’ils viennent en ville ils sont déséquilibrés. Et certaines personnes de la ville développent la Personnalité de façon exorbitante : lorsqu’ils vont à la campagne, lorsqu’ils se mettent en contact avec la Nature, ils sont en déséquilibre. Il faut un équilibre parfait entre l’Essence et la Personnalité.
Question. Lorsque quelqu’un s’autoréalise, cela confère-t-il un caractère d’éternité à une Personnalité en particulier ?
Maitre. Eh bien, ON POURRAIT DIRE QUE OUI. Un Maître ressuscité, par exemple, qui peut conserver le corps physique, aura évidemment une Personnalité Éternelle dans le Monde Physique ; il aura une autre Personnalité Éternelle en relation avec le Corps Astral, une autre Personnalité Éternelle dans le Monde Mental, en relation avec le Corps Mental, et une autre Personnalité dans le Monde Causal en relation avec le Corps Causal.
De sorte qu’IL Y A QUATRE PERSONNALITÉS FONDAMENTALES : la Physique, l’Astrale, la Mentale et la Causale. Il y a quatre Personnalités : la Physique, qui est gouvernée par 48 lois ; l’Astrale qui est gouvernée par 24 lois ; la Mentale qui est gouvernée par 12 lois ; et la Causale qui est gouvernée par 6 lois.
Question. Étant un produit de son temps, ne peut-on pas la considérer comme un « agrégat » ?
Maitre. NON, PARCE QUE, à la différence des agrégats psychiques, LA PERSONNALITÉ DURE CE QUE DURE LE CORPS PHYSIQUE et pas plus. La Personnalité, quand elle n’est pas fausse mais circule sous sa forme originelle, quand elle vit sous sa forme primitive, pure, est un instrument réceptif, le véhicule de l’action.
Question. Maître, ces Mois qui forment la Fausse Personnalité […] totalement dans chaque individu […] dans chaque cas ?
Maitre. Bon, CHAQUE CAS EST DIFFÉRENT. Les Mois de la Fausse Personnalité […] dans chaque individu […] et c’est ici qu’il faut creuser, qu’il faut approfondir. Il faut indiscutablement pénétrer dans les profondeurs de la Fausse Personnalité pour découvrir les causes […] qui sont multiples.
Question. […]
Maitre. Si on veut commencer à travailler avec la Fausse Personnalité, il est évident que le travail est complet, total, de sorte que c’est un travail qui est relié […] C’est un travail qui, disons […] produit tant d’erreurs multiples !
Tenez compte que les États de Conscience sont au nombre de quatre (ceux qui sont basiques). Le premier, c’est celui de l’individu inconscient DONT LE CORPS DORT profondément dans le lit ; donc, l’Égo déambule dans le Monde Astral, comme un somnambule, en état de coma.
Le second État de Conscience est celui de l’homme qui vit dans le mal nommé « ÉTAT DE VEILLE » […] à la lumière du Soleil, évidemment, tous les Mois […] c’est-à-dire qu’ils entrent en contact avec la Fausse Personnalité […] dans le second État de Conscience, mal nommé « État de Veille ».
Il y a un Troisième État de Conscience que nous pourrions appeler celui du SOUVENIR DE SOI-MÊME (du souvenir de l’Être, de la Conscience, de Soi-même). Ce Troisième État de Conscience est très utile. Nous devons passer à ce troisième État de Conscience, qui est celui de la Plénitude […] et il n’est pas possible de passer à ce Troisième État de Conscience tant que nous sommes bloqués dans la Fausse Personnalité.
Mais, si nous arrivons à nous séparer de la Fausse Personnalité, alors nous passons au Troisième État de Conscience, celui du Souvenir de soi-même, de notre propre Être en nous […] nous arrivons ainsi […]
Quant au Quatrième État, c’est celui de l’Homme Équilibré, celui des Surhommes ou des Dieux. Mais, quiconque est dans le Troisième État […] en annihilant précisément les Valeurs Négatives de la Fausse Personnalité et en nous libérant de la Fausse Personnalité.
Question. Maître, pouvons-nous confronter l’orgueil à la Fausse Personnalité ?
