Retour, Récurrence et Réincarnation
RETOUR, RÉCURRENCE ET RÉINCARNATION
Conférence de Samaël Aun Weor
Le Cinquième Évangile
Nous allons commencer la conférence de ce soir, j’espère que vous y prêterez tous un maximum d’attention. Je vais parler aujourd’hui des Mystères de la Vie et de la Mort ; c’est le but évident de cette conférence.
Nous allons faire une nette distinction entre la LOI DE L’ÉTERNEL RETOUR de toutes les choses, la LOI DE LA TRANSMIGRATION des Âmes et la LOI DE LA RÉINCARNATION, etc.
Le moment est venu de séparer largement toutes ces choses, pour que les étudiants se trouvent bien informés.
Il est évident que ce qu’il est nécessaire de savoir en premier, dans la vie, c’est d’où l’on vient, où on va, quel est le but de l’existence, pour quelle raison nous existons, pourquoi nous existons, etc. Indiscutablement, si nous voulons savoir quelque chose sur le destin qui nous attend, sur ce qu’est la vie en soi, il est indispensable, avant tout, de savoir qui nous sommes ; c’est urgent, impératif.
Le CORPS PHYSIQUE, en lui-même, n’est pas tout. Un corps est formé d’organes et chaque organe est composé de cellules ; à son tour, chaque cellule est composée de molécules et chaque molécule d’atomes. Si nous fractionnons n’importe quel atome, nous libérons de l’énergie. Les atomes, en eux-mêmes, se composent d’ions qui tournent autour des électrons, des protons, des neutrons, etc., la physique nucléaire connaît tout cela.
En dernière instance, le corps physique se résume à différents TYPES ET SOUS-TYPES D’ÉNERGIE et cela est très intéressant. Même la pensée humaine est une énergie ; du néopallium du cerveau sortent certaines ondes qui peuvent être savamment enregistrées.
Nous savons bien que les scientifiques mesurent les ondes mentales avec des appareils très sensibles et ils les classent sous forme de microvolts. Ainsi, en dernière instance, notre organisme se résume à différents types et sous-types d’énergie.
Ce qu’on appelle « MATIÈRE » n’est autre que de l’énergie condensée ; c’est pourquoi Albert Einstein a dit : « L’énergie est égale à la masse multipliée par la vitesse de la lumière au carré ». Il a affirmé aussi, avec emphase, que « La masse se transforme en énergie, l’énergie se transforme en masse ». Ainsi, en ultime synthèse, ce qu’on appelle « matière » n’est autre que de l’énergie condensée.
Le corps physique a un FOND VITAL ORGANIQUE ; je veux me référer expressément au « LINGA SHARIRA » des Théosophes, la condensation bio-thermo-électromagnétique.
Chaque atome du corps vital pénètre à l’intérieur de chaque atome du corps physique et le fait vibrer et scintiller.
Le double vital ou corps vital est réellement une espèce de double organique. Si, par exemple, un bras de ce double vital sort du bras physique, nous sentons que notre main s’endort, que notre bras s’endort ; mais, lorsque ce bras vital entre à nouveau dans le bras physique, lorsque chaque atome du corps vital pénètre dans chaque atome du corps physique, il se produit une vibration : c’est cette vibration que l’on sent lorsque notre bras s’endort et qu’on veut le réveiller (une espèce de « fourmillement », pour ainsi dire).
Eh bien, si on sortait définitivement le corps vital d’une personne physique et qu’on ne le lui ramenait pas, la personne physique mourrait. Ainsi, ce sujet du corps vital est intéressant ; cependant, ce « corps » n’est autre que la section supérieure du corps physique, c’est, disons, la partie tétradimensionnelle du corps physique. Les Veda considèrent le corps vital et le physique comme un tout, comme une unité.
Un peu au-delà, donc, de ce corps physique avec son assise vitale organique, nous avons l’EGO. En lui-même, l’Égo est une somme de divers éléments inhumains que nous portons à l’intérieur de nous ; il est évident que nous dénommons ces « éléments » colère, convoitise, luxure, envie, orgueil, paresse, gourmandise, etc. « Nos défauts sont si nombreux, que même si nous avions mille langues pour parler et un palais d’acier, nous n’arriverions pas à les énumérer tous entièrement ». Ainsi, l’Égo n’est rien d’autre que cela.
Il y a des gens qui intronisent l’Égo dans leur cœur, qui lui font un autel et l’adorent ; ce sont des trompés sincères qui supposent que l’Égo en lui-même est Divin et, en cela, ils se trompent totalement.
Il y a ceux qui divisent le Moi en deux : MOI SUPÉRIEUR ET MOI INFÉRIEUR et qui veulent que le Moi Supérieur contrôle le Moi Inférieur. Ces gens ne veulent pas se rendre compte, ces personnes ne veulent pas se rendre compte précisément que la « section supérieure » et la « section inférieure » d’une même chose sont donc la même chose.
Le Moi, en lui-même, est le temps ; le Moi en lui-même est un livre à plusieurs tomes ; dans le Moi se trouvent toutes nos aberrations, tous nos défauts, ce qui fait de nous de véritables « animaux intellectuels » dans le sens le plus complet du terme.
Certains disent que l’Alter Égo est Divin et ils l’adorent ; c’est alors une autre manière de chercher des échappatoires pour sauver le Moi, pour le diviniser, car le Moi est le Moi et c’est tout.
« En réalité, la MORT, en elle-même, est un reste de fractions : une fois l’opération mathématique terminée, l’unique chose qui continue ce sont les valeurs ». Ces « VALEURS » sont positives et aussi négatives ; il y en a des bonnes et des mauvaises. L’Éternité les avale, les dévore.
