La Loi de l’Éternel Retour de toutes les Choses
LA LOI DE L’ÉTERNEL RETOUR DE TOUTES LES CHOSES
Conférence de Samaël Aun Weor
Le Cinquième Évangile
Mes amis, réunis ce soir dans cette maison, nous allons aujourd’hui étudier la Loi de l’Éternel Retour de toutes les choses. À l’heure de la mort, l’Ange de la Mort arrive toujours devant le lit. Il y a des légions d’Anges de la Mort et ils travaillent tous en accord avec la Grande Loi.
Trois choses vont au panthéon ou cimetière : en premier, le cadavre physique ; en second, le corps vital (celui-ci s’échappe du corps physique avec le dernier soupir) ; ce véhicule flotte devant le sépulcre et va se décomposer lentement, à mesure que le corps physique se désintègre ; en troisième, l’ex-personnalité. Celle-ci, indiscutablement, peut parfois s’échapper de la tombe et déambuler autour du panthéon ou se diriger vers des lieux qui lui sont familiers. Il n’y a pas de doute que l’ex-personnalité se dissout lentement au fil du temps. Il n’y a aucun lendemain pour la personnalité du mort ; elle est, en elle-même, périssable. Ce qui continue, ce qui ne va pas au sépulcre, c’est l’Égo, le « moi-même », le « soi-même ».
La mort en elle-même est un reste de fractions ; une fois l’opération mathématique terminée, il reste seulement les valeurs. Évidemment, les sommes des valeurs s’attirent et se repoussent en accord avec la Loi d’Aimantation Universelle, elles flottent dans l’atmosphère du monde.
L’éternité ouvre son gosier pour avaler l’Égo et ensuite elle l’expulse, le crache, le renvoie au temps. On nous a dit qu’à l’instant précis de la mort, au moment où le défunt exhale son dernier souffle, il projette un dessin électro-psychique de sa personnalité. Ce dessin continue dans les régions suprasensibles de la nature et, plus tard, il vient saturer l’œuf fécondé. C’est ainsi qu’en retournant, en revenant, en nous réincorporant dans un nouveau corps physique, nous allons posséder des caractéristiques personnelles très similaires à celles de notre vie précédente.
Ce qui continue après la mort n’est donc pas quelque chose de très beau. Ce qui n’est pas détruit avec le corps physique n’est qu’un tas de diables, d’agrégats psychiques, de défauts. La seule chose décente qui existe au fond de toutes ces entités caverneuses qui constituent l’Égo, c’est l’Essence, la psyché, ce que nous avons d’Âme.
En retournant dans un nouveau véhicule physique, la Loi du Karma entre en action, car il n’existe pas d’effet sans cause ni de cause sans effet. Les Anges de la Vie se chargent de connecter le « Cordon d’Argent » avec le spermatozoïde fécondant. Indiscutablement, des millions de spermatozoïdes s’échappent au moment de la copulation, mais seul l’un d’entre eux jouit d’un pouvoir suffisant pour pénétrer dans l’ovule, afin de réaliser la conception. Ce type de force très spécial n’est pas un produit du hasard ; ce qui arrive, c’est que cette force est stimulée de l’intérieur, dans son énergétisme intime, par l’Ange de la Vie qui réalise à ce moment-là la connexion de l’Essence qui retourne.
Les biologistes savent très bien que les gamètes masculins et féminins portent chacun 24 chromosomes. Ceux-ci, additionnés entre eux, donnent la somme totale des 48 qui viennent composer la cellule germinale. Ces 48 chromosomes viennent nous rappeler les 48 lois qui gouvernent le corps physique.
L’Essence va donc rester connectée avec la cellule germinale au moyen du « Cordon d’Argent », et comme cette cellule se divise en deux, et les deux en quatre, et les quatre en huit, et ainsi de suite, par le processus de gestation fœtale, il est clair que l’énergie sexuelle devient, en fait, l’agent basique de cette multiplication cellulaire. Cela signifie que le phénomène de la « mitose » ne pourrait en aucune manière se réaliser sans la présence de l’énergie créatrice.
Le désincarné, celui qui se prépare à prendre un nouveau corps physique, ne pénètre pas dans le fœtus ; il ne se réincorpore qu’à l’instant où la créature naît, au moment précis où elle réalise sa première inhalation. Il s’avère très intéressant de voir que le moribond désincarne à la dernière exhalation et qu’à la première inhalation nous revenons dans un nouvel organisme.