Maitre. En dépit de nombreux auteurs […] mais mon concept est que […] appartient bien plus au monde de la […] c’est évident. Voyons, ma sœur.
Question. Vénérable Maître, pourrait-on dire que la Personnalité Pure, en parlant des Vénérables Maîtres, comme par exemple de […] comment ces caractéristiques s’expriment-elles dans leur Personnalité […] ou du Divin Maître Paracelse.
Maitre. […] CHAQUE MAÎTRE A QUATRE PERSONNALITÉS.
Question. Quatre ?
Maitre. Bien sûr ! La Physique, l’Astrale, la Mentale et la Causale. La Physique appartient au Monde des 48 Lois, l’Astrale appartient au Monde des 24 Lois, la Mentale appartient au Monde des 12 Lois et la Causale est gouvernée par 6 Lois, et elle est la manifestation causative de l’Homme, c’est l’Homme véritable.
Question. Vénérable Maître, vous nous avez parlé du Centre Intellectuel et des pensées et de la Non-Identification avec ces pensées, est-ce possible d’arriver à un état dans lequel on pense quand on veut penser et où on cesse de penser quand on ne veut pas penser ?
Maitre. Eh bien, si quelqu’un n’est pas parvenu […] il est victime de son propre Mental et il a échoué. C’est à juste raison que la Maîtresse Helena Petrovna Blavatsky dit dans « la Voix du Silence » : « Le Mental qui est esclave des sens rend l’Âme aussi invalide que le canot que le vent égare sur les vagues ». Si on n’est pas capable de […] ses propres […] il est indiscutable qu’on va encore très mal, c’est-à-dire […] Y a-t-il une autre question ?
Question. Maître, il y a une question qui m’inquiète, car j’ai vu un étudiant dont la Personnalité s’est soudain effondrée (je ne sais pas si ce serait correct de le nommer) ; au Venezuela, lorsque j’ai commencé en Première Chambre, il y avait un jeune assez avancé dans ces études ; il était un exemple pour nous qui débutions ; il était beaucoup plus jeune, bien plus jeune que moi. Je crois qu’il est resté au Mexique un certain temps, mais, ensuite, ce jeune homme a perdu ces connaissances que nous admirions et nous l’appelions « fou », façon la plus simple pour le monde extérieur, nous l’appelions « fou » ; il était devenu fou. Nous allons le nommer, pourquoi pas ? E. M. J’en parle parce qu’il m’a beaucoup impressionné, cela m’a fait beaucoup de peine que ce jeune homme se perde, car il était un exemple au niveau des Études, des Études Ésotériques et que, soudain, toute cette Personnalité de bon étudiant, de bonne personne, s’est perdue, s’est écroulée, je ne sais pas de quelle façon, jusqu’à maintenant ça a été un mystère ; chacun a donné son opinion en disant : « qu’il s’est brûlé, qu’il est devenu fou ». Mais moi, aucune de ces réponses ne m’a satisfait ; la Personnalité de ce jeune homme s’est dissoute soudainement, elle est devenue comme du sable, il n’est resté que de la poussière.
Maitre. C’est un cas de déséquilibre intellectuel.
Question. Comment ?
Maitre. C’est un cas de DÉSÉQUILIBRE INTELLECTUEL, du Centre de l’Intellect, c’est tout. Vraiment, en réalité.
Question. Ce qu’on appelle vulgairement « être devenu fou » ?
Maitre. C’est un cas vivant de déséquilibre intellectuel ; c’est un cas. Mais nous autres, pensons à ce qu’est la Fausse Personnalité. Si nous parvenons à nous libérer de cette Fausse Personnalité, nous nous établissons, en fait, dans le Troisième État de Conscience qui est celui du Souvenir de soi-même, de notre propre Être.
Or, nous avons tous droit, à notre naissance, au Troisième État de Conscience. Observez les nouveau-nés : ils vivent dans le Troisième État de Conscience, celui du Souvenir de soi-même, de leur propre Être.
