Le Mental Individuel
LE MENTAL INDIVIDUEL
Conférence de Samaël Aun Weor
Le Cinquième Évangile
Avec tout ce que nous avons entendu des frères, à l’évidence, nous nous trouvons dans un état assurément lamentable : de véritables machines soumises à des lois externes et internes, à des forces d’action et de réaction, etc.
Il est évident que l’Animal Intellectuel, erronément appelé « homme », NE POSSÈDE PAS UN MENTAL INDIVIDUEL. En réalité, « cet homoncule rationnel » POSSÈDE DE NOMBREUX « MENTALS ».
On nous a dit, et c’est vrai (et n’importe quel ésotériste avancé peut le vérifier par lui-même), que l’EGO N’EST PAS INDIVIDUEL. L’Égo, en lui-même, est une somme d’agrégats psychiques (comme dirait le Bouddhisme Ésotérique).
Chacun des agrégats qui composent le « moi-même », le « soi-même », le Moi, l’Égo, est une entité, c’est un Moi avec son propre « Mental ».
Ainsi donc, chacun des Mois (parmi ceux qui composent l’ensemble appelé « Égo ») a sa propre mentalité, son propre critère, ses propres idées, croyances, émotions, passions, volitions, etc.
Mais par contre, les petits Mois (querelleurs et crieurs, qui forment dans leur ensemble le dénommé « Égo Psychologique » ou « Moi-Même ») se querellent entre eux, se disputent la suprématie : chacun d’eux veut contrôler les Centres Capitaux de la machine organique.
Lorsque n’importe lequel d’entre eux réussit, pendant un moment, à dominer la situation et à contrôler l’organisme humain dans sa totalité, il se sent l’unique, le maître, le seigneur ; et il va même jusqu’à signer certains compromis : de nombreuses fois, il jure un amour éternel à une femme, mais, plus tard, quand cet Égo ou quand ce Moi est remplacé par un autre qui n’a rien à voir avec le serment, le château de cartes s’écroule et la femme reste déçue.
D’autres fois, n’importe lequel de ces nombreux Mois s’enthousiasme pour la Gnose et il jure fidélité devant l’Autel ; mais quand il est remplacé par un autre qui n’a rien à voir avec le serment gnostique contracté, alors le susdit frère se retire, laissant la Congrégation pensive, confondue.
Nous sommes REMPLIS D’INTIMES CONTRADICTIONS PSYCHOLOGIQUES. Si nous pouvions nous voir devant un miroir (de la tête aux pieds) tels que nous sommes, nous ressentirions de la honte envers nous-mêmes.
Nous savons que nous sommes remplis de contradictions, nous ne l’ignorons pas, mais nous faisons toujours de multiples tours d’adresse, ou des acrobaties, en cherchant des réajustements et des justifications, « nous faisons – comme on dit – l’autruche » ; au fond, nous nous autotrompons nous-mêmes dans le but évident de fuir de nous-mêmes, de ne pas vouloir voir la crue réalité de nos contradictions (en aucune façon nous n’aimerions savoir que nous sommes à moitié fous).
Il est nécessaire de comprendre tout cela à fond. Nous ne possédons pas un Mental Individuel, un Corps Mental. Cependant, Mr Leadbeater, Annie Besant, Blavatsky, etc., nous parlent du « MANAS INFÉRIEUR » de la Théosophie, du Corps Mental concret, etc.
C’est pourquoi nous nous disons, nous nous demandons : mais comment est-il possible que des Clairvoyants comme Max Heindel, Arthur Powell, Mr Leadbeater ou Mme Besant, se soient trompés ? Est-ce que, par hasard, ils ne mesuraient pas le Corps Mental avec leur « Sixième Sens » ? Mr Leadbeater n’a-t-il pas, par hasard, étudié « les Sept Sous-plans du Monde du Mental », par exemple ? Alors, pourquoi cette erreur, messieurs ? Ou est-ce que nous voulons désavouer ou disqualifier les investigateurs ésotéristes ou pseudo-ésotéristes ? Et s’ils sont Clairvoyants, pourquoi se sont-ils trompés ?
Chacune de ces questions est énigmatique. Cependant, je vous invite à la réflexion.
IL NE SUFFIT PAS DE POSSÉDER EXCLUSIVEMENT LA FACULTÉ DE CLAIRVOYANCE, IL EST NÉCESSAIRE D’AVOIR AUSSI L’INITIATION.
