Sur le Travail Psychologique
SUR LE TRAVAIL PSYCHOLOGIQUE
Conférence de Samaël Aun Weor
Le Cinquième Évangile
Question. Maître, j’aimerais que vous nous disiez quelque chose sur les problèmes. Comment se forment les problèmes et comment les détruit-on ? Quelle position psychologique doivent adopter les gnostiques face à eux ?
Maitre. C’est avec le plus grand plaisir que nous répondrons à ta question, mon cher E.V.U. Je pense, évidemment, que le PROBLÈME n’est rien de plus qu’une FORME MENTALE À DEUX PÔLES : le Positif et le Négatif. Une telle forme existe parce que le mental l’entretient et elle cesse d’exister quand le mental cesse de l’entretenir.
Nous ne devons pas essayer de résoudre les problèmes. Nous avons besoin de les dissoudre. Un problème se dissout quand on l’oublie. Un fait est un fait ; un problème est quelque chose de différent. Il ne faut pas confondre un fait avec un problème.
Malheureusement, à cause de la peur (qui est le pire ennemi de l’humanité), les gens n’abandonnent pas leur problème. Si les gens n’avaient pas peur, ils cesseraient d’entretenir mentalement leur problème ; ils l’oublieraient. Évidemment, la succession d’événements et d’instants mécaniques continuerait et il y aurait un dénouement, mais le problème cesserait d’exister.
Qu’on ait besoin d’un certain courage, c’est sûr. Mais, non […] un problème ? Si nous analysons bien tout le processus de constitution des problèmes, nous avons ce qui suit : la causa causorum de tel ou tel problème se trouve dans l’IDENTIFICATION ; quand on s’identifie avec ceci ou cela, avec tel ou tel événement, avec telle ou telle situation ou circonstance, alors arrive le problème. Et lui […] est, cette bataille d’antithèses due au problème. Il est évident qu’il en résulte de la préoccupation. Si nous analysons la préoccupation, en elle-même, nous verrons qu’elle est éminemment destructive : le CENTRE ÉMOTIONNEL ALTÉRÉ fait travailler de manière désordonnée le CENTRE INTELLECTUEL et il excite aussi, de manière inharmonieuse, les activités du CENTRE MOTEUR.
Si nous observons une personne préoccupée, nous verrons entre ses sourcils […] dans le mouvement de ses mains, etc., l’activité désastreuse du Centre Moteur ; il est évident que celui-ci fonctionne de manière désordonnée.
Et dans le mental, il y a, sans nul doute, une terrible lutte d’antithèses. On pourrait dire qu’une préoccupation provoquée par un problème est un véritable chaos en nous-mêmes : il n’a pas d’ordre, il ne suit pas une direction définie. Donc, face à une préoccupation, les trois Centres sont actifs : l’Émotionnel, l’Intellectuel et le Moteur… Indiscutablement, les DÉGÂTS PSYCHIQUES et […] provoqués par une préoccupation sont généralement terribles.
Les préoccupations exagérées provoquent des ulcères à l’estomac, des dommages au cerveau, etc. Les personnes trop préoccupées ont, en général, une très mauvaise digestion. Les fonctions digestives sont altérées parce que la préoccupation ruine tout le Fond Vital de l’organisme et altère tout l’organisme humain.
Ce qui est intéressant, c’est d’apprendre à éliminer les préoccupations. Quand on arrive à soumettre cette paire « d’ÉLÉPHANTS » que nous avons dans notre organisme et qui sont le Centre Intellectuel et le Centre Moteur, il est évident qu’on a gagné la bataille. Parce que cette paire « d’éléphants » peut soumettre le Centre Émotionnel et, dans ce cas, la préoccupation se désintègre.
De sorte que lorsque nous sommes très préoccupés, il est évident que nous nous sommes oubliés nous-mêmes, nous avons oublié notre propre Être Interne.
Pendant la préoccupation nous nous sommes identifiés avec le problème ; on n’a pas le temps de penser à autre chose qu’au problème […] cette horrible préoccupation.