Malheureusement, à cause de la fausse éducation que nous avons reçue, du mauvais exemple de notre entourage, nous tombons tous du Troisième État de Conscience au Second État (ce qui est comme de tomber du Ciel en Enfer). Nous naissons dans le Troisième État de Conscience et aussitôt nous tombons dans le Second, dans le mal-nommé « État de Veille » ce qui équivaut, comme de tomber, je le répète, du Ciel en Enfer. C’est dans cet « Enfer » du Second État de Conscience que naissent les Mois, que les Agrégats Psychiques se manifestent, que tous les éléments inhumains, pervers, que nous avons à l’intérieur de nous se renforcent. Le Second État de Conscience est, certes, un véritable enfer.
Question. Vénérable Maître, dans votre exposé vous avez dit que nous devons apprendre à sacrifier certains aspects, n’est-ce pas ? Nous voudrions vous demander, de manière emphatique, par où devons-nous commencer en priorité, sans attendre ?
Maitre. Eh bien, nous devons commencer à SACRIFIER LA SUFFISANCE, commencer par savoir nous rendre conscients que nous ne sommes que de misérables vers dans la boue de la terre. Nous sacrifierons également la VANITÉ parce que réellement […] il n’y a pas de quoi se vanter. Sacrifier les PRÉOCCUPATIONS cérébrales, les réduire en poussière […] Sacrifier la jalousie qui nous cause de la douleur.
Question. Certains auteurs parlent de « sacrifier la souffrance » : la souffrance a-t-elle quelque chose à voir avec la Fausse Personnalité ?
Maitre. LES GENS SERAIENT PRÊTS À TOUT SACRIFIER SAUF LA SOUFFRANCE. Les gens sont capables de sacrifier leurs vices, leurs passions, leur vie même, mais pas leur douleur. Ils aiment trop leurs souffrances et ne les sacrifieraient pour rien au monde ; mais, IL FAUT AUSSI LES SACRIFIER. Et il faut sacrifier la Fausse Personnalité, l’IDENTITÉ QUE NOUS AVONS, ce que nous sommes apparemment. On doit perdre notre propre Personnalité.
Question. Vénérable Maître, quel conseil nous donneriez-vous sur la façon de sacrifier la souffrance ?
Maitre. Mon ami, l’homme doit apprendre à TIRER LE MEILLEUR DE LA DOULEUR ; apprendre à tirer des souffrances le plus utile, PROFITER DES ADVERSITÉS, parce que les adversités nous offrent toujours les meilleures opportunités pour l’Autoréalisation ; c’est ainsi que j’entends le sacrifice des souffrances.
Il y a des douleurs terribles, profondes, qui pénètrent dans la Conscience et si nous savons en tirer parti, si nous savons profiter de la leçon qu’elles nous donnent, alors nous sacrifions la souffrance. Il faut savoir en tirer profit, IL FAUT EN TIRER LES LEÇONS QU’ELLES NOUS DONNENT, savoir les extraire […] ce sont là des vérités terribles que je suis en train de vous dire ; il faut passer par l’annihilation du Mental, de la souffrance, de la Personnalité, du Moi.
Comme résultat de toutes ces transmutations, comme résultat de tous ces travaux, surgit, à la fin, une créature différente, terriblement Divine, dans le fond de chacun de nous ; c’est pourquoi il est dit : « C’est grâce à la MORT que commence la transformation, et c’est grâce à la transformation que nous pouvons parvenir à LA SECONDE NAISSANCE, nous convertir en êtres terriblement Divins, au-delà du bien et du mal ». Voyons.
Question. En général, Vénérable Maître, lorsqu’un être cher meurt, la plupart des gens pleurent et s’ils voient que quelqu’un ne pleure pas, ils pensent qu’il ne sait pas aimer, n’est-ce pas ? Cela fait-il partie de la Fausse Personnalité ou de la souffrance ?
Maitre. Eh bien […] de la douleur que produit la mort d’un être cher […] évidemment […] que si on sait en extraire […] et la douleur reste sacrifiée sur l’autel de la transformation […] c’est ainsi que nous devons agir. Oui, frère.
Question. Vénérable Maître, l’orgueil naît-il avec la Personnalité ?