Dans la Lumière Astrale, les valeurs s’attirent et se repoussent, en accord avec les Lois de l’Aimantation Universelle. Les valeurs sont les éléments inhumains eux-mêmes qui constituent l’Égo ; ces éléments s’entrechoquent parfois entre eux ou simplement s’attirent ou se repoussent.
« La mort est le retour au point de départ originel. Un homme est ce qu’est sa vie ; si un homme ne travaille pas sa propre vie, s’il n’essaie pas de la modifier, évidemment, il perd misérablement son temps », car un homme n’est rien de plus que ce qu’est sa vie. Nous devons travailler notre propre vie pour en faire une Œuvre Maîtresse.
La VIE est comme un film ; lorsque le film se termine, nous l’emportons pour l’Éternité. DANS L’ÉTERNITÉ NOUS REVIVONS NOTRE PROPRE VIE qui vient de s’achever.
Durant les premiers jours, le désincarné, le défunt, voit généralement la maison où il est mort et même il y habite. S’il est mort, par exemple, à l’âge de 80 ans, il continuera à voir ses petits-enfants, à s’asseoir à la table, etc. ; c’est-à-dire que l’Égo sera parfaitement convaincu qu’il est toujours vivant et il n’y a rien, dans la vie, qui parvienne à le convaincre du contraire.
Pour l’Égo, rien n’a changé, malheureusement ; il voit la vie comme toujours : assis, par exemple, à la table de la salle à manger, il demandera la nourriture à laquelle il est habitué. Évidemment, ses parents affligés ne le verront pas, mais, par contre, le SUBCONSCIENT répondra ; ce Subconscient mettra sur la table les aliments indiqués. Il est évident qu’il ne mettra pas des aliments physiques, car ce serait impossible, mais il met des formes mentales, très similaires à celles des aliments que le défunt avait l’habitude de consommer.
Le désincarné peut voir une veillée funèbre ; il ne supposera jamais que cette veillée ait quelque chose à voir avec lui, mais il pense plutôt que cette veillée correspond à quelqu’un qui est mort, à une autre personne, mais il ne croira jamais qu’elle correspond à lui. Il se sent si vivant qu’il ne soupçonne pas le moins du monde son décès.
S’il sort dans la rue, il verra les rues si absolument identiques que rien ne pourrait lui faire penser que quelque chose lui est arrivé. S’il va dans une église, il verra là le curé disant la messe, il assistera au rite et il sortira très tranquillement de l’église, parfaitement convaincu qu’il est vivant : rien ne pourrait lui faire penser qu’il est mort. Plus encore, si quelqu’un lui faisait une pareille affirmation, il aurait un sourire sceptique ; incrédule, il n’accepterait pas l’affirmation qu’on lui a faite.
Il doit revivre dans le MONDE ASTRAL (le défunt) toute l’existence qui vient de se dérouler, mais il la revit de manière si naturelle et à travers le temps, que le défunt, identifié avec celle-ci, savoure vraiment chacun des âges de la vie qui s’est terminée.
S’il avait 80 ans, par exemple, pendant quelque temps il caressera ses petits-enfants, s’assiéra à table, se couchera dans son lit habituel, etc., mais à mesure que le temps va passer, il va s’adapter à d’autres circonstances de sa propre existence.
Il se sentira soudain vivre à l’âge de 79 ans, de 77 ans ou de 60 ans, etc. ; et s’il a vécu dans une autre maison à l’âge de 60 ans, il se verra donc en train de vivre dans cette autre maison et il dira les mêmes choses qu’il a dites, et même son aspect psychologique reprendra l’aspect qu’il avait lorsqu’il avait 60 ans.
Et s’il a vécu à l’âge de 50 ans dans une autre ville, il se verra alors à cet âge en train de revivre dans cette ville, dans cette autre maison et ainsi de suite, en même temps que son aspect psychologique, sa physionomie se transforme en accord avec l’âge qu’il devait revivre.
À l’âge de 20 ans, par exemple, il aura exactement la physionomie qu’il avait lorsqu’il avait 20 ans ; à l’âge de 10 ans, il se verra comme un enfant ; et lorsqu’arrivera alors l’instant où il aura terminé de revoir son existence passée, toute sa vie sera réduite à des sommes et des restes d’opérations mathématiques ; c’est très utile pour la Conscience.
Dans ces conditions, le défunt devra alors se présenter pratiquement devant les TRIBUNAUX DE LA JUSTICE OBJECTIVE ou de la JUSTICE CÉLESTE ; ces Tribunaux sont tout à fait différents de ceux de la Justice Subjective ou Terrestre. Dans les Tribunaux de la Justice Objective, seules règnent vraiment la Loi et la Miséricorde, car il est évident qu’à côté de la Justice se trouve toujours la Miséricorde.
TROIS CHEMINS S’OUVRENT DEVANT LE DÉFUNT : le premier, des VACANCES dans les Mondes Supérieurs (ce chemin est pour les gens qui le méritent vraiment) ; le second, RETOURNER, donc, plus ou moins immédiatement dans une nouvelle matrice ; le troisième, descendre dans les Mondes Infernaux jusqu’à la « SECONDE MORT » dont parlent l’Apocalypse de saint Jean et l’Évangile du Christ.
Évidemment, ceux qui parviennent à monter dans les Mondes Supérieurs passent par une période de grande Félicité. Normalement, l’Âme (ou ce que nous appelons la Conscience) se trouve embouteillée dans le Moi de la Psychologie expérimentale, dans l’Égo, qui, comme je vous l’ai déjà dit, est une somme de divers éléments inhumains.
Mais ce qui arrive, c’est que ceux qui montent dans les Mondes Supérieurs abandonnent l’Égo temporairement ; dans ce cas, l’Âme, la Conscience ou l’Essence (ou comme vous voudrez l’appeler), sort de ce cachot horrible qu’est l’Égo, le Moi, pour monter au fameux « DEVACHAN » dont nous ont parlé les Hindous (une Région de Félicité ineffable dans le MONDE DU MENTAL Supérieur de l’Univers) ; là, on jouit d’une authentique Félicité ; là se trouvent les désincarnés avec leur famille qu’ils abandonnèrent il y a longtemps ; on trouve, disons, ce que nous pourrions appeler leur Âme.
Plus tard, la Conscience, l’Essence ou l’Âme (ou comme vous voulez l’appeler), abandonne aussi le Monde du Mental pour entrer dans le MONDE DES CAUSES NATURELLES.
Le Monde Causal est grandiose, merveilleux ; dans le Monde Causal résonnent toutes les harmonies de l’Univers ; là, on ressent vraiment les mélodies de l’Infini.
On sait que dans chaque planète, il y a de multiples sons ; mais, réunis tous ensemble, ils donnent une NOTE SYNTHÈSE qui est la Note Clé de la planète. L’ensemble des Notes Clés de chaque monde résonne merveilleusement parmi la chorale immense de l’espace étoilé et cela produit une joie ineffable dans la Conscience de tous ceux qui jouissent du bonheur d’être dans le Monde Causal.
Dans le Monde des Causes Naturelles, nous trouvons aussi les SEIGNEURS DE LA LOI, ceux qui châtient et récompensent les peuples et les hommes. Dans le Monde des Causes Naturelles, nous trouvons les Hommes véritables, les HOMMES CAUSALS ; nous les trouvons là, en train de travailler pour l’Humanité. Dans le Monde des Causes Naturelles, nous trouvons les PRINCIPAUTÉS, les Princes des Élémentaux, les Princes du Feu, de l’Air, de l’Eau et de la Terre.
La vie palpite intensément dans le Monde des Causes Naturelles. Le Monde Causal est ravissant en lui-même ; un bleu profond, intense, comme celui d’une nuit remplie d’étoiles et illuminée par la Lune, resplendit alors sans cesse dans le Monde des Causes naturelles.
Je ne veux pas dire qu’il n’y ait pas d’autres couleurs ; il y en a d’autres, en effet, mais la couleur de base, fondamentale, est le bleu intense, profond, d’une nuit lumineuse et étoilée.
Ceux qui vivent dans cette région sont heureux dans le sens le plus transcendantal du terme ; mais toute récompense s’épuise à la longue, n’importe quelle récompense a une limite, et, bien sûr, arrive l’instant où l’Âme qui est entrée dans le Monde Causal doit retourner, revenir et elle descendra inévitablement pour se placer de nouveau dans l’Égo, dans le Moi de la Psychologie Expérimentale.
Ensuite, les Âmes de ce type viennent imprégner l’œuf fécondé pour former un nouveau corps physique ; elles se réincorporent dans un nouveau corps physique, elles retournent au monde.
Tout autre est le chemin qui attend ceux qui descendent dans les MONDES INFERNAUX ; il s’agit de gens qui ont déjà accompli leur temps, leur cycle de manifestation, ou qui ont été trop pervers ; ces personnes involuent indubitablement dans les entrailles de la Terre.
Dans sa « Divine Comédie », Dante Alighieri nous parle des Neuf Cercles Dantesques et il voit ces Neuf Cercles à l’intérieur de la Terre.
Nos ancêtres d’Anahuac, dans la grande Tenochtitlan, parlent clairement du « MICTLAN » (c’est la Région Infernale qu’ils situent, eux aussi, à l’intérieur même de notre globe terrestre).
À la différence, donc, de certaines autres sectes ou religions, pour nos ancêtres d’Anahuac (comme nous l’avons vu dans leurs Codex), le passage par le Mictlan est obligatoire et ils le considèrent simplement comme un « Monde d’épreuves », où les Âmes sont éprouvées, et si elles arrivent à passer par les Neuf Cercles, elles sont admises indiscutablement dans l’Éden, c’est-à-dire au Paradis Terrestre.
Pour les SOUFIS MAHOMÉTANS, l’Enfer n’est pas non plus un lieu de châtiment, mais d’instruction pour la Conscience et de purification.
Pour le Christianisme, dans tous les recoins du monde, l’Enfer est un lieu de châtiment et de peines éternelles ; cependant, le CERCLE SECRET DU CHRISTIANISME, la partie occulte de la Religion Chrétienne est différente. Dans la partie occulte de tout Mouvement Chrétien, dans la partie intime ou secrète, se trouve la Gnose.
Le GNOSTICISME UNIVERSEL voit l’Enfer, non comme un lieu de peines éternelles et sans fin, mais comme un lieu d’expiation, de purification et d’instruction à la fois pour la Conscience.
Évidemment, il doit y avoir de la douleur dans les Mondes Infernaux, puisque la vie est terriblement dense à l’intérieur de la Terre et surtout dans le Neuvième Cercle (où se trouve ce noyau, disons, concret, d’une matière terriblement dure) ; là on souffre l’indicible.
En tout cas, ceux qui rentrent dans l’INVOLUTION SUBMERGÉE du Règne Minéral doivent passer, tôt ou tard, par ce qu’on appelle, dans l’Évangile Christique, la « SECONDE MORT ».
Nous n’avons jamais envisagé, dans le Gnosticisme Universel, d’étudier cette question de l’Enfer Dantesque où il n’y aurait donc pas de limite au châtiment. Nous considérons que Dieu étant éternellement juste, il ne pourrait faire payer à quelqu’un plus que ce qu’il doit, car toute faute, aussi grave soit-elle, a un prix ; une fois le prix payé, cela nous paraîtrait absurde de continuer à payer.
Ici même, dans notre Justice terrestre (qui n’est qu’une Justice parfaitement subjective), nous voyons que si un prisonnier entre en prison pour tel ou tel délit, une fois qu’il a purgé sa peine, on lui donne le « bon de sortie » de la liberté ; même les autorités terrestres n’accepteraient pas qu’un prisonnier reste en prison après avoir purgé sa peine.
Il y a eu des cas de prisonniers qui s’étaient tellement adaptés à la prison que le jour de leur sortie, ils n’ont pas voulu sortir, il a donc fallu les faire sortir de force.
Ainsi, toute faute, aussi grave soit-elle, a un prix ; si les juges terrestres savent cela, la justice divine le sait encore plus. Aussi grave qu’ait été le délit (ou les délits) que quelqu’un a commis, il a donc un prix ; une fois le prix payé, le « bon de sortie » de la liberté est alors à l’ordre du jour.
S’il n’en était pas ainsi, Dieu serait alors un grand tyran ; et nous savons bien qu’à côté de la justice divine, il ne manque jamais la Miséricorde. Nous ne pourrions donc, en aucune manière, qualifier Dieu de « tyran » ; ce procédé équivaudrait à un blasphème, et nous, franchement, nous n’aimons pas le blasphème.
Ainsi, la Seconde Mort est la limite du châtiment dans l’Enfer Dantesque. Qu’on appelle cet ENFER « TARTARE », en Grèce, ou qu’on l’appelle « L’AVERNE » à Rome, ou « L’AVITCHI » en Inde, ou « LE MICTLAN » dans l’antique Tenochtitlan, peu importe. Chaque pays, chaque Religion, chaque Ère ou chaque culture a connu l’existence de l’Enfer et l’a toujours qualifié d’un nom.
Pour les anciens habitants de la Grande Hespéride (comme nous le voyons en lisant la divine « Énéide » de Virgile, le Poète de Mantoue), l’Enfer est la DEMEURE DE PLUTON, c’est cette région caverneuse où Énée, le Troyen, a rencontré Didon, cette reine qui se tua par amour, car elle était amoureuse de lui, après avoir juré loyauté aux cendres de Sychée.
La Seconde Mort, en elle-même, est généralement très douloureuse ; l’Égo sent qu’il est démoli, que ses doigts tombent, qu’il perd ses bras. Il subit un terrible évanouissement ; après un certain temps, l’Essence (ce qu’il y a d’Âme à l’intérieur de l’Égo) a une figure infantile. Alors, on devient comme un GNOME ou un PYGMÉE, pour entrer dans l’Évolution des Élémentaux Minéraux.
Évidemment, elle doit […] il y a plusieurs sortes d’Élémentaux dans la Nature. Comme autorité en la matière, nous avons FRANTZ HARTMANN ; le livre qu’il a écrit sur « les Élémentaux » (précisément) est assez intéressant ; nous avons PARACELSE, le grand médecin Philippe Théophraste Bombast de Hohenheim (Auréole Paracelse).
En tous cas, les Élémentaux sont les Consciences des Éléments, car nous savons bien que les Éléments (Feu, Air, Eau, Terre) ne sont pas quelque chose de purement physique, comme le supposent les « ignorants instruits », mais plutôt, disons, des Véhicules de Consciences simples, primitives, dans le sens le plus transcendantal du terme.
Ainsi, les Élémentaux sont les Principes Conscientifs des Éléments, dans le sens transcendantal ou essentiel du terme, et c’est tout.
Or, poursuivons avec notre explication. Il est évident que ceux qui sont passés par la Seconde Mort sortent à la surface du monde ; ils recommencent de nouveaux processus évolutifs qui, indubitablement, devront débuter par le minéral, par la pierre, ils poursuivront avec le végétal, continueront avec l’animal et, pour finir, ils auront accès à la vie humaine ; ils reconquerront l’État Humain ou « Humanoïde » qu’ils avaient perdu autrefois.
Il s’avère très intéressant de voir ces Gnomes ou Pygmées parmi les rochers, ils ressemblent à de petits nains, avec leurs grands livres et leur longue barbe blanche.
Évidemment, ce que nous disons, et cela en plein XXe siècle, s’avère assez étrange, car les gens sont devenus maintenant si compliqués, leur mental s’est tellement détourné des simples vérités de la Nature, qu’il leur est difficile de pouvoir vraiment accepter volontiers ces choses. Ce sont plutôt les gens simples, ceux qui n’ont pas tant de complications dans leur intellect qui acceptent ce type de connaissances.
En tous cas, je veux vous dire que les Élémentaux Minéraux, lorsqu’ils entrent dans l’ÉVOLUTION VÉGÉTALE, sont très intéressants. Chaque plante est le corps physique d’un Élémental Végétal ; ces Élémentaux des Plantes ont une Conscience, ils sont intelligents et il y a de grands Ésotéristes qui savent les manipuler ou les manier à volonté ; ils sont très beaux. Ceux qui les connaissent peuvent, par leur intermédiaire, agir sur les Éléments de la Nature.
Un peu au-delà des Élémentaux végétaux, nous avons les Élémentaux du Règne Animal. Indubitablement, seuls les Élémentaux végétaux avancés ont le droit d’entrer dans des organismes animaux, et l’ÉVOLUTION DANS LE RÈGNE ANIMAL commence toujours par des organismes simples ; mais à mesure qu’ils se mettent à évoluer, la vie aussi se complique et arrive le moment où l’Élémental Animal peut prendre des corps organiques très complexes.
Après cela, on reconquiert l’ÉTAT HUMAIN que l’on avait perdu autrefois. En arrivant à cet état, on assigne aux Élémentaux, à l’Essence, à la Conscience, à l’Âme (comme vous voulez la définir ou l’expliquer), 108 VIES à nouveau pour son AUTORÉALISATION INTIME.
Si, durant les 108 nouvelles vies, on ne parvient pas à l’Autoréalisation Intime de l’Être, la ROUE DE LA VIE continue de tourner, et alors, on descend de nouveau dans les entrailles du Règne Minéral, dans le but d’extraire l’Essence des éléments indésirables qui, d’une manière ou d’une autre, se sont fixés à la Psyché, et le même processus se répète.
Conclusion : la roue tourne 3 000 fois ; si, durant les 3 000 CYCLES de 108 vies chacun, à chaque cycle, les Essences ne s’autoréalisent pas, toutes les portes se referment et l’Essence elle-même, devenue simplement un Élémental innocent, s’immerge au sein de la GRANDE RÉALITÉ, c’est-à-dire dans le GRAND ALAYA DE L’UNIVERS, dans l’ESPRIT UNIVERSEL DE VIE OU « PARABRAHMAN », comme le nomment les Hindous, « LA GRANDE RÉALITÉ ».
Voilà donc la vie de ceux qui descendent à l’intérieur de la Terre après la mort. Nous voyons donc qu’après la désincarnation, certains montent dans les Mondes Supérieurs pour quelques vacances, d’autres descendent dans les entrailles de la Terre ; il y en a d’autres qui retournent plus ou moins immédiatement, ils se réincorporent, ils reviennent pour répéter immédiatement, aussi, leur existence dans ce monde-ci.
Tant que l’on doit RETOURNER ou revenir, on doit alors répéter sa propre vie. Nous avons déjà vu que la mort est le retour au point de départ originel ; je vous ai expliqué aussi qu’après la mort dans l’Éternité, dans la Lumière Astrale, disons, nous devons revivre la vie qui vient de s’achever. Maintenant, je dois vous dire que, en retournant, en revenant, nous devons répéter, une autre fois, sur le tapis de la vie ou sur le tapis de l’existence, toute notre propre vie. Lorsqu’on […]
Question. […]
Maitre. Non, dans le premier cas, j’ai mentionné uniquement la Loi de la Transmigration des Âmes et que ceux qui ont accompli le Cycle des 108 existences doivent descendre dans les entrailles du monde. Par la suite, une fois l’Égo mort, ils reviennent évoluer depuis le minéral jusqu’à l’homme (c’est la Doctrine de la Transmigration). Je suis en train de parler, maintenant, de la Doctrine de l’Éternel Retour de toutes les choses, liée à cette autre Loi qui s’appelle la « Doctrine de la Récurrence ».
Si, au lieu de descendre dans les entrailles du monde, on retourne plus ou moins rapidement ici, dans le monde, il est évident que l’on devra répéter sur le tapis de l’existence, sur le tapis du monde, la même vie, la vie qui a pris fin.
Vous allez me dire que « c’est trop ennuyeux : nous sommes tous ici en train de répéter ce que nous avons fait dans notre existence passée, dans notre retour passé ». Il n’y a pas de doute qu’en effet, c’est terriblement ennuyeux, mais c’est nous-mêmes qui sommes les coupables, parce que, comme je l’ai déjà dit, un homme est ce qu’est sa vie ; si nous ne modifions pas notre vie, nous devrons la répéter sans cesse.
Nous nous désincarnons et nous prenons à nouveau un corps ; pourquoi ? Pour répéter la même chose. Et nous nous désincarnons de nouveau pour reprendre un corps et répéter la même chose ; et viendra le jour où nous devrons partir « avec notre musique ailleurs », nous devrons descendre dans les entrailles du monde, jusqu’à la Seconde Mort. Mais on ne peut pas éviter ces répétitions.
Ces répétitions sont connues sous l’appellation « Loi de Récurrence » : tout se déroule à nouveau tel que c’est arrivé. Mais pourquoi – direz-vous – pourquoi doit-on répéter la même chose ? Bon, cela mérite une explication.
Avant tout, je veux que vous sachiez que le Moi n’est pas quelque chose de purement autonome ou autoconscient, ou disons, très individuel. Assurément, LE MOI EST UNE SOMME DE MOIS ; il est pluriel.
La Psychologie courante, ordinaire, la Psychologie officielle, pense au Moi comme à une totalité ; nous, nous pensons au Moi comme à une somme de Mois, parce que l’un est le Moi de la colère, l’autre est le Moi de la convoitise, l’autre est le Moi de la luxure, l’autre est le Moi de l’envie, l’autre est le Moi de la paresse, l’autre est le Moi de la gourmandise ; il y a différents Mois, il n’y a pas un seul Moi, mais différents Mois dans notre organisme.
Il est évident que la pluralité du Moi sert donc de fondement à la DOCTRINE DES MULTIPLES, tel qu’on l’enseigne au Tibet Oriental.
À l’appui de la Doctrine des Multiples, il y a le Grand Kabîr Jésus. On dit qu’il sortit Sept Démons du corps de Marie Madeleine ; il n’y a pas de doute qu’il s’agit des « SEPT PÉCHÉS CAPITAUX » : colère, convoitise, luxure, envie, orgueil, paresse, gourmandise.
Chacun de ces sept est la tête d’une Légion ; comme je l’ai déjà dit : « même si nous avions mille langues pour parler et un palais d’acier, nous n’arriverions pas à énumérer complètement tous nos défauts ».
Et chaque défaut est un Moi en soi-même ; ainsi, nous avons beaucoup de Mois-défauts. Si nous qualifions ces Mois-défauts de « Démons », nous ne nous trompons pas.
Dans l’Évangile Christique, on demande au possédé son véritable nom et il répond : « je suis Légion, mon véritable nom est Légion ». Ainsi, chacun de nous, au fond, est légion ; et chaque Moi-démon de la Légion veut donc contrôler notre cerveau, veut contrôler les Sept Centres principaux de notre machine organique, veut dominer, monter, grimper au sommet de l’échelle, se faire entendre, etc.
Chaque Moi-démon est comme une personne à l’intérieur de notre corps ; si nous disons : « à l’intérieur de notre personnalité vivent de nombreuses personnes », nous ne nous trompons pas ; en vérité, c’est ainsi.
Ainsi, LA RÉPÉTITION MÉCANIQUE des divers événements de notre existence passée EST DUE, assurément, À LA MULTIPLICITÉ DU MOI.
Nous allons citer des cas concrets : supposons que, dans une existence passée, à l’âge de 30 ans, nous nous sommes battus avec un autre individu à la Cafétéria (cas commun de la vie). Évidemment, le Moi-défaut de la colère fut le personnage principal de cette scène.
Après la mort, ce Moi-défaut continue dans l’Éternité ; et dans notre nouvelle existence, ce Moi-défaut reste au fond de notre Subconscience, attendant qu’arrive l’âge de nos 30 ans pour retourner dans une Cafétéria ; à l’intérieur de nous, il y a du ressentiment et nous désirons retrouver la personne liée à cet événement.
À son tour, l’autre personne, qui a fait partie de cet événement tragique, « à la buvette », a aussi son Moi : le Moi qui veut se venger, qui reste au fond de son Subconscient, attendant le moment d’entrer en activité.
Conclusion, en arrivant à l’âge de 30 ans, l’individu dit : « Bon, je dois rencontrer… », ou disons plutôt, le Moi de la personne, le Moi-colère, le Moi qui a fait partie de cet événement tragique, placé dans le Subconscient, dit : « je dois rencontrer untel ». À son tour, le deuxième dit : « je dois rencontrer celui-ci ». Et, télépathiquement, ils se mettent tous deux d’accord et, pour finir, ils se donnent rendez-vous télépathiquement dans une quelconque cafétéria, ils se rencontrent physiquement, personnellement, dans leur nouvelle existence, et ils répètent la scène, telle qu’elle s’est passée dans leur existence précédente.
Tout cela s’est fait dans le dos de notre intellect, en dehors de nos raisonnements. Nous avons simplement été entraînés dans une tragédie, nous avons été amenés inconsciemment à répéter la même chose.
Maintenant, prenons le cas de quelqu’un qui, à l’âge de 30 ans, a eu dans son existence passée une aventure amoureuse (un homme qui a eu une aventure avec une dame). Ce Moi de l’aventure continue de vivre après l’aventure et, après la mort, il continue de vivre dans l’Éternité.
Quand cet homme revient, quand il se réincorpore dans un nouvel organisme, ce Moi de l’aventure continue de vivre, attendant au fond du Subconscient, dans les replis plutôt inconscients de la vie, de la psyché, le moment d’entrer dans une nouvelle activité, et arrivé à l’âge de l’aventure passée, c’est-à-dire à 30 ans, il dit : « Bon, c’est le moment, je vais maintenant partir à la recherche de la dame de mes rêves ».
À son tour, le Moi de la dame de ses rêves, celui de l’aventure dit la même chose : « C’est le moment, je vais chercher ce monsieur ». Et, par en dessous, les deux Mois s’arrangent télépathiquement.
Tous deux prennent rendez-vous et entraînent la personnalité (tout cela dans le dos de notre intelligence, dans le dos du « ministère de l’intellect »), et la rencontre arrive et l’aventure se répète.
Ainsi, en vérité, bien que cela paraisse incroyable, nous NE FAISONS RIEN, TOUT NOUS ARRIVE, comme lorsqu’il pleut, comme lorsqu’il tonne.
Si on a eu un procès dans une existence passée pour des biens fonciers, disons pour une maison, le Moi de ce procès continue de vivre après la mort et il continue de vivre dans la nouvelle existence ; il est caché dans les replis du mental, attendant le moment d’entrer en activité.
Si ce procès a eu lieu à l’âge de 50 ans, il attend qu’arrivent nos 50 ans et, à l’âge de 50 ans, il dit : « Bon, c’est le moment »… et je suis sûr que celui avec qui on a eu le procès dit aussi : « voilà mon heure »… et ils se rencontrent de nouveau pour un autre procès similaire et la scène se répète.
Alors, réellement, nous n’avons même pas de LIBRE ARBITRE ; tout nous arrive, je le répète, comme lorsqu’il pleut ou comme lorsqu’il tonne.
On a une petite marge de libre arbitre (elle est très petite). Imaginez, un instant, un violon dans son étui : il y a une marge très minime pour ce violon. C’est comme ça aussi qu’est notre libre arbitre : il est quasi nul ; ce qu’on a, c’est une petite marge imperceptible et, si nous savons en profiter, il se trouve que nous nous transformerons alors radicalement et que nous nous libérerons de la Loi de Récurrence ; mais il faut savoir en profiter. Comment ?