Celui qui veut éliminer les préoccupations doit, avant tout, se trouver dans cet état psychologique qu’on appelle « INTIME RAPPEL DE SOI-MÊME ». Quand on se rappelle de soi-même profondément, alors, dans tous les cas, cesse le courant désordonné des pensées, des désirs et des émotions ; c’est évident.
Et je crois que tous, ou beaucoup de frères gnostiques qui écoutent cette cassette, voudraient une technique pour mettre un terme à une préoccupation violente, et nous, avec le plus grand plaisir, nous allons la leur donner dans cette cassette.
Je disais que : en soumettant cette paire « d’éléphants » que sont le Centre Intellectuel et le Centre Moteur, nous pouvons, grâce à eux, contrôler le Centre Émotionnel. Bien sûr, on a besoin d’une technique, je le répète, et c’est avec le plus grand plaisir que nous allons la donner.
Pour la régulation du Centre Moteur, il convient de relaxer complètement le corps. Commencer par relâcher les tensions au niveau cérébral, détendre les muscles du visage, des yeux, des commissures des lèvres ; le cou, les bras, les mains, le tronc, l’estomac, les jambes, les pieds, et respirer à fond et profondément.
L’asana recommandée, ou la position recommandée pour cette relaxation, est de se coucher dans son lit ou de s’asseoir dans un fauteuil confortable. Avec le corps relaxé et en respirant d’une manière régulière et profonde, on contrôle le Centre Moteur.
Quant au Centre Intellectuel, proprement dit, nous ne devons pas faire cas du processus de ses raisonnements et de ses antithèses ; si nous nous rappelons de notre propre Être […] et nous nous concentrons sur notre Dieu Interne, nous oublions, évidemment, tous ces processus intellectuels et le Mental reste en silence.
Et cette paire « d’éléphants » (que sont le Centre Moteur et le Centre Intellectuel) une fois soumise, alors, grâce à ces derniers, nous pouvons soumettre le Centre Émotionnel. Bien sûr, un mental serein, passif et un corps relaxé, ont en fait une influence décisive sur le Centre Émotionnel. Celui-ci cesse ses mouvements désordonnés, c’est-à-dire que les émotions se calment, elles restent en suspens et la préoccupation passe.
Pensons à ce qu’est le Centre Intellectuel calme et en silence ; à ce qu’est le Centre Émotionnel calme et en silence ; à ce qu’est le corps physique complètement relaxé ; alors, la préoccupation en suspens a cessé d’exister ; alors, à ce moment-là, le problème est oublié ; et un problème oublié est un problème dissous ; ensuite vient la Paix.
Après cette pratique, nous voyons le problème différemment. Si nous examinons l’événement qui a amené la préoccupation, qui a donné naissance au problème, nous ne le voyons plus comme nous le voyions avant la pratique ; nous pouvons l’observer de manière distincte, différente.
Le problème a cessé d’exister, c’en est fini de la préoccupation. On peut même […] ne nous importe plus ; la peur aussi a été annulée.
Par conséquent, voilà ce qu’il convient de savoir par rapport aux problèmes et aux préoccupations. Voilà donc ma réponse.
Question. Maître, je voudrais vous demander, maintenant, quels sont les trois pas dont vous avez parlé pour la destruction des égos ? Et aussi, que vous nous expliquiez la façon dont se déguisent les égos pour se rendre plus difficilement identifiables et, par conséquent, plus difficiles à détruire.
Maitre. C’est avec le plus grand plaisir que je vais répondre à notre frère V. au sujet des Mois.
Il est certain que nous AVONS BESOIN DE NOUS AUTO-OBSERVER pour nous connaître. Au début, nos étudiants gnostiques ne savent pas, bien sûr, ce qu’ils doivent observer. Quand on commence l’Auto-observation tout s’avère chaotique (on n’a pas encore la pratique) ; notre psyché nous paraît confuse.