Que certains d’entre eux aient eu des « Initiations », c’est quelque chose que nous ne pouvons nier. Mais aussi, il est évident qu’il leur a manqué quelque chose de plus : il leur a manqué la Connaissance, celle qui correspond aux Écoles les plus avancées du Monde Oriental et du Monde Occidental. S’ils avaient possédé certaines clés à fond, ils auraient pu, sans aucun doute, mettre en évidence que ce qu’ils voyaient comme un Corps Mental, comme une Couleur Jaune pénétrant dans le Système Nerveux Central, etc., n’était pas un Mental Individuel, mais un ensemble d’une apparence intégrale.
S’ils avaient développé à fond le Sahasrara ou Centre de la Polyvoyance, ils auraient pu vérifier que ce qui était intégral en apparence, au fond était « multiple », c’est-à-dire avec une apparence unie en façade, mais avec une diversité variée en profondeur ; en d’autres termes : non pas un « Mental », mais des « Mentals ».
Mais est-ce que je veux dire par là qu’eux (comme Mr Leadbeater ou Mme Blavatsky) n’avaient pas développé le Sahasrara ? Ce que je veux dire, c’est qu’il leur a manqué plus de degrés de développement de cette faculté. Et ce que je suis en train de dire, je ne le fais pas dans l’intention de critiquer, mais d’éclaircir les choses.
Bien mal m’en prendrait de critiquer ceux qui ont également lutté pour l’humanité, ceux qui – c’est certain – se sont préoccupés d’enseigner. Ils ont préparé le terrain pour un Enseignement Supérieur. Ils ont défriché le Chemin afin que puisse venir, plus tard, ce que maintenant nous sommes en train de donner. Je ne me prononce donc en aucune façon contre les Investigateurs Théosophistes ou Rosicruciens, etc., car ils sont dignes de respect ; je veux uniquement amplifier des concepts.
LE MENTAL INDIVIDUEL, SEULS CEUX QUI L’ONT FABRIQUÉ LE POSSÈDENT. Il n’est pas possible de le fabriquer avec des théories, comme il n’est pas possible que le corps physique (organique) naisse ou se forme avec des théories.
De la même façon que nous créons le corps physique, nous devons aussi créer un Mental Individuel. Ce n’est que grâce à la transmutation intelligente de l’Hydrogène Sexuel Si-12 qu’il est possible, donc, de former le Corps Mental particulier, individuel.
Et seul celui qui possède le Mental Individuel est dûment préparé pour la Connaissance Supérieure, Objective.
Je ne veux pas non plus diviniser le Mental, je veux seulement dire QU’IL EST NÉCESSAIRE DE L’INDIVIDUALISER POUR ENSUITE LE TRANSCENDER.
Le mot « HOMME » vient d’un certain mot anglais qui est « MAN » : homme ; « MANU » : Mental ; et dans beaucoup d’autres termes, celui qui a un « Mental ».
Mais je me demande si les gens qui sont ici présents ont un Mental Individuel. Je vois qu’ils ont un groupe de « Mentals », mais pas de Mental Individuel ; c’est-à-dire qu’ils ont atteint le stade d’Animal Rationnel, d’Homoncule Intellectuel, mais pas la stature d’un Homme ; c’est bien différent.
Cependant, LE MENTAL N’EST PAS L’ULTIME PAROLE. Mais, par contre, il est important de savoir que nous sommes remplis de contradictions, parce que nous ne possédons pas de Mental Individuel.
Qu’il faille le transcender ? C’est vrai. Qu’il ne puisse pas nous amener à l’illumination ? C’est certain. Mais (de toutes manières) c’est un instrument de manifestation dans le Monde des Causes.
Le Réel est ce qui est au-delà du Mental, c’est évident ; mais, avant tout, il faut l’avoir (le Mental) pour ensuite le transcender. Nous ne pouvons pas monter sur le dernier échelon sans être passé par les premières marches.
L’Être humain, je le répète, est rempli des contradictions les plus diverses : aujourd’hui, il pense une chose, demain, il pense autrement, parce que l’Égo est « variété ». Le « Moi-Même » est « foule », il est « légion ».
Avoir conscience de nos propres erreurs s’avère primordial, indispensable, si nous aspirons vraiment à l’Autoréalisation Intime de l’Être. Mais le fait de nous rendre conscients de nos propres erreurs n’est pas si facile.