Eh bien, dans la vie pratique, nous devons nous rendre un peu plus AUTO-OBSERVATEURS. Quand on accepte qu’on a une Psychologie propre, on commence à s’observer soi-même, et quand on commence à s’observer soi-même, on commence aussi à devenir différent de tout le monde.
C’est dans la rue, c’est à la maison, c’est au travail, que nos défauts (ces défauts qui sont cachés en nous) affleurent spontanément et si nous sommes alertes et vigilants comme la vigie en temps de guerre, alors nous les voyons.
Un défaut découvert doit être JUGÉ à travers l’ANALYSE, la RÉFLEXION et la MÉDITATION INTIME DE L’ÊTRE dans le but de le comprendre. Lorsqu’on comprend tel ou tel Moi-défaut, on est alors dûment préparé pour le désintégrer atomiquement.
Est-il possible de le désintégrer ? Oui, c’est possible ! Mais nous avons besoin d’un Pouvoir qui soit supérieur au mental, car le mental par lui-même ne peut altérer fondamentalement aucun défaut psychologique. Il peut l’étiqueter sous différents noms, il peut le faire passer d’un niveau à un autre de l’entendement, il peut l’occulter à lui-même ou aux autres, il peut le justifier ou le condamner, etc., mais jamais l’altérer radicalement.
Nous avons besoin d’un pouvoir qui soit supérieur au mental, un pouvoir qui puisse désintégrer n’importe quel Moi-défaut ; ce Pouvoir est latent au fond de notre psyché, il s’agit seulement de le connaître pour apprendre à l’utiliser.
En Orient, en Inde, on appelle ce pouvoir DEVI KUNDALINI, le Serpent Igné de nos pouvoirs magiques. Dans la Grande Tenochtitlan, on l’appelait TONANTZIN ; chez les alchimistes médiévaux, il reçoit le nom de STELLA MARIS (la Vierge de la Mer) ; chez les Hébreux, ce pouvoir recevait le nom de ADONIA ; chez les Crétois, on le connaissait sous le nom de CIBÈLE ; chez les Égyptiens, c’était ISIS (Mère Divine, de qui aucun mortel n’a levé le voile) ; chez les Chrétiens, c’est MARIE, MAYA, c’est-à-dire DIEU-MÈRE.
Bien souvent, nous avons considéré Dieu comme Père, mais il vaut bien la peine de considérer Dieu comme Mère, comme Amour, comme Miséricorde.
Dieu-Mère habite au fond de notre psyché, c’est-à-dire qu’elle se trouve dans l’Être. Je pourrais vous dire que Dieu-Mère est une partie de notre propre Être, mais dérivé.
Faites la distinction entre l’ÊTRE et le MOI. L’Être et le Moi sont incompatibles, ils sont comme l’eau et l’huile qui ne peuvent se mélanger. « L’Être est l’Être et la raison d’être de l’Être est l’Être lui-même ». L’ÊTRE est ce qui est, ce qui a toujours été et ce qui toujours sera ; il est la vie qui palpite en chaque atome, comme elle palpite en chaque Soleil.
Ainsi, Dieu-Mère est une variante de notre propre Être, c’est notre propre Être, mais dérivé. Cela signifierait que chacun, ou signifie, en fait, que chacun a sa MÈRE DIVINE PARTICULIÈRE, INDIVIDUELLE, KUNDALINI, comme disent les Hindous.
Je suis d’accord avec ce terme. Je considère que nous pouvons invoquer la Divine Mère Kundalini pendant une profonde Méditation, EN LA SUPPLIANT, alors, de DÉSINTÉGRER CE MOI-DÉFAUT que nous avons parfaitement compris à travers la Méditation. La Divine Mère Kundalini agira et le désintégrera, elle le réduira en poussière cosmique.
En désintégrant un défaut, on libère l’ESSENCE ANIMIQUE, car à l’intérieur de chaque Moi-défaut, il y a un certain pourcentage d’Essence Animique embouteillée ; mais si on désintègre un défaut, on libère l’Essence Animique ; si on désintègre deux défauts, on libère donc plus d’Essence Animique ; et si on désintègre tous les défauts psychologiques que nous portons à l’intérieur de nous, on libère alors totalement la Conscience.
Une Conscience libérée est une Conscience qui s’éveille, c’est une CONSCIENCE ÉVEILLÉE, c’est une Conscience qui pourra voir, entendre, toucher et palper les grands Mystères de la Vie et de la Mort ; c’est une Conscience qui pourra expérimenter directement par elle-même CELA qu’est le RÉEL, CELA qu’est la VÉRITÉ, Cela qui est au-delà du corps, des affects et du mental.
Lorsque Pilate demanda au Grand Kabîr Jésus : « Quelle est la Vérité ? Qu’est-ce que la Vérité ? », Ce dernier garda le silence ; et lorsqu’on posa la même question au Bouddha Gautama Sakyamuni, le Prince Siddharta, il tourna le dos et se retira.
La Vérité est l’inconnu de moment en moment, d’instant en instant ; c’est seulement avec la mort de l’Égo que nous advient Cela qu’est la Vérité.
