Le Parsifal Dévoilé · Livre
Chapitre 1 – Le Parsifal
Que n’a-t-on pas écrit dans la vie, mais il est nécessaire d’approfondir.
Nous allons maintenant révéler, en toute justesse, le Parsifal, le chef d’œuvre de WAGNER. Que les Dieux veuillent nous aider !
Les muses savent bien que cette œuvre diamantine du grand Maître, occupe une place particulière, spéciale, dans le drame WAGNÉRIEN.
Le verbe du Maître s’y écoule délicieusement, comme une rivière d’or sous l’épaisse forêt du soleil.
Du Parsifal, on pourrait vraiment dire ce que Goethe disait de son second FAUST : « J’ai accumulé en lui les grands mystères et les problèmes ardus, que les générations à venir prendront la peine de déchiffrer ».
Certes, et au nom de la vérité, je dois confesser que je ne suis pas le premier, ni le dernier qui s’occupe du PARSIFAL…
Cependant, il est ostensible que je suis en effet le premier à dénuder la vérité renfermée au sein des augustes mystères du Parsifal.
Don Mario Roso de Luna, l’insigne écrivain théosophe a dit : « Dans le Parsifal, la pensée de Wagner semble voilée, intentionnellement ; en effet, et pour démêler le sens d’allusions philosophiques précises – quand on y parvient -, nous devons faire un grand effort de travaux pour deviner et pour se reconcentrer mentalement, parce que dans cette œuvre, comme dans un cauchemar, nous trouvons confondus les éléments les plus divers : hautes questions philosophiques, rappels bibliques et orientaux, mysticismes, orthodoxie, vestiges de culte catholique, rituels païens, nécromancie, somnambulisme et hypnose, pratiques de la chevalerie médiévale, extase, ascétismes, piété, rédemption, affinités de la nature matérielle avec l’âme humaine, amour dans son acception la plus rustre, amour dans son acception la plus pure »…
Toute lumière faite, il ressort avec l’entière clarté de midi, que WAGNER fut un grand INITIÉ, un vrai ésotériste, un illuminé authentique.
Dans le Parsifal de Wagner, existent : science, philosophie, art et religion… Nouveau Docteur Faust, ce grand musicien semble avoir fouillé de très anciennes écritures religieuses…
Ce qui m’étonne le plus est quelque chose de terrible : je veux faire allusion à la MAGIE INNÉE. D’où la sortit-il ? Qui la lui enseigna ? Dans quelle école l’apprit-il ?
Vient ensuite le déroulement du Drame, avec un MAGISME TRADITIONNEL authentique… Mystères majeurs que la foule ne comprend pas.
Pénétrer dans cet occultisme archaïque, sonder plus profondément dans les MYSTÈRES CHRISTIQUES, examiner le BOUDDHISME ÉSOTÉRIQUE contenu dans cet évangile WAGNÉRIEN, est précisément ce que nous prétendons faire dans ce livre.
Il est évident que beaucoup de PSEUDO-ÉSOTÉRISTES vont se scandaliser de nos révélations.
Il est indiscutable que beaucoup de sincères fourvoyés et pleins de bonnes intentions, indignés, déchireront leurs vêtements et proféreront des choses horribles, contre nous les GNOSTIQUES…
Ceci vient du fait que LE PARSIFAL provoque toujours de terribles discussions ; il est évident que les enfants des ténèbres haïssent la lumière.
Rappelons-nous que LE PARSIFAL fut présenté dans tous les meilleurs théâtres d’Europe, précisément le 1er Janvier 1914, et ceci nous invite à méditer.
L’année 1914, avec l’éclatement de la première Guerre Mondiale et la grande première de PARSIFAL dans le monde cultivé, restera mémorable dans les annales de l’humanité.
Si Wagner n’avait pas interdit la production sur scène de son MAGNUS OPUS hors de BAYREUTH, il est indiscutable que le monde l’aurait connu avant.
Heureusement et pour le bien du GRAND OEUVRE DU PÈRE, la volonté de l’immortel musicien ne put s’accomplir, car pesait sur elle des traités internationaux relatifs à la propriété intellectuelle. Il est ostensible qu’en Allemagne, il y a prescription de la propriété des œuvres après 30 ans à partir de la mort de leur auteur.
Puisque le 1er janvier 1914, les trente ans en question s’accomplirent, la propriété intellectuelle du Parsifal s’éteignit et alors, le monde put connaître cette œuvre magistrale.
1914 mystérieuse union… PARSIFAL et la PREMIÈRE GUERRE MONDIALE. Il est indubitable que l’évangile WAGNÉRIEN résonne sur les champs de bataille ; il est catastrophique, terrible, il resplendit glorieusement au sein de la tempête de tous les exclusivismes.
Chapitre 2 – Les Chevaliers du Saint Graal
Entrons sur scène : le lieu de l’action, nous pouvons et devons le situer dans les ineffables montagnes bleutées du septentrion de l’Espagne gothique…
Il s’avère indiscutable que Wagner voit là précisément et nulle part ailleurs, les terres et le château de Montsalvat, occupé par les sublimes chevaliers templiers, terribles gardiens du Saint Graal.
En caractère de feu dans le grand livre de la nature, est écrite la loi des contrastes.
Il est évident que la limite de la lumière, ce sont les ténèbres ; l’ombre de tout Sanctuaire de gloire est toujours un antre ténébreux.
Il est donc d’aucune manière étrange que par là, précisément sur le versant méridional de cette montagne, tourné vers l’Espagne arabe, se trouve également le château enchanté du nécromancien Klingsor…
Don Mario Roso de Luna, l’illustre écrivain théosophe, dit : « Les habits des chevaliers du Graal et de leurs écuyers sont des tuniques et des manteaux blancs, semblables à ceux des Templiers, mais au lieu de la croix TAU rouge, ceux-ci arborent une colombe en vol plané sur leurs armes et brodée sur leurs manteaux ».
Le lieu de la scène est finalement, certes plus sévère et mystérieux, que lugubre.
Le terrain austère, nécessairement rocheux, en accord avec les traditions initiatiques, resplendit au centre, dans un espace très clair.
Tout illuminé peut voir sur la gauche le douloureux chemin qui mène au château du Saint Graal.
Au fond, le terrain s’incline délicieusement vers un lac sacré de la montagne…
La piscine sacrée, le lac initiatique de la représentation des mystères, éternelle scène de tout temple, comme on le voit dans les sanctuaires hindous, ne saurait manquer dans ces contrées du Saint Graal.
Après le soleil et son feu, c’est-à-dire leurs vibrations fécondes éveillant la vie en tous lieux de la planète, l’eau, l’élément féminin terrestre, la Grande Mère ou vache nourricière, est la base même de la vie, symbolisée dans toutes les théogonies par mille noms lunaires : IO, MAYA, ISIS, DIANE, LUCINE, ATAECINA, CALQUIHUITL, et bien d’autres encore…
Il est évident et tout le monde le sait, que dans ce monde qui est le nôtre, le fluide élément cristallin se présente toujours sous deux aspects opposés, je veux faire allusion au statique et au dynamique.
Il n’est pas superflu de rappeler le lac profond et délicieux, toujours paisible, et la rivière tourmentée…
L’ambiance de calme lacustre nous invite à la réflexion… En réalité, l’eau n’est jamais aussi active que lorsqu’elle se montre à nous dans la fontaine tranquille.
Donc, en entrant dans ce thème de méditation profonde, nous avertissons immédiatement que le concept légitime de « LAC » peut, et même doit, être élargi philosophiquement, de manière véritablement ésotérique.
Il convient de savoir très clairement que de ces eaux statiques, spermatiques, génésiaques ou lacustres, vient le splendide hiéroglyphe substantiel du zéro éternel…
Il est urgent de comprendre que des eaux dynamiques ou fécondatrices du fleuve tourmenté, surgit comme par enchantement, la double ligne du Verseau, hiéroglyphe initial de la lettre M par laquelle on désigne partout l’élément féminin éternel : Mère, Mater, Maman, Mama, Marie, Maya, Mer…
La ligne droite du ruisseau cristallin, traversant audacieusement le lac paisible, vient former le hiéroglyphe primitif « IO », c’est-à-dire le saint 10, terrible fondement de notre système décimal.
Ceci vient nous rappeler les symboles terriblement divins de SHIVA, l’Esprit Saint : Le Lingam noir, mis dans le Yoni.
Dans l’évangile chrétien, ce fait contient une signification profonde, selon laquelle, dans les moments les plus extraordinaires de la prédication du Grand KABIR JÉSUS, le LAC et la MER jouent un rôle formidable et mystérieux…
L’Évangile parle clairement, et nous dit que JÉSUS commença sa mission à Capharnaüm, cité maritime de Galilée, dont le prophète Isaïe avait sagement dit : « Le peuple, qui était dans les ténèbres, vit une grande lumière, et la lumière naquit pour tous ceux qui demeuraient sur la terre, dans l’ombre de la mort ». (Matthieu 4 : 16)
Le grand KABIR, allant alors par les rives de la mer de Galilée, prit comme premiers disciples les pêcheurs Pierre et André « pour faire d’eux des pêcheurs d’hommes ».
Quand le Baptiste fut décapité, le Grand KABIR s’en alla en barque, jusqu’à un lieu désert et retiré, c’est-à-dire à la terre des JINAS, où il réalisa pour les multitudes affamées, l’extraordinaire et étonnant miracle de la multiplication des cinq pains et des deux poissons, grâce auquel 5000 hommes – sans compter les femmes et les enfants – mangèrent, et dont il resta en outre 12 corbeilles, remplies de morceaux. (Matthieu 14 : 15-21).
Il serait donc plus qu’impossible que manque, dans les terres du château de Montsalvat, le lac sacré des grands mystères archaïques.
L’eau ésotérique, en soi, est l’ENS SEMINIS des antiques alchimistes médiévaux, à l’intérieur duquel se trouve l’ENS VIRTUTIS du feu.
Chapitre 3 – Le Calice et la Lance
Dans le chant délicieux des oiseaux a point l’aurore, délice aux doigts de rose.
Le vieux sage Gurnemanz, accompagné de deux jeunes écuyers, dort profondément à l’ombre enchanteresse d’un arbre touffu et taciturne.
Du côté vétuste et noble du château du Graal, résonne puissante, la solennelle sonnerie de trompette qui, de ses formidables notes, salue victorieuse, l’agréable aurore…
Le vieux Gurnemanz et ses écuyers, en écoutant l’hymne glorieux et triomphal, s’agenouillent humblement, emplis d’infinie vénération, et prient avec profonde dévotion.
Il convient de rappeler, en arrivant à cette partie sublime du présent chapitre, ce magnifique poème de Don Ramon del Valle Inclan.
Roses astrales
Empires éternels ! Tabernacles dorés !
Clefs du grand tout ! Prière sur leurs luths !
Volontés tranquilles ! Solennelles vertus !
Entrailles du monde ! Ardents ovaires !
Rites incandescents des lares célestes !
Destins scellés du chœur humain !
Soleils que les principes protègent du Trésor Démiurgique !
Secrètes roses stellaires !
Arcane céleste ! Arcane Gnostique
Où le Trismégiste atteignit les énigmes.
Pour vouloir te lire, Julien ouvrit.
Dans son empire la discorde, et se fit Antéchrist,
Exégète, Gnostique du ciel païen.
Il vit en le Christ une métamorphose solaire.
Du Graal, deux chevaliers au pas majestueux viennent explorer en avant-garde l’âpre sentier que va suivre Amfortas, le roi de ce joyau si précieux.
Le grand prêtre de la braise sacrée, souffre visiblement au-delà de toute expression, depuis ce jour fatal où hélas pour lui, le mage noir Klingsor le blessa d’une lance sinistre.
L’auguste successeur du roi Titurel vient plus tôt que de coutume, prendre son bain dans la piscine sacrée du lac.
Le vénérable seigneur a, depuis qu’il reçut pour son malheur la lance mortelle, un pressant besoin d’alléger les terribles douleurs qui l’affligent.
Les divins et les humains connaissent bien KLINGSOR, et ses néfastes arts ténébreux.
Ce pervers personnage de l’ombre, non seulement arracha la lance sacrée des mains d’Amfortas le roi du Graal, mais encore l’en blessa au côté.
Ah !… Si les gens comprenaient tout ceci… S’ils comprenaient la profonde signification de la lance…
Tout ceci est pure sexualité, c’est ostensible : phallisme transcendantal, érotisme.
Il est indiscutable que la lance GNOSTIQUE-ÉSOTÉRIQUE du Graal, ainsi que cette autre, celle des pactes magiques maniée par Wotan, sont au fond, une seule et même chose : l’emblème de la force sexuelle masculine, le PHALLUS.
Un grand sage dit : « Jusqu’à un certain point, les troncs ou tables de la Loi, où Moïse écrivit par ordre de Jéhovah les préceptes du Décalogue, ne sont rien qu’une double lance des Runes » (nous ne pouvons nous arrêter ici sur sa signification phallique mais au moins, elle peut se voir dans le deuxième tome d’ISIS DÉVOILÉE).
Le double usage de la lance sacrée est écrit en caractères de feu, dans le livre de la sagesse cosmique. Indubitablement, la lance blessa horriblement le côté du seigneur, et évidemment, de sa blessure jaillirent sang et eau. Il est ostensible qu’elle a guéri la blessure au côté d’Amfortas.
Des explications ?… Patience, cher lecteur, nous ne faisons qu’asseoir encore les débuts ; nous irons tout au fond dans ces chapitres futurs.
Des énigmes ?… Oui, et de nombreuses… Aussi graves que celles du Saint Graal, le Yoni féminin, la coupe, les organes sexuels de la femme…
Il y a tant de traditions du Saint Graal… Il existe par là, dans les vieux livres médiévaux, une strophe lyrique, qui dit :
« Père, Ô père de ma vie,
Par celle du Saint Graal,
Donnez-moi votre assentiment
Pour aller chercher le Comte ».
On nous a dit que le grand calice fut en le pouvoir d’Abraham ; on nous a informé que Melchisédech, le Génie de la terre, ou Chamgam – comme on l’appelle aussi – l’emporta au pays de Sémiramis, à la terre féconde de Canaan ; ceci se passa à l’époque même où notre régent planétaire commença quelques fondations sur le lieu béni où Jérusalem, la cité chérie des prophètes, s’élèvera plus tard.
D’antiques traditions qui se perdent dans la nuit des siècles, affirment que Melchisédech l’utilisa en Liturgie, lorsqu’il célébra le sacrifice au cours duquel il offrit le pain et le vin de la transsubstantiation, en présence d’Abraham, et qu’il le laissa à son Patriarche.
Quelques très vieilles légendes assurent, affirment que ce vase divin se trouva également dans l’Arche de Noé.
Il n’est pas superflu d’affirmer que cette vénérable relique, fut emportée en Égypte, et qu’elle fut en la possession de Moïse.
Elle était faite d’une matière très singulière, compacte comme celle d’une cloche, et elle n’avait franchement pas l’apparence d’avoir été travaillée comme les métaux ; mieux, elle semblait être le produit d’une espèce de végétation.
La reine de Saba, avant de faire de lui le dépositaire de cette sublime relique, soumit le roi Salomon à de nombreuses épreuves.
Le Grand KABIR JÉSUS le CHRIST, l’eut en son pouvoir quand il célébra la dernière Cène et y but le vin de la Sainte Eucharistie.
Au pied de la croix sur le calvaire, le sénateur romain, Joseph d’Arimathie, recueillit dans cette même coupe les gouttes purpurines du sang qui coulaient des blessures de l’Adorable…
Les traditions disent que ce sénateur, plus intelligent et plus sage qu’aucun autre, sut garder secrètement ce trésor si précieux…
Le prix de son recel sacré fut très élevé, car cet homme, pour refuser de remettre le vase sacro-saint et la lance de Longinus à la police romaine, fut fait prisonnier…
Bien des années plus tard, Joseph d’Arimathie enfin libre, s’en fut à Rome avec les Saintes reliques en quête de chrétiens, mais face aux persécutions qui sévissaient là-bas, il poursuivit son chemin par les régions de la Méditerranée…
Les antiques écritures disent qu’une nuit, en songe, le vieux Sénateur fut visité par un ange qui lui dit : « Ce vase a un pouvoir magnétique très grand car en lui est contenu le sang du Rédempteur du monde, enterre-le là ».
Ce vieillard vit alors le Temple de Montserrat en Catalogne, en Espagne…
Joseph d’Arimathie conclut sa terrible mission en mettant ces reliques archaïques dans ce temple…
Ce qui arriva ensuite, les initiés le savent ; aujourd’hui, le château de Montsalvat – dans lequel se trouve le temple – et une partie de la montagne de Montserrat, entrèrent en état de « JINAS », se cachèrent de la vue des profanes.
Les croisés cherchèrent en vain ce Saint Graal en terre sainte ; pour commémorer ces efforts, on a gardé la coupe d’argent qu’on remet aux champions olympiques.
Chapitre 4 – Klingsor, le mage noir
Les légendes disent que Klingsor, le pervers mage, vivait dans une solitude terrible, au fond exotique d’une accueillante vallée, très proche de la terre sacrée des Mahométans.
J’ignore, certes dit le vieux Titurel « Quels furent ses péchés, mais là-bas, il voulut être pénitent et saint ».
Sincère fourvoyé et rempli de bonnes intentions, impuissant à en finir avec la luxure, il empoigna un couteau assassin et se mutila épouvantablement, il se castra.
Le pieux héros Titurel, qui connaissait très bien Klingsor et ses arts ténébreux, raconte que le malheureux pénitent du mal, étendit ensuite ses mains ensanglantées, suppliantes vers le Graal, mais il est évident qu’il fut alors rejeté par le gardien avec indignation.
Se voir répudié par les chevaliers du Saint Graal ? Et après s’être mutilé dans le « sain propos » d’éliminer les passions animales ? Quelle horreur ! Mon Dieu !
Dans la fureur de son douloureux dépit que les mots seraient impuissants à décrire, l’eunuque des ténèbres chercha l’arme de vengeance, et il la trouva évidemment.
Titurel, la voix du passé, dit que le ténébreux transforma alors ce désert de pénitent frustré, en un jardin ensorcelé de voluptueux délices sexuels, où vécurent de magnifiques femmes, exquisément malignes.
Là-bas en secret, dans la demeure des délices – dit Titurel, le vieux roi –, le mauvais mage attend les chevaliers du Graal, pour les entraîner délicatement dans la luxure et les peines infernales…
Qui se laisse séduire, est sa victime – dit le vieux monarque –, et il réussit à mettre bon nombre d’entre nous, sur le chemin de perdition.
En arrivant à cette partie de notre présent chapitre, me vient à la mémoire ce magnifique poème de Don Ramon del Valle Inclan.
Rose du péché
Le chat qui ronfle ! La porte qui grince !
La gouttière, glou-glou-glou !
Seuls dans la maison ! À la porte rugit
La bête avortée quand moi je naquis.
La nuit d’Octobre ! Ils disent que de lune,
Dans un vent rude et des bonds de mer :
Sous ses étoiles se haussa ma fortune,
Mer et rudes vents me virent arriver.
La nuit d’Octobre ! Ma mort annoncée !
Nuit mienne, ouverte entre terre et soleil !
Le mage revêtit le manteau étoilé,
Un géant nu souffla dans la conque.
La bête à la porte brame, frémissante.
La nuit automnale reste dans ses yeux.
Et lointaine cette nuit de ma vie,
Avec ses deux chemins ! Et je suivis celui du mal !
Ta chair m’appela, rose du péché !
Seuls dans la maison, moi en insomnie,
La nuit d’Octobre, lamer soulevée…
La gouttière, glou-glou-glou !
Chapitre 5 – Amfortas, Roi du Graal
Femme précieuse, née pour le meilleur ; femme diablesse trouvée pour l’abîme ; perle tombée du trône du Seigneur, ineffable rose de feu qui grandit dans l’Éden et arrachée par des mains infernales ; cygne enchanteur au cou d’albâtre, chantant dans l’impudique bacchanale… Comme tu as bien fait… Comme tu as mal fait ! Oh mon Dieu !
Mais… Il y a mieux à faire, parlons un peu maintenant du roi Amfortas, successeur du vieux Titurel, qui se moqua des astuces du Démon avec tant d’habileté…
La légende des siècles dit, et ceci nos aïeux le savent très bien, que le bon roi eut à souffrir l’indicible…
Et Dieu me pardonne, tout ceci par elles ou par elle, la Diablesse originelle, le prototype de la perdition et de la chute, à laquelle pas même Amfortas en personne, le Seigneur du Graal, ne put résister…
Et les gens qui passent par là, disent que le bon seigneur tomba aussi, dans les bras d’une tumultueuse blonde qu’ils appelaient Hérodiade, Kundry, Gundrigia, et je ne sais comment encore…
Le souverain voulut mettre un terme aux enchantements magiques de Klingsor, le pervers mage, et voyez ce qu’il lui arriva…
Le malin, qui certes, ne fut jamais une douce brebis, sut tirer un bon parti de cette merveilleuse occasion et, s’approchant bien calmement jusqu’au couple luxurieux qui se renversait sur le lit de plaisir, arracha la lance sacrée et, avec elle, blessa épouvantablement le coté d’Amfortas, puis il s’éloigna en riant.
Ô toi, Divine lance, merveilleuse en tes blessures et qu’il est défendu à tous de chercher – poursuit le vieux Gurnemanz – ce furent mes yeux, mes propres yeux, qui te virent brandir par la main la plus sacrilège !
Le roi fut escorté dans sa retraite par le vieux Gurnemanz ; mais une plaie brûlait à son côté : C’est la blessure du remords, qui jamais ne voudra guérir !
Récitons maintenant un beau poème de Don Ramon del Valle Inclan :
Rose d’Orient
Dans sa démarche, la grâce du félin
En tout, pleine de profonds échos,
Sa bouche obscure enroule sur ses lèvres, des contes d’Aladin
En de mauresques ensorcellements.
Les yeux noirs, chauds, rusés,
Le sourire triste de la science ancienne,
Et la jupe de fleurs, respire une brise
D’institutions indiennes et sacrées,
Sa main coupa dans un jardin d’Orient
La pomme de l’arbre défendu
Et le serpent s’enroula autour de ses seins.
Il décore la luxure d’un sens
Sacré. Dans les ténèbres transparentes
De ses yeux, la lumière est un sifflement.
Chapitre 6 – L’Amazone Sauvage
Par le sentier solitaire, tels des fantômes vagabonds, abattus, vacillants, tête basse, déguenillés, les vaincus s’acheminent lentement vers le lac. Et regardant la lointaine tour du temple, sous la lumière opalescente du jour qui point dans les cieux, ils retardent le pas, comme s’ils craignaient d’arriver…
Kundry, vaincue par le sommeil autant que par les terribles, épouvantables remords, se jette sur la terre parfumée…
En ces instants, venant du château du Graal, arrive l’infortuné cortège qui conduit le roi jusqu’au bain saint.
Le monarque affligé ne garde dans son cœur endolori aucun ressentiment ; il comprend pleinement ses propres erreurs, reconnaît sa culpabilité et humblement, rend grâce à sa servante, la femme ! L’éternel féminin. L’Eve monumentale de la mythologie hébraïque, éternel jouet des biens et maux de la terre, suivant l’usage que les hommes font d’elle.
La Magdala wagnérienne, vilement convertie en jouet du malin, aspire également à seconder des Divins idéaux du Graal, mais toujours elle tombe vaincue…
Femme ! S’exclame Amfortas… Es-tu par hasard un démon vomi par l’enfer pour m’ouvrir cette blessure ?
Peut-être es-tu un ange qui descendit d’Uranie, afin de veiller sur mon existence infortunée ?
L’amazone farouche et rude, la femme symbole de la dramatique wagnérienne, prototype magnifique de ce qu’il y a de plus abject et de plus excellent à la fois dans le monde, est certes formidable…
Son vêtement sauvage et rude, est retroussé en haut par un ceinturon, d’où pendent de larges peaux de couleuvres.
Sa noire chevelure ondoie miraculeusement en de libres mèches épaisses, sombre nuance parée de roux.
Dans son délicieux visage féminin, resplendissent des yeux de couleur noire, enchanteurs, qui scintillent parfois avec fierté, et s’immobilisent souvent d’une épouvantable rigidité de mort…
Kundry, telle la Madeleine juive, apporte un flacon de cristal de l’Arabie exotique. Le roi du Graal, certes, a besoin d’un précieux baume pour guérir son cœur endolori…
Bénie soit la femme ! Bénis soient les êtres qui s’adorent !
Hermès Trismégiste a dit : « Je te donne l’amour dans lequel est contenu tout le Summum de la sagesse ».
Aimer ? Comme il est beau d’aimer ! Seules les grandes âmes peuvent et savent aimer…
L’amour commence avec un étincelle de sympathie, se substantialise avec la force de l’affection et se synthétise en adoration…
Un mariage parfait est l’union de deux êtres, un qui aime plus, l’autre qui aime mieux…
L’amour est la meilleure religion accessible…
Chapitre 7 – Le Chaste Innocent
Gurnemanz, la voix du passé, le vénérable vieillard, ayant relaté solennellement tout ce qui arriva autrefois dans ces mystérieuses régions du château de Montsalvat, après l’horrible perte de la sainte lance, poursuit en ces termes :
Devant le sanctuaire dévasté, orphelin de la sublime relique, gisait Amfortas en fervente prière, implorant inquiet, un signal de salut.
Du Graal, émana alors une lumière divine éblouissante, intense à l’extrême, tandis qu’une vision de rêve céleste lui disait ces paroles d’un accent clair : « Le sage, l’illuminé par la compassion, le chaste innocent, le fou pur, attends-le, IL EST MON ÉLU ».
À ce moment précis, Ô Dieu ! La légende des siècles dit qu’il se produisit un grand scandale parmi les gens du Saint Graal, car du côté du lac sacré, au fond du bois solitaire, un garçon ignorant fut surpris, qui en errant par ces rives, blessa d’un coup sûr avec son arc, un très beau cygne, parfait symbole de l’ESPRIT SAINT.
Mais pourquoi tant de brouhaha, de tumulte et de désordre ? Qui n’a pas blessé à mort le cygne KALA-HAMSA ?
Qui n’a pas violé le sixième commandement de la Loi de Dieu, lequel dit : « Tu ne forniqueras pas » ?
Celui qui se sent libre de péché, qu’il jette la première pierre…
Ô béni HAMSA miraculeux, force sexuelle du troisième LOGOS, immortel IBIS, blanche colombe du Graal !
La conquête de l’ULTRA-MARE-VITAE, le monde SUPER-LIMINAL et ULTRA TERRESTRE, n’est possible qu’avec la pierre initiatique – le sexe – dans laquelle est contenue la religion-synthèse, qui fut la religion primitive de l’humanité, la sagesse mystique de JANUS ou des JINAS.
Éliminer le sexe ? Oh non, non, non. Le dépasser ? C’est évident… Aimer, est ce qu’il y a de meilleur.
Récitons maintenant ce très beau poème d’Amado Nervo, qui a pour titre :
Le jour où tu m’aimeras
Le jour où tu m’aimeras aura plus de lumière que Juin ;
La nuit où tu m’aimeras sera de pleine lune,
En des notes de Beethoven vibrant chacune en éclair,
En choses ineffables,
Et il y aura plus de roses ensemble
Que dans tout le mois de Mai.
Mille sources cristallines
Iront par les pentes
Bondissantes et chantantes.
Le jour où tu m’aimeras, les bocages cachés
Résonneront d’arpèges, jamais entendus.
Quand tu m’aimeras, tous les printemps
Passés et futurs du monde seront l’extase de tes yeux.
Cueillies de la main, comme blondes petites sœurs,
Luisantes de gouttes candides, les marguerites
Iront par monts et prairies,
Devant tes pas, le jour où tu m’aimeras…
Et si tu en effeuilles une, il te dira,
Ce pétale blanc ultime et innocent : passionnément !
Tous les trèfles auront quatre feuilles devineresses
Quand se lèvera l’aube du jour où tu m’aimeras,
Et dans la mare, nids de germes inconnus,
Fleuriront les mystiques corolles des lotus.
Le jour où tu m’aimeras, chaque nuage coloré
Sera une aile merveilleuse ; chaque couchant sera un mirage
Des milles et une nuits, chaque brise un cantique,
Chaque arbre une lyre, chaque colline un autel.
Le jour où tu m’aimeras, pour nous deux
Tiendra en un seul baiser
La béatitude de Dieu.
Chapitre 8 – Le Fils d’Herzéléide
Il est évident que Parsifal, le chaste innocent avait lui aussi, dans un passé lointain, blessé de sa flèche le cygne à la blancheur immaculée, le miraculeux HAMSA…
Aux différentes questions qu’on lui pose avec insistance, il garde le silence. Évidemment, il ignore tout, il a éliminé le MOI, ne se rappelle même plus le nom de son progéniteur terrestre, il a reconquis l’innocence édénique.
Il sait encore que sa mère eut pour nom HERZÉLÉIDE et que le bois le plus profond était sa demeure.
Sa pauvre petite mère au cœur douloureux le mit au jour orphelin de père, alors que celui-ci, appelé Gamuret, tombait glorieusement sur le champ de bataille, parmi les heaumes et les boucliers.
Pour protéger son fils du signe prématuré des héros, l’adorable mère l’éleva dans un désert, avec une infinie tendresse, étranger aux armes et dans la plus profonde ignorance.
Cependant, un jour, ce jeune homme d’héroïque lignage, vit des flammes humaines dans le bois…
Tel fut le brillant des chevaliers aux habits reluisants – les chevaliers du Graal – qui eurent la bonne idée de passer par ces solitaires parages boisés, que le jeune homme, poussé par son instinct de héros, résolut de les suivre à travers les montagnes.
Ce rapace, protégé par les armes de Vulcain, combattit les bêtes de l’abîme, viles représentations de ses antiques erreurs, et les réduisit en poussière cosmique.
Ainsi, le garçon avança-t-il jusqu’aux domaines du Graal… (Ainsi devons-nous avancer nous-mêmes).
KUNDRY, HÉRODIADE, l’informe que son adorable mère est morte. Cette cruelle nouvelle le plonge dans une amertume infinie, que les mots sont impuissants à décrire…
Épouvantable instant que celui-là ; il se précipite comme fou sur l’hétaïre, tombe ensuite évanoui ; celle-ci lui porte secours sur-le-champ, avec l’eau délicieuse de la source…
Vient ensuite l’heure terrible : la Gundrigia lui dit des choses terribles ; tout a son heure et son jour.
Il convient maintenant de rappeler ce merveilleux poème de Don Ramon del Valle Inclan, intitulé :
La rose de l’horloge
C’est l’heure des énigmes,
Quand l’après-midi d’été,
Envoya des nuages, un milan
Sur les bénignes colombes.
C’est l’heure des énigmes !
C’est l’heure de la colombe :
Le regard d’un enfant suit
Son vol. Après-midi rosée,
Musical et divin coma.
C’est l’heure de la colombe !
C’est l’heure de la couleuvre :
Le diable s’arrache un cheveu blanc,
La pomme tombe de l’arbre
Et le cristal d’un rêve se brise.
C’est l’heure de la couleuvre !
C’est l’heure de la poule :
Le cimetière a des lumières,
Se sanctifient devant les croix,
Les dévotes, le vent agonise.
C’est l’heure de la poule !
C’est l’heure de la demoiselle :
Larmes, lettres et chansons,
L’air embaumé de fleurs d’orangers,
La soirée bleue, une étoile seulement.
C’est l’heure de la demoiselle !
C’est l’heure de la chouette :
Le vieillard déchiffre des écritures,
Le miroir soudain se brise,
La vieille sort avec la burette.
C’est l’heure de la chouette !
C’est l’heure de la renarde :
Une vieille fait le tour de la rue,
La vieille apporte à la jeune fille,
Un anneau avec une rose.
C’est l’heure de la renarde !
C’est l’heure de l’âme en peine :
Une sorcière au croisement,
Par une prière excommuniée,
Demande au mort sa chaîne.
C’est l’heure de l’âme en peine !
C’est l’heure du lubrique :
Le hibou guette dans le sapin,
Le brigand sur le chemin,
Et dans le lupanar, Satan,
C’est l’heure du lubrique !
Chapitre 9 – Les Mots de Kundry
Kundry, l’Eve merveilleuse de la mythologie hébraïque, inconsciente victime du mage pervers, face au Parsifal Wagnérien, s’exclame avec une infinie douleur :
Je ne fais jamais le bien, je ne veux que le repos… seulement le repos, pour cette misère exténuée !
Dormir et ne jamais s’éveiller ! Elle commence en ce moment, à expérimenter les fluides de la suggestion à distance du mage, et se dressant tremblante de terreur, elle s’exclame : « Non ! Ne pas dormir ! Non ! Tout ceci me fait horreur ».
Elle pousse ensuite un cri sourd, tout son corps tremble, comme un brin d’herbe agité par la tempête, jusqu’à ce que, impuissante face au maléfice, elle laisse tomber ses bras inertes, incline la tête, et faisant quelques pas vacillants, elle tombe hypnotisée parmi les broussailles, en gémissant : « Résistance inutile. C’est l’heure. Dormir… Dormir… Il le faut, il faut dormir ».
La femme par antonomase, la femme symbole, la diablesse originelle, le prototype de la perdition et de la chute – à laquelle pas même le roi Amfortas en personne, le Roi magnifique du Saint Graal n’avait pu résister alors – dort maintenant, sous le pouvoir hypnotique du mage du mal…
Nous te voyons, Kundry, plus que belle ! Tu naquis, tel un miracle, dans l’Éden de toutes les merveilles ! Tu es la pensée du créateur, la plus belle, qui fut faite chair, sang et vie !
Ton corps délicieux, semble avoir été pétri des roses délicates de la lisière de la campagne, qui rend fertile UAD-AL KEBIR.
Les frondaisons taciturnes, argentées par la lune pâle, ont posé une ombre douce sur tes cils…
Tes paupières, à l’exotique enchantement, furent créées des divines feuilles de l’oranger. L’essence des nards sublimes, dans tes entrailles se cache…
Tes tresses fascinantes semblent plutôt des cascades de nuit tombant sur tes nubiles épaules…
Comme tu es belle ! M’écoutes-tu ? Ta bouche enchanteresse sourit : ta langue lutte avec le songe pour former des paroles…
Le ciel étoilé s’ouvre comme une rose : tu dors, Kundry, empoisonnée par un mystère exotique, auquel personne ne comprend rien…
Tu dors, oui ! Je le sais… Le bois des Mille et Une Nuits te prête son feuillage, où nichent les oiseaux au doux chant ; le bosquet suavement susurre, la rivière sur sa couche de roches, murmure. Tout invite au repos et tu dors, Eve, Kundry, Gundrigia, Hérodiade…
Dors dans tes lamentations secrètes : tu es l’inconsciente victime d’un sortilège fatal…
Mais… Mon dieu ! Quelle idée terrifiante te poursuit en rêve ? Que fais-tu, ne le voulant pourtant pas ?
Chapitre 10 – L’Hymne du Graal
On voit passer la litière du roi, qui de retour de son bain délicieux et très agréable, se dirige vers le château de Montsalvat.
Le vénérable vieillard Gurnemanz se joint au cortège et gentiment, invite le jeune homme à prendre part au festin sacré.
Il est nécessaire qu’il reçoive, lui aussi, les bienfaits du Graal…
C’est à peine si nous marchons et je sens pourtant que nous sommes déjà loin, dit Parsifal.
Le vieillard, blanchi de sagesse, lui répond avec grande assurance : « Tu le vois bien, mon fils, ici, le temps est espace ».
Le temps en soi est la quatrième dimension, ceci est évident.
La quatrième coordonnée se résume en deux aspects totalement définis : le temporel et le spatial.
Indiscutablement, l’aspect chronométrique de la quatrième dimension n’en est que la surface.
Indubitablement, l’aspect spatial de la quatrième verticale se trouve dans le fond…
Il y a toujours à l’intérieur du monde tridimensionnel où nous vivons, une quatrième verticale. Celle-ci en soi est le temps.
Dans l’éternité, le temps n’existe pas…
L’éternel, c’est clair et tu le sais déjà, est la cinquième dimension.
Tout dans l’éternité se déroule à l’intérieur de l’éternel maintenant…
As-tu entendu parler de ce qui est par delà le temps et l’éternité ? Il est clair qu’il y a la sixième dimension.
Et que dirions-nous de la dimension zéro inconnue ? Esprit pur ? Oui ! Oui ! Oui !
Le vieux Gurnemanz, dans cette sagesse blanchie par le temps, comprenait tout, et sagement conduisait le fils d’Herzéléide vers le Saint Graal…
La scène se transforme lentement, à mesure qu’avancent le vieux Maître et son jeune disciple.
Déjà, laissant en bas derrière eux le bois solitaire, ils escaladent patiemment tous les deux la monstrueuse masse de granit.
On entend de mieux en mieux le doux appel des trompettes et l’auguste volée des cloches du temple…
Le Maître et le disciple, finalement, arrivent à un magnifique salon, dont la majestueuse coupole se perd dans les hauteurs…
Parsifal reste sans voix, extasié face à tant de divine, indescriptible, magnificence…
Deux larges portes s’ouvrent dans le fond, pleines de gloire, par lesquelles entrent les chevaliers du Saint Graal…
Les hommes de la lumière vont se placer en ordre, devant deux grandes tables recouvertes de nappes ; elles sont parallèles, et entre elles, un espace reste libre.
Il y a sur ces tables du bonheur, des calices et des coupes, mais aucun mets délicieux.
D’autre part, apparaissent de vaillants écuyers et des frères convers, qui apportent le roi Amfortas dans sa litière, et il y a devant lui quelques purs enfants semblables à des anges au souriant visage…
Ces créatures apportent une arche, recouverte de toile pourpre, à l’intérieur de laquelle sont cachés les mystères du sexe.
Le sublime cortège place le roi Amfortas sur un lit au fond sous un dais, et sur la table de marbre face à l’arche sacrée…
La congrégation de la lumière entonne alors, heureuse, l’hymne de Graal, des différents endroits du temple :
Jour après jour, disposé pour l’ultime cène de l’Amour Divin, le festin sera renouvelé, comme s’il devait en ce jour pour la dernière fois, consoler celui qui s’est complu en bonnes œuvres. Approchons-nous de l’agape pour recevoir les augustes dons.
Ainsi, comme un jour dans d’infinies douleurs, coula le sang qui racheta le monde, que mon sang soit répandu d’un cœur réjoui, pour la cause du Héros Sauveur. Par sa mort, vit en nous le corps qu’il offrit pour notre salut…
Que vive pour toujours notre foi et que sur nous ne cesse de planer la colombe, propice messagère du Rédempteur. Mangez le pain de la vie, et buvez le vin qui a jailli pour nous…
Chapitre 11 – La Sainte Relique
Les ultimes notes des cantiques délicieux expirent dans le mystère… Tous les augustes chevaliers à l’aspect divin ont occupé leur siège aux tables sacrées. Et un silence imposant suit…
La vision stupéfiante, totalement nue, s’accompagnait des blancheurs du nard, attrayante, fatale… Exotique mystère…
D’un profond lointain, comme sortant de la noire sépulture, on entend la voix du vieux Titurel…
Il ordonne à son fils impérativement, de découvrir le Saint Graal, afin de le contempler une dernière fois.
Amfortas résiste, et dit : « Non, laissez-le couvert ! Oh, serait-il possible que personne ne soit capable d’apprécier cette torture que je souffre à contempler ce qui vous ravit ? »
Que signifie ma blessure, la rigueur de mes douleurs face à l’angoisse, à l’infernal supplice de me voir condamné à cette atroce mission ?
Cruelle hérédité dont on me charge, moi, unique délinquant parmi tous… Gardien de la Sainte Relique…
Il me faut implorer la bénédiction pour les âmes pures…
Ô châtiment, châtiment sans égal que m’envoie le Tout Puissant Miséricordieux que j’offensai terriblement…
Pour lui, pour le Seigneur, pour ses bénédictions et ses grâces, je dois soupirer dans une véhémente angoisse…
Je ne dois arriver à LUI que par la pénitence, par la plus profonde contrition de mon âme…
L’heure approche, un rayon de lumière descend pour illuminer le Saint Miracle, le voile tombe…
Le contenu Divin du vase consacré brille d’un pouvoir resplendissant…
Palpitant dans la douleur de la suprême jouissance, je sens se déverser en mon cœur, la fontaine de sang céleste…
Et le bouillonnement de mon propre sang pécheur devra refluer, tel un torrent fou, et se répandre avec une terreur horrible, pour le monde de la passion et du délit.
De nouveau, il rompt sa prison ; il jaillit en abondance de cette plaie semblable à la sienne, ouverte par un coup de la même lance qui là-bas blessa le Rédempteur, cette blessure par laquelle il pleura des larmes de sang, pour l’opprobre de l’humanité dans l’aspiration à sa divine compassion.
Et maintenant, de cette blessure qui est la mienne en le lieu le plus saint, où je veille sur les Biens Divins, moi, gardien du baume de rédemption, coule le sang bouillant du péché toujours renouvelé, dans la fontaine de mes angoisses et qu’aucune expiation ne peut plus éteindre…
Pitié ! Compassion ! Toi, le Tout Miséricordieux, aies peine de moi ! Délivre-moi de cet héritage, ferme-moi cette blessure et fais que, guéri, purifié et sanctifié, je puisse mourir pour toi !…
Je ne sais qui je suis réellement dans cette cruelle flamme d’angoisse, de douleur, de jouissance et de pleurs, où naît le mystère d’un enchantement qui détruit ma vie et l’alimente. Mais je pressens quelque chose de terriblement Divin…
Je ne sais qui je suis dans ce filet fatal de ma propre existence, moi qui contemple avec étonnement mystique des poissons, d’écume en vertiges d’épouvantes, et une source séculaire qui s’éleva, pour apaiser inutilement cette insatiable soif qui me tourmente…
En ce vain monde de ténèbres et d’amertumes infinies, je m’interroge d’une voix inconnue qui semble être une voix étrangère et grave…
Et ma pauvre raison reste évanouie, ombre misérable du péché…
Amfortas, après ces paroles, tomba sans connaissance, et le Saint Graal est découvert…
Les vieilles traditions qui se perdent dans la nuit des innombrables siècles, racontent que, lorsque cet homme illustre, sublime, sortit le calice sacré – parfait symbole du YONI féminin – un crépuscule dense – la nuit sexuelle du tabernacle hébreu – se répandit délicieusement par tout l’espace merveilleux du Sanctuaire.
Ceci nous rappelle le SAHAJA MAÏTHUNA dans son instant suprême… Les mystères du LINGAM-YONI sont terriblement divins…
De là-haut, du ciel, d’Uranie, descend un rayon de lumière très pur, lequel tombant sur le calice, le fait briller d’une purpurine splendeur, infinie, inépuisable…
Amfortas sait utiliser la croix phallique, et le visage transfiguré, il élève le Graal, bénit le pain et le vin de la transsubstantiation.
Les chœurs résonnent délicieusement, aimant et adorant…
Amfortas repose dans l’arche, l’ardeur sacrée qui pâlit lentement, à mesure que se dissipe à nouveau l’épais crépuscule sexuel.
Et le pain et le vin sont répartis sur les tables, auxquelles tous s’assoient ; seul Parsifal reste debout et dans une extase, dont il ne sort finalement que par les lamentations d’Amfortas, qui font souffrir au jeune homme un spasme mortel. Gurnemanz le croyant abruti et inconscient de tout cela, l’attrape par un bras et le rejette brutalement de l’enceinte sacrée, tandis que s’éteignent dans l’espace les voix des jeunes gens, enfants et chevaliers qui chantent la sanctification dans la Foi et dans l’Amour Divin.
Chapitre 12 – Bayreuth
Il faut donc savoir pour le bien de la grande cause, que WAGNER interdit la représentation de son PARSIFAL hors de ce merveilleux théâtre de BAYREUTH…
En effet nous avons déjà dit que le délai légal accompli, PARSIFAL fut connu dans tous les théâtres d’Europe.
S’agissant de la vérité, nous devons être très francs ; il est certes lamentable que la veuve et le fils de Wagner, joints à quelques autres musiciens, aient intenté de modifier la loi sur la propriété intellectuelle dans le propos évident de limiter la représentation de Parsifal au vieux théâtre de Bayreuth, exclusivement…
Évidemment ces sincères, qui se trompaient, ne parvinrent pas à réaliser leur intention.
Il est indiscutable que la douleur des uns est allégresse pour les autres. L’échec de ces personnes si bien intentionnées eut de formidables répercussions internationales parmi les publics d’Europe qui, ainsi, ne se virent pas privés de connaître la grande œuvre.
Les grandes œuvres ne peuvent être limitées dans l’espace ni dans le temps. Il est absurde de vouloir cacher le soleil avec un doigt…
Les gens racontent par là que l’œuvre en question fut chantée avant 1914, au théâtre Métropolitain de New York, tout genre d’obstacle légal ayant été sauté allégrement à cette occasion.
Il s’avère pathétique, clair et défini, que l’entreprise paya son amende avec un plaisir infini, car c’est évident, il lui resta de substantielles finances.
Cependant, grand Dieu ! N’arriva-t-il pas la même chose à Monte-Carlo ? Tout le monde sait qu’on voulut présenter le poème sacré ; malheureusement l’œuvre, à cause de la veuve et du fils de Wagner, ne put être chantée qu’en représentation privée.
Nous allons transcrire maintenant, avec grand soin, un article de journal certes très intéressant :
Le sujet de Parsifal surgit à l’esprit de WAGNER en 1854, mais il ne commença à travailler sur le poème qu’au printemps 1857 ; interrompant plusieurs fois son travail, pour le terminer enfin, le 23 février 1877.
Bien avant de terminer le livret, il composa quelques fragments musicaux, les premiers en 1857, mais en réalité, il ne commença à travailler sérieusement la partition qu’en automne 1877, c’est-à-dire l’année même où il écrivit la dernière phrase du poème.
L’œuvre se trouva définitivement terminée le 13 janvier 1882. Peu après, les préparatifs commencèrent pour la première, et après avoir bien répété, on présenta PARSIFAL le 26 juillet 1882 au théâtre de Bayreuth.
Parsifal obtint un succès énorme, qui arracha des larmes à ce génie, si audacieux dans la lutte et si habitué à l’incompréhension.
Wagner ému, embrassa avec enthousiasme la Materna et Scaria, qui interprétèrent respectivement le rôle de Kundry et Gurnemanz, ainsi que le grand maître Hermann Lévi qui dirigea l’orchestre, que nous avons connu et avons applaudi, il y a 12 ou 14 ans à Madrid, au cours de ces célèbres concerts du prince Alphonse, où se succédèrent tant de fameux chefs allemands.
Il est juste de dédier, en parlant de cela, un souvenir d’admiration et de sympathie au grand maître Mancinelli, qui fut réellement celui qui « amena les foules », c’est-à-dire, qui nous fit connaître presque tout Wagner, et le premier à organiser ces grands concerts.
Cette saison d’auditions, sous la baguette de Mancinelli, constitue une époque mémorable pour l’histoire du développement de l’art lyrique en Espagne.
Wagner ne survécut que six mois à peu près, au grand triomphe de Parsifal.
Peu après la première, le maître s’en alla passer l’hiver à Venise comme il avait coutume de le faire depuis 1879. Et là brusquement, la mort le surprit, le 13 février 1883, à côté de son épouse Cosima Liszt (fille du célèbre musicien du même nom) et de son ami Joukowsky.
Deux jours plus tard, les restes mortels du glorieux créateur du drame lyrique étaient transportés à Bayreuth, où ils reposent dans le jardin de la petite maison de Wahnfried, sous une dalle de marbre sans inscription, ni le moindre élément de décoration.
Chapitre 13 – Le Mercure de la Philosophie Secrète
Il n’est pas superflu, en ces instants d’allégresse mystérieuse, de rappeler ce poème subliminal d’Horace, l’auteur des Épodes et Satyres qui virent le jour dans les années 35 et 30, avant Jésus Christ.
Mercure
Mercuri, facunde nepos Atlantis,
Qui feros cultus hominum recentum
Voce formasti catus et decorae
More palaestrae.
Te canam, magni Iovis et deorum
Nuntium curvaeque lyrae parentem,
Callidum, quidduid placuit, iocoso
Condere furto.
Te, boves olim nisi reddidisses
Per dolum amotas, puerum minaci
Voce dum terret, viduus pharetra
Risit Apollo.
Quien et atridas duce te superbos
Ilio dives Priamus relicto
Thessalosque ignes et iniqua Troiae
Castra fefellit.
Tu pias laetis animas reponis
Sedibus, virgaque levem coerces
Aurea turbam, superis deorum
Gratus et imis.
Traduction :
Mercure, petit fils d’Atlas, ta verve
De l’homme primitif fut maîtresse :
De la parole, tu polis sa rudesse,
Et l’usage accordeur de la joute.
Nonce du haut Jupiter et des dieux,
Inventer la lyre courbe fut ta gloire,
Ta grâce est d’emporter avec élégance
Tout ce qui inspire désir à ton génie audacieux.
Enfant, tu dérobas les troupeaux de Phoebus,
Et lui te grondait à furieuses clameurs,
Mais il dut rire, en voyant, ahuri,
Que tu lui avais volé, jusqu’à son carquois.
Priam sortit d’Ilion, chargé de présents royaux,
Quand la troupe grecque l’entourait :
Atrides sans pitié, bûchers thessaliens,
Il se joua de tout, sous ta conduite.
Ton bâton d’or emmène à l’éternelle jouissance
Les âmes pieuses, ombres légères.
Agréable déité pour tous les dieux,
Enchantement de l’Olympe et de l’Averne !
Il convient, ayant chanté ce poème si sublime, de la lyrique horatienne, de savoir maintenant ce qu’est Mercure.
C’est indiscutable, et n’importe quel gnostique peut le comprendre ; en tant que planète astrologique, il est évidemment beaucoup plus intéressant que Vénus même, et identique au Mithra Mazdéen, le Bouddha, ou Génie ou Dieu, formidablement établi entre le soleil et la lune, sublime compagnon éternel du disque solaire de la Sagesse Divine…
Pausanias, dans son livre V, nous le montre sagement : il a un autel commun avec Jupiter tonnant, le Père des Divins et des Humains…
Les antiques légendes disent qu’il ouvrait ses ailes radieuses de feu comme pour montrer qu’il assistait le CHRIST SOLEIL dans son éternel voyage ; à juste titre, on l’appelait, en d’autres temps, Messager et Loup du Soleil : SOLARIS LUMINIS PARTICEPS.
Nous devons affirmer, comme suite et corollaire, que Mercure était le chef et l’évocateur des âmes, l’Archimage et le Hiérophante.
Virgile, l’illustre poète de Mantoue, le décrit intelligemment, prenant son marteau, ou caducée aux deux serpents, pour évoquer de nouveau à la vie les malheureuses âmes précipitées dans l’Orcus (le limbe) « Tu virgam capit, hac animas ille evocat Orco », dans l’évident propos de les faire retourner à la céleste milice, comme on nous l’enseigne dans « VENDIDAD »…
Mercure est la planète ésotérique dorée, l’ineffable, que les austères et sublimes hiérophantes, interdisaient de nommer ; et, en étudiant de poussiéreux manuscrits millénaires, nous pourrions vérifier que dans la Mythologie grecque, elle se trouve symbolisée par ces chiens, ou lévriers gardiens du troupeau céleste, qui toujours s’abreuvent aux puits cristallins de la Sagesse Occulte, ce pourquoi il (Mercure) est connu également comme HERMES-ANUBIS et aussi, comme bon inspirateur ou AGATHO DAÏMON.
Rappelez-vous que l’empereur Julien priait toutes les nuits le Soleil Occulte, par intercession de Mercure…
Vossius dit, à juste titre : « Tous les Théologiens assurent que Mercure et le Soleil sont UN »…
Il y a une bonne raison pour que cette planète ait été considérée comme le plus éloquent et le plus sage des Dieux ; il n’est donc pas étrange que Mercure, se trouvant si près de la Sagesse et du Verbe (ou LOGOS), ait été confondu avec les deux.
Chapitre 14 – La Svastika merveilleuse
La piscine sacrée, le lac initiatique de la représentation des Mystères divins, dans les domaines du Saint Graal est, sans doute aucun, le Mercure de la philosophie secrète, ce verre liquide, flexible, malléable, contenu dans nos glandes sexuelles.
Philippe Théophraste Bombast Von Hohenheim (AUREOLUS PARACELSUS) dit que dans l’ENS SEMINIS se trouve tout l’ENS VIRTUTIS du feu.
Après l’irradiant Soleil et ses langues de feu ardent qui crépitent dans l’ineffable orchestration des sphères, il y a le Mercure de la philosophie secrète, l’ENS SEMINIS, l’eau chaotique du premier instant, l’éternel élément féminin, la Grande Mère ou Vache nourricière, le fondement même de toute vie cosmique.
Transmuter intelligemment ces eaux de la vie libre en son mouvement, ce Mercure Sophique des sages, signifie travailler intensivement dans le LABORATORIUM ORATORIUM du TROISIÈME LOGOS.
Il est écrit en caractères de feu dans le grand livre de la vie, que dans la croix JAÏNA ou JINA, se cache miraculeusement l’indicible secret du Grand Arcane, la clef merveilleuse de la transmutation sexuelle.
Il n’est pas difficile de comprendre que cette croix magique est la Svastika des grands Mystères, elle-même…
Dans la délicieuse extase de l’âme ardente, nous pouvons et même nous devons nous mettre en contact mystique avec JANUS, l’austère et sublime hiérophante JINA, qui enseigna au monde autrefois, la science des JINAS.
Il y a au Tibet secret deux écoles qui se combattent mutuellement : je fais clairement allusion aux Institutions MAHAYANA et HINAYANA.
Exiguë est la porte, étroit est le chemin, qui conduisent à la lumière et bien peu sont ceux qui les trouvent…
Le chemin HINAYANA est hors de doute, Bouddhique et Christique. On le cite dans les livres sacrés. Le chemin HINAYANA est mentionné dans les 4 Évangiles.
Les âmes pures, en état de parfaite béatitude, peuvent expérimenter de manière directe l’intime relation existant entre la Svastika et le sentier HINAYANA.
Ce grand martyr du siècle passé, H.P.B., avait raison de nous dire que la Svastika des tankas, est le symbole le plus sacré et le plus mystique : la Svastika brille en effet sur la tête du grand serpent de Vishnu, le Shesha Ananta aux mille têtes, qui habite dans le Patala ou région inférieure.
En avançant et en portant la croix jusqu’au Mont des Têtes de Mort, nous pouvons vérifier dans les temps anciens que les nations mirent la Svastika à la tête de tous leurs symboles sacrés.
La pleine lucidité de l’esprit nous permet de comprendre que la Svastika est le marteau de THOR, l’arme magique forgée par les pygmées contre les géants ou forces Titaniques précosmiques définitivement opposées à la loi d’harmonie universelle, le marteau producteur des tempêtes, que les Ases ou Seigneurs célestes utilisent.
Dans le Macrocosme aux splendeurs infinies, ses bras pliés en angles droits, expriment avec plénitude la rotation terrestre, toujours infatigable, ainsi que l’incessant mouvement rénovateur du jardin cosmique…
La Svastika dans le Microcosme représente l’homme montrant le ciel avec la dextre, tandis que la gauche, telle l’ombre fatale de l’hiver, se dirige vers le bas, comme pour montrer notre monde affligé avec une douleur infinie.
La Svastika est également un signe alchimique, cosmogonique et anthropogonique, sous sept clefs d’interprétation distinctes.
Enfin comme vivant symbole de l’électricité transcendante, c’est l’Alpha et l’Omega de la force sexuelle universelle, qui descend par les degrés d’or de l’Esprit jusqu’au monde matériel. Il se trouve donc, que celui qui parvient à englober intégralement toute la signification mystique de la Svastika, se retrouve libre de toute Maya (illusion).
La Svastika est le moulinet électrique des physiciens ; en elle se cachent les terribles mystères du LINGAM-YONI.
Le SEXO-YOGA Hindou, exotique, avec tous ses parfums orientaux, est le mystérieux érotisme du KAMA-KALPA, le SAHAJA MAÏTHUNA aux positions sexuelles ardentes comme le feu. Il est évident qu’ils sont scellés avec la croix Svastika.
La partie verticale de la Sainte Croix Svastika est masculine, virile, puissante. Sa ligne horizontale est féminine, délicieuse. La clef de tout pouvoir se trouve dans la Svastika, dans le croisement de ces deux madriers éternels.
La Svastika est la croix en mouvement, le sexe en pleine activité, la transmutation sexuelle en action.
Bienheureux le sage qui, aimant une femme, se submerge heureux dans les mystères érotiques sacrés de MINNA ; les terrifiantes ténèbres d’un véritable amour, qui est frère de la mort, lui permettront de sublimer et de transmuter le Mercure de la Philosophie Secrète.
L’enchanteresse nuit de l’amour, symbolise autant la vulgaire INFRA-OBSCURITÉ de l’ignorance et de la mauvaise magie, que la SUPER-OBSCURITÉ du silence et l’auguste secret des sages (les YAKSHA et RAKSHASA du MAHABHARATA).
Il est écrit en mots de Diamant dans le livre de toute création : « Celui qui veut monter doit d’abord descendre ».
La conquête de l’ULTRA-MARE-VITAE ou monde SUPER-LIMINAL et ULTRA-TERRESTRE, serait absolument impossible sans la sage transmutation du Mercure Sophique.
Les nubiles jeunes filles et les sages mâles de l’AMEN-SMEN, le paradis Égyptien, souffrirent trop dans l’Averne, quand ils vivaient aux bords de la lagune Styx, tu le sais.
Transmuter l’eau en vin comme l’enseigna le Grand Kabîr Jésus dans les noces de Canaan est plus amer que la bile.
La blanche colombe de l’ESPRIT SAINT forgée dans les armes et brodée sur les manteaux des chevaliers du Saint Graal, le Cygne Sacré, le HAMSA miraculeux, l’Oiseau Phénix du paradis, l’Ibis immortel, resplendissent merveilleusement sur les eaux profondes de la vie.
Du fond insondable de la lagune Styx, dans les terribles profondeurs de l’Averne, surgissent des Dieux qui se perdent dans l’espace abstrait absolu.
La lumière sort des ténèbres et le Cosmos jaillit du CHAOS…
Chapitre 15 – La Force Sexuelle
Il faut donc savoir que cette légende merveilleuse du Saint Graal est certes très connue en France.
Si nous scrutions avec toute la ténacité d’un moine dans sa cellule, avec une ardeur infinie, tous ces poussiéreux manuscrits de la chevalerie médiévale, nous pourrions mettre en évidence nombre de traditions relatives au Saint Graal.
Ces œuvres très antiques sont en vérité très fameuses, telles celles de « La Balade de Merlin » et « La quête du Saint Graal ».
Ces bardes chevelus de l’Allemagne Bohémienne, qui réjouirent autrefois toute l’Europe, utilisèrent toujours le double « A » pour parler du SAINT GRAAL. S’ils y tiennent, tant pis pour eux…
Les Bretons qui, certes, eurent toujours bonne réputation avec la légende celtique, appelèrent toujours la coupe sacrée, GRAAL.
Il est bien facile de comprendre, toute lumière faite, que l’oubli radical des principes christiques ésotériques nous emporterait mal à propos au labyrinthe confus de tant d’incohérentes étymologies, qui en vérité, n’ont rien à voir avec cette coupe, délice des mystères archaïques.
Il n’est pas superflu de rappeler cette strophe d’Arcipestre de Hita, décrivant une cuisine de son temps :
« Écuelles, poêles, jarres et chaudrons,
Éviers, barils, toutes choses domestiques,
Il fait tout laver à ses lavandières,
Broches, griales, casseroles et couvercles ».
Nous devons boire le nectar Initiatique des Dieux Saints dans le Vase régénérateur ou YONI sexuel féminin.
Le Saint Graal est le miraculeux Calice de la boisson suprême, la coupe initiatique de SUKRA et de MANTI…
Le vin exquis de la spiritualité transcendante est contenu dans le Saint Vase de la féminité enchanteresse.
La conquête de l’ULTRA-MARE-VITAE ou MONDE SUPER-LIMINAL et ULTRA TERRESTRE, serait vraiment tout à fait impossible si nous commettions l’erreur de sous-estimer la femme.
Le délicieux Verbe d’ISIS surgit du sein profond de tous les âges, attendant l’instant d’être réalisé.
Les paroles ineffables de la déesse NEITH ont été sculptées en lettres d’or sur les murs resplendissants du Temple de la Sagesse :
JE SUIS CE QUI A ÉTÉ, EST, ET SERA, ET AUCUN MORTEL N’A LEVÉ MON VOILE.
La religion primitive de JANUS ou JAÏNUS, c’est-à-dire la dorée, la solaire citoyenne et surhumaine doctrine des JINAS, est absolument sexuelle… tu le sais.
Il est écrit dans le livre de la vie avec des charbons incandescents, que pendant l’Âge d’Or du Latium et de la Ligurie, le divin Roi JANUS ou SATURNE (IAO, BACCHUS, JEHOVA), régna sagement sur ces saintes gens, toutes de tribus Aryennes, quoique d’époques et d’origines très diverses.
Alors, Ô mon Dieu… En des époques semblables, chez d’autres peuples de l’antique Arcadie, on pouvait dire que JINAS et hommes, vivaient ensemble, heureux.
Dans l’ineffable idylle mystique, communément appelée « LES ENCHANTEMENTS DU VENDREDI SAINT », nous sentons au fond de notre cœur qu’il existe dans nos organes sexuels une force terriblement Divine qui peut réduire l’homme en esclavage comme elle peut le libérer.
L’énergie sexuelle contient en elle-même le prototype vivant du légitime HOMME SOLAIRE, qui en se cristallisant en nous, nous transforme radicalement.
Bon nombre d’âmes souffrantes voudraient entrer dans le MONTSALVAT transcendant, mais cela est malheureusement plus qu’impossible à cause du VOILE d’ISIS, ou Voile sexuel adamique.
Il existe certainement dans la félicité ineffable des paradis JINAS une humanité divine, invisible pour les mortels à cause de leurs péchés et de leurs limites, nés de la mauvaise utilisation du sexe.
La Fraternité Blanche possède évidemment des trésors grandioses comme l’inestimable Saint Graal.
À chaque instant, le Verbe des Dieux Saints, résonnant dans le fond de la nuit profonde des siècles, vient rappeler le premier amour et la nécessité d’apprendre à sublimer et à transmuter l’énergie sexuelle.
Il est certes impossible, tant que nous ne dominons pas le sexe, tels les Mahatmas, d’entrer en contact direct avec la super humanité sacrée, dont a toujours parlé pourtant toute légende universelle…
Ces Maîtres de Compassion, sont les fidèles gardiens du Saint Graal, ou de la PIERRE INITIATIQUE, c’est-à-dire de la suprême religion-synthèse, qui fut la religion primitive de l’humanité.
Parlons clairement et sans ambages : nous n’exagérons aucunement, si nous insistons sur l’idée fondamentale que le sexe est le centre de gravité de toutes les activités humaines.
Nous affirmons en conséquence : quand l’homme a rencontré sa compagne sexuelle, la société a commencé.
La mécanicité est chose différente : nous, Gnostiques, rejetons l’automatisme inconscient…
La mécanicité du sexe se révèle évidemment infrahumaine. Nous, nous voulons une action consciente…
Il faut savoir que le plus commun, l’habitude, la règle, le guide à suivre, est l’écoulement de l’énergie sexuelle d’en haut vers le bas, du dedans au dehors…
Faire retourner l’énergie créatrice du TROISIÈME LOGOS à l’intérieur et vers le haut signifie de ce fait, entrer sur le chemin béni de la RÉGÉNÉRATION ; c’est cela précisément la bonne loi du Saint Graal.
Il est évident que cette lance, dont le Centurion Romain appelé Longinus, blessa cruellement le côté de l’Adorable sur le Mont des Têtes de Mort, joue également un grand rôle dans les innombrables traditions du monde asiatique ; c’est ostensible, soit avec le symbolisme exposé plus haut, soit comme instrument ésotérique de salut et de libération.
Le Vénérable Amfortas, grand seigneur, Roi du Graal, successeur du vieux Titurel, blessé autrefois par le sexe (Phallus ou lance) tandis qu’il tombait victime de la séduction sexuelle, ne put être guéri que par l’Arme même qui le blessa.
Nous pouvons déduire, en conséquence logique, que ce bon seigneur aux amertumes tellement nombreuses, dut travailler intensément dans la FORGE INCANDESCENTE de VULCAIN…
Transmuter est ce qu’il y a de meilleur, les matrones romaines qui se mirent sous la tutelle de la Déesse JUNON ne l’ignorèrent jamais…
Dans la torpeur profonde de la nuit des siècles, dort cette cité légendaire des Sabins, opportunément fondée par MEDIUS FIDIUS et HIMELLA ; les vieilles traditions aryennes disent qu’alors, ces bonnes gens connaissaient les mystères sexuels de la lance, très à fond.
Maintenant et avec ces affirmations insolites, nos très aimés lecteurs gnostiques pourront comprendre la raison pour laquelle les héros étaient récompensés d’une petite arme ou lance de fer.
Cette lance avait pour nom HASTAPURA. Ceci nous rappelle la cité sacrée d’HASTINAPURA, vivant symbole de la JÉRUSALEM CÉLESTE.
Chapitre 16 – La Pierre Philosophale
Un « IT » sur une pierre merveilleuse. Quelle est la signification profonde de ce terrible Mystère ?
Ô, chaste clerc, chantaient les bardes évocateurs du Gaedhil ou de Galicie préhistorique irlandaise – en parlant de leurs glorieuses traditions millénaires aux prêtres catholiques qui allaient les évangéliser.
Sa signification profonde, magique et sublime… Qui pourra la mettre à jour et la révéler ?
Personne sauf LUI, L’Élu ne pourra déchiffrer le Mystère de la Pierre et de son « IT »…
Il n’est pas incongru, en vérité, s’agissant de ces prodiges sacrés qui étonnent le mystique, que la Pierre en question, se transforme en cratère, Vase Hermétique ou Calice aux infinies splendeurs…
D’où vient donc tant de perplexité, vacillation et incertitude, face au poème de Chrétien de Troyes (XIIe siècle).
Que le Saint Graal soit une Pierre précieuse, apportée à la terre par les anges ou Devas ineffables, mise sous la jalouse garde d’une fraternité secrète, n’est pas un obstacle à ce que cette gemme prenne la splendide forme du vase d’Hermès.
Nous avons donc ici, la Pierre cubique de JESOD située par les Kabbalistes hébreux dans nos organes sexuels eux-mêmes.
C’est la Pierre bénie que le Patriarche JACOB – très vivante réincarnation de l’ange Israël – oignit autrefois d’huile sacrée…
PETERA initiatique des Collèges ÉSOTÉRIQUES… Pierre Philosophale des vieux alchimistes médiévaux…
Pierre d’achoppement et rocher de scandale, comme le dit autrefois l’Hiérophante PIERRE ou PATAR…
Il n’est pas superflu de transcrire dans ce chapitre, avec infinie patience et profonde sérénité, le texte authentique de Wolfram Von Eschenbach relatif à cette fameuse Pierre et la Mystérieuse Fraternité qui la garde :
« Ces héros sont animés par une Pierre.
Ne connais-tu pas son auguste et pure essence ?
Elle s’appelle lapis-electrix (Magnes).
Par elle, on peut réaliser toute merveille (Magie).
Elle qui tel le Phénix se précipite dans les flammes,
Renaît de ses propres cendres,
Car dans les flammes-mêmes il régénère son plumage,
Et brille, rajeuni, plus beau qu’avant.
Son pouvoir est tel, que tout homme,
Pour malheureux que soit son état,
S’il contemple cette Pierre,
Au lieu de mourir comme les autres,
Ne connaît plus l’âge,
Ni de couleur, ni de visage ;
Et homme ou femme,
Il jouira de la joie ineffable
De contempler la Pierre,
Pour plus de deux cents ans. »
Jésus le Grand Kabîr dit : « La Pierre (le sexe) que rejetèrent les édificateurs (religieux) est devenue le sommet de l’angle ». « Le Seigneur a fait cela, et c’est à nos yeux, chose merveilleuse ».
Loin dans le temps et la distance, KLINGSOR le pervers mage, la relégua et elle devint pour lui tabou ou péché…
Il est écrit en lettres de feu dans le Drame Wagnérien, qu’un couteau acéré rejeta violemment la Pierre Bénie…
Mieux encore, Maître KLINGSOR, capricieux et pleurard comme personne, après une absurdité si terrible, étendit ses mains ensanglantées et suppliantes vers le Graal.
Il est évident que le gardien, indigné, le repoussa de la pointe terrible de son épée flammigère…
Les gens d’autres temps racontent que là-bas, très loin où commence la voluptueuse terre des païens, Klingsor, le Seigneur des ténèbres, apprit à haïr le SEXE…
Son érudition livresque est ostensible dans le désert pénitent et disciplinaire.
Le malheureux cénobite crut en une possible mutation transcendantale, par l’élimination de l’instinct sexuel…
Leurre impossible, inutile mirage, absurde miroir aux alouettes que celui de cet anachorète exotique… Homme illustre, venu de contrées lointaines, notoire chevalier, seigneur fameux, étrange et contradictoire…
Ermite paradoxal, aux airs de sainteté, sot puritain aux prétentions d’illuminé…
Il adora Shiva, le TROISIÈME LOGOS, L’ESPRIT SAINT, il cracha cependant toute sa bave diffamatoire sur la NEUVIÈME SPHÈRE (LE SEXE)…
Klingsor travaillait avec ténacité, à de multiples exercices PSEUDO-ÉSOTÉRIