Les Trois Montagnes · Livre
Quatre Mots au Lecteur
Sans vouloir en aucune façon blesser certaines délicates susceptibilités, nous devons insister sur l’idée fondamentale que, dans l’ambiance culturelle et spirituelle de l’humanité contemporaine, coexistent diverses institutions vénérables qui croient très sincèrement connaitre le Chemin secret et qui cependant ne le connaissent pas.
Qu’on nous donne la liberté de dire avec une grande solennité que nous ne voulons pas faire une critique destructive : nous tenons à souligner, et il est évident que ceci n’est pas un crime.
Il est évident, par le simple respect très sincère que nous professons envers nos semblables, que jamais nous ne nous déclarerons contre une institution mystique.
Il n’est pas possible de critiquer le moindre élément humain pour le simple fait de ne pas connaitre quelque chose qui n’a jamais été enseigné. Le Chemin secret n’a jamais été dévoilé publiquement.
En termes rigoureusement socratiques, nous dirions que beaucoup d’érudits qui prétendent connaitre à fond le Sentier du fil du Couteau, non seulement l’ignorent, mais ils ignorent qu’ils l’ignorent.
Nous ne voulons pas indiquer ou signaler des organisations spirituelles d’aucune sorte, et, sans intention de nuire à quiconque, nous dirons simplement que l’ignorant cultivé non seulement ne sait pas, mais encore qu’il ne sait pas qu’il ne sait pas.
Dans tous les livres sacrés de l’antiquité, il est fait allusion au Chemin secret ; on le cite, on le nomme dans beaucoup de versets, mais les gens ne le connaissent pas.
Dévoiler, indiquer, enseigner le sentier ésotérique qui conduit à la libération finale est certainement le sujet de l’œuvre que vous avez entre les mains, cher lecteur, ce livre est une autre version du cinquième évangile.
Goethe, le grand Initié allemand, disait : « Toutes les théories sont grises et seul l’arbre aux fruits dorés qu’est la vie est vert ».
Ce sont certainement des expériences transcendantales que nous livrerons dans ce nouveau livre ; ce qui nous concerne, ce que nous avons expérimenté directement.
Il est urgent de tracer les cartes du chemin, d’indiquer avec précision chaque passage, de signaler les dangers, etc., etc., etc.
Il y a quelque temps, les Gardiens du Saint-Sépulcre me dirent : « Nous savons que tu dois t’en aller, mais avant de partir, tu dois laisser à l’humanité les cartes du Chemin et tes paroles ».
Je répondis par ces mots : « C’est ce que je ferai. » Dès lors, je m’engageais solennellement à écrire ce livre.
Samaël Aun Weor
Chapitre 1 – Mon Enfance
Il n’est pas inutile d’affirmer solennellement que je naquis avec d’énormes inquiétudes spirituelles ; le nier serait absurde…
Bien que pour beaucoup, le fait qu’il existe au monde des gens qui puissent se souvenir dans le détail de la totalité de leur existence, y compris de l’évènement de leur propre naissance, paraisse quelque chose d’insolite et d’incroyable, je tiens à affirmer que je fus l’un de ceux-là.
Après le processus classique de la naissance, très propre et joliment habillé, je fus placé délicieusement dans le lit maternel, près de ma mère…
Un géant très gentil, en s’approchant du lit sacré, me contemplait en souriant doucement. C’était mon père.
Inutile de dire, clairement et sans ambages, qu’à l’aube de l’existence nous marchons d’abord à quatre pattes, ensuite avec deux et finalement, avec trois. Cette troisième est évidemment la canne des vieillards.
Mon cas, d’une certaine façon, pouvait être une exception à la règle générale. Quand j’atteignis onze mois, je voulus marcher et il est évident que j’y parvins en me maintenant fermement sur mes deux pieds.
Je me souviens encore parfaitement de cet instant merveilleux où, en entrelaçant mes mains sur ma tête, je fis solennellement le signe maçonnique de détresse : « ELAI B’NE AL’MANAH. »
Et comme il se trouve que je n’ai pas encore perdu la capacité d’étonnement, je dois dire que ce qui arriva ensuite me sembla merveilleux. Marcher pour la première fois avec le corps que nous a donné la Mère Nature est sans aucun doute un prodige extraordinaire.
Je me dirigeais très sereinement vers la vieille baie vitrée d’où l’on pouvait voir distinctement l’ensemble bizarre de personnes qui, ici, là ou là bas, apparaissaient ou disparaissaient dans la petite rue pittoresque de mon village.
Ma première aventure fut de m’agripper aux barreaux d’une si vétuste fenêtre ; heureusement, mon père, homme très prudent, conjurant avec beaucoup d’avance tout danger, avait installé un grillage sur la balustrade afin que je ne puisse pas tomber dans la rue.
Vieille fenêtre d’un étage élevé ! Comme je m’en souviens ! Vieille bâtisse centenaire où j’ai fait mes premiers pas…
J’aimais bien sûr à cet âge délicieux les jeux enchanteurs avec lesquels les enfants se divertissent, mais ceci n’interférait en rien avec mes pratiques de méditation.
Pendant les premières années de la vie où l’on apprend à marcher, j’avais l’habitude de m’assoir à la manière orientale pour méditer…
J’étudiais alors rétrospectivement mes incarnations passées et il est évident que beaucoup de personnes de l’ancien temps me rendaient visite.
Quand l’extase ineffable se terminait et que je retournais à l’état normal, commun et ordinaire, je contemplais avec douleur les murs vétustes de cette maison paternelle centenaire où je paraissais, malgré mon âge, un étrange cénobite…
Comme je me sentais petit, face à ces grossières murailles ! Je pleurais… Oui ! Comme pleurent les enfants…
Je me lamentais en disant : « Encore une fois, dans un nouveau corps physique ! Comme la vie est douloureuse ! Aïe ! Aïe ! Aïe ! »
Dans ces moments précis, ma bonne mère accourait toujours avec l’intention de m’aider et s’exclamait : « Le petit a faim, a soif », etc., etc., etc.
Je n’ai jamais pu oublier ces instants où elle courait dans les couloirs familiaux de ma maison…
À cette époque, des cas insolites de métaphysique transcendante m’arrivaient : mon père m’appelait du seuil de sa chambre, je le voyais en vêtements de nuit et quand j’essayais de m’approcher de lui, alors, il disparaissait en se perdant dans la dimension inconnue…
Je confesse néanmoins que ce type de phénomène psychique m’était très familier. J’entrais simplement dans sa chambre pour vérifier directement que son corps physique gisait endormi dans le lit d’acajou parfumé et je me disais à moi-même : ah ! Ce qui arrive, c’est que l’âme de mon père est au-dehors, car son corps charnel est en train de dormir en ce moment.
À cette époque débutait le cinéma muet, et beaucoup de gens se réunissaient sur la place publique, pendant la nuit, pour se distraire, en regardant les films projetés en plein air sur un écran rudimentaire : un drap bien tendu cloué sur deux bâtons dument écartés…
J’avais chez moi un cinéma très différent : je m’enfermais dans une chambre obscure et je fixais mon regard sur le mur ou la muraille. Après quelques instants de concentration intense et spontanée, le mur s’illuminait, resplendissant de lumière, comme si c’était un écran multidimensionnel, et les murailles disparaissaient définitivement ; ensuite surgissaient de l’espace infini des paysages vivants de la grande nature, des gnomes espiègles, des sylphes aériens, des salamandres de feu, des ondins sortis de l’eau, des néréides de l’immensité marine, de délicieuses créatures qui jouaient avec moi, des êtres infiniment heureux.
Mon cinéma n’était pas muet et il n’avait pas besoin de Rudolph Valentino ou de la fameuse Petite Chatte blanche des temps passés.
Mon cinéma était également sonore et toutes les créatures qui apparaissaient sur mon écran particulier chantaient et parlaient dans le levant très pur de la langue divine primitive qui court comme un fleuve d’or sous l’épaisse forêt du soleil.
Plus tard, lorsque la famille s’est multipliée, j’invitais mes innocents petits frères et ils partageaient avec moi cette joie incomparable en regardant sereinement les figures astrales sur l’extraordinaire muraille de ma chambre obscure…
Je fus toujours un adorateur du Soleil et aussi bien à l’aube qu’au crépuscule, je montais sur le toit de ma demeure (car à ce moment-là, il n’y avait pas de terrasse) et, assis à l’orientale comme un yogi infantile sur les tuiles de terre cuite, je contemplais l’Astre Roi dans un état d’extase, m’élevant ainsi en une profonde méditation ; je causais de grandes frayeurs à ma noble mère lorsqu’elle me voyait marcher sur la demeure…
Chaque fois que mon vieux père ouvrait la vieille porte de la garde-robe, il sentait comme si j’allais remettre cette curieuse jaquette ou casaque pourpre sur laquelle brillaient des boutons dorés…
Ancien vestige des vêtements de chevalerie que je portais avec élégance dans celle de mes anciennes réincarnations où je m’appelais Siméon Bleler, il arrivait parfois que dans cette vieille armoire soient gardés des épées et des fleurets de l’ancien temps.
Je ne sais pas si mon père me comprenait, je pensais qu’il aurait pu me remettre les objets de l’avant-dernière existence passée, l’ancien me regardait et me donnait une charrette pour jouer avec ; jeu de joies innocentes de mon enfance…
Chapitre 2 – Religion
Éduqué avec les bonnes manières, je confesse franchement et sans ambages que je fus éduqué selon la religion officielle de mon peuple.
Faire des bêtises avec quelqu’un, dans le grenier, en pleine liturgie m’a toujours paru abominable…
Dès l’enfance, j’avais le sens de la vénération et du respect. Je n’ai jamais voulu hausser les épaules en plein culte ; je n’ai jamais voulu échapper à mes devoirs sacrés, ni rire ou me moquer des choses saintes.
Sans vouloir m’emmêler maintenant dans des épines et des ronces, je dois seulement dire que dans une certaine secte mystique (peu importe son nom), j’ai trouvé les principes religieux communs à toutes les religions confessionnelles du monde. Il convient de les citer maintenant pour le bien de la Grande Cause.
Cieux
Nous les trouvons, bien que sous différents noms, dans toutes les religions confessionnelles ; ceux-ci sont cependant toujours au nombre de neuf, comme le disait avec tant de sagesse Dante le Florentin, dans son poème classique de « La Divine Comédie ».
1) Ciel de la Lune (monde astral)
2) Ciel de Mercure (monde mental)
3) Ciel de Vénus (monde causal)
4) Ciel de Soleil (monde bouddhique ou intuitif)
5) Ciel de Mars (monde atmique, région d’Atman)
6) Ciel de Jupiter (le Nirvana)
7) Ciel de Saturne (monde paranirvanique)
8) Ciel de Uranus (monde mahaparanirvanique)
9) Ciel de Neptune (l’Empyrée)
Il est évident et manifeste que ces neuf cieux, cités avec bonheur, se trouvent également à l’intérieur de nous-mêmes, ici et maintenant, et se pénètrent et s’interpénètrent sans jamais se confondre.
Évidemment, ces neuf cieux se trouvent placés dans neuf dimensions supérieures. Il s’agit évidemment de neuf Univers parallèles.
Enfers
Il n’est pas inutile, dans ce message ésotérique de Noël 1972-1973, de rappeler avec une insistance toute particulière les divers enfers religieux…
Souvenons-nous des multiples enfers préhistoriques et historiques, évoquons-les avec solennité.
Le souvenir et la réminiscence existent partout sur les enfers chinois, mahométans, bouddhistes, chrétiens, etc., etc., etc.…
Il est hors de doute que ces divers enfers servent de symbole pour le monde minéral submergé…
Dante, le merveilleux disciple de Virgile, le Poète de Mantoue, découvre clairement et avec une frayeur mystique la relation intime existant entre les neuf cercles dantesques et les neuf cieux…
Le Bardo-Thodol, le livre tibétain des esprits de l’autre monde, se distingue magnifiquement à nos yeux, en nous faisant voir la réalité crue des mondes infernaux à l’intérieur de l’organisme planétaire sur lequel nous vivons.
Il est indubitable que les neuf cercles dantesques à l’intérieur de la Terre correspondent scientifiquement aux neuf infradimensions submergées au-dessous de la Région tridimensionnelle d’Euclide.
Ceci rend évidente et claire l’existence cosmique des mondes infernaux dans n’importe quel monde de l’Espace infini.
Il est clair que le règne minéral submergé n’est certainement pas une exception de la planète Terre.
Angéologie
Tout le Cosmos est dirigé, surveillé et animé par une série quasi interminable de Hiérarchies et d’Êtres conscients, chacun d’eux ayant une mission à accomplir et qui, appelés par un nom ou un autre (Dhyani-Choans, Anges ou Deva, etc.), ne sont des messagers que dans le sens d’agents des Lois karmiques et cosmiques. Leurs degrés respectifs d’intelligence et de conscience varient à l’infini et tous sont des hommes parfaits dans le sens le plus complet du terme.
De multiples services angéliques caractérisent l’Amour divin. Chaque Élohim travaille dans sa spécialité. Nous pouvons et nous devons faire appel à la protection des Anges.
Dieu
Toutes les religions sont des perles précieuses enfilées sur le fil d’Or de la Divinité.
L’amour ressenti pour le Divin par les institutions mystiques du monde est évident : Allah, Brahma, Tao, Zen, IAO, INRI, Dieu, etc., etc., etc.
L’ésotérisme religieux n’enseigne aucune sorte d’athéisme, excepté dans le sens que renferme le mot sanscrit nastika, ne pas admettre d’idoles, y compris le Dieu anthropomorphique des ignorants (ce serait une chose absurde de créer un dictateur céleste assis sur un trône de tyrannie qui serait furieux contre cette triste fourmilière humaine).
L’ésotérisme admet un Logos ou un Créateur collectif de l’Univers ; un Démiurge architecte.
Il est incontestable qu’un tel Démiurge n’est pas une divinité personnelle comme beaucoup le supposent par erreur, mais une collectivité de Dhyani-Choans, Anges, Archanges et autres forces. Dieu est Dieux.
Ceci est écrit en caractères de feu dans le livre resplendissant de la vie, que Dieu est l’Armée de la Voix, la grande Parole, le Verbe.
« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. »
« Tout fut par lui, et rien de ce qui fut, ne fut sans lui. »
Il est évident et manifeste que tout homme véritable qui atteint réellement la perfection entre pour cette raison dans le courant du son, dans les milices célestes constituées des Bouddhas de compassion, des Anges, des Esprits planétaires, des Élohim, des Rishi-Prajapati, etc., etc., etc.
On nous a dit avec insistance que le Logos sonne et ceci est évident. Le Démiurge, le Verbe, est l’Unité multiple parfaite.
Celui qui adore les Dieux, qui leur rend un culte, peut mieux capter la profonde signification des facettes divines du Démiurge architecte.
Quand l’humanité se moqua des Dieux saints, elle tomba, blessée à mort, dans le matérialisme grossier de cet Âge de Fer.
Lucifer
Nous pouvons et devons même éliminer tous les agrégats psychiques subjectifs ténébreux et pervers que nous portons en nous ; néanmoins, il est incontestable que jamais nous ne pourrions les dissoudre en eux-mêmes à l’ombre du Logos intime.
De toute évidence, il est clair que Lucifer est l’antithèse du Démiurge créateur, son ombre vivante projetée sur le fond du microcosme homme.
Lucifer est le Gardien de la Porte et des Clés du Sanctuaire, afin que ne le pénètrent que les oints qui possèdent le secret d’Hermès.
Du fait que nous avons écrit ce nom si détesté des oreilles du vulgaire, il est nécessaire d’indiquer aussi que le Lucifer ésotérique de la doctrine archaïque est tout le contraire de ce que les théologiens, dont le célèbre des Mousseaux et le marquis de Mirville, supposent par erreur, car il est l’allégorie du bien, le symbole du plus haut sacrifice (le Christus-Lucifer des Gnostiques), et le Dieu de la sagesse sous des noms infinis.
Lumière et ombre ; mystérieuse symbiose du Logos solaire, Unité multiple parfaite. INRI est Lucifer.
Démons
Les diverses théogonies religieuses nous dépeignent comme des punis les Logoïs divins qui, réincarnés dans des corps humains, ont commis l’erreur impardonnable de tomber dans la génération animale.
Ces Génies ténébreux sont des anges déchus, de véritables démons dans le sens le plus complet du mot.
Il est donc absurde d’affirmer que de tels rebelles auraient donné l’Esprit aux hommes, il est clair que ces anges déchus sont de véritables échecs cosmiques.
Il est maintenant très opportun de se souvenir des noms inhumains d’Andramélek, Bélial, Moloch, Baël, etc., dont les horribles abominations peuvent être étudiées par tout Adepte de la Loge blanche, dans les Registres akashiques de la Nature.
Il faut faire une distinction entre ce qu’est une chute ésotérique et une descente. Évidemment, ces anges rebelles ne descendirent pas, mais ils chutèrent, ce qui est différent.
Les Limbes
Versés dans l’Histoire universelle, nous savons bien et de façon intégrale ce qu’est réellement l’Orque des classiques grecs et latins ; les Limbes des ésotéristes chrétiens.
Il n’est pas inutile, dans ce traité, d’insister sur l’idée transcendante que les Limbes sont certainement l’antichambre des mondes infernaux…
Toutes les cavernes connues et inconnues forment un filet grossier et ininterrompu qui entoure entièrement la planète Terre, formant l’Orcus des classiques, comme nous l’avons déjà dit dans les lignes citées plus haut, les Limbes authentiques de l’ésotérisme gnostique… Bref, l’autre monde où nous vivons après la mort.
La mystique et terrible allégorie qui dit : « Ici vivent les enfants innocents qui sont morts sans avoir reçu les eaux du baptême » fait allusion aux Limbes.
Dans l’ésotérisme gnostique, ces eaux sont de type génésique et constituent l’Ens-Seminis (l’Entité du Semen, comme dirait Paracelse).
Le sacrement du baptême des divers cultes religieux symbolise le yoga du sexe, le Maïthuna, la Magie sexuelle. Dans la moelle et dans le Semen se trouve la clé du salut, et tout ce qui ne se fait pas par cela, par ce chemin, est sans nul doute une inutile perte de temps.
Les enfants innocents sont ces saints qui n’ont pas travaillé avec les eaux spermatiques du premier instant. Des gens vertueux qui ont cru possible l’Autoréalisation intime de l’Être sans remplir l’engagement du sacrement du baptême ; ils ont ignoré la Magie sexuelle ou ils l’ont rejetée solennellement.
Seul Mercure, le chef et l’évocateur des âmes prenant le Caducée de la Sagesse dans la main droite, peut de nouveau rappeler à la vie les malheureuses créatures innocentes précipitées dans l’Orcus.
Lui seul, l’Archimage et l’Hiérophante, peut les faire renaitre dans des milieux propices au travail fécond et créatif dans la Forge des Cyclopes.
C’est ainsi que Mercure, le Nonce et le Loup du Soleil, fait entrer des âmes des Limbes dans les milices célestes…
Purgatoire
Nous définirons le Purgatoire ainsi : région moléculaire inférieure ; zone de type sublunaire ; astral submergé (Kamaloka secondaire).
Dans le monde du Purgatoire, nous devons frire les graines du mal ; annihiler les larves infrahumaines de toutes sortes ; nous purger de toute corruption ; nous purifier radicalement.
Dante Alighieri dit en parlant du Purgatoire :
« Déjà nous arrivions plus près de l’ouverture, qui figurait de loin comme une déchirure, un huis étroit creusé dans le mur spacieux. J’aperçus une porte, et dessus cette porte trois degrés différents peints d’une triple sorte : au bas, l’Ange-Portier encore silencieux.
Regardant de plus près, en hâtant notre marche, je l’aperçus assis sur la première marche. Son front resplendissait tant que j’en fus ébloui. Une épée en sa main reluisait toute nue, réfléchissant sur nous ses rayons, et ma vue essayait vainement de se fixer sur lui.
Parlez sans avancer : que voulez-vous ? Dit l’ange, qui vous amène ici ? Votre audace est étrange, et ne craignez-vous point de regretter vos pas ?
Quelqu’un qui sait pourquoi, dans le Ciel qui demeure, répondit mon seigneur à l’ange, est tout à l’heure venu nous dire : allez, voilà le seuil là-bas !
Qu’elle guide vos pas en bienheureux voyage ! Dit alors avec grâce le gardien à mon sage. Montez : à nos degrés vous pouvez comparoir.
Nous vînmes ; le premier échelon de la rampe était un marbre blanc d’une si belle trempe que je m’y regardais comme dans un miroir. Le second me semblait d’une teinte rouillée, de pierre raboteuse et comme au feu grillée et partout crevassée, en long comme en travers. Le plus haut, le troisième était tout de porphyre et d’un rouge de feu plus ardent, à vrai dire, que le sang qui jaillit hors des vaisseaux ouverts. Sur ce dernier degré, le pied de l’ange porte : il se tenait assis sur le seuil de la porte qui me semblait formé d’un bloc de diamant. Sus par les trois degrés j’allais de bonne grâce. Mon guide m’entrainait, me disant à voix basse : de nous ouvrir le seuil requiert l’ange humblement !
Lors à ses pieds sacrés plein de foi je m’incline, et par trois fois d’abord me frappant la poitrine, je l’adjure d’ouvrir par la grâce de Dieu. Du bout de son épée à mon front l’ange grave sept P, en me disant : que ton repentir lave, quand tu seras entré, ces stigmates de feu !
Ensuite de dessous sa robe nuancée d’une couleur de terre et de cendre foncée l’ange qui me parlait avait tiré deux clés. La première était d’or, et l’autre d’argent. L’ange met la blanche d’abord dans le pêne, puis change et prend la jaune : alors mes vœux furent comblés.
Quand l’une des deux clés faillit à l’ouverture et ne s’ajuste pas, dit-il, dans la serrure, cet huis ne s’ouvre pas et l’on reste dehors. Si l’une a plus de prix, la seconde demande plus grand art pour ouvrir et sagesse plus grande, car c’est elle qui fait détendre les ressorts. De Pierre je les tiens, et m’a commandé Pierre, pourvu que le pécheur devant mes pieds s’atterre, d’ouvrir à tort plutôt qu’à tort le repousser.
Lors touchant le battant de la porte sacrée : Entrez donc, mais sachez qu’ayant passé l’entrée, un regard en arrière oblige à rebrousser.
Du royaume sacré les portes s’ébranlèrent, les crampons détendus s’ouvrirent et roulèrent en grinçant sur les gonds d’acier retentissant. Jadis quand de Marcel la valeur fut trompée, et le trésor vidé, les portes de Tarpée avec moins de fracas s’ouvrirent en mugissant. Je me tournais, l’oreille au moindre écho tendue, et crus ouïr des voix chantant dans l’étendue, au bruit de doux accords : Te Deum Laudamus !
Et moi, je ressentais à cet hymne lointain la tendre émotion que fait la voix humaine lorsque l’orgue marie au chant ses sons émus, qu’ores la voix s’entend, ores ne s’entend plus » (voir « La Divine Comédie » de Dante).
La Mère Divine
Marie, ou mieux, RAM-IO, est identique à Isis, Junon, Déméter, Cérès, Maya, la Divine Mère cosmique, le pouvoir serpentin sous-jacent dans le fond vivant de toute matière organique et inorganique.
Marie-Madeleine
La belle Madeleine est sans doute identique à Salambo, Matra, Ishtar, Astarté, Aphrodite et Vénus.
L’aura solaire de la Madeleine repentie est formée par toutes les épouses-prêtresses du monde.
Bienheureux les hommes qui trouvent refuge dans cette Aura, parce que d’eux viendra le Royaume des Cieux.
Christ
Chez les Perses, le Christ était Ormuzd, Ahura-Mazda, l’antithèse d’Ahriman (Satan).
Sur la Terre sacrée des Vedas, le Christ est Vishnu, le Deuxième Logos, sublime émanation de Brahma, le Premier Logos.
Le Jésus hindou est l’Avatar Krishna. L’évangile de ce Maitre est semblable à celui du Divin Rabbi de Galilée.
Chez les anciens Chinois, Fu-Hsi est le Christ cosmique qui a composé le fameux Yi-King, le Livre des Lois.
Dans le pays ensoleillé de Kem, la terre des Pharaons, le Christ était en fait Osiris et celui qui l’incarnait passait pour cette raison pour être un osirifié.
Quetzalcoatl est le Christ mexicain, le Dieu Blanc, qui réside maintenant dans la lointaine Tula.
Immaculées Conceptions
Il est urgent de comprendre ce que sont réellement les Immaculées Conceptions. Celles-ci abondent dans tous les cultes antiques. Fu-Hsi, Quetzalcoatl, Bouddha, et beaucoup d’autres sont le résultat d’Immaculées Conceptions.
Le feu sacré rend fécondes les eaux de la vie afin que le Maitre naisse en nous.
Tout ange est certainement l’enfant de la Divine Mère Kundalini : elle est réellement vierge avant l’enfantement, pendant l’enfantement et après l’enfantement.
Au nom de la vérité, nous affirmons solennellement ce qui suit : l’époux de Devi Kundalini, notre Mère cosmique particulière, est le Troisième Logos, l’Esprit-Saint, Shiva, le Premier-Né de la Création ; notre Monade intime, individuelle, ou pour mieux dire, sur-individuelle.
Chapitre 3 – Spiritisme
J’étais encore un gamin de douze printemps quand, étant l’obligé de quelqu’un qui faisait anxieusement des recherches sur les mystères de l’au-delà, je me proposais également d’enquêter, de m’informer, de faire des investigations sur l’inquiétant terrain du spiritisme.
Alors, avec la ténacité d’un clerc dans sa cellule, j’étudiais d’innombrables œuvres métaphysiques. Il n’est pas inutile de citer Louis Zea Uribe, Camille Flammarion, Kardec, Léon Denis, César Lombroso, etc.
Le premier livre d’une série de Kardec me parut très intéressant, mais je dus le relire trois fois avec l’intention indiscutable de le comprendre intégralement.
Converti par la suite en un véritable rat de bibliothèque, je confesse franchement et sans ambages que je me passionnais pour le Livre des Esprits avant de poursuivre avec de très nombreux autres volumes au riche contenu.
Avec un esprit imperméable à toute autre chose que l’étude, je m’enfermais de très longues heures chez moi ou dans la bibliothèque publique avec l’ardent désir de chercher le chemin secret.
Maintenant, sans me présumer savant, sans aucune vanité, je désire uniquement faire connaitre, dans ce chapitre, le résultat de mes investigations dans le domaine du spiritisme.
Médiums
Ce sont des sujets passifs qui cèdent leur personne, leur corps, aux fantômes métaphysiques d’outre-tombe.
Il est incontestable que le Karma de la médiumnité est l’épilepsie. Les épileptiques furent de toute évidence des médiums dans leurs vies antérieures.
Expériences
- Une dame dont je ne mentionnerai pas le nom voyait constamment le fantôme d’une femme morte ; cette dernière lui disait beaucoup de choses à l’oreille.
Au cours d’une session solennelle de spiritisme, la dame tomba en transe ; l’obsédant fantôme indiqua au médium que si elle faisait des recherches en un endroit déterminé de la maison, alors, lui disait-il, elle trouverait un gros trésor.
Les indications du fantôme furent suivies ; malheureusement, le trésor ne fut jamais trouvé.
Il est incontestable que la fortune était seulement une simple projection mentale du psychisme subjectif des assistants. Évidemment, ces gens étaient dans le fond très cupides.
- Au-delà du temps et de la distance, très loin de ma terre mexicaine bien aimée, je dus pénétrer dans l’état de Zulia, au Venezuela, en Amérique du Sud.
Hôte de mon amphitryon, dans sa maison de campagne, je dois affirmer que pendant ces jours-là, je fus le témoin oculaire d’un évènement métaphysique insolite.
Il convient de ratifier pour le bien de mes lecteurs que mon amphitryon était sans doute et sans ambages un personnage très humble de race colorée.
Il est incontestable que ce brave homme, certes très généreux avec les nécessiteux, gaspillait avec élégance son bien en riches gueuletons.
Résider à l’hôtel parmi les gens cultivés ou en vouloir à quelqu’un pour quelque motif que ce soit était certainement pour ce brave homme quelque chose d’impossible ; il préférait certainement se résigner à sa tâche, à son sort, aux dures infortunes du travail.
Inutile de dire longuement que l’homme en question avait le don d’ubiquité, car on le voyait n’importe où, ici, là ou là-bas.
Une nuit, ce distingué monsieur m’invita en grand secret à une session de spiritisme. En aucune façon je ne voulus décliner une si aimable invitation.
Réunis à trois sous le toit rustique de cette hacienda, nous nous assîmes autour d’une table à trois pieds.
Mon amphitryon, plein d’une immense vénération, ouvrit une petite boite qu’il n’abandonnait jamais au cours de ses voyages et en sortit une tête de mort indigène.
Il récita ensuite quelques belles prières et implora d’une voix forte en appelant le fantôme du crâne mystérieux.
Il était minuit ; le ciel était couvert de gros nuages noirs qui, sinistres, se profilaient dans l’espace tropical, la pluie, le tonnerre et les éclairs faisaient trembler toute la région.
On ressentit des coups étranges venant de l’intérieur du meuble, puis, violant définitivement les lois de la gravitation, comme si elle se moquait des lois de la physique, la table se leva du plancher.
Ensuite arriva le plus sensationnel : le fantôme invoqué apparut dans l’enceinte et il passa près de moi.
À la fin, la table s’inclina de mon côté et la tête de mort qui se trouvait dessus me tomba dans les bras.
Ça suffit ! S’exclama mon amphitryon. La tempête était très forte et dans ces conditions, de telles invocations étaient très dangereuses. À ce moment, un épouvantable coup de tonnerre fit pâlir le visage de l’invocateur.
- Un jour, alors que je déambulais dans une des vieilles ruelles de la ville de Mexico DF, mu par une étrange curiosité, je pénétrais avec d’autres personnes dans une vieille bâtisse où pour le bien ou pour le mal fonctionnait un centre spirite ou spiritualiste.
Un exquis salon, extra-supérieur, avec beaucoup de clochettes, un certain nombre de personnes émotives, délicates et de grande marque.
Sans prétendre en aucune façon m’exposer à un risque, je m’assis respectueusement face à l’estrade.
En entrant dans un tel endroit, mon but n’était certainement pas de me pénétrer des doctrines des médiums spirites, de discuter et de commencer à me lancer dans le mal en termes amicaux ou avec une feinte mansuétude et des poses pieuses.
Je voulais seulement prendre note de tous les détails avec un jugement ouvert et un singulier bon sens.
S’entrainer à prier dans le discours pour parler en public, se préparer à l’avance est certainement quelque chose qui de tout temps a été exclu de la mentalité spirite.
Patiente, la fraternité sacrée du mystère attendait avec un ardent désir mystique les voix et les paroles surgies d’outre-tombe.
Indépendant des autres dans leurs diagnostics, propre à quelque chose de bien néfaste, un homme d’un certain âge tomba en transe, il fut prit de convulsions comme un épileptique, monta sur l’estrade, occupa la tribune de l’éloquence et il prit la parole.
« Vous avez ici parmi vous Jésus de Nazareth, le Christ », s’exclama d’une voix haute ce malheureux possédé.
Dans ces instants terrifiants, l’estrade, l’autel de Baal, décorée de fleurs et de cierges, se mit à vibrer de façon horripilante et tous les dévots tombèrent à terre en se prosternant.
Et moi, sans vouloir troubler la performance de personne, je me consacrais à étudier le médium avec mon sixième sens.
Traversé par l’angoisse, je pus certainement vérifier la crue réalité de ce cas métaphysique insolite. Il est clair qu’il s’agissait d’un imposteur sinistre et gauche qui exploitait la crédulité d’autrui en se faisant passer pour Jésus-Christ.
Avec la clairvoyance, j’observais un Magicien noir habillé de la tunique rouge sang.
Le lugubre fantôme entré dans le corps physique du Médium conseillait les consultants, essayait de parler avec le ton de Jésus-Christ afin que ces fanatiques ne le découvrent pas.
Cette séance horripilante une fois terminée, je me retirais de cet endroit avec l’ardent désir de ne plus jamais y revenir.
- Vivre à loisir avec sa famille, gracieusement, en étant quitte de travailler, par l’œuvre de la magie, sur terre, est certainement quelque chose de très romantique.
Néanmoins, il est parfois indispensable de prendre des risques lorsqu’il s’agit de procurer tout le bien possible aux autres.
Flanqué de remparts intellectuels, je voulus prospérer en sagesse et sans défaillir, je parcourus très jeune divers endroits du monde.
Au-delà du temps et de la distance, dans le plus grand éloignement d’une région sud-américaine connue populairement sous le nom typique de Quindio, étant d’intelligence très souple, je dus entrer en relation avec un médium spirite qui travaillait comme forgeron.
Sans jamais se mêler à aucune discussion, cet ouvrier travaillait tranquillement dans sa forge rougeoyante.
Un étrange forgeron spirite ; homme mystique au visage bronzé, athlétique personnalité cénobite.
Grand Dieu et Sainte-Marie ! Je le vis dans une sinistre et gauche transe médiumnique, possédé par Belzébuth, prince des Démons.
Je me souviens encore des ténébreuses paroles avec lesquelles le pouvoir des ténèbres allait terminer la séance :
« Bel tengo mental la petra y que a el le andube sedra, vao genizar le des ». Puis il signa : Belzébuth.
Forgeron, paradoxal anachorète, je le trouvais le jour suivant repenti de son sinistre sabbat spirite, il jura alors solennellement au nom de l’éternel Dieu vivant qu’il ne prêterait plus son corps physique à l’horreur des ténèbres.
Une autre fois, je le surpris dans sa forge en train de consulter très sincèrement le paroissien spirite de Kardec.
Plus tard, cet homme d’antan m’invita, plein de mystique enthousiasme, à plusieurs autres séances médiumniques exhaustives où, avec une grande anxiété, il évoquait Juan Hurtado « le Majeur ».
Sans aucune exagération à l’intention de mes chers lecteurs, je dois assurer opportunément que le fantôme en question, en parlant dans la langue du médium en transe, se vantait de pouvoir se manifester au travers de 150 médiums de façon simultanée.
Faire le malin par un discours est certainement très normal ; mais se pluraliser en cent cinquante discours simultanés différents me paraissait à cette époque ahurissant.
Il est incontestable qu’à cette époque de ma vie, je n’avais pas encore analysé le thème de la pluralité du Moi, du moi-même.
L’Égo
Sans vouloir inhabituellement m’étendre en digression d’aucune sorte, j’insiste très sincèrement sur ce que j’ai pleinement expérimenté de façon directe.
L’Égo en question est évidemment dépourvu de tout aspect divin, auto-exaltant et qui rend digne.
Nous prenons la liberté d’être en désaccord avec les personnes qui présupposent l’existence de deux Moi ; l’un de type supérieur, l’autre d’ordre inférieur.
Certainement et au nom de la vérité, nous affirmons sans incongruité le terrible réalisme, bien informé qu’il existe seulement en chaque sujet un Moi pluralisé et terriblement pervers.
Cette conviction fondamentale est basée sur l’expérience vécue par l’auteur du présent traité ésotérique.
D’une certaine façon, nous avons besoin d’extérioriser des idées immatures, mais jamais nous ne commettrions l’erreur d’affirmer des utopies insensées.
Notre assertion possède une abondante documentation contenue dans les textes sacrés des anciens temps.
Comme exemple vivant de notre affirmation, il n’est pas inutile de rappeler les cruelles batailles d’Arjuna contre ses bienaimés parents (les Moi), dans la Bhagavad-Gita (le Chant du Seigneur).
Visiblement, ces agrégats psychiques, subjectifs, personnifient évidemment l’ensemble des défauts psychologiques que nous portons chacun en nous-mêmes.
La psychologie expérimentale rigoureuse montre de façon flagrante l’embouteillage de la Conscience dans ces Moi subjectifs.
Ce qui continue au-delà de la tombe est alors l’Égo, un amas de mois-diables, les agrégats psychiques.
Dans les centres spirites ou spiritualistes, l’identification de tels agrégats psychiques devient évidente et manifeste.
Il est notoire et évident que ces mois-diables, en raison de leur multiplicité, peuvent entrer dans beaucoup de corps médiumniques, comme dans le cas de Juan Hurtado « le Majeur », pour leur manifestation.
Tout Maitre du Samadhi pourra clairement mettre en évidence en état d’extase ceci : ceux qui se manifestent au travers des médiums spirites ne sont ni les âmes, ni les esprits des morts, mais les mois-diables de ces derniers, les agrégats psychiques qui continuent au-delà de la tombe.
On nous a dit avec beaucoup d’insistance que dans les états post mortem, les médiums évoluent, convertis en possédés du Démon (ou des démons), il est incontestable qu’après un certain temps, ils finissent par divorcer de leur propre Être divin ; ils entrent alors dans l’involution submergée des mondes infernaux.
Chapitre 4 – Théosophie
Sans m’enorgueillir en aucune façon de tant de délicates et multiples angoisses d’ordre philosophique et métaphysique, je confesse franchement et avec une totale sincérité que je n’avais pas encore atteint les seize printemps de mon existence actuelle, lorsque je me trouvais engagé dans de nombreuses matières au riche contenu.
Avec un ardent désir, je me proposais d’analyser dans le détail les problèmes de l’Esprit, à la lumière de la science moderne.
À cette époque, je fus très intéressé par les expériences scientifiques du physicien anglais Williams Crookes, éminent découvreur du rayonnement de la matière et du Thallium, et illustre membre de la Société Royale britannique.
Les fameuses matérialisations du spectre de Katie King en plein laboratoire, thème traité par Crookes dans son ouvrage « Mesure de la force psychique », me parurent sensationnelles.
Beaucoup de sujets sacrés de l’antiquité me semblèrent excellents, sensationnels, merveilleux, tels : le serpent du Paradis, l’ânesse de Balaam, les paroles du Sphinx, les voix mystérieuses des statues de Memnon au lever du jour, les terribles Méné-Técel-Pharès du festin de Balthazar, Séraphin de Théran, père d’Abraham ; les oracles de Delphes, les Bétyles ou pierres parlantes du Destin, les menhirs oscillants et magiques des druides ; les voix énigmatiques de tous les sanglants sacrifices nécromants ; l’origine authentique de toute la tragédie classique, dont les révélations indiscrètes dans Prométhée, Les Choéphores et Les Euménides coutèrent la vie à l’Initié Eschyle ; les paroles de Tirésias, le devin évoqué par Ulysse dans L’Odyssée, au bord du trou rempli du sang de l’agneau noir propitiatoire, les voix secrètes entendues par Alaric qui lui ordonnaient de détruire la Rome pècheresse et celles que la pucelle d’Orléans entendit également pour qu’elle extermine les Anglais, etc., etc., etc.
Ayant appris les bonnes manières et sans m’exercer à parler en public, je donnais des conférences à la Société théosophique à l’âge de 17 ans.
Je reçus le diplôme de théosophe des mains de Jinarajadasa, illustre président de cette auguste Société, que je connus de bonne heure personnellement.
De caractère sûr de moi, j’étais alors bien informé sur les étranges et mystérieux coups de Rochester, les classiques phénomènes psychiques de la ferme des Eddy, où naquit la Société théosophique elle-même ; j’avais accumulé beaucoup de renseignements en relation avec ces tripodes évocateurs des Pythonisses des anciens temps, j’étais au courant des maisons hantées et des apparitions post mortem et je connaissais à fond tous les phénomènes télépathiques.
Avec tant de connaissances métaphysiques accumulées dans mon pauvre esprit, je m’étais incontestablement converti en un érudit très exigeant.
Je voulais néanmoins très sincèrement me former le cœur selon le bon critère Théosophe et pour cela je dévorais toutes les œuvres que je trouvais dans la riche bibliothèque.
C’est une source inépuisable de sagesse divine que je découvris avec un étonnement mystique dans les pages dorées de La Doctrine secrète ; œuvre extraordinaire de la vénérable grande Maîtresse Helena Petrovna Blavatsky, la sublime martyre du XIXe siècle.
Voyons maintenant les notes suivantes, très intéressantes :
« 1885. Dans son journal, le Colonel Olcott note en ce jour du 9 janvier :
« H.P.B. a reçu du Maitre M. le plan pour sa « Doctrine secrète ». Il est excellent. Oakley et moi avons essayé de le faire la nuit passée, mais celui-ci est bien meilleur.
« La conspiration du ménage Coulomb a obligé H.P.B. à laisser Adyar et à voyager en Europe en mars. H.P.B. a emporté avec elle le précieux manuscrit.
Alors que je me préparais à monter dans le bateau, Subba Row me recommanda qu’elle écrive « La Doctrine secrète », et qu’elle lui envoie les écrits toutes les semaines. Je le lui ai promis et je le ferai, étant donné qu’il va recueillir les notes et les commentaires qui seront publiés ultérieurement par la Société théosophique.
« Ce fut cette année-là que le Maitre K.H. écrivit : Quand « La Doctrine secrète » sera prête, ce sera une triple production de M., Upasika et moi. »
Il est évident que de telles notes nous invitent à la méditation. Mais il est clair que la V.M. interpréta les enseignements en les adaptant à l’époque.
Après avoir épuisé les études théoriques de type théosophique, je pratiquais intensément le Raja-Yoga, le Bhakti, le Jnana-Yoga, le Karma-Yoga, etc., etc., etc.
J’obtins de multiples bénéfices psychiques avec les yogas pratiqués et préconisés par cette vénérable Institution.
Selon les indications de la très méritante Maîtresse H.P.B., je considérais toujours le Hatha-Yoga comme quelque chose de très inférieur, il m’est donné de manifester que jamais je ne me suis intéressé à cette branche du Yoga hindou.
Beaucoup plus tard, je fus invité à une grande assemblée de la Vénérable Grande Loge blanche où, en pleine Agora, on qualifia le Hatha-Yoga d’authentique Magie noire.
Chapitre 5 – La Fraternité Rose-Croix
J’avais atteint dix-huit printemps sur le chemin de mon incarnation actuelle, lorsque j’eus l’honneur très flatteur d’entrer à l’Ancienne École rose-croix. Institution méritante, fondée de bonne heure par l’excellent homme que fut le Docteur Arnold Krumm-Heller, médecin-colonel de la glorieuse Armée mexicaine, illustre vétéran de la Révolution mexicaine, éminent professeur de la Faculté de Médecine de Berlin, en Allemagne ; remarquable scientifique, extraordinaire polyglotte.
Avec l’impétuosité de la jeunesse, je me présentais avec une certaine arrogance dans cette Aula Lucis dirigée alors par un homme remarquable d’une lumineuse intelligence et sans faire de cérémonies, en l’air, je confesse franchement et sans ambages que je commençais en discutant et que je continuais en étudiant.
Ce qui me paraissait le mieux était, après tout, de m’adosser au mur, de me mettre dans un coin de la pièce, de tomber en extase.
Laissez-moi dire longuement et sans pompe, qu’embarqué dans beaucoup de théories complexes au substantiel contenu, j’aspirais uniquement, avec une grande anxiété, à retrouver mon ancien chemin, le Sentier du fil du Couteau.
En excluant soigneusement tout pseudo-piétisme et tout vain bavardage creux de conversations ambigües, je résolus définitivement combiner la théorie et la pratique.
Sans prostituer l’intelligence par l’or, je préférais certainement me prosterner humblement devant le Démiurge créateur de l’Univers.
Je me trouvais heureux dans les magnifiques ouvrages de Krumm-Heller, Hartmann, Eliphas Levi, Steiner, Max Heindel, etc., très riches et inépuisables sources d’exquises splendeurs.
Sans aucun verbiage, sérieusement, sincèrement, je déclare avec insistance qu’à cette époque de ma présente existence, j’étudiais méthodiquement toute la bibliothèque rosicrucienne.
Avec d’infinies angoisses, je cherchais sur le chemin le voyageur possédant le baume précieux capable de soigner mon cœur endolori.
Je souffrais affreusement et j’implorais dans la solitude en évoquant les saints Maitres de la Grande Loge blanche.
Le Grand Kabire Jésus a dit : « Frappez et l’on vous ouvrira, demandez et il vous sera donné, cherchez et vous trouverez ».
Au nom de cela qui est le réel, je déclare ce qui suit : en accomplissant les enseignements de l’Évangile chrétien, je demandais et l’on me donna ; je cherchais et je trouvais ; je frappais et l’on m’ouvrit.
S’agissant d’études aussi importantes et complexes que celles des Rose-Croix, il est incontestable que le programme ne tiendrait en aucune façon dans la marge étroite de ce chapitre ; c’est pourquoi je me limiterai à un résumé et à une conclusion.
Le Chakra frontal. Il se développe en vocalisant la voyelle I, ainsi : Iiiii. Faculté : la Clairvoyance.
Le Chakra laryngien. Il se développe en chantant la voyelle É, ainsi : Eéééé. Faculté : l’Ouïe magique.
Le Chakra cardiaque. Il se développe en vocalisant la lettre O, ainsi : Ooooo. Facultés : Intuition, dédoublement astral, etc., etc.
Le Chakra ombilical. Il se développe en chantant la voyelle U (se prononce OU), ainsi : Uuuuu. Faculté : la Télépathie.
Les Chakras pulmonaires. Ils se développent en chantant la voyelle A, ainsi : Aaaaa. Faculté : Souvenir des Vies passées.
I E O U A est l’ordre des voyelles. Avec ces lettres, on forme tous les mantras.
Le Docteur Krumm-Heller disait qu’une heure par jour de vocalisation vaut mieux que la lecture d’un million de livres de pseudo-ésotérisme ou de pseudo-occultisme.
J’inhalais alors avec une suprême avidité le Prana christonique, le souffle vital des montagnes, et j’exhalais ensuite lentement en faisant résonner la voyelle correspondante.
J’indique pour plus de clarté que chaque voyelle était précédée d’une inspiration et qu’elle ne résonnait qu’à l’expiration. Il est évident que j’inspirais par le nez et expirais par la bouche.
Résultats concrets
Tous mes chakras astraux ou centres magnétiques intensifièrent leur activité vibratoire en tournant positivement de gauche à droite comme les aiguilles d’une montre vue non de côté, mais de face.
Exercice de Rétrospection
Le professeur nous enseigna avec beaucoup de didactisme un merveilleux exercice de rétrospection.
Il nous conseilla de ne jamais nous remuer dans le lit au moment du réveil, en nous expliquant qu’avec un tel mouvement le corps astral s’agite et les souvenirs se perdent.
Il est incontestable que pendant les heures de sommeil les âmes humaines voyagent hors du corps physique ; l’important est de ne pas oublier nos expériences intimes en réintégrant le corps.
Il nous indiqua de pratiquer à ce moment précis un exercice de rétrospection dans le but intelligent de nous souvenir des faits, des évènements et des endroits visités en songe.
Résultats
Je déclare solennellement qu’un tel exercice psychique se révéla étonnant, car mes souvenirs se firent plus vifs, plus intenses et plus profonds.
Plexus Solaire
Selon les instructions du professeur, tous les jours (de préférence au lever du Soleil), je m’asseyais commodément dans un délicieux fauteuil, le visage tourné vers l’Orient.
J’imaginais alors une gigantesque et extraordinaire croix en or, qui depuis l’est du monde et avec l’Astre-Roi en son centre, lançait des rayons divins qui, après avoir traversé l’espace infini, pénétraient à l’intérieur de mon plexus solaire.
Cela m’enchantait de combiner intelligemment un tel exercice avec l’intonation mantrique de la voyelle U (OU), en prolongeant le son comme il se doit : Uuuuuuuuuu.
Résultats
Il se produisit un éveil insolite de mon œil télépathique (placé comme nous l’avons dit dans la région ombilicale) et je devins délicieusement hypersensible.
Comme ce chakra magnétique possède d’étonnantes fonctions, dont celle d’attirer et d’accumuler l’énergie rayonnante du globe solaire, il est évident que, pour cette raison, mes fleurs de lotus ou roues astrales purent recevoir de plus grandes charges électromagnétiques qui intensifièrent davantage la radioactivité vibratoire.
Il convient très à propos de rappeler à ce moment précis à nos chers lecteurs que le plexus solaire fournit tous les chakras de l’organisme en radiations solaires.
Indubitablement et sans aucune exagération, il m’est possible de mettre une certaine emphase pour affirmer solennellement que chacun de mes chakras astraux s’est développé considérablement en intensifiant pour cette raison les perceptions de type clairvoyantes, clairaudientes, etc., etc., etc.
Le Départ
Peu de temps avant de quitter cette méritante Institution, je déclarais à ce professeur : « Qu’aucun de ceux ici présents ne prétende s’autoqualifier rosicrucien parce que tous autant que nous sommes, nous ne sommes que de simples aspirants à être rosicruciens ».
Et j’ajoutais ensuite avec une grande solennité : « Des rosicruciens : un Bouddha, un Jésus, un Moria, un K.H., etc. ».
Chapitre 6 – Le Corsaire
Pour certaines personnes excessivement superficielles, la théorie de la réincarnation est un sujet de moquerie ; pour d’autres, très religieuses, elle peut signifier un tabou ou un péché ; pour les pseudo-occultistes, c’est une croyance très solide ; pour les fripons de l’intellect, c’est une utopie insensée ; mais pour les hommes qui se souviennent de leurs existences passées, la réincarnation est un fait.
Au nom de la vérité, je dois affirmer solennellement que je suis né en me rappelant toutes mes réincarnations passées et jurer ceci n’est pas un délit. Je suis un homme à la Conscience éveillée.
Il est clair que nous devons faire une nette différence entre Réincarnation et Retour (deux lois très distinctes), mais ceci n’est pas le sujet du présent chapitre. Après le préambule, allons au fait, droit au but.
Autrefois, quand les mers étaient infestées de vaisseaux pirates, je dus passer par une terrible amertume.
Alors, le Bodhisattva de l’ange Diobulo Cartobu était réincarné.
Il n’est pas inutile d’affirmer avec une certaine insistance que cet être possédait un corps féminin d’une splendide beauté. Il est évident que j’étais son père.
Malheureusement et à une heure infortunée, la cruelle piraterie qui ne respectait ni la vie ni l’honneur, après avoir dévasté le village européen où beaucoup de citoyens vivaient en paix, séquestra les belles jeunes filles de l’endroit, dont ma fille faisait évidemment partie, innocente donzelle des temps passés.
Malgré la terreur de tant de rustres, je parvins vaillamment, au péril de ma propre vie, à affronter le fourbe capitaine du vaisseau pirate.
« Sortez ma fille de cet enfer où vous l’avez mise, et je vous promets que je sortirai votre âme de l’enfer où elle est déjà plongée ! » – Telles furent mes douloureuses exclamations.
Le terrible corsaire, en me regardant fièrement, s’apitoya sur mon insignifiante personne et, d’une voix impérieuse, m’ordonna d’attendre un moment.
Je vis avec une angoisse infinie le flibustier allant vers son bateau noir ; je comprends que je sus astucieusement tromper ces impitoyables loups des mers ; ce qui est sûr, c’est que, quelques instants après, il me rendit ma fille.
Par Dieu et Sainte-Marie ! Qui aurait pensé qu’après tant de siècles, j’allais rencontrer de nouveau l’Égo de ce terrible corsaire, réincorporé dans un nouvel organisme humain !
Ainsi est la Loi de l’éternel retour de tous les êtres et de toutes les choses ; et tout se répète en accord avec une autre loi appelée Récurrence.
Une nuit de grandes inquiétudes spirituelles, je le trouvais joyeux dans un groupe d’aspirants rosicruciens.
Ce vieux corsaire parlait également la langue anglaise, car il avait été marin dans une entreprise maritime nord-américaine.
Cette amitié fut cependant un feu follet, un feu de paille, car je pus vérifier très vite que cet homme, malgré ses ardents désirs mystiques, continuait dans son fond intérieur le plus intime à être l’ancien corsaire vêtu d’habits modernes.
Cet homme en question me racontait avec grand enthousiasme ses expériences astrales, car il est incontestable qu’il savait se dédoubler à volonté.
Un certain jour parmi tant d’autres, nous convînmes d’un rendez-vous métaphysique transcendant dans le SSS de Berlin, en Allemagne.
Ce fut pour moi une expérience relativement nouvelle, car jusqu’alors, il ne m’était pas encore arrivé de réaliser l’expérience de projection volontaire, de l’Eidolon, mais je savais que je pouvais le faire ; et c’est pourquoi j’osais accepter ce rendez-vous.
Je me souviens avec une totale clarté de ces moments solennels où je me transformais en espion de mon propre sommeil…
J’attendais en affut mystique l’instant de transition entre veille et sommeil ; je voulais profiter de ce moment merveilleux pour m’échapper de mon corps physique.