Maitre. Que dis-tu ?
Question. Est-ce l’orgueil qui accompagne la Personnalité dans ses manifestations de l’Égo, à travers les Cinq Cylindres ?
Maitre. […]
Question. Je me suis toujours imaginé que la Personnalité dirige et coordonne les Cinq Centres.
Maitre. Bien sûr !
Question. Alors ma question est : je ne sais pas si c’est le produit de l’orgueil ou de la Fausse Personnalité ?
Maitre. Tu te réfères à l’orgueil. L’orgueil est l’un des éléments inhumains de la Fausse Personnalité […] quelqu’un se sent plus grand que les autres, alors qu’en réalité il n’est rien de plus qu’un ver dans la boue de la terre ; cela correspond à la Fausse Personnalité. Que me disais-tu ?
Question. Vénérable Maître, j’ai entendu dire qu’il existe un « Moi Métallique », pourriez-vous nous expliquer ce que c’est ?
Maitre. Métallique ?
Question. Oui !
Maitre. Je n’ai jamais entendu parler de « Mois Métalliques » ; j’ai toujours fait référence aux « Mois Mécaniques ».
Question. Ce n’est pas vous, spécifiquement, qui en avez parlé, mais nous avons entendu dire qu’il existe un « Moi métallique ».
Maitre. Eh bien […] sinon que nous voulons ramener cela à l’Alchimie. Dans l’Alchimie, on entend par […] transmuter les Métaux Vils […] la Transmutation Métallique ; alors c’est bien différent, car nous entrerions sur le terrain de l’Alchimie. Voyons, quelle autre question ?
Question. […]
Maitre. Alors, c’est évident, parce que les Maîtres ont leurs corps Physique, Astral, Mental et Causal. Par contre, les néophytes ne possèdent pas encore ces corps, mais ils ont uniquement le Corps Planétaire, le Corps Physique avec l’Assise Vitale qui lui correspond. Au-delà, la seule chose qu’ils possèdent, c’est l’Égo. Ainsi donc, les pauvres profanes n’ont rien de plus que la Personnalité, la Personnalité Physique.
La Personnalité naît en son temps, meurt en son temps ; il n’y a pas de lendemain pour la Personnalité du mort. Après la mort, la seule chose qui continue, c’est un tas de diables ; ils n’ont pas d’ordre ; pas du tout.
Mais pour un véritable Initié, c’est différent. Si un Homme fabrique, par exemple, un Corps Astral, s’il s’offre le luxe de le créer, il crée aussi indiscutablement une Personnalité, et, après la mort, il se trouve dans le Monde Astral avec sa Personnalité Immortelle.
Si un Homme fabrique un Corps Mental, après la mort il se trouve dans le Monde du Mental parfaitement vivant ; c’est un Homme Immortel dans le Monde du Mental.
Et si un Homme fabrique un Corps Causal, après la mort il se trouve dans le Monde Causal, converti en Homme avec une Personnalité Causale ; c’est un Homme Immortel dans le Monde des Causes Naturelles.
Ainsi donc, un Homme authentique – c’est-à-dire UN MAÎTRE – A QUATRE PERSONNALITÉS : la Physique, l’Astrale, la Mentale et la Causale. Voyons, mon frère.
Question. Vénérable Maître, comment pouvons-nous développer la compréhension ?
Maitre. LA COMPRÉHENSION CRÉATRICE VA SE DÉVELOPPER À PARTIR DU PUR DISCERNEMENT ; il ne peut y avoir de compréhension si on n’établit pas un parfait ÉQUILIBRE ENTRE L’ÊTRE ET LE SAVOIR. Quand l’Être est plus grand que le Savoir, on devient comme le disait Gurdjieff, un « saint stupide ». Quand le Savoir est plus grand que l’Être, on devient, comme je le dis, « un fripon de l’Intellect ».
Le monde est actuellement gouverné par des fripons, d’où l’état chaotique dans lequel se trouve l’humanité.