Il est complètement absurde d’affirmer qu’on choisit volontairement le lieu où l’on doit renaître ; la réalité est très différente : ce sont précisément les Seigneurs de la Loi, les Agents du karma, qui sélectionnent pour nous l’endroit exact, le foyer, la famille, la nation, etc., où nous devons nous réincorporer, retourner. Si l’Égo pouvait choisir l’endroit, le lieu ou la famille, etc., pour sa nouvelle incorporation, alors les ambitieux, les orgueilleux, les avares, les cupides, chercheraient les palais, les maisons des millionnaires, les riches demeures, les lits de roses et de plumes ; et le monde serait totalement riche et somptueux, il n’y aurait pas de pauvres, il n’existerait pas de douleur ni d’amertume, personne ne paierait du karma, nous pourrions tous commettre les pires délits sans que la justice céleste nous atteigne, etc.
La crue réalité des faits, c’est que l’Égo n’a pas le droit de choisir le lieu ou la famille où il doit naître ; chacun de nous doit payer ce qu’il doit. Il est écrit que « celui qui sème des éclairs récoltera des tempêtes ». La Loi est la Loi, et la Loi s’accomplit ! Il est donc très lamentable que tant de célèbres écrivains de spiritualité contemporaine affirment avec emphase que chacun a le droit de choisir le lieu où il doit renaître.
Ce qu’il y a au-delà du sépulcre est quelque chose que seuls peuvent connaître les hommes éveillés, ceux qui ont dissout l’Égo, les gens véritablement autoconscients.
Dans le monde, il existe beaucoup de théories, soit de type spiritualiste soit de type matérialiste, et la raison des « humanoïdes intellectuels » se prête à tout ; elle peut créer aussi bien des théories spiritualistes que matérialistes. Les homoncules rationnels peuvent élaborer dans leur encéphale cérébral, au moyen de processus logiques très pointus, soit une théorie matérialiste soit une spiritualiste, et aussi bien dans l’une que dans l’autre, tant dans la thèse que dans l’antithèse, la logique de fond est réellement admirable. Indiscutablement, la raison, avec tous ses processus logiques comme faculté d’investigation, a un début et une fin ; elle est trop étroite et limitée, car, comme nous l’avons déjà dit, elle se prête à tout, elle sert à tout, aussi bien à la thèse qu’à l’antithèse. Ostensiblement, les processus de cérébralisation logique ne sont pas par eux-mêmes convaincants, du fait qu’avec eux on peut concrètement élaborer n’importe quelle thèse spiritualiste ou matérialiste, les deux démontrant la même vigueur logique assurément plausible pour tout raisonneur humanoïde. Il n’est donc pas possible que la raison connaisse véritablement ce qu’il y a au ciel, ce qu’il y a dans l’au-delà, ce qui continue après la mort.
Monsieur Emmanuel Kant, le grand philosophe allemand, a démontré avec sa grande œuvre intitulée « La Critique de la Raison Pure » que la raison par elle-même ne peut rien connaître sur la Vérité, sur le Réel, sur Dieu, etc. Nous ne sommes donc pas en train de lancer en l’air des idées a priori ; ce que je suis en train de dire avec tant d’emphase peut être illustré par l’œuvre dudit philosophe. Évidemment, nous devons écarter la raison comme élément de connaissance approprié à la découverte du réel.
Ayant mis au rebut les processus du raisonnement, sur cette question de métaphysique pratique, nous établirons, à partir de maintenant même, une base solide pour la vérification de ce qui est bien au-delà du temps, de ce qui continue et qui ne peut être détruit avec la mort du corps physique. Je suis en train d’affirmer quelque chose dont je suis sûr, quelque chose que j’ai expérimenté en l’absence de la raison. Il n’est pas superflu de rappeler à cet honorable auditoire que je me souviens de toutes mes existences antérieures.
Dans les temps anciens, avant la submersion du continent atlante, les gens avaient développé cette faculté de l’Être connue sous le nom de « perception instinctive des vérités cosmiques ». Après la submersion de cet ancien continent, cette précieuse faculté entra dans le cycle involutif, descendant, et elle se perdit totalement.