L’état de lassitude et les premières images ensommeillées furent suffisants pour comprendre parfaitement que le moment ardemment désiré était arrivé…
Je me levais du lit délicatement et, en marchant très calmement, je sortis de la chambre, possédé par une certaine volupté spirituelle exquise, délicieuse…
Il est incontestable qu’en me levant du lit au moment où j’allais m’endormir, le dédoublement astral, la séparation très naturelle de l’Eidolon, se produisit…
Avec l’éclat très particulier du corps astral, je m’éloignais des alentours, avec le désir d’arriver au Temple de Berlin…
Évidemment, je fis un délicieux voyage sur les eaux agitées de l’océan Atlantique…
En flottant sereinement dans la rayonnante atmosphère astrale de ce monde, j’atteignis les terres de la vieille Europe et je me dirigeais immédiatement vers la capitale de la France…
Je marchais silencieusement comme un fantôme dans toutes ces vieilles rues qui avaient autrefois servi de scène à la Révolution française…
Soudain, quelque chose d’insolite se produisit ; une onde télépathique avait atteint mon plexus solaire et je ressentis l’ordre impératif d’entrer dans une précieuse demeure…
Jamais en aucune façon, je ne regretterai d’avoir traversé le seuil d’une si noble demeure, car j’y trouvais un ami de mes incarnations passées…
L’ami en question flottait, plongé dans l’ambiance fluidique astrale, en dehors de son corps dense qui gisait endormi dans son lit parfumé d’acajou…
Le corps physique de sa ravissante bien-aimée dormait également dans le lit nuptial ; l’âme sidérale de cette dernière, loin de son réceptacle mortel, partageait la joie mirifique de son époux et flottait…
Et je vis deux tendres enfants d’une grande beauté, jouant avec bonheur dans le charme magique de cette demeure…
Je saluais mon ancien ami et son Ève ineffable, mais les enfants furent effrayés par ma présence inhabituelle…
Il me sembla préférable de sortir dans les rues de Paris et mon ami ne repoussa pas cette idée, tout en bavardant, nous nous éloignâmes ensemble de la maison des délices…
Nous cheminâmes tout doucement, tout doucement, dans toutes ces rues et avenues qui partent du centre vers la périphérie…
Aux alentours de cette grande ville, je lui proposais, à bâtons rompus, comme l’on dit par ici, de rendre visite ensemble au Temple ésotérique de Berlin ; l’Initié déclina très aimablement l’invitation en objectant qu’il avait une femme et des enfants et qu’il voulait concentrer son attention sur les problèmes économiques de la vie uniquement…
À grand regret, je m’éloignais de cet homme éveillé, et je me lamentais de le voir faire passer au second plan son travail ésotérique…
En me suspendant à la lumière astrale des merveilles et prodiges, je passais par-dessus de très anciennes et vétustes murailles…
Heureux voyage, tout au long du chemin tortueux qui, en serpentant, se déroulait ici, là et là-bas…
Enivré d’extase, j’arrivais au Temple aux murs transparents, l’entrée du Lieu saint était certainement très singulière…
Je vis une sorte de parc dominical tout plein de plantes superbes et de fleurs exquises qui exhalaient un souffle de mort…
Dans le fond extraordinaire de ce jardin enchanteur resplendissait le Temple solennel des splendeurs…
Les portes en grilles de fer qui donnaient accès au précieux parc du Sanctuaire s’ouvraient parfois pour laisser entrer quelqu’un et parfois se fermaient…
Tout cet ensemble précieux et merveilleux se trouvait illuminé par la lumière immaculée de l’Esprit universel de Vie…
Devant le Sancta Santorum je trouvais, heureux, beaucoup de nobles aspirants de nationalités, peuples et langues divers…
Des âmes mystiques qui, pendant les heures où le corps physique est endormi, mues par la force du désir, s’étaient échappées de la forme dense et mortelle pour venir jusqu’au Sancta…
Tous ces dévots sublimes parlaient de sujets ineffables ; ils parlaient de la Loi du Karma, discouraient sur des évènements cosmiques extraordinaires. Il émanait d’eux-mêmes le parfum de l’amitié et l’arôme de la sincérité.
Dans cet état de bien-être, je marchais ici et là, à la recherche de l’audacieux flibustier qui m’avait donné ce tragique rendez-vous…
Je fis irruption dans de nombreux groupes en demandant le personnage en question, mais personne ne put me donner la moindre réponse…
Je compris alors que cet ancien pirate n’avait pas accompli la parole engagée. J’en ignorais les motifs et me sentis frustré…
Je résolus de m’approcher en silence de la glorieuse porte du Temple de la Sagesse ; je voulus pénétrer à l’intérieur du Lieu saint, mais le Gardien me ferma la porte en disant : « Ce n’est pas encore l’heure, va-t’en… ».
Serein et compréhensif, je m’assis joyeusement sur la pierre symbolique, très proche du portail du mystère…
En ces moments de plénitude, je m’auto-observais en totalité ; je ne suis certainement pas un sujet au psychisme subjectif ; je suis né avec la Conscience éveillée et j’ai accès à la Connaissance objective…
Comme le corps astral me semblait beau ! (Résultat de très anciennes et splendides transmutations de la libido).
Je me souvins de mon corps physique qui dormait en ce moment tout au loin dans un village d’Amérique…
Tout en m’auto-observant, je commis l’erreur de confronter les véhicules astrale et physique ; le résultat d’une telle comparaison fut que l’extase disparut et que je retournais instantanément à l’intérieur de ma dense enveloppe matérielle…
Quelques instants après, je me levais du lit ; j’avais réussi un merveilleux dédoublement astral…
Quand je demandais sévèrement au vieux flibustier pour quelle raison il n’avait pas été capable de respecter sa parole, il ne put pas me donner de réponse satisfaisante.
Trente-cinq années s’étaient écoulées depuis l’époque où le vieux loup de mer et moi avions convenu d’un si mystérieux rendez-vous…
Au-delà du temps et de la distance, cet étrange personnage n’était plus qu’un souvenir écrit dans les pages poussiéreuses de mes vieilles chroniques…
Mais je confesse sans ambages qu’après tant d’années, il m’arriva d’être surpris par quelque chose d’insolite…
Une nuit de printemps, alors que je me trouvais absent de la dense forme périssable je vis le Seigneur Shiva (l’Esprit-Saint), ma Monade sacrée sur-individuelle, avec l’aspect ineffable de l’Ancien des Jours…
Le Seigneur admonestait avec une grande sévérité le vieux corsaire des mers ; il est incontestable que le corps physique de ce dernier, à cette heure de la nuit, était en train de dormir dans son lit…
Je voulus impatiemment intervenir comme le troisième larron. Le Vieux des Siècles m’ordonna de façon catégorique le calme et le silence…
Autrefois, ce pirate m’avait rendu ma fille en la tirant de l’enfer où lui-même l’avait plongée…
Maintenant, mon Être réel, Samaël, se démenait pour le libérer, l’affranchir, pour le sortir des mondes infernaux…
Chapitre 7 – La Méditation
Flanqué de murailles intellectuelles, excédé par tant de théories compliquées et difficiles, je résolus de voyager vers les côtes tropicales de la mer des Caraïbes…
Assis là-bas au loin comme un ermite de l’ancien temps, à l’ombre taciturne d’un arbre solitaire, je résolus d’enterrer tout ce cortège pénible de vain rationalisme…
Avec le mental en blanc, en partant du zéro radical, j’entrais dans une profonde méditation et je cherchais à l’intérieur de moi-même le Maitre secret…
Je confesse sans ambages et avec une totale sincérité que je pris très au sérieux cette phrase du testament de la sagesse antique qui dit textuellement : « Avant que la fausse aurore ne se lève sur la Terre, ceux qui survécurent à l’ouragan et à la tourmente louèrent l’Intime et les hérauts de l’aurore apparurent devant eux. »
Je cherchais évidemment l’Intime, je l’adorais dans le secret de la méditation, je lui rendais un culte…
Je savais que je le trouverais à l’intérieur de moi-même, dans les recoins cachés de mon âme, et les résultats ne se firent pas attendre longtemps…
Plus tard, je dus m’éloigner de la plage de sable pour me réfugier dans d’autres terres et dans d’autres lieux…
Mais, où que je fusse, je continuais mes pratiques de méditation ; allongé sur le lit ou sur le dur plancher, je me mettais dans la position de l’étoile flamboyante, pieds et bras ouverts à droite et à gauche, avec le corps complètement relaxé…
Je fermais les yeux pour que rien au monde ne puisse me distraire ; je m’enivrais ensuite avec le vin de la méditation contenu dans la coupe de la parfaite concentration.
Incontestablement, au fur et à mesure que j’intensifiais mes pratiques, je sentais que je m’approchais réellement de l’Intime…
Les vanités du monde ne m’intéressaient pas ; je savais bien que toutes les choses de cette vallée de larmes sont périssables…
L’Intime et ses réponses instantanées et secrètes étaient les uniques choses qui m’intéressaient réellement.
Il existe des festivités cosmiques extraordinaires qui ne peuvent jamais être oubliées et les Divins et les humains le savent bien…
Au moment où j’écris ces lignes, le souvenir d’une aube agréable me vient à l’esprit…
Depuis le jardin intérieur de ma maison, loin du corps planétaire, humblement agenouillé, j’appelais l’Intime en le réclamant à haute voix…
Le bienheureux passa le seuil de ma demeure ; je le vis venir vers moi d’un pas triomphant…
Vêtu d’un précieux zéphyr et d’une ineffable tunique blanche, l’adorable vint vers moi ; je le contemplais, heureux…
La splendide couronne des Hiérophantes brillait sur sa tête céleste ; tout son corps était fait de la nature de la félicité…
Dans sa main droite resplendissaient toutes les pierres précieuses dont parle « l’Apocalypse » de Saint-Jean…
Le Seigneur empoignait avec fermeté le Bâton de Mercure, le sceptre des rois, le bâton des Patriarches…
En me prenant dans ses bras, le Vénérable me dit avec une voix de paradis des choses que les êtres terrestres ne peuvent pas comprendre…
Le Seigneur de Perfection me transporta alors à la planète Vénus, très loin des ennuis de ce monde…
C’est ainsi que je m’approchais de l’Intime par le chemin secret de la profonde méditation intérieure, j’en parle maintenant parce que…
Chapitre 8 – États de Djinn
Et bien, le fait est que, malgré mes nombreuses occupations, je dus néanmoins explorer à fond les états de djinn.
Regardez, messieurs, s’il est raisonnable que les raisons de ce chapitre nous surprennent et nous réjouissent alors que nous pouvons expérimenter de façon directe l’existence réelle des terres et des gens djinns.
« Cela vous étonnera de savoir que dans le premier tiers du XVIIIe siècle, alors que les superstitieux Philippe ne régnaient déjà plus, Don Juan de Mur en personne, ancien gouverneur de San Marcos de Arichoa au Pérou, croyait aveuglément en l’existence de nombreuses iles mystérieuses dans les mers du monde entier.
Il veillait à ce que depuis la Gomera et la Palma soient envoyées des informations plus ou moins fantastiques au Général et à la Cour du Roi sur les apparitions répétées des iles chimériques, des informations qui produisirent, dit Viera, de nouveaux accès de fièvre du merveilleux dans les âmes, les incitant à tenter pour la quatrième fois de découvrir l’ile Nontrabada.
Ce qui est sûr, c’est que Nontrabada ou Encubierta n’a pas été vue par les mortels depuis le XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, parce que le scepticisme agressif qui se mit à régner dans le monde depuis l’Encyclopédie ne mérite pas autre chose, sinon que le voile de Maya, qui recouvre de semblables mystères éthériques ou de la quatrième dimension, ne se fasse plus épais et plus dense.
L’ile Nontrabada ou Encubierta, plus généralement connue sous le nom de Saint-Brandan, dit Bénitez dans son « Histoire des iles Canaries », est une de celles qui se trouvent dans un de ces pays enchantés qui ont préoccupé les modernes, tout autant que la Toison d’Or les anciens. Et il y a lieu de croire qu’ils avaient de puissantes raisons pour cela, car effectivement, depuis les iles de Palma, Gomera et Hierro, on voyait vers l’O-S-O de la première et l’O-N-O de la dernière, se profilant, allant du Nord au Sud, comme une terre montagneuse qui, selon le calcul le plus généralement admis, serait distante de 40 lieues de Palma et qui pourrait avoir, nous ne savons pas comment elle aurait été mesurée, dans les 87 lieues de long sur 28 de large, et qui, puisqu’elle se voyait depuis le S-O de Tenerife, pourrait être aux environs de 28 et quelques minutes de latitude Nord.
Le 3 avril 1750, le Docteur Hernan Perez de Grado, premier régent de la Cour des Canaries, envoya une mission commandée aux iles Palma, Gomera et Hierro afin qu’on fasse une enquête sur le nombre de personnes ayant observé l’apparition d’une telle terre ou qui, par tout autre canal, auraient eu des preuves de son existence.
En vertu d’une semblable information, il déposa à Palma le pilote portugais Pedro Vello, natif de Setubal, qui dit qu’à cause d’une tempête, il débarqua sur l’ile Nontrabada avec deux hommes d’équipage et que là, il fut le témoin de toutes sortes de merveilles (phénomènes extraordinaires, empreintes de géants, etc.).
Puis, au lever du jour, le ciel se couvrit, un terrible ouragan se mit à souffler et lui, craignant de perdre son bateau, retourna à bord en toute hâte.
Au moment de lever l’ancre, ils perdirent la terre de vue et lorsque l’ouragan se fut apaisé, ils tentèrent d’y retourner, mais il leur fut à tout point de vue impossible de la découvrir, ce qui les contraria beaucoup, spécialement pour les deux hommes d’équipage qui étaient restés abandonnés dans l’épaisseur de la forêt ».
Cette véridique histoire djinn qui vient d’être présentée ici à votre merci est sortie textuellement d’une ancienne chronique…
D’anciennes traditions, certainement très respectables, disent que pendant l’âge d’Or du Latium et de la Ligurie, le roi divin Janus ou Saturne (IAO, Bacchus, Jéhovah) régnait sur ces saintes gens, toutes des tribus aryennes, quoique d’époques et d’origines diverses. Alors, comme à la même époque du peuple hébreu, on pouvait dire que les Djinns et les hommes vivaient heureux ensemble.
La Jana, Yana, Gnana ou Gnose n’est pas autre chose que la Science de Janus, soit la science de la Connaissance initiatique, la science d’Enoïchion ou du Voyant et les variantes de son nom sont si nombreuses qu’il y en a une dans chaque langue comme Jan, Chhan ou Kan, Dan, Dzan, D’jan, Jain, Jian, Ioan, Kwan, Swan, Thanos, Thoan, Choan, toutes équivalentes dans la même sublime conception d’un Esprit planétaire, le Régent de Saturne, un Nazada, un Kabire, dans le sens le plus complet du mot.
Pour moi, la science djinn n’est pas une opinion, mais une véritable assise et si vous voulez que je vous le montre avec une expérience vécue, écoutez patiemment le récit suivant :
J’avais vu tomber trente fois les feuilles de l’automne dans ma présente réincarnation quand j’eus à travailler consciemment et positivement avec la doctrine des Djinns ou de Janus.
Une merveilleuse nuit, Litelantes, ma femme prêtresse, me fit une sublime invitation…
Je me reposais dans le lit nuptial, le corps relaxé, sur le dos (en décubitus dorsal).
Je dois assurer avec une certaine solennité et pour le bien de la grande cause qu’à ce moment-là, je me trouvais dans un état d’alerte-nouveauté, d’alerte-perception.
Je sommeillais, attentif et vigilant comme une vigie en temps de guerre ; je désirais ardemment avec une soif infinie quelque chose d’extraordinaire.
Après les traditionnelles invocations de rigueur, je sentis comme si un autre être humain se posait sur mon corps relaxé, précisément sur les couvertures ou les ponchos qui me protégeaient délicieusement du froid de la nuit.
C’était incontestablement Litelantes, je la reconnus à sa voix quand elle m’appela avec véhémence par mon nom de baptême…
Évidemment cette Dame-Adepte, moyennant l’aide supplémentaire de quelques personnes djinns, avait réussi à mettre son corps physique dans la quatrième dimension.
Allons ! Me disait-elle, allons ! Allons ! Et moi qui avais attendu instant avec une anxiété infinie, je sortis du lit prestement.
Il est clair et évident qu’en me levant, ainsi aidé, je franchis de fait le mur de la vitesse de la lumière, en restant alors debout près du lit de pénitent et d’anachorète, le corps physique bien plongé dans la quatrième dimension.
Tout gnostique sincère peut certainement faire de même si au moment de commencer à s’endormir, il se concentre intensément sur la Divine Mère Nature particulière, individuelle…
Voici une formule magique très particulière :
« Je crois en Dieu,
je crois en ma Mère Nature,
et je crois en la Magie blanche.
Ma Mère, emmenez-moi avec mon corps.
Amen. »
On récite cette prière des milliards de fois au moment où l’on veut dormir, mais il convient de ne pas oublier ce dicton populaire qui dit : « Aide-toi et le Ciel t’aidera ».
Très légèrement endormi, levez-vous du lit en priant, et ensuite, sautez avec l’intention de flotter dans l’atmosphère environnante, ayez la foi comme un grain de moutarde et vous soulèverez des montagnes.
Si vous n’arrivez pas à flotter, mettez-vous de nouveau au lit et répétez l’expérience.
Beaucoup triomphent immédiatement et d’autres tardent des mois et même des années entières avant de réussir à entrer dans les paradis djinns…
Après cette légère, mais importante digression d’ordre indicatif, continuons notre récit.
Je sortis de ma chambre d’un pas ferme et décidé, traversais un petit patio et me dirigeais vers la rue.
Un groupe de dames très âgées me céda le pas avec beaucoup de déférence et s’inclina révérencieusement devant mon insignifiante personne qui ne vaut rien. Je les remerciais de leur particulière déférence.
Je sortis de la ville, suivi de près par ce groupe de gens djinns ; je me dirigeais vers les montagnes voisines.
Je ressentis comme si je m’étais enfoncé dans un lointain et très ancien passé sublunaire ; je compris que j’avais pénétré dans le cosmos inférieur…
On me soumit à des épreuves de courage, en me faisant passer au-dessus de profonds précipices…
En flottant dans l’ambiance environnant la quatrième verticale, accompagné de Litelantes et de tout le cortège des gens djinns, je traversais l’océan agité et j’arrivais dans un endroit secret de la vieille Europe…
Je pénétrais vaillamment dans un château où je pus contempler avec étonnement un étrange symbole sous lequel se trouvait un crucifix…
Le retour en ma maison fut relativement facile, car c’est une loi de la quatrième dimension que tout retourne à son point de départ original.
Litelantes et moi commentâmes très joyeusement tout ceci, il est clair que nous avions atteint un magnifique triomphe.
Les jours suivants, nous continuâmes ces expériences, nous apprîmes à faire entrer le corps physique dans le cosmos supérieur…
Aujourd’hui, par expérience directe, nous savons qu’avec l’aide de la Divine Mère Kundalini, nous pouvons mettre le corps physique en état de Djinn pour voyager dans le cosmos d’en haut.
Chapitre 9 – L’Onde Dionysiaque
Il est incontestable que Mammon et Dionysos, par leur incompatibilité, aussi bien de contenant que de contenu, ne pourront jamais se concilier.
De façon axiomatique, irréfutable, nous pouvons et même devons définir Mammon par deux mots :
- a) Intellectualisme
- b) Argent (or, richesses).
Il est urgent de définir Dionysos correctement, de manière frappante et définitive de la façon suivante :
- a) Transmutation volontaire de la libido sexuelle
- b) Extase mystique transcendantale.
Il devient opportun de citer maintenant parmi les dates de cette pauvre humanité pygmée, la date et l’heure, le 4 février 1962 entre 2 heures et 3 heures de l’après-midi, où toutes les planètes de notre système solaire se réunirent en un suprême concile cosmique, précisément dans la brillante constellation du Verseau, pour commencer la nouvelle ère dans l’auguste tonnerre de la pensée.
Depuis cette date mémorable et sous le règne d’Uranus, le très vénérable et valeureux Maitre du Verseau, l’Onde dionysiaque, vibre intensément dans toute la nature.
Il n’est pas inutile d’insister, dans le présent chapitre, sur l’idée transcendantale que la planète citée dans les lignes ci-dessus a été, est et sera toujours l’astre brillant qui régit et gouverne avec intelligence les glandes endocrines sexuelles.
Vous comprendrez maintenant par vous-mêmes le motif intrinsèque à l’origine de l’intense vibration dionysiaque à ce moment précis.
Mais il est clair, évident et manifeste que les terriens, dans une écrasante majorité, n’ont pas été à la hauteur des circonstances, ils n’ont pas été capables de se polariser positivement avec une telle Onde…
Il est urgent et indispensable de définir les deux aspects, positif et négatif, de cette vibration cosmique.
Pôle positif dionysiaque : plaisir sexuel subliminal ; transmutation volontaire de l’entité du Semen ; conscience éveillée ; connaissance objective ; intuition superlative ; musique transcendante des Grands Maitres classiques, etc., etc., etc.
Pôle négatif dionysiaque : dégénérescence sexuelle ; infrasexualité de toute sorte, homosexualité, lesbianisme, plaisirs démoniaques des mondes infernaux au moyen de la drogue, des champignons, de l’alcool ; musique infernale comme celle de la nouvelle vague, etc., etc., etc.
Il est urgent de comprendre à fond les processus intimes de ces deux pôles de l’Onde dionysiaque…
Comme exemple vivant de ces deux pôles diamétralement opposés correspondant à l’ondulation mentionnée, il est opportun de citer ici à titre d’illustration deux mouvements révolutionnaires contemporains.
Je veux me référer clairement et sans ambages au « Mouvement Gnostique Chrétien Universel » et aussi à l’envers de la médaille dionysiaque connu sous le nom tristement célèbre de « Mouvement Hippy ».
Incontestablement, les deux antipodes psychologiques mentionnés constituent « per se », une vivante démonstration manifeste de ces deux pôles contraires de la terrible vibration dionysiaque.
En arrivant judicieusement à cette partie du présent chapitre, la nécessité d’une confrontation didactique devient inévitable.
L’ivresse dionysiaque, l’Extase, le Samadhi deviennent absolument indispensables quand il s’agit d’expérimenter ce qu’est la vérité, la réalité. Une telle exaltation est cent pour cent possible par la Technique de la Méditation.
Le psychédélisme est différent, ce terme se traduit ainsi : psyché : âme ; délisme : drogue.
En précisant, nous dirons : le psychédélisme est l’antipode de la méditation ; l’enfer des drogues enracinées à l’intérieur de l’organisme planétaire dans lequel nous vivons ; sous l’épiderme même de l’écorce terrestre.
Les champignons hallucinogènes, les pastilles de L.S.D., la marijuana, etc. intensifient de façon évidente la capacité vibratoire des pouvoirs subjectifs, mais il est visible qu’ils ne pourront jamais provoquer l’éveil de la Conscience.
Les drogues altèrent fondamentalement les gènes sexuels et ceci a déjà été démontré scientifiquement ; la conséquence de telles mutations génétiques négatives est la naissance d’enfants monstrueux.
La méditation et le psychédélisme sont incompatibles, opposés, antagonistes : elles ne pourront jamais se mélanger.
Il est incontestable que ces deux facteurs de l’ivresse dionysiaque signalent et indiquent une rébellion psychologique.
Les Gnostiques et les Hippies se sont lassés du vain intellectualisme de Mammon, ils ont été abrutis par tant de théories, ils sont arrivés à la conclusion que le mental est assez misérable…
Zen ? Gnana-Yoga ? C’est superlatif. Il existe dans notre intérieur, à l’état latent, des facultés de cognition infiniment supérieures au mental par lesquelles nous pouvons expérimenter de façon directe ce qu’est le réel, ce qui n’est pas du temps.
Le Mouvement Hippie préféra l’enfer des drogues ; il sombra indubitablement dans la perversité.
Nous, les Gnostiques, totalement désillusionnés par le stupide intellectualisme de Mammon, nous buvons le vin de la méditation dans la coupe de la parfaite concentration.
Des changements psychologiques radicaux et fondamentaux deviennent urgents quand nous sommes déçus par les friponneries du mental.
Retourner au point de départ original est ce qui est indiqué ; c’est seulement ainsi qu’une transformation radicale est possible.
La sexologie ? Par Dieu et la Vierge Marie ! Ce sujet horrifie les puritains…
Il est écrit en paroles de feu dans les Écritures saintes que le sexe est une pierre de touche et une roche de scandale…
Il devient évident que nous ne sommes les enfants d’aucune théorie, école ou secte.
À l’origine crue de notre existence, nous trouvons uniquement un homme, une femme et un coït…
Nous naissons nus, quelqu’un coupe notre cordon ombilical ; nous pleurons puis nous cherchons le sein maternel…
Vêtements ? Écoles ? Théories ? Érudition ? Argent ? Etc., etc., etc. Tout ceci vient s’ajouter par la suite.
Des croyances de toutes sortes existent partout, néanmoins, l’unique force qui peut nous transformer totalement, de façon intégrale, est celle qui nous a mis sur le tapis de l’existence ; je veux me référer à l’énergie créatrice du premier instant, à la puissance sexuelle.
Le délice amoureux, la jouissance érotique est, en conséquence logique, le bonheur le plus grand…
Il est indispensable de savoir copuler avec sagesse quand on désire sincèrement un changement psychologique définitif.
Les hippies pressentirent tout ceci lorsqu’ils se soulevèrent contre Mammon, mais ils se trompèrent de chemin ; ils ne surent pas s’accorder avec le pôle positif de Dionysos.
Nous, les gnostiques, nous sommes différents, nous savons nous réjouir, il nous plait de transmuter et sublimer la libido. Ce n’est pas un délit.
Le « Mouvement Hippie » marche résolument sur le chemin involutif descendant de l’infrasexualité.
Le « Mouvement Gnostique Chrétien Universel » avance victorieux sur la voie ascendante révolutionnaire du suprasexuel.
Chapitre 10 – Le Feu Sexuel
La transformation sexuelle de l’Ens-Seminis en énergie créatrice est rendue possible quand nous évitons soigneusement le spasme abominable, l’immonde orgasme des fornicateurs.
La bipolarisation de ce type d’énergie cosmique dans l’organisme humain fut analysée depuis les temps les plus reculés dans les Collèges Initiatiques de l’Égypte, du Mexique, du Pérou, de Grèce, de Chaldée, de Rome, de Phénicie, etc., etc., etc.
La montée de l’énergie séminale jusqu’au cerveau se fait grâce à une certaine paire de cordons nerveux qui, en forme de huit, s’enroulent magnifiquement à droite et à gauche de l’épine dorsale.
Nous sommes alors arrivés au Caducée de Mercure, avec les ailes de l’esprit toujours ouvertes.
Les deux cordons nerveux mentionnés ne pourront jamais se trouver sur le chemin du bistouri, car ils sont de nature semi-éthérique et semi-physique.
Ce sont les deux témoins de l’Apocalypse, les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Dieu de la Terre et si quelqu’un désire les endommager, le feu sort de leur bouche et il dévore leurs ennemis.
Sur la terre sacrée des Vedas, ces deux cordons nerveux sont connus sous les noms sanscrits d’Ida et Pingala : le premier est relié à la fosse nasale gauche et le second à celle de droite.
Il est clair que le premier de ces deux Nadis ou canaux est de type lunaire ; il est évident que le second est de nature solaire.
Certains étudiants Gnostiques pourront être un peu surpris que ce soit Ida, de nature froide et lunaire, qui ait ses racines dans le testicule droit.
Le fait que Pingala, de nature strictement solaire, parte réellement du testicule gauche peut sembler insolite et inhabituel à certains disciples de notre Mouvement gnostique.
Mais nous ne devons pas être surpris, car tout, dans la nature, est basé sur la Loi de la Polarité.
Le testicule droit trouve son anti-pôle exact dans la fosse nasale gauche et ceci a été démontré.
Le testicule gauche trouve son antipode parfait dans la fosse nasale droite, et il est évident qu’il doit en être ainsi.
La physiologie ésotérique nous enseigne que chez les femmes, les deux témoins partent des ovaires.
Il est incontestable que chez les femmes, l’ordre de cette paire d’olives du Temple s’intervertit harmonieusement.
De vieilles traditions qui surgissent de la nuit des temps disent que quand les atomes solaires et lunaires du système séminal entrent en contact dans le Triveni, près du coccyx, une troisième force se réveille alors par simple induction électrique ; je veux me référer au feu merveilleux de l’amour.
Il est écrit dans les anciens textes de la sagesse antique que chez les personnes communes et courantes, l’orifice inférieur est hermétiquement fermé ; les vapeurs séminales l’ouvrent pour que le feu sacré de la sexualité pénètre par là.
Le long du canal médullaire se produit un jeu merveilleux de divers canaux qui se pénètrent et s’interpénètrent mutuellement sans se confondre, du fait qu’ils sont placés dans différentes dimensions : souvenons-nous de Sushumna, et d’autres comme le Vajra, le Chitra, le Centralis et le fameux Brahmanadi ; par ce dernier monte le feu du délice sexuel quand nous ne commettons pas le crime de répandre le Semen.
Il est absurde d’insister sur l’idée équivoque selon laquelle le feu de toutes les joies emprunte un chemin de retour jusqu’au coccyx après l’incarnation de l’Être (le Jivatma) dans le cœur de l’homme.
Un mensonge irritant est celui qui affirme lourdement que la flamme divine de l’amour, après avoir réalisé son union avec Paramashiva, se sépare en commençant le voyage de retour par le chemin initial.
Ce retour fatal, cette descente vers le coccyx est possible uniquement lorsque l’Initié répand son Semen ; il tombe alors foudroyé par la terrible foudre de la Justice cosmique.
L’ascension du feu sexuel par le canal médullaire se réalise très lentement selon les mérites du cœur. Les Feux du Cardia contrôlent sagement la dangereuse ascension de la Flamme de l’Amour.
Il est évident que cette flamme érotique n’est pas quelque chose d’automatique ou de mécanique, comme le supposent beaucoup de sincères trompés. Ce feu serpentin s’éveille exclusivement avec le délice sexuel amoureux et vrai.
Jamais la Flamme érotique ne montera par le canal médullaire des couples unis par pure convention personnelle.
L’ascension de la Flamme sainte le long de l’épine dorsale des hommes et des femmes adultères est tout à fait impossible.
Le feu des délices sexuels ne pourra jamais monter dans l’épine dorsale de ceux qui trahissent le Gourou.
Le feu sexuel ne s’élèvera jamais par la moelle des ivrognes, des efféminés, des lesbiennes, des drogués, des assassins, des voleurs, des calomniateurs, des exploiteurs, des envieux, des blasphémateurs, des sacrilèges, etc., etc., etc.
Le feu des plaisirs sexuels ressemble à un serpent de merveilles qui, lorsqu’il s’éveille, émet un son semblable à celui d’une vipère excitée par un bâton.
Le feu sexuel, dont le nom sanscrit est Kundalini, se déroule, s’enroule et monte à l’intérieur de l’aura resplendissante du Mahachoan.
L’ascension de la flamme de joies ardentes le long du canal spinal, de vertèbre en vertèbre, de degré en degré, est en vérité très lente ; elle ne sera jamais instantanée, comme le supposent par erreur certaines personnes qui ne possèdent pas l’information correcte.
Il est inutile de dire en grande pompe et sans beaucoup d’insistance que les trente-trois degrés de la Maçonnerie occulte correspondent ésotériquement aux trente-trois vertèbres spinales.
Quand l’Alchimiste commet le crime de renverser le Vase d’Hermès (je me réfère à l’écoulement du Semen), il perd évidemment des degrés maçonniques, car le feu des enchantements amoureux descend une ou plusieurs vertèbres selon la gravité de la faute.
Il est en général terriblement difficile de récupérer les degrés perdus, mais il est écrit que dans la cathédrale de l’âme, il y a plus de joie pour un seul pécheur repenti, que pour mille justes qui n’ont pas besoin de repentir.
Dans le Magistère de l’amour, nous sommes toujours assistés par les Élohim ; ils nous conseillent et nous aident.
L’Université Adhyatmica des sages examine périodiquement les aspirants qui, après avoir renoncé à Mammon (l’Intellectualisme et les Richesses matérielles), profitent sagement des délices de l’amour dans le lit nuptial.
Dans la moelle et le Semen se trouve la Clé de la Rédemption, et tout ce qui ne passe pas par là, par ce chemin, signifie en fait une perte de temps inutile.
Le feu serpentin (la Kundalini) se trouve enroulé comme un serpent quelconque trois tours et demi à l’intérieur du centre magnétique situé dans l’os coccygien, base de l’épine dorsale.
Quand le serpent sexuel s’éveille et commence son chemin vers l’intérieur et vers le haut, nous passons par six expériences mystiques transcendantes que nous pouvons et devons définir clairement ainsi, par six termes sanscrits :
Ananda : une certaine joie spirituelle ;
Kampan : une hypersensibilité de type électrique et psychique ;
Uttahan : une augmentation progressive de l’autoconscience : le dédoublement astral ; les expériences mystiques transcendantes dans les mondes supérieurs, etc. ;
Ghurni : d’intenses désirs divins ;
Mukta : des états de lassitude, de relâchement des muscles et des nerfs de façon naturelle et spontanée pendant la méditation ;
Nidra : un état de sommeil particulier qui, combiné à une profonde méditation intérieure, se transforme en Samadhi resplendissant (extase).
Il est incontestable que le feu de l’amour nous confère d’infinis pouvoirs transcendants.
La flamme sexuelle est sans doute une vérité Jéhovistique et Vedantine à la fois.
La flamme sexuelle est la Déesse de la parole adorée par les sages, lorsque, éveillée, elle nous confère l’illumination…
La flamme érotique nous confère cette sagesse divine qui n’est pas du mental et qui est au-delà du temps.
C’est elle qui donne également le Mukti de la béatitude finale et la Gnana de la libération.
DIONISIO, Dionisio. En syllabant ce mot magique, ce mantra merveilleux pendant l’acte sexuel paradisiaque, la transmutation volontaire de la libido devient extraordinaire.
Résultats magiques de ce Mantra :
DI – Vibration intensifiée des organes créateurs;
ON – Mouvement intelligent de l’énergie créatrice jusque dans la Conscience;
IS – Cette syllabe mantrique nous rappelle les mystères Isiaques et le nom qui leur correspond : Isis. Il est évident que la voyelle I et la lettre S prolongée comme un sifflement doux et paisible, invoquent le serpent sexuel pour qu’il monte victorieusement par le canal médullaire;
IO – Isolde, l’Androgyne luni-solaire, Osiris-Isis scintille depuis le fond de tous les âges, terriblement divin.
I, avec sa signification cachée, est certainement le Lingam (le Phallus), l’Iod hébreu.
O, est l’éternel féminin, l’utérus (le Yoni), le fameux He de type hébraïque.
- Quand nous entonnons cette dernière syllabe du mot magique pendant la transe sexuelle, la transmutation de la libido devient alors intégrale.
C’est ainsi que le serpent igné de nos pouvoirs magiques s’éveille pour commencer son exode par le canal médullaire.
L’aspect maternel de la flamme sacrée qui monte comme un serpent par la colonne vertébrale est patent et manifeste.
Flamme en forme de serpent ; Divine Flamme sexuelle ; très sacrée Mère Kundalini.
En dehors du corps physique, notre Mère cosmique particulière (car chacun a la sienne) assume toujours la merveilleuse présence d’une Vierge Mère.
Une fois, peu importe la date et l’heure, alors que je me trouvais en dehors de mon corps physique, je rencontrais ma Mère sacrée à l’intérieur d’une précieuse enceinte.
Après les traditionnelles embrassades entre Mère et Fils, elle s’assit face à moi dans un fauteuil confortable, une opportunité dont je profitais pour lui poser des questions qui me semblaient indispensables.
– Mère, est-ce que je vais bien maintenant ?
– Oui, mon fils, tu vas bien.
– Ai-je encore besoin de pratiquer la Magie sexuelle ?
– Oui, tu en as encore besoin.
– Est-il possible que là-bas, dans le monde physique, quelqu’un puisse s’autoréaliser sans avoir besoin de la Magie sexuelle ?
La réponse à cette dernière question fut terrible : « Impossible, mon fils, ce n’est pas possible ».
Je confesse franchement et sans ambages que ces paroles de l’adorable me laissèrent étonné. Je me souvins alors avec une grande douleur des gens si nombreux, de type pseudo-ésotériste et pseudo-occultistes, qui en vérité désirent ardemment la libération finale, mais qui ne connaissent pas le Sahaja Maïthuna, la Magie sexuelle, la clé merveilleuse du Grand Arcane.
Incontestablement, le chemin qui conduit à l’abime est pavé de bonnes intentions.
Chapitre 11 – La Vache Sacrée
Avant la seconde catastrophe Transapalnienne qui modifia fondamentalement l’aspect de la croute terrestre existait un ancien continent qui fut englouti dans les eaux tumultueuses de l’océan Atlantique.
Je veux me référer avec insistance à l’Atlantide, sur laquelle existent partout d’innombrables traditions.
Voyez également les noms étrangers Atlantes ou de langues barbares, comme avaient l’habitude de le dire ces Grecs stupides qui voulurent assassiner Anaxagore quand il osa dire que le Soleil était un peu plus grand que la moitié du Péloponnèse.
Des noms, dis-je, traduits de l’égyptien par les prêtres de Saïs et rendus à leur signification première par le Divin Platon pour être traduits ensuite merveilleusement en langage attique.
Voyez le fil adamantin de la tradition millénaire, depuis ceux-ci jusqu’à Solon et en poursuivant ensuite avec les deux Critias et le Maitre Platon…
Voyez, vous dis-je, les descriptions extraordinaires de botanique, géographie, zoologie, minéralogie, politique, religion, coutumes, etc., des Atlantes.
Voyez, avec des yeux d’aigle rebelle, les allusions voilées aux premiers Rois divins de ce vieux continent antédiluvien, à ceux auxquels le Paganisme méditerranéen même fait tant référence, et les textes sacrés les plus anciens du monde oriental.
Des rois sublimes, dont les notes étonnantes de Diodore de Sicile, qui sont encore à étudier, rendent compte de façon détaillée.
Voyez, enfin, et ceci est le plus intéressant, le sacrifice de la Vache sacrée, caractéristique des brahmanes, des Hébreux, des mahométans, des païens européens et de milliers d’autres peuples.
Il est incontestable que notre très célèbre et indestructible cirque Taurin n’est rien d’autre au fond qu’une survivance ancestrale très ancienne de cette fête du sacrifice Atlante, dont on trouve encore la description dans de nombreux livres archaïques secrets.
Il existe en réalité de nombreuses légendes dans le monde sur les taureaux en liberté du Temple de Neptune, animaux que l’on n’épuisait pas brutalement comme aujourd’hui avec des piques et des épées, mais avec des lassos et autres ingénieux artifices de la Tauromachie classique.
Vaincu alors dans l’arène sacrée, l’animal symbolique était immolé en l’honneur des Dieux saints de l’Atlantide, qui, avec parmi eux Neptune lui-même, avaient involué de l’état solaire primitif, jusqu’à se transformer en personnes de type lunaire.
L’art tauromachique classique est sans aucun doute un art initiatique en relation avec le culte mystérieux de la Vache sacrée…
Voyez : l’arène atlante du Temple de Neptune et l’actuelle, ne sont certainement rien d’autre qu’un zodiaque vivant où, constellé, s’assied l’honorable public.
L’Initiateur ou Hiérophante est le Maitre ; les bandérilléros à pied sont les Compagnons. Les picadors, à leur tour, sont les Apprentis. C’est pour cela que ces derniers vont à cheval, c’est-à-dire avec tout leur jugement au-dessus de leur corps non dompté, qui a coutume de tomber mort pendant l’âpre lutte.
Les compagnons, par le fait de mettre des banderilles ou des harnais, commençaient alors à se sentir supérieurs à la bête sauvage, à l’Égo animal ; c’est-à-dire qu’ils sont déjà, à la façon d’Arjuna de la Bhagavad-Gita, les persécuteurs de l’ennemi secret, tandis que le Maitre, avec la cape de sa hiérarchie, a la domination sur Maya et, empoignant l’épée flamboyante de la volonté, il devient, à la manière du Dieu Krishna de cet antique poème, non pas le persécuteur, mais le matador du Moi, de la bête, de l’horrible monstre mugissant qu’avait vu à Kameloc ou Kamaloka le roi Arthur en personne, chef suprême des insignes Chevaliers de la Table ronde.
Donc, la resplendissante Tauromachie atlante est un Art royal profondément significatif qui nous enseigne au travers de son brillant symbolisme, la dure lutte qui doit nous conduire jusqu’à la dissolution du Moi.
Il est incontestable qu’un certain coup d’œil rétrospectif se reliant à l’ésotérisme taurin peut nous conduire à des découvertes mystiques d’ordre transcendant.
Comme fait d’actualité immédiate, il n’est pas inutile de citer le profond amour que ressent le toréador pour la Vierge ; il est évident qu’il s’en remet totalement à elle avant d’apparaitre dans l’arène, vêtu de son habit de lumière.
Ceci nous rappelle les mystères Isiaques, le terrible sacrifice de la Vache sacrée et les cultes archaïques d’IO, dont les origines remontent solennellement à l’apparition de la vie sur notre planète Terre.
Il est pathétique, clair et défini, que seule IO, Devi Kundalini, la Vache sacrée à cinq pattes, la Mère Divine, possède en vérité ce pouvoir magique Serpentin qui nous permet de réduire en poussière cosmique l’Égo animal, la bête mugissante de l’arène de l’existence.
Les voyelles IO constituent par elles-mêmes le nombre dix de la génération et le rapport de la circonférence au diamètre.
Il est donc évident qu’IO est le nombre PI (Pithar), le formidable mystère masculin-féminin.
IO est aussi la svastika, fohat, ou électricité sexuelle transcendante, représentée par la croix dans le cercle et symbole de la Terre, sujet sur lequel on pourrait écrire un livre entier.
Il est écrit en lettres de feu dans le livre de la vie que ce symbole en forme de coordinateur mathématique a existé dans tous les pays de la Terre depuis la nuit des temps.
Il est absolument nécessaire de nous convertir de toute urgence en Bouviers, c’est-à-dire en sages conducteurs de la Vache sacrée.
La Vénérable Grande Maitresse H.P.B. vit réellement en Inde une authentique vache à cinq pattes ; c’était un véritable caprice de la nature, un miracle immaculé, d’un blanc pur, ineffable…
Don Mario Roso de Luna dit que cette singulière créature avait la cinquième patte sur une côte ; de cette façon, elle chassait les mouches ou se grattait…
Le curieux animal était conduit par un jeune homme de la secte Sadhu ; ce garçon se nourrissait exclusivement du lait de la vache mystérieuse.
Le symbolisme ésotérique, merveilleux et resplendissant de la Vache à cinq pattes ressort de façon évidente et manifeste.
La très vive expression manifeste des cinq dédoublements de notre Divine Mère Kundalini particulière…
Souvenons-nous du signe de l’infini, le huit horizontal est égal à un cinq, ce qui donne, lu littéralement Infini égale Cinq ; c’est-à-dire, l’infini est égal au Pentalphe, à l’ineffable Vache à cinq pattes, à l’étoile à cinq branches ou au pentagone régulier étoilé qui arrêta Méphistophélès quand il accourut à l’évocation magique du Docteur Faust…
Il est indispensable de définir ces cinq aspects pour le bien de tous et de chacun de nos étudiants :
- a) La Kundalini non manifestée.
- b) L’ineffable Isis, la chaste Diane (Sagesse, Amour, Pouvoir).
- c) L’Hécate grecque, la Proserpine égyptienne, la Coatlicue aztèque (la Reine des enfers et de la Mort. Terreur d’amour et de Loi).
- d) La Mère Nature particulière individuelle (celle qui a créé notre corps physique).
- e) La Magicienne élémentale instinctive (celle qui est à l’origine de nos instincts).
Le Bouvier, le conducteur de la Vache sacrée, peut et doit travailler dans le Magistère de ces cinq pouvoirs du Pentalphe.
Je déclare solennellement et en insistant ce qui suit : moi, je travaille directement avec les cinq pouvoirs de la Vache sacrée.
Illustrer, éclairer, enseigner le Pentalphe est un devoir, mais je préfère le faire avec des récits vécus :
Premier Récit
On dit qu’entre le sublime et le ridicule, il n’y a qu’un pas, et ceci est un axiome.
Souvenez-vous pendant un instant des Bacchantes en période de fureur orgiaque.
Des beautés féminines polarisées positivement par l’Onde dionysiaque, des nymphes des bois et des montagnes, poursuivies par des silènes lascifs…
Voyez maintenant les ménades ridicules, polarisées négativement par l’Onde de Dionysos…
Des danseuses effrénées dans la fureur de leur folie sacrée. Des femmes « hippies » de la Grèce antique…
Des prostituées féminines excitées par les drogues, en pleine ivresse dionysiaque… Les sacrifices humains et animaux les rendaient encore plus dangereuses…
Ce sont les ménades luxurieuses qui furent responsables de la mort d’Orphée, et la lyre merveilleuse tomba en morceaux sur le sol du Temple…
Une fois, je racontais à des amis des épisodes comiques en relation avec un passé bohémien…
Évidemment ni le fruit fermenté de la Vigne ni les Bacchantes au comble de leur fureur orgiaque ne pouvaient faire défaut dans un tel comique…
Des scènes ridicules de ces temps passés, où je marchais dans ce monde du Kali-Yuga en tant que Bodhisattva tombé…
Mais il existe des moments stellaires de l’humanité. Un aide-mémoire cosmique doit être en vérité très nécessaire…
En dehors de mon véhicule physique, en corps astral, sous la zone tridimensionnelle d’Euclide, je dus entrer dans le monde souterrain…
Ce qui arriva ensuite fut au plus haut point effrayant ; ce que je vis là, dans l’horrible région submergée, fut la même chose que ce que virent auparavant les Hoffmann, Edgar Poe, Blavatsky, Bulwer-Litton de tous les temps ; la même chose que ce que nous a dépeint Espronceda avec ses chœurs démoniaques, avec les angoisses du poète ; avec les voix dissonantes de ceux qui quittent sans but le bateau de la vie, des fous qui se fient au vent des passions et de la mer ténébreuse du doute dans le bien-agir ; de ceux qui, fatals, se marient avec le destin ; des orgueilleux qui veulent construire des tours de Babel de sottes ambitions ; de ceux qui mentent ; de ceux qui combattent pour des gloires mondaines, de ceux qui s’embourbent dans les plaisirs de l’orgie, de ceux qui convoitent l’or, des oisifs qui détestent le travail fécond et créateur, des malins, des hypocrites et autres victimes du Protée de l’égoïsme, enfin…
Apparurent des griffes, des dents, des cornes, des trompes, des dards, des mâchoires, des queues, des ailes coupées, des anneaux lacérants qui menaçaient de m’anéantir comme un misérable ver de terre…
En même temps parvinrent à mes oreilles magiques beaucoup de sons irritants ; des cris, hurlements, sifflements, hennissements, grincements, beuglements, croassements, miaulements, aboiements, mugissements, ronflements et des coassements.
Je me trouvais plongé dans la boue de tant de misère ; l’angoisse s’empara de moi ; j’attendais anxieusement un baume pour soigner mon cœur endolori…
Non, les élucubrations de ces grands voyants de l’astral qui s’appelèrent Alchimistes, Kabbalistes, Occultistes, Ésotéristes, Yogis, Gnostiques ou simplement poètes, n’étaient pas vaines.
Soudain, quelque chose d’insolite se passe au-delà des eaux fangeuses de l’Achéron ; l’horrible porte qui donne accès à la Demeure de Pluton tourne sur ses gonds d’acier…
Très ému, je tressaille, pressentant que quelque chose de terrible est arrivé. Je ne me trompe pas : je la vois, c’est elle, la non manifestée Kundalini ; elle a traversé le seuil où demeurent les âmes perdues…
Madone magnifique, excellente, extraordinaire et terriblement divine ; elle s’approche de moi d’un pas majestueux, je ne sais que faire, je suis confondu ; je ressens à la fois de la crainte et de l’amour…
Rappel cosmique ? Reproche ? L’adorable parle avec une voix paradisiaque, me bénit, et poursuit son chemin comme si elle allait vers les effrayantes murailles de la cité de Dité.
Au fond de ma conscience, je sentis à ce moment-là, comme si elle voulait aussi aider les autres qui habitent la cité des douleurs, où nous ne pouvons entrer sans une juste indignation…
On raconte que Dante, en regardant depuis la haute tour de l’ardent sommet, vit apparaitre à l’improviste les trois furies infernales qui, dit-on, avaient des attitudes et des membres féminins…
Je me souvins de tout ceci instantanément, en aucune façon je ne voulais, moi, misérable mortel de la boue de la Terre, me convertir en un habitant de plus de la cité des douleurs.
Heureusement, j’eus la grande joie de pouvoir sortir des entrailles de l’Averne pour apparaitre à la lumière du Soleil…
Un autre jour : de bon matin, quelqu’un frappe à ma porte ; c’est un vieux professeur de l’enseignement secondaire…
Ce brave homme m’invite à une fête de remise de diplôme : sa fille a terminé ses études avec un succès total…
Impossible de décliner son invitation ! C’est un ami et je lui dois certains services. En aucune façon, je ne suis disposé à le décevoir…
Après d’inévitables arrangements personnels, Litelantes et mon insignifiante personne qui ne vaut rien, nous sortons de la maison pour atteindre la demeure du professeur.
De nombreuses personnes élégamment vêtues nous reçurent très cordialement dans le manoir royal…
Une délicieuse musique résonnait dans la maison, des gens joyeux allaient et venaient, par ici et par là ; des couples ravis dansaient sur le tapis moelleux.
Plusieurs fois, mon magnifique amphitryon vint vers nous avec l’intention de nous offrir du vin fermenté…
Je vis plusieurs fois de près les coupes resplendissantes de fin baccara, mais je rejetais énergiquement Bacchus et ses orgies. Je me trouvais avec le cœur affligé… mon hôte prit un air caustique, incisif, et même un peu blessant.
Il se convertit incontestablement en mon pire ennemi, en supposant par erreur que je faisais un affront à sa fête…
Plus tard, il propagea contre moi diverses fausses nouvelles diffamantes ; il lança contre mon insignifiante personne tout le venin de ses critiques…
Non content de tout cela, il en appela à la calomnie publique en m’accusant devant les tribunaux de supposés délits que j’ignore encore…
L’individu en question mourut un peu plus tard dans un malheureux accident de voiture.
Aujourd’hui, je pense que dans ce festin, je me suis certainement conduit comme un rustre, en manquant de diplomatie.
Il y a des invités, dans tous les salons du monde qui savent jouer avec le diable, ils passent la nuit entière, une coupe à la main et se défendent merveilleusement.
Ils font semblant de boire, chaque fois qu’il y a un nouveau toast, mais en réalité, ils ne boivent pas, ils se moquent du démon de l’alcool…
Second Récit
Nous ferons maintenant un nouveau récit très singulier dans lequel nous ne parlerons ni de festins merveilleux ni de banquets d’Héliogabale…
« Quelle vie reposante
celle de celui qui fuit l’agitation mondaine
et suit la voie cachée
par où sont allés le peu de sages
qui ont existé dans le monde !
Il n’est pas troublé dans sa poitrine
par l’état des grands superbes
ni n’admire le toit doré fabriqué
par le sage maure, nourri de jaspes !… »
Vénus chasseresse descendant des hautes cimes avec l’intention d’aider son fils Énée, le héros troyen qui a débarqué sur la terre de Libye, m’apporte des souvenirs insolites…
Isis, Adonia, Tonantzin (le second aspect de ma Divine Mère Kundalini), vint vers moi, plus rapide que le vent du Levant…
Elle n’avait pas à proprement parler le visage d’un mortel, elle avait une beauté impossible à décrire avec des mots, elle semblait être la sœur d’Apollon-Phoebus…
Je me retrouvais dans ses bras immaculés et très aimants ; l’adorable ressemblait à une vierge de douleurs comme celle de l’Évangile biblique christique…
J’avais faim et elle me donna à manger, j’avais soif et elle me donna à boire, j’étais malade et elle me soigna. Impossible d’oublier ses paroles : « Mon fils, sans moi, à l’heure de ta mort, tu serais complètement orphelin ».
Puis, elle continua en disant : « Sans moi, tu serais totalement seul au monde. Que serait ta vie sans moi ? »
Je répétais ensuite : « Sans toi, ma Mère, je serais certainement orphelin. Je reconnais pleinement que sans ta présence, à l’heure de la mort, je me trouverais réellement seul ».
La vie devient un désert lorsqu’on est mort à soi-même : sans l’aide de notre Divine Mère Kundalini dans toute la présence de notre Être, nous nous retrouverions alors intérieurement orphelins…
Ô Mère adorable !, tu as manifesté le Prana, l’électricité, la force, la cohésion et la gravitation de cet Univers.
Tu es la Divine Énergie Cosmique occulte dans les profondeurs inconnues de chaque créature.
Ô Maha Sarasvati ! Ô Maha Lakshmi ! Tu es l’Épouse ineffable de Shiva (l’Esprit-Saint).
Troisième Récit
La légende de la Vache Céleste, dont le lait est ambroisie, vie et immortalité, n’est rien sans un solide fondement, et nous les Adeptes, comme le Divin Gautama ou Bouddha conducteur de la vache, nous travaillons très sérieusement avec le Magistère des cinq aspects de Devi Kundalini.