À mesure que nous nous mettons à développer le Sens de l’Auto-observation, grâce à l’entraînement vivant et pratique, nous commençons aussi, peu à peu, à percevoir vaguement quelque chose que nous ne connaissions pas auparavant sur nous-mêmes ; probablement allons-nous découvrir que nous avons un défaut que nous n’aurions jamais soupçonné auparavant : peut-être de la mauvaise volonté envers quelqu’un, également un désir inférieur ou une émotion négative ou tout autre défaut psychologique.
Quand on a réellement découvert, ne serait-ce que vaguement, quelque chose dont on ne s’était pas rendu compte auparavant, alors il est indiscutable qu’on a une orientation, donc on sait sur quoi travailler et le but du travail apparaît de façon notoire.
Comment pourrait apparaître un tel but si on ne savait pas sur quoi travailler ? Ce n’est qu’en sachant sur quoi nous devons travailler, que peut naître en nous la stimulation, c’est-à-dire l’intention de travailler. Ce qui est curieux, c’est qu’on en arrive à se voir […] en découvrant ce défaut, à comprendre aussi que […] esclaves de telle ou telle erreur. Le travail ultérieur consistera à SÉPARER CETTE ERREUR DE NOTRE PROPRE PSYCHÉ […] maintenant, la séparer, c’est ce qui est fondamental.
Le fait de la séparer implique un nouveau pas et même probablement un terrible super-effort.
Quand on avance dans le travail, on peut désintégrer cette erreur, jusqu’à la réduire en poussière. Il est clair qu’on aura donc besoin d’une Force Supérieure au Mental, capable de désintégrer l’erreur qu’on a découverte.
Une telle force existe : c’est le SERPENT IGNÉ de nos pouvoirs magiques, la Kundalini (ce Feu Serpentin, annulaire qui se développe dans le corps de l’ascète et que citent tant de Sages Orientaux). Un tel Feu Super-Astral ou Feu Solaire, convenablement dirigé contre le Moi psychologique qui personnifie l’erreur (découvert au moyen de l’Auto-observation), arrive naturellement à le désintégrer, à le pulvériser, pour libérer l’Essence.
Or, sur cette question de l’Autodécouverte, nous avons besoin d’être didactiques, nous avons besoin d’OBSERVER minutieusement le comportement de l’erreur, ou, en d’autres termes, du MOI PSYCHOLOGIQUE qui personnifie le défaut, DANS CHACUN de CES TROIS CENTRES appelés : Intellectuel, Émotionnel et Moteur.
Tout défaut est personnifié par un certain Moi psychologique. Il s’exprime d’une certaine façon dans le Centre Intellectif ; il se comporte d’une autre façon dans le Centre Émotionnel (situé dans le cœur) ; et il se comporte d’une autre façon dans les Centres Moteur, Instinctif et Sexuel.
Il vaut bien la peine que nous observions minutieusement ces trois modes de fonctionnement d’un Moi, parce qu’en les observant, nous pourrons découvrir cette erreur que nous devons éliminer, ce Moi que nous voulons déraciner de notre Nature Psychique.
Par conséquent, quand on me questionne sur les TROIS PAS qu’il faut faire, je me réfère exclusivement à l’observation minutieuse de tel ou tel Moi psychologique dans les trois Centres : Intellectuel, Émotionnel et Moteur-Instinctif-Sexuel.
Vous voyez que les Centres : Moteur, Instinctif et Sexuel, je les résume comme s’ils n’étaient qu’un, parce que ce sont trois Centres Inférieurs qui se coordonnent pour former, dirions-nous, une espèce de Personnalité. C’est pourquoi, dans chaque personne, IL Y A TROIS PERSONNALITÉS très marquées : l’Intellectuelle, l’Émotionnelle et l’instinctive-Motrice-Sexuelle.
Ce sont trois Personnalités […] étudier comment se comporte le Moi dans le centre Intellectuel ; comment il se comporte dans l’Émotionnel, c’est fondamental ; et comment il se comporte dans les différents Centres Moteur, Instinctif et Sexuel, c’est extraordinaire.
Maintenant, en nous auto-observant, nous le faisons avec l’évidente aspiration à nous Autodécouvrir, à nous Autoconnaitre. Comment pourrait véritablement surgir l’intention de travailler sur soi-même sans s’autoconnaitre, sans s’autodécouvrir ?