Il est possible de régénérer cette faculté au moyen de la dissolution de l’Égo. Une fois ce but atteint, nous pourrons vérifier par nous-mêmes, de manière autoconsciente, la Loi de l’Éternel Retour de toutes les choses. Indubitablement, ladite faculté de l’Être nous permet d’expérimenter le Réel, ce qui continue, ce qui est au-delà de la mort, du corps physique, etc., et comme je possède cette faculté développée, je peux affirmer avec une totale autorité ce dont je suis sûr, ce que j’ai vécu, ce qui est dans l’au-delà, etc.
En parlant sincèrement et avec le cœur sur la main, je peux vous dire la chose suivante : les défunts vivent normalement dans les « limbes » dans l’antichambre de l’enfer, dans la région des morts (l’Astral inférieur), région pleinement représentée par toutes ces grottes et cavernes souterraines du monde qui, intimement unies ou entrelacées, forment un tout dans leur ensemble.
L’état dans lequel se trouvent les défunts est lamentable : on dirait des somnambules, ils ont la Conscience complètement endormie, ils déambulent de partout, et ils ont la ferme conviction qu’ils sont vivants, ils ignorent qu’ils sont morts.
Après la désincarnation, les marchands continuent dans leurs boutiques, les ivrognes dans les bars, les prostituées dans les maisons de prostitution, etc. Il est impossible que des gens comme ça, des somnambules de ce type, inconscients, puissent s’offrir le luxe de choisir le lieu où ils doivent renaître. Le plus naturel, c’est qu’ils naissent sans savoir à quelle heure ni comment, et ils meurent complètement inconscients.
Les ombres des décédés sont nombreuses ; chaque désincarné est un tas d’ombres inconscientes, un tas de larves qui vivent dans le passé, qui ne se rendent pas compte du présent, qui sont embouteillées dans tous leurs dogmes, dans les choses rances du passé, dans les circonstances des temps révolus, dans les affections, dans les sentimentalismes de la famille, dans les intérêts égoïstes, dans les passions animales, dans les vices, etc.
Quand on renaît, l’Essence s’exprime durant les trois ou quatre premières années de l’enfance, et alors la créature est belle, sublime, innocente, heureuse. Malheureusement, l’Égo commence à s’exprimer peu à peu, lorsque nous approchons de l’âge de 7 ans, et il se manifeste entièrement lorsque la nouvelle personnalité a été totalement créée.
Il est indispensable de comprendre que la nouvelle personnalité se crée précisément durant les 7 premières années de l’enfance et qu’elle se renforce avec le temps et les expériences. La personnalité est énergétique, elle n’est pas physique comme le prétendent beaucoup de gens, et après la mort, elle se décompose lentement au cimetière, jusqu’à ce qu’elle se désintègre radicalement. Avant que la nouvelle personnalité ne se forme totalement, l’Essence peut s’offrir le luxe de se manifester dans toute sa beauté, et c’est même ce qui fait que les petits enfants sont assurément psychiques, sensibles, clairvoyants, purs, etc.
Comme nous serions tous heureux si nous n’avions pas d’Égo, si seule l’Essence s’exprimait en nous. Alors, indiscutablement, il n’y aurait pas de douleur, la terre serait un paradis, un Éden, quelque chose d’ineffable, de sublime.
Le retour de l’Égo dans ce monde est véritablement répugnant, horripilant, abominable ; l’Égo en lui-même irradie des ondes vibratoires sinistres, ténébreuses, qui n’ont rien d’agréable.
Je dis que toute personne, tant qu’elle n’a pas dissous l’Égo, est plus ou moins noire, même si elle est en train de cheminer sur le sentier de l’Initiation et même si elle se targue d’être sainte et vertueuse.
L’incessant retour de toutes les choses est une loi de la vie, et nous pouvons vérifier cela d’instant en instant, de moment en moment. Chaque année, la terre retourne à son point de départ et nous célébrons alors le nouvel an ; tous les astres retournent à leur point de départ originel ; à l’intérieur de la molécule, les atomes retournent à leur point initial ; les jours retournent, les nuits retournent, les quatre saisons retournent (printemps, été, automne et hiver), les cycles retournent : Kalpas, Yugas, Mahamanvantaras, etc. La Loi de l’Éternel Retour est donc quelque chose d’indiscutable, d’irréfutable, d’inattaquable.