Il nous plait infiniment, à nous les Gnostiques, de nous nourrir avec les pommes d’Or et de Freyja, qui donnent l’immortalité aux Dieux…
Nous buvons avec bonheur la liqueur du Soma ou manne biblique, avec laquelle nous nous sentons réconfortés et vigoureux comme dans les meilleurs moments de notre jeunesse florissante…
Un certain évènement cosmique transcendant me revient en mémoire au moment où j’écris ces lignes.
Il arriva, il y a déjà un certain nombre d’années, qu’une nuit de pleine lune, je fus transporté dans un extraordinaire monastère de la Fraternité blanche universelle…
Comme je me sentis heureux dans la maison de l’amour ! Il n’y a certainement pas de plus grand plaisir que de se sentir l’âme généreuse. Dans ces moments, le temps n’existe pas et le passé et le futur fraternisent dans un éternel maintenant.
En traversant des pièces et des galeries royales, à la suite de mes amis, nous arrivons à un patio très frais, où se trouve une miniature des lions de l’Alhambra.
Patio enchanteur où murmuraient, parmi des fleurs jamais vues ni connues, diverses sources d’eau jaillissante, comme celles de la Divine fontaine Castalie…
Mais, le plus important brillait au centre du patio et c’est avec une crainte mystique de pénitent et d’anachorète que je le contemplais…
Je me réfère ici avec insistance à la Pierre de Vérité. Celle-ci avait alors une forme humaine divinisée…
Prodige sexuel de la bénie déesse Mère Mort ; merveille funéraire, spectrale…
Troisième aspect de ma Divine Mère Kundalini ; vivante sculpture de pierre ; terrible représentation qui effraie tellement les mortels…
Je confesse sans ambages devant les Dieux et les hommes que j’embrassais la terrible déesse Mort en pleine ivresse dionysiaque…
Il était indispensable de me réconcilier avec la Loi, ainsi que me l’avaient dit les Frères de l’Ordre de Saint-Jean, les Vénérables qui avaient déjà réalisé le Mystère hyperboréen en eux-mêmes…
Après la fin de ce festival cosmique, je dus me réunir alors avec quelques Dames et Chevaliers du Saint-Graal dans le réfectoire du Monastère…
Avec beaucoup de secret et un grand enthousiasme, tous les frères ont commenté pendant le repas l’évènement extraordinaire…
Incontestablement, les Pierres animées qui dans l’antique Arcadie modifièrent radicalement la façon de penser du sage Pausanias peuvent être classées en deux catégories, les Ophites et les Sidérites, la Pierre-Serpent et la Pierre-Étoile.
Eusèbe, en particulier, ne se séparait jamais de ses Ophites, qu’il portait sur la poitrine, et il en recevait des oracles proférés par une petite voix qui semblait appartenir à un sylphe léger…
Arnobio raconte que chaque fois qu’il rencontrait une pierre de cette sorte, il ne manquait jamais de lui adresser une question à laquelle celle-ci répondait d’une petite voix claire et aigüe…
Hécate, Proserpine, Coatlicue, en vivante pierre animée, il me sembla qu’elle avait surgi d’un Champ de la Mort ou de quelque tombe de Karnak.
Quatrième Récit
Ce que la plupart des gens connaissent actuellement du Chamanisme est très peu de choses, et même ce peu a été falsifié, de même que le reste des religions non chrétiennes.
On l’appelle habituellement le paganisme de la Mongolie, sans aucune raison, car c’est une des plus anciennes religions de l’Inde, à savoir : le culte de l’esprit, la croyance en l’immortalité des âmes et que celles-ci, au-delà de la mort, continuent à présenter les mêmes caractéristiques que celles des hommes qu’elles animèrent ici sur Terre, bien que leurs corps aient perdu par la mort leur forme objective, lorsque l’homme a changé sa forme physique en spirituelle.
Cette croyance, dans sa forme actuelle, est un rejeton de la Théurgie primitive et une fusion pratique du monde visible avec l’invisible.
Quand un étranger naturalisé dans le pays désire entrer en communication avec ses frères invisibles, il doit assimiler leur nature, c’est-à-dire qu’il doit rencontrer ces êtres en parcourant la moitié du chemin qui le sépare d’eux, et enrichi alors par eux d’une abondante provision d’essence spirituelle, il les dote à leur tour d’une partie de sa nature physique, pour les mettre de cette façon en condition de pouvoir se montrer parfois sous forme semi-objective, ce qui leur fait défaut ordinairement.
Un semblable processus est un changement temporel de nature, appelé communément Théurgie.
Les gens vulgaires appellent les Chamanes des sorciers, parce qu’on dit qu’ils évoquent les esprits des morts, afin d’exercer la Nécromancie, mais le vrai Chamanisme ne peut pas être jugé selon ses ramifications dégénérées de Sibérie, de la même façon que la religion de Gautama-Bouddha ne peut pas être confondue avec le fétichisme de quelques-uns qui se disent ses disciples au Siam et en Birmanie.
Il est incontestable que les invocations théurgiques deviennent plus sensibles et efficaces lorsque l’on opère magiquement avec le corps physique totalement plongé dans la quatrième dimension.
Si l’on parcourt vers l’intérieur et vers le haut la moitié du chemin qui nous sépare des êtres aimés, nous pouvons rencontrer nos morts bienaimés face à face, cela sera évidemment plus facile si nous faisons la totalité du chemin.
Avec le corps physique plongé dans la quatrième coordonnée, nous pouvons comme Jamblique invoquer les Dieux saints et nous entretenir avec eux personnellement.
Mais il est clair que nous avons de toute urgence besoin d’un point d’appui, d’un levier qui nous permette réellement de sauter avec le corps physique et tout dans la quatrième dimension.
Il convient de citer ici dans ce paragraphe la fameuse phrase d’Archimède : « Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai l’Univers ».
Déjà dans le huitième chapitre de ce livre, nous avons parlé avec beaucoup d’insistance sur l’agent magique des États de Djinns, je veux me référer clairement au quatrième aspect de Devi Kundalini (c’est le point d’appui pour la quatrième verticale).
Au moment où j’écris ces lignes, certains souvenirs me reviennent à l’esprit, de magnifiques invocations divines…
Il arriva qu’une nuit d’automne, je résolus de boire le vin de la méditation dans la coupe de la parfaite concentration.
Le sujet de ma méditation fut ma Mère Nature particulière, le quatrième aspect du serpent igné de nos pouvoirs magiques.
Prier est converser avec Dieu et je parlais avec l’adorable, en la suppliant mentalement de faire monter mon corps physique au paradis terrestre (la quatrième dimension).
Ce qui arriva ensuite dans la nuit du mystère fut surprenant : assisté par l’ineffable, je me levais du lit…
Quand j’abandonnais ma demeure et sortis dans la rue, je pus me rendre compte que mon corps physique avait pénétré dans la quatrième dimension…
Elle me transporta dans les forêts les plus profondes de l’Éden où les rivières d’eau de vie pure charrient du lait et du miel…
Ô Vierge dame des cimes boisées ! Tout se tait devant toi ; l’Ibère inculte, le Gaulois qui, bien que mourant, reste sévère et le Sicambre féroce qui, rendant les armes à la fin, humilié, te respecte.
Mon adorable Madonna, par les Dieux qui gouvernent les mortels du haut du Ciel, j’implore toujours ton aide…
Le visage de ma Mère Nature était d’une beauté paradisiaque impossible à décrire avec des paroles humaines…
Sa chevelure semblait une cascade d’or tombant délicieusement sur ses épaules d’albâtre…
Son corps était comme celui de la Vénus mythologique, ses mains avec des doigts coniques très beaux et pleins de pierres précieuses, avaient la forme christique…
Je conversais avec l’adorable dans le bois et elle me dit des choses que les êtres terrestres ne peuvent pas comprendre…
Sublime, ma Mère resplendissait dans le monde éthérique, la quatrième verticale, la quatrième dimension…
Alors, si rien n’est un réconfort pour le cœur souffrant, ni les marbres de Phrygie, ni la pourpre resplendissante, il vaut mieux se réfugier contre le sein délicieux de sa Divine Mère Nature particulière, individuelle…
Elle est l’auteure de nos jours, le véritable artisan de notre corps physique…
Ce fut elle qui, dans le laboratoire humain, réunit l’ovule et le spermatozoïde afin que surgisse la vie…
Elle, la créatrice de la cellule germinale avec ses quarante-huit chromosomes…
Sans elle, les cellules de l’embryon ne se seraient pas multipliées, les organes ne se seraient pas formés…
Bien que la souffrance fasse plier ton âme, tiens bon, ô Disciple !, et livre-toi humblement à ta Mère Nature…
Cinquième Récit
« Je veux voir aux confins de la terrestre demeure, Océan et Téthys, à qui nous devons l’existence. »
Les amours de Jupiter et de la Vierge IO, qui fut transformée en Génisse céleste ou Vache sacrée des Orientaux, pour échapper ainsi à la fureur de Junon, est quelque chose qui a une signification très profonde…
De là, alors, le premier Jupiter de la Théogonie grecque. Père de tous les Dieux, Maitre de l’Univers et frère d’Uranus ou Uranas, c’est-à-dire, le feu et l’eau primitifs ; mais on sait, selon les classiques que dans le Panthéon grec figurent près de trois-cents Jupiter.
Dans son autre aspect de Jove ou Iod-Hévé, il est le Jéhovah Mâle-Femelle, l’androgyne collectif ou Élohim des livres Mosaïques. L’Adam-Kadmon des Kabbalistes, l’IA-Cho ou Inacho d’Anatolie, qui est aussi Dionysos, dont l’onde vibratoire est devenue très intense depuis l’entrée du Soleil dans la brillante constellation du Verseau…
Jamais le Grand Kabire Jésus n’a rendu un culte à l’anthropomorphique Jéhovah des foules juives…
À la Loi du Talion : « Œil pour œil, dent pour dent » du Jéhovah vengeur a fait suite la Loi de l’amour : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».
Si nous examinions avec un enthousiasme mystique les Écritures saintes, nous pourrions mettre clairement en évidence le fait clair et manifeste que l’anthropomorphique Jéhovah hébraïque ne figure dans aucun des quatre évangiles.
RAMIO, Marie, la Divine Mère Kundalini, a toujours accompagné l’adorable et nous la voyons là, sur le Calvaire au pied de la croix…
« Mon Père pardonne leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font », s’exclame le Divin Rabbi de Galilée depuis les cimes majestueuses du Calvaire.
Incontestablement, le béni Seigneur de Perfection adore son Père qui est en secret et sa Divine Mère Kundalini.
En d’autres mots, nous dirons : le Grand Kabire Jésus aime profondément Iod-Hévé, le Divin Mâle-Femelle intérieur.
Iod est certainement la Monade particulière individuelle de chacun ; le Shiva Hindou ; L’Archihiérophante et l’Archimage ; le premier né de la création ; la Toison d’Or, le trésor dont nous devons nous approcher après avoir vaincu le Dragon des ténèbres…
Hévé est le dédoublement de Iod, la Divine Épouse de Shiva ; notre Mère Kundalini individuelle ; la Vache sacrée à cinq pattes, le Mystère ésotérique du Pentalphe.
Jupiter et sa vache IO (iiiiii ooooo) coïncident exactement avec Iod-Hévé, le Couple divin intérieur de chaque créature.
Nous avons étudié quatre aspects de la Vache sacrée IO ; continuons maintenant avec le Cinquième Mystère…
Il existe dans le chemin ésotérique des intervalles cosmiques transcendants et transcendantaux.
Après être entré dans le temple des deux fois nés, je dus passer par l’un d’entre eux…
Je veux me référer avec insistance à un arrêt sexuel, à une période d’abstention qui dura plusieurs années.
Pendant cet intérim, je me consacrais avec une exclusivité absolue à la méditation intérieure profonde…
Objectif : dissoudre le Moi psychologique, le Moi-même, le Soi-même, lequel est certainement un nœud dans l’énergie cosmique, un agrégat que nous devons réduire en poussière cosmique.
Comprendre totalement chacun de mes défauts me parut fondamental, mais je voulus aller un peu plus loin sur le chemin de la méditation.
La compréhension n’est pas tout. Nous avons besoin de toute urgence de saisir la signification profonde de ce que nous avons compris.
Tout dévot du chemin royal peut s’être offert le luxe de comprendre un défaut psychologique dans tous les territoires du mental, sans que pour cela il ait réussi à appréhender sa signification profonde.
En essayant de comprendre mes propres défauts, je résolus de me convertir en ennemi de moi-même.
Chaque défaut fut étudié séparément et par ordre ; je ne commis jamais l’erreur de vouloir chasser dix lièvres à la fois, car en aucune façon je ne voulais m’exposer à un échec.
La méditation se faisait exhaustive, elle devenait chaque fois plus profonde et quand je me sentais défaillir, je laissais mon mental tranquille et silencieux comme dans l’attente d’une révélation ; dans ces instants venait la vérité, je captais cela qui n’est pas du temps, la profonde signification du défaut intégralement compris.
Ensuite, je priais, je suppliais, je demandais avec véhémence à ma Divine Mère Kundalini d’éliminer de mon mental l’agrégat psychique, le défaut psychologique en question.
Ainsi, peu à peu, avec cette didactique, ce Modus Operandi, je réussis pendant cette pause sexuelle à éliminer environ cinquante pour cent de ces éléments subjectifs infrahumains que nous avons à l’intérieur de nous-mêmes et qui constituent l’Égo, le Moi.
Mais il est évident que dans la vie, tout a une limite. Il y a échelles et échelles, degrés et degrés.
Ce travail devint terriblement difficile lorsque je dus affronter les éléments infrahumains les plus anciens.
Incontestablement, ma Mère Divine avait besoin d’armes supérieures elle m’accorda la lance d’Éros, le merveilleux emblème de la sexualité transcendante, mais je me trouvais dans une pause. Que faire ?
Cependant, un désir cosmique m’était parvenu et un impératif catégorique exigeait que je descende encore une fois dans la Forge ardente de Vulcain (le Sexe), mais je n’avais pas compris.
J’avais été transporté sur les montagnes du mystère, j’avais vu les forces terribles du grand Arcane en action.
Je luttais en vain contre l’impératif catégorique des ondes dionysiaques ; elles étaient certainement épouvantablement divines, omnipotentes…
Ces pouvoirs surnaturels ressemblaient à une hécatombe apocalyptique, je sentis que de telles forces auraient pu faire éclater la Terre en morceaux.
Lorsque je voulus chercher, m’informer, enquêter sur l’origine de ces forces et pouvoirs sexuels, je me trouvais face à face avec la Magicienne élémentale, avec ma Divine Mère Kundalini sous son Cinquième aspect.
Elle m’est certainement apparue très belle, de la taille d’un gnome ou d’un pygmée, très petite…
Elle était vêtue d’une tunique blanche et d’une grande cape noire qui trainait sur le sol, sa tête était couverte d’une coiffe magique très particulière.
Près d’une des deux colonnes symboliques de la Maçonnerie occulte, l’adorable m’avait ordonné de descendre de nouveau dans la Neuvième sphère (le Sexe).
J’avais cru malheureusement qu’il s’agissait d’une épreuve, et c’est pourquoi je continuais à désobéir ; j’avais certainement l’esprit lent, et cela me vexait.
Après un certain temps de luttes mortelles contre un agrégat psychique très infrahumain qui ne voulait pas disparaitre, je dus faire appel à la lance de Longinus.
Il ne me restait pas d’autre solution. Je fis appel à l’électricité sexuelle transcendante ; je suppliais ma Divine Mère Kundalini pendant l’accouplement métaphysique ; je la priais anxieusement d’empoigner la lance d’Éros.
Le résultat fut extraordinaire. Ma Mère sacrée, alors armée de la sainte Pique, de l’Haste divine, avec le pouvoir électro-sexuel, put réduire en poussière cosmique le monstre horripilant, l’agrégat psychique que j’avais tenté en vain de dissoudre loin de l’union chimique.
C’est ainsi que j’abandonnais ma pause sexuelle et que je retournais à la Forge des Cyclopes. En travaillant avec l’Haste sainte, je réussis à réduire en poussière cosmique tous les éléments infrahumains qui constituent le Moi.
Le Cinquième aspect de Devi Kundalini nous donne la puissance sexuelle, la force naturelle instinctive, etc.
Première Montagne – L’Initiation
Chapitre 12 – L’Église Gnostique
Ceux qui sont déjà passés sur l’autre rive savent bien ce que sont les rigoureuses ordalies de l’Initiation…
Ce n’est pas un délit de se séparer du monstre aux mille visages (l’humanité), afin de l’aider efficacement.
À l’âge de trente ans, je fus soumis à de terribles et terrifiantes épreuves… Ce que je vis alors, ce qui m’arriva, vaut bien la peine d’être raconté.
Lorsque, la nuit du mystère, je sentis près de moi le hurlement de l’ouragan. Alors, je compris…
Je me trouvais si seul, cette nuit-là, et cependant, où que je me trouve, ici, là ou là-bas, très vite, je me vis entouré par une foule, sans savoir comment les gens arrivaient vers moi, et ensuite…
De nouveau seul, l’ouragan se mit à hurler, je compris alors ce que le vent emportait. Aujourd’hui je parle, parce que…
« Quelle rumeur
au loin sonne
et a brisé le silence
dans la nuit noire et sereine. »
« Est-ce du cheval la course rapide,
tendu dans une échappée volante,
ou l’âpre rugissement de la lutte affamée,
ou cette fois le sifflement de l’Aquilon,
ou l’écho rauque d’un lointain tonnerre
qui résonne dans les profondes cavernes,
ou la mer qui annonce de son sein gonflé,
un nouveau Luzbel, sur le trône de son Dieu ? »
Car tous ces spectres de la nuit du mystère ont été vus aussi par le poète qui chanta ainsi :
« Un épais brouillard
couvre le Ciel
et se peuple,
d’esprits errants et vaporeux,
qui croisent le vent,
ici et là,
et innombrables,
et ils prennent ici,
et tournent là-bas,
puis se joignent,
et s’éloignent,
maintenant se cachent,
maintenant apparaissent,
ils errent, ils volent. »
« Un essaim de vains fantasmes
aux formes diverses et aux couleurs variées
erre en chevauchant des chèvres,
des serpents, des corbeaux,
et des manches à balai,
avec une sourde rumeur… »
« Ils passent, fuient,
tournent, croissent,
diminuent,
s’évaporent,
se colorent,
et parmi les ombres,
et les reflets,
proches et lointains,
maintenant se perdent ;
puis ils m’évitent,
avec crainte ;
maintenant ils s’agitent,
avec fureur,
dans une danse aérienne fantastique,
autour de moi. »
Au milieu de tous ces cris, hurlements, sifflements, hennissements, grincements, beuglements, croassements, miaulements, aboiements, mugissements, ronflements et coassements, il continue à entendre, le voyant poète, en nous parlant avec des mots qui sont des coups de pinceau livides et phosphorescents du Greco dans des apparitions extraordinaires comme celles des Caprices de Goya.
De toutes parts, des boucliers avec des lions rampants, des coquilles Saint-Jacques, des maures décapités, des fleurs de lys et des truites, partout, des palais, de grandes bâtisses en ruines, plus misérables les unes que les autres.
Je dus plusieurs fois affronter vaillamment les Puissances noires dont parle l’apôtre Paul de Tarse dans le deuxième chapitre de l’Épitre aux Éphésiens.
L’adversaire sans aucun doute le plus dangereux de cette nuit-là avait le titre fatal d’Anagarika. Je me réfère ici avec insistance au démon Cherenzi.
Cette répugnante créature ténébreuse avait enseigné au monde le Tantrisme noir (la Magie sexuelle avec éjaculation séminale).
Le résultat apparaissait au premier coup d’œil : une queue diabolique développée et des cornes horripilantes.
Ce tantrique de la main gauche se trouva en ma présence, accompagné de deux autres démons.
Il semblait très satisfait de son Abominable Organe Kundartisseur, la terrible et satanique queue de sorcier, le feu sexuel projeté du coccyx vers les enfers atomiques de l’homme : conséquence et corolaire du tantrisme noir.
À brule-pourpoint, comme on dit par ici, je lui décochais la question suivante : « Tu me connais donc ? »
Réponse : « Oui ! Je t’ai vu un soir dans la ville de Bacata alors que je donnais une conférence ».
Ce qui arriva ensuite ne fut pas des plus agréables. Cet Anagarika m’avait reconnu et, furieux, lançait du feu par ses yeux et sa queue… Il voulut me blesser violemment. Je me défendis avec les meilleures conjurations de la Haute-Magie et finalement, il prit la fuite avec ses deux acolytes…
Solitaire, je continuais mon chemin dans la nuit du mystère. L’ouragan hurlait…
Au plus profond de ma conscience, j’avais l’étrange sensation de faire mes adieux à tout et à tous…
Haletant, épuisé, après avoir lutté plusieurs fois contre la tyrannie du prince des puissances de l’air, qui est l’esprit qui règne maintenant sur les fils de l’infidélité, j’entrais dans l’Église gnostique.
Un Temple de marbre lumineux, qu’il ressemblait plutôt à du cristal, du fait de ses rares transparences.
La terrasse de cette Église transcendée dominait, invaincue, comme une acropole glorieuse, l’entourage solennel d’une pinède sacrée…
De là, le firmament resplendissant et constellé d’étoiles pouvait être contemplé comme autrefois dans les Temples atlantes, ces Temples aujourd’hui enfouis, chantés avec nostalgie par l’extraordinaire poésie de Maeterlink, d’où Asura-Maya, l’astronome disciple de Narada, les premières observations pour découvrir les cycles chronologiques de milliards d’années, il enseigna ensuite ses découvertes à ses chers élèves à la lumière blafarde de la Lune, ainsi que le pratiquent aujourd’hui ses pieux successeurs.
J’entrais lentement en marchant très doucement et dans une attitude déférente dans le lieu saint.
Mais, quelque chose me surprend. Je vois un personnage qui, en traversant mon chemin, me barre la route. Une autre bataille ? Je me prépare à me défendre, mais le personnage sourit doucement et s’exclame d’une voix paradisiaque :
– À moi, tu ne me fais pas peur, je te connais très bien !
Ah ! Je le reconnais enfin… c’est mon Gourou Adolphe, que j’ai toujours appelé par son diminutif Adolfito. Par Dieu et Sainte-Marie ! Mais qu’étais-je en train de faire ?
– Maitre, pardonne-moi ! Je ne t’avais pas reconnu…
Mon Gourou me conduit en me tenant la main vers l’intérieur de l’Église gnostique…
Le Mahatma s’assied et m’invite ensuite à m’assoir à côté de lui : impossible de décliner une si splendide invitation.
Le dialogue qui suivit entre Maitre et Disciple fut sans aucun doute extraordinaire.
– Ici, dans l’Église gnostique, dit solennellement l’Hiérophante, vous pouvez seulement être mariés avec une seule femme, pas avec deux.
Toi, dans le passé, tu as donné de vaines espérances à une certaine dame X, qui pour cette raison, et malgré le temps et la distance, continue toujours à t’attendre.
Il est clair qu’inconsciemment, tu lui as fait beaucoup de mal, mais elle, en t’attendant, vit en ville dans la misère la plus complète.
Cette dame ferait mieux de retourner au sein de sa famille à la campagne et ainsi, de toute évidence, ses problèmes économiques seraient résolus.
Étonné et perplexe en entendant de telles paroles, j’embrassais mon Gourou, en le remerciant infiniment de ses conseils.
– Maitre, lui dis-je, que pourriez-vous me dire sur mon épouse Litelantes ?
– Elle oui, elle te sert pour la Magie sexuelle (Sahaja Maïthuna), avec cette dame-adepte vous pouvez travailler dans la Neuvième Sphère (le Sexe).
– Ô Gourou ; ce que je désire le plus ardemment est l’Éveil de la Kundalini et l’union avec l’Intime, coute que coute…
– Mais qu’as-tu dit, ô disciple ? Coute que coute ?
– Oui, Maitre, je l’ai dit…
– Cette nuit, ici, nous avons payé quelqu’un et ensuite nous lui avons confié la tâche de t’aider à éveiller la Kundalini.
– Tu as passé l’épreuve Diréné » s’exclama le Hiérophante, et en posant sur ma tête un turban d’une blancheur immaculée avec un bouton en or sur le devant, il dit : Allons vers l’autel…
Je me levais rapidement et avançais avec mon saint Gourou vers l’Autel sacré…
Je me souviens encore de l’instant solennel où, agenouillé devant l’autel sacré, je dus prêter solennellement serment…
« Coute que coute ! » cria mon Maitre à voix haute, et cette phrase, en vibrant intensément, se répéta ensuite de sphère en sphère…
Je couvris alors mon plexus solaire de la main gauche et j’étendis la main droite sur le Saint-Graal en disant : je le jure !
Terrible serment !…
D’authentiques légendes de Castille, comme celle d’Alphonse VII arrachant des mains des Maures d’Alméria la fameuse écuelle ou Graal, ou mieux, la coupe, taillée dans une énorme émeraude et qui fut utilisée, dit-on, par le Grand Kabire Jésus pour la Dernière cène, cette coupe est terriblement divine.
Jurer devant la sainte Coupe ?
D’anciennes légendes disent que Joseph d’Arimathie recueillit dans cette coupe au pied de la croix sur la colline du Calvaire le sang béni jaillissant de la blessure de l’Adorable…
Une semblable coupe fut auparavant offerte par la reine de Saba à Soliman ou Salomon, le roi solaire, et fut le patrimoine, selon d’autres, des Tuatha de Danand, race djinn de Gaedhil (la Galicie britannique).
On ne sait pas comment cette relique vénérée parvint à l’ermitage de Saint-Jean de la Pena dans les Pyrénées et de là continua sa pérégrination soit à la Salvatierra de Galice, soit à Valence au temps de Jacques le Conquérant, soit à Gênes où les Génois l’auraient reçue en récompense de l’aide apportée à Alphonse VII à Alméria.
Épilogue
De bon matin, j’écrivis à la noble dame affligée qui m’attendait dans sa ville lointaine…
Je lui conseillais, avec une infinie douceur, de retourner à la terre de ses ancêtres et d’oublier mon insignifiante personne qui ne vaut rien…
Chapitre 13 – La Première Initiation du Feu
En ce qui concerne l’ésotérisme transcendantal et pratique, nous pouvons et même devons insister sur ce qui suit :
Tout ce qui a été dit en occultisme pur concernant nos cadres géomantiques, l’astrologie, les herbes magiques, les merveilleux parchemins aux langages cryptographiques, bien que noble et véridique, n’est, sans aucun doute, que la maternelle, la partie inférieure de la Grande Sagesse héritée de l’orient qui consiste en la transformation radicale de soi-même au moyen de l’ascétisme révolutionnaire de la Nouvelle Ère du Verseau (un extraordinaire mélange d’anxiété sexuelle et de désir spirituel).
Nous, les Gnostiques, nous sommes en réalité les élus possesseurs de trois grandes richesses, à savoir :
- A) La Pierre philosophale.
- B) La Clavicule de Salomon.
- C) La Genèse d’Hénoch.
Ces trois facteurs constituent le fondement vivant de l’Apocalypse, en plus des collections de Pistorius, de la Théosophie de Porphyre et de beaucoup d’autres secrets très anciens.
Le changement radical et absolu en nous-mêmes, ici et maintenant, serait impossible sans la Pierre philosophale.
Pour parler clairement et sans ambages, je déclare que l’Ens-Seminis (l’entité du Semen) est certainement cette matière vénérable, citée par Sendivogius, avec laquelle nous devons élaborer la Pierre philosophale.
La Magie sexuelle est le chemin… Et je l’ai compris dans ma présente incarnation lorsque je voulus élaborer la Pierre philosophale.
Au moyen de cette Pierre bénie, nous pouvons réaliser cette maxime alchimique qui dit : « Solve et Coagula ».
Nous devons dissoudre le Moi psychologique et coaguler en nous l’Hydrogène sexuel Si-12 sous forme de corps solaires, de pouvoirs intimes, de vertus, etc., etc., etc.
La Pierre philosophale est ce qui valorise la semence sexuelle et lui confère le pouvoir de germer en tant que levain mystique qui fait fermenter et lever toute la masse métallique en faisant apparaitre véritablement le Roi de la Création ; je me réfère ici à l’Homme authentique, et non à l’animal intellectuel appelé par erreur homme.
La Volonté (Théléma) acquiert le pouvoir de transmutation qui convertit les métaux vils en or, soit le mal en bien dans toutes les circonstances de la vie.
Pour cette raison, la transmutation exige une quantité minimale de Pierre philosophale ou Poudre de Projection.
Tout métal vil dissout dans le creuset de l’Alchimie sexuelle est toujours remplacé par l’or pur d’une vertu (Solve et Coagula).
Le « modus operandi » est indiqué au chapitre 11, cinquième récit, de ce même traité (pour une meilleure information, vous pouvez étudier mon livre intitulé : « Le Mystère de la Floraison d’Or »).
Enflammer le Fohat individuel, la flamme d’Éros dans notre laboratoire d’Alchimie sexuelle est certainement le fondement de l’Onde dionysiaque. Je l’ai compris profondément ainsi en étudiant aux pieds de mon gourou « Adolfito ».
Je fus incontestablement assisté pendant la copulation métaphysique ; le Gourou divin à qui l’on avait payé son salaire dans le Temple (voir chapitre 12) accomplit sa promesse.
Cette Grande Âme m’assistait astralement pendant le coït chimique ; je la voyais me faire de grandes passes magnétiques sur le coccyx, l’épine dorsale et la partie supérieure de la tête.
Quand le serpent igné érotique de nos pouvoirs magiques s’éveilla pour entamer son ascension interne le long du canal médullaire, je ressentis alors une soif intense et une douleur aigüe dans le coccyx qui persista plusieurs jours.
Je fus alors accueilli chaleureusement dans le Temple et je n’ai jamais oublié cet important évènement cosmique…
À cette époque, j’habitais en paix une petite maison au bord de la mer dans la zone tropicale de la côte des Caraïbes…
L’ascension de la Kundalini se réalisa très lentement en accord avec les mérites du cœur…
Chaque vertèbre est très exigeante, nous pouvons en déduire de difficiles épreuves ; nous affirmons comme corolaire que l’ascension de la Kundalini vers telle ou telle vertèbre n’est possible que si nous remplissons des conditions morales précises.
Dans les mondes supérieurs, on nomme ces trente-trois vertèbres par des termes symboliques tels que canons, pyramides, chambres saintes, etc., etc., etc.
L’ascension mystique de la flamme de l’amour de vertèbre en vertèbre et de chakra en chakra, le long du canal médullaire se réalisa certainement sur la base de la Magie sexuelle, y compris la sanctification et le sacrifice.
Le Mahatma qui m’assistait m’apporta de l’aide en conduisant mon feu sacré de l’os du coccyx, à la base de l’épine dorsale, jusqu’à la glande pinéale, située, comme les médecins le savent, dans la partie supérieure du cerveau.
Par la suite, cette Grande Âme fit couler avec maitrise mon feu érotique jusqu’à la région située entre les sourcils.
La Première Initiation du Feu survint comme corolaire quand le serpent igné de nos pouvoirs magiques se contacta avec l’atome du Père dans le champ magnétique de la racine du nez.
La date cosmique de l’Initiation fut certainement fixée pendant la cérémonie mystique de la Dernière cène.
Le Saint-Graal, comme un asque sacré resplendit sur la table du banquet pascal en l’embrasant.
La véritable histoire de ce Saint-Graal est écrite dans les étoiles et a son origine, non pas à Tolède, comme le dit Wolfram Von Eschenbach…
Les principales origines connues de ces légendes chevaleresques en rapport avec le Saint-Graal sont :
- A) L’Histoire : « Rerum in partibus transmarinis gestarum » de Guillaume de Tyr (mort en 1184), œuvre latine traduite en français sous le titre Le Roman d’Eracle. Ce livre sert de base à La Grande Conquête d’outre-mer, traduit du français en castillan à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle. Cette conquête résume les cinq principaux épisodes concernant le cycle de la Première croisade : la Chanson d’Antioche, la Chanson de Jérusalem, les Chetiis (ou captifs), Elias (le Chevalier du Cygne).
- B) Le « Dolopathos » de Jean de Haute-Seille, écrit vers 1190.
- C) Celle du poème que Paris appelle « Elioxa » ou « Heli-Oxa », la Génisse solaire, nom primitif de l’Isomberta ou Isis-Berthe du Chevalier du Cygne ; cette dernière œuvre présente, selon Gayangos, de grandes analogies avec le fameux Amadis de Gaule.
- D) Le Parsifal et Le Titurel d’Eschenbach.
- E) Le Comte du Graal de Chrétien de Troyes (1175), le Lohengrin ou Swan-Ritter (Le Chevalier du Cygne), œuvre bavaroise anonyme du XIIIe siècle publiée par Görres en 1813.
- F) « Tristan and Isolde » de Godefroy de Strasbourg (1200-1220) et autres « Tristans » analogues qui jalonnent la littérature.
- G) La Quête du Saint-Graal avec les exploits merveilleux de Lancelot et de son fils Galaad (XIVe siècle) et toutes les œuvres concordantes.
J’attendis avec une très grande angoisse la date et l’heure de l’Initiation ; il s’agissait d’un 27, date très sacrée…
Je voulais une initiation comme celle que le commandant Montenero aurait reçue dans le Temple de Chapultepec ou comme celle que Ginés de Lara, le Deva réincarné, aurait eue dans le Sancta Santorum ou Adyita des Chevaliers du Temple pendant une nuit extraordinaire avec une éclipse de lune.
Mais mon cas fut certainement très différent et quoique cela semble incroyable, la nuit de l’Initiation, je me trouvais frustré.
Étendu avec une angoisse infinie sur ma dure couche, dans une humble cabane au bord de la mer, je passais la nuit à veiller en attendant inutilement…
Mon Épouse-Prêtresse dormait, ronflait, se retournait dans le lit ou prononçait des paroles incohérentes…
La mer frappait la plage de ses vagues déchainées en rugissant affreusement, comme si elle protestait…
L’aube parut et rien, rien, rien ! Quelle nuit de chien, mon Dieu ! Par Dieu et Sainte-Marie !
Quelles tempêtes intellectuelles et morales je dus subir pendant ces heures nocturnes mortelles !
Réellement, il n’y a pas de résurrection sans mort, aucun éveil dans la Nature ou dans l’homme qui ne soit précédé par les ténèbres, les tristesses et les atonies nocturnes qui rendent encore plus adorable la lumière.
Tous mes sentiments furent mis à l’épreuve, tortures ou mortelles agonies qui me firent m’exclamer : « Mon Père, si cela est possible, éloigne de moi ce calice, mais que ta volonté soit faite et non la mienne ».
Lorsque le soleil se leva comme une boule de feu qui paraissait surgir de l’océan déchainé, Litelantes se réveilla et me dit :
– Vous souvenez-vous de la fête qu’ils ont faite là-haut ? Vous avez reçu l’Initiation…
– Comment ? Quoi ? Que dites-vous ? La fête ? L’Initiation ? Laquelle ? Tout ce que je sais, c’est que j’ai passé une nuit plus amère que le fiel…
– Quoi ? – S’exclama Litelantes stupéfaite – alors, vous n’avez rapporté aucun souvenir à votre cerveau physique ? Ne vous souvenez-vous pas de la Grande Chaine ? Vous avez oublié les paroles du Grand Initiateur ?
Surpris par de telles questions, j’interrogeais Litelantes en disant : « Que m’a dit le Grand Être ? »
– Il vous a informé – s’exclama la Dame-Adepte – que désormais, vous auriez une double responsabilité pour l’enseignement que vous donnez dans le monde… De plus – dit Litelantes – on vous a vêtu de la tunique de lin blanc des Adeptes de la Fraternité occulte et on vous a remis l’Épée flammigère…
– Ah ! Je comprends maintenant. Tandis que je souffrais si amèrement dans mon lit de pénitent et d’anachorète, mon véritable Être intérieur recevait l’Initiation cosmique…
Par Dieu et Sainte-Marie ! Mais que m’arrive-t-il ? Pourquoi suis-je si maladroit ?
J’ai un peu faim, il me semble qu’il est l’heure de nous lever pour déjeuner…
Quelques instants après, Litelantes réunissait un peu de bois mort dans la cuisine qui servit de combustible pour allumer le feu…
Le petit déjeuner était délicieux ; je mangeais avec beaucoup d’appétit après une nuit si douloureuse…
Une nouvelle journée de routine ; je travaillais comme toujours pour gagner mon pain quotidien et me reposais dans mon lit aux environs de midi…
Certes, j’étais éveillé et un peu de repos me semblait juste ; de plus, j’avais le cœur contrit…
Je n’eus alors aucune difficulté pour me coucher en décubitus dorsal, c’est-à-dire sur le dos et le corps bien relaxé…
Soudain, en état de veille, je vois quelqu’un entrer dans ma chambre, je le reconnais, c’est un Chela de la Vénérable Grande Loge blanche…
Ce disciple porte un livre à la main ; il désire me consulter et solliciter une certaine autorisation…
Lorsque je voulus lui répondre, je parlais avec une certaine voix qui me surprit moi-même ; en répondant au travers du larynx créateur, Atman est terriblement divin.
« Allez, lui dit mon Être réel, accomplissez la mission que l’on vous a confiée ». Le Chela se retira reconnaissant…
Ah ! Comme je suis changé… Maintenant oui ! Je comprends maintenant ; telles furent mes exclamations après le départ du Chela…
Je me levais très joyeux de mon dur lit pour m’entretenir avec Litelantes ; j’avais besoin de raconter ce qui m’était arrivé…
Je ressentis quelque chose de superlatif, comme si à l’intérieur de ma conscience s’était opéré un changement ethnique, transcendant, de type ésotérique divin…
J’attendais avec anxiété la nouvelle nuit ; cette nuit tropicale était pour moi comme le vestibule de la sagesse. Combien je désirais voir devant moi une fois encore le soleil comme une boule de feu se cachant dans les vagues déchainées de l’océan…
Lorsque la Lune commença à refléter son éclat métallique sur les eaux agitées de la mer des Caraïbes, dans ces instants où les oiseaux du ciel se réunissent dans leurs nids, je dus alors presser Litelantes pour qu’elle en finisse avec ses tâches domestiques.
Cette nuit-là, nous nous couchâmes plus tôt que d’habitude ; j’étais dans l’attente de quelque chose ; je me trouvais dans un état extatique…
Couché encore une fois sur ma dure couche de pénitent et d’anachorète, dans l’asana hindoue de l’homme mort, en décubitus dorsal, sur le dos, le corps relaxé, les bras le long des côtes, les talons joints et les doigts de pied en éventail, je restais en état d’alerte-perception, d’alerte-nouveauté.
Soudain, l’affaire d’un millième de seconde, je me souvins d’une lointaine montagne, et ce qui arriva alors fut quelque chose d’insolite, d’inhabituel…
Je me vis là, instantanément, sur la cime lointaine, très loin de mon corps, de mes attachements et de mon mental…
Atman sans attaches, loin du corps dense et en l’absence des véhicules suprasensibles…
Dans ces moments de Samadhi, l’Initiation cosmique reçue la nuit précédente était pour moi un fait palpable, une réalité vivante qui n’avait même pas besoin d’être remémorée…
Quand ma main droite se posa sur ma ceinture dorée, je pus tout heureux me rendre compte que j’avais là l’épée flammigère, exactement du côté droit…
Tous les renseignements donnés par Litelantes s’avéraient exacts pour moi. Comme j’étais heureux d’être maintenant un Homme-Esprit ! Certainement vêtu de la tunique de lin blanc…
En pleine ivresse dionysiaque, je me lançais dans l’espace sidéral infini, tout heureux, je m’éloignais de la planète Terre…
Plongé dans l’océan de l’esprit universel de vie, je ne voulais plus retourner dans cette vallée d’amertume et je visitais alors beaucoup de demeures planétaires…
En me posant délicatement sur une planète gigantesque de l’infini inaltérable, je dégainais l’épée flamboyante et m’exclamais : « Je domine tout ceci »…
« L’homme est appelé à être le gouverneur de toute la création », répondit un Hiérophante qui se trouvait à côté de moi.
Je rangeais l’Épée flammigère dans son fourreau doré et, plongeant encore une fois dans les eaux dormantes de la vie, je réalisais une série d’invocations et d’expériences extraordinaires. « Corps bouddhique, venez à moi !… »
Répondant à mon appel, je vis venir à moi la belle Hélène, Guenièvre, la Reine des Djinns, mon adorable âme spirituelle.
Elle entra en moi et moi en elle, et tous les deux nous formâmes le célèbre Atman-Bouddhi dont parle tant la Théosophie orientale.
Avec juste raison, on a toujours dit que la Bouddhi (l’Âme spirituelle) est comme un vase d’albâtre fin et transparent où brule la flamme de Prajna (Atman).
En continuant dans l’ordre ces singulières invocations faites du fond même du chaos, j’appelais alors mon Âme humaine en disant : « Corps causal, venez à moi ! »
Je vis mon Âme humaine revêtue glorieusement du véhicule causal (Manas supérieur théosophique).
Combien intéressant fut ce moment où mon Âme humaine entra heureuse en moi !
Dans ces moments, j’intégrais d’une façon extraordinairement brillante la Triade théosophique connue sous les termes sanscrits : Atman-Bouddhi-Manas.
Incontestablement, Atman, c’est-à-dire l’Intime, a deux Âmes. La première est l’Âme spirituelle (Bouddhi) qui est féminine. La seconde est l’Âme humaine (Manas supérieur) qui est masculine.
Par la suite, ivre d’extase, j’appelais mon Mental ainsi : « Corps mental, venez à moi ! »
Je dus répéter plusieurs fois l’invocation, car le Mental tarde à obéir, mais à la fin, il se présenta avec beaucoup de révérence en disant : « Maitre, me voici, j’ai accouru à ton appel, pardonne-moi d’avoir tardé ! Ai-je bien exécuté tes ordres ? »
Au moment où j’allais répondre, la voix solennelle de ma Monade pythagoricienne sortit de mon intérieur profond et dit : « Oui ! Vous avez bien obéi, entrez… »
Cette voix était comme celle du Ruach Élohim qui, selon Moïse, façonnait les Eaux à l’aube de la Vie…
Il n’est pas inutile de dire avec grande insistance que je terminais ces invocations en appelant mon corps astral : celui-ci tarda également un peu à répondre à mon appel ésotérique, mais finalement, il entra en moi.
Revêtu alors de mes véhicules suprasensibles, j’aurais pu appeler depuis le Chaos ou Abime primordial mon corps physique qui, dans ces moments, gisait dans le dur lit de pénitent et d’anachorète, et il est clair que ce corps aurait aussi accouru à mon appel.
Ceci n’est jamais impossible : mon corps physique qui, dans ces moments si intéressants, gisait dans son lit dur aurait pu, avec l’aide du quatrième aspect de Devi Kundalini, abandonner la région tridimensionnelle d’Euclide pour accourir à mon appel.
Mais je préférais alors resurgir de ce « Vacuum », dans le sens d’espace plein, illimité et profond, pour retourner à la planète Terre…
Je ressemblais, dans ces moments, à un rayon solitaire surgissant de l’Abime de la Grande Mère…
Le retour à cette planète d’amertume gouvernée par quarante-huit lois se fit relativement rapidement.
Je déclare franchement et sans ambages : c’est avec une entière autoconscience que je réintégrais mon corps physique, en entrant dans ce dernier par cette merveilleuse porte de l’âme citée par Descartes. Je me réfère ici à la glande pinéale.
Il est dommage que la philosophie cartésienne ignore ce qu’est la Connaissance objective.
Puisqu’un tel type de connaissance pure est accessible à mes facultés cognitives, j’ai voulu écrire ces lignes pour le bien de nos très chers lecteurs…
Chapitre 14 – La Deuxième Initiation du Feu
Nous pouvons sans aucun doute et devons même affirmer avec beaucoup d’emphase l’existence transcendante et transcendantale de deux types classiques d’occultisme.
De l’ensemble des processus historiques et préhistoriques liés à la Terre et à ses races humaines, il nous est possible d’en déduire deux catégories d’occultisme, à savoir :
- A) Occultisme inné.
- B) Occultisme scolastique.
Le premier de ces courants est ostensiblement antédiluvien ; le second est complètement postdiluvien.
Les parallèles exacts de ces deux formes d’occultisme étant clairement énoncés, nous devons les découvrir avec clairvoyance dans les deux modalités de la Loi :
- A) Loi naturelle et paradisiaque (Sagesse des Dieux).
- B) Loi écrite. Deutéronome (Seconde loi et bien inférieure).
Il est écrit en caractères de feu dans le livre de la vie que lorsque les Fils de Dieu, c’est-à-dire les Élohim ou Djinns, connurent les filles des hommes, ce fut l’horrible, la terrible catastrophe Atlante ou le Déluge universel (Genèse 6, 1). Ce fut alors la fin du formidable empire de la première Loi et arriva le temps du Deutéronome ou seconde Loi.
La terrible imperfection de la Loi écrite est suffisamment claire et évidente ; tourment des grands hommes pour ses effroyables limitations et tutelle de fer pour les petits.
Moïse, l’éminent chef sacré du peuple d’Israël, rassemblant tous ses gens dans la plaine de Moab, exposa à la vue de tous les prodiges extraordinaires que le Seigneur avait faits en sa faveur depuis que la première alliance avait été établie sur le mont Sinaï et il répéta la Loi avec de nouvelles illustrations, en proférant d’épouvantables menaces contre ses transgresseurs et en promettant de justes récompenses et des félicités de toutes sortes à ceux qui l’observeraient fidèlement.
Moïse, transfiguré sur le mont Nebo, après avoir béni les douze tribus d’Israël, contempla la Terre promise, les Champs-Élysées ou monde des Djinns, la terre d’où jaillissent le lait et le miel, le monde éthérique, la quatrième dimension…
Moïse ne mourut pas comme les autres hommes ; il disparut sur le mont Nebo, personne ne trouva son cadavre, que se passa-t-il ?
Moïse retourna à la terre heureuse des chants nordiques et des Druides, il se fit Djinn et se convertit en habitant du paradis.
Avec une entière lucidité, nous avons pu vérifier en totalité le fait frappant, clair et définitif qu’il est précisément là-bas, dans le monde subliminal, dans la quatrième dimension, où vivaient autrefois les gens heureux de l’antique Arcadie…
Je veux me référer de façon spécifique aux humanités paradisiaques des anciens temps.
Après la décapitation de Jean-Baptiste, le Grand Kabire Jésus se retira sur un bateau dans un lieu désert et éloigné, c’est-à-dire dans les terres djinns, dans la quatrième coordonnée de notre planète Terre, et c’est là qu’il réalisa avec la multitude, le miracle des cinq pains et des deux poissons dont mangèrent pas moins de cinq-mille hommes, sans compter les femmes et les enfants ; de plus il resta douze paniers pleins de morceaux de pain. (Ibid. XIV, 15-21).
Il est clair que le Grand Prêtre Gnostique Jésus dut mettre également la multitude dans la quatrième dimension, dans le but évident de réaliser un miracle…
D’anciennes traditions irlandaises, sagement consignées dans les chants délicieux des Bardes ou Rapsodies nordiques, parlent avec juste raison d’un peuple extraordinaire, Cainita ou Inca, c’est-à-dire, de Prêtres-Rois, appelés les Tuatha de Danand, très habiles dans toutes sortes d’arts magiques appris à Thèbes.
Il s’agit évidemment d’un grand peuple djinn, prototype du « juif errant », infatigable voyageur.
Les Tuatha de Danand parcoururent les pays méditerranéens jusqu’à la Scandinavie, où ils fondèrent, en plus d’une cité Lunaire et d’une autre Solaire, quatre grandes cités magiques.
Arrivés de nouveau en Irlande, les Tuatha débarquèrent dans l’ile, protégés comme Énée à Carthage par un épais brouillard magique (ou voile d’Isis et de la quatrième dimension) qui les protégeait.
En d’autres termes, nous dirons que les Tuatha retournèrent en Irlande par la quatrième dimension.
Dans de très anciennes chroniques, on trouve le récit de la très célèbre bataille de Madura où ils se couvrirent de gloire en mettant en déroute les ténébreux Fir-Bolgs.
« L’excellence des Tuatha de Danand était en effet tellement grande, leurs armes étaient si puissantes et nombreuses que les plaines se virent couvertes de hordes de combattants qui s’étendaient jusqu’aux régions où se couchait le Soleil au déclin du jour. Leurs héros s’immortalisèrent devant Tara, la capitale magique de l’Irlande. »
« Les Tuatha n’arrivèrent pas à Erim dans une quelconque embarcation et personne ne réussit à déterminer clairement s’ils étaient des personnes nées de la terre ou descendues du Ciel ni s’il s’agissait d’entités diaboliques ou d’une nouvelle nation qui ne pourrait en aucune façon être humaine, si par ses veines ne coulait pas le sang royal de Berthach, l’infatigable, le fondateur de la Ceinne primitive. »
Au moment de la grande catastrophe Atlante, les Tuatha de Danand se mirent définitivement dans la quatrième dimension.
Quelques heureuses races humaines habitent dans la région éthérique de notre planète Terre ; même de nos jours où règne tant d’amertume, ces gens vivent dans un état paradisiaque…
Dans la quatrième coordonnée de notre planète Terre existent beaucoup de cités magiques d’une beauté resplendissante…
Dans la quatrième verticale terrestre, nous pouvons découvrir les paradis élémentaux de la nature, avec leurs temples, leurs vallées, leurs lacs enchantés et les terres djinns…
C’est là, incontestablement, sur la Terre promise, que par bonheur nous pouvons encore rencontrer l’Occultisme inné et la Loi naturelle et paradisiaque…
Ces bienheureux Djinns qui vivent délicieusement dans les Champs Élysées, sur la terre d’où jaillissent le lait et le miel, ne tombent certainement pas sous la régence du Deutéronome ou Seconde loi qui tourmente tant les mortels…
Il est évident que les foules djinns, celles connues comme les Tuatha de Danand, vivent heureuses dans l’Éden sous la régence de la première Loi…
À travers toutes les terres de leurs exodes légendaires, les Tuatha de Danand emportaient toujours avec eux quatre symboles ésotériques et magiques :
- A) Une gigantesque Coupe ou Graal (vivant symbole de l’Utérus féminin) ;
- B) Une énorme Lance en fer pur (symbole phallique masculin) ;
- C) Une Grande Épée flammigère (symbole du Feu sexuel) ;
- D) La Pierre de la Vérité (symbole de la Pierre philosophale, sexuelle).
Si Moïse, le Grand Chef hébreu avait ignoré la signification profonde de ces quatre symboles magiques, jamais il n’aurait pu se transformer en Djinn sur le mont Nebo…
C’est ainsi que je le compris, lorsque je me prosternais devant le Logos du Système solaire, lui demandant avec une totale humilité l’entrée à la Deuxième Initiation du Feu…
Impossible d’oublier ces instants où le Béni confia à un spécialiste la mission sacrée de conduire savamment le long de mon épine dorsale le Second Degré du Pouvoir du Feu…
Je voulais connaitre à fond les mystères de la quatrième coordonnée et pénétrer victorieux dans la Terre promise…
J’avais de toute urgence et implacablement besoin de restaurer les pouvoirs ignés de mon fond vital éthérique…
Quand le deuxième serpent s’éveilla et commença son ascension vers l’intérieur et vers le haut, le long de la moelle épinière éthérique, je fus chaleureusement accueilli dans le Temple par une grande fête cosmique.
Le Djinn spécialiste m’assistait pendant l’accouplement métaphysique, Litelantes et moi le percevions avec notre sixième sens.
De toute évidence, je n’étais pas abandonné ; le Djinn m’aidait avec de puissantes passes magnétiques qui allaient du coccyx à la glande pinéale…
Ce Maitre s’était mis sur le dos une grande responsabilité, il devait conduire intelligemment mon feu vivant et philosophal le long du canal médullaire du fameux Lingam Sarira théosophique (fond vital de l’organisme humain).
Il est clair que ce véhicule n’est que la section supérieure du corps physique, l’aspect tétradimensionnel de notre corps physique.
« Cette Initiation est beaucoup plus laborieuse », m’avait dit ainsi le Logos de notre Système solaire ; mais j’aspirais ardemment avec une angoisse infinie à connaitre les mystères du monde éthérique, à entrer dans la Terre promise.
La brillante ascension du deuxième serpent igné le long du canal médullaire, de vertèbre en vertèbre et de chakra en chakra, se réalisa très lentement, en accord avec les mérites du cœur.
Chaque vertèbre spinale de type éthérique implique des vertus déterminées et nous devons ostensiblement être mis à l’épreuve avant d’atteindre telle ou telle vertèbre ; souvenons-nous que l’or s’éprouve par le feu et la vertu par la tentation.
Les pieds des trônes des Dieux ont des formes animales. Les ténébreux attaquent sans cesse ceux qui essaient d’atteindre un grade de la maçonnerie occulte dans la colonne vertébrale. Le Ciel se prend d’assaut, les valeureux l’ont pris.
Dans le pays des Mille-et-une Nuits existent aussi des agapes mystiques ; j’assistais à l’un de ces soupers : les invités furent royalement assistés par des cygnes d’une blancheur immaculée au bord d’un lac cristallin…
À une autre occasion, la Loi cosmique suivante me fut enseignée : « Ne mélange jamais dans une même maison des forces contraires, parce que du mélange de deux courants opposés résulte une troisième force destructrice pour tous ».
Le corps vital est constitué de quatre éthers :
- A) Éther réflecteur.
- B) Éther lumineux.
- C) Éther chimique.
- D) Éther de vie.
Le premier de ces éthers se trouve intimement lié aux diverses fonctions de la volonté et de l’imagination.
Le second de ces éthers se trouve secrètement associé à toutes les perceptions sensorielles et extrasensorielles.
Le troisième éther est à la base de tous les processus biochimiques organiques.
Le quatrième éther sert de milieu aux forces qui travaillent avec le processus de reproduction des races.
Pendant la Deuxième Initiation du feu, j’appris à libérer les deux éthers supérieurs pour voyager avec eux, loin de mon corps physique.
Il est incontestable que les perceptions clairvoyantes et clairaudientes s’intensifient de façon extraordinaire lorsque l’on absorbe dans son corps astral les deux éthers supérieurs.
De tels éthers nous permettent d’apporter au cerveau physique la totalité des souvenirs suprasensibles.
L’explication ésotérique vécue qui me fut donnée sur la décapitation mystique fut certainement extraordinaire…
Invité à un festin macabre, ce que je vis sur la table tragique fut réellement effrayant…
Une tête profane sanglante posée sur un plateau d’argent, le tout orné de quelque chose qu’il vaut mieux taire…
Sa profonde et évidente signification : l’Égo animal, le Soi-même, le Moi-même, doit être décapité…
Nous pouvons en déduire avec une grande certitude le fait frappant et définitif que la tête de Jean-Baptiste sur un plateau d’argent possède certainement une signification identique…
Il est incontestable que Jean le Précurseur enseigna cette terrible vérité en montant sur l’Autel du sacrifice suprême…
En examinant de vieilles chroniques avec la persévérance d’un ecclésiastique dans sa cellule, nous découvrons ce qui suit : Les Nazaréens étaient connus comme Baptistes, Sabéens et Chrétiens de Saint-Jean. Leur croyance était que le Messie n’était pas le Fils de Dieu, mais simplement un prophète qui voulait suivre Jean.
Origène (Vol. II, page 150) observe qu’il « existe certaines personnes qui disent de Jean qu’il était l’Oint (Christus) ».
« Quand les conceptions métaphysiques des Gnostiques qui voyaient en Jésus le Logos et l’oint commencèrent à gagner du terrain, les chrétiens primitifs se séparèrent des Nazaréens qui accusaient Jésus de pervertir les doctrines de Jean et de modifier par ailleurs le baptême dans le Jourdain » (Codex Nazaraeus, II, page 109).
Il n’est pas inutile d’affirmer avec grande insistance le fait transcendantal que Jean le Baptiste était aussi un Christus…
D’autre part, considéré du point de vue du Logos (Unité multiple parfaite), on peut dire qu’il a sauvé ceux qui sont morts à eux-mêmes, ceux qui ont décapité l’Égo animal et qui ont vaincu le royaume des ténèbres ou enfer.
Comme conséquence ou corolaire, je compris tout ceci de façon intégrale, unitotale, en voyant la table macabre dans la salle du festin…
Lorsque je quittai cet antre insolite et abyssal, les Adeptes de la Fraternité occulte me firent un beau cadeau.
Il s’agit d’un minuscule instrument de magie au moyen duquel je peux opérer comme Théurge en modifiant la plastique…
Ceux qui ont vu mes photos pourront se rendre compte par eux-mêmes du fait concret selon lequel je manie la plastique de façon volontaire.
Les différentes formes de mon visage déconcertent les meilleurs photographes ; je confesse tout d’abord franchement et sans ambages que ce pouvoir, ce n’est pas moi qui le possède, mais mon Intime, mon Être réel intérieur, l’ineffable Atman. Il agit sur la plastique quand c’est indispensable…
Mon insignifiante personne ne vaut rien, l’Œuvre est tout. Moi, je ne suis certainement rien de plus qu’un simple ver de la boue de la terre…
Si nous, les mystiques, décrivions longuement tout ce que nous avons expérimenté dans les trente-trois chambres saintes du monde éthérique, nous remplirions beaucoup de volumes ; c’est pourquoi je préfère parler en synthèse…
Quand le Deuxième Degré du Pouvoir du Feu arriva au larynx créateur, je fus mis en prison.
L’acte d’accusation disait textuellement ceci : « Ce Monsieur, en plus de commettre le délit de soigner les malades, est également l’auteur d’un livre intitulé Le Mariage Parfait, lequel est un attentat à la morale publique et aux bonnes mœurs des citoyens ».
Je me trouvais alors dans un affreux cachot d’une vieille prison sud-américaine où je dus passer par la classique cérémonie de la décapitation…
Je vis alors ma Divine Mère Kundalini au pied d’une vieille tour, l’épée flammigère dans sa main droite, en train de décapiter une créature.
« Ah, j’ai compris ! », m’exclamais-je dans les effrayantes ténèbres de l’horrible cachot. Par la suite, j’entrais dans cet état délicieux qu’en haut yoga on appelle Nirvi-Kalpa-Samadhi.
En dehors de cette autre prison que l’on appelle corps physique, j’expérimentais en moi-même, en extase, la grande réalité intérieure profonde…
Lui, ma Monade, entra en moi, dans mon âme, et alors je me transfigurais totalement. C’est ainsi que je me vis intégralement, avec une totale lucidité.
Lui, c’est le Cinquième des Sept esprits devant le trône de l’Agneau et je suis son Bodhisattva. Ceci nous rappelle cette phrase de Mahomet : « Allah est Allah, et Mahomet est son prophète ».
À ma sortie de prison, je me dirigeais chez moi ; là m’attendaient mes meilleurs amis…
Quelques jours après, le deuxième degré du pouvoir du feu entrait directement en contact avec l’atome du Père situé dans le champ magnétique de la racine du nez ; je vis alors en vision nocturne l’étoile flammigère avec l’Œil de Dieu au centre.
Le resplendissant Pentalphe se détacha du Soleil-Christ pour briller sur ma tête…
La fête cosmique de la nuit de l’Initiation fut extraordinaire. Depuis le seuil du Temple, je vis mon Être réel, l’Intime, crucifié sur la croix, au fond très sacré du Sanctuaire, devant les frères de la Fraternité occulte.
Pendant que Lui recevait l’Initiation, moi, dans le vestibule du Temple, je réglais mes comptes avec les Seigneurs du Karma…
Chapitre 15 – La Troisième Initiation du Feu
Il ne fait aucun doute que la mort est quelque chose de profondément significatif. Approfondir ce sujet, l’étudier à fond, intégralement, sincèrement, avec une patience infinie et dans tous les niveaux du mental, est certainement urgent, irremplaçable.
Comme conséquence ou lumineux corolaire, nous pouvons et même devons affirmer solennellement le postulat suivant : « C’est seulement en découvrant totalement les mystères de la mort que nous pouvons découvrir les origines de la vie ».
Si la semence ne meurt pas, la plante ne nait pas. La Mort et La Conception se trouvent intimement associées.
Au moment de rendre notre dernier soupir, nous projetons inévitablement à travers le temps et l’espace le schéma électrique de notre propre existence…
Il est ostensible qu’un tel schéma électro-psychique vient plus tard imprégner l’œuf fécondé ; c’est ainsi que nous retournons.
Le sentier de la vie est formé par les empreintes des sabots du cheval de la mort.
Les derniers moments de l’agonisant se trouvent liés secrètement aux plaisirs amoureux de nos futurs parents terrestres.
Le destin qui nous attend au-delà de la mort est la répétition de notre vie actuelle plus ses conséquences.
Ce qui continue au-delà de la fosse sépulcrale, ce sont mes affections, mes tendresses, mes haines ; j’aime, je n’aime pas, j’envie, je désire, je me venge, je tue, je vole, je suis luxurieux, je suis en colère, je convoite, etc., etc., etc.
Toute cette légion de Moi, véritable légion de démons, personnifiant les défauts psychologiques, revient, retourne et se réincorpore.
Il serait absurde de parler d’un Moi individuel, il vaut mieux parler d’un Moi pluralisé.
Le Bouddhisme ésotérique orthodoxe enseigne que l’Égo est une somme d’agrégats psychiques.
Le livre égyptien de la Demeure occulte mentionne avec beaucoup d’insistance les démons rouges de Seth (les mois-diables qui constituent l’Égo).
Ces Moi querelleurs et braillards constituent les légions ténébreuses contre lesquelles Arjuna doit combattre sur l’ordre venant directement du Seigneur Krishna (voir la Bhagavad-Gita).
La personnalité ne retourne pas ; elle est fille de son temps ; elle a un commencement et une fin. L’unique chose qui continue est certainement un tas de diables.
Nous pouvons atteindre l’immortalité dans le monde astral, mais cela est possible seulement en fabriquant l’Eidolon (le corps astral).
Un bon nombre d’auteurs de type pseudo-ésotériste et pseudo-occultiste tombent dans l’erreur de confondre l’Égo avec le corps astral.
La littérature métaphysique moderne parle beaucoup de projections du corps astral, mais nous devons avoir la valeur de reconnaitre que les amateurs d’occultisme se dédoublent habituellement dans leur Égo, pour voyager dans les régions sublunaires de la nature, à travers le temps et l’espace.
Le corps astral n’est pas un instrument indispensable à l’existence ; il n’est pas inutile de se souvenir que le corps physique possède heureusement un tréfonds vital ou Lingam Sarira qui garantit intégralement son existence.
Il est incontestable que le corps astral est un luxe que peu de personnes peuvent s’offrir ; rares sont les sujets qui naissent avec ce splendide véhicule.
La matière première du Grand-Œuvre, l’élément alchimique avec lequel nous pouvons fabriquer le corps astral est l’Hydrogène sexuel Si12.
Cet hydrogène représente clairement le produit final de la transformation des aliments dans le merveilleux laboratoire de l’organisme.
En conséquence, il est évident qu’il s’agit de la matière la plus importante avec laquelle travaille le sexe ; l’élaboration de cette substance se produit en consonance rythmique avec les sept notes de l’échelle musicale.
Il n’est pas inutile de comprendre que l’Ens-Seminis et son Hydrogène Si12 particulier est à la fois semence et fruit.
Transmuter ce prodigieux Hydrogène pour lui donner une cristallisation intelligente à une octave supérieure signifie, de fait, créer une nouvelle vie à l’intérieur d’un organisme déjà existant, donner une forme évidente au corps astral ou sidéral des Alchimistes ou des Kabbalistes.
Vous devez comprendre que le corps astral nait du même matériel, de la même substance, de la même matière que le corps physique : l’unique chose qui diffère est le processus.
Tout le corps physique, toutes les cellules sont, pour ainsi dire, imprégnés par les émanations de la matière Si12. Et quand elles sont suffisamment saturées, la matière Si12 commence à cristalliser.
La cristallisation de cette matière constitue la formation du corps astral.
La transition de la matière Si12 en émanations et la saturation graduelle de tout l’organisme par ces émanations est ce qui s’appelle en alchimie Transmutation ou Transformation.
Justement, cette transformation du corps physique en astral est ce que l’alchimie appelle « transformation des métaux grossiers en métaux nobles », soit l’obtention de l’or à partir de métaux ordinaires.
Le procédé ésotérique, nous pouvons le découvrir dans le Yoga du Sexe, le Maïthuna, la Magie sexuelle, la connexion du Lingam-Yoni, Phallus-Utérus, sans éjaculation de l’Ens-Seminis.
Le désir réfréné sera à l’origine du merveilleux processus de la cristallisation de l’Hydrogène Si12 à une octave supérieure.
L’alimentation est différente. Il est incontestable que le corps astral a aussi besoin d’aliments et de nourriture, c’est clair.
Comme le corps physique est sagement contrôlé par quarante-huit lois, ce qui est scientifiquement démontré par les quarante-huit chromosomes de la cellule germinale, il en résulte très clairement que le principal Hydrogène du corps physique est l’Hydrogène 48.
Il est en vérité relativement facile d’économiser ce type spécifique d’Hydrogène quand nous marchons sur le sentier de la ligne droite.
L’excédent d’Hydrogène 48 qui n’est pas gaspillé dans les activités physiques du monde tridimensionnel d’Euclide se transforme merveilleusement en Hydrogène 24.
Ostensiblement, l’Hydrogène 24 devient toujours un extraordinaire aliment du corps astral.
Il est urgent d’affirmer avec grande insistance que le corps sidéral ou astral des Alchimistes ou Kabbalistes se développe et se déroule magnifiquement sous le contrôle absolu des vingt-quatre lois.
Tout organe se reconnait clairement par ses fonctions et on sait que l’on a un corps astral quand on peut s’en servir pour voyager (voir le chapitre 6 de ce traité).
Mon cas fut certainement extraordinaire. Je dois spécialement affirmer que je suis né avec mon corps astral.
Je l’avais fabriqué de façon magnifique avant de naitre dans les âges très anciens d’un Mahamanvantara antérieur, bien avant que rayonne l’aube de la chaine lunaire.
Le plus important pour moi était certainement de restaurer les pouvoirs ignés de ce corps sidéral ; je le compris ainsi avant de solliciter au Logos du Système solaire mon entrée à la Troisième Initiation du Feu.
Il n’est pas inutile de dire à nos chers lecteurs que le Grand Être, après m’avoir accordé ce que je demandais, ordonna une providence spéciale pour m’aider.
De tout cela, vous pouvez en déduire qu’il me fut donné un certain spécialiste du Troisième Degré du Pouvoir du Feu.
Ce Guru-Deva accomplit sa mission en dirigeant le troisième serpent igné par le canal médullaire du corps astral.
Litelantes et mon insignifiante personne qui ne vaut rien percevions avec le sixième sens le spécialiste astral qui nous aidait pendant l’union métaphysique.
L’éveil du feu dans le corps astral est toujours annoncé par un éclair terrible dans la nuit.
Au début, le Troisième Degré du Pouvoir du Feu dans un si précieux véhicule est d’une très belle couleur blanche immaculée, plus tard, il devient brillant parmi l’aura de l’Univers avec une très belle couleur or.
Je confesse franchement et sans ambages que pendant le travail ésotérique avec le Troisième Degré du Pouvoir du Feu, je dus vivre de façon symbolique tout le Drame cosmique.
Celui qui n’est rien de plus qu’un vulgaire ver de terre sorti de la boue se sent réellement ému quand brusquement et sans aucun mérite, il se voit converti en personnage central d’un tel drame, bien que tout se passe de façon symbolique.
À la différence des deux précédents serpents, le Troisième Degré du Pouvoir du Feu, après avoir touché l’atome du Père dans le champ magnétique de la racine du nez, poursuit sa marche jusqu’au cœur.
Entre le champ magnétique de la racine du nez et le cœur existent des voies secrètes, les Nadis ou canaux merveilleux.
Un chemin secret connecte la racine du nez avec le chakra de la tête qui contrôle le cardia depuis le centre du cerveau. C’est par cette voie que circule le feu ; il poursuit ensuite son chemin jusqu’au cœur même, en circulant mystérieusement par l’Anahata-Nadi.
Vivre tout le drame du Christ dans le monde astral est sans aucun doute quelque chose qui ne pourra jamais être oublié.
Au fur et à mesure que le Troisième Degré du Pouvoir du Feu se développe et se déroule harmonieusement dans le corps astral, les divers évènements du drame christique deviennent ouverts.
Quand le feu sacré arrive au merveilleux refuge du cœur serein, nous expérimentons alors le symbolisme intimement lié à la mort et à la résurrection du Christ.
Il s’ensuit que l’instant où le Longinus symbolique plante la lance sacrée, extraordinaire emblème de la force phallique, dans le flanc de l’Initié, est particulièrement terrible.
Parsifal guérit avec une telle Haste la plaie affreuse qui cuisait douloureusement le flanc du roi Amfortas.
Quand je fus secrètement reçu par une certaine puissance sidérale, je fus attaqué par les ténébreux adeptes de la main gauche, remplis d’une grande haine.
Dans les Mystères des Grandes Cathédrales, le Saint-Sépulcre ne fait jamais défaut, et il est évident qu’il ne pouvait pas manquer lors de mon Initiation.
Au moment où j’écris ces lignes me vient en mémoire l’instant de l’initiation de Ginés de Lara.
Il n’y avait pas effectivement, à cet instant ésotérique de l’insigne Initié, de demoiselle de Grande Lignée, fille du fondateur du Monastère, qui l’accompagnait, ni d’autre bonne âme que son propre Maitre guide, qui le conduisit jusqu’au Sancta Santorum ou Adyita de ce Temple, où le néophyte trouva, au centre d’une très riche salle de marbre, un somptueux sépulcre hermétiquement clos, dont il leva facilement le lourd couvercle de ses propres mains. Ginés, obéissant au Maitre, put y voir, à sa grande surprise, son propre corps physique.
À la différence de Ginés de Lara, je vis dans le sépulcre mon propre corps astral ; je compris alors que je devais passer par la Résurrection ésotérique.
Il est indéniable que le Grand Maitre franc-maçon Hiram Abiff doit ressusciter en nous. « Le Roi est mort ! Vive le Roi ! »
Une résurrection réaliste, crue, légitime et authentique est seulement possible à la Deuxième Montagne. Dans ces paragraphes, nous faisons référence avec insistance à la résurrection initiatique symbolique.
Dans le Saint-Sépulcre, je dus rester astralement l’espace de trois jours avant la Résurrection symbolique mentionnée.
La descente à la sombre demeure de Pluton fut indispensable après tout le processus symbolique de la Résurrection.
Je dus commencer des récapitulations ténébreuses dans les entrailles les plus profondes de la Terre : là où Dante le Florentin a trouvé la cité de Dité.
L’ascension progressive se réalisa lentement à travers les diverses strates du Règne minéral submergé…
Une récapitulation scénique, vécue, progressive et ascendante fut indispensable pour la pleine connaissance du Soi-même, du Moi-même.
Quand il s’agit de dissoudre l’Égo, il est habituellement utile de récapituler d’antiques erreurs abyssales.
Connaitre nos propres erreurs psychologiques est certainement urgent, irremplaçable.
« Je suis un Saint ! » m’exclamais-je devant un groupe de dames élégantes et ténébreuses qui avaient pris place dans un somptueux salon abyssal…
Ces femmes rirent de moi en se moquant de bon gré, en même temps, avec une moue très provocante, elles répétaient ironiquement : « Saint ! Saint ! Saint ! »…
Ces malheureuses femmes avaient raison. À cette époque, je n’avais pas dissout l’Égo, j’étais un Bodhisattva tombé…
Il est écrit avec des charbons ardents dans le livre de toutes les splendeurs que, dans la demeure de Pluton, la vérité se masque de ténèbres. « Demonius est Deus Inversus », écrivit H.P.B.
Ascension symbolique, initiatique, instructive, mais néanmoins différente de l’Ascension logoïque de la Troisième Montagne.
Dix-neuf jours après avoir commencé la marche ascendante abyssale, les Adeptes de la Fraternité occulte éliminèrent de mon bas-ventre une sorte d’enveloppe ou substance atomique de la peau de l’organisme humain.
À l’intérieur du Microcosme-Homme, une telle enveloppe atomique est comme une grande porte qui donne accès aux bas-fonds abyssaux…
Tant que cet élément atomique existe chez les individus, l’Essence restera encore auto-enfermée dans l’Égo.
Cette porte atomique une fois éliminée de la contrepartie abyssale du ventre, les Adeptes doivent alors soigner cette zone ventrale.
Quand le Troisième Degré du Pouvoir du Feu réussit à sortir par la partie supérieure du crâne, il assume la représentation mystique de l’Esprit-Saint : une blanche colombe avec la tête d’un vénérable vieillard.
La créature divine et immaculée, posée sur la tour du temple, gardant heureuse, en affut mystique, l’instant suprême de l’Initiation…
En me souvenant d’anciennes erreurs de réincarnations antérieures, je dus passer trente-trois jours par un évènement insolite, inhabituel…
Trois des quatre états de la conscience durent être soumis à l’épreuve du feu…
Définir ces quatre états de la conscience est urgent pour le bien de nos chers lecteurs :
- A) Eikasia.
- B) Pistis.
- C) Dianoia.
- D) Noûs.
Le Premier de ces quatre états est l’inconscience profonde, la barbarie en marche, le rêve infrahumain, la cruauté, etc., etc., etc.
Le Second de ces états correspond exactement à tous les processus du rationnel : les opinions, les sectarismes fanatiques, etc., etc., etc.
Le Troisième se manifeste comme une synthèse conceptuelle, scientifique, une révision intellectuelle des croyances, l’induction, la déduction de type réfléchi, les études très sérieuses sur les phénomènes et les lois, etc., etc., etc.
Le Quatrième est la Conscience éveillée, l’état de Turiya, la Clairvoyance illuminée réellement objective, parfaite, la Polyvoyance, etc., etc., etc.
Je sortis victorieux de la difficile épreuve ; indéniablement, sur le Sentier du fil du Couteau, nous devons être éprouvés de nombreuses fois.
Le symbolisme hermétique de cette épreuve ésotérique fut très intéressant. Trois donzelles, très sereines dans le feu. Victoire !, fut le résultat.
Aujourd’hui, je me trouve déjà fermement établi dans les États dianoétiques et noétiques. Il n’est pas inutile d’affirmer qu’Eikasia et Pistis furent éliminés de ma nature à travers les terribles ordalies de l’Initiation.
Trente-sept jours après avoir commencé les révisions abyssales, je dus alors étudier de façon directe les douze constellations zodiacales sous le gouvernement desquelles nous évoluons et involuons constamment.
Chacune des douze constellations zodiacales resplendit avec un ton particulier.
La Lumière astrale de la Constellation du Lion est d’une très belle couleur dorée et on se sent inspiré en la contemplant.
La fin de tous les processus liés à l’Ascension est toujours annoncée par quatre anges qui font chacun sonner une trompette, tournés vers les quatre points cardinaux de la planète Terre.
Dans le Temple, la blanche colombe de l’Esprit-Saint se livra en me disant : « Travaillez intensément dans la Neuvième sphère si vous voulez incarner en vous-mêmes le Troisième Logos ».
Tous ces processus symboliques de l’Ascension se terminèrent le quarantième jour.
La Cérémonie finale eut lieu dans le monde causal ; ce que je vis et ressentis alors fut certainement extraordinaire.
Le Grand Initiateur fut alors Sanat Kumara, le fondateur du Grand Collège d’Initiés de la Vénérable Loge Blanche.
Sur l’Autel, avec le roseau à sept nœuds dans sa puissante main droite, ce Grand Être resplendissait, terriblement divin.
Chapitre 16 – La Quatrième Initiation du Feu
Le triste homoncule rationnel appelé par erreur Homme est très semblable à un bateau fatal surpeuplé de beaucoup de passagers sinistres et ténébreux (je veux me référer ici aux Moi).
Il est incontestable que chacun d’eux en particulier a son propre mental ses propres idées, concepts, opinions, émotions, etc., etc., etc.
Il est clair que nous sommes pleins d’infinies contradictions psychologiques ; si nous pouvions nous voir entièrement dans un miroir tels que nous sommes intérieurement, nous nous ferions horreur.
Le type de mental qui s’exprime en nous à un moment donné à travers les diverses fonctions cérébrales dépend uniquement de la qualité des Moi en action (voir au chapitre III, le paragraphe intitulé l’Égo).
L’existence intérieure de beaucoup de mentaux en chacun de nous est évidente, claire et manifeste.
Nous ne sommes certainement pas possesseurs d’un mental individuel, particulier ; nous avons beaucoup de mentaux.
Nous avons besoin de toute urgence, de façon irremplaçable, de créer le corps mental, mais cela est seulement possible en transmutant l’Hydrogène sexuel Si12.
Au moyen du Sahaja Maïthuna, la Magie sexuelle, nous pouvons et même devons faire passer l’excédent d’Hydrogène sexuel Si12 non utilisé dans la fabrication du corps astral à une seconde octave d’ordre supérieur.
La cristallisation de cet Hydrogène sous la forme splendide et merveilleuse du corps mental est un axiome de la Sagesse hermétique.
Il est clair que cette cristallisation de l’Hydrogène sexuel se produit solennellement en accord avec les notes DO RÉ MI FA SOL LA SI dans une seconde octave transcendante.
L’alimentation est différente, il est évident que tout organisme qui vient à l’existence a besoin d’une alimentation et d’une nourriture spécifiques. Le corps mental n’est pas une exception à la règle générale.
L’excédent de l’Hydrogène 24 non utilisé pour l’alimentation du corps astral se convertit en Hydrogène 12 (ne pas confondre ce dernier avec l’Hydrogène sexuel Si12).
Comme conséquence ou corolaire évident, il est licite d’affirmer clairement que l’Hydrogène douze est l’aliment cardinal et définitif du corps mental.
Il n’est pas possible d’atteindre la pleine individualisation de l’entendement sans la création d’un corps mental.
C’est seulement en créant un tel véhicule que nous possédons le Manas inférieur organisé, le Mental concret particulier individuel.
Le fondement de cette création se trouve dans la Neuvième sphère (le Sexe). Travailler dans la Forge ardente de Vulcain est indispensable.
Il est évident que l’on sait que l’on possède un corps mental lorsque l’on peut voyager avec lui consciemment et positivement par les mondes suprasensibles.
Mon cas particulier fut certainement très spécial : je suis né avec mon corps mental ; je l’avais déjà créé dans un passé très lointain, bien avant que ne rayonne l’aurore du Mahamanvantara de Padma ou Lotus d’Or.
Maintenant, il était seulement nécessaire de récapituler de toute urgence, de façon inéluctable, la Quatrième Initiation du Feu et de restaurer les pouvoirs flammigères de ce véhicule.
Le resplendissant Dragon de Sagesse, je veux me référer ici au Logos du Système solaire d’Ors, confia à un spécialiste la noble mission de m’assister et de m’aider.
Élever le quatrième serpent le long du canal médullaire du corps mental de vertèbre en vertèbre et de chakra en chakra est incontestablement un processus très lent et épouvantablement difficile.
« Avant que la flamme d’or puisse briller avec une lumière sereine, la lampe doit être bien surveillée et dans un lieu abrité du vent. »
« Les pensées terrestres doivent tomber mortes devant les portes du Temple. »
« L’esprit qui est esclave des sentiments rend l’âme aussi invalide que le bateau que le vent égare sur les flots. »
Je perçus avec étonnement les multiples splendeurs du Pentalphe merveilleux sur les chandeliers très sacrés du Temple.
Je franchis heureux le seuil du Sanctuaire ; mes pensées flamboyaient ardemment.
Je compris clairement que, pendant le travail dans la Neuvième sphère, je devrais séparer très précautionneusement « la fumée du feu ».
La fumée est horreur, ténèbres, bestialité ; la flamme est lumière, amour, chasteté transcendante.
Tout impact extérieur engendre des réactions ondulatoires dans le mental ; ces dernières ont leur noyau fondamental dans l’Égo, le Moi, le Moi-même.
Exercer un contrôle absolu sur les réactions mentales citées est certainement indispensable.
Nous devons devenir indifférents aux louanges et aux injures, au triomphe ou à la déroute.
Sourire aux personnes insultantes, baiser le fouet du bourreau est indispensable. Il faut se souvenir que les paroles blessantes n’ont pas plus de valeur que celle que leur donne l’offensé.
Quand nous n’accordons aucune valeur aux paroles des insulteurs, celles-ci restent comme un chèque sans provision.
Le Gardien du Seuil dans le monde du Mental personnifie l’Égo, le Moi.
Affronter avec héroïsme la terrible épreuve, vaincre réellement le terrible frère, comme on l’appelle dans la Maçonnerie occulte, est indispensable dans la Quatrième Initiation du Feu.
Sans aucune crainte, je dégainais rapidement l’épée flammigère ; qui arriva ensuite fut extraordinaire, la larve du seuil s’enfuit, épouvantée.
Il est évident qu’une telle épreuve se produit toujours après l’ouverture des Ailes ignées.
C’est une merveilleuse vérité que, lorsque le Feu sacré ascendant arrive à la hauteur du cœur, les ailes angéliques rayonnantes s’ouvrent toujours.
Incontestablement, les Ailes ardentes nous permettent d’entrer instantanément dans n’importe quel département du Royaume.
Un autre merveilleux évènement cosmique que j’eus l’opportunité de vivre pendant les multiples processus de la Quatrième Initiation du Feu fut sans aucun doute celui de l’entrée victorieuse de Jésus dans la cité chérie des prophètes.
Celui qui désire réellement entrer dans la Jérusalem d’En-Haut (les mondes supérieurs) doit se libérer du corps, des sentiments et du mental.
Il est urgent, indispensable, irremplaçable, de monter sur l’âne symbolique (le mental), de le dompter, de le contrôler, seulement ainsi nous est-il possible de nous en libérer pour entrer dans les mondes de l’Esprit (la Jérusalem céleste).
Je sentis que mon corps physique usé se désintégrait et mourait ; à ce moment, le Divin Rabbi de Galilée s’exclama d’une voix forte en disant : « Ce corps ne te sert plus maintenant ».
Je m’échappais, heureux, de cette forme détruite, vêtu du To Soma Heliakon, le corps d’Or de l’Homme solaire.
Quand le Feu sacré resplendit solennellement sur l’Étoile flamboyante et sur la Croix étoilée, ma Divine Mère Kundalini particulière, individuelle, fut chaleureusement accueillie dans le Temple.
La Kundalini faite verbe fleurit sur mes lèvres fécondes lorsque le feu atteignit mon larynx créateur.
Je me souviens encore de l’instant où la fête fut célébrée. Les Adeptes de la Fraternité occulte me récompensèrent avec un merveilleux symbole que je conserve encore.
Le moment où le feu de la Kundalini arriva à la hauteur du cervelet fut extraordinaire ; alors, mon corps mental passa par la crucifixion symbolique du Seigneur.
Il s’ensuivit notoirement l’ascension de la Flamme érotique à la trente-deuxième vertèbre ; en ces moments de grande solennité, je compris les Mystères en rapport avec le degré de Lion de la Loi.
« Quand une Loi inférieure est transcendée par une Loi supérieure, la Loi supérieure lave la Loi inférieure. »
« Le Lion de la Loi se combat avec la balance. »
« Fais de bonnes œuvres pour payer tes dettes. »
Une cloche métallique fit trembler solennellement tous les territoires de l’Univers quand le feu divin ouvrit le lotus aux mille pétales (le chakra Sahasrara).
Dans ces instants de suprême béatitude, j’entendis des chœurs ineffables résonner dans l’Espace sacré.
Plus tard, je dus élever patiemment la Flamme érotique jusqu’au champ magnétique de la racine du nez.
En utilisant intelligemment un certain fil nerveux secret, je continuais alors à conduire le feu jusqu’à la région du Thalamus, région où se trouve le chakra capital qui contrôle le cœur.
À la fin, je me servis intelligemment du Anahata-Nadi pour élever la flamme sexuelle jusqu’au Temple-Cœur.
La cérémonie finale de cette Initiation fut réellement extraordinaire, sublime, terriblement divine.
Cette nuit mystique, le Temple était nimbé de Gloire, impossible de décrire une telle beauté…
Sanat Kumara, le Grand Hiérophante, m’attendait dans une attitude sévère sur son trône royal ; j’entrais avec une profonde vénération dans l’enceinte sacrée…
Devant ce Grand Immolé, comme H.P.B. avait l’habitude de l’appeler, ma Divine Mère Kundalini posa avec un amour infini sur ma tête le voile jaune des Bouddhas et l’extraordinaire diadème sur lequel resplendit l’Œil de Shiva.
« Voici mon Fils bien-aimé ! » S’exclama ma Mère qui ajouta ensuite : « Il est un Bouddha ».
L’Ancien des Jours, Sanat Kumara, l’illustre fondateur du Grand Collège d’Initiés de la Loge blanche sur la planète Terre, s’approcha de moi et mit dans mes mains le symbole de l’Imperator (une sphère surmontée d’une croix).
Pendant ce temps, on entendait des accords angéliques, des symphonies royales basées sur les rythmes du Mahavan et du Chotavan qui maintiennent l’Univers constant dans sa marche.
Chapitre 17 – La Cinquième Initiation du Feu
Nous affirmons avec une grande solennité et sans grande pompe le formidable réalisme palpable et évident de trois types spécifiques d’actions :
- A) Actes basés sur la Loi des Accidents ;
- B) Actes fondamentaux des Lois éternelles du Retour et de la Récurrence ;
- C) Actes merveilleux nés de la Volonté consciente.
Le fondement du premier type d’action est certainement la mécanicité naturelle de tout cet ordre de choses.
Il est hors de doute que l’élément primordial du second type d’action est l’incessante répétition de beaucoup de drames, de comédies et de tragédies.
Ceci arrive toujours de vie en vie, à travers le temps et l’espace, dans la douloureuse vallée du Samsara.
Le drame est pour les gens plus ou moins bons ; la comédie pour les plaisantins et la tragédie pour les pervers.
Tout arrive comme cela est arrivé, plus les conséquences positives ou négatives.
La Causa Causorum du troisième type d’action est certainement le corps causal ou corps de la Volonté consciente.
Comme conséquence ou corolaire, nous pouvons noter les énoncés suivants : les actes nés de la Volonté consciente sont seulement possibles quand il nous a été donné le luxe de créer pour notre usage particulier un corps causal.
L’Hydrogène sexuel Si12, au moyen du Yoga du Sexe avec son fameux Sahaja Maïthuna, la Magie sexuelle, peut et doit passer à une troisième octave d’ordre supérieur.
La cristallisation de cet Hydrogène sous la forme resplendissante et merveilleuse du corps causal se produira avec les notes DO RE MI FA SOL LA SI de cette octave.
L’alimentation est différente. Le corps causal a aussi son aliment et celui-ci provient de l’Hydrogène 12 en excédent non consommé dans le corps mental.
Évidemment, l’Hydrogène 12 (ne pas le confondre avec l’Hydrogène sexuel Si12) peut et doit se convertir en Hydrogène 6 qui est l’aliment spécifique du corps causal.
Indéniablement, puisqu’ils ne possèdent pas réellement le corps de la Volonté consciente, les pauvres gens sont toujours fatalement victimes des circonstances.
L’impératif catégorique, la faculté de détermination, celle qui permet de provoquer de nouvelles circonstances, est seulement possible lorsqu’on possède le corps causal ou corps de la Volonté consciente.
Avec une grande sincérité et un terrible réalisme gnostique, nous devons affirmer ce qui suit : l’animal intellectuel, appelé par erreur Homme, n’a pas les corps astral, mental et causal, il ne les a jamais créés.
Il est inacceptable, insoutenable, inadmissible, de supposer, ne serait-ce qu’un instant, la pleine manifestation de l’homme, alors qu’il n’a en rien élaboré les véhicules suprasensibles cités.
La condition basique, indispensable, urgente, quand nous voulons en vérité nous convertir en hommes authentiques, est de créer en nous-mêmes les véhicules mentionnés.
C’est une grave erreur de croire que les bipèdes tricérébrés ou tricentrés viennent au monde avec de tels corps.
Dans la moelle et le Semen existent d’infinies possibilités qui, en se développant, peuvent nous transformer en hommes légitimes, celles-ci pourraient cependant être perdues, et il est même normal qu’elles se perdent, si nous ne travaillons pas avec l’échelle fondamentale des Hydrogènes.
L’humanoïde intellectuel n’est pas un homme, mais, présumé comme tel, il suppose par erreur qu’il l’est, et, par pure ignorance, il tente d’usurper un état qui ne lui correspond pas : il se croit le Roi de la Création alors qu’il n’est même pas le roi de lui-même.
L’immortalité est quelque chose de très sérieux, mais il faut l’atteindre au moyen du Sahaja Maïthuna, la Magie sexuelle.
Celui qui se fabrique un corps astral, de fait et de droit, se rend immortel dans le monde des vingt-quatre lois.
Celui qui s’offre le luxe de créer un corps mental atteint visiblement l’immortalité dans le monde des douze lois.
Celui qui se forge un corps causal atteint indubitablement l’immortalité, recherchée dans le monde des six lois.
C’est seulement en fabriquant ces véhicules solaires que nous pouvons incarner ce que l’on appelle l’Âme humaine ; je veux me référer au troisième aspect de la Trimurti hindoue : Atman-Bouddhi-Manas.
On a déjà beaucoup parlé sur le fameux To Soma Heliakon, le corps d’Or de l’Homme solaire.
Il s’agit incontestablement de l’habit de Noce de l’Âme cité par l’Évangile christique biblique.
Un tel vêtement est évidemment composé par les corps suprasensibles, extraordinaires cristallisations de l’Hydrogène sexuel Si12.
Il n’est en aucune façon possible de pénétrer dans le Sanctum Regnum, Regnum Dei, Magis Regnum, sans l’habit de Noce de l’Âme.
Avec le sain propos d’illuminer encore davantage ces paragraphes, nous poursuivrons en transcrivant la Parabole de la fête des Noces :
« Et, prenant la parole, Jésus leur dit de nouveau en paraboles :
« Le royaume des Cieux ressemble à un roi qui fit des noces pour son fils.
« Et il envoya ses esclaves convier aux noces ceux qui étaient invités, et ils ne voulurent pas venir. De nouveau il envoya d’autres esclaves, en disant : dites aux invités : Voici que j’ai apprêté mon déjeuner ; mes taureaux et mes bêtes grasses sont égorgés, et tout est prêt : venez aux noces. Eux, négligeant l’invitation, s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son négoce ; les autres, saisissant ses esclaves, les outragèrent et les tuèrent.
« Le roi fut pris de colère et, envoyant ses armées, il fit périr ces meurtriers et incendia leur ville. Alors il dit à ses esclaves : la noce est prête, mais les invités n’étaient pas dignes. Rendez-vous donc aux issues des chemins, et tous ceux que vous trouverez, invitez-les aux noces.
« Et, étant sortis sur les chemins, ces esclaves rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, mauvais et bons ; et la salle fut remplie de convives.
« Étant entré pour observer les convives, le roi vit là un homme qui n’était pas revêtu d’un vêtement de noce. Et il lui dit : mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un vêtement de noce ? Celui-ci resta bouche close. Alors le roi dit aux serviteurs : liez-lui pieds et mains et jetez-le dans les ténèbres du dehors ; là seront les sanglots et les grincements de dents. Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. »
Il est clair et évident que ce convive qui n’avait pas revêtu l’Habit de Noce de l’Âme ne pouvait pas légitimement recevoir le qualificatif d’Homme, mais on lui concède ce titre simplement par amour et respect pour nos semblables.
La parabole serait devenue grotesque si l’on avait dit qu’il y avait là un animal qui n’avait pas d’habit de noce.
Assurément, aucun animal, y compris la bête intellectuelle, n’a jamais été vêtu de l’Habit de Noce de l’Âme.
Mais revenons à mon cas personnel pour nous approcher un plus de la finalité de ce chapitre.
Au nom de la vérité, je dois dire très clairement que je suis né avec mes quatre corps : physique, astral, mental et causal.
Il était indispensable et urgent pour moi de restaurer sans délai le pouvoir du feu dans chaque corps, et de récapituler les Initiations.
Après les quatre Initiations précédentes, je dus repasser patiemment la Cinquième Initiation du Feu.
Je veux, dans ces lignes, donner une signification intrinsèque, transcendante et transcendantale au terme repasser.
Puisque dans les vies antérieures, j’étais déjà passé par les Initiations cosmiques du feu, j’avais maintenant seulement besoin de les repasser.
Quand je demandais au Logos de notre Système solaire d’Ors la permission d’entrer dans les mystères de la Cinquième Initiation du Feu, il me donna la réponse suivante : « Tu n’as pas besoin de demander la permission pour entrer en Initiation ; tu as parfaitement le droit de le faire ».
Le béni confia alors à un noble spécialiste du monde causal la mission de m’assister et de m’aider.
La tâche de ce spécialiste en question fut de conduire intelligemment le feu sacré le long de mon canal médullaire du corps causal ou corps de la Volonté consciente.
L’éveil du cinquième serpent igné de nos pouvoirs magiques dans le chakra Muladhara de l’os coccygien fut célébré dans le Temple avec une grande fête.
L’ascension de la Kundalini de vertèbre en vertèbre et de chakra en chakra le long de l’épine dorsale du corps causal se réalisa très lentement en accord avec les mérites du cœur.
Puisque je suis né éveillé et que je jouis certainement de ce que nous pourrions appeler la Conscience objective et la Connaissance objective, il me fut facile de transférer les souvenirs du monde causal au cerveau physique.
J’explique : la Psychologie moderne révolutionnaire de la Nouvelle Ère du Verseau utilise les termes Objectif et Subjectif de la façon suivante :
- A) Objectif : Réel, spirituel, vrai, divin, etc. ;
- B) Subjectif : Vague, incohérent, imprécis, illusoire, fantasque, absurde.
Dans le monde des Causes naturelles, j’ai compris la nécessité d’apprendre à obéir au Père sur la Terre comme au Ciel.
Un de mes plus grands bonheurs fut certainement l’entrée dans le Temple de la Musique des Sphères de cette région cosmique.
Sur le seuil de ce Temple, le Gardien m’enseigna un de ces saluts secrets de la Fraternité occulte.
Le visage de ce Gardien ressemblait à un éclair : quand cet homme vivait sur Terre, il s’appelait Beethoven.
Dans le monde causal, j’ai trouvé beaucoup de Bodhisattvas travaillant intensément pour l’humanité.
Ces hommes du monde causal se tirent d’affaire merveilleusement, chacun sous la direction de son Dieu interne.
Seul l’Homme causal a atteint définitivement l’immortalité ; cette classe d’êtres est au-delà du Bien et du Mal.
Vivre le Drame du Christ cosmique dans ces régions, se convertir en personnage central de toute la Via Crucis, est certainement quelque chose qui ne peut jamais être oublié. Nous avons besoin de nous raffiner, de nous quintessencier, de nous purifier vraiment, si en vérité nous aspirons ardemment à vivre sérieusement les formidables réalités contenues dans le divin symbolisme christique.
Sans réfréner en aucune façon mes désirs intimes, je confesse sincèrement que dans le monde des Causes naturelles, je me vis chargé du poids de ma propre vie devant la foule profane qui, furieuse, me lapidait.
Le visage de l’Adorable miraculeusement imprimé sur le voile sacré de Véronique me parut très marqué.
Il n’est pas inutile de rappeler que les archéologues découvrirent beaucoup de têtes couronnées d’épines en pierre ; de telles effigies appartiennent à l’Âge du Bronze.
Il est évident que cela nous rappelle la Rune Épine dont nous avons amplement parlé dans le « Traité ésotérique de Magie runique ».
Toute personne versée dans le Gnosticisme universel sait bien ce que signifie cette rune.
La signification profonde du Divin visage avec la tête couronnée d’épines est : « Volonté-Christ ».
La Nuit de l’Initiation, je vis en extase resplendir, avec une singulière transparence et d’une façon singulièrement diaphane, le voile de Véronique sur l’Autel sacré.
L’évènement cosmique final devint inévitable lorsque le Cinquième Serpent, après être passé par la glande pinéale et le champ magnétique de la racine du nez, arriva jusqu’à la chambre secrète correspondante dans le cœur tranquille.
Fusionné alors avec mon Être réel intérieur, je sentis avec bonheur que je retournais à l’état infantile paradisiaque.
La cérémonie finale une fois terminée, je me prosternais devant mon Gourou « Adolfito » en m’exclamant : « Merci, Vénérable Maitre ; c’est à toi que je dois tout cela ».
Le Mahatma béni répondit en se levant : « Ne me remerciez pas ! Ce que j’ai besoin de savoir c’est comment vous allez vous comporter maintenant dans la vie ».
« Les faits parlent pour moi, Vénérable maitre, tu le vois ». Tels furent alors mes mots.
Par la suite, je reçus la visite d’un Grand Génie Élémental. Je veux me référer ici à ce Deiduso que personnifie le Sphinx du désert Égyptien.
Cet être avait les pieds pleins de boue. Je compris sa profonde signification ésotérique occulte.
« Vous avez les pieds pleins de boue », dis-je : la mystérieuse créature garda le silence ; incontestablement, il me fallait procéder au lavement des pieds.
Quand je voulus déposer sur ses joues le saint baiser, il me rappela à l’ordre délicatement en disant : « Embrasse-moi avec pureté » ; je fis ainsi.
Plus tard, Isis, dont aucun mortel n’a levé le voile, me rendit visite ; ma Divine Mère Kundalini. Je l’interrogeais immédiatement sur les résultats.
– Ô ma Mère ! Ai-je donc élevé les cinq serpents ?
– Oui, mon Fils !
– Je voudrais que vous m’aidiez maintenant à élever les sixième et septième serpents.
– Ceux-ci sont élevés.
À ce moment surgit en moi le parfait souvenir de moi-même :
– Ah ! Je suis un ancien petit Maitre ; j’étais tombé, maintenant, je m’en souviens.
– Oui, mon fils, tu es un Maitre.
– Ô Devi Kundalini ! Tu es Lakshmi, l’Épouse de Vishnu. Mère adorable ! Tu es la Divine promise de Shiva. Vierge vénérable ! Tu es l’aqueuse Sarasvati, la compagne de Brahma.
Ô cher lecteur ! Écoute-moi, elle est certainement l’Éternel féminin représenté par la Lune et par l’Eau ; la Magna Mater d’où provient le « M » magique et le fameux hiéroglyphe du Verseau.
Elle est assurément aussi la Matrice universelle du Grand Abime, la Vénus primitive, la Grande Vierge Mère qui surgit des vagues de la mer avec son fils Cupidon-Éros.
Il est hors de doute que nous devons affirmer franchement et sans ambages qu’elle est la Prakriti hindoue et métaphysiquement Aditi et même Mulaprakriti.
Jamais nous ne pourrions fouler le sentier rocailleux qui conduit à la libération finale sans l’aide de la Divine Mère Kundalini.
Chapitre 18 – Une Aventure Suprasensible
Conversant dans le bois du mystère, nous étions trois amis, qui, en vagabondant, arrivâmes doucement, doucement, doucement, devant la colline sacrée.
Sans la moindre peur, nous fûmes alors les témoins de quelque chose d’insolite et d’inhabituel ; il est urgent de le raconter pour le bien de nos chers lecteurs.
Une roche millénaire intacte s’ouvrit brusquement dans le terrain rocailleux, comme si elle s’était séparée en deux morceaux rigoureusement identiques, nous laissant perplexes et stupéfaits…
Avant d’avoir eu le temps suffisant pour pouvoir évaluer cela, sans réfléchir, comme attiré par une force étrange, je m’approchais de la mystérieuse porte de granite…
Sans que personne ne m’en empêche, je passais courageusement le seuil du Temple ; dans l’intervalle, mes amis s’assirent sereinement en face de la masse gigantesque qui se refermait devant eux…
N’importe quel glossaire extraordinaire serait franchement insuffisant si nous tentions de décrire avec de minutieux détails toutes les merveilles de ce Sanctuaire souterrain.
Sans expérience d’aucune sorte, je préfère parler de ceci grosso modo, mais avec sincérité, en me limitant à raconter ce qui est arrivé.
En me téléportant, animé par la Flamme vivante de l’Esprit, j’avançais par un étroit passage pour arriver dans un petit salon…
Cette enceinte exotique ressemblait assez à un bureau ou à un cabinet d’avocat…
Assis devant le bureau, je trouvais un Archonte du Destin, personnage indéchiffrable, juge hermétique du Karma ; probateur mystique vêtu comme un homme moderne élégant…
Quelle sagesse possédait cet Avocat-Cohen ! Vaticinateur sublime ! Infaillible ! Et terriblement divin…
Avec une profonde vénération, je m’approchais de son bureau ; le Feu sacré resplendissait sur son visage…
Immédiatement, je ressentis de façon directe sa profonde signification ; « Merci, Vénérable Maitre ! » m’exclamais-je avec une humilité infinie…
L’austère Hiérophante prit la parole et dit d’un ton sibyllin :
– Un tel (en se référant ostensiblement à l’un de mes deux amis qui m’attendaient dehors) est de type loqueteux ; il vivra toujours dans la misère. Un tel (en se référant alors à mon autre ami) est de type zamuro.
– Comment ? Zamuro ?
– Je répète : zamuro. (C’est un ami combatif et spirituel comme les samouraïs bouddhistes progressistes de l’Empire du Soleil levant.)
Finalement, en se dirigeant vers mon insignifiante personne sans valeur, il dit : « Toi, tu es de type militaire, car tu devras entrainer les foules, former l’Armée du Salut mondial, être l’initiateur de la nouvelle Ère du Verseau ».
Ensuite, il poursuivit ainsi : « Ta mission spécifique est de créer des Hommes, d’apprendre aux gens à fabriquer leur corps astral, mental et causal pour qu’ils puissent incarner leur Âme humaine ».
Il se leva ensuite de son bureau avec l’intention évidente de chercher dans sa bibliothèque une de mes œuvres et lorsqu’il l’eut entre les mains, ivre d’extase, il s’exclama : « Le livre que par bonheur vous avez envoyé par la poste à Un tel, lui a beaucoup plu ».
Ce qui arriva ensuite est facile à déduire. Avec une infinie vénération et une grande humilité, sans aucune sorte de vantardise, loin de toute vaine fatuité, je pris congé du Vénérable et sortis du Temple.
Il est urgent et indispensable maintenant de discourir, de réfléchir et de méditer sérieusement sur la question essentielle de ce récit.
En excluant de notre lexique tout relent de mauvais gout, nous insistons sur le postulat suivant : il est indispensable de créer l’Homme à l’intérieur de nous-mêmes, ici et maintenant.
Puisque je suis en train d’enseigner aux gens la Doctrine, je suis évidemment un créateur d’Hommes.
Il est nécessaire de créer à l’intérieur de nous-mêmes la disponibilité pour l’homme. Il n’est pas inutile de rappeler que la fin des temps est déjà arrivée.
On a déjà beaucoup parlé des deux sentiers dans la littérature occulte : je me réfère spécifiquement à la voie en spirale et à la voie directe.
Indéniablement, les deux augustes chemins ne s’ouvrent que devant l’homme véritable, jamais devant l’animal intellectuel !
Je ne pourrai jamais oublier les moments de la fin de la Cinquième Initiation du Feu. Après tous ces processus récapitulatifs, je dus affronter courageusement un Gardien nirvanique terriblement divin.
Le Bienheureux Seigneur de Perfection dit en me montrant le Sentier nirvanique en spirale : « Ceci est un bon travail ». En indiquant ensuite la voie directe, il s’exclama d’une voix forte, comme un rugissement de lion, en disant : « Ceci représente un travail supérieur ».
Je le vis ensuite s’avancer vers moi avec ce formidable impératif des grandes majestés ; il m’interrogea et je lui répondis, et le dialogue suivant s’établit :
– Par lequel de ces deux chemins allez-vous poursuivre maintenant ?
– Laissez-moi y réfléchir.
– Ne réfléchissez pas, dites-le immédiatement, définissez-vous !
– Je prends le chemin direct qui conduit à l’Absolu.
– Mais que dites-vous ? Ne vous rendez-vous pas compte que ce chemin est douloureux ?
– Je répète : je pars pour l’Absolu !
– Comment se fait-il que vous vous engagiez par là ? Ne comprenez-vous pas tout ce que vous allez souffrir ? Que vous arrive-t-il, monsieur ?
– Je pars pour l’Absolu.
– Bon, vous êtes averti ! Ce furent les dernières paroles du Gardien, ensuite, il se retira solennellement.
Une autre nuit : hors de mes corps suprasensibles, dans le plein exercice de mes fonctions, comme Atman ou Homme-Esprit…
En plein Nirvana : je me trouvais seul sur la belle terrasse de la Maison des Délices, dans le coin de l’amour…
Je vis les habitants de cette région, en nombre toujours croissant, flottant dans l’Espace sacré…
Les heureux s’assirent sur le tapis couvert de fleurs parfumées. Algorithme divine, Souffle sublime, Noumène inoubliable…
Atman-Bouddhi-Manas. La Trimurti de Perfection. Au moment où j’écris ces lignes, j’en viens à répéter ce verset du livre « La Demeure occulte » qui dit à la lettre ceci :
« Je suis le crocodile sacré Sébek.
Je suis la flamme à trois mèches,
et mes mèches sont immortelles.
J’entre dans la région de Sekem,
j’entre dans la région des flammes
qui ont mis en déroute mes adversaires. »
La créature ignée improvisée prit la parole au nom de la confrérie sacrée et dit : « Mon cher Frère, pourquoi prenez-vous ce chemin si dur ? Ici, dans le Nirvana nous sommes heureux. Restez ici avec nous ! »
Ma réponse pleine d’énergie fut la suivante : « Les animaux intellectuels n’ont pas pu avec leurs tentations, encore moins vous, les Dieux ! Je pars pour l’Absolu ! »
Les ineffables se turent et je me retirais précipitamment de cette demeure.
La Voix du Silence a dit : « Le Bodhisattva qui renonce au Nirvana par amour pour l’humanité est confirmé, trois fois honoré, et après beaucoup de Nirvanas gagnés et perdus pour cette cause, il gagne le droit d’entrer dans un monde de félicité super nirvanique… »
Le Nirvana a des Cycles d’activité et des Cycles de profond repos ; dans cette époque du XXe siècle, il se trouve en période d’action.
Les Nirvanis qui se réincarnèrent pendant les premières races sont revenus se réincarner maintenant seulement, une fois cette époque passée, ils s’enfonceront dans la félicité infinie jusqu’au futur Mahamanvantara.
Le long et amer sentier du devoir est différent ; il implique la renonciation totale, mais il nous conduit directement à l’Absolu.
Une nuit parmi tant d’autres, alors que je me trouvais tout heureux en état de Samadhi, je vis resplendir la planète Mars dans des tons pourpres…
Ses vibrations étaient certainement de caractère télépathique ; je sentis dans mon cœur paisible que l’on m’appelait de toute urgence depuis le noyau central de cette masse planétaire ; son scintillement était caractéristique…
Je me transportais rapidement, vêtu du To Soma Heliakon jusqu’aux entrailles vivantes de ce monde…
Vêtu de l’habit des milices célestes, m’attendait resplendissant Samaël, ma propre Monade individuelle, mon Être intime véritable, le divin régent de cette planète.
Je me prosternais avec révérence devant l’Omniscient, illustre Seigneur de ce lieu, et ensuite, prenant la parole, je dis :
– Père, me voilà ! Pourquoi m’avez-vous appelé ?
– Toi, mon fils, tu m’as oublié !
– Non, mon Père ; je ne t’ai pas oublié !
– Si, mon fils, quand s’ouvre à toi la conciergerie de l’Univers, tu m’oublies !
– Ô mon Père, je suis venu te baiser les mains et recevoir ta bénédiction !
L’Omnimiséricordieux me bénit et, agenouillé, je baisais sa main droite. Dans le fond du Temple planétaire, on apercevait un lit de douleur…
Par la suite, je me plongeais dans une profonde réflexion : pourquoi ai-je choisi moi-même le chemin ? Pourquoi ai-je oublié mon Père devant la terrifiante présence du Gardien des Chemins ?
Jésus, le Grand Prêtre Gnostique, nous donna une grande leçon sur le mont des Oliviers quand il s’exclama : « Mon Père, si cela est possible, éloigne de moi ce calice, mais que ta volonté soit faite et non la mienne ».
Dix-huit ans après : Fulminant et les yeux lançant des éclairs, je déchirais mes vêtements en protestant pour tant de douleur. Aïe ! Aïe ! Aïe !
Une Vierge du Nirvana me répondit : « Ainsi est le chemin que tu as toi-même choisi. Pour nous, les habitants du Nirvana, les triomphes sont mineurs et pour cela il est évident que nous souffrons moins. Mais comme tes triomphes seront majeurs, tes souffrances aussi seront plus intenses ».
Quand je voulus me reposer un peu, les Agents du Karma me réprimandèrent en disant : « Que vous arrive-t-il, Monsieur ? Allez-vous avancer ? Ami, circulez ! Circulez ! Circulez ! ».
Je continuais patiemment ma marche par le sentier rocailleux qui conduit à la libération finale.
Chapitre 19 – Persécutions
Sur les versants tropicaux de la Sierra Nevada, au bord de la Macuriba ou Mer des Caraïbes, je dus récapituler patiemment les divers processus ésotériques et initiatiques de la Troisième, Quatrième et Cinquième Initiations du Feu.
Je vivais là dans l’austérité avec un groupe choisi d’étudiants gnostiques, très loin de tous ces sots, imbéciles et stupides du vain intellectualisme…
Probes et irréprochables Anachorètes gnostiques, nous avions avec reconnaissance construit une modeste demeure avec le bois de ces forêts…
Je tiens à évoquer maintenant, ne serait-ce qu’un instant, tous ces hommes illustres, dont certains se distinguent en ce moment en tant que notables Missionnaires internationaux…
Depuis mon antique terre mexicaine, je vous salue, valeureux messieurs de la cordillère enneigée sud-américaine !
Je veux inclure aussi mes salutations à leurs femmes et à leurs enfants et aux enfants de leurs enfants…
Comme j’étais heureux lorsque j’habitais ce refuge forestier dans le profond bocage loin du tumulte du monde !
Je retournais alors aux Paradis élémentaux de la Nature et les Principes du Feu, des Airs, des Eaux et de la Terre parfumée me livrèrent leurs secrets…
Un jour, peu importe lequel, quelques-uns de ces Cénobites du Gnosticisme universel frappèrent à la porte de ma demeure avec impatience et me supplièrent d’éteindre le feu.
L’incessant crépitement de l’élément igné avançait, terrifiant, à travers l’épais taillis, calcinant tout ce qui se trouvait sur son passage…
Un épouvantable embrasement menaçait les cultures et les maisons. C’est en vain que l’on creusa des tranchées et des fossés dans le but d’arrêter la marche triomphale du feu.
L’élément igné et ardent traversait tous les fossés et entourait en les menaçant dangereusement les abords, les environs, les alentours et le voisinage…
Il est évident que je n’ai jamais été pompier ou avaleur de fumée, comme on surnomme avec sympathie ces héroïques serviteurs publics…
Mais, je confesse franchement et sans ambages qu’à ce moment-là, le sort de tous les frères gnostiques était entre mes mains. Que faire ?
Je désirais ardemment leur rendre service de la meilleure façon possible et ce fut sans aucun doute une de mes meilleures opportunités…
Il aurait été infantile, absurde et même ingrat de nier une aide aussi urgente. On ne paie pas seulement du Karma pour le mal que l’on fait, mais aussi pour le bien que l’on néglige de faire lorsqu’on peut le faire.
Ainsi, je résolus d’opérer par magie : en avançant à pied jusqu’au brasier titanesque, je m’assis tout près de là et me concentrais sur l’Intime…
En priant secrètement, je le suppliais d’invoquer Agni, l’important et illustre Dieu du Feu…
L’Intime entendit ma prière et clama d’une voix forte, comme un rugissement de lion, en appelant Agni, et sept coups de tonnerre répétèrent ses appels…
Promptement se trouva à mes côtés le brillant Seigneur du Feu, le resplendissant Fils de la Flamme, l’Omnimiséricordieux…
Je le sentis dans toute la présence de mon Être et le priais au nom de la Charité universelle, de dissiper cet incendie…
Il est certain que le béni Seigneur de Perfection considéra ma demande juste et parfaite…
Une suave brise parfumée surgit de façon inaccoutumée du bleu mystérieux du bocage profond et modifia totalement la direction de ces langues de feu et alors le feu se dissipa entièrement…
Un autre jour : alors que je parlais devant des Cénobites gnostiques dans une belle clairière d’un bois profond, très proche des cabanes, nous nous vîmes soudain menacés par une averse torrentielle…
Je me concentrais ardemment sur l’Intime en priant intensément et en lui demandant d’invoquer Paralda, le Génie Élémental des anxieux Sylphes de l’air.
Ce Deva accourut, olympien, avec l’intention évidente de m’aider ; j’appréciais la magnifique opportunité qui m’était offerte et je le priais d’éloigner les nuages orageux des environs…
Incontestablement, ces derniers s’ouvrirent pour former un cercle au-dessus de nos têtes et ensuite s’éloignèrent devant les mystiques étonnés de ce coin de l’amour…
À cette époque, les frères gnostiques voyageaient toutes les semaines jusqu’aux plages sablonneuses du point orageux…
Litelantes chargeait ces pénitents sincères de nous apporter du poisson et même des légumes et des fruits qu’il n’était pas possible de cultiver dans la Sierra Nevada, en raison de l’appétit féroce des implacables fourmis…
Ces créatures involutives, insatiables, dévoraient les fleurs, les fruits et la verdure, et rien certainement n’était en mesure de les en empêcher. Ainsi est le grouillement de la forêt, les Divins et les Humains le savent bien. Les rondes nocturnes des tambochas ou fourmis sont certainement effrayantes…
Les serpents venimeux comme le terrible Talla X et d’autres connus classiquement depuis l’antiquité sous les noms de Crotale, Serpent Corail et Fer de Lance prospéraient, effrayants, ici, là et partout…
Je me souviens encore d’un vieux guérisseur de la montagne appelé Jean ; cet homme habitait avec sa femme au plus profond de la forêt…
Comme le bon Samaritain de l’Ancien Testament, cet homme soignait les humbles montagnards mordus par les vipères avec ses précieux baumes…
Malheureusement, cet homme haïssait les serpents et, implacable et vengeur, il les tuait sans aucune considération…
– Ami Jean –lui dis-je un jour–, vous êtes en guerre contre les vipères et celles-ci se préparent à se défendre. Nous verrons qui gagnera la bataille…
– Je déteste les serpents…
– Il vaudrait mieux que vous les aimiez ; souvenez-vous que les serpents sont clairvoyants ; le merveilleux zodiaque resplendit dans l’aura astrale de ces créatures et ils savent par l’expérience directe ceux qui les aiment vraiment et ceux qui les détestent…
– Je ne peux pas les aimer… Je sens que mon corps se décompose quand je les vois… Le serpent qui traverse mon chemin, je le tue…
– Ô bon vieillard ! Douze serpents vous ont déjà mordu et quand le treizième vous blessera, vous mourrez.
Un peu plus tard, le vieillard fut mordu par un terrible serpent qui l’attendait, caché, enroulé trois fois et demie…
Ma prophétie s’était accomplie ; le vieux guérisseur mourut avec l’Arcane treize de la Kabbale ; aucun de ses amis ne put trouver le serpent venimeux…
Le vieux médecin portait toujours dans sa gibecière quelques plantes merveilleuses ; rappelons les cinq capitaines : Capitaine seule-suffisante, Capitaine générale, Capitaine siffleuse, Capitaine vigoureuse, Capitaine langue de cerf.
Des végétaux miraculeux non classifiés par la botanique et connus dans la Sierra Nevada seulement, près des eaux tumultueuses de la Macuriba. Des plantes extraordinaires au moyen desquelles le vieux guérisseur du bois solitaire soignait les victimes des serpents.
Il n’y a pas de doute que le vieillard les utilisait savamment de façon thérapeutique ; il les prescrivait sous forme orale comme les thés ou tisanes ou sous forme externe, en faisant laver la ou les blessures, selon sa connaissance de ces végétaux.
Les Ermites gnostiques de la Sierra Nevada ne tuaient jamais les dangereuses vipères ; ils apprirent à les aimer sincèrement…
En conséquence de ce procédé, ils gagnèrent la confiance de ces terribles serpents ; maintenant, de tels serpents venimeux se sont convertis en gardiens du Temple…
Quand ces anachorètes de la montagne voulaient éloigner les serpents, ils chantaient plein de foi les mantras suivants : Osi… Osoa… Osias…
Chaque fois que ces Ermites désiraient vraiment enchanter magiquement les terribles serpents, ils prononçaient les mystérieuses paroles : Osi… Osoa… Osias …
Jamais aucun mystique de cette montagne n’a ôté la vie au moindre serpent ! Ces Cénobites apprirent à respecter toute existence… mais il y a certaines exceptions. Tel est le cas du précieux serpent à Sonnettes…
Cancer
Au nom de la Vérité, je dois consigner dans ce livre l’énoncé suivant : le remède infaillible contre le terrible cancer a déjà été découvert et celui-ci se trouve dans le serpent à sonnettes !
Formule salvatrice : Sacrifier cet animal, éliminer les sonnettes et la tête (ces parties ne sont pas utiles). Le mettre à sécher, au soleil ou au chaud dans la terre froide. Broyer la chair utilisable jusqu’à la réduire en poudre fine. Enfermer cette substance dans des capsules vides que l’on peut obtenir dans n’importe quelle pharmacie.
Dose : Prendre une capsule chaque heure.
Observation : Continuer le traitement jusqu’à la guérison complète.
Avertissement : Le malade devra éliminer radicalement tout remède et se limiter exclusivement au traitement par le serpent.
Éperviers
En ce moment me reviennent à l’esprit des réminiscences sylvestres, des souvenirs de montagne, des évocations sauvages…
Combien ces pénitents ont souffert de ces cruels oiseaux de proie ! Les astucieux éperviers dévastaient les bassecours en enlevant dans leurs serres les poules et les poulets…
Je vis de nombreuses fois ces vilains oiseaux sanguinaires posés sur les branches des arbres voisins, guettant leurs victimes sans défense…
Manger et être mangé est la Loi de l’Éternel Trogoautoégocrate cosmique commun. L’alimentation réciproque de tous les organismes.
Incontestablement, une telle réciprocité, correspondance et mutualité proviennent intimement de l’élément actif omniprésent Okidanokh.
Persécutions
Comme nous étions heureux dans nos cabanes du bois solitaire ! Malheureusement, de nouvelles persécutions arrivèrent…
Des gens profanes des villages voisins se consacrèrent à la tâche, assurément pas très belle, de propager contre nous de fausses nouvelles diffamantes…
Les commérages des femmes, la fourberie des hommes, les ragots, les médisances, les cancans assumèrent des figures monstrueuses et la tempête éclata…
Il est indéniable que je fus converti en personnage central du drame, celui contre qui furent lancés tous les traits, tous les cancans, tous les coups de fusil…
Cet ordre des choses allait chaque jour de mal en pis et finalement, surgit de là, le cafard, le mouchard, le délateur…
La police alertée me cherchait n’importe où avec l’ordre catégorique de m’appliquer le délit de fuite…
Je n’étais certainement pas pour ces pauvres gendarmes un simple séditieux ou agitateur du peuple dans le style de Paul de Tarse, mais quelque chose de pire : un sorcier de l’Averne échappé d’un mystérieux sabbat, un drôle d’oiseau de mauvais augure, un monstre qu’il était indispensable d’enfermer ou de tuer…
Par une nuit étoilée, me trouvant en état d’extase, je reçus la visite d’un Mahatma qui me dit en prenant la parole : « Beaucoup de gens armés sont à ta recherche, tu dois t’en aller par un autre chemin ».
Il n’est pas inutile d’affirmer avec insistance que j’ai toujours su obéir aux ordres de la Fraternité Blanche Universelle…
Profitant du silence nocturne, je descendis de la montagne par un chemin escarpé et difficile. Sur le Plat, comme les Ermites gnostiques appellent la zone côtière, hors de la Sierra, je fus recueilli par un étudiant gnostique. Il nous transporta dans sa voiture, jusqu’à une belle cité.
Chapitre 20 – Le Secret de L’Abime
En excluant de mon mental toute possible fanfaronnade, sans aucune vantardise, avec humilité, je confesse franchement et sans ambages qu’après être monté par les cinq degrés des Initiations ignées, il était urgent pour moi de me développer dans la lumière avec les Huit Degrés de l’Initiation Vénuste.
Quand on veut en vérité obtenir l’éveil complet du Premier Serpent de Lumière, il est urgent de travailler dans la Forge ardente de Vulcain (le Sexe).
Ce qui suit est écrit en paroles d’or dans le livre de toutes les splendeurs : « La Kundalini se déroule, se retourne et monte dans l’Aura merveilleuse du Mahachoan ».
Nous travaillons assurément en premier lieu avec le feu et ensuite avec la lumière ; nous ne devons jamais confondre les serpents de feu avec ceux de lumière…
L’extraordinaire ascension du premier serpent de lumière vers l’intérieur et vers le haut, le long du canal médullaire du corps physique, me permit de connaitre le secret de l’abime.
Le fondement de ce secret se trouve dans la Loi de Chute telle qu’elle fut formulée par Saint-Vénôme.
Voici la formulation que ce Maitre donna de la Loi cosmique qu’il découvrit :
« Toutes les choses qui existent dans le monde tombent vers le fond. Et le fond, pour toutes les parties de l’Univers, est leur point de stabilité le plus proche et cette stabilité est le lieu ou le point, où convergent toutes les lignes de force provenant de toutes les directions. »
« Les centres de tous les soleils et de toutes les planètes de notre Univers sont précisément ces points de stabilité. Ils ne sont rien d’autre que les points inférieurs de ces régions de l’espace vers lesquelles tendent de façon définie les forces provenant de toutes les directions de cette partie donnée de l’Univers. L’équilibre qui permet aux soleils et aux planètes de maintenir leur position se concentre également en ces points. »
« Le Tigre du Turkestan » commente ainsi :
« En énonçant son principe, Saint-Vénôme dit en outre que les choses en tombant dans l’espace, où que ce soit, tendent à tomber sur un soleil ou un autre, ou vers une planète ou une autre, selon le soleil, ou la planète, à qui appartient cette partie donnée de l’espace où tombe l’objet, chaque soleil ou planète constituant la stabilité ou le fond de cette sphère déterminée. »
Les précédents paragraphes en italiques font clairement allusion aux deux aspects externe et interne de la Loi de Gravité.
L’extérieur est seulement la projection de l’intérieur. La gravitation secrète des sphères se répète toujours de façon tridimensionnelle…
Il est hors de doute que le noyau central de cette masse planétaire sur laquelle nous vivons est le lieu ou point mathématique où convergent toutes les lignes de force provenant des différentes directions.
Dans le centre de stabilité planétaire se trouvent et s’équilibrent réciproquement les forces involutives et évolutives de la Nature.
Les vagues essentielles commencent leur Évolution dans le règne minéral ; elles se poursuivent avec l’état végétal ; elles continuent dans l’échelle animale pour atteindre finalement le niveau de type humanoïde intellectuel.
Les vagues de vie descendent ensuite en involuant, en accord avec la Loi de Chute, en revivant les processus animaux, végétaux et minéraux jusqu’au centre de gravité terrestre.
La Roue du Samsara tourne : sur le côté droit, Anubis monte en évoluant et sur la gauche, Typhon descend en involuant.
Le séjour dans l’état d’humanoïde intellectuel est quelque chose d’assez relatif et circonstanciel.
Avec beaucoup de justesse, on nous a dit que toute période humanoïde compte toujours cent-huit vies de type évolutif et involutif qui se passent et se répètent toujours, parfois dans des spires plus élevées, parfois dans des spires plus basses.
J’explique : à chaque période humanoïde rationnelle, on assigne toujours cent-huit existences qui sont en stricte concordance avec le nombre même des perles qui forment le collier du Bouddha.
Après chaque époque humanoïde, en accord avec les Lois de Temps, d’Espace et de Mouvement, la roue de l’arcane dix du Tarot tourne inévitablement ; il est clair et évident qu’alors, les vagues de vie involutive descendent dans le Règne minéral submergé vers le centre de stabilité planétaire pour remonter par la voie évolutive un peu plus tard.
Chaque nouvelle réascension évolutive depuis le centre de gravité terrestre exige une préalable désintégration du Moi-même. C’est cela la Mort Seconde.
Puisque l’essence est enfermée par l’Égo, la dissolution de ce dernier est indispensable afin qu’elle se libère.
La pureté originelle et primitive de toute essence est rétablie dans le centre de stabilité planétaire.
La Roue du Samsara tourne trois-mille fois. Si nous désirons réellement la libération finale, il est indispensable et impératif de comprendre ceci et d’en saisir la signification profonde.
En continuant le présent chapitre, il est nécessaire d’appeler l’attention du lecteur avec l’intention d’affirmer ce qui suit : à la fin des trois-mille périodes de la grande roue, aucune sorte d’Autoréalisation intime n’est possible.
En d’autres termes, il est nécessaire d’affirmer le fait inéluctable que trois-mille périodes sont mathématiquement assignées à toute Monade pour son Autoréalisation intérieure profonde, il est indubitable qu’après le dernier tour de la roue, les portes sont fermées.
Lorsque ceci se produit, l’Étincelle immortelle, notre Être réel, retrouve son essence et ses origines pour s’absorber définitivement dans le sein de l’Esprit universel de Vie (le suprême Parabrahman).
Il est écrit avec de mystérieux caractères de feu dans le testament de la Sagesse antique, le fait concret, clair et définitif selon lequel il y a très peu de Monades divines ou d’Étincelles virginales qui veulent réellement la Maitrise.
Quand une Monade quelconque désire avec ardeur la Maitrise, il est indéniable qu’elle l’obtient en travaillant intensément son Essence.
Toute Essence travaillée intimement depuis l’intérieur par sa Monade divine est très facile à reconnaitre dans le monde des formes denses. C’est le cas concret de toute personne avec de grandes inquiétudes spirituelles.
Il est ostensible que cette sorte d’inquiétude mystique ne pourrait jamais exister chez des personnes dont l’essence n’aurait pas été travaillée depuis l’intérieur par sa Monade divine correspondante.
Une fois, alors que j’étais en vacances dans le port d’Acapulco sur la côte du Pacifique, au Mexique, je dus entrer dans l’état yogi de Nirvi-Kalpa-Samadhi.
Je voulus alors savoir quelque chose sur les Monades qui, après être passées par les trois-mille tours de la Roue du Samsara, ont perdu alors toute opportunité cosmique.
Ce que je vis alors, loin de mon corps, de mes sentiments et de mon mental, fut réellement extraordinaire…
Complètement submergé dans le courant du son, dans l’océan resplendissant et immaculé du Suprême Parabrahman-Atman, je m’engageais par les portes d’un Temple ineffable…
Il ne fut pas nécessaire d’interroger, de scruter, ni de faire des recherches ; dans toute la présence de mon Être, je pus expérimenter la terrible réalité de telles Monades subliminales : elles sont au-delà du bien et du mal.
De toutes petites créatures innocentes, étincelles de la Divinité sans Autoréalisation, des êtres heureux, mais sans Maitrise.
Ces nobles créatures flottaient délicieusement dans la blancheur immaculée du Grand Océan ; elles entraient dans le Temple ou en sortaient, elles priaient ou se prosternaient devant les Bouddhas, devant les Dieux saints, devant les Mahatmas.
Il est certain que de telles Monades divines voient les Maitres de la même façon que les fourmis voient les hommes.
Les Agnisvatas, les Bouddhas de compassion, les Hiérophantes, sont pour ce type de Monades sans Maitrise quelque chose qui ne peut pas être compris, des êtres étranges, énigmatiques, terriblement divins…
Dans les Sancta ou Églises de la vie libre en son mouvement, ces Monades obéissent aux Dieux et les servent avec une humilité infinie.
La joie de ces Monades est tout à fait méritée, car l’essence de chacune d’elles a connu les horreurs de l’abime et a tourné trois-mille fois sur la Roue du Samsara.
Chacune des trois-mille révolutions cycliques de la Roue du Samsara inclue de multiples processus évolutifs à travers les Règnes minéral, végétal, animal et humanoïde.
Chacune des trois-mille révolutions fatales de cette roue signifie en fait d’épouvantables involutions descendantes jusqu’au centre de stabilité planétaire, en descendant lentement par les échelons humanoïde, animal, végétal et minéral.
En précisant des données concrètes, nous insisterons sur ce qui suit :
Trois-mille ascensions depuis le centre de gravité planétaire.
Trois-mille descentes vers le centre de gravité planétaire.
Trois-mille montées depuis la pierre solide jusqu’à l’Animal rationnel.
Trois-mille chutes depuis l’Homoncule rationnel jusqu’à la pierre.
Trois-mille fois échoué et répété le cycle de cent-huit vies humaines.
Il est indéniable que ces Monades divines radicalement exclues de la Maitrise, soit par refus intentionnel, soit simplement pour avoir échoué dans leurs efforts pour l’atteindre, souffrirent l’indicible dans la Vallée douloureuse du Samsara et dans la Demeure infernale de Pluton (le Règne minéral submergé).
Cette dernière donnée démontre l’infinie Miséricorde divine et donne un sens à l’état de félicité élémentale que de telles Monades possèdent au sein de l’Esprit universel de Vie.
Chapitre 21 – Le Baptême de Jean
Le Second Degré de l’Initiation Vénuste, octave supérieure de l’Initiation du Feu correspondante, surgit de façon transcendante comme le résultat ésotérique de la miraculeuse ascension du second serpent rayonnant de lumière vers l’intérieur et vers le haut, par le canal médullaire spinal, du fond vital organique (Lingam Sarira).
Inhabituelle et magique fut certainement la rencontre que je dus avoir avec Jean dans le Jardin des Hespérides, où les rivières d’eau pure de vie charrient du lait et du miel…
Je me réfère ici avec une grande solennité au Baptiste, très vivante réincarnation d’Élie, le colosse qui vivait sur les aspérités du mont Carmel, avec pour toute compagnie le voisinage des bêtes féroces, d’où il sortit comme une foudre pour abattre ou élever les rois, une créature surhumaine, parfois visible, parfois invisible, que même la mort respectait.
Le divin baptême ésotérique du Christus-Jean a ostensiblement de très profondes racines archaïques.
Il n’est pas inutile de rappeler dans ce paragraphe le baptême de Rama, le Christ-Yogi de l’Inde :
« Quand ils furent à mi-distance de la rive méridionale du Sarayu : Rama, dit avec douceur Vishvamitra, il convient que tu jettes de l’eau sur toi, conformément à nos rites. Je vais t’enseigner nos salutations pour ne pas perdre de temps. Tout d’abord, reçois ces deux sciences merveilleuses : la Puissance et l’Ultra puissance. Elles empêcheront que la fatigue, la vieillesse et toute autre maladie n’envahissent tes membres. »
« Après avoir prononcé ce discours, Vishvamitra, l’homme des mortifications, initia dans ces deux sciences Rama, alors purifié dans les eaux de la rivière, debout, la tête inclinée et les mains jointes. » (Ceci est extrait textuellement du « Ramayana » et invite les bons chrétiens à méditer).
Le fondement adamantin baptismal se trouve indéniablement dans le Sahaja Maïthuna (Magie sexuelle).
Il était urgent de donner au candidat une information totale sur le Sexe-Yoga avant qu’il ne reçoive les eaux baptismales.
Rama dut être préalablement informé par Vishvamitra avant d’être baptisé ; il connut ainsi la science de la Puissance et de l’Ultra puissance.
La clé du Baptême se trouve dans la transmutation scientifique des eaux spermatiques du premier instant.
Le sacrement baptismal est plein en lui-même d’une profonde signification : il est de fait un engagement sexuel.
Être baptisé équivaut en fait à signer un pacte de Magie sexuelle. Rama sut tenir ce terrible engagement : il pratiqua le Sahaja Maïthuna avec son épouse prêtresse.
Rama transmuta les eaux séminales en vin de lumière de l’Alchimiste et à la fin retrouva la parole perdue, et la Kundalini faite verbe fleurit sur ses lèvres fécondes. Il put alors s’exclamer, de toutes les forces de son Âme : « Le Roi est mort, vive le Roi ! »
En présence du Christus-Jean, je pus sentir de toute la présence de mon Être cosmique la profonde signification du baptême.
Les Nazaréens étaient connus comme Baptistes, Sabéens et Chrétiens de Saint-Jean. Leur croyance était que le Messie n’était pas le fils de Dieu, mais simplement un prophète qui voulait suivre Jean.
Origène (Vol. II, p 150) observe que : « Certains disent de Jean le Baptiste qu’il était l’Oint (Christus) ».
« Quand les conceptions métaphysiques des Gnostiques, qui voyaient en Jésus le Logos et l’Oint, commencèrent à gagner du terrain, les chrétiens primitifs se séparèrent des Nazaréens qui accusaient Jésus de pervertir les Doctrines de Jean et de changer pour un autre le baptême dans le Jourdain » (Codex Nazaraeus II, p. 109).
Je conclurai ce chapitre en insistant sur ce qui suit : quand le Second serpent de lumière entra en contact avec l’atome du Père dans le champ magnétique de la racine du nez, le Christ-Soleil resplendit sur les eaux de la vie et la cérémonie initiatique finale arriva.
Que les bénédictions d’Amentzano soient avec leur inaltérabilité pour toute l’éternité ! Amen !
Chapitre 22 – La Transfiguration de Jésus
La lumineuse ascension du Troisième Serpent de Lumière vers l’intérieur et vers le haut, par le brillant canal médullaire du corps sidéral, me donna le libre accès à l’octave supérieure Vénuste de l’Initiation du feu correspondante…
Il n’est pas possible d’écrire dans le cadre étroit de ce traité tout ce que j’ai alors appris dans tout un chacun des trente-trois chambres saintes…
L’extraordinaire révolution du troisième serpent rayonnant se produisit très lentement en accord avec les mérites du cœur serein…
Quand le serpent lumineux franchit le seuil de la troisième chambre secrète du Temple-Cœur, je me sentis transfiguré…
Ce cas est-il très rare ? N’arriva-t-il pas la même chose à Moïse sur le mont Nebo ? Je ne suis assurément pas le premier à qui cela arrive ni le dernier…
Dans de tels moments de félicité, je fus transporté en présence de cet illustre personnage à la très grande intelligence et au noble visage que j’avais connu autrefois quand je n’étais encore qu’un tendre adolescent…
Je me réfère franchement et sans ambages au professeur des aspirants rose-croix cité dans le chapitre 5 du présent traité.
Malheureusement, cette illustre personne ne put même pas me voir en pleine Transfiguration…
L’impressionnante et sublime scène de la Transfiguration de Jésus, comme celle de l’Ascension, que ceux qui se prétendent chrétiens n’ont jamais su suffisamment méditer, est décrite par Luc (IX, 1837) dans les termes suivants :
« Or, comme il était à prier seul, et que les disciples étaient avec lui, il les interrogea en disant : Qui suis-je, au dire des foules ? Répondant, ils dirent : Jean, le Baptiste (Io Agnes, Ra ou l’Agneau de Dieu) ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des anciens prophètes ressuscités. »
« Il leur dit : mais pour vous, qui suis-je ? Pierre, répondant, dit : Le Christ de Dieu ! Mais, les reprenant, il leur enjoignit de ne le dire à personne, disant que le Fils de l’homme devait beaucoup souffrir, et être rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, et être tué, et le troisième jour se relever. »
« Il disait à tous : si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même (qu’il dissolve l’Égo), qu’il prenne sa croix chaque jour (qu’il pratique la Magie sexuelle), et qu’il me suive (qu’il se sacrifie pour l’humanité). »
« Car celui qui veut sauver son âme la perdra (l’égoïste qui ne se sacrifie jamais pour ses semblables), mais celui qui perdra son âme à cause de moi, celui-là la sauvera (l’altruiste qui monte à l’autel du Suprême Sacrifice pour l’humanité). »
« Quel profit, en effet, y a-t-il pour un homme qui a gagné le monde entier, mais s’est perdu lui-même ou s’est porté préjudice ? »
« Car celui qui aura honte de moi et de mes paroles, de celui-là, le Fils de l’Homme aura honte, lorsqu’il viendra dans sa gloire et celle du Père et des saints anges. »
« Je vous le dis en vérité : Il en est de présents ici même, qui ne gouteront pas la mort avant d’avoir vu le royaume de Dieu. »
Et après ce passage qui, pris à la lettre, se réfère seulement à Jésus, mais qui, pris symboliquement ou en Esprit, se réfère en effet à tous les hommes, comme nous le verrons plus bas, le texte continue avec la scène de la Transfiguration, en disant :
« Or, environ huit jours après ces paroles (et comme si le fait, ajoutons-nous venait à être une corroboration pratique et tangible de celles-ci), prenant avec lui Pierre, Jean et Jacques, il monta dans la montagne pour prier.
« Or, comme il priait, l’aspect de son visage devint autre, et ses vêtements devinrent d’une blancheur étincelante.
« Et voici que deux hommes parlaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie qui, apparus en gloire, parlaient de son départ qu’il allait accomplir à Jérusalem.
« Pierre et ceux qui étaient avec lui étaient alourdis de sommeil. S’étant réveillés, ils virent sa gloire et les deux hommes qui se tenaient avec lui.
« Or, comme ceux-ci se séparaient de lui, Pierre dit à Jésus : Maitre, il est bon que nous soyons ici ; faisons donc trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. Il ne savait ce qu’il disait.
« Tandis qu’il disait cela advint une nuée, et elle les prenait sous son ombre ; ils eurent peur en pénétrant dans la nuée.
« Et une voix advint de la nuée, qui disait : celui-ci est mon fils, l’Élu : écoutez-le ! Et quand advint la voix, Jésus se trouva seul. Et eux gardèrent le silence et n’annoncèrent à personne, en ces jours-là, rien de ce qu’ils avaient vu… »
Chapitre 23 – Jérusalem
L’extraordinaire développement, la révolution et l’ascension du Quatrième Serpent Vénuste vers l’intérieur et vers le haut, par le canal médullaire du corps mental, me permit d’éprouver tout le cruel réalisme évangélique de l’entrée magistrale du Grand Kabire Jésus à Jérusalem.
Je pus alors vérifier par moi-même et de façon directe les aspects inférieurs (Enfer) et supérieurs (Ciel) du monde mental.
Cette entraineuse de toutes les fatalités ou Grande Prostituée apocalyptique dont le nombre est 666 involue incontestablement de façon horripilante dans les enfers mentaux…
Je ne suis certainement pas de ces traitres iconoclastes acharnés à détruire, comme un vandale intellectuel, des idéaux chéris ; mais je dois confesser sincèrement et sans ambages tout ce que j’ai vu dans les Régions manasiques de la nature.
La raison des sans-raisons apparait normale, naturelle et sans aucun fard dans la région inférieure de l’esprit concret planétaire…
Ce que j’ai perçu avec le sens spatial des enfers mentaux a déjà été décrit par Saint-Jean dans « l’Apocalypse » :
« Cargaison d’or, et d’argent, et de pierres précieuses, et de perles, et de lin fin, et de pourpre, et de soie, et d’écarlate ; et tout bois odorant, et tout objet d’ivoire, et tout objet de bois très précieux, et de bronze, et de fer, et de marbre.
« Et cannelle, et amome, et parfums, et essences, et encens, et vin, et huile, et fleur de farine, et blé, et bestiaux, et brebis ; avec des chevaux, et des charriots, et des esclaves, et des âmes humaines. »
D’horribles édifices et des lits de Procuste où fornique sans cesse la Grande Prostituée.
D’abominables maisons de tolérance, des rues dégoutantes, des cinémas où l’on montre des films pornographiques, etc., etc., etc.
Il est indispensable d’aller au-delà du corps, des sentiments et du mental quand on désire l’entrée triomphale dans la Jérusalem d’En-Haut (le Ciel de Mercure et ensuite le monde de l’Esprit).
Voyons maintenant le chapitre 21 de Matthieu (versets 1 à 20).
« Et lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem et qu’ils furent venus à Bethphagé, au mont des Oliviers, alors Jésus envoya deux disciples, en leur disant : rendez-vous au village qui est en face de vous, et aussitôt vous trouverez une ânesse attachée et un ânon avec elle ; après les avoir déliés, amenez-les-moi. Et si quelqu’un vous dit quelque chose, vous direz que le Seigneur en a besoin, et aussitôt il les renverra.
« Cela arriva pour que s’accomplisse ce qui avait été annoncé par le prophète, quand il dit : dites à la fille de Sion : Voici que ton roi vient à toi, doux et monté sur un ânon (symbole du mental), et sur le petit d’une bête de somme.
« Les disciples allèrent donc et, ayant fait selon ce que leur avait prescrit Jésus –le Grand Kabîr.
« Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, posèrent sur eux leurs manteaux, et il s’assit dessus.
« Et une immense foule étendit ses vêtements sur le chemin, et d’autres coupaient des rameaux et des arbres et les répandaient sur le chemin (ésotérique).
« Et les foules qui allaient devant lui (sur le Sentier du fil du Couteau) et celles qui suivaient (sur le sentier ésotérique) criaient, disant : Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux Très-Haut !
« Et comme il entrait dans Jérusalem, toute la ville fut émue, disant : qui est celui-ci ?
« Les foules disaient : celui-ci est Jésus, le prophète de Nazareth en Galilée.
« Et Jésus entra dans le Temple de Dieu (le temple que chacun de nous porte en lui), et il chassa tous ceux qui vendaient et achetaient dans le Temple (les marchands, les moi, qui personnifient nos défauts de type psychologique) ; et les tables des changeurs (les démons qui adultèrent tout ce qui est bon), il les culbuta, ainsi que les sièges de ceux qui vendaient les colombes (les diables, qui vendent le Troisième Logos, qui font du commerce, en profanant l’Esprit-Saint : les fornicateurs, les prostituées, les lesbiennes, les homosexuels).
« Et il leur dit : il est écrit : Ma maison sera appelée maison de prière, mais vous, vous en faites une caverne de brigands (ainsi le Mental de chacun est un repère de perversité).
« Et des aveugles et des boiteux s’avancèrent vers lui dans le Temple, et il les guérit (des personnes incapables de voir la vérité et des sujets qui ne pouvaient pas parcourir le chemin).
« En voyant les choses merveilleuses qu’il avait faites et les enfants qui criaient dans le Temple et disaient : Hosanna au Fils de David ! Les grands prêtres et les scribes (ou intellectuels) s’indignèrent.
« Et lui dirent : tu entends ce qu’ils disent ? Jésus leur dit : Oui ; ne l’avez-vous jamais lu : de la bouche des enfants et des nourrissons, tu t’es formé une louange ?
« Et, les quittant, il sortit hors de la ville pour Béthanie, où il passa la nuit.
« Le matin, en revenant à la ville, il eut faim.
« Et, voyant un figuier (symbole de la force sexuelle) près du chemin, il y vint et n’y trouva que des feuilles. Et il lui dit : Que jamais plus, de toi, ne naisse de fruit, désormais ! Et le figuier se dessécha instantanément.
« Et les disciples, en voyant cela, en furent étonnés, disant : comment en un instant le figuier est-il devenu sec ? »
Il est écrit avec des charbons ardents dans le Livre des Splendeurs : « L’Arbre qui ne donne pas de fruit est coupé et jeté au feu ».
Quand Adam et Ève (l’humanité paradisiaque) mangèrent le fruit défendu, les yeux des deux s’ouvrirent et ils surent qu’ils étaient nus ; ils cousirent des feuilles de Figuier et se firent un tablier.
Le Bouddha Gautama resta assis quatre jours et quatre nuits en méditation à l’ombre d’un Figuier où il atteignit l’illumination finale.
Dans l’ancienne Égypte des Pharaons, le figuier a toujours été vénéré comme le symbole vivant de l’énergie créatrice du Troisième Logos.
Les créatures involutives des mondes infernaux sont certainement des figuiers qui n’ont jamais donné de fruit.
On pourrait écrire une étrange épigraphe sur ce figuier toujours vert, car un des détails les plus typiques, en concordance avec certaines voyances astrales, est celui de la plante toujours verte et qui tourne vertigineusement.
Un bon ami de Jumilla me dit : « À l’extrémité de ce village, il y a une grotte assez vaste et haute où pousse un Figuier qui jamais ne perd ses feuilles ni ne laisse tomber ses fruits ; et il est de notoriété générale, appuyée par plusieurs témoignages qui disent l’avoir vu, que le jour de la Saint-Jean, au lever du jour, une grande cohorte militaire de spectres, avec des chevaux de guerre richement caparaçonnés, sort de cette grotte, des guerriers qui, précédés de fantastiques étendards, se dirigent vers le Sud, disparaissent dans le lointain, comme s’ils évoquaient quelque fait historique éloigné. » (Ceci est textuel de l’Arbre des Hespérides).
Jésus, le Grand Prêtre Gnostique, dit :
« La Pierre (philosophale, le Sexe), que rejetèrent les bâtisseurs (les gens de nombreuses religions), celle-ci fut la pierre d’angle. C’est par le Seigneur que ceci fut fait, et n’est-ce pas une chose merveilleuse devant nos yeux ?
« Pour cela, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera retiré, et il sera donné à des gens qui le feront fructifier (des personnes capables de pratiquer la Magie sexuelle, de dissoudre l’Égo et de se sacrifier pour leurs semblables).
« Et celui qui tombera sur cette pierre (le sexe) sera brisé ; et celui sur qui elle tombera sera réduit en miettes. »
C’est incontestablement par le moyen du Feu sexuel qu’il est possible d’incinérer tous les agrégats psychiques pervers que nous portons en nous pour entrer dans la Jérusalem céleste, le Dimanche des Rameaux (voir mon livre intitulé : « Le Mystère de la Floraison d’Or »).
Chapitre 24 – Le Mont des Oliviers
La merveilleuse ascension du Cinquième Serpent de Lumière vers l’intérieur et vers le haut, par le canal médullaire spinal du corps causal me donna de fait le libre accès aux Mystères initiatiques du Cinquième Degré de la Sagesse Vénuste.
Si j’écrivais en détail tout ce que j’appris alors dans les trente-trois chambres saintes du monde causal, il est évident que cela remplirait un immense volume.
En tant qu’Homme-Causal, assis avec beaucoup d’humilité, je me croisais les bras sur la poitrine pour assister à la cérémonie finale…
Malheureusement, j’avais la mauvaise habitude de croiser les bras de façon telle que celui de gauche tombait sur celui de droite…
« Vous ne devez pas croiser les bras ainsi », me dit un Adepte du Temple, et après, il ajouta : « Le bras droit doit aller sur le gauche ! ». J’obéis à ses indications.
Avez-vous vu des Sarcophages égyptiens ? Les bras croisés sur la poitrine des défunts illustrent ces affirmations.
Tout crâne entre deux os croisés, comme signal de danger, indique la même chose.
Faire la Volonté du Père sur la Terre comme au Ciel ; mourir dans le Seigneur ; telle est la profonde signification de ce symbole…
Sur le mont des Oliviers, le Grand Kabire Jésus pria ainsi :
« Père, si tu veux, écarte de moi ce calice ! Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne, qui se fasse.
« Et, entré en agonie, il priait de façon plus ardente, et sa sueur devint comme des caillots de sang qui descendaient jusqu’à terre.
« Et, se relevant de sa prière, venant vers les disciples, il les trouva endormis de tristesse (avec la Conscience endormie).
« Et il leur dit : qu’avez-vous à dormir ? (Pourquoi votre Conscience est-elle endormie ?). Levez-vous et priez, pour ne pas entrer en tentation. »
En vérité, en vérité, je vous le dis, votre Conscience doit rester toujours alerte et vigilante comme la sentinelle en temps de guerre.
Il est écrit : « Avant que le Coq (le Verbe) ne chante (ne s’incarne en nous), tu me renieras trois fois. »
Quand le Hiérophante Patar ou Pierre s’oublia lui-même, il renia trois fois le Christ intime.
Pierre, Patar ou pierre, était proprement l’Hiérophante ou l’interprète, en Phénicie, d’où la fameuse phrase évangélique : « Tu es Pierre, et sur cette Pierre je bâtirai mon Église (notre Temple intérieur). »
Bunsen, dans son « Place de l’Égypte dans l’Histoire universelle » (vol. 5, p. 90), commente à son tour l’inscription, trouvée sur le sarcophage d’une grande reine de la onzième dynastie (2 250 ans av. J.-C.) et qui n’est qu’une transcription du « Livre des Morts » (4 500 ans av. J.-C.) en interprétant les hiéroglyphes de Pierre, Patar, Révélation, Initiation, etc., etc., etc.
Les anciens Alchimistes du Moyen Âge ne se trompèrent jamais, en aucune façon, quand ils découvrirent la Pierre initiatique dans nos organes sexuels…
Il est indéniable que renverser le vase d’Hermès, prostituer la Pierre de Vérité, équivaut à nier le Christ…
Du Tout inconnaissable ou zéro radical émana, au Commencement, une Manifestation ou Univers, la Monade pythagoricienne, le Verbe, l’Archimage ou Hiérophante, l’Un-Unique, l’Aunad-Ad bouddhiste, l’Ain-Soph, En-Soph ou Pneuma-Eikon chaldéen, le Ruach-Elohim ou Esprit Divin du Seigneur flottant sur les Eaux génésiques, celui qui existe par lui-même, Anupadaka ou Manu-Svayambhu-Narayana aryen.
Elle, la Monade particulière de chacun de nous, se transforme en la Duade la plus excellente, notre Divine Mère Kundalini particulière, individuelle…
Lui et Elle constituent réellement le Père-Mère gnostique, le Zeru-Ana parsi, le Protogonos duel ou Adam-Kadmon, le Theos-Chaos de la théogonie d’Hésiode, l’Ur-Anas ou Feu-Eau chaldéen, l’Osiris-Isis égyptien, le Jah-Hovah Jéhovah ou Iod-Hévé sémite, etc., etc., etc.
Roma (Rome) à l’envers est Amor (Amour). Le Sacrement de l’Église de l’Amour ou Roma, est le Sahaja Maïthuna (Magie sexuelle).
Nous devons apprendre à réaliser ce Saint Sacrement en vibrant en harmonie avec notre Couple divin.
Lui doit se convertir en la vivante expression de l’Iod hébraïque. Elle doit être la vivante manifestation de Hévé.
L’Adam-Kadmon de la Kabbale, le Rha-Séphira ou éternel Masculin-Féminin se conciliant en parfaite harmonie, en haut et en bas, dans l’infiniment grand et dans l’infiniment petit, constitue la note culminante du « Monte Oliveti ».
Chapitre 25 – La Belle Hélène
La sublime et merveilleuse ascension du Sixième Serpent rayonnant vers l’intérieur et vers le haut, le long du canal médullaire spinal du corps bouddhique, me donna de fait et de droit, le libre accès à la Sixième Initiation Vénuste…
Dans le monde bouddhique ou monde de l’Intuition universelle, je dus expérimenter à cette époque certains chapitres transcendants de l’Évangile christique…
Je me réfère maintenant avec la plus grande délicatesse à certains passages mirifiques et secrets, intentionnellement éliminés du texte original par les scribes et les docteurs de la loi.
Il est sans aucun doute déplorable que la Sainte Bible hébraïque ait été si cruellement mutilée, adultérée et déformée…
Ce que j’expérimentais alors dans la Région cosmique intuitionnelle présente beaucoup de concordances rythmiques parfaites avec les divers processus initiatiques ésotériques que nous devons vivre ici et maintenant…
Des scènes extraordinaires, en relation avec les autres planètes du Système solaire d’Ors, dans lequel nous vivons, nous nous déplaçons et avons notre Être.
Quand le Sixième serpent de lumière resplendissante passa le seuil auguste de la chambre correspondante dans le cœur tranquille, le Soleil de Minuit brilla glorieusement dans l’infini inaltérable…
J’entrais dans le temple de l’Initiation, accompagné par beaucoup de gens ; chacun des participants au cortège, nous portions une chandelle, un cierge ou une torche ardente dans notre main droite…
Dans ces instants, je me sentis vivre les versets ésotériques christiques, qui disent à la lettre ceci :
« Et aussitôt, tandis qu’il parlait encore, survint Judas, un des Douze, et avec lui une foule avec des glaives et des bâtons, venant de la part des grands prêtres (des hommes installés par l’autorité du monde), des scribes (ceux que le monde tient pour sages) et des anciens (ceux que l’on tient pour prudents, sensés et discrets).
« Et aussitôt arrivé, s’avançant vers lui, il dit : maitre ! Et il lui donna un baiser.
« Ceux-ci portèrent les mains sur lui et l’arrêtèrent. »
Ivre d’extase, je m’exclamais : « Je suis le Christ ! » Une Dame-Adepte m’admonesta en disant : « Attention, ne dis pas cela, c’est un manque de respect ».
« En ce moment, je le représente », répliqué-je. La Dame sacrée garda alors un silence respectueux.
Le Drame cosmique à l’intérieur des murs du Temple aux murs transparents prit une certaine saveur majestueuse, très grave et terriblement divine…
Étant le personnage central, je dus expérimenter en moi-même, les passages évangéliques suivants :
« Et ils emmenèrent Jésus chez le grand prêtre Caïphe (le démon de la mauvaise volonté), et tous se réunissent : les grands prêtres (les autorités officielles de ce monde), les anciens (les personnes très respectables et pleines d’expérience) et les scribes (les intellectuels). Les grands prêtres et tout le Conseil cherchaient, contre Jésus (le Sauveur interne), un témoignage en vue de le mettre à mort, et ils n’en trouvaient pas ; car beaucoup témoignaient faussement contre lui, et les témoignages n’étaient pas concordants.
« Et quelques-uns, se levant, témoignaient faussement contre lui disant : Nous l’avons, nous, entendu dire : Moi, je détruirai ce Temple qui est fait de main d’homme (se référant au corps animal) et, au bout de trois jours, j’en bâtirai un autre, non fait de main d’homme (le corps spirituel, To Soma Heliakon). Et même ainsi, leurs témoignages n’étaient pas concordants.
« Et, se levant au milieu, le grand prêtre (avec sa mauvaise volonté) interrogea Jésus en disant : tu ne réponds rien ! Qu’est-ce que ces gens témoignent contre toi ? Lui se taisait, et il ne répondit rien (le Silence est l’Éloquence de la Sagesse).
« De nouveau le grand prêtre l’interrogeait, et il lui dit : c’est toi, le Christ, le fils de Dieu ? Jésus dit : C’est moi (Il est), et vous verrez le Fils de l’homme (tout Christifié ou Osirifié) assis à la droite de la Puissance de Dieu (le Premier Logos) et venant avec les nuées du Ciel. Le grand prêtre (le démon de la mauvaise volonté), déchirant ses vêtements, dit : qu’avons-nous encore besoin de témoins ! Vous avez entendu le blasphème. Que vous en semble ? Tous prononcèrent qu’il était passible de mort. Et quelques-uns se mirent à cracher sur lui, à lui voiler le visage, à le souffleter et à lui dire : prophétise ! Et les gardes le bourrèrent de coups.
« Et aussitôt, le matin, les grands prêtres, après avoir tenu conseil avec les anciens et les scribes (tout le Conseil) et après avoir lié Jésus, l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate.
« Et Pilate (le démon du Mental) l’interrogea : c’est toi, le roi des Juifs ? Répondant, il lui dit : c’est toi qui le dis.
« Et les grands prêtres (les autorités de ce monde) l’accusaient de beaucoup de choses.
« Pilate de nouveau l’interrogea, en disant : tu ne réponds rien !, vois tout ce dont ils t’accusent ! (tout le monde, même ceux qui se disent ses partisans, accusent le Christ interne).
« Mais Jésus (le Christ interne) ne répondit plus rien, de sorte que Pilate (le démon du Mental) était étonné.
« À chaque fête, il leur relâchait un prisonnier, celui qu’ils réclamaient. Or il y avait le nommé Barabbas (le démon de la Perversité que chacun porte à l’intérieur) détenu avec les séditieux qui, lors de la sédition, avaient commis un meurtre (car l’Égo est toujours homicide et scélérat). Et étant montée, la foule se mit à demander ce qu’il faisait pour eux.
« Pilate leur répondit : voulez-vous que je vous relâche le roi de Juifs ? Car il savait que c’était par envie que l’avaient livré les grands prêtres (les autorités de toutes sortes). Mais les grands prêtres soulevèrent la foule pour qu’il leur relâchât plutôt Barabbas (les autorités de toutes sortes défendent l’Égo ; elles disent : premièrement Moi, deuxièmement Moi, troisièmement Moi).
« Pilate, prenant à nouveau la parole, leur dit : que ferai-je donc de celui que vous appelez le roi des Juifs ? Eux, de nouveau, crièrent : Crucifie-le ! (Crucifixia ! Crucifixia ! Crucifixia !) »
Je sortis en extase du Sancta ineffable après avoir expérimenté directement le terrible réalisme intime de tous les versets précités.
Revêtu d’une nouvelle tunique de Gloire, longue robe de splendeur, je sortis de la Grande Cathédrale de l’Âme…
Comme je me sentais heureux en contemplant de là le vaste panorama, je vis alors le flux et le reflux de toutes choses…
La Bouddhi est comme un vase d’albâtre fin et transparent à l’intérieur duquel brule la flamme de Prajna…
Atman, l’Être, a deux Âmes. La première est l’Âme spirituelle, elle est féminine (la Bouddhi). La seconde est l’Âme humaine, elle est masculine (le Manas supérieur).
L’Animal intellectuel, appelé homme par erreur, possède seulement l’Essence, incarnée à l’intérieur de lui.
Cette dernière est clairement la Bouddhata, une fraction minime de l’Âme humaine, le matériel psychique avec lequel on peut et on doit fabriquer l’Embryon d’Or (voir « Le Mystère de la Floraison d’Or »).
La source et la base de la Haute-Magie se trouvent dans le mariage parfait de Bouddhi-Manas, que ce soit dans les régions purement spirituelles ou dans le monde terrestre.
Hélène signifie clairement les noces de Noûs (Atman-Bouddhi) avec Manas (l’Âme humaine ou causale), l’union par laquelle la Conscience et la Volonté s’identifient en restant pour cette raison toutes deux dotées d’Âmes aux pouvoirs divins…
L’Essence d’Atman, le Feu divin primordial éternel et universel, se trouve contenu à l’intérieur de la Bouddhi qui, en pleine conjonction avec le Manas causal (l’Âme humaine), détermine le Masculin-Féminin.