Quelquefois, nous passons de nombreuses années à lutter pour arriver à prendre conscience d’une certaine vérité. N’importe lequel d’entre nous sait que 2 + 2 font 4 ; mais je voudrais bien savoir, parmi ceux qui sont ici présents, quel est celui qui a eu conscience de cette vérité. Dès l’enfance, on nous a enseigné que 2 + 2 font 4 ; mais s’il y a un frère, ici, qui peut me dire qu’il est conscient de cette vérité mathématique, j’aimerais qu’il avance « dans les rangs » pour donner témoignage de cela. Non, il n’y a personne qui puisse donner un tel témoignage, parce que c’est très profond !
Expérimenter le Premier Logos, le Second, le Troisième Logos. À l’intérieur de cette Grande Divinité existe le Soleil Central… il faut en faire l’expérience, le vivre, l’expérimenter ! Qui de vous l’a fait ? Qui a expérimenté LE MYSTÈRE DU TETRAGRAMMATON ? Je crois que seul un Simeon Ben Yojai, l’auteur du « Livre des Splendeurs » a pu s’offrir un pareil luxe.
En tout cas, il faut nous rendre conscients de nous-mêmes, de nos propres défauts.
Devi Kundalini Shakti peut éliminer, oui. Elle a ce pouvoir. Mais il faut nous rendre conscients de ce que nous voulons qu’elle élimine.
Imaginez, mes frères, que ce verre, par exemple, soit un Moi. Si, à l’intérieur de ce Moi, existe l’Essence, eh bien, nous devrions libérer cette Essence, la tirer de là, pour qu’après, une fois le verre vidé, la Mère puisse le jeter à l’Abîme. Parce que si elle le jetait avec l’Essence à l’intérieur, alors, elle jetterait aussi notre Conscience à l’Abîme et, au lieu de nous faire du bien, elle nous ferait du mal.
COMMENT LIBÉRER CETTE ESSENCE, cette Conscience, introduite ici, à l’intérieur d’un Moi ? Seulement AU MOYEN DE LA MÉDITATION INTÉRIEURE PROFONDE ; seulement quand nous devenons conscients de l’erreur.
Une fois que nous avons acquis la conscience du défaut déterminé, du défaut introduit là, dans le Moi de mon exemple, alors la Mère Divine peut s’offrir le luxe de l’éliminer, de jeter la coquille dans le précipice (c’est une coquille vide et elle ne vaut plus rien).
La partie la plus difficile, c’est de nous rendre conscients de nos propres erreurs. Apparemment, c’est facile, mais comme c’est difficile dans le fond ! Comme c’est laborieux !
ÉTABLIR DES LOIS EST VITAL. Celles-ci existent. Mais en nous, nous devons arriver à les clarifier. La répétition d’un même phénomène nous permet d’établir une Loi. Il en va ainsi pour tout !
Si un même Phénomène Psychologique se répète toujours en nous, nous pouvons alors établir une Loi. Une fois cette Loi connue, il faut agir en accord avec elle. C’est clair !
Ainsi donc, il nous faut peu à peu connaître une multitude de Lois qui existent en tout. Et, les connaissant, agir en accord avec elles.
Dans la vie, il y a trois types d’action.
Premièrement : LES ACTIONS QUI SONT LE PRODUIT D’ACCIDENTS, ou simplement qui correspondent à la Loi des Accidents.
Deuxièmement : LES ACTIONS QUI SONT LE RÉSULTAT DU KARMA.
Troisièmement : LES ACTIONS PRODUITES PAR LA VOLONTÉ CONSCIENTE ; celles-ci sont véritablement propres aux Initiés, aux Maîtres, à ceux qui possèdent déjà une Volonté Individuelle Consciente.
Indiscutablement, nous ne pouvons pas accuser le Karma d’être coupable de tout. Comme je vous l’ai dit, la Loi des Accidents existe. Si nous ne sommes pas prudents, par exemple, il se peut qu’une automobile en finisse avec nous dans la rue et ce n’est pas le résultat du Karma.
Si nous abusons de la nourriture, ce qui n’est pas très indiqué, de toute évidence nous pouvons tomber malades ; le Karma n’est pas coupable de cela.
Si nous buvons plusieurs verres et que nous nous enivrons, ce n’est pas le Karma qui en est responsable, c’est nous-mêmes qui nous sommes adonnés à la boisson.
Si nous blessons, on peut nous blesser ; si nous insultons, alors on nous insulte.