Établir l’équilibre entre l’Être et le Savoir est indispensable ; on établit l’équilibre entre l’Être et le Savoir SUR LA BASE DE LA MÉDITATION. Si nous étudions, par exemple, un verset de la Bible, que nous le gravons uniquement ici, en n’utilisant pour cette étude que le centre informatif, le centre qui enregistre, l’Intellect, il est alors évident que nous allons mal, que nous sommes en train d’épuiser ce Centre.
Mais, si nous étudions ce verset biblique et qu’ensuite nous nous absorbons en Méditation profonde dans le but de nous rendre conscients, par Illumination, de la profonde signification de ce verset, il se fait alors, pour ainsi dire, un échange entre l’Être et le Savoir ; le Savoir se fond dans l’Être et l’Être se fond dans le Savoir, et, de cette fusion si intégrale, jaillit la flamme vivante de la Compréhension. Voyons, mon frère.
Question. Vénérable Maître, et dans le cas d’un Hanasmussen, court-il le danger de former une Fausse Personnalité dans le Corps Astral ?
Maitre. Fais-tu référence au quatrième cas ou auquel d’entre eux fais-tu référence ?
Question. Eh bien, à quelqu’un qui a formé son Corps Solaire Astral et qui n’est pas mort dans l’Égo.
Maitre. Eh bien, il y a quatre types d’Hanasmussen : LE PREMIER se trouve chez l’homme purement physique, chez l’homme qui n’a que le CORPS PLANÉTAIRE et rien de plus, bien que […] il y a en lui un élément, quelque chose de fatal […] évidemment s’il ne désintègre pas ce qu’il a d’Hanasmussen. Mais, en fin de compte, ce […] après la Seconde Mort.
Il y a un SECOND TYPE D’HANASMUSSEN : ceux qui créent le CORPS ASTRAL, c’est-à-dire le Corps Kedsjano ; mais si, indiscutablement, ils ne dissolvent pas l’Égo, à la longue ils se convertissent en Hanasmussen ; alors, pour eux, il n’y a qu’un chemin : la Réincorporation incessante dans des organismes animaux ; laisser les corps humains et continuer en se réincorporant dans des organismes animaux ; c’est ainsi que peu à peu ils vont éliminer ce qu’ils ont d’Hanasmussen.
Il y a un TROISIÈME TYPE D’HANASMUSSEN : ceux qui ont fabriqué les CORPS EXISTENTIELS Supérieurs de l’Être, c’est-à-dire les Hommes Véritables qui n’ont pas dissous l’Égo, qui ont créé les Corps Existentiels Supérieurs de l’Être, mais qui n’ont pas désintégré le Moi, se convertissent en Hanasmussen. Ceux-ci doivent désintégrer le Moi ou involuer dans les entrailles du Règne Minéral Submergé jusqu’à la Seconde Mort.
Et, pour finir, il y a un QUATRIÈME TYPE D’HANASMUSSEN : celui des DHYANI BODHISATTVAS TOMBÉS qui ont ressuscité l’Égo en eux-mêmes. Évidemment, ils doivent désintégrer l’Égo ou involuer dans les entrailles de la Terre ; ce sont quatre types d’Hanasmussen.
Question. Pour ce qui est de leur Personnalité, que devient-elle, Vénérable Maître ?
Maitre. S’ils n’éliminent pas ce qu’ils ont d’Hanasmussen […] ces Personnalités, de plus, devront SE DÉSINTÉGRER dans la Seconde Mort, à l’intérieur du Monde Minéral Submergé. Voyons.
Question. Vénérable Maître, en parlant du Bavardage Mécanique, vous n’avez pas abordé deux aspects dont je voudrais que vous nous donniez une illustration parfaite : l’un deux est le Rappel ; pourriez-vous nous éclairer par rapport au Rappel ?
Maitre. Eh bien, je vais te dire : l’INTELLECTUALISME des gens mécaniques n’est rien de plus que de la MÉMOIRE, disons, ARTICULÉE ou MÉMOIRE PARLANTE […] Une chose est la vivante Sagesse de l’Homme éveillé, parce que l’Homme éveillé n’utilise plus le raisonnement, ce n’est plus un bavard. Quand il parle de quelque chose, il le fait avec une Conscience totale ; il choisit les termes qu’il doit employer, volontairement, pour revêtir les Idées Transcendantales de l’Être.