La Belle Hélène de Troie est la même Hélène que celle du Faust de Goethe, la Shakti ou puissance féminine de l’Être interne…
Lui et Elle, Bouddhi-Manas, sont les Âmes jumelles à l’intérieur de nous-mêmes (bien que l’animal intellectuel ne les ait pas encore incarnées), les deux adorables filles de l’Atman (l’Intime). L’Époux et l’Épouse éternellement amoureux…
Un tel amour a d’infinies corrélations que ce soit dans les paires conjuguées de Soleils doubles du Ciel et dans celle de la Terre avec la Lune, ou dans l’amphiaster protoplasmique des cellules déterminant comme l’on sait, le mystérieux phénomène de la caryocinèse, ou duplication morphologique de la cellule unique, que ce soit dans le symbolisme universel des épopées et de tout le reste de la littérature où l’amour idéal entre deux êtres de sexe opposé constitue l’Alma Mater de la production littéraire.
Il est indéniable que le Sahaja Maïthuna comme Sacrement de l’Église de Roma se répète avec les gémeaux de l’Akasha-Tattva et se poursuit glorieusement avec Osiris-Isis dans la région d’Anupadaka.
J’explique : quand nous citons l’Église de Roma (Rome), plaçons les lettres à l’envers et nous lisons ainsi : Amor (Amour). Il est clair que le Sexe est l’Église de l’Amour.
La théorie des Âmes jumelles n’implique aucun danger lorsque nous saisissons sa profonde signification.
Le Coït chimique, la Copulation métaphysique, resplendit glorieusement au zénith de l’idéal sans la moindre ombre d’impureté…
L’amour légitime n’est jamais séparé du Sexe. L’acte sexuel est certainement la consubstantiation de l’amour dans le réalisme psychophysiologique de notre nature.
Le mariage Bouddhi-Manas est seulement possible par le Coït chimique. Le plaisir sexuel est un droit légitime de l’homme.
Renato commit la grave erreur d’affirmer avec emphase que l’Hélène de Simon le Magicien était une belle femme de chair et d’os que le magicien avait rencontrée dans un lupanar de Tyr, et qui, selon l’opinion de ses biographes, était la réincarnation de l’Hélène grecque.
Un tel concept ne résiste pas à une analyse de fond : les Collèges initiatiques authentiques enseignent très clairement que la belle Hélène est la Bouddhi, l’Âme spirituelle de la Sixième Initiation Vénuste, la Shakti potentielle féminine.
Chapitre 26 – L’Évènement du Golgotha
La rayonnante ascension du Septième Serpent Vénuste vers l’intérieur et vers le haut, par le canal médullaire spirituel du véhicule Divin (Atman), me permit de vivre l’évènement du Golgotha…
Je dois sans aucun doute confesser franchement, et sans ambages, ce fait concret, clair et définitif : je me convertis en ce personnage central du Drame cosmique.
Expérimenter en soi-même l’évènement cosmique du Calvaire, avec tout le cru réalisme transcendantal du monde de l’Esprit divin (Atman), est certainement quelque chose d’extraordinaire.
Je ne suis pas le premier à vivre l’évènement du mont des Crânes, je ne serai pas non plus le dernier…
Et je me vis, après la crucifixion, étendu comme un cadavre sur le « limon de la terre ».
Alors, la Shakti potentielle, la Divine Femme de Shiva, ma parfaite Mère Kundalini, m’adora, prosternée avec une humilité infinie…
Ô ma Mère ! M’exclamais-je, tu es ma Mère ! C’est moi qui dois m’agenouiller devant toi. Il n’est pas possible que tu te mettes à genoux devant moi ! Je ne mérite pas cela ! Je suis un vil ver de terre, un pécheur, un indigne !
Mais, il est évident qu’en de tels instants du drame cosmique, je représentais le Christus. Vishnu, le Deuxième logos, le Fils…
Au moment où j’écris ces feuillets, il me vient à la mémoire cette prière ineffable de Dante Alighieri, qui dit ceci :
« Vierge Mère, Fille de ton Fils, le plus humble ainsi que la plus haute de toutes les créatures, terme fixe de la Volonté éternelle, c’est toi qui as ennobli de telle sorte la nature humaine, que son Auteur ne dédaigna pas de devenir sa propre œuvre.
« Dans ton sein s’enflamme l’Amour, dont la chaleur a fait germer cette fleur dans la Paix éternelle.
« Tu es ici, pour nous, méridien Soleil de charité, et en bas, pour les mortels, Source vive d’Espérance.
« Tu es si grande, ma Mère, et tu es si chère, que quiconque désire obtenir quelque grâce sans ton secours veut que son désir vole sans ailes.
« Ta bénignité ne secourt pas seulement celui qui t’implore, mais aussi il devance souvent spontanément la prière. En toi se réunissent la miséricorde, la piété, la magnificence, et tout ce qu’il existe de bon dans la créature (incontestablement chaque être a sa Divine Mère Kundalini originelle, particulière, individuelle).
« Celui qui, depuis la plus profonde lagune de l’Univers, a vu jusqu’ici, une par une, toutes les existences spirituelles te supplie que tu lui accordes la grâce d’acquérir une vertu telle qu’il puisse s’élever avec les yeux vers le Salut suprême.
« Et moi, qui n’aie jamais désiré voir plus que ce que je désire qu’il voit, je t’adresse toutes mes prières, je te supplie qu’elles ne soient pas vaines, afin que tu dissipes par les tiennes tous les brouillards provenant de sa condition mortelle, de sorte qu’il puisse contempler ouvertement le Souverain Plaisir.
« Je te prie en outre, oh Reine qui obtient tout ce que tu veux ! Que tu conserves purs ses sentiments après avoir vu tant de choses, que ta protection triomphe des impulsions des passions humaines. »
Ici s’arrête cette sublime prière dantesque. Continuons maintenant avec le thème de ce chapitre ; étudions quelques versets du Christ…
« Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus au prétoire, te ils assemblèrent autour de lui toute la meute.
« Et le dépouillant de ses vêtements, ils le couvrirent d’un manteau d’écarlate (la Pierre philosophale est d’abord noire, puis blanche et finalement rouge).
« Et ils mirent sur sa tête une couronne tressée d’épines (classique diadème douloureux chez tout Homme astral christifié) et un roseau dans sa main droite (comme la Verge d’Aaron ou le Bâton des patriarches, symbole vivant de l’épine dorsale) et s’agenouillant devant lui, ils se moquaient de lui disant : Salut, roi des juifs !
« Et après avoir raillé (car le chemin du sexe est ainsi), ils lui ôtèrent le manteau (car eux, les ténébreux, ne veulent jamais que l’Initié se couvre du manteau de pourpre de son Logo intime), et ils le recouvrirent de ses vêtements et ils l’emmenèrent pour le crucifier.
« Et en sortant, ils trouvèrent un cyrénéen, qui s’appelait Simon ; ils le chargèrent de porter sa Croix (le Gourou apparait toujours sur le chemin pour nous aider).
« Et lorsqu’ils arrivèrent au lieu qui s’appelle Golgotha, qui est nommé le lieu du Crâne (synonyme de mort).
« Ils lui donnèrent à boire du vinaigre mêlé de fiel ; et y ayant gouté il ne voulut pas boire (il est évident que le Sentier du fil du Couteau est très amer).
« Et après l’avoir crucifié (avec une Croix sexuelle, car le phallus emboité dans l’utérus forme ce signe très sacré), ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort (claire allusion à l’élimination des biens humains).
« Et, assis, ils le gardaient là. Et ils mirent au-dessus de sa tête sa cause écrite : INRI. Ignis Natura Renovatur Integra (le feu renouvèle intégralement la Nature).
« Alors, ils crucifièrent avec lui deux larrons, l’un à droite et l’autre à gauche. (Bon larron : le divin pouvoir secret qui pour la christification dérobe l’énergie sexuelle. Mauvais larron : l’ennemi secret qui pour le mal saccage le réservoir de l’hydrogène sexuel Si12).
« Et les passants (les profanes et profanateurs de toujours) l’injuriaient, en secouant la tête. Et disant : Toi qui détruis le temps et en trois jours le rebâtis (toi, qui anéantis l’Adam de péché pour que l’Adam céleste naisse) sauve-toi toi-même. Si tu es Fils de Dieu, descends de la Croix (car nous, les ténébreux, nous n’aimons pas l’insertion du madrier traversé que forment tes deux bras, comme deux mains énormes, qui s’étendent pour faire fuir les forces sinistres et les pouvoirs inférieurs).
« De cette façon aussi les principaux sacrificateurs (les autorités), se raillant avec les scribes (ou intellectuels) et les pharisiens (qui se prétendent toujours être vertueux et saints) et les anciens (les personnes très respectables dans le monde), disaient : il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même. S’il est le roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la Croix (qu’il abandonne le Sentier du fil du Couteau et le Sahaja Maïthuna) et nous croirons en lui. Il s’est confié Dieu ; qu’il le délivre maintenant s’il l’aime, car il a dit : Je suis Fils de Dieu (il s’est christifié et, de ce fait, il devint Fils de l’Éternel. Nous, nous sommes fils du diable, car nous sommes le fruit de la fornication).
« Et depuis l’heure de sexte (tentation) il y eut des ténèbres sur toute la Terre jusqu’à l’heure de none (Neuvième Sphère. En additionnant kabbalistiquement, nous obtenons : 9 plus 6 égale à 15. C’est l’Arcane de Typhon Baphomet : le Diable. Cette valeur ésotérique correspond à la constellation de la Baleine dont l’influence cosmique agit sur l’Initié jusqu’à ce qu’il obtienne la Résurrection. Souvenons-nous du signe de Jonas).
« Et vers l’heure de none, Jésus s’exclama d’une grande voix, disant : Éli, Éli, Éli ! Lama Sabachtani ; c’est à dire : Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? (indéniablement avant la Résurrection, tout Initié se sent réellement abandonné). Et quelques-uns de ceux qui étaient là, l’entendant, disaient : Il appelle Élie (Hélie, Eliu, Élie, Hélios, le Soleil-Christ, le Logo Intime, est notre suprême aspiration).
« Et aussitôt, l’un d’eux en courant prit une éponge, et l’imbiba de vinaigre, et la fixant sur un roseau (symbole de l’épine dorsale) il lui donnait à boire (comme si on disait : le travail avec le Feu sexuel de la moelle épinière est plus amer que le fiel).
« Mais Jésus, s’exclamant à nouveau d’une grande voix, rendit l’Esprit. (Voilà comment les Initiés meurent en eux-mêmes avec une Mort sur la Croix). (Voir mon livre intitulé « Le Mystère de la Floraison d’Or »).
« Et voici, le voile du Temple (la fameux Voile d’Isis ou Voile sexuel Adamique, le produit du péché originel) se déchira en deux (à cause de la Mort suprême de l’Égo) et la terre trembla et les pierres (du Sentier en Lame de Rasoir) se fendirent. »
Chapitre 27 – Le Saint Sépulcre
Il est écrit en lettres de feu, dans le Livre des Splendeurs que, lorsque Jésus, le Grand Prêtre Gnostique, exhala son dernier soupir, la terre philosophique, sa très humaine personne, trembla, en comprenant la tâche difficile que le destin lui réservait ; or, les pierres du Sentier sur le Fil du Rasoir se fendirent, rendant le Chemin encore plus difficile (seuls peuvent le comprendre parfaitement ces Maitres qui, après être morts à eux-mêmes, se préparent à la Résurrection).
En tant que planète astrologique, Mercure est beaucoup plus mystérieuse que Vénus, et identique au Mithra mazdéen, au Bouddha, au génie ou au dieu ; placé entre le Soleil et la Lune, il est compagnon perpétuel du Soleil de la Sagesse.
Pausanias, dans son Livre V, nous le montre sur le même autel, près de Jupiter. Il portait des ailes pour exprimer qu’il assistait le Soleil dans sa course et il était appelé le Nonce et le Loup du Soleil : Solaris Luminis Particeps. « Il était le chef et l’invocateur des âmes, l’Archimage et l’Hiérophante. »
Virgile le décrit utilisant son caducée ou son marteau pour rappeler à la vie les malheureuses âmes précipitées dans l’Orque ou les Limbes : « Tum Virgam Capit, Hac Animas Ille Evocat Orco » dans le but de leur faire atteindre La Milia céleste.
Ces explications rendent plus clairs les versets suivants (expliqués).
« Et les tombes s’ouvrirent et de nombreux corps de Saints, qui dormaient dans l’Orque ou les Limbes, se levèrent. Et, sortis des sépulcres, après leur résurrection ésotérique, ils vinrent dans la cité sainte, la Jérusalem d’en haut et apparurent à beaucoup ».
Incontestablement, de nombreux saints ont voulu s’autoréaliser intimement, sans le saint sacrement de l’Église de l’Amour (Sahaja Maïthuna).
Ces malheureuses Âmes tombent toujours dans l’Orque ou les Limbes de l’ignorance, les ténèbres et la douleur…
La Résurrection n’est possible qu’en mourant à soi-même par la crucifixion, symbole exclusivement sexuel…
Si le grain ne meurt, la plante ne peut naitre. Le sentier de la vie est formé des traces des sabots du cheval de la mort.
Mercure est la planète d’or, l’ineffable, que les Hiérophantes interdisaient de nommer, et elle est symbolisée, dans la mythologie grecque, par les fameux lévriers, ou chiens gardiens du bétail céleste, qui s’abreuvent dans les très pures fontaines de la Sagesse occulte…
Mercure est aussi Hermès-Anubis, celui qui inspire, ou l’Agathodaemon. Comme l’oiseau d’Argos, il veille sur la Terre qui le confond avec le Soleil lui-même, ils sont tous deux les Sarama et Sarameya hindous.
C’est avec l’intercession de Mercure que l’empereur Julien priait chaque nuit le soleil occulte ; de plus, raconte Vossius : « Tous les théologiens assurent que Mercure et le Soleil sont un ; c’est pourquoi Mercure est considéré comme le plus éloquent et le plus sage des dieux ; il n’est pas étonnant, puisqu’il se trouve si près de la Sagesse et de la Parole (ou Logos), qu’il soit confondu avec le Soleil. »
Mercure est le Troisième logos, le Saint-Esprit, le Premier-Né de la Création, notre Monade véritable, particulière, individuelle…
Ô Dieux saints, comme le sort des Saints serait triste dans les Limbes, si Mercure les abandonnait…
Mercure, Shiva, Grand Hiérophante, Nonce et Loup du Christ intime, suprême espoir de ceux qui dorment dans le Saint-Sépulcre…
Je reconnus l’emblème phallique dans la Barque de Ra, en passant la Huitième Initiation Vénuste, alors je m’exclamais d’une voix forte : « Quand sonnera la première trompette, je ressusciterai d’entre les morts ».
« Salut, ô grande divinité qui navigue dans ta barque ! Parvenu jusqu’ici, j’apparais devant toi ».
« Laisse-moi monter sur la passerelle et diriger les manœuvres de la barque comme le font tes serviteurs, les Archontes des planètes ».
Litelantes s’attrista un peu en regardant mon Saint-Sépulcre ; « Ne craignez rien », lui dit un Mahatma, « son corps physique ne mourra pas encore ». Ces paroles la rassurèrent complètement.
À cette époque, loin de ma présente existence, je n’étais pas encore mort à moi-même ; l’Égo était bien vivant ; le sépulcre n’était alors qu’un symbole, comme le cercueil de toute Loge maçonnique…
Je comprenais de façon totale le symbolisme du sépulcre, je savais que je devais mourir en moi-même pour avoir droit à la Résurrection d’Hiram Abiff, le Maitre secret, à l’intérieur de mon Temple-Cœur…
Cette Initiation s’acheva avec des instructions précises, en rapport avec la mission que j’accomplis actuellement dans le monde…
Deuxième Montagne – La Résurrection
Chapitre 28 – Sérénité et Patience
Il est clair que nous, les Frères du Temple des deux fois nés, avions éliminé de notre psychisme divers éléments subjectifs infrahumains, mais après être passés par les Huit Initiations, nous désirions, de toutes les forces de notre Âme, entrer dans les travaux magiques ésotériques de la Montagne de la Résurrection.
On nous dit dans le Temple que nous devions attendre avec beaucoup de patience l’Abbé du Monastère, par suite, les heures s’écoulèrent longues et ennuyeuses, d’une monotonie insupportable, le Vénérable ne semblait pressé d’aucune façon.
Quelques-uns de ces Vétérans de la Première Montagne allaient, venaient, ici et là en protestant, impatient du singulier retard du Supérieur.
Il y a des cas surprenants dans la vie et l’un d’entre eux fut l’entrée étonnante de l’Abbé du Temple. Tous les frères de l’ordre sacré en furent stupéfaits, car parmi les nôtres quelques-uns avaient déjà perdu l’espoir de voir le Maitre.
Face à la confrérie sacrée, le Vénérable prit la parole : – Il vous manque, Frères, deux vertus que celui-ci possède –dit-il en pointant son index vers moi.
Puis, d’une manière à la fois douce et impérative, il m’ordonna :
– Dites-leur, Frère, quelles sont ces deux vertus !
– Il faut savoir être patient, il faut savoir être serein –je m’exclamais d’une voix claire et posée…
– Vous voyez ! Êtes-vous convaincus ?– tonna l’abbé solennellement. Tous les Adeptes, aussi effrayés qu’émerveillés, décidèrent de garder un silence respectueux.
Incontestablement, tous les membres de la Congrégation sauf moi furent ajournés, car seule mon insignifiante personne qui ne vaut rien sortit victorieuse de la difficile épreuve.
L’austère Hiérophante m’offrit ensuite une belle orange, j’en compris immédiatement le sens profond…
Beaucoup plus tard, j’eus à comparaitre devant la Confrérie d’un autre monastère de la Fraternité blanche universelle dans le but précis de recevoir des instructions et de signer des documents…
Alors on me prévint avec les paroles suivantes : « Tu dois très bien te protéger du froid lunaire ».
Après une longue continence, il me fut urgent de retourner à la Forge ardente de Vulcain.
Incontestablement, de Montagne en Montagne, existent toujours de longues périodes d’abstinence sexuelle.
Chapitre 29 – Les Neuf Degrés de la Maitrise
Il est urgent, inajournable, de saisir, apprendre et capter de façon complète et unitotale la profonde signification des neuf Maitres qui partirent à la recherche d’Hiram et de ses assassins.
Incontestablement, aucun des neuf Maitres n’alla vers le Nord, mais, intelligemment répartis en trois groupes de trois, ils se dispersèrent respectivement vers l’Orient, le Midi et l’Occident. Ce fut ostensiblement ce dernier groupe qui parvint à découvrir la tombe et les meurtriers.
Ce pèlerinage symbolique et ésotérique des neuf Maitres se réfère spécifiquement au pèlerinage individuel que tout Initié doit accomplir dans la Deuxième Montagne, en passant par neuf étapes ou degrés successifs correspondant aux neuf sphères :
Lune, Mercure, Vénus, Soleil, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune.
Nous pouvons et devons énoncer ce qui suit : c’est seulement par ces pèlerinages intimes de sphère en sphère que nous serons à même de vivifier et de faire resurgir en chacun de nous le Maitre secret Hiram, Shiva, le mari de notre Divine Mère Kundalini, L’Archihiérophante et l’Archimage, la Monade particulière, individuelle, notre Être Réel…
Être un maitre est une chose, mais atteindre la Perfection dans la Maitrise en est une autre très différente.
Un ésotériste, en fabriquant dans la Forge des Cyclopes le To Soma Heliakon, la robe des noces de l’âme, acquiert le stade d’Homme et de Maitre par la suite, mais ce n’est pas encore la perfection dans la maitrise.
Le chiffre neuf, en ce qui concerne la rhétorique, nous met en intime relation mystique avec les neuf Muses éternelles.
Il n’est pas inutile de citer dans ce chapitre chacune de ces déesses ineffables du classicisme antique :
1- Clio.
2- Erato.
3- Melpomène.
4- Calliope.
5- Euterpe.
6- Thalie.
7- Uranie.
8- Polymnie.
9- Terpsichore.
Le vécu est une chose très importante afin que nos aimables lecteurs puissent mieux comprendre la Doctrine…
Écoutez-moi : une nuit, qu’importe maintenant la date, le jour ou l’heure, magnifiquement paré de la robe des noces de l’âme, je sortis volontairement du corps physique…
Ressentant dans toute la présence de mon Être cosmique une sorte d’exquise volupté spirituelle, je flottais avec douceur dans l’Aura de l’Univers…
Dans ce suprême bonheur, tel un oiseau céleste, je me posais sur le limon de la terre sous le vert feuillage d’un arbre silencieux…
Alors, d’une voix forte, j’invoquais les Adeptes de la Fraternité Occulte…
Incontestablement, je fus entendu…
Les Frères me conduisirent aimablement jusqu’au merveilleux Temple aux Murs transparents…
Le Mahatma demeurait assis devant son bureau comme s’il attendait de nombreux visiteurs…
« J’aimerais savoir, dis-je, ce qui me manque…
Le Vénérable sortit d’entre les rayonnages d’un meuble un certain livre secret, il en consulta les pages et répondit ensuite :
– Il vous manque 58 minutes. Vous devez présenter ici 36 Bolivars de 23 kilos chacun. Et les 8 Initiations reçues doivent être qualifiées.
– Merci, Vénérable Maitre. Je sortis ensuite du Temple avec grande humilité et vénération…
Analyse kabbalistique de ce cas :
58 minutes : 5 plus 8, égale 13. Cet arcane signifie la mort de tous les éléments subjectifs qui composent le Moi.
36 Bolivars : 3 plus 6, égale 9. Rompre les chaines et les fers dans les mondes submergés des neuf planètes citées dans ce chapitre…, travail intense dans la Forge ardente de Vulcain…
23 kilos : 2 plus 3, égale 5. Les travaux de Libération devront être parfaits sous les splendeurs de l’Étoile flamboyante à cinq pointes…
(Rappelons-nous le Rishi Baha Deva et ses 23 prophètes).
Qualification : Avant la Résurrection authentique, chacune des huit Initiations doit être qualifiée. Cela s’accomplit en huit ans durant lesquels nous devons faire l’expérience du livre du patriarche Job dans toute sa crue réalité. »
J’affirme solennellement l’énoncé suivant : « Jamais les huit Initiations ne pourraient être qualifiées qu’en un temps précédemment indiqué d’au moins huit ans… »
Évidemment, à chacune des initiations correspond un an ; avec pour corolaire qu’il faut huit ans pour les huit Initiations…
En clair : cette période de huit ans correspond exclusivement à l’épilogue de toute une série mystique de profonds travaux ésotériques réalisés dans tout un chacun des neuf planètes citées plus haut.
Indubitablement, de tels travaux s’accomplissent en un temps variable et, en vérité, ils sont souvent très délicats.
Il est ostensible que celui qui parvient à la Deuxième Montagne ne reçoit de ce fait ni degré ni Initiation.
La perfection dans la maitrise advient seulement lors de la Résurrection ésotérique transcendantale…
La pleine manifestation de la Monade dans l’Intime du Maitre ressuscité lui confère d’extraordinaires pouvoirs magiques…
Chapitre 30 – Le Patriarche Hénoch
Le symbole du temps auquel l’anneau de bronze fait aussi référence conduit cycliquement l’Arhat gnostique à cette antique époque des Patriarches dénommée aussi Âge de Bronze ou Dvapara-Yuga, qui précéda notre actuel Âge de Fer ou Kali-Yuga…
Les meilleures traditions occultes affirment toujours qu’entre ces deux âges arriva la seconde catastrophe Transapalnienne qui modifia totalement la physionomie géologique de la planète Terre.
Le septième d’entre les dix sublimes Patriarches antédiluviens fut complètement différent des six qui le précédèrent au cours des siècles (Adam, Seth, Enoch, Qénân, Mahalalel, Yéred) et des trois qui le suivirent (Mathusalem, Lamech, Noé).
Mais ce qui nous étonne le plus est le nom très sacré d’Hénoch dont la traduction signifie : Initié, Dédié, Consacré, Maître.
La Genèse hébraïque (5, 24) affirme de façon solennelle qu’Hénoch ne mourut pas physiquement, mais « marcha avec Dieu, puis il disparut, car Dieu l’avait pris ».
Les très anciennes traditions ésotériques qui se perdent dans la nuit des temps disent clairement qu’Hénoch, se tenant sur la cime majestueuse du mont Moria, eut un Samadhi de clairvoyance dans lequel sa conscience objective illuminée fut emportée aux neuf cieux cités par Dante dans sa Divine comédie, et que dans le dernier (celui de Neptune), il trouva la parole perdue (son propre Verbe, sa Monade particulière, individuelle).
Plus tard, ce grand Hiérophante voulut exprimer cette vision dans un souvenir permanent et impérissable…
Alors, de façon catégorique, dans sa grande sagesse, il édifia sous ce même lieu béni, un temple secret et souterrain comprenant neuf voutes successivement disposées l’une sous l’autre dans les vivantes entrailles de la montagne…
Son fils Mathusalem fut certainement l’architecte chargé de la partie matérielle de l’extraordinaire sanctuaire…
Il n’est pas fait mention du contenu et du destin spécifiques de chacune des voutes ou caves magiques communiquant entre elles par un escalier en spirale…
La dernière de ces cavernes est cependant celle qui détient toute l’importance occulte, de sorte que les précédentes en constituent seulement la voie secrète indispensable par laquelle on arrive au plus profond de la montagne…
C’est dans ce dernier « Penetral » ou Sancta très intime que le patriarche Hénoch déposa son plus riche trésor ésotérique…
La Toison d’Or des Anciens, le Trésor ineffable et impérissable que nous cherchons, ne se rencontre jamais en surface, car nous devons fouiller, creuser, chercher dans les profondeurs de la terre jusqu’à sa rencontre…
Descendant courageusement dans les entrailles ou les enfers du mont de la Révélation, l’Initié trouve le trésor mystique, sa Monade divine, qui s’est gardé pour lui à travers les siècles incalculables qui nous ont précédés dans le cours de l’histoire…
Dans le chapitre II de l’Apocalypse de Saint-Jean, nous pouvons encore lire : « Au vainqueur, je lui donnerai de la manne cachée ; et je lui donnerai une pierre blanche, et sur cette pierre un nom nouveau que personne ne sait, sinon celui qui le reçoit. »
Chapitre 31 – Le Ciel Lunaire
Le Grand-Œuvre individuel s’accomplit donc sous la domination zodiacale des Puissances titanesques…
Les douze travaux d’Hercule, prototype de l’homme véritable, indiquent, révèlent la voie secrète qui nous conduit jusqu’au grade de Maitre parfait et de Grand Élu…
D’abord vient la capture et la mort du Lion de Némée, la force des instincts et des passions incontrôlées qui dévastent et dévorent tout…
En extase, je fus mené conscient jusqu’au monde lunaire (ou monde astral). Alors, je reçus des conseils d’une infinie sagesse…
Mon Âme fut émue au plus profond d’elle-même à la rencontre de l’Ancien du temple des deux fois nés ; notre cher Recteur, le vieux sage, semble avoir toutes les caractéristiques du citron, mais il est ostensible qu’il rayonne d’un Amour infini…
Je compris que pour avoir le droit d’accéder au Ciel lunaire (astral supérieur), je devais d’abord descendre aux Enfers sélénites (astral inférieur) et affronter courageusement les Trois Furies…
En écrivant ces lignes, me vient en mémoire ce passage initiatique dans lequel Ginés de Lara, conduit par son Maitre, contemple étonné les eaux miroitantes du lac…
– Regarde maintenant par ici ! – S’exclame le Mahatma…
Et, les cheveux dressés sur la tête, Ginés regarda et vit deux choses qu’aucun mortel n’a jamais vues, mais qui n’en sont pas moins étonnantes et certaines…
Il vit d’abord, comme à travers un télescope géant, les habitants de ce côté-ci de la Lune, êtres malheureux au-delà de toute mesure, et dont la nature et l’origine sont gardées en grand mystère par « ceux qui savent tout »…
Il vit ensuite quelque chose de plus merveilleux encore, le secret de l’autre côté du satellite, celui de la face cachée d’où jamais on ne vit la Terre misérable, lieu où un mystique a voulu situer le Paradis d’Hénoch et d’Élie, les deux Djinns du peuple hébreu…
Après cette petite digression, revenons au sujet du présent chapitre.
Quand je voulus grimper à l’échelle symbolique de Jacob, le Vieillard sacré du Temple arracha de l’arbre de la connaissance, l’arbre de la Science du Bien et du Mal, une branche à la senteur délicieuse, il me la fit sentir, cette fragrance était surement nirvanique, « Pour que tu puisses monter, respire toujours l’odeur de cette branche », telles furent les paroles de l’Adepte…
Incontestablement, nous devons pratiquer le Sahaja Maïthuna, respirer le parfum délicieux du fruit défendu, mais sans manger celui-ci, telle est la Loi…
Dans les abimes de Séléné, je commençais mon travail en détruisant Judas, le démon du désir…
Il est inutile de préciser qu’heureusement et grâce à l’aide directe de ma Divine Mère Kundalini l’horripilant démon du désir fut réduit en cendre…
Un peu plus tard, je dus poursuivre ma tâche avec l’inquiétant démon du mental qui nous procure tant d’amertume, l’abominable Pilate de tous les temps…
Annihilation ! Terrible mot… Ce fut la fin catastrophique du fatal Pilate qui me tourmentait…
Plus tard, je poursuivis mon travail dans l’abime par l’attaque de Caïphe, le démon de la mauvaise volonté, la plus détestable des trois Furies classiques qui habitent en chacun de nous…
La troisième Furie mourut certainement après avoir reçu plusieurs coups de lance dans le corps… Rien n’égalait son horrible aspect, personne n’avait dans sa chevelure autant de serpents, ses sœurs mêmes la craignaient, la misérable brandissait dans ses mains toutes les venimeuses Gorgones de l’Enfer…
Je pus vérifier d’une façon claire et étonnante tout le processus de la mort des Trois Furies…
Il est incontestable qu’elles passèrent par toutes les métamorphoses magiques chantées par Ovide…
Si, au début, ces métamorphoses furent gigantesques et horribles, comme le monstre Polyphème de la terre maudite, qui dévora implacablement les compagnons d’Ulysse, elles revêtirent ensuite, à l’instant d’atteindre la Parque souveraine, l’aspect de nouveau-nés…
Ces ombres abominables, ces trois traitres que j’avais en moi, moururent fort heureusement…
Aïe ! Aïe ! Aïe ! Que serais-je devenu sans l’aide de ma Divine Mère Kundalini ?
J’invoquais ma Mère du fond de l’abime et Elle empoigna la Lance d’Éros…
Chapitre 32 – Guenièvre
La Dame éternelle, l’Âme-Esprit (Bouddhi), exige toujours de son chevalier (l’Âme humaine, le Manas supérieur) toutes sortes de sacrifices inouïs et d’exploits prodigieux…
Elle, la Divine Épouse parfaite, est Guenièvre, la Reine des Djinns, celle qui versait le vin à Lancelot…
Vin délicieux de la spiritualité transcendante, dans les coupes initiatiques de Sukra et de Manti…
Coupes qui, en somme, ne sont que le Saint-Graal avec sa signification de Calice de la boisson suprême ou nectar initiatique des Dieux saints…
Heureux le chevalier qui, après la lutte difficile, célèbre ses fiançailles avec la Reine des Djinns !
Il est écrit en lettres d’or dans le livre de la vie, qu’à l’intérieur de Bouddhi (l’Âme spirituelle), comme un vase d’albâtre fin et transparent, brule la flamme de Prajna (l’Être).
Une nuit de délices indicibles, j’eus la chance de rencontrer ma bienaimée aux abords secrets de la Deuxième Montagne…
Sur le sentier solitaire avançait lentement le carrosse de ma promise…
La Légende des siècles dit que la marquise de Reaupré se promenait dans une voiture à la beauté singulière, car elle était faite de porcelaine pure, mais le carrosse triomphal de ma Valkyrie adorable ressemblait beaucoup plus à cette autre voiture qu’utilisait au temps du Rococo la femme du duc de Clermont : voiture splendide avec un attelage de six chevaux ferrés d’argent et aux roues cerclées du même métal…
Le carrosse triomphal de mon adorée s’arrête devant un palais de porphyre lumineux à la richesse et à la splendeur de l’Orient, aux murs et aux caissons éclatants…
Le splendide véhicule s’arrête devant les portes de bronze resplendissant qui étonnent de tant de majesté…
La voiture est vite entourée par un aimable chœur ; chevaliers, princes et nobles distingués ; jolies dames et délicats enfants…
Quelqu’un fait signe et j’obéis ; j’avance vers le carrosse de l’amour, je vois à travers les cristaux du bonheur ma Valkyrie (Bouddhi).
Elle, parée de la robe nuptiale, l’habit des Noces de l’Âme, ma promise est arrivée dans sa voiture resplendissante pour les fiançailles…
Me marier devant le saint Autel avec mon Âme jumelle, la Bouddhi théosophique, quelle chance, mon Dieu ! Mais on me dit que je devais attendre encore un peu…
La virile pourvoyeuse de la force d’en haut m’ajourna et je souffris l’indicible…
À cette époque, je dus m’immerger profondément dans les Mystères sacrés de Minna, les effrayantes ténèbres lunaires d’un amour qui est le frère jumeau de la mort…
Je travaillais intensément dans la super-obscurité du silence et l’auguste secret des sages…
Je dus attendre un temps, des temps et la moitié… Mais je soupirais après Guenièvre, la Reine des Djinns (mon Âme spirituelle).
Une nuit, les étoiles scintillantes dans l’espace infini semblèrent revêtir un nouvel aspect…
Loin de l’agitation du monde, je me trouvais en extase, la porte de ma chambre demeurait hermétiquement fermée…
Ce fut certainement alors que je célébrais les noces avec mon Adorée (Bouddhi) ; elle entra en moi et je me perdis en elle…
En ces instants de bonheur, le Soleil de Minuit (le Logos solaire) brilla intensément.
Je me sentis intégralement transformé ; le fameux chakra Sahasrara, le Lotus aux Mille pétales, la Couronne des Saints, resplendit victorieusement dans ma glande pinéale, et j’entrais dans cet état connu des hindous sous le terme sanscrit de Paramananda (Suprême félicité spirituelle).
Ce fut alors que j’éprouvais la nécessité de me convertir en un authentique et légitime Brahmavidvarishtha.
Les mille Yoga-Nadis du Sahasrara me conférèrent le pouvoir sur certaines forces subtiles de la Nature…
Bouddhi, ma Guenièvre, mon Âme spirituelle, en plus de porter le Shiva-Shakti-Tattva au maximum de son activité vibratoire, avait amené le Padma coronaire à un état d’intenses fonctions mystiques…
Alors je me vis, converti en Messager de la Nouvelle Ère du Verseau, enseignant à l’humanité une doctrine si neuve et si révolutionnaire… et cependant si ancienne…
Lorsque j’ouvris la porte de ma chambre, l’Œil de Diamant (la Pinéale) me permit de voir d’innombrables ennemis. Il est évident que la diffusion de la Gnose dans son aspect révolutionnaire augmentera chaque fois plus le nombre de mes adversaires.
Il n’est pas superflu de dire qu’après ce grand évènement cosmique, il a fallu qu’un certain rite nuptial se réalise dans un Temple. Un grand nombre de personnes assistèrent à ce festival de l’Amour…
Incontestablement, à la Cinquième Initiation du Feu, j’avais incarné mon Âme humaine (le Manas supérieur de la Théosophie).
Plus tard, ô Dieux ! Par ces épousailles alchimiques et kabbalistes j’incarnais aussi mon Âme spirituelle (la Bouddhi).
Ostensiblement, au cœur de cette dernière brule toujours de façon inaltérable la flamme de Prajna (l’Intime).
Chapitre 33 – Le Dragon des Ténèbres
Je pensais qu’après les noces chimiques avec mon âme spirituelle, j’entrerais de plain-pied dans une lune de miel paradisiaque ; j’étais loin de soupçonner que parmi les retraites submergées du subconscient humain se cachait le sinistre et ténébreux Mara de l’Évangile bouddhiste, le fameux dragon des ténèbres cité dans l’Apocalypse de Saint-Jean, le père des Trois Traitres…
Gigantesque monstre abyssal aux sept têtes infrahumaines, personnifiant toujours les sept Péchés capitaux : colère, convoitise, luxure, envie, orgueil, paresse et gourmandise…
Et la grande bête rugit épouvantablement comme rugirait un lion et les puissances des ténèbres frémirent d’horreur…
C’est seulement avec l’électricité sexuelle transcendante en pleine Magie sexuelle qu’il est possible de réduire en poussière cosmique cette horripilante engeance abyssale…
Heureusement, je sus profiter au maximum du Coïtus Reservatus pour faire ma supplique à Devi Kundalini, le Serpent igné de nos pouvoirs magiques.
Le monstre empoigne de la main gauche la redoutable lance, trois fois il tente en vain de me frapper, il jette désespérément contre moi la lourde pique ; ma Divine Mère Kundalini intervient à ce moment ; elle s’empare de la singulière relique et en blesse mortellement le Dragon rouge…
Mara, l’horripilante bête infernale perd alors sa stature gigantesque, se rapetisse peu à peu, se réduit à un point mathématique et disparait pour toujours de l’antre ténébreux…
Puis, cette fraction de ma conscience qui était auparavant absorbée dans le monstre abominable revient, retourne à moi…
Terribles sont les secrets du vieil abime, océan obscur et sans limites, où la nuit primitive et le Chaos, ancêtres de la nature, maintiennent une perpétuelle anarchie au milieu de la rumeur de guerres éternelles, se soutenant à l’aide de la confusion…
La chaleur, le froid, l’humidité, la sècheresse, quatre champions terribles se disputent ici la suprématie et conduisent au combat leurs embryons d’atomes, qui, se groupant autour de la bannière de leurs légions et réunis en différentes tribus, armés légèrement ou pesamment, pointus, ronds, rapides ou lents, fourmillent, aussi innombrables que les sables du Barca ou ceux de la plage ardente de Cyrène, entrainés pour prendre part à la lutte des vents et pour lester leurs ailes rapides…
L’atome auquel s’agglutinent le plus grand nombre d’atomes domine pour un moment ; le chaos gouverne en tant qu’arbitre et ses décisions viennent augmenter chaque fois plus le désordre grâce auquel il règne ; après lui, il est ostensible que dans ces mondes infernaux le Chaos dirige tout…
Devant cet abime sauvage, berceau et sépulcre de la nature, devant cet antre qui n’est ni mer, ni terre, ni air, ni feu, mais qui est formé de tous ces éléments qui mêlés confusément dans leurs causes fécondes doivent toujours combattre de la même façon, à moins que le Démiurge créateur ne dispose de leurs noirs matériaux pour former de nouveaux mondes, devant ce barbare Tartare, le Dragon des Ténèbres exhala son dernier souffle…
Il est facile de descendre dans les mondes infernaux, mais il l’est moins d’en revenir. Ici est le dur travail ! Ici la difficile épreuve !
Quelques héros sublimes, peu en vérité, ont réussi le retour triomphal. Des forêts impénétrables séparent l’Averne du monde de la Lumière et les eaux du terne fleuve Cocyte tracent dans cette pénombre des replis labyrinthiques dont la seule image effraie…
Chapitre 34 – Conclusion des Travaux Lunaires
Après avoir réduit en poussière cosmique Mara, le Père des trois Furies, il me fallut affronter les bêtes secondaires de l’abime…
Le jour finissait doucement, l’air délicieux de la nuit invitait les êtres vivants qui peuplent la terre à se reposer de leurs fatigues et moi, misérable ver de la boue terrestre, j’étais seul à vouloir soutenir les combats du chemin et des choses dignes de compassion que ma mémoire écrira sans erreur…
Ô Muses ineffables ! Ô Grand Esprit divin ! Venez à mon aide. Inspirez-moi pour que mon style ne trahisse pas la nature du sujet…
Le tonnerre interrompit ma profonde rêverie si fortement, que je fus comme un homme qui s’éveille brusquement, je me levais, et, promenant les yeux autour de moi, je fixais mon regard pour reconnaitre le lieu où je me trouvais ; je me vis alors dans une maison solitaire près d’un chemin ténébreux…
Assis dans un fauteuil rustique près de la fenêtre d’où l’on voyait bien le sentier escarpé, j’évoquais très sincèrement les temps passés…
Certainement, à une autre époque, je m’étais trouvé là dans la demeure de l’abime et devant le même chemin…
Rien de cela ne me paraissait nouveau, je compris que j’étais en train de récapituler les Mystères ; me levant du fauteuil, j’ouvris la vieille porte de cette demeure et sortis en marchant doucement… doucement… doucement… sur le chemin solitaire…
D’un coup d’œil balayant l’espace du regard aussi loin qu’il est possible à la pénétration de la vue spirituelle, je vis ce parage triste, sombre et dévasté…
Le sol était humide et je dus m’arrêter brusquement devant un câble électrique qui gisait tendu par terre…
Un câble de cuivre chargé à haute tension ? Quelle horreur !… Et j’étais sur le point de marcher dessus !…
« Il est préférable de mourir libre que de vivre prisonnier », ainsi clama la voix du silence dans la nuit du mystère…
Et moi qui, alarmé, avais l’intention à cet instant précis de reculer, je me sentis réconforté…
J’avançais résolument dans ces parages sublunaires, le long de la tortueuse sente abyssale…
Le sentier escarpé tourna brusquement à gauche et pénétra à travers des collines très pittoresques…
Sur celles-ci, je vis quelque chose comme un parc national le dimanche, un rassemblement bigarré de créatures humaines qui semblaient jouir délicieusement de la prairie…
Pour l’amusement de beaucoup, quelques vendeurs ambulants allaient et venaient ici et là, en vendant des ballons de couleurs…
Vivant symbole de la vie profane, ainsi le compris-je, mais il est sûr que j’avais aimé vivre tout cela avec intensité…
J’étais si absorbé par cela, contemplant les foules de toujours, lorsque soudain, voici qu’une chose insolite et inhabituelle se produisit, il me sembla qu’un moment, le temps s’arrêta réellement…
En ces instants de terreur surgit d’entre les broussailles un loup sanguinaire qui féroce et l’air méchant, essaie en vain d’agripper sa proie ; devant lui, fuyant la Parque impitoyable, quelques poules caquètent, désespérées.
Extraordinaire symbole occulte : volatile de bassecour, pusillanime, craintif, timide. Loup sanguinaire, cruel, impitoyable…
Peur ! Terreur ! Épouvante ! États humains sublunaires de l’infraconscience humaine, et moi qui croyais être mort à moi-même, j’ignorais l’existence de ces agrégats psychiques dans mes propres enfers atomiques…
Heureusement, jamais durant la lutte difficile, je n’oubliais la Lance sainte ; grâce à ma Divine Mère Kundalini, j’en ai surpassé beaucoup en force et en habileté à la Lance.
Ayant déjà fait tomber les principaux démons-mois, viles personnifications de mes horribles défauts infrahumains, mes Travaux lunaires se conclurent d’une façon épique en mettant à mort avec la sainte Haste de nombreuses autres bêtes infernales…
Il n’est pas superflu de dire que j’amassais un très riche butin de guerre après de nombreuses et sanglantes batailles…
Je veux mentionner particulièrement ces multiples gemmes précieuses de ma propre existence, ces grains de conscience tapis, embusqués, parmi ces horripilantes engeances de l’Enfer…
La dernière partie du travail eut un caractère complètement atomique. Il n’est pas facile d’expulser les intelligences malignes de leurs habitacles nucléaires…
Cela est certainement ce que l’on comprend par transformer les eaux noires en blanches…
Maintenant, ces atomes sont devenus les véhicules merveilleux de certaines intelligences lumineuses…
Étincelles magnifiques, atomes capables de renseigner sur les activités de l’ennemi secret…
Une nuit de gloire, j’eus l’honneur le plus grand qui se puisse offrir à un être humain : je fus visité par le Christ cosmique. L’Adorable portait un grand livre dans la main droite tandis qu’il me disait : « Rends-toi à présent à la Sphère de Mercure ».
En voyant le Maitre, je ne pus que m’exclamer en disant : – Seigneur ! Vous êtes arrivé plus vite que je ne pensais. Je ne vous attendais pas encore…
Le Christ vivant répondit doucement :
– Je tarde parfois quand je dois venir au mois de Mars… Tu dois toujours continuer à mourir…
– Comment ? Continuer à mourir ? Encore ?
– Oui –répondit l’Adorable– tu dois continuer à mourir – Il répéta…
Ce qui arriva ensuite fut prodigieux. Le Maitre s’éleva lentement vers le Soleil de Minuit, se détachant ensuite un peu de l’Astre-Roi pour me bénir et pardonner mes anciennes erreurs…
Ce fut ainsi que j’obtins ma réintégration au Premier Ciel, la demeure des anges ineffables…
J’étais sans conteste un ange déchu, mais il est clair que j’avais été pardonné…
Dans la Cathédrale de l’Âme, il y a plus de joie pour un pécheur repenti que pour mille justes qui n’ont pas besoin de repenti…
Chapitre 35 – Le Ciel de Mercure
Maintenant survient le second Travail d’Hercule, transcendantal et transcendant : la destruction de l’Hydre de Lerne, monstre symbolique d’origine immortelle, doté de neuf têtes menaçantes qui se régénèrent chaque fois qu’elles sont détruites, menaçant les troupeaux aussi bien que les récoltes.
Lutte difficile, pendant laquelle le Héros solaire est accompagné par Iolaos, son aurige et inspirateur, dont le rôle est très semblable à celui de Sri Krishna dans sa relation avec Arjuna (voir la Bhagavad-Gita, le Chant du Seigneur).
Quoique ce travail magnifique puisse s’interpréter comme une œuvre bienfaisante dans un delta marécageux comme celui du Nil sacré, cette Hydre multiforme est aussi une image allégorique qui personnifie clairement le Mental avec tous ses défauts psychologiques.
En tant que constellation, cette Hydre symbolique a sa partie antérieure entre le Lion et le Cancer, s’étendant au Sud jusqu’aux pieds resplendissants de la Vierge.
Avec des charbons ardents, Iolaos brule les têtes renaissantes, là où Hercule les écrase avec sa masse, après quoi, celui-ci ayant coupé la tête immortelle, symbole extraordinaire de l’amour authentique, la cache sous un rocher qui évidemment va servir de Pierre philosophale de sa vie régénérée exquisément spirituelle.
Il est écrit en lettres de feu dans le livre de la vie : « Qui veut monter doit d’abord descendre. » « Chaque exaltation est toujours précédée d’une terrible humiliation ».
Sans conteste, je désirais en vérité et de toutes les forces de mon âme monter, faire l’Ascension jusqu’au Ciel de Mercure, le Devachan des hindous, le monde mental supérieur, la Demeure des Archanges. Mais il fut indispensable, avant, de descendre aux Enfers du Mental pour y détruire l’Hydre de Lerne.
Ces défauts psychologiques à multiples facettes que j’avais réduits en poussière cosmique dans les Enfers lunaires continuaient à exister comme les têtes abominables de l’Hydre fatale, dans les divers replis du mental.
Horripilantes créatures animalesques, répugnantes engeances abyssales, elles personnifiaient clairement chacun de mes propres défauts psychologiques.
On peut se donner le luxe de comprendre une erreur psychologique, sans que pour ce motif on en ait saisi la profonde signification…
Sans conteste, nous avons en très grande urgence besoin non seulement de comprendre, mais aussi de saisir le sens profond de ce que nous voulons éliminer.
Éliminer les têtes (défauts psychologiques) de l’Hydre de Lerne n’est possible qu’au moyen de l’électricité sexuelle transcendante, pendant le Sahaja Maïthuna dans la Forge des Cyclopes.
Puisque la Copulation métaphysique dans la Neuvième sphère est une forme de prière, je suppliais dans ces instants Devi Kundalini…
Goethe, le grand initié allemand, adorant sa Divine Mère Kundalini, s’exclamait plein d’extase :
« Vierge pure dans le plus beau sens,
Mère digne de vénération,
Reine par nous élue,
et de condition égale aux Dieux. »
Désirant mourir à lui-même, ici et maintenant, pendant le Coït chimique, ce grand Barde disait :
« Flèches, transpercez-moi ;
lances, soumettez-moi ;
masses, blessez-moi.
Que tout disparaisse,
que tout s’évanouisse.
Brille, étoile éternelle,
foyer de l’éternel amour. »
Sans conteste, je procédais toujours de façon très semblable et l’Hydre de Lerne, peu à peu, lentement, perdit chacune de ses abominables têtes…
Une fois, me trouvant dans un monastère du Tibet Oriental, j’eus l’occasion de dire à ma Divine Mère Kundalini ce qui suit : « Toi et moi, nous causons et semblons être deux personnes différentes et cependant, nous sommes le même Être ».
Ce n’est pas trop d’affirmer avec emphase que la réponse fut vraiment extraordinaire : « Oui, Mon Fils ! Toi et moi sommes le même Être, mais dérivé ».
Au nom de la vérité, je confesse franchement et sans ambages que sans l’aide immédiate de ma Divine Mère Adorable, je n’aurais pu d’aucune manière éliminer radicalement l’Hydre de Lerne (mes défauts psychologiques dans le subconscient intellectuel).
« Avant que la flamme d’or puisse bruler d’une lumière sereine, la lampe doit être soigneusement placée à l’abri de tout vent. Les pensées terrestres doivent tomber mortes aux portes du Temple. »
« La mort qui est esclave des sensations rend l’Âme invalide, comme l’esquif que le vent égare sur les eaux. »
Lorsque, victorieux, le Soleil de Minuit resplendit dans le firmament spirituel, je revins à l’état d’Archange que j’avais perdu et, heureux, j’entrais dans le Ciel de Mercure…
Chapitre 36 – Le Ciel de Vénus
Le troisième exploit d’Hercule, le Héros solaire, survient maintenant, extraordinaire. Je veux me référer instamment à la capture de deux animaux, l’un aussi doux que rapide, l’autre turbulent et menaçant : la Biche de Cérynie et le Sanglier d’Erymanthe.
Nous pouvons et même devons identifier ces fameux quadrupèdes aux deux constellations astrales resplendissantes les plus proches des étoiles des Gémeaux qui se trouvent près des deux centaures, contre qui Hercule soutient une lutte sanglante.
Dans la biche aux pieds de bronze et aux cornes d’or, consacrée à Diane et acquise par Apollon, le Dieu du Feu, nous pouvons voir une claire allusion à l’Âme humaine (l’époux de la Valkyrie), le Manas supérieur de la Théosophie.
Et le terrible sanglier, pervers comme aucun, est le vivant symbole de toutes les basses passions animales.
Il n’est pas superflu d’affirmer qu’en ces instants je désirais très sincèrement et de toutes les forces de mon Âme, entrer dans le Ciel de Vénus : le monde causal, la Demeure des Principes.
Mais il est clair qu’il fallait d’abord avoir des mérites, réduire en poussière cosmique l’effrayant Sanglier…
Il est nécessaire de descendre avant de monter ; chaque exaltation est toujours précédée d’une terrible humiliation.
Descendre aux Enfers vénusiens fut indispensable, urgent, inajournable, avant l’ascension…
Il fallait une information préalable et celle-ci en elle-même s’avérait certainement pressante, péremptoire…
Des indications précises, extraordinaires, me vinrent pendant la méditation ; il est évident que l’Initié est toujours aidé…
Sur une grande table, très semblable à l’attrayant damier d’un jeu d’échecs, au lieu des pièces connues de ce jeu, je vis de nombreuses figures animales d’aspect répugnant…
Incontestablement, avec l’aide de ma Divine Mère Kundalini, j’avais déjà éliminé les défauts de type psychologique, dans le monde astral comme dans le monde mental, mais les germes-causes de ceux-ci continuaient à exister en moi-même ici et maintenant…
Dans le domaine de la plus pure psychologie expérimentale, nous pouvons affirmer l’énoncé suivant : « L’élimination radicale de n’importe quel défaut psychologique échoue absolument lorsqu’on n’en dissout pas la cause secrète. »
Extirper de mon psychisme ces causes intrinsèques fut certes ma tâche dans les Enfers vénusiens…
Je dus surmonter victorieusement d’épouvantables tentations charnelles comme celles dont souffrit le patriarche Saint-Augustin au pied de la Croix…
« Le Mystère gnostique est présent
dans le vol tranquille de la colombe,
et le péché du monde dans le serpent,
qui mord au pied l’ange qui le dresse. »
« Sur l’éternelle nuit du passé
s’ouvre l’éternelle nuit du futur.
Chaque heure, une larve du péché !
Et le symbole : le serpent et la pomme. »
Immense est la multitude des délits dont les germes causes doivent être éliminés et même si j’avais cent bouches, cent langues et une voix de fer, je ne pourrais pas les énumérer tous…
Dans le Tartare où l’on châtie les méchants, je rencontrais aussi deux vieux amis de jeunesse, l’un vit toujours, l’autre est déjà mort…
Il faut se rappeler que ces titans des temps anciens qui voulaient grimper jusqu’au ciel souffrent maintenant dans les abimes, enchainés par la colère de Jupiter.