Question. Maître, vous nous avez dit qu’il n’y a aucun lendemain pour la personnalité du mort et que le corps éthérique se désintègre peu à peu. J’aimerais savoir si la personnalité met plus de temps à se désintégrer que le corps physique.
Maitre. La question qui vient de l’auditoire me semble intéressante et c’est avec le plus grand plaisir que je m’empresse d’y répondre.
Indiscutablement, l’ex-personnalité met plus de temps à être éliminée que le fond vital. Je veux affirmer par là que le corps vital se décompose à mesure que le corps physique se désintègre dans le sépulcre.
La personnalité est différente. Étant donné qu’elle se renforce, au fil du temps, par les différentes expériences de la vie, elle dure évidemment plus longtemps, c’est une note énergétique plus ferme, elle résiste généralement durant plusieurs années. Il n’est absolument pas exagéré d’affirmer que la personnalité séparée peut survivre des siècles entiers (il s’avère curieux de contempler diverses personnalités séparées discutant entre elles).
Je suis en train de parler maintenant de quelque chose qui peut vous paraître étrange. J’ai pu compter jusqu’à dix personnalités séparées, correspondant à un même propriétaire, c’est-à-dire à dix retours d’un même Égo ; je les ai vues échanger des opinions subjectives, réunies entre elles par affinités psychiques.
Cependant, je veux éclaircir un peu plus cela pour éviter des confusions. J’ai dit qu’on ne naît pas avec la personnalité, qu’on doit la former, que c’est possible durant les sept premières années de l’enfance. J’ai aussi affirmé qu’à l’instant de la mort cette personnalité va au cimetière et que parfois elle déambule à l’intérieur de celui-ci ou se cache dans sa sépulture.
Maintenant, pensez un instant à un Égo qui, après chaque retour, s’échappe du corps physique ; il est clair qu’il laisse derrière lui la personnalité. Et si nous réunissons, par exemple, dix vies d’un même Égo, nous aurons dix personnalités différentes, et celles-ci peuvent se réunir par affinités pour discuter dans les cimetières, pour échanger des opinions subjectives. Indubitablement, de telles ex-personnalités vont s’affaiblir peu à peu, elles vont s’éteindre lentement, jusqu’à ce que, pour finir, elles se désintègrent radicalement. Cependant, le souvenir de ces personnalités continue dans le Monde Causal, dans les « Archives Akashiques » de la nature.
Au moment où je m’entretiens avec vous ici, ce soir, il me vient en mémoire une ancienne existence que j’ai vécue en tant que militaire, à l’époque de la Renaissance, dans la vieille Europe. À un moment donné, alors que je travaillais dans le Monde des Causes Naturelles, en tant « qu’Homme Causal », il m’arriva de sortir des archives secrètes de cette région le souvenir de cette personnalité. Le résultat fut assurément extraordinaire. Je vis alors ce militaire vêtu de l’uniforme de l’époque où je vivais. Dégainant son épée, il m’attaqua violemment ; je n’eus aucune difficulté à le conjurer pour le ranger de nouveau dans les « Archives ». Cela signifie que dans le Monde des Causes Naturelles, tout souvenir est vivant, a une réalité, et c’est quelque chose qui peut surprendre beaucoup d’étudiants ésotéristes et occultistes.
Question. Maître, vous nous avez dit que la personnalité ne naît pas avec l’Égo. Que pouvez-vous nous dire sur la naissance du Corps Vital ?
Maitre. Mes amis, je veux que vous compreniez que le Corps Vital, assise basique de la vie organique, a été dessiné par les agents de la vie, en accord avec la Loi de Cause et d’Effet.
Ceux qui, dans leurs précédentes existences, ont accumulé des dettes très graves pourront naître avec un corps vital défectueux qui, très naturellement, servira de base à un corps également défectueux. Les menteurs peuvent naître avec un corps vital déformé, donnant comme résultat un véhicule physique monstrueux ou maladif ; les vicieux pourront naître avec un corps vital manifestement dégénéré qui sera la base d’un corps physique également dégénéré.
Exemple : celui qui se livre aux passions sexuelles peut naître, à la longue, avec un corps vital indûment polarisé ; pour ce motif, il aura un véhicule homosexuel ou une forme féminine lesbienne. Indubitablement, la pédérastie et le lesbianisme sont le résultat d’abus sexuels dans des existences passées.