Il faut savoir que nous ne nous connaissons pas nous-mêmes. Parce que les idées, les opinions qu’on a sur soi-même est une chose, et ce qu’on est soi-même est autre chose.
Je suis sûr que ceux qui sont en train d’écouter cette cassette ne se connaissent pas. Ils ont des idées erronées sur eux-mêmes. S’ils s’auto-observaient, ils découvriraient en eux-mêmes des éléments psychologiques in-soup-çon-nés.
L’Auto-exploration au moyen de l’Auto-observation est donc importante. Naturellement, il faut avoir l’intention de travailler sur soi-même, si on veut un changement radical intérieur et profond.
Mais, une telle intention ne pourrait sortir de rien. Indiscutablement, cette intention de travailler ne pourrait naître que de l’Auto-observation, qui nous donne, à son tour, la Connaissance de soi. Quand on découvre, au moyen de l’Auto-observation, l’existence de tel ou tel élément indésirable, apparaît, en soi-même, la décision d’avoir un but, bien sûr. Le but de déraciner cet élément surgi en soi ; et il est naturel que si on persévère dans ce but, alors advient le triomphe.
Il est nécessaire que ceux qui écoutent cette cassette aient vraiment l’intention de travailler selon les indications que nous donnons ici.
Il y en a certains, naturellement, qui ont des objectifs dans leur vie : quelqu’un peut se fixer l’objectif d’avoir une profession, d’être titularisé pour vivre dans de bonnes conditions économiques. Un autre peut avoir un objectif moins élevé, qui est celui de conserver sa position sociale, son capital, etc. Mais aussi, il est vrai que si, dans la vie, on n’avait pas de but, on serait comme un bateau sans voile, sans moteur ou sans gouvernail ; on serait condamné au naufrage.
Naturellement, ces buts de la vie horizontale sont très différents des buts de la Verticale ; c’est clair.
Le but, par exemple, de travailler sur soi-même peut être incompatible avec les buts de la vie telle qu’elle se déroule sur la Ligne Horizontale de l’existence […] les buts de la Verticale n’ont aucune signification sur la Ligne Horizontale de l’existence. Quand on a pour but de travailler sur soi-même, si un autre connaît notre objectif, cela n’aura probablement aucun sens pour lui !
Il y a des choses, par exemple, dans la vie pratique, qui sont correctes, et toutefois […] sur la Verticale de l’existence, elles ne sont pas tellement correctes. Celui qui se propose de travailler sur lui-même a indiscutablement d’autres Lois ; il est soumis à d’autres Lois.
Mais, ce ne sont pas des Lois qui lui nuisent ; au contraire, ce sont des Lois qui lui profitent et qui, à la longue, lui permettent […] d’éliminer de notre nature intime les éléments psychologiques indésirables est le meilleur […] et c’est seulement ainsi que l’on obtient l’Éveil véritable qui est le but de tous nos Travaux Ésotériques.
Voilà donc la réponse concernant les trois pas dont nous a parlés notre frère V.
Question. […] la manière dont se déguisent nos égos pour rendre leur identification et, par conséquent, leur destruction plus difficiles ?
Maitre. Il est certain que « DANS L’ENCENS DE LA PRIÈRE SE CACHE AUSSI LE DÉLIT ». Dans le parfum des Temples se cache le délit : le délit s’habille en saint, en martyr, en apôtre, etc. Le délit cherche d’innombrables justifications. Le délit se dérobe, il aime les échappatoires, etc. Par exemple, il y a des gens qui disent aimer la beauté. Des hommes qui […] ils croient qu’ils n’ont rien fait de mal, ça leur a paru très simple […] y compris des frères gnostiques, des ésotéristes, qui considèrent simplement qu’ils aiment la beauté et se justifient de cinquante mille manières. Mais, s’ils voyaient ce qui arrive dans leurs processus inconscients, subjectifs, s’ils s’auto-exploraient intimement, ils découvriraient l’énorme luxure qui est en eux.