Là, habitent aussi les insolentes Lapithes et le hardi Ixion qui attaqua Junon et Pirithoos, qui voulut enlever Proserpine…
Dans le monde souterrain vit aussi l’orgueilleux Salmonée, roi d’Élide, qui réclama pour lui les Honneurs divins, n’étant qu’un simple mortel, un vulgaire ver de terre…
Avant d’abandonner définitivement la demeure de Pluton, je vis quelque chose d’épouvantable, de terrible, comme si un monstre excessivement gigantesque voulait dévorer l’humanité entière. Aïe, aïe, aïe !
Plus tard, je me sentis transformé dans ces Enfers atomiques ; le Christ cosmique entra en moi et je me fondis en Lui…
Alors une multitude de mères m’amenèrent leurs enfants et moi, rempli d’extase, je m’exclamais : « Laissez venir à moi les petits enfants, car le Royaume des Cieux leur appartient ».
Comme je me sentis heureux, le corps causal transformé ! Après avoir béni tous ces tendres enfants, j’abandonnais le Règne minéral submergé et pénétrais victorieux dans le Ciel de Vénus (le monde causal).
Je fus ainsi réintégré à l’état de Principe que j’avais jadis perdu lorsque sur le plateau central d’Asie, je commis la même erreur que le comte Zanoni…
Tomber soumis, aux pieds paradisiaques de l’exquise beauté féminine, boire la liqueur des mandragores, manger les pommes d’or du Jardin des Hespérides fut certes l’erreur mentionnée. Mais en travaillant, plus tard, avec l’électricité sexuelle transcendante, je retournais sur le chemin que j’avais abandonné jadis…
Ce monde causal merveilleux ou monde de la Volonté consciente, tant de fois cité par monsieur Leadbeater, Annie Besant, Arthur Power, Rudolf Steiner, H.P.B., etc., est évidemment terreur d’amour et de loi. Indubitablement, le Ciel de Vénus n’est pas du temps et il est au-delà du mental.
Il résulte de façon patente que la substance akashique, en tant qu’élément naturel et vibration, ou tattva, constitue en elle-même le fond vivant et philosophal du monde des causes cosmiques…
Le bleu électrique profond resplendit merveilleusement dans cette région et scintille ici et là, nous comblant d’une exquise volupté spirituelle indescriptible…
C’est le monde des Causes naturelles comme un océan sans limites ni bords ; les vagues incessantes d’actions et de conséquences vont en flux et reflux d’instant en instant…
Il est évident qu’il n’existe pas de cause sans effet ni d’effet sans cause ; une réaction suit toute action ; de n’importe quel acte se dégage toujours une conséquence…, ou nous dirions même plus, une série de conséquences…
À cette époque de mon existence actuelle, je reçus beaucoup d’informations objectives démontrées et démontrables.
Exemple : devant l’orateur d’un auditoire, je me présente en pleine assemblée, je ne sais pas être conciliant, je mets mon nez là où il ne faut pas : je réfute des concepts…
Résultat : l’orateur –un homme du monde causal– se retire indigné…
Plus tard, ce conférencier commenta mon attitude avec d’autres et, en fait, cela se traduisit par toute une série enchainée de conséquences…
Dans le monde causal, je vis aussi avec un mystique étonnement, l’avenir qui attendait la planète Terre et les créatures humaines qui demeurent dans ce monde physique…
Vêtu du corps causal, je me vis soudain à l’intérieur d’une grande gare ferroviaire…
Le Mouvement gnostique est certes, un train en marche ; quelques passagers montent à une gare et descendent à une autre ; rares sont ceux qui arrivent au terminus…
Plus tard, je dus m’immerger dans l’Infini espace étoilé ; j’avais besoin de chercher quelque chose dans l’amphithéâtre de la Science cosmique…
Surpris, admiratif, car je n’ai pas encore perdu la capacité de m’étonner, je pus percevoir avec l’Œil de Dagma ou œil de Shiva, quelque chose d’insolite et d’inhabituel…
Devant ma vision spirituelle, la Terre apparut assiégée à mort par douze géants démesurés, noirs, sinistres, menaçants (les douze constellations zodiacales agençant la cristallisation définitive du karma mondial).
Les gens des autres mondes n’ignorent pas la Grande Catastrophe qui surviendra et ils s’approcheront avec leurs vaisseaux pour enregistrer ou photographier le cataclysme.
J’ai ici l’Apocalypse de Saint-Jean en pleine action. Collision des mondes. Aïe ! Aïe ! Aïe !
Il est opportun de citer dans ces pages quelques versets extraordinaires du Coran.
« Parmi les signes qui doivent précéder l’arrivée de la dernière heure se trouve celui de la Lune qui se divisera en deux. Mais malgré cela, les incrédules n’en croiront pas leurs yeux.
(Il est évident qu’on ne peut en aucune façon parler d’une division géologique ou physique de notre satellite voisin. On interprète cela politiquement et militairement. Les grandes puissances se disputeront la Lune).
« Quand sonnera la trompette pour la première fois. Quand la terre et les montagnes seront emportées dans les airs et pulvérisées d’un seul coup… Quand le ciel se déchirera et tombera en morceaux… Ce jour sera le jour inévitable.
(Collision ! C’est le terme précis. La planète Terre heurtera un autre monde qui s’approche dangereusement).
« Quel choc cela fait ! Ce sera le jour du Jugement dernier. Ceux dont les œuvres pèsent dans la balance auront une vie agréable. Ceux qui les ont légères auront pour demeure la fosse ardente (les mondes infernaux).
« Quand la terre tremblera avec ce tremblement qui lui est réservé… Quand elle aura vomi les morts qui reposent dans ses entrailles… L’homme se préparera à être jugé.
« Le Soleil sera affligé, les étoiles tomberont, les montagnes seront mises en mouvement et termineront en s’écrasant au sol. Le ciel éclatera en mille morceaux et les mers et les rivières confondront leurs eaux. Les tombes s’entrouvriront et les morts ressusciteront. Ceux qui auront pratiqué le bien auront la félicité sans limites ; mais les réprouvés seront également châtiés sans mesure. »
Incontestablement devant l’inévitable collision, le rapprochement excessif de cette masse planétaire sera à l’origine d’épouvantables tempêtes électromagnétiques.
Il est évident que la présence de ce monde sidéral exerce une attraction sur le feu liquide de l’intérieur de notre globe, alors l’élément igné cherchera à sortir en créant d’innombrables volcans.
En ces jours, la terre sera secouée par de terrifiants tremblements de terre et d’horripilants raz de marée…
Les villages et les villes tomberont en ruine, fatalement, comme de misérables châteaux de cartes.
Des vagues monstrueuses jamais vues fouetteront, avec furie, les plages sablonneuses et un son très étrange surgira du fond des mers…
Indubitablement, la radiation extraordinaire de cette planète tuera des millions de créatures et tout sera consumé dans un apocalyptique holocauste.
Pierre ou Patar, le Grand Hiérophante dit : « Mais le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit, dans lequel les cieux passeront avec un grand tumulte, et les éléments brulants seront défaits, et la terre et les œuvres qui sont en elle seront brulées. »
Dans le monde causal, je contemplais avec un étonnement mystique la Grande Catastrophe qui s’approchait et puisque cette région est celle de la Musique ineffable, la vision fut illustrée dans le courant du son.
Une délicieuse symphonie tragique résonnait dans les fonds profonds du Ciel de Vénus.
Cette partition étonnait, en général, par la grandeur et la majesté, et par l’inspiration et la beauté de son plan, par la pureté de ses lignes et par le coloris et la nuance de sa sage et artistique instrumentation, douce et sévère, grandiose et terrifiante, dramatique et lugubre à la fois…
Les passages mélodiques fragmentaires (leitmotiv) qu’on entendait dans le monde causal, dans les différentes situations prophétiques, étaient d’une grande puissance expressive et en intime relation avec le grand évènement et les faits historiques qui, inévitablement, le précèderont dans le temps…
Il y a dans la partition de ce grand Opéra cosmique des fragments symphoniques en relation avec la troisième guerre mondiale, des sonorités délicieuses et funestes, des faits horripilants, des bombes atomiques, une radioactivité épouvantable sur toute la terre, des famines, la destruction totale des grandes métropoles, des maladies inconnues, des guerres incessantes ici, là et là-bas, etc., etc., etc.
Entremêlés avec un art sans précédent, on entendit les thèmes liés à la destruction de New York, Paris, Londres, Moscou, etc., etc., etc.
Chapitre 37 – Le Ciel du Soleil
L’œuvre suivante d’Hercule, le Héros solaire, est certainement le nettoyage extraordinaire des fameuses Écuries d’Augias, roi d’Élide, dont la fille, qui connaissait les vertus des plantes, composait des breuvages magiques.
Dans ces étables prétentieuses (vive représentation symbolique de nos propres fonds subconscients submergés), où logeaient ses innombrables troupeaux (ces multiples agrégats psychiques bestiaux qui constituent l’Égo), et parmi eux douze taureaux candides représentant le Karma zodiacal, s’était accumulée la saleté de nombreuses générations.
Hercule devait incontestablement nettoyer ces étables en un seul jour. Les vieilles traditions qui se perdent dans la nuit des temps disent qu’il y arriva en faisant un trou dans le mur et en déviant le cours d’un fleuve pour que ses eaux les inondent.
Ce travail insolite peut cependant être identifié au Verseau, maison zodiacale d’Uranus, Ur-Anas, le Feu et l’Eau Primordiaux, symbolisant clairement les courants sexuels dans l’organisme humain.
Uranus en tant que premier roi Divin de la primitive Atlantide est le régent de nos glandes sexuelles.
Uranus, l’Asura-Maya, est réellement le premier révélateur des Mystères de la Vie et de la Mort.
C’est sûrement Ur-Anas, le Feu et l’Eau primordiaux, qui déterminèrent intrinsèquement le premier culte luni-solaire de l’androgyne IO… (iiiiiiiiii oooooooo).
IO Pitar est le soleil. Ménès ou Mani est la Lune.
« Om Mani Padme Hum », comme mantra au pouvoir ésotérique immense a son équivalence dans les dieux Soleil et Lune dans le sein du Lotus sacré surgi miraculeusement des eaux spermatiques du premier instant…
La Légende des siècles dit qu’Uranus eut quarante-cinq fils de différentes femmes et qu’en outre il eut de Titaea dix-huit autres fils. Ces derniers reçurent le nom collectif de Titans à cause de leur mère.
Additionnant entre elles et séparément chacune de ces sommes kabbalistiques, nous aurons les résultats suivants :
45 : 4 plus 5 égale 9. L’Ermite du Tarot, la Neuvième sphère, le Sexe.
18 : 1 plus 8 égale 9. L’Arcane 18 est le Crépuscule du Tarot. Il renferme deux fois l’Arcane 9 : il signifie les ennemis secrets, occultes ; la lutte souterraine dans les domaines de la Neuvième sphère, les ténébreux…
Ostensiblement, Uranus est le roi absolu des fonctions sexuelles ; le maitre de la nouvelle ère du Verseau.
Comme Titaea surpassait toutes les femmes en beauté et en vertus, elle fut aussi mise au nombre des Dieux. On nous a dit que ses fidèles dévots, reconnaissants pour tous les biens reçus l’appelèrent Terre.
Au nom de la vérité, je dois confesser franchement et sans ambages que le quatrième Travail s’avéra pour moi terriblement facile ; mais je dus passer préalablement par une épreuve délicate.
Dans un vieux parc de la ville, je me vis ainsi, causant avec une noble dame ; quelqu’un qui, sans doute, fut certainement une grande amie.
Nous nous sommes assis sur un banc, très proches l’un de l’autre, éprouvant tous deux un grand amour. Pendant un instant, nous semblions deux amoureux, mais… soudain, je me rappelais ma Divine Mère Kundalini et déviais alors ce courant d’amour vers l’intérieur et vers le haut, vers ma Mère adorable…
À ce moment, je m’exclamais de toutes les forces de mon âme : « Cet amour est pour ma Mère ! »
Ce fut comme Hercule déviant le cours du fleuve pour que ses eaux inondent les Écuries d’Augias (que celui qui a de l’entendement comprenne, car ici il y a de la Sagesse).
Sans conteste, je me trouvais dans les entrailles minérales du Soleil, dans les Enfers solaires…
Comme ils me parurent propres, les mondes submergés de l’Astre-Roi ; des Enfers sans âmes en peine, sans démons ! Quelle merveille !
Il est évident que dans les vivantes entrailles du resplendissant Soleil, les démons ne pourraient vivre ; jamais ces derniers ne résisteraient aux puissantes vibrations de cet astre…
Alors que je me trouvais enfermé dans une des symboliques Écuries d’Augias, je la vis entièrement propre et sans animaux d’aucune espèce, alors je compris…
Je voulus sortir, mais la porte était hermétiquement close ! « Sésame ouvre toi ! » criais-je de toutes mes forces…
À cet instant, les portes s’ouvrirent comme par enchantement et alors j’entrais dans une deuxième étable ; je la trouvais aussi propre que la première…
« Sésame ouvre-toi ! » Criais-je à nouveau et quand s’ouvrirent les portes, je pénétrais dans une troisième étable. Ostensiblement, celle-ci était aussi propre et jolie…
« Sésame ouvre-toi ! » Criais-je pour la troisième fois, et lorsque s’ouvrit la quatrième porte, je franchis le seuil d’une brillante demeure Solaire…
Ce que je vis au fond du sanctuaire fut quelque chose d’insolite et d’inhabituel. Ô Dieux !, là-bas, assis sur leurs trônes, m’attendaient Osiris, Isis, Horus…
J’avançais jusqu’à eux et, me prosternant, les adorais. À ce moment, je ressentis leurs bénédictions.
Trois aspects de mon Être, mais dérivés, ainsi le compris-je et cela mérite une explication…
Un de nos Rituels gnostiques ésotériques dit textuellement ce qui suit :
« Osiris (l’Archihiérophante et l’Archimage, notre Monade particulière, individuelle), puissant empereur, répond au fils suppliant !
« Isis (le dédoublement d’Osiris, la Duade mystique, Devi Kundalini), Mère très digne, répond au fils suppliant !
« Horus (le Christ intime), réponds au pèlerin suppliant ! »
Ils me reçurent et j’entrais victorieux dans le Ciel du Soleil, dans la demeure des Puissances, dans le monde bouddhique ou intuitionnel. Alors je reconquis ma place parmi ces créatures divines, glorieux état de conscience que j’avais jadis perdu…
Chapitre 38 – Le Ciel de Mars
Le cinquième Travail d’Hercule, le Héros solaire, fut la chasse et la destruction des oiseaux anthropophages et ténébreux qui habitaient le lac Stymphale et tuaient les hommes avec leurs plumes de bronze qu’ils lançaient, à la manière de flèches mortelles, contre leurs victimes sans défense.
Ostensiblement, ce travail se trouve intimement lié à la constellation des Poissons, maison de Neptune, le Seigneur de la Magie pratique.
Sans conteste, ces oiseaux anthropophages sont les cruelles harpies citées par Virgile, le poète de Mantoue…
Pour le bien de la grande cause pour laquelle nous, les frères du Mouvement gnostique, luttons tous, je vais retranscrire maintenant quelques paragraphes de « L’Énéide »…
« Nous approchons des iles Strophades, qui se trouvent dans la mer Ionienne et où habitent les immondes harpies (sorcières horripilantes, djinns noirs), monstres à la tête et au cou de femmes, autrefois jolies demoiselles, mais qui maintenant sont transformées en Furies, dont le contact corrompt quand elles frappent. L’exécrable Séléné les commande, et, pourvues de longues serres, elles ont toujours sur le visage la pâleur de la faim.
« Sans penser à elles, nous arrivâmes à cette terre, et, à peine débarqués, rencontrâmes un troupeau de vaches belles et lustrées, qui paissaient sans que personne ne les garde.
« Affamés comme nous l’étions, nous ne tardâmes pas à les sacrifier pour rassasier notre appétit de leur viande fraiche. Mais alors que nous étions en plein banquet, les harpies (sorcières) descendirent des montagnes, croassant comme des corbeaux et battant des ailes, et elles approchèrent de notre nourriture leurs bouches immondes.
« La viande se corrompit et la puanteur infestait l’air. Alors, nous crûmes qu’il nous serait impossible de les fuir et changeâmes d’endroit, nous réfugiant près des cavernes à l’écart de la plage. Mais pour la seconde fois, comme nous nous disposions à manger après avoir sacrifié de nouvelles bêtes, ces monstres (ces oiseaux anthropophages) revinrent, et abimèrent de nouveau nos aliments.
« Remplis de colère, mes hommes se disposèrent à l’attaque et s’armèrent d’arcs et de javelots pour exterminer ces êtres si horribles. Mais leur peau ne se laissait pas traverser par le bronze et leurs flancs étaient invulnérables. Alors l’affreuse Séléné dit en criant tandis qu’elle voltigeait au-dessus de nos têtes :
« Pourquoi nous faites-vous la guerre, insensés ? Les Dieux nous ont faites immortelles. Nous vous avons attaqués non sans justice parce que vous avez sacrifié de nombreuses vaches de notre troupeau. En châtiment, je vais vous frapper d’une malédiction. Énée et ses rejetons erreront sur la mer avant de trouver la terre qu’ils cherchent et ils souffriront de la faim. Ils ne pourront ériger les murailles de leur nouvelle ville tant que de faim, ils ne se trouvent dans l’obligation de dévorer leurs propres mains.
« Ces étranges paroles nous remplirent de consternation. Priant les Dieux pour qu’ils écartent de nous de telles menaces, nous abandonnâmes cette triste terre et nous rembarquâmes. »
Cet insolite récit occulte et ésotérique s’arrête ici. Continuons maintenant avec les explications.
Beaucoup de ces harpies abyssales, surprises en flagrant délit, ont été capturées avec certains procédés.
Quelques traditions antiques disent : « Si nous posons sur le sol une paire de ciseaux ouverts en croix et si nous répandons autour de cet instrument métallique de la moutarde noire, n’importe quelle sorcière peut être attrapée. »
Ce qui est étonnant, c’est que quelques illustres occultistes ignorent que ces sorcières peuvent éluder la Loi de la Gravitation universelle !
Bien que cette information paraisse étrange, nous affirmons solennellement qu’il est possible de faire passer le corps de chair et d’os dans la Quatrième Dimension.
Il n’est pas du tout étonnant que ces sorcières, avec leurs fainéants, parvenues avec leur corps physique dans la Quatrième verticale (l’hyperespace), puissent léviter et voyager en quelques secondes vers n’importe quel endroit du monde.
Il est évident qu’elles ont des formules secrètes pour s’échapper physiquement de ce monde tridimensionnel d’Euclide.
En termes strictement occultistes, nous pouvons tout à fait qualifier ces harpies sinistres et ténébreuses du titre de djinns noirs, pour les différencier radicalement des djinns blancs.
En dépit de tout ce que dit la science officielle, l’organisme humain, mis dans la Quatrième dimension, peut assumer n’importe quelle figure, changer de forme…
Rappelez-vous, aimables lecteurs, l’exécrable Séléné et ses immondes harpies, les affreux oiseaux des iles Strophades, dans la mer Ionienne…
Un après-midi, peu importe la date, le jour ou l’heure, assis au pied des grilles dans un vétuste cachot, j’étudiais un ouvrage ésotérique…
Le soleil se cachait dans les rouges incendies du crépuscule et la lumière vespérale s’estompait lentement…
Soudain arrive une chose insolite, j’entends près de moi un éclat de rire fracassant, sarcastique, moqueur, d’une facture féminine…
Il s’agit d’un de ces oiseaux anthropophages qui habitent le lac Stymphale, une Calchone, une sorcière de mauvais augure, une femme des sinistres sabbats…
La perverse fuit et se cache dans les effrayantes ténèbres des mondes infernaux…
Ainsi, commence mon intrépide descente dans les entrailles vivantes du Règne minéral submergé martien.
Avant de monter, il est indispensable de descendre, c’est la loi. Chaque exaltation est précédée d’une épouvantable et terrible humiliation.
Annihiler en moi-même ces éléments inhumains, sorciers, ces oiseaux de mauvais augure fut certainement ma tâche dans le ténébreux Tartare.
Bien que cela paraisse incroyable, par le caractère inhabituel de l’information, il est urgent de savoir que tous les êtres humains sans aucune exception portent dans leurs tréfonds inconscients divers éléments de sorcellerie.
Cela signifie que, dans le monde, il existe de nombreuses personnes qui, sans le savoir, pratiquent inconsciemment la Magie noire.
Sans conteste, les saints eux-mêmes de toutes les religions souffrent l’indicible lorsqu’ils s’autodécouvrent ; alors, ils peuvent vérifier le cru réalisme de ces éléments inhumains qu’ils sont évidement obligés d’éliminer de leur psychisme.
N’importe quel adepte, mystique, ou saint, tant qu’il n’est pas mort radicalement dans tout un chacun des départements du subconscient, est plus ou moins noir.
C’est ici un des grands motifs pour lesquels il ne nous est pas faisable de condamner quiconque. « Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre ».
À cette époque de ma vie, je fus attaqué incessamment et de façon impitoyable par les sinistres oiseaux qui habitaient le lac Stymphale.
Dans les diaboliques salons des ténébreux sabbats, dans les Enfers martiens, je découvris avec étonnement de nombreux frères du sentier rocailleux…
Il s’agissait d’agrégats-sorciers que leurs personnalités humaines ignoraient manifestement.
Une fois conclus mes travaux dans les abimes minéraux de Mars, je montais victorieux, au cinquième Ciel, le monde de l’Atman, la demeure rayonnante des Vertus.
Ce fut ainsi que je retournais au Ciel de Mars ; je reconquis alors ma place parmi ces êtres sublimes, position divine que j’avais autrefois perdue…
L’objectif de mes travaux dans les Enfers martiens avait été atteint. Les éléments inhumains ayant été éliminés de ma psyché, ma conscience restait libre…
Les fers intellectuels avaient été annihilés et ma conscience libérée, hors de l’horripilante prison du mental où elle était restée si longtemps prisonnière, elle avait obtenu de fusionner, de se mélanger avec Atman, l’Ineffable, mon Être Réel.
Ah ! Si les gens comprenaient ce qu’est la prison de l’intellect, s’ils comprenaient qu’ils vivent prisonniers dans le cachot du mental !
Dans un complet bonheur, comme Homme-Esprit, dans le Ciel martien, loin du corps, des affects et du mental, j’allais consciemment, comme un oiseau de lumière resplendissante, antithèse radicale de ces autres oiseaux sinistres du lac Stymphale…
Dans ces moments de bonheur exquis, je dus passer près de nombreuses œuvres symboliques structurées en fer pur.
C’est la région d’Atman l’Ineffable, le monde du réalisme le plus cru ; la dimension des Mathématiques.
Dans le monde tridimensionnel d’Euclide, nous ne percevons jamais un solide de façon intégrale, unitotale, ici, nous voyons seulement de façon subjective les angles, les surfaces, etc.
Mais, dans la région brillante d’Atman, non seulement nous percevons les solides de façon intégrale, mais en outre les hypersolides, y compris la quantité exacte d’atomes qui ensemble constituent la totalité de n’importe quel corps.
Incontestablement, dans le Ciel de Mars, nous jouissons réellement de la perception objective la plus complète.
Comme je me sentais heureux dans cette région aux possibilités infinies ! Mais tout n’est pas que fêtes dans la vie, il existe aussi la souffrance. Tu le sais…
Le siège du Jugement céleste où s’administre la Justice objective intervient toujours.
Un jour, heureux dans le monde d’Atman, je vis venir à moi un Juge de la Loi de la Katancia (le Karma supérieur).
Il s’assit devant une table et moi, avec beaucoup de respect et de vénération, j’eus alors à répondre de ces charges :
– Vous avez critiqué beaucoup de gens dans vos livres – dis le Hiérarque.
– Je suis combattif de nature – je répondis vivement.
– On le condamne à sept jours de prison (telle fut la sentence).
Je dois confesser franchement et sans ambages qu’en entendant la sentence, je fus un peu cynique.
La question me semblait être une stupide affaire de police, comme lorsqu’un garçon se bat avec un autre du même âge et qu’on les met quelques heures en cellule.
Mais alors, dans le plein accomplissement de la sentence, je sentis que ce châtiment était terriblement douloureux.
Sept jours dans l’horrible cachot du mental et après m’en être émancipé…
Sept jours symboliques d’amertume dans la prison effrayante de l’intellect…
Aïe ! Aïe ! Aïe !
Chapitre 39 – Le Ciel de Jupiter
Presque contigüe à la brillante Constellation des Poissons se trouve celle du Taureau, qui est incontestablement en relation intime avec le travail ésotérique transcendant : la capture du Taureau de Crète.
Celui-ci avait été remis à Minos par le dieu Neptune pour qu’il le lui offre en holocauste, mais le roi, avec convoitise, le garda indument pour lui ; à cause de ceci, l’animal devint épouvantable et menaçant, terrorisant tout le pays.
La Légende des siècles dit qu’Hercule, le Héros solaire, obtint ainsi facilement la permission de s’en emparer, de l’enchainer et de le trainer par mer jusqu’à Mycènes.
Il est indubitable que le travail en relation avec les Enfers jupitériens est pleinement allégorisé dans le sixième Travail d’Hercule…
Il n’est pas superflu de rappeler dans ces lignes le premier Jupiter de la Théogonie grecque, Père de tous les dieux, Seigneur de l’Univers et frère d’Uranus, d’Ur-Anas, c’est-à-dire, du Feu et de l’Eau primitifs ; car on sait, d’après les classiques, que dans le Panthéon grec figurent près de trois-cents Jupiter.
Dans son autre aspect de Jove ou Iod-Hévé, il est le Jéhovah mâle et femelle ou les androgynes et collectifs Élohim des livres mosaïques : l’Adam-Kadmon des kabbalistes, le Iacho ou Inacho de l’Anatolie, qui est également le Bacchus ou Dionysos des Phéniciens, continuateurs de la Théogonie primitive de Sanchoniaton…
Le caractère toujours assigné à Jupiter, le Vénérable Père des Dieux, d’Homme-Céleste, donna lieu à quelques noms nordiques typiques, comme celui de Herr-Man et Herr-Manas ou Hermès, littéralement l’Homme-Divin ou le Seigneur-Homme, Alcide ou Le Cid, précurseur théogonique de tous nos Cid préhistoriques du romancier.
Incontestablement, Jupiter dans le Pendjab et dans le Régistan est le Hari-Kulas ou Hercule, le Seigneur solaire, le prototype de la Race du Soleil, le Hari-Mukh du Cachemire c’est-à-dire, le Soleil dans l’horizon de la vie.
Jupiter ou Io-Pitar, c’est-à-dire le Père de Io, est l’Esprit divin de toute cette antique armée de créateurs qui, en se réincarnant dans des corps de sexes opposés, donna lieu à la fable grecque des amours de Jupiter avec la Vierge IO (iiiiii ooooo), laquelle fut transformée en Veau céleste ou Vache sacrée des Orientaux, pour échapper ainsi aux colères de Junon.
Jupiter et sa vache IO (iiiiii ooooo) nous aident à trouver la signification d’une autre quantité de noms archaïques, tels que ceux de Géryon ou Ferion, celui qui mène les vaches, celui d’Hypérion Bosphore, littéralement « le conducteur de la Vache », de même que Gautama le Bouddha.
Ainsi, l’Armée des Seigneurs ou Élohim, Jupiter, se trouvent symbolisés par l’hiérogramme sexuel d’IO (iiiiii ooooo) ; il est évident qu’ils ont des douzaines de noms dans chaque langue et une centaine ou un millier de mythes pour chacun de ces noms, dans leur langue respective.
Toute cette légion ineffable d’Êtres divins, tous ces Élohim, constituent dans leur ensemble le Dieu unique et sans nom des Tartesses, l’authentique Jupiter sublime des temps antiques…
Cette thématique transcendantale étant très soigneusement développée, nous pourrons en déduire solennellement ce qui suit : le Ciel de Jupiter est la demeure des Élohim, le Nirvana…
Ces dévots du sentier qui, en arrivant à la Cinquième Initiation du Feu, choisiront le chemin spiroïdal entreront au Nirvana…
Le développement intégral est différent. Au nom de la vérité, je dois confesser franchement et sans ambages que ceci fut toujours mon meilleur désir…
Le plein développement de toutes mes possibilités superlatives nirvaniques, dans toute la présence de mon Être cosmique, fut mon aspiration…
Cependant, il est incontestable qu’avant de monter, nous devons descendre. Toute exaltation est toujours précédée d’une épouvantable et terrible humiliation…
Enchainer le symbolique Taureau de Crète fut réellement la tâche à suivre et ceci en soi-même me parut horripilant…
À cette époque de mon existence actuelle, de nombreuses tentations sexuelles m’assiégeaient sans clémence dans le ténébreux Tartare…
En m’auto-explorant psychologiquement, je découvris dans les tréfonds les plus profonds de mon propre mental le fameux Taureau de Crète.
Je le vis, oui, noir, colossal, gigantesque, menaçant et pourvu de cornes aigües…
Il s’exprimait évidemment dans ma psyché avec de fortes impulsions sexuelles, passionnelles, irréfléchies…
Il fut urgent d’enchainer la bête ténébreuse ; il fut indispensable de la désintégrer, de la réduire en poussière cosmique…
Indubitablement, je fus assisté par ma Divine Mère Kundalini, le Serpent igné de nos Pouvoirs magiques…
Ce grand évènement cosmique fut célébré par une fête dans le Temple merveilleux de Jupiter…
Alors, de nombreux rois et prêtres de la nature, revêtus de la Pourpre sacrée me souhaitèrent la bienvenue…
Ce fut ainsi que je réentrai au Ciel de Jupiter, à la Demeure des Dominations, à la félicité nirvanique…
De cette façon, en éliminant les éléments infrahumains, je reconquis mon poste dans ces Hiérarchies ineffables, état conscient que j’avais perdu autrefois quand, sur le Plateau central d’Asie, cela fait déjà environ un million d’années, je commis l’erreur de manger du fruit défendu…
Chapitre 40 – Le Ciel de Saturne
Le septième Travail d’Hercule, le Héros solaire, est la capture subséquente des Juments de Diomède, Fils de Mars et roi du peuple guerrier des Bistones, qui tuaient et mangeaient les naufragés qui arrivaient sur ces côtes.
Hercule et ses compagnons arrivèrent seuls à s’emparer de ces bêtes, après un féroce combat contre les Bistones, qui, avec Diomède, étaient accourus défendre leurs possessions, et les vainqueurs laissèrent le roi en pâture à ces femelles anthropophages.
Dans les Enfers saturniens, je dus capturer et détruire ces Juments de Diomède, éléments infrahumains passionnels, profondément submergés dans mes propres abimes inconscients…
Bêtes symboliques liées aux eaux spermatiques du premier instant, toujours prêtes à dévorer ceux qui ont échoué…
À cette époque de mon actuelle existence, je fus attaqué incessamment dans le ténébreux Tartare…
Les Adeptes de la mauvaise magie atlante résolurent de me combattre avec une férocité inouïe et je dus me défendre valeureusement…
De nubiles dames adorables ; des beautés malignes, exquisément dangereuses, m’assiégèrent partout…
Incontestablement, dans les Enfers saturniens, nous expérimentons, nous vivons et nous revivons les terreurs Atlantes…
« Hercule –comme le dit Aélien (Plusieurs Histoires, livre V, Chap. 3) – nettoya la terre et les murs de tout genre de monstruosités, pour ne pas dire de monstres, vainquant le nécromant Briarée, celui aux cent bras, dans un de ces célèbres travaux ou triomphes sur la mauvaise magie atlante qui s’était emparée de toute la Terre. »
Hercule, le vrai Krishna aryen du Mahabharata, pressentant la catastrophe finale atlante qui approchait et avec elle, la disparition du divin Jardin des Hespérides, transplanta, partout où il fut, c’est-à-dire dans tout le Pendjab, l’Asie Mineure, la Syrie, l’Égypte, la Grèce, l’Italie, la Germanie, les Iles britanniques, l’Espagne, la Mauritanie et même l’Amérique sous le nom de Quetzalcoatl (le Serpent blanc lumineux), l’arbre symbolique initiatique qui sauvera tous ces pays de la catastrophe.
Cependant il est écrit : « De tout arbre du Jardin, tu pourras manger ; mais de l’arbre de la science du bien et du mal n’en mange pas, parce que le jour où tu en mangeras, tu mourras ».
Nous enivrer de l’arôme du fruit défendu est indispensable, ainsi l’enseigna Hercule…
À la vue de la barrière de l’océan infranchissable pour l’homme, Hercule, plein d’une titanesque rébellion, banda son arc contre le Soleil comme pour le blesser, pour le retenir dans sa course ronde au-delà de l’océan, où il allait s’enterrer et où il ne pouvait le suivre, mais le dieu Apollon lui demanda d’être calme et patient, car c’est seulement avec une patience infinie qu’il est possible de réaliser le Magnum Opus, le Grand-Œuvre, en récompense de quoi il lui offrit un Vase d’Or, le Saint-Graal, resplendissant symbole éternel de l’Utérus ou Yoni féminin…
Il est incontestable que la flèche d’Hercule n’est rien d’autre que la pierre Magnes, le Phallus ou la lance de Longinus, le centurion romain ; celle avec laquelle celui-ci aurait blessé le côté du Seigneur, la même Pique sainte, avec le pouvoir secret de laquelle Parsifal guérit la blessure au côté d’Amfortas…
Avec les miraculeux pouvoirs de ces reliques vénérées, je battis dans de sanglantes batailles le roi des Bistones, les Chevaliers du Graal noir, Klingsor, l’Égo animal…
Le travail saturnien terminé dans la Demeure de Pluton, je fus alors transporté en Eidolon à la Terre solaire des hyperboréens…
C’est l’ile d’Avalon ; la Région magique djinn où habitent les dieux saints…
Sublime ile d’Apollon ; terre ferme au milieu de l’Océan de la grande vie libre en son mouvement…
Ah ! Si l’empereur Frédéric au Moyen Âge avait réalisé en lui-même le Mystère du Graal, le Mystère hyperboréen… Il est indubitable qu’alors, il aurait refait fleurir de façon splendide l’arbre sec de l’Empire… Il est évident que le Royaume du Graal serait réapparu merveilleux, dans ce même Saint-Empire romain…
Le Sentier de la Vie est formé des traces des sabots du cheval de la Mort…
Il n’est pas possible de réaliser en soi-même le Mystère hyperboréen sans avoir auparavant été jugé dans la vaste Salle de la Vérité-Justice…
Il n’est pas possible de réaliser en soi-même le Mystère du Graal sans que le cœur du défunt ait été auparavant pesé sur le plateau de la balance que porte la Vérité-Justice…
L’Autoréalisation intime de l’Être n’est pas possible sans avoir été déclaré « mort » dans la Salle de la Vérité-Justice.
La Légende des siècles dit que de nombreux Initiés voyagèrent dans le passé jusqu’au pays du frère Jean, la terre solaire, pour recevoir une consécration ésotérique magique très spéciale…
Ces frères de l’Ordre de Saint-Jean dans l’ile de l’Apollon solaire sont bien « morts »…
Il n’est donc pas étrange que j’eus aussi à voyager jusqu’à la Terre de Lumière ou Terre solaire.
Dans le vestibule glorieux du Sancta saturnien, devant les Êtres royaux assis, je dus répondre à certaines questions. Les Dieux saints prirent note dans un grand livre…
Dans ces instants mystiques, surgirent dans toute la présence de mon Être cosmique, quelques souvenirs…
Ah ! J’ai déjà été là auparavant dans le même lieu saint, devant les Trônes vénérables, cela fait de nombreux millions d’années, à l’époque du continent Mu ou Lémurie…
Maintenant, je revenais victorieux après avoir beaucoup souffert. Aïe ! Aïe ! Aïe !
Ayant satisfait aux indispensables requêtes ésotériques, je sortis du vestibule et j’entrais au Temple…
Incontestablement le Temple de Saturne, dans la Terre solaire djinn des régions septentrionales, était plein d’intenses ténèbres…
Il est évident que le Soleil et Saturne alternent leur travail dans le gouvernement du monde…
Et je vis des trônes et ils s’assirent… Les anges de la Mort allaient et venaient, par ici, par là, et là-bas…
Des Gens divins arrivèrent au Temple ; ils vinrent de divers endroits de l’Ile enchantée, située à l’extrémité du monde…
« Thule ultima a sole nomen habens », Ajryanem-Vaejo, le pays septentrional des vieux Perses, où est situé magiquement le Palais du roi Arthur, comme le Midgard, la resplendissante résidence sacrosainte des Ases, les Seigneurs ineffables du Nord…
« Ô Maat ! Voici que j’arrive devant toi. Laisse-moi donc contempler ta radieuse beauté ! Regarde ! Mon bras se lève en adoration à ton nom sacrosaint. »
« Ô Vérité-Justice, écoute ! J’arrive devant les lieux où les arbres ne se donnent pas, où le sol ne fait pas surgir de plantes… »
La figure squelettique du Dieu de la Mort sur l’estrade du Sanctuaire pesa mon cœur dans la balance de la Justice cosmique, devant l’Humanité divine…
Ce Verbe de Puissance, devant les brillants êtres vêtus de leurs corps glorieux de Kam-Ur, me déclara : « Mort »…
Sur la plateforme du Sanctuaire, on vit un cercueil symbolique, dans lequel apparut mon cadavre…
Ce fut ainsi que je retournais au Ciel de Saturne, le Paranirvana, la demeure des Trônes.
Ce fut ainsi que je reconquis cet état hiérarchique que j’avais autrefois perdu, quand je commis la grave erreur de manger les pommes d’or du Jardin des Hespérides…
Plus tard, je passais par la Cérémonie de la Mort : en retournant à la maison, je me trouvais face à quelque chose d’inhabituel…
Je vis des faireparts de deuil sur les murs de ma maison, annonçant ma mort et invitant à mon enterrement…
Quand je franchis le seuil, je trouvais avec un étonnement mystique un cercueil de couleur blanche, très beau…
Il est évident que dans cette boite funéraire gisait mon cadavre, complètement froid et inerte…
De nombreux parents et affligés, autour de ce catafalque, pleuraient et sanglotaient amèrement…
Des fleurs délicieuses embaumaient de leur arôme l’ambiance de cette pièce…
Je m’approchais de ma Mère qui en ces instants essuyait ses larmes avec un mouchoir…
Je baisais ses mains avec un amour infini et m’exclamais : « Je te rends Grâce, ô Mère ! Pour le corps physique que tu m’as donné ; ce véhicule m’a beaucoup servi, il fut certainement un instrument merveilleux ; mais tout, dans la vie, a un commencement et une fin… »
Quand je sortis de cette demeure planétaire, heureux, je résolus de flotter dans l’Aura de l’Univers…
Je me vis moi-même, converti en un enfant, sans Égo, dépourvu des éléments subjectifs des perceptions…
Mes petites chaussures infantiles ne me parurent pas très belles, pendant un instant, je voulus les enlever et puis je me dis : Il me vêtira comme il veut…
En l’absence du mortifiant intellect qui ne rend personne heureux, seul existait en moi le sentiment le plus pur…
Et quand je me souvins de mon ancien père et de mon frère germain, je me dis : eux sont déjà morts…
Et au souvenir de tous ces souffrants que j’avais laissés dans la vallée douloureuse du Samsara, je m’exclamais : « La famille ? Laquelle ? Je n’ai plus de famille… »
Me sentant absolument désincarné, je m’éloignais avec l’intention d’arriver à un endroit éloigné où je devrais aider les autres…
En ces moments de mystique enchantement, je me dis : Je ne retournerais pas prendre un corps physique avant longtemps…
Plus tard, je sentis que le Cordon d’Argent, le fameux Antakarana, le Fil de la Vie ne s’était pas encore rompu ; alors je dus retourner au corps physique pour continuer la dure lutte de chaque instant…
Chapitre 41 – Le Ciel d’Uranus
La légende incalculable des siècles dit qu’Énée, le Troyen, s’assit avec le roi Evandre et les vénérables sénateurs à la table du festin…
« Les esclaves servirent toutes sortes d’aliments et versèrent à boire du vin doux et lorsqu’ils eurent satisfait le désir de manger et de boire, le roi Evandre expliqua à son hôte que cette cérémonie en l’honneur d’Hercule, qui finissait d’être célébrée quand ils arrivèrent, n’était pas du tout une superstition, mais un rituel que l’on devait au Dieu, car, on se trouvait ici près du lieu d’un de ses plus grands exploits (le huitième) : la grotte où il mit à mort le voleur Caco.
« Au premier plan, on voyait un vaste terreplein couvert de pierres qui semblaient avoir été renversées par quelque tremblement de terre. Sous ces pierres était l’ouverture qui conduisait à l’antre où Caco se réfugia et où le fils de Jupiter le traqua, lui lançant de grosses pierres et des troncs d’arbres pour le châtier d’avoir essayé de lui voler ses troupeaux.
« Après cette explication du roi Evandre, un chœur d’adolescentes entonna l’éloge d’Hercule et de ses hauts faits. Il énuméra tous ses travaux : comment il étrangla l’Hydre de Lerne, comment il tua le Lion de Némée et tira des ténèbres à la lumière, Cerbère, le chien infernal (l’instinct sexuel qui doit nous conduire jusqu’à la libération finale).
« Les chants et les cérémonies terminés, le vieux roi, marchant à pas lents à cause de son âge, se dirigea vers la ville de Pallantée, où il avait son trône et il chemina soutenu par deux jeunes gens, Pallas, son fils, et Énée.
« Tandis qu’ils avançaient tous trois, ils animaient la conversation pour s’occuper et le roi expliqua à Énée que le nom de Latium, où s’élevait sa ville, venait des temps lointains pendant lesquels Chronos, le père de Jupiter, s’y réfugia, pour fuir les ennemis qui défendaient la cause de son fils quand il l’eut détrôné.
« Alors commença l’Âge d’Or, auquel succéda l’Âge de Fer, où prédominèrent la rage de la guerre et la fureur de posséder.
« Le pays commença à être envahi par des gens de provenances diverses. En cheminant, Evandre montra à Énée le bois et les lieux où allaient se succéder dans le futur les gestes de la nouvelle Rome. Le lieu où l’impétueux Romulus réaliserait ses exploits, le Capitole, maintenant place couverte d’or et de marbres, alors, la clairière d’un bois, pleine de ronces et d’épines, et la roche Tarpéienne, d’où la justice romaine précipite les traitres à la patrie.
« Les ruines dispersées montraient ici les monuments d’autres âges et des pierres érigées pour Janus, et d’autres pour Saturne donnaient leurs noms à deux lieux : le Saturnin et le Janicule. »
Tout cela est le texte de l’Énéide de Virgile, le poète de Mantoue, le bon Maitre de Dante le Florentin…
Jésus, le grand Kabire, fut crucifié entre deux larrons, un à sa droite et l’autre à sa gauche…
Agato, le bon larron en notre intérieur, dérobe l’Hydrogène sexuel Si12 aux organes créateurs, avec l’évident projet de cristalliser l’Esprit-Saint, le Grand Consolateur, à l’intérieur de nous-mêmes, ici et maintenant…
Caco, le mauvais larron caché dans la caverne ténébreuse de l’infraconscience humaine pille froidement le centre sexuel de l’organisme pour la satisfaction des brutales passions animales…
La croix est un symbole sexuel surprenant, merveilleux, formidable. La barre verticale est masculine, l’horizontale est féminine. Dans le croisement des deux se trouve la clé de tout pouvoir…
Le Lingam noir introduit dans le Yoni féminin forme la croix. Les divins et les humains savent très bien cela…
Nous pouvons et nous devons inscrire en corolaire le postulat suivant : Agato et Caco, crucifiés sur le mont des Crânes, à droite et à gauche du grand Kabire, symbolisent clairement le tantrisme blanc et le tantrisme noir ; la bonne et la mauvaise Magie du Sexe…
La Bible, de la Genèse à l’Apocalypse, n’est qu’une série d’annales historiques de la grande lutte entre les partisans d’Agato et de Caco, la magie blanche et la noire ; les Adeptes du Sentier de la Droite, les prophètes, et ceux de la Gauche, les Lévites…
Dans les abimes d’Uranus, je dus réduire en poussière cosmique le mauvais larron, le ténébreux Caco, avant que celui-ci ne saccage le centre sexuel de ma machine organique, pour la vile satisfaction des passions animales…
Quand je pénétrais dans le Vestibule du Sanctuaire, je me souvins que j’étais venu ici… Avant, dans les temps anciens…
Avec l’Œil de Shiva, je vis dans le futur, divers mouvements tantriques du Verseau, parmi lesquels se distinguait le peuple gnostique, dont les bannières ondoyaient victorieusement dans tous les pays de la Terre…
Incontestablement, Uranus, le Verseau, est sexuel, magique, révolutionnaire à cent pour cent…
Je fus ainsi réintroduit dans le Ciel d’Uranus, le Mahaparanirvana, la Demeure des Chérubins…
Ainsi fut reconquis ce brillant état conscient que j’avais autrefois perdu lorsque j’étais tombé vaincu aux pieds de l’Ève merveilleuse de la Mythologie hébraïque…
Chapitre 42 – Le Ciel de Neptune
Incontestablement, le neuvième Travail d’Hercule, le Héros solaire est très complexe : la conquête de la Ceinture d’Hippolyte, reine des Amazones : l’aspect psychique féminin de notre propre nature intérieure…
En s’embarquant avec les autres héros légendaires, il faut d’abord combattre les fils de Minos, les Mages noirs, ensuite, les ennemis du roi Lycos, dont le nom exotique nous rappelle l’analogie entre loup et lumière. Il s’agit donc des Seigneurs du Karma avec lesquels nous devrons alors régler les affaires. Et finalement, avec les Amazones, terribles femmes tentatrices, soulevées par Héra. Bien qu’Hippolyte ait consenti à céder sa ceinture pacifiquement, la reine fut pour cela inutilement sacrifiée par la brutalité masculine qui prétendait s’emparer violemment de sa vertu innée.
Cette ceinture merveilleuse, analogue à celle de Vénus et emblème de la féminité perd toute signification et valeur à être séparée de sa légitime propriétaire : l’Amour, et non la Violence, fait par conséquent sa conquête réellement significative et valable…
Le dieu Neptune ayant accosté le continent Atlante, maintenant submergé dans les eaux tourmentées de l’océan qui porte son nom, les traditions disent qu’il engendra plusieurs fils d’une mortelle…
Près de l’ile où il habitait, tout était plat, mais en son milieu, il y avait une vallée très spéciale avec un petit mont central, distant de cinquante stades de la plage sablonneuse…
Sur ce mont habitait un de ces grands êtres nés sur la terre appelé Evénor qui, de sa femme, Leucipe, avait engendré Clitone, son unique fille.
Les parents de Clitone morts, Neptune l’épousa et il encercla le coteau où elle habitait par plusieurs fosses d’eau dont trois, selon la Légende des siècles, venaient de la mer et étaient également éloignées de l’Océan, entourant le coteau afin qu’on ne puisse ni le conquérir ni y accéder.
Cette Clitone ou Minerve-Neith édifia Athènes en Grèce et Saïs dans le fameux delta du Nil…
En mémoire de tout cela, les Atlantes édifièrent le merveilleux Temple de Neptune et Clitone…
Dans ce Sancta furent déposés les cadavres des dix fils de Neptune, symbolique nombre magique…
Nous ne pouvons pas abandonner l’étude du nombre 10 sans traiter de l’obligation biblique de la dime, à laquelle se soumit volontairement Abraham lui-même, envers le roi initié Melchisédech…
Selon ce que relate le chapitre XIV de la Genèse : « Le roi de Sodome alla à sa rencontre (d’Abraham) … Melchisédech, roi de Salem, apporta du pain et du vin ; il était prêtre du Dieu Très Haut. Il prononça cette bénédiction : Béni soit Abraham, par le Dieu Très Haut qui créa ciel et terre, et béni soit le Dieu Très Haut qui a livré tes ennemis entre tes mains. Et Abraham lui donna la dime de tout. »
Dans son aspect exotérique ou public, l’obligation de la dime dans la législation juive est le devoir universel qu’ont tous les frères du Sentier de contribuer fidèlement, avec une partie de leurs revenus, qui ne doit pas être inférieure à la dime, de la façon librement choisie qu’ils jugent la plus opportune et efficace, à soutenir la cause de la Vérité et de la Justice…
Dans son aspect ésotérique ou secret, la dime symbolise la balance des paiements dans la sphère de Neptune…
Il est incontestable qu’il nous faut ici régler les comptes avec les ennemis du roi Lycos (les Seigneurs du Karma).
Il est indubitable que nous assassinons tous le dieu Mercure, Hiram, et il n’est pas possible de le ressusciter en soi-même sans avoir auparavant payé l’abject délit…
Par conséquent, la dime s’avère être un complément pratique et nécessaire du principe dynamique qui émane de l’étude profonde du dixième commandement, soit : considérer comme la Fontaine, la Source et la Providence spirituelle de tout, le Centre intérieur et divin de notre Vie, l’Iod mystérieux qui se cache au milieu du Delta central du Sanctuaire de notre Être…
Les paroles de l’Évangile éclairent ce point de la dime (Matthieu 6, 20) : « Mais amassez-vous des trésors dans le ciel, car où est ton trésor, là aussi sera ton cœur… »
Le chapitre III de Malachie dit : « Apportez toute la dime au trésor et qu’il y ait des vivres dans ma maison et mettez-moi donc à l’épreuve en ceci si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux et si je ne répands pas sur vous la bénédiction jusqu’à surabondance. »
En creusant dans les profondes entrailles de l’Averne, en travaillant intensément dans la Neuvième sphère, je cherchais avec une anxiété infinie le Trésor du Ciel, la Toison d’Or des Anciens…
Les fils de Minos, les Adeptes de la Main Gauche, les Lévites de toujours m’attaquaient sans cesse, irascibles, dans les effrayants Abimes neptuniens…
Dans cette lutte difficile, je désirais conquérir la Ceinture d’Hippolyte, mais les Amazones soulevées par Héra m’assiégeaient inlassablement de leurs subtils enchantements abyssaux…
Une nuit, qu’importe la date, le jour ou l’heure, je fus transporté au château de Klingsor, situé exactement à Salamanque, en Espagne…
Il n’est pas superflu de rappeler maintenant de façon insistante que dans ce vieux château cité par Wagner, dans son « Parsifal », opère le salon de la sorcellerie.
Ce que je vis alors, dans la sombre demeure de ces harpies, fut certes, horripilant…
Les sombres et ténébreuses sorcières des sinistres sabbats m’attaquèrent de nombreuses fois à l’intérieur du château, mais je me défendis vaillamment avec l’Épée flammigère…
Mon vieil ami, l’ange Adonaï, qui en ce moment a un corps physique, m’accompagna dans cette aventure…
Elles n’étaient pas vaines, non, les élucubrations de ces grands voyants de l’astral qui s’appelaient Alchimistes, kabbalistes, occultistes, etc., ce que nous voyions alors dans cet antre, était très effrayant…
De nombreuses fois, je dégainais mon épée flammigère pour lancer des flammes contre la fatale demeure du nécromant Klingsor…
De façon inhabituelle, Adonaï et moi, nous nous approchâmes de quelques sorcières qui arrangeaient la table pour le festin…
En vain, je traversais de l’épée la poitrine d’une de ces sorcières ; elle demeurait impassible ; incontestablement, elle était éveillée au mal et pour le mal…
Il est certain que je voulais faire pleuvoir le feu du ciel sur cet affreux château…
Je fis de suprêmes efforts ; je me sentis m’évanouir ; à ce moment, l’ange Adonaï s’approcha de la pupille de mes yeux pour regarder ce qui arrivait en moi…
Imaginez un instant une personne quelconque se tenant devant la fenêtre d’une maison pour observer à travers les vitres et voir ce qui arrive à l’intérieur de celle-ci…
Il est clair que les yeux sont les fenêtres de l’âme et les anges du ciel peuvent voir à travers ces carreaux ce qui arrive à chacun de nous…
Cette singulière observation effectuée, Adonaï se retira satisfait ; mon propre château intérieur, la demeure de Klingsor, avait été brulé par le Feu intime…
Chacun de nous porte en lui-même le château aux sinistres sabbats ; cela, les Mahatmas ne l’ignorent jamais…
Plus tard, je dus clairement mettre en évidence l’aspect ténébreux de l’existence ; il est certain que Satan a le don d’ubiquité ; vois-le en toi-même, ici, là, et là-bas…
Les travaux ésotériques dans les Enfers neptuniens terminés, je dus alors monter à l’Empyrée, la région des Séraphins, créatures de l’Amour, expressions directes de l’Unité…
Ainsi fut reconquis cet état hiérarchique dans le ciel de Neptune ; celui-ci est l’univers des Monades divines…
Incontestablement, j’avais obtenu la Ceinture d’Hippolyte ; une de ces nuits, je le mis en évidence lors d’une fête cosmique ; je dansais alors avec d’autres ineffables…
Une autre nuit, flottant dans l’Empyrée en état séraphique, je demandais une lyre à ma Divine Mère Kundalini, alors je sus en jouer avec maitrise…
Chapitre 43 – La Résurrection
Il est incontestable que pour Richard Wagner, et comme pour tous les pays chrétiens en général, le Graal est le Vase sacré dans lequel le Seigneur de Perfection a bu lors de la dernière Cène : la divine Coupe qui a reçu son sang réel versé sur la croix au mont Golgotha (dit du crâne) et recueilli dévotement par le sénateur romain Joseph d’Arimathie.