Ainsi donc, mes chers frères, il faut faire la distinction entre la Loi des Accidents et la Loi du Karma.
Il y a des actions dues au Karma. Indubitablement, c’est lui qui règle nos vies. Mais nous ne devons jamais protester contre le Karma.
Il y a des choses dont nous aimerions qu’elles soient d’une certaine manière et elles ne sont pas comme nous l’aimerions. Alors, nous protestons contre le Karma au lieu de remercier le Karma.
En réalité, LE KARMA EST UNE MÉDECINE, mes chers frères. Une médecine extraordinaire ! Une médecine avec laquelle on veut nous guérir. Pourquoi protestons-nous contre la médecine ? Quel idiot, le malade qui proteste contre le remède qu’on lui donne. Si ce remède est appelé à nous guérir, pourquoi protestons-nous contre le remède ?
BÉNI SOIT L’HOMME QUE DIEU CHÂTIE ! Il est évident que le Créateur veut nous guérir et la médecine s’appelle « Karma ». Quand nous n’avons plus de remède et que même la médecine ne nous sert plus, quand nous sommes devenus tellement cyniques que même « cela » ne peut plus véritablement nous soigner, il est évident que nous devons entrer dans l’Involution Submergée des Mondes Infernaux ; là, nous finissons avec la « Seconde Mort » (comme il est écrit dans les Évangiles) : c’est, bien sûr, l’annihilation des égos.
L’Essence est autre chose ; elle s’échappe du « précipice » pour recommencer un nouveau Jour Évolutif.
Ainsi donc, « le cynisme » est le dernier mot des perdus. Le cynique (pour qui la médecine ne sert plus à rien), est un cas perdu… De toute évidence, il ne peut pas continuer d’exister ; il est en marche vers sa destruction finale et personne ne peut plus le retenir ; en Involution, il se précipite épouvantablement vers le centre de gravité de la Terre où il devient poussière.
Mais tant que la Médecine du Karma peut le corriger, il y a des possibilités.
Ce que nous devons faire, c’est coopérer avec l’inévitable ; c’est évident ! Mais nous, nous protestons toujours, nous n’aimons pas coopérer. Que le karma soit douloureux ? Oui, il l’est ! Mais il est inutile de protester ; il vaut mieux coopérer avec cette douleur et en tirer le meilleur parti.
C’est dans ce qui est apparemment difficile que se trouvent les meilleures opportunités : nous devons tirer avantage, pour ainsi dire, des plus graves adversités ; nous devons apprendre à extraire du Karma le meilleur. Et, au lieu de protester contre nos amertumes, agenouillons-nous, reconnaissants, devant le Père qui, bien que son remède soit douloureux, nous soigne pourtant, nous guérit, essaie d’éliminer nos erreurs, pour notre bien. C’est ainsi !
Il y a des situations si difficiles, si embarrassantes, que nous ne voyons pas comment nous en échapper, nous en sortir. Nous voudrions nous évader pour un monde meilleur, nous voudrions changer d’ambiance, nous trouver dans une autre dimension, nous installer dans un autre lieu avec d’autres personnes, mais tout cela est absurde ! C’est comme le malade qui veut s’enfuir de la clinique où il est soigné ; ou comme le garçon idiot qui fait « l’école buissonnière », qui s’en va de l’école ou qui proteste contre ses maîtres.
Nous autres, dans le fond, nous sommes quelquefois un peu lents à la Compréhension, certes. Quand les choses deviennent difficiles, nous devons intensifier l’état d’Alerte-Perception, d’Alerte-Nouveauté et extraire le meilleur de ces difficultés. Apprendre avec elles, en conscience, ce qu’on veut nous enseigner.
Ainsi donc, mes chers frères : ne protestez pas, APPRENEZ ! Ne cherchez pas d’échappatoires, SAISISSEZ ! Ne fuyez pas, COMPRENEZ !
Voilà le Droit Chemin. Sortez du Labyrinthe inextricable du Karma, mais sortez-en ! Et il vous amènera, c’est clair, là où il doit vous amener.
Nous sommes ici pour une raison et pour quelque chose, c’est évident ! Les gens se souviennent de Dieu quand ils se retrouvent dans un grand malheur ; mais quand ils sont bien, quand ils ne manquent ni de pain, ni de vêtements, ni de refuge, quand ils jouissent dans leurs lits de plaisirs ou dans les orgies, quand ils lèvent leur verre de fin Baccarat.