Question. Vénérable Maître, un autre aspect est que dans l’Auto-Observation il semblerait que s’établit un dialogue entre le Moi et une autre partie de nous, n’est-ce pas ? Et le Moi exprime certaines « logiques » qui essaient de nous faire échouer dans l’Œuvre. De sorte que nous observons soudain que nous vient une « réflexion » de l’Égo qui nous dit : « Pourquoi fais-tu confiance à cette personne ? Où se trouve la preuve de l’Élixir de Longue Vie ? ». Que devons-nous faire devant de telles circonstances ?
Maitre. Eh bien les Mois ne […] IL N’Y A PAS D’AUTRES REMÈDES QUE L’ÉTAT D’ALERTE PERCEPTION, D’ALERTE NOUVEAUTÉ et les désintégrer quand ils apparaissent. Évidemment, pour cela, nous devons faire appel à une Force Supérieure au Mental, je me réfère, de manière emphatique, à Devi Kundalini ; c’est seulement grâce au Serpent Igné de nos Pouvoirs Magiques qu’il est possible de désintégrer […] le bavardage mécanique […] si on n’élimine pas les éléments indésirables […] on marchera inévitablement vers l’échec.
Question. Maître, dans la pratique de l’Auto-Observation, quelle attitude doit-on adopter en premier ? Il y a des fois où nous percevons la manifestation du Moi et, immédiatement, nous le réprimons ; il y a des fois où nous le laissons se manifester sans arriver aux faits pour mieux l’étudier.
Maitre. La répression n’est pas […] ce qu’il faut, c’est savoir […] il faut commencer par l’Auto-Observation et ensuite, donc, faire sincèrement appel à l’autocritique. Pour l’autocritique nous avons besoin d’un « bistouri ». Le « bistouri » […] on arrive à dépecer cet agrégat psychique que nous avons en nous et on le comprend ; si on le comprend, on pourra l’éliminer à l’aide de Devi Kundalini Shakti […] être alerte […] seulement ainsi […] Une autre question ?
Question. Vénérable Maître, vous nous avez parlé du repentir ; est-ce qu’on peut concevoir un repentir subjectif ?
Maitre. OUI, IL Y A DES REPENTIRS SUBJECTIFS ET IL Y EN A QUI SONT OBJECTIFS. Le Repentir Subjectif est plutôt mécanique, parfois on le fait par contrainte. Quelqu’un fait voir à un autre qu’il a commis telle ou telle faute et alors, ce dernier se repent ; c’est un Repentir Mécanique. Ce n’est pas ce Repentir Mécanique dont nous avons besoin, mais du Repentir Conscient, du Repentir Objectif, obtenu grâce à la DIALECTIQUE INTIME DE L’ÊTRE, à la DIALECTIQUE DE LA CONSCIENCE.
Ce n’est que par la Dialectique de la Conscience, par la Dialectique Intime de l’Être, qu’on peut parvenir à un Repentir Réel, authentique, qui doit évidemment nous amener à un changement profond dans notre intimité.
En tout cas, mes frères, je suis en train de vous montrer le chemin de la transformation ; celui-ci nous conduit à l’Auto-éveil, à l’Objectivation Réelle de la Conscience, et c’est ce qui importe, ce qui est transcendantal. Une autre question ?
Question. Ce Repentir, Maître, pourrait-il être celui des personnes mystiques, celles qui s’adonnent au mysticisme, les personnes émotives, plutôt mues par des chocs émotifs ?
Maitre. Eh bien, NOUS NE POUVONS PAS NOUS PRONONCER AINSI, de la sorte, CONTRE CERTAINES PERSONNES MYSTIQUES ; bien souvent, une humble femme qui allume une veilleuse devant un saint peut réaliser des prodiges qu’un professeur de physique atomique ne réaliserait jamais. Alors, nous devons faire très attention avec les mots. Je suis mathématique dans l’investigation et exigeant dans l’expression, c’est pourquoi j’exige de vous que vous ayez de l’exactitude dans la parole. Une autre question, mes frères ?