Évidemment, au moment où ils faisaient des compliments à la fille qui passait, des Mois infrahumains, enfouis dans leur Infraconscience, copulaient avec les Mois intérieurs submergés de la dame qui passait et là, ils forniquaient.
Ce que je suis en train de te dire sur les dames peut aussi s’appliquer aux hommes. Il y a parfois des femmes qui voient un jeune homme et elles le regardent, et il leur paraît beau, et elles considèrent qu’elles n’ont rien fait de mal ; mais, à l’intérieur d’elles, il y a eu fornication.
Par conséquent, la fornication revêt de multiples formes ; et la fornication se déguise aussi avec les vêtements de la beauté.
La colère revêt généralement la toge du juge. La jalousie a de multiples facettes ; il existe la jalousie religieuse : un prêtre voit avec horreur que vont ailleurs […] dans un autre groupe ; ou un gnostique est jaloux parce qu’un autre frère du Lumitial est passé dans un autre Sanctuaire. Voilà la jalousie religieuse ; un homme jaloux veille beaucoup sur sa femme, il considère qu’elle est entourée de dangers ; avec sept cadenas […] mais, au fond, c’est simplement de la jalousie. Ainsi, le délit se déguise de beaucoup de manières.
Une fois, le Maître Morya me disait : « S’unir avec l’Intime est quelque chose de très difficile ; de deux personnes qui essayent de s’unir avec l’Intime, une seule y parvient… ». Parce que, comme a dit le poète :
« Dans les rythmes de la poésie, se cache aussi le délit ». Nombreux sont ceux qui se justifient de ne pas faire d’œuvres de Charité ; nombreuses sont les échappatoires.
J’ai connu quelqu’un qui, après un accès de colère, s’est exclamé : « Non, je n’ai pas de colère ; ce que j’ai ressenti, ce n’était pas de la colère, j’étais trop nerveux, offusqué, mais ce n’était pas de la colère ! ».
Il y en a d’autres qui ne voient aucun inconvénient à dire : « Moi, je remplis mes devoirs : je vis pour ma maison, pour mon foyer, pour mes enfants, etc. » et ensuite, ils font le contraire ; pour tel ou tel motif, ils tonnent et s’enflamment ; ils refusent de donner du pain à leurs enfants et à leur femme.
Nous avons connu le cas d’un individu que nous ne nommerons pas ; il disait qu’il voulait parvenir au Père. Il pratiquait divers exercices ésotériques ; il était terriblement mystique, toutefois, il tonnait et s’enflammait dans sa maison, c’était un ogre ; mais lui se considérait comme vertueux, saint. Mais un jour, la pauvre femme a perdu son père terrestre. Ce dernier lui avait légué un héritage : une propriété très belle dans un endroit du Mexique.
Et lorsque « l’ogre » a été au courant de cet héritage, il a ordonné à la femme de lui remettre entièrement tous ses biens ; la malheureuse femme lui a offert une certaine quantité d’argent, mais il a protesté, furieux, en disant : « Tout ou rien ! » Comme la femme craignait de se retrouver, plus tard, abandonnée par « l’ogre », elle résolut de ne rien lui remettre (et bien lui en prit). Fâché, « l’ogre » demanda le divorce.
La pauvre ne voulait en aucune façon un tel divorce, parce qu’elle aimait ses enfants et ne souhaitait absolument pas que ceux-ci restent sans père ; mais « l’ogre », irrité, n’a pas accepté le marché et la malheureuse s’est vue obligée de signer une lettre de divorce.
Quand je suis allé rendre visite à « l’ogre », je l’ai trouvé plongé dans une prière mystique ; il me dit qu’il voulait arriver à son Père, qu’il voulait s’autoréaliser. C’était un végétarien insupportable (à cent pour cent) ; il se considérait comme un saint ; il s’en lavait les mains ; il se croyait parfait.
Il n’est pas superflu de conclure cette narration en disant que j’ai dû interrompre cette amitié. Je vis qu’il s’avérait inutile d’essayer de le ramener sur le Droit Chemin.
Il est clair que pour pouvoir fouler le Sentier qui doit nous conduire à la Transformation Intime de l’Être, on a besoin, avant tout, d’être un BON MAÎTRE de MAISON, d’accomplir ses devoirs envers son épouse, envers ses enfants, envers les siens.
Si on n’est pas un bon maître de maison, on ne peut absolument pas vraiment se dédier au Travail Ésotérique Superlatif de l’Être.
J’en ai connu beaucoup qui souhaitaient fouler le Sentier et qui croyaient qu’ils allaient très bien, mais, leur vie domestique, indiscutablement, s’avérait désastreuse, désordonnée. Il est clair que les gens de ce type échouent.
Le Travail Ésotérique sur soi-même requiert, avant tout (comme je l’ai déjà dit), d’être un bon maître de maison. Deuxièmement, d’être une PERSONNE DÉCENTE, CULTIVÉE, pas un lunatique, pas un « plaisantin ». Il faut qu’il y ait en soi, qu’existe en soi un véritable équilibre social et économique. C’est seulement ainsi qu’on est vraiment prêt à travailler sur soi-même.
Mais, le délit aime se déguiser avec beaucoup de vêtements. Il y a de mauvais fils dans le monde qui travaillent sur eux-mêmes, en voulant arriver à l’Autoréalisation de l’Être ; il y a de mauvaises épouses qui travaillent sur elles-mêmes et qui veulent la Libération ; il y a de mauvais maris qui se croient parfaits, mais qui sont monstrueux, et, toutefois, ils travaillent sur eux-mêmes, ils se proposent d’arriver à la Libération et aspirent. Tous les gens de ce type échouent ! Il ne sert à rien de nous déguiser parce qu’un échec est un échec.
Par conséquent, il vaut bien la peine de réfléchir un peu à toutes ces questions : si quelqu’un est un bon maître de maison, un bon fils, un bon frère, un bon père, une bonne mère, un bon citoyen, si c’est une personne décente, si c’est une personne qui n’est pas lunatique, qui n’est pas un « plaisantin », elle est donc prête pour le Travail Intérieur sur elle-même. Voilà, donc, ma réponse.
Question. […] nous dira quelque chose sur les États de Conscience et le comportement psychologique que doit avoir une personne face à chacun des événements.
Maitre. Bon, la plupart des gens, quand ils racontent l’histoire de leur vie de façon gratuite ne racontent que des événements, c’est-à-dire des situations ; et ils croient que leur narration est entière, complète, ce qui est faux.
Ces personnes ont oublié les États de Conscience correspondant aux divers événements de leur existence propre. Il n’y a pas de doute que tout événement est accompagné d’un État de Conscience. IL Y A AUTANT D’ÉTATS DE CONSCIENCE QU’IL Y A D’ÉVÉNEMENTS ; c’est évident.
Mais, il arrive souvent que nous ne nous trouvions pas dans l’État de Conscience approprié à telle ou telle situation et le résultat est généralement l’échec. On pourrait dire que ces événements que nous avons attendus toute notre vie, le jour où ils arrivent véritablement, nous ne savons pas les apprécier, faute de nous trouver dans un État Intérieur approprié.
Le 13 décembre de cette année 1974, nous avons célébré ici, au Mexique, la Clôture des Études de 1974 ; la fête, animée par un ensemble musical, a été joyeuse ; tous les frères étaient heureux ; cependant, j’ai pu remarquer une dame qui ne se trouvait pas dans un État Intérieur approprié : cette dame a commencé à se plaindre de la musique, des sons stridents, qu’elle allait devenir folle avec ces bruits ; elle me demanda la permission de se retirer, etc. Ensuite, elle a allégué une certaine raison de type spirituel et, de manière emphatique, elle a souligné :
– « Je pensais qu’à ce festival, il y aurait une Méditation très profonde, parce qu’on m’a souvent dit que vous dictiez, vous donniez des cours de Méditation en Troisième Chambre… » J’ai dit : « …nous avons médité pendant toute l’année, ma chère sœur, et aujourd’hui, seulement, nous avons pris un minimum de temps pour clôturer les études de notre Institution pour l’année écoulée. Il est indubitable que c’est pour cette raison que tous les frères ont célébré une fête. Je crois qu’avec ce festival nous considérons que les études de la présente année scolaire sont terminées… »
Elle semblait n’avoir rien compris. Quand elle a continué avec son état de nervosité dû à la musique qui résonnait joyeusement dans la pièce, je me suis limité à lui dire deux mots : PATIENCE et SÉRÉNITÉ.