La Vérité, il faut l’expérimenter, comme lorsqu’on met le doigt dans le feu et qu’on se brûle. Une théorie au sujet de la Vérité, aussi belle soit-elle, n’est pas la Vérité ; une théorie, dis-je, ou une opinion, au sujet de la Vérité, aussi vénérable ou respectable soit-elle, n’est pas non plus la Vérité ; n’importe quelle idée que nous ayons au sujet de la Vérité n’est pas la Vérité quand bien même l’idée serait très lumineuse ; n’importe quelle thèse que nous pourrions présenter sur la Vérité n’est pas non plus la Vérité. La Vérité, il faut l’expérimenter, je le répète, comme lorsqu’on met le doigt dans le feu et qu’on se brûle ; elle est au-delà du corps, des affects et du mental, et la Vérité ne peut être expérimentée qu’en l’absence du Moi psychologique ; l’expérience du Réel n’est pas possible sans avoir dissout le Moi.
L’intellect, aussi brillant soit-il, aussi belles soient les théories qu’il possède, n’est pas la Vérité. Comme aurait dit Goethe, dans « Faust » : « Toute théorie est grise et seul est vert l’arbre aux fruits dorés qu’est la vie ».
Ainsi, nous AVONS BESOIN DE DÉSINTÉGRER L’EGO de la psychologie pour libérer la Conscience ; c’est ainsi seulement que nous pourrons arriver à expérimenter la Vérité. Jésus-Christ a dit : « Connaissez la Vérité et elle vous rendra libres ». (Nous avons besoin de l’expérimenter directement). Lorsque quelqu’un parvient véritablement à détruire l’Égo, il se libère de la Loi de la Récurrence, il fait de sa vie une œuvre maîtresse, il devient un Génie, un Illuminé, dans le sens le plus complet du terme.
Lorsque quelqu’un libère sa Conscience, il connaît évidemment la Vérité. Mais il faut la libérer et ce n’est pas possible de la libérer si on ne dissout pas le Moi de la psychologie.
Ceux qui louent le Moi sont égocentristes par nature et par instinct. Les mythomanes louent le Moi parce qu’ils sont mythomanes ; les paranoïaques louent le Moi, etc., parce qu’ils sont paranoïaques ; les égocentristes parce qu’ils sont égocentristes.
La vie sur la surface de la Terre serait différente si nous dissolvions l’Égo, le Moi ; alors la Conscience de chacun de nous, éveillée et illuminée, irradierait l’Amour et il y aurait la Paix sur la surface de la Terre.
La Paix n’est pas une question de propagandes, ni de pacifications, ni d’armées, ni de propagandes, ni « d’OEA », ni « d’ONU », ni rien de ce style ; LA PAIX EST UNE SUBSTANCE QUI ÉMANE DE L’ÊTRE, qui vient des entrailles mêmes DE L’ABSOLU.
Il ne pourra y avoir de Paix dans le monde, il ne pourra y avoir de véritable tranquillité dans tous les recoins de la Terre, tant que les facteurs qui produisent les guerres existeront à l’intérieur de nous. Parce qu’il est clair que tant qu’il y aura de la discorde à l’intérieur de chacun de nous, il y aura de la discorde dans le monde.
La masse n’est rien de plus que l’extension de l’individu ; ce qu’est l’individu, c’est la masse, et ce qu’est la masse c’est le gouvernement et c’est le monde. Si l’individu se transforme, si l’individu élimine de lui-même les éléments de la haine, de l’égoïsme, de la violence, de la discorde, etc., c’est-à-dire s’il arrive à détruire l’Égo, pour que sa Conscience reste libre, il y aura seulement en lui CELA qui s’appelle AMOUR.
Si chacun des individus qui peuplent la surface de la Terre dissolvait l’Égo, les masses seraient des MASSES D’AMOUR, il n’y aurait pas de guerres, il n’y aurait pas de haines ; mais, en vérité, il ne pourra pas y avoir de Paix dans le monde tant qu’existe l’Égo.
Certains affirment que « à partir de l’année 2001 ou 2007, viendra l’Ère de la Fraternité, de l’Amour et de la Paix ». Mais, en pensant ici à voix haute, je me demande à moi-même et je vous demande même à vous : d’où allons-nous sortir cette Ère de Fraternité, d’Amour et de Paix entre les hommes de bonne volonté ? Croyez-vous, par hasard, que l’Égo de la Psychologie avec ses haines, ses rancœurs, avec ses envies, avec ses ambitions, avec sa luxure, etc., peut créer un Âge d’Amour, de Bonheur, etc. ? Est-ce que, par hasard, cette affaire pourrait marcher ? Évidemment que non !
Pour que règne vraiment la paix dans le monde, nous devons donc mourir en nous-mêmes, nous devons détruire en nous ce que nous avons d’inhumain ; la haine que nous portons, les envies, les jalousies épouvantables, cette colère qui nous rend si abominables, cette fornication qui nous rend si bestiaux, etc.
Mais, tant que ces facteurs continueront d’exister à l’intérieur de notre psyché, le monde ne pourra pas être différent ; bien au contraire, il deviendra pire, parce qu’au fil du temps, l’Égo deviendra de plus en plus puissant, plus fort ; et à mesure que l’Égo se manifestera avec plus de violence, le monde deviendra de plus en plus ténébreux. Et au train où nous allons, si nous ne travaillons pas sur nous-mêmes, viendra le jour où nous ne pourrons même plus exister, parce que nous nous détruirons violemment les uns les autres.
Si l’Égo continue indéfiniment à se renforcer comme il le fait, viendra le moment où personne ne pourra être sûr de sa vie ni de son foyer. Dans un monde où la violence est arrivée à son maximum, plus personne n’est sûr de sa propre existence.
Ainsi, je crois fermement que la solution de tous les problèmes du monde se trouve précisément dans la DISSOLUTION DU MOI. Je termine sur ces paroles.