L’alcoolique peut naître avec un cerveau vital anormal, défectueux, lequel pourra servir de fondement à un cerveau également défectueux ; l’assassin, l’homicide, celui qui répète sans cesse tant de délits horribles, peut naître, à la longue, invalide, boiteux, paralytique, aveugle de naissance, déformé, terrifiant, écœurant, déséquilibré ou définitivement fou.
Il est bon de savoir que l’assassinat est le pire degré de corruption humaine, et que l’assassin ne pourra en aucune manière retourner dans un véhicule sain. Il serait donc très long d’en dire plus, en ce moment, sur ce point se rapportant à la question que l’on m’a faite.
Question. Maître, alors ceux qui naissent avec des défauts physiques, ce n’est pas à cause de tares héréditaires ?
Maitre. Chère madame, votre question est très importante et elle mérite que nous l’examinions en détail. Les tares héréditaires sont ostensiblement mises au service de la Loi du Karma ; elles constituent le merveilleux mécanisme au moyen duquel agit le Karma. Évidemment, l’hérédité se trouve dans les gènes du sexe, c’est là qu’il se trouve, et au moyen de ces gènes, la Loi travaille avec tout le mécanisme cellulaire.
Il est bon de comprendre que les gènes contrôlent la totalité de l’organisme humain : ils se trouvent dans les chromosomes, dans la cellule germinale ; ils sont le fondement de la forme physique. Lorsque ces gènes se trouvent en désordre, lorsque la formation naturelle légitime de ceux-ci n’existe pas, ils génèrent indiscutablement un corps défectueux, et c’est quelque chose qui est démontré.
Question. Maître, les Égos désincarnés qui sont profondément endormis dans la région des morts et qui croient qu’ils vivent encore, comment peuvent-ils se représenter les scènes de leur vie, en manquant de Corps Mental ?
Maitre. La question posée par ce monsieur s’avère, au fond, erronée. Cela signifie qu’elle est mal faite. L’Égo pluralisé est mental. Nous avons déjà parlé clairement, nous avons déjà dit que « l’animal intellectuel » qu’on appelle « homme » par erreur n’a pas un mental, mais des mentals.
Indubitablement, les divers « agrégats psychiques » qui composent l’Égo ne sont autres que diverses formes mentales, une pluralisation de l’entendement, etc. En retournant, il arrive généralement que tout cet ensemble de mentals, ou Mois querelleurs et criards ne parviennent pas tous à se réincorporer. À partir d’une somme totale d’agrégats psychiques, certains reviennent à l’involution submergée du règne minéral ou se réincorporent dans des organismes animaux ou se fixent à certains endroits, etc. Après la mort, chacun de ces « agrégats » vit dans ses propres idées, ses désirs, toujours dans le passé, jamais dans le présent. N’oubliez pas, mes amis, que le Moi est mémoire, que le Moi est temps, que le Moi est un livre à plusieurs tomes.
Question. Avec ce que vous venez de nous dire, Maître, étant nous-mêmes une légion de Mois, je dois conclure que nous n’avons pas non plus de réalité, étant aussi des formes mentales. Est-ce correct ?
Maitre. Cher ami, mesdames et messieurs. Vous devez comprendre que « l’animal intellectuel », qu’on appelle erronément « homme », n’est pas encore un être accompli. Cela signifie qu’on est un point mathématique dans l’espace, qui consent à servir de véhicule à certaines sommes de valeurs. Chaque individu est un pauvre animal pensant condamné à la peine de vivre, une machine contrôlée par de multiples agrégats psychiques, infrahumains et bestiaux. L’unique chose qui soit digne, à l’intérieur de chacun de nous, c’est l’Essence, le matériel psychique, la matière première pour fabriquer l’Âme, et elle est malheureusement encastrée dans tous ces agrégats psychiques inhumains.
Être un homme est quelque chose de très différent. Pour cela, il est nécessaire de désintégrer l’Égo et de fabriquer les Corps Existentiels Supérieurs de l’Être. Je crois que maintenant vous m’avez compris.
Question. Maître, vous voulez dire alors que nous sommes en effet des formes mentales sans réalité objective ?
Maitre. Mes amis, s’il vous plaît, comprenez-moi. Lorsque je parle d’agrégats psychiques, je me réfère à des formes mentales. Il est clair que ces agrégats sont assurément des cristallisations du mental, et je crois que vous comprenez cela, il ne me paraît pas nécessaire de continuer à l’expliquer, j’en ai déjà parlé.