La dame a compris quelque chose, mais à la fin, nous n’avons pas pu éviter qu’elle se retire.
Comme vous voyez, donc, mes chers frères qui écoutez cet enregistrement, cette dame ne se trouvait pas dans un État Intérieur approprié. C’est-à-dire qu’elle n’a pas su réellement apprécier cet événement merveilleux.
Si nous analysons un peu plus à fond cette question des États Intérieurs, nous voyons qu’ils sont fondamentaux, indispensables, quand on ne veut pas être victime des circonstances. Mais, les gens sont victimes des calamités, des circonstances. Personne ne sait engendrer de nouvelles circonstances.
Mais, si on apprend à manier ses États Intérieurs, on ne se transforme pas en victime des circonstances. Si on apprend à manier ses États Intérieurs, on peut engendrer de nouvelles circonstances.
Voyons ceci : supposons qu’un insulteur nous blesse par la parole ; si nous réagissons violemment, nous finirons en prison ou au cimetière, ou au moins dans une clinique.
Je cite des exemples concrets pour rendre plus intelligible cet enregistrement. Il y a environ 20 ans, un voisin s’est mis à m’insulter ; jamais encore je […] mais, il affirmait, de manière emphatique que […] jetaient des pierres dans sa maison. Si c’était vrai, il n’a jamais rien pu prouver ; si ce n’était pas vrai, il était là avec sa colère.
Le fait est que cet homme tonnait et s’enflammait ; il me défiait à la lutte ; et tandis qu’il vociférait à la porte de ma maison, je faisais résonner, à l’intérieur de celle-ci, une délicieuse musique, Beethoven, Mozart, mais aussi une de ces musiques populaires du monde Arabe.
Un jour parmi d’autres, je l’ai rencontré dans la rue et il a voulu m’attaquer, mais je suis resté impassible et serein et j’ai continué mon chemin. Après tout cela, j’ai reçu des ordres supérieurs pour partir de ce lieu et j’ai décidé de m’établir dans la capitale : Mexico.
Indiscutablement, si j’avais agi violemment, si je n’avais pas eu un État Intérieur de Conscience approprié, tout se serait résolu violemment et le résultat aurait été évident : un échec total, non seulement pour moi, mais pour cette Grande Cause pour laquelle nous sommes tous en train de lutter.
Je n’ai donc pas été victime des circonstances. De nos jours, le Mouvement Gnostique mexicain marche vers le triomphe qui l’attend. Le Mouvement International est puissant, grâce au fait que je n’ai pas été victime des circonstances.
Souvent, un État Intérieur inadéquat peut faire d’une puce un cheval et il n’y a pas de doute qu’on peut finir en prison à cause d’une réaction violente. Si quelqu’un nous offense, par exemple, et que nous réagissons avec force, nous pouvons tuer et aller en prison pour homicide et nous gâchons la totalité de notre existence.
Mais, quand on n’a plus […] quand on apprend à utiliser, disons, la « carte » appropriée à chaque événement, indubitablement, on n’est pas victime des circonstances. Bien plus, celui qui apprend à manier volontairement ses États Intérieurs peut modifier les circonstances et, à partir de circonstances désastreuses, faire quelque chose de très bon.
On doit apprendre, ou en d’autres termes, tirer le meilleur parti des adversités. Nous ne devons pas oublier que « les pires adversités nous offrent toujours les meilleures opportunités ». C’est-à-dire qu’il faut avoir un État Intérieur approprié si on veut réaliser de semblables merveilles ; c’est évident.