Le grand Calice fut possédé par le patriarche Abraham : Melchisédech, le Génie planétaire de notre monde, le transporta avec un amour infini du pays de Sémiramis à la terre de Canaan, quand il commença quelques fondations à l’endroit où plus tard serait Jérusalem, la ville chérie des Prophètes ; on l’utilisa avec sagesse lorsqu’on célébra le sacrifice où l’on offrit le pain et le vin de la transsubstantiation en présence d’Abraham, et il resta à ce Maitre. Ce Vase saint fut aussi dans l’Arche de Noé…
On nous a dit que cette Coupe vénérée fut emportée aussi à la Terre sacrée des Pharaons, le pays ensoleillé de Kem, et que Moïse le Chef des Mystères juifs, le grand Hiérophante illuminé, la posséda…
Les antiques traditions millénaires qui se perdent dans la nuit atterrante de tous les âges disent que ce Vase magique était fait d’une matière singulière, compacte comme celle d’une cloche et qu’elle ne paraissait pas avoir été travaillée comme les métaux, elle semblait plutôt provenir d’une espèce de végétal…
Le Saint-Graal est le calice miraculeux de la boisson suprême ; le Vase où était contenue la Manne qui alimentait les Israélites dans le désert ; le Yoni, l’utérus de l’Éternel féminin…
Dans cette coupe de délices est contenu le Vin exquis de la spiritualité transcendante…
La conquête de l’Ultra Mare Vitae ou monde super-liminal et Ultra-terrestre, la Résurrection ésotérique, serait quelque chose de plus qu’impossible, sans la Magie sexuelle, sans la femme, sans l’Amour…
Le Verbe délicieux d’Isis surgit du sein profond de tous les âges, attendant l’instant d’être réalisé…
Les paroles ineffables de la déesse Neith ont été sculptées en lettres d’or sur les murs resplendissants du Temple de la Sagesse…
« Je suis celle qui a été, est et sera. Et aucun mortel n’a levé mon voile. »
La religion primitive de Janus et Jaïno, c’est-à-dire l’Aurea solaire, dorée, volontaire et surhumaine des Djinns, est absolument sexuelle…
Dans l’ineffable idylle mystique communément appelée Les Enchantements du Vendredi saint, nous sentons au fond de notre cœur que dans les organes sexuels existe une force terriblement divine…
La Pierre de Lumière, le Saint-Graal, a le pouvoir de ressusciter Hiram Abiff, le Maitre Secret, le Roi Soleil, en nous-mêmes, ici et maintenant…
Le Graal conserve le caractère d’un Misterium Tremendum. C’est la Pierre tombée de la Couronne de Lucifer…
Comme une force terrible, le Graal frappe et détruit les curieux et les impurs, mais il défend et donne vie aux justes et aux sincères…
Incontestablement, le Graal peut seulement s’obtenir par la lance d’Éros, en combattant contre les éternels ennemis de la nuit…
Réaliser en soi-même le Mystère hyperboréen n’est faisable qu’en descendant dans les mondes infernaux…
Cette Résurrection est la véritable apothéose ou exaltation de ce qu’il y a de plus élevé et vivant dans l’homme : sa Monade divine, éternelle et immortelle, qui se trouvait morte, cachée…
Indubitablement, celle-ci est en elle-même le Verbe, le Fiat lumineux et spermatique du premier instant, le Seigneur Shiva, le Mari sublime de notre Divine Mère Kundalini, l’Archihiérophante et l’Archimage, la sur-individualité particulière de chacun…
Cela est écrit en lettres de feu dans le livre de la vie : « À celui qui sait, la parole donne le pouvoir, personne ne l’a prononcée, personne ne la prononcera, sinon celui-là seul qui l’a incarnée… »
Avec la Résurrection du Maitre secret en chacun de nous, nous atteignons la Perfection dans la Maitrise. Alors, nous sommes lavés de toute tache et le péché originel est éliminé radicalement…
Je travaillais intensément dans la super-obscurité du silence et le secret auguste des sages…
Je m’immergeais dans les Mystères sacrés de Minna, les ténèbres effrayantes d’un amour qui est le frère jumeau de la mort…
Je reconquis ma place dans le Premier Ciel, celui de la Lune où Dante eut la vision des bienheureux, et où, extatique, il reconnut Piccarda Donati et l’impératrice Constance…
Je revins à ma place dans le Deuxième Ciel, celui de Mercure ; demeure des esprits actifs et bénéfiques…
Je retournais au Troisième Ciel, celui de Vénus ; région des Esprits tendres où Dante s’occupa de Roberto, le roi de Naples…
Je revins au Quatrième Ciel, celui du Soleil, demeure des Esprits sages, chapitre où Dante cita Saint François d’Assise…
Je reconquis le Cinquième Ciel, celui de Mars ; région des martyrs de la Foi ; chapitre où Dante mentionna Cacciaguida et ses ancêtres, l’ancienne et la nouvelle Florence…
Je retournais au Sixième Ciel, celui de Jupiter, région des Principes Sages et Justes…
Je revins au Septième Ciel, celui de Saturne, demeure exquise des Esprits contemplatifs, chapitre magnifique où Dante le Florentin mentionna avec beaucoup d’insistance Pierre Damien et parla contre le luxe des prélats…
Je revins au Huitième Ciel, celui des étoiles fixes, région d’Uranus ; paragraphes immortels où Dante mentionna le triomphe du Christ intime et le couronnement de la Divine Mère Kundalini, paradis des Esprits triomphants…
Je retournais au Neuvième ciel, ou ciel cristallin, la région de Neptune, chapitre extraordinaire dans lequel Dante lança son invective contre les mauvais prédicateurs…
Plus tard, j’eus à comparaitre devant le Troisième Logos, Shiva, mon Être Réel, ma propre sur-individualité : Samaël lui-même…
Alors, le Béni prit une figure distincte, différente de la mienne, comme s’il fut une personne étrangère ; il avait l’aspect d’un chevalier très respectable…
Le Vénérable me demanda de faire une étude chirologique des lignes de sa main…
La ligne de Saturne dans sa toute puissante droite me parut très rectiligne, surprenante, merveilleuse. Cependant, à un endroit, elle me sembla interrompue, endommagée, brisée…
– Monsieur ! Vous avez eu quelques luttes et souffrances…
– Vous vous êtes trompé ; je suis un homme qui a beaucoup de chance, je vais toujours très bien…
– Bon… c’est que je vois un petit dommage dans la ligne de Saturne…
– Vous avez bien étudié cette ligne : à quel âge voyez-vous ce dommage ?
– Monsieur ! Entre 53 et 61 ans, vous eûtes une dure époque…
– Ah ! Ça, c’est au début, mais après, qu’arrive-t-il ?
– Huit ans se passent très vite, et ensuite… le triomphe qui vous attend…
L’étude finie, le Vénérable se mit debout et dit : « J’aime ces études chirologiques, mais sporadiquement. Mon épouse (Devi Kundalini) aime aussi cela et je vais vite le lui rapporter. Ha ! Mais je dois payer votre travail. Attendez-moi ici et je reviendrai vous payer… »
Le Béni s’éloigna et je restais à l’attendre… Au loin, je vis mes deux filles maintenant personnes d’âge majeur ; mais elles se trouvaient encore petites ; elles me préoccupaient un peu et je les appelais…
Il est indubitable qu’à cette époque de mon existence actuelle, j’avais les fameux cinquante-trois ans… Dans la main du Béni, j’avais vu mon propre futur…
Évidemment, les Huit Initiations reçues devaient être qualifiées ; très dur travail ; un an pour chaque Initiation…
Vivre maintenant en huit ans tout le Livre du Patriarche Job ; payer les Dimes de Neptune avant la Résurrection…
Le Livre de Job est une représentation complète de l’Initiation antique et des épreuves qui précédaient la Grande Cérémonie.
Le Néophyte se voit dépouillé de tout, jusqu’à ses fils, et affligé d’une maladie impure.
Son épouse l’angoisse en se moquant de la confiance qu’il met en Dieu qui le traite ainsi, et ses trois amis Eliphas, Bildad et Zophaz le tourmentent en le jugeant un impie, surement digne d’un tel châtiment…
Job, alors, appelle un champion, un libérateur, parce qu’il sait que celui-ci (Shiva) est éternel et va le racheter de l’esclavage de la terre (au moyen de la Résurrection intime), en guérissant sa peau.
Job, avec la permission divine, se voit tourmenté, dépouillé, malade, sous la cruelle action de ces êtres malins qu’Aristophane appelait les oiseaux noirs, Saint-Paul : les cruelles puissances des airs, l’Église : les démons, la Théosophie et la Kabbale : les élémentaires, etc., etc., etc.…
Mais comme Job est juste et entonne le thème de sa propre Justification face à de telles rigueurs du Destin, il vainc enfin avec l’IT sacré de sa Crucifixion dans sa chair blessée, et Jéhovah (le Iod-Hévé intérieur de chacun) permet que les Anges guérisseurs ou djinns viennent à lui, anges dont le chef classique dans d’autres Livres, comme celui de Tobie, est l’archange Raphaël.
Une nuit, après une fête cosmique qui fut célébrée en mon honneur pour avoir été bien qualifié dans la Première Initiation, je fus dument instruit…
– Vous devrez payer le crime d’avoir assassiné le dieu Mercure – me dit-on…
– Pardonnez-moi ce Karma…
– Ceci est sans pardon et peut seulement se payer en travaillant dans la Lune.
Je vis alors comment la Lune à chaque travail s’approcherait de plus en plus de la planète Mercure jusqu’à la fin se confondre avec elle…
Mon Être réel intime, le dieu Mercure, Shiva, ma Monade, s’approchant de moi, me dit : tu devras utiliser les bottes du dieu Mercure ; plus tard, il me chaussa ces bottes…
Sensationnel, extraordinaire fut pour moi cet instant où le Grand Hiérophante me montra un terrain de sport…
« Regarde ! Me dit-il, tu as converti le Temple de Mercure en un terrain de sport… »
Nous avons certainement tous assassiné Hiram (le dieu Mercure, notre Monade), lorsque nous avons mangé du Fruit défendu dans le Jardin d’Éden. C’est pour cela que nous fûmes avertis : « Si vous mangez de ce fruit, vous mourrez ».
Plus tard, le chemin devint épouvantablement difficile et je dus souffrir intensément…
Il est évident que le Sentier du fil du Couteau est absolument sexuel ; tu le sais…
« Mon fils ! Tu dois souffrir avec patience les conséquences de tes erreurs », s’exclama ma Divine Mère Kundalini…
Une autre nuit pleine de douleur, ma Mère s’écria d’une voix forte :
– Mon fils ; tu m’as changée là bas, dans le monde physique, pour d’autres femmes…
– C’était dans le passé, ma Mère. Maintenant, je ne te change pour personne…
– Tu m’as changée pour d’autres femmes.
– Le passé est le passé, ce qui est intéressant est le présent, je vis d’instant en instant ; je fais mal en discutant avec toi…
– Passé, présent ou futur, tu es le même…
– Tu as raison, ma Mère…
Comment nier, alors, que j’avais converti le Temple de Mercure en un terrain de sport ?
Et il arriva que, étant parti en vacances au port d’Acapulco sur les côtes du Pacifique, au Mexique, je dus être instruit sur la stigmatisation du corps astral…
Hors du corps physique, un saint Moine, un Ermite, essaya de traverser les paumes de mes mains dans le but de me stigmatiser ; au moment où ce Cénobite frappait le clou pour perforer mes mains, jaillirent des rayons divins…
En ces instants, je priais mon Père qui est en secret, lui demandant de l’aide ; la prière atteignit le Seigneur…
Il est indiscutable qu’à l’Initiation, j’avais reçu de tels stigmates, mais de façon symbolique…
Dans la Montagne de la Résurrection, je devais les former, les faire, dans la forge des Cyclopes…
L’anachorète me conduisit jusqu’à l’Église gnostique ; Shiva, ma Monade Divine, marchait auprès de moi…
À l’intérieur du Temple, je vis un religieux androgyne vêtu de la tunique pourpre, près des fonts baptismaux…
– Il est très fort et répond bien, mais il lui manque de mieux s’acquitter envers le sacrement de l’Église de Rome (l’Amour)… – dit le Mahatma en s’adressant à ma Monade…
Depuis lors, je compris la nécessité de raffiner encore plus l’énergie créatrice ; ce fut ainsi que je fis du Maïthuna une forme de prière…
L’insertion du Phallus vertical dans l’Utérus formel forme une croix. Incontestablement, les cinq stigmates christiques dans le corps astral se forment avec la Sainte Croix…
La Résurrection n’est pas possible sans avoir au préalable formé les stigmates de l’Adorable dans le corps astral…
Ainsi, je formais moi-même mes stigmates, ainsi les ont formés les Mystiques de tous les temps…
I N R I… Ignis Natura Renovatur Integra : Le Feu renouvèle sans cesse la Nature.
Troisième Montagne – L’Ascension
Chapitre 44 – En Bavardant à Mexico
Lundi 12 juin, année 1972 (An 10 du Verseau)
– Bon, Joaco (diminutif familier de Joaquin), aujourd’hui, nous allons au centre-ville…
– Pourquoi Maitre ? Samedi de la semaine passée, nous avons retiré le courrier qu’il y avait à la poste. Que pourrait-il y avoir maintenant ?
– De toute façon, je dois aller au centre-ville ; j’ai sur moi un chèque et je dois le changer ; il ne s’agit pas d’une grosse somme, mais j’en ai l’usage pour manger ; j’éviterais ainsi de gaspiller le peu que j’ai déjà réuni, pour payer le loyer de la maison… En outre, je dois poster de nombreuses lettres ; j’aime tenir à jour la correspondance…
Quelques moments après, Joaquin Amortegui B., missionnaire gnostique international et grand paladin de cette terrible croisade pour la Nouvelle Ère du Verseau, et mon insignifiante personne qui vaut un peu moins que la cendre d’une cigarette, nous nous dirigions vers le centre-ville de Mexico…
Il n’est pas superflu de dire, sans grande prosopopée, que j’aime conduire mon propre véhicule ; ainsi donc, très contents, nous circulions rapidement en voiture sur la chaussée de Tlalpan vers la Place de la Constitution (le Zocalo, comme nous disons, nous les Mexicains).
– C’est l’ère de l’automobile, mon cher Joaco, mais je te confesse franchement et sans ambages, que si je devais choisir une vie dans un monde avec une technique comme celle-ci ou dans un autre à l’âge de pierre, mais celui-ci totalement spirituel, je préférerais le second, incontestablement, bien qu’à la place d’automobiles, il faudrait voyager à pied ou à dos d’âne…
– Oh ! Je dis également la même chose… Je voyage maintenant par sacrifice, par amour pour l’humanité, pour enseigner la doctrine, mais je préfère me déplacer avec les ânes ou les chevaux d’antan ; la fumée de ces grandes cités ne m’est agréable en rien, ni cette vie mécaniste…
En bavardant ainsi, Joaco et moi, le long d’une chaussée qui paraissait plutôt un fleuve d’acier et de ciment, nous arrivâmes au Zocalo, nous lui tournâmes le dos et passâmes à côté de la Cathédrale métropolitaine puis nous nous mîmes, dans l’avenue du 5 mai, à la recherche d’un stationnement…
Un instant après, nous pénétrâmes dans un grand édifice :
– Désirez-vous que nous lavions votre voiture ?
– Non, non, non ! Le temps est à la pluie. À quoi bon ?
– Nous cirons votre automobile, Monsieur ?
– Non, garçon, non. Attends d’abord que je la mène chez le carrossier et à la peinture !
Conclusion, nous sortîmes de cet édifice, direction la poste, après avoir laissé le véhicule en stationnement.
À la poste centrale, j’eus certainement une agréable surprise en recevant un exemplaire de la sixième édition du « Mariage Parfait ». Le Missionnaire gnostique international Efraín Villegas Quintero me le remettait de Cucuta, Colombie, Amérique du Sud…
Je reçus également quelques lettres, je mis à la poste celles que j’avais apportées de la maison, puis nous nous dirigeâmes vers une maison de change…
Le cambiste, avec la conscience profondément endormie, était très occupé dans son bureau.
Je le vis avec deux combinés, l’un dans la droite et l’autre dans la gauche. Ostensiblement, il s’occupait simultanément de deux téléphones et se donnait même le luxe de parler par intervalles avec un troisième client qui était devant le comptoir de l’affaire…
Évidemment, ce pauvre humanoïde intellectuel à la Psyché subjective se trouvait non seulement identifié à tout cela, mais en plus terriblement fasciné… et il rêvait joliment.
Il parlait, cet homoncule rationnel, de valeurs, de cotisations, de monnaies d’or, de sommes énormes, de chèques, de richesses, etc., etc., etc.…
Heureusement, il ne fut pas nécessaire d’attendre longtemps ; son secrétaire me servit diligemment…
Un instant après, nous sortions de ce lieu avec quelque argent en poche ; ce n’était pas beaucoup, mais suffisant pour la nourriture de quelques jours de plus…
En marchant de nouveau sur la fameuse avenue du 5 mai, je sentis la nécessité d’inviter Joaco à prendre un petit rafraichissement ; bien que celui-ci mange peu, par considération pour moi, il ne déclina pas l’invitation.
Indubitablement, nous trouvons un bel endroit ; je veux me référer au Café Paris.
Une élégante serveuse s’approche de nous :
– Que désirez-vous, Messieurs ?
– Apportez-moi, mademoiselle, lui dis-je, un sorbet aux fraises et un morceau de gâteau au fromage…
– Moi, dit Joaco, je veux seulement un sorbet à la papaye…
Ayant écouté les paroles des deux messieurs, la Dame se retire pour réapparaitre un moment après, avec les aliments précités…
En savourant très lentement le délicieux rafraichissement, en extrayant de ces aliments leur élément spirituel, tous les deux, Joaco et moi, établissons le dialogue suivant :
– Je te signale, Joaco, que je m’approche déjà de la fin de mon livre intitulé « Les Trois Montagnes ». Certainement, il me manque seulement une introduction à la Troisième Montagne, trois chapitres de l’Ascension et la conclusion…
– Alors, vous êtes en train de finir ce travail !
– Oui, Joaco ! Oui, oui… L’intéressant dans tout ceci est que maintenant il me faut faire appel à la Lémurie…
– Comment, à la Lémurie ? Pourquoi ?
– Il est clair que dans cette réincarnation, je suis seulement arrivé à la cime de la Deuxième Montagne. Cependant, dans cet archaïque continent Mu ou Lémurie, situé autrefois dans le vaste océan Pacifique, je suis passé par les Trois Montagnes…
Alors, j’ai incontestablement atteint la libération, mais j’ai renoncé à toute félicité et je suis resté dans cette Vallée de Larmes pour aider l’humanité. Il est évident que la possession de l’Élixir de Longue Vie m’a permis de conserver ce corps Lémur pendant des millions d’années…
Ainsi, mon cher Joaco, je te signale que je fus témoin de toutes ces catastrophes volcaniques qui mirent fin au continent Mu. Il est évident qu’à travers plus de dix-mille ans d’incessants tremblements de terre et de puissants raz de marée, cette terre antique s’enfonça dans les eaux tourmentées de l’océan Pacifique. C’est quelque chose de pathétique, clair et défini, qu’au fur et mesure que ce vieux continent était recouvert lentement par les vagues furieuses du tempétueux océan, l’Atlantide de Platon surgissait peu à peu des eaux profondes de l’Atlantique…
Incontestablement, je vécus également avec mon corps Lémur au pays des Collines de Boue, je connus ses puissantes civilisations, très supérieures à l’actuelle, et je le vis se submerger dans les vagues furieuses de l’océan qui porte son nom…
« L’an 6 de Kan, le 11 Muluc, le mois Zac, eurent lieu de terribles tremblements de terre, qui continuèrent sans interruption jusqu’au 13 Chuen. Le pays des Collines de Boue, la terre Atlante, fut sacrifié. Après deux commotions, elle disparut durant la nuit, étant constamment secouée par les feux souterrains, qui firent que la terre sombra et réapparut plusieurs fois et en divers endroits. À la fin, la surface céda et dix pays furent séparés et disparurent. Soixante-quatre-millions d’habitants sombrèrent 8 000 ans avant d’écrire ce livre. » (Ceci est textuel d’un manuscrit Maya faisant partie de la fameuse collection de Le Plongeon, « Les Manuscrits de Troano », et que l’on peut voir au Musée britannique).
Avant que l’étoile Baal ne tombe à l’endroit où maintenant il y a seulement la mer et le ciel, avant que les sept cités avec leurs portes d’or et leurs Temples transparents ne tremblent et ne frissonnent comme les feuilles d’un arbre secoué par la tourmente, je sortis de là en direction du plateau central d’Asie, à cet endroit où aujourd’hui est le Tibet…
Dans cette zone de la Terre se mélangèrent les survivants Atlantes et les Nordiques, ainsi se forma la première sous-race de notre actuelle race Aryenne…
Le guide sauveur des Atlantes élus, celui qui les sortit du pays des Collines de Boue fut le Noé biblique, le Manu Vaivasvata, le fondateur de la race Aryenne…
Je me rappelle même encore au-delà du temps et de la distance, ces fêtes cosmiques que l’on célébrait alors dans notre Monastère. Je veux me référer de façon emphatique à l’Ordre sacré du Tibet, vieille institution ésotérique. Il est indubitable que cet ordre antique compte deux-cent-un (201) membres. Le plan majeur est formé par soixante-douze (72) brahmanes. Incontestablement, une organisation mystique si distinguée conserve le trésor de l’Aryavarta Ashram. À cette époque, j’y étais toujours reçu avec grande Vénération : je restais exotique en vivant avec un corps Lémur en plein monde aryen…
Malheureusement, le Diable met sa queue où il veut et il arriva malheureusement quelque chose d’insolite. Je retournais à mes antiques errances ; rechute dans le ghetto ; je tombais amoureux une autre fois de l’Ève séductrice de la Mythologie hébraïque et je pris du Fruit défendu. Résultat : la Grande Loi m’enleva un véhicule si précieux et, de vie en vie, je restais comme un juif errant sur la face de la Terre…
– Maintenant oui, Maitre, je me sens plus petit qu’une fourmi, comme rien. Je ne comprends pas : si vous aviez dissout l’Égo, le Moi-même, qui aurait pu être le tentateur ?, de quelle façon avez-vous chuté ?…
– Oh ! Joaco… Au nom de la vérité, je veux que tu saches que quand le Moi se dissout, il reste à sa place le mental… Indubitablement, ceci fut la Causa Causorum de ma chute…
– Ceci est peu courant, je ne comprends pas…
– Des choses passionnelles, je suis tombé amoureux, je tombais dans la même erreur que le comte Zanoni ; c’est tout…
Une telle jeune fille aux mystérieux enchantements m’était défendue ; mais je dois dire que je me rendis vaincu aux pieds de la femme délicieuse.
Ma Divine Mère Kundalini me conduisit postérieurement à l’intérieur d’une caverne, dans la profondeur de la montagne, et alors, je vis des pluies, des larmes, et des torrents d’eau trouble, des amertumes et de la boue, de la misère, etc., etc., etc.
« Voyez le devenir qui vous attend ! » S’exclama ma Mère.
Inutiles furent mes suppliques ! Je ne méritais pas le pardon, j’étais un récidiviste dans le délit ; à la fin, je la vis s’enfermer dans le chakra Muladhara, dans l’os coccygien : et alors… pauvre de moi !, aïe !, aïe !…
J’avais commis la même erreur qui, dans l’archaïque continent Mu, avait motivé la chute angélique. Il est incontestable qu’avant d’entrer dans les Mystères lémuriens, j’avais déjà commis le même délit…
L’allégorie de l’Adam biblique, considérée à part de l’Arbre de Vie, signifie clairement que cette race Lémurienne qui finissait de se séparer en sexes opposés abusa du sexe et sombra dans la région de l’animalité et de la bestialité…
Le Zohar enseigne que Matromethah (Shekinah, symboliquement l’épouse de Métraton) est le chemin vers le Grand Arbre de Vie, l’arbre puissant, et Shekinah est la Grâce divine. Il n’y a pas de doute que cet Arbre merveilleux arrive à la Vallée céleste, et se trouve occulté dans les Trois Montagnes. Depuis ces Trois Montagnes, l’Arbre monte en haut, puis retourne pour descendre en bas. L’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal croît à partir des racines de l’Arbre de Vie. Les Dhyanis Bodhisattvas réincarnés dans des corps lémuriens se reproduisaient grâce au pouvoir de Kriya-Shakti (le Pouvoir de la Volonté et du Yoga).
Attributs de Shiva : le Lingam noir embouti dans le Yoni. Incontestablement, l’Archihiérophante et l’Archimage ne renversent jamais le Vase d’Hermès.
Quand les Dhyanis, dont j’étais moi-même, commirent le crime de renverser ce verre liquide, flexible, malléable de l’alchimie, ils s’éloignèrent de leur Monade divine (ils assassinèrent le dieu Mercure), ils tombèrent dans la génération animale…
– Je suis étonné.
– Pourquoi Joaco ? Pourquoi serais-je le premier qui soit tombé ou le dernier ?
H.P. Blavatsky dit dans La Doctrine secrète que Samaël fut le premier à tomber, mais ceci est symbolique. Il est ostensible que je suis le Dhyani Bodhisattva du Cinquième des Sept et pour cette raison on dit que Samaël fut le premier à tomber. Heureusement, je suis déjà debout bien que j’aie récidivé dans le même délit…
Combien différent fut le cas de beaucoup de ces autres Dhyanis tombés dans la génération animale. Rappelons-nous Moloch, le Grand Homicide, involuant maintenant épouvantablement dans les mondes infernaux. Rappelons-nous Andramélek et son frère Asmodée, deux Trônes précipités dans l’Averne…
– Je croyais qu’après la libération, toute chute était impossible…
– Tu te trompes, mon cher Joaco, dans le cosmos existe toujours le danger de tomber. Seulement en entrant dans le non manifesté Sat, l’Espace abstrait absolu, disparait tout danger…
La conversation de table terminée, nous appelons la demoiselle qui servait humblement la table des messieurs…
– L’addition, mademoiselle ?
– Oui, Messieurs… c’est tant…
– Voici également votre pourboire…
Très appréciés, nous sortîmes de cet endroit somptueux pour chercher la voiture…
En marchant une fois de plus sous la lumière du Soleil dans cette fameuse avenue du 5 mai, il m’arriva de dire :
– Ce qui est grave, oh Joaco, c’est l’abominable résurrection de l’Égo animal après la chute. Incontestablement, le Moi-même ressuscite comme l’oiseau Phénix de ses propres cendres. Maintenant, tu comprendras profondément et de façon intégrale quel est le motif intrinsèque pour lequel toutes les théogonies religieuses emphatisent l’idée que les anges tombés se convertirent en démons…
– Ah, oui ! C’est très clair…
Un moment après, nous roulions rapidement sur la chaussée de Tlalpan en retournant à la maison…
– Puisque je suis monté, que je suis descendu et que je suis de nouveau monté, il est évident que je possède suffisamment d’expérience dans ces questions de type ésotérique…
– Oh Maitre ! Vous avez dans ce sens une expérience très spéciale…
Certainement, mon cher lecteur : je ne suis pas plus qu’un misérable ver de la boue de la terre, un homme quelconque qui ne vaut rien, mais, comme j’ai parcouru le chemin, je peux l’indiquer avec une entière clarté et ceci n’est pas un délit…
Nous conclurons le présent chapitre avec cette phrase de Goethe : « Toute théorie est grise et seul est vert l’arbre aux fruits dorés qu’est la Vie… »
Chapitre 45 – Le Dixième Travail d’Hercule
Le dixième Travail d’Hercule, le grand Héros solaire, fut la conquête du Bœuf de Géryon, en tuant son possesseur, qu’il affronta, après ses gardiens, les chiens Orthros et Eurytion.
Cet évènement insolite eut pour scène l’ile d’Erythie (la Rouge), au-delà de l’Océan, laquelle semble faire référence à une ile de l’océan Atlantique habitée par des êtres gigantesques, personnifiés clairement par le même Géryon tricéphale qui périt sous ses flèches mortelles, après son vacher et le chien abattu par sa masse.
La mythologie comparée parangonne le chien bicéphale Orthros, frère de Cerbère, avec Vritra, le génie védique de la tempête.
En voyage, Hercule passe de l’Europe à l’Afrique, pour ensuite traverser l’Océan dans la Coupe d’Or (dans le Vase sacré), il l’utilise intelligemment dans son voyage nocturne…
Ceci signifie clairement que le Soleil de splendeur dut l’attendre jusqu’à ce qu’il retourne, restant à son solstice pour le bien du Héros…
Indubitablement, l’Homme-Dieu passa avec le gain acquis dans cette même Coupe ou Saint-Graal, pour ensuite retourner par le chemin de la vieille Europe, dans un voyage plein d’infinies aventures…
La Légende des siècles raconte qu’alors, le Héros solaire éleva les colonnes « J » et « B » de la Franc-maçonnerie occulte sur le détroit de Gibraltar ; probablement en remerciement aux Dioscures, qui le firent sortir victorieux de l’entreprise…
De retour à Mycènes, les vaches furent sacrifiées à Junon pour apaiser sa colère pour son frère Eurysthée.
Quand il s’agit des Mystères archaïques, il n’est pas superflu de dire que ceux-ci étaient toujours célébrés dans d’augustes Temples seigneuriaux…
Quand je franchis le seuil de ce Temple Mu ou Lémurien où j’avais été autrefois instruit sur les Mystères de l’Ascension du Seigneur, je sollicitais de l’Hiérophante avec une infinie humilité quelques services qui me furent concédés…
Il est indubitable, et ceci, tout Initié le sait, que toute exaltation est toujours précédée d’une épouvantable et terrible humiliation…
Nous avons clairement affirmé de façon emphatique que toute montée est précédée d’une descente…
Le dixième Travail d’Hercule, le Héros solaire de l’ésotérisme, se réalise dans les mondes infernaux de la planète Pluton…
Des sentiments douloureux déchirèrent mon âme quand je me vis soumis à la torture de la déposition…
Ces dames des temps augustes, liées à moi par la Loi du Karma, avec le cœur brisé, me gardaient dans l’Averne…
Toutes ces beautés tentatrices dangereusement belles s’asseyaient de plein droit sur moi…
Pour mon bien ou pour mon mal, ces femmes terriblement délicieuses avaient été mes épouses dans des réincarnations antérieures, comme suite naturelle de la grande rébellion et de la chute angélique…
Les chiens Orthros et Eurytion, symboles vivants de la passion animale, m’assiégèrent incléments avec une férocité inouïe ; ils multiplièrent les tentations jusqu’à l’infini…
Mais, à base de Théléma (Volonté) et de compréhension de fond et avec l’aide de ma Divine Mère Kundalini, je vainquis le Seigneur du Temps, le Géryon tricéphale…
Il est indubitable qu’ainsi, je m’emparais du bœuf et que je me fis Pasteur authentique, non de vaches comme on le dit de façon voilée, mais de brebis…
Pour le bien de la Grande Cause, il convient de continuer en étudiant quelques versets du chapitre 10 de Jean :
« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par la Porte (le Sexe) dans l’enclos des brebis, mais qui s’élève par un autre côté (en prêchant des Doctrines différentes qui n’ont rien à voir avec la Magie sexuelle blanche), celui-là est un larron et un voleur (il vole les brebis et les conduit à l’Abime).
(Nous sommes sortis de l’Éden par la Porte du Sexe ; c’est seulement par cette Porte que nous pouvons retourner à l’Éden. L’Éden est le Sexe même).
« Mais celui qui entre par la Porte (le Sexe) est le Pasteur des brebis. Celui-ci, le portier lui ouvre et les brebis entendent sa voix ; et il appelle ses brebis par leur nom (avec le Verbe intime), et il les mène dehors (il les conduit sur le chemin du Fil du Rasoir). Et quand il a fait sortir toutes celles qui sont à lui, il marche devant elles et les brebis le suivent parce qu’elles connaissent sa voix (son Verbe). Mais elles ne suivront pas un étranger ; elles le fuiront au contraire, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers (les faux Pasteurs ne possèdent pas le Verbe).
« Jésus (dont la signification est Sauveur) leur tint ce discours mystérieux, mais eux ne comprirent pas ce dont il leur parlait (il est évident que derrière la lettre qui tue se trouve l’esprit qui vivifie).
« Jésus (le Sauveur intime) leur dit à nouveau : en vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis (il n’est pas de pouvoir dans le cerveau ni dans aucun autre endroit du corps sinon dans le Sexe).
(En d’autres termes, nous affirmons ce qui suit : le pouvoir créateur du Logos se trouve exclusivement dans le Sexe. Il est facile de comprendre maintenant pourquoi il est la porte des brebis ; chercher des échappatoires équivaut à fuir la porte de l’Éden).
« Tous ceux qui sont venus avant moi (parce qu’ils ne furent pas initiés dans les Mystères sexuels) sont des voleurs et des brigands.
« Je suis la Porte ; si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé (il ne tombera pas dans l’abime de perdition) ; il entrera et sortira et trouvera un pâturage (un riche aliment spirituel). »
Le Christ sans le Serpent sexuel ne pourrait rien faire : c’est pour ce motif que le Deuxième logos, le Seigneur de Perfection, le Logoï intime de chacun descend de sa sphère élevée et se fait Fils de la Divine Mère Kundalini, le Serpent igné de nos Pouvoirs magiques (par l’œuvre et la grâce du Troisième logos).
Les Séthiens adoraient la Grande Lumière et disaient que le Soleil, dans ses émanations, forme un nid en nous et constitue le Serpent.
Il est ostensible que cette Secte gnostique avait comme objet sacré un Calice, un Yoni, le Saint-Graal, dans lequel on prenait le Semen de Benjamin. Ce dernier en lui-même était un mélange de Vin et d’Eau…
Indubitablement, jamais ne manquait sur l’autel des Nazaréens gnostiques le symbole sacré du Serpent sexuel…
La force, le pouvoir, qui accompagna Moïse fut le serpent sur la Verge qui ensuite se convertit en la Verge même.
Le Serpent fut certainement celui qui parla aux autres serpents et celui qui tenta Ève…
Dans le Chant d’Homère à Déméter, trouvé dans une bibliothèque russe, on voit que tout tournait autour d’un fait physiologico-cosmique de grande transcendance.
« Je suis le Bon Pasteur : le Bon Pasteur (celui qui a déjà atteint ce Degré ésotérique christique) donne sa vie pour ses brebis.
« Mais le mercenaire (l’ésotériste tantrique qui n’a pas encore obtenu la Christification), qui n’est pas le pasteur et à qui n’appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, il laisse les brebis et s’enfuit, et le loup s’en empare et les disperse.
« J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos (qui sont mises dans d’autres écoles) ; celles-là aussi, il faut que je les mène ; elles écouteront ma voix ; et il y aura un seul troupeau, un seul Pasteur.
« C’est pour cela que le Père m’aime, parce que je donne ma vie, pour la reprendre (le Christ intime cristallise en nous et nous rédime quand nous sommes dignes).
« Personne ne me l’enlève, mais je la donne de moi-même (c’est-à-dire : je cristallise dans mon humaine personne quand je le veux). J’ai pouvoir de la donner et j’ai pouvoir de la reprendre ; tel est le commandement que j’ai reçu de mon Père. »
Après ce commentaire christique ésotérique, il est indispensable que nous continuions avec le présent chapitre…
Quelle sensible, quelle infalsifiable beauté primitive ont en vérité tous ces récits platoniques qui parlent des dieux et déesses archaïques ; des Êtres divins du passé lémurien, d’authentiques Pasteurs tantriques de l’Éden sexuel !
De sublimes créatures qui élèvent des cités cyclopéennes, instruisent les peuples, les dotent d’une législation jamais dépassée et récompensent leurs héroïsmes.
Réaliser en soi-même le Mystère hyperboréen, le Mystère du Graal, est urgent, quand nous aspirons à nous convertir en d’authentiques Prophètes, en véritables pasteurs christifiés…
Nous avons besoin de « passer la Mer Rouge », de traverser l’Océan tempétueux de la vie, de passer sur l’autre rive dans la Coupe d’Or, dans le Vase sacré, qu’Hélios, le Soleil sacré absolu, nous prête…
Les travaux ésotériques dans les Enfers de la planète Pluton conclus, je dus alors élever des Colonnes…
Plus Ultra, Adam-Kadmon, Homme-Céleste, telles sont les significations mystiques que l’on a attribuées aux deux Colonnes d’Hercule…
Cet évènement cosmique-humain fut précédé par la désincarnation de mon épouse-prêtresse Litelantes…
Incontestablement, elle était certainement en elle-même l’unique lien karmique qui me restait, dans cette vallée douloureuse du Samsara…
Je la vis s’éloigner de son véhicule Lémurien rejeté, certainement en grand deuil…
Adam-Ève est indubitablement la signification la plus secrète des deux colonnes d’Hercule…
La réconciliation avec le Divin est urgente, irremplaçable, inajournable. Tu le sais…
Élever les colonnes est réconciliation, retour du couple originel, retour à l’Éden…
Nous avons besoin de retourner au point de départ originel, retourner au premier amour ; c’est indiscutable, irréfutable, indéniable…
Dans les archaïques mystères du continent Mu ou Lémurie, je dus vivre le cru réalisme de ceci dans des Noces paradisiaques, édéniques…
Je reçus alors pour épouse une Grande Initiée ; je veux me référer de façon emphatique à l’autre moitié de l’orange, à mon Ève particulière primitive ; ainsi, j’élevais les deux Colonnes d’Hercule…
En pleine table du festin, je me trouvais heureux accompagné par la nouvelle épouse et de nombreux vieux prêtres…
Litelantes, alors, traversa le seuil de la Salle royale, elle vint désincarnée assister à la fête…
Ainsi… Oh Dieux !, je rétablis le Second Logos, le Christ cosmique dans le Sanctuaire de mon Âme…
Chapitre 46 – Le Onzième Exploit d’Hercule
L’Onzième Exploit d’ Hercule, le Héros solaire, eut lieu dans le domaine transatlantique, il consistait à s’approprier les Pommes des Hespérides, les nymphes filles d’Hespéros, très vive représentation de la planète Vénus, le luminaire délicieux de l’Amour…
Ne connaissant pas le chemin, il a d’abord besoin de s’approprier Nérée qui sait tout, puis, en Afrique, d’affronter dans une lutte corps à corps l’épouvantable géant Antée, fils de Poséidon…
On a également l’habitude de mettre en rapport ce voyage avec la libération de Prométhée-Lucifer, tuant l’aigle qui le tourmente, et avec la substitution temporaire du fameux Atlas, portant le monde sur ses épaules titanesques, pour obtenir son aide…
Finalement, les Pommes d’Or symboliques lui sont délivrées par les Hespérides mêmes, après avoir tué le Dragon qui les gardait…
Évidemment, ce travail est en rapport étroit avec le récit biblique des fruits de l’Arbre de la Science du Bien et du Mal, dans le Jardin édénique, où, sans doute, le Dragon est substitué par un Serpent, qui invite à cueillir et essayer ces fruits merveilleux, qu’Hercule ensuite remet à Athéna, la Déesse de la Sagesse et sa Divine protectrice…
La descente intrépide au vieux Tartare de la onzième planète de notre Système solaire se fit urgente, irremplaçable, inajournable, avant l’ascension au Père (le Premier logos).
Un chemin descendant, abrupt, cassé et inégal me conduisit fatalement jusqu’aux horrifiantes ténèbres de la cité de Dité…
Mon « Nérée » ou pour mieux dire, mon « guruji », Maitre ou guide, m’enseigna patiemment tous les dangers…
Et je fus certainement dans ces horripilants abimes de douleur, dans cette planète qui est au-delà de l’orbite de Pluton, où je trouvais Antée, le géant énorme, plus épouvantable même que le démesuré Briarée…
Dante le Florentin, dans sa Divine comédie, s’exclame :
« Oh toi, qui dans la vallée bien heureuse où Scipion hérita de tant de gloire, lorsque Anibal et les siens tournaient le dos, ramassa mille lions comme proie, et qui, si tu avais assisté à la grande guerre de tes frères, d’aucuns y croient encore, aurais assuré la victoire aux Fils de la Terre ! Si tu n’y vois pas d’inconvénient, conduis-nous au fond où le froid durcit le Cocyte. Ne m’oblige pas à m’adresser à Tityos ni à Typhon, celui-ci que tu vois peut donner ce que l’on réclame ici, par conséquent, incline-toi et ne fais pas mauvaise mine. Il peut encore renouveler ta renommée dans le monde, car il vit, et espère jouir encore d’une longue vie, si la Grâce ne l’appelle auprès d’elle avant que prévu… »
« Ainsi lui parla le Maitre, et le géant, s’empressant d’étendre les mains qui avaient opprimé si rudement Hercule, saisit mon guide.
« Quand Virgile sentit qu’il l’empoignait, il me dit : « Approche-toi pour que je te prenne. » Et il m’embrassa sur-le-champ de sorte que nous formions tous deux un seul fardeau.
« Comme lorsque regardant Carisenda du côté vers lequel elle s’incline, si un nuage vient à passer au-dessus d’elle dans le sens contraire, elle semble sur le point de s’écrouler, ainsi me parut Antée quand je le vis s’incliner ; et ce moment fut si terrible pour moi que j’aurais aimé aller par un autre chemin. Mais il nous conduisit doucement jusqu’au fond de l’abime qui dévore Lucifer et Judas ; et promptement il cessa son inclinaison, se redressant tel le mat d’un navire… » (Ceci est textuel de « La Divine Comédie »).
Antée : personnage allégorique magistral, Titan représentatif des Hordes ténébreuses abyssales…
De très cruelles batailles ayant été livrées contre les démons de la cité de Dité, je dus avoir libéré Lucifer-Prométhée…
Je vis s’ouvrir la porte d’acier de l’horripilant cachot ; le gardien lui céda le passage…
Scènes terribles de la demeure obscure, des cas insolites, insoupçonnés, ceux que les habitants de la Terre ignorent…
Lucifer est le Gardien de la Porte et des clés du Sanctuaire, pour qu’on n’y pénètre pas, sinon les oints qui possèdent le Secret d’Hermès…
Le Christ-Lucifer des Gnostiques est le Dieu de la Sagesse sous différents noms, le dieu de notre planète Terre sans aucune ombre de méchanceté, car il est un avec le Logos platonique…
Prométhée-Lucifer est le Ministre du Logos solaire et le Seigneur des Sept maisons de l’Hadès…
Lucifer est certainement l’Esprit de l’Illumination spirituelle de l’humanité et de la liberté d’élection et métaphysiquement la torche de l’humanité, le Logos dans son aspect supérieur, et l’adversaire dans son aspect inférieur, le Divin et enchainé Prométhée, l’énergie active et centrifuge de l’Univers ; feu, lumière, vie, lutte, effort, conscience, liberté, indépendance, etc., etc., etc.
À Lucifer sont confiées l’Épée et la Balance de la Justice cosmique, car il est la norme du poids, la mesure et le nombre.
Dans chacun de nous, Lucifer est la réflexion du Logoï intime, ombre du Seigneur projetée dans le fond de notre Être…
À l’instant où j’écris ces feuilles il me vient à la mémoire un cas insolite…
Une nuit, peu importe laquelle, j’eus à rencontrer l’épouvantable personnage dans une belle chambre…
Imposant, Prométhée-Lucifer, soutenu par des pattes de bête, à la place des pieds, me regardait menaçant…
Deux épouvantables cornes brillaient, effrayantes, sur son front sinistre ; mais il était vêtu comme un élégant monsieur…
En m’approchant de lui sereinement, je lui donnais quelques petites tapes sur l’épaule en même temps que je lui dis :
– Tu ne m’effraies pas, je te connais très bien, tu n’as pas pu me vaincre, je suis victorieux…
Le colosse se retira, et m’asseyant dans le doux lit parfumé d’acajou, j’attendis un moment…
Plus tard, pénétra dans l’alcôve une femme dangereusement belle, dénudée ; elle s’allongea dans le lit…
Presque inconsciente de luxure, la belle m’entoura de ses bras impudiques en m’invitant aux plaisirs de la chair…
Allongé près de la belle, je lui démontrais mes pouvoirs sur le Diable ; je me dominais moi-même…
Après, je me levais du lit de plaisirs ; cette beauté presque morte de lubricité, se sentant frustrée, me contempla inutilement…
Puis entra dans la salle un enfant resplendissant ; brillante créature terriblement divine…
L’enfant sublime, richement habillé d’une belle tunique sacerdotale, d’une couleur noire très spéciale, traversa l’exotique enceinte…
Je le reconnus immédiatement et m’approchant de lui, très réservé, je lui dis :
– Il est inutile que tu continues à te déguiser ; je te reconnais toujours ; ô Lucifer ! Tu ne pourras jamais me vaincre…
Cette créature sublime, terreur des ignorants, sourit alors avec une douceur infinie…
Incontestablement, il est le divin Daemon de Socrate ; notre entraineur spécial dans le gymnase psychologique de la vie…
Juste dans sa liberté après son dur travail, le Logos le prend, l’absorbe…
Ce récit arrête ici, continuons avec le thème transcendant de ce chapitre…
Ma nouvelle prêtresse dans la Montagne de l’Ascension fut certainement extraordinaire…
Évidemment mon progrès intime s’accéléra et, en conséquence, j’obtins de m’approprier les Pommes d’Or dans le Jardin des Hespérides…
Les nymphes Vénustes exquisément délicieuses tombèrent à mes pieds, elles ne purent me vaincre…
Les travaux magiques dans cet Averne ayant été conclus, je montais victorieux au Père…
Il est évident que cet évènement mystique transcendant ne pouvait en aucune façon passer inaperçu…
Cet évènement cosmique fut donc célébré avec une joie infinie dans le Sancta…
Sur un trône splendide, assis devant l’auguste confrérie, je me sentis complètement transformé…
En ces moments indicibles, l’Ancien des Jours, mon Père qui est en secret, la Bonté des Bontés, l’Occulte de l’Occulte, la Miséricorde des Miséricordes, le Kether de la kabbale hébraïque, resplendit en moi. Il cristallisa définitivement dans toute la présence de mon Être.
En de tels instants, les frères de la Fraternité blanche universelle me contemplèrent avec une infinie vénération ; mon visage assuma l’aspect de l’ancienneté…
Indubitablement, j’avais réussi à cristalliser dans les diverses parties de mon Être, les trois Forces primaires de l’Univers…
Chapitre 47 – Le Douzième Travail d’Hercule
Le Douzième Travail d’Hercule, le Héros solaire, fut certainement imposé par son frère, c’est-à-dire, par son resplendissant Prototype divin dans le Soleil sacré absolu…
Indubitablement ce travail consista à tirer hors de son domaine plutonien le chien tricéphale qui le gardait…
Étant entré dans la demeure souterraine des morts, il essaie d’abord d’amadouer Aïdonée lui-même, qui lui permet d’emporter le chien à condition qu’il réussisse à s’en emparer sans armes, ce qu’il fait en le prenant d’abord par sa queue de dragon, puis par le cou jusqu’à presque l’étrangler.
Hermès le guide sur le chemin du retour, et après que Cerbère a été montré à Mycènes, il le laisse libre pour qu’il retourne à sa résidence…
Incontestablement, notre resplendissant Système d’Ors a douze planètes et ceci vient nous rappeler les Douze Sauveurs…
Il résulte manifeste et évident que le travail final d’Hercule doit toujours se réaliser dans la douzième planète de la famille solaire…
Également, seulement avec le Scorpion, dont la constellation est la plus appropriée pour le figurer, pouvons-nous et devons-nous mettre en rapport la dernière de ses tâches zodiacales, consistant à faire sortir le chien tricéphale du monde souterrain jaloux, du règne des ombres où la vérité se déguise en ténèbres…
Naturellement, on peut seulement accomplir cette tâche avec le consentement d’Hadès lui-même ou de Pluton, et avec l’aide d’Hermès et de Minerve à la fois… (Sexe-Yoga et Sagesse).
Avec une infinie vénération, je passais le seuil du Temple ; j’aspirais à la libération finale…
Dans le patio emmuré des Prêtres resplendirent glorieusement les eaux spermatiques de la piscine sacrée…
Le lac initiatique de la représentation des Mystères antiques, scène éternelle de tout temple, ne pouvait manquer là…
Ce que dans ce Sancta lémurien je demandais alors, me fut incontestablement concédé…
Mon travail commença avec la descente au Tartare de cette planète douze de notre Système solaire…
Trois femmes délicieuses, dangereusement belles, m’appelèrent en vain de leurs enchantements irrésistibles…
Les diablesses provocantes luttèrent jusqu’à l’impossible, elles voulurent me faire tomber, mais je sus me dominer…
Le signe zodiacal du Scorpion déchaina dans mes organes créateurs toutes ses ardeurs passionnelles, mais je gagnais toutes les batailles contre moi-même…
Le Chien Guide (l’instinct sexuel) conduit toujours le chevalier sur le chemin étroit qui va des ténèbres à la lumière, de la mort à l’immortalité…
Le chien tire la laisse de son maitre, l’emportant sur le chemin escarpé jusqu’au but ; plus tard, le chien doit se reposer ; alors vient la Grande Renonciation.
En harmonieuse concordance rythmique avec cet évènement cosmique-sexuel, vient, inéluctable, le suprême renoncement à toutes les choses matérielles, et l’élimination radicale du désir d’exister…
L’idée transcendantale du Souffle des Ténèbres se mouvant sur les eaux dormantes de la vie, qui est la Matière primordiale avec l’esprit latent en elle, nous invite à la réflexion…
Dans toutes les cosmogonies, l’eau (l’Ens-Seminis) remplit le même rôle important, elle est la base et l’origine de l’existence matérielle et le fondement de toute authentique autoréalisation intime.
Cependant, il est urgent, irremplaçable, inajournable, de ne jamais ignorer que dans l’abime primitif, dans le fond des eaux, demeurent de très nombreuses bêtes dangereuses…
Si les divins Titans du vieux continent Mu, ces anges tombés dans la Génération animale, n’avaient pas oublié cette terrible vérité ; s’ils étaient restés alertes et vigilants comme la sentinelle en temps de guerre, ils se trouveraient encore dans un état paradisiaque…
Prendre totalement possession du chien tricéphale sans aucune arme, signifie de fait un contrôle absolu sur le Sexe…
Quand je me rendis maitre de ce chien, je montais victorieux du fond du noir et horrible précipice…
Alors s’incarna en moi l’Être de mon Être : ce qui est au-delà de Brahma, Vishnu, Shiva… Ce divin Prototype Solaire Absolu.
Quand ce fait mystique arriva, j’entrais heureux dans un petit Sanctuaire du Soleil Sacré Absolu…
Depuis cet instant extraordinaire, je pus m’alimenter des fruits de l’Arbre de Vie au-delà du bien et du mal…
J’étais retourné au point de départ originel, incontestablement, j’étais retourné à ma Demeure…
Chacun de nous a, dans cette sphère rayonnante de lumière et de joie son Prototype divin…
Les Individus sacrés qui habitent le Soleil central se préparent à entrer dans l’Espace abstrait absolu ; ceci arrive toujours à la fin du Mahamanvantara (le Jour cosmique).
Chaque Univers de l’Espace infini possède son propre Soleil central et la somme totale de tels Soleils spirituels constitue le Protocosmos…
L’émanation de notre Omnimiséricordieux et sacré Absolu solaire est cela que H.P.B. appelle le Grand Souffle, de lui-même profondément inconnu.
Évidemment, ce principe actif omniprésent, bien qu’il participe à la création des mondes, ne se confond pas avec eux ; il reste indépendant, omniprésent et Omnipénétrant…
Il est facile de comprendre que l’émanation de l’Absolu solaire se dédouble dans les trois Forces primaires, Brahma, Vishnu, Shiva, avec le propos évident de créer et de recommencer à créer…
Quand se termine une quelconque manifestation cosmique, les trois forces originelles s’intègrent pour se mélanger ou fusionner avec le souffle incessant, de lui-même profondément inconnu…
Ce qui arrive dans le Macrocosmique se répète dans le Microcosme-Homme ; tel fut mon cas particulier…
Ce fut ainsi que je pus retourner au sein du sacré Absolu solaire ; cependant, je continuais avec le corps physique Lémur, en vivant durant des millions d’années… Je me convertis en une pierre de plus de la Muraille gardienne.
Cette Muraille est formée par les Maitres de Compassion, ceux qui renoncèrent à toute félicité par Amour pour l’humanité…
Paix Invérentielle.
Samaël Aun Weor.