Question. Allez-vous me dire, cher Maître, que tous ces éminents conférenciers qui font des exposés sur le pouvoir magique du mental, qui exaltent la grande importance d’avoir un mental positif, sont donc dans l’erreur ?
Maitre. Mes amis, en ces temps de Kali Yuga, l’Âge de Fer, les gens se sont voués au « mentalisme », et on rencontre partout, dans les librairies, des milliers de livres parlant de merveilles sur l’âne du mental. Ce qui est intéressant, dans tout cela, c’est que Jésus, le Grand Kabîr, est monté sur l’âne (le mental), pour entrer dans la Jérusalem céleste le dimanche des Rameaux. C’est ce qu’expliquent les Évangiles, c’est ce qu’ils disent, mais les gens crucifient Jésus-Christ et adorent l’âne. C’est ainsi qu’est l’humanité, mes chers frères, c’est ainsi qu’est cette époque de ténèbres dans laquelle nous vivons.
Que veulent développer les « mentalistes » ? La force mentale, la force de l’âne. Il vaudrait mieux que les compréhensifs montent sur cet animal et le domptent avec le fouet de la volonté ; ainsi les choses changeraient et nous deviendrions de bons chrétiens, n’est-ce pas ? Que veulent développer les « mentalistes » ? La force de l’Égo mental. Mieux vaut qu’ils le désintègrent, qu’ils le réduisent en poussière cosmique ; ainsi resplendirait l’Esprit en chacun d’eux !
Malheureusement, de nos jours, les gens ne veulent rien avoir à faire avec l’Esprit ; maintenant, ils se mettent à genoux et baisent les pattes de l’âne, et au lieu de se purifier, ils s’avilissent misérablement.
Si les gens savaient qu’ils n’ont pas de Corps Mental et que l’unique chose qu’ils possèdent est une somme « d’agrégats psychiques », d’écœurantes cristallisations mentales, et si, au lieu de fortifier et de renforcer ces Mois bestiaux, ils les désintégraient, ils travailleraient alors pour leur propre bien et pour leur propre félicité. Cependant, en développant la force de la bête, le pouvoir sinistre de l’Égo animal, l’unique chose qu’ils obtiennent est de devenir chaque jour plus ténébreux, gauches, abyssaux.
Moi je dis à mes amis, je dis aux frères du Mouvement Gnostique, qu’ils réduisent en cendres leur Égo mental, qu’ils luttent inlassablement pour se libérer du mental. Ainsi atteindront-ils la béatitude.
Question. Maître, une essence sans Égo n’aurait-elle pas comme résultat une vie extrêmement ennuyeuse sur cette planète qui est si belle ?
Maitre. Mes amis, l’existence paraît ennuyeuse à l’Égo lorsqu’il n’a pas ce qu’il veut. Cependant, quand l’Égo est-il satisfait ? L’Égo est désir, et le désir, à la longue, se transforme en frustration, en fatigue, en dégoût, et la vie devient alors ennuyeuse.
Donc, de quel droit l’Égo ose-t-il parler contre l’ennui, alors que lui-même se transforme, au fond, en dégoût, en amertume, en désillusion, en désenchantement, en frustration, en ennui ? Si l’Égo ne sait pas ce qu’est la plénitude, comment pourrait-il lancer des opinions sur celle-ci ? Indiscutablement, une fois l’Égo mort, réduit en cendres, l’unique chose qui reste en nous est l’Essence, la beauté, et de cette dernière proviennent la félicité, l’amour, la plénitude.
Ce qui arrive, c’est que les amoureux du désir, ceux qui veulent des satisfactions passionnelles, les gens superficiels, pensent de façon erronée ; ils supposent que sans l’Égo la vie serait terriblement ennuyeuse. Si ces gens n’avaient pas d’Égo, ils penseraient de façon différente, ils seraient heureux et ils s’exclameraient alors : « La vie de l’Égo est épouvantablement ennuyeuse ! ». Croyez-vous, par hasard, mes amis, qu’il soit très délicieux de retourner sans cesse dans cette vallée d’amertumes pour pleurer et souffrir continuellement ? Il est nécessaire d’éliminer l’Égo pour nous libérer de la Roue du Samsara !