Allons plus avant dans ces analyses. Nous devons nous rendre compte précisément qu’il y a, dans la vie, des difficultés désastreuses, mais qu’au moyen d’un État Intérieur approprié nous pouvons complètement les modifier en notre faveur.
Une fois, quelqu’un voulait assassiner une personne qui se trouvait à la maison. Il est venu le chercher dans l’intention de lui tirer dessus. J’ai senti intérieurement le danger que courait cette personne et lorsque l’assassin en puissance de cette personne me questionna, je me suis limité à le faire entrer et lui offrit un siège et, ensuite, tous deux (celui qui cherchait et celui qui était recherché) ont eu un entretien (j’ai, évidemment, servi d’intermédiaire). Des paroles décentes […] ont été un motif plus que suffisant pour que celui qui venait dans l’intention d’assassiner n’assassinât pas, mais devint un grand ami. Voilà comment se modifient les circonstances quand on apprend à utiliser la « carte » appropriée.
Nous avons vu des brutes rester stupéfaites, lorsqu’on faisait usage d’un ÉTAT INTÉRIEUR APPROPRIÉ.
Grâce à un État de Conscience correct, on peut dominer de véritables brutes. Il est indiscutable que celui qui est victime des circonstances ne sait pas manier ses États Intérieurs et c’est regrettable.
Par conséquent, il convient de faire très attention aux États de Conscience ; c’est la base, c’est fondamental. Malheureusement, les gens donnent plus d’importance à l’événement qu’à l’État Intérieur. Et je dis que la manière dont nous réagissons devant l’événement est plus importante que l’événement lui-même.
Quand on apprend à réagir sagement devant tel ou tel événement, on devient maître de toutes les circonstances. Et comme je l’ai dit : « Non seulement on peut modifier les circonstances, mais, à son tour, on peut engendrer de nouvelles circonstances » ; et cela est très important. Malheureusement, les gens sont tous victimes des circonstances et ceci, je le répète, est dû au fait qu’ils ne savent pas manier leurs États Intérieurs ; ils réagissent devant chaque événement avec des États Intérieurs inappropriés, inadéquats.
Question. Maître, est-ce que ceci est en rapport avec l’expression « l’extérieur est l’intérieur » ?
Maitre. Eh bien, c’est indiscutable, L’EXTÉRIEUR EST UNE PROJECTION DE L’INTÉRIEUR.
Quand on change intérieurement, l’extérieur change aussi. Ce qui est important, c’est que pour ne […] c’est de manier les États Intérieurs, afin de modifier les extérieurs. Il est intéressant, donc, d’avoir pour chaque Événement, disons, la carte spécifique, exacte […] avec sécurité au monde.
Question. […] de l’humanité, pourquoi ?
Maitre. Bien sûr que la PEUR EST LA RACINE DE BEAUCOUP DE PROBLÈMES. Il est évident que nous pouvons dire ce qui suit : les nations s’arment et vont à la guerre par peur. Une nation craint que d’autres nations l’envahissent et elle s’arme et va à la guerre ; nous devenons homicides par peur. L’assassin craint que quelqu’un le tue et il essaye de sortir […] le premier, en tirant des coups de feu […] Il n’y a pas de doute que ceux qui n’ont pas peur n’ont besoin ni de revolver, ni de couteau.
Par peur […] de la misère, peur de la faim, de la nudité, etc. Par peur, la femme se prostitue ; elle a peur de la vie, peur de la misère, etc. On ment par peur ; l’envieux convoite par peur ; par peur, celui qui est avare dissimule son argent et ainsi il se convertit, de ce fait, en mendiant. Tout être avare n’est-il pas, par hasard, un mendiant ? Quel sera le karma des avares ? Naître dans la misère dans leur nouvelle existence, dans leur future existence.
Par peur, les gouvernements ont commis les pires injustices ; par peur, il y a beaucoup de gens justes qui sont en prison ; par peur, l’homme exploite l’homme, il a peur de la misère et il désire obtenir de l’argent, n’est-ce pas ? S’il possède de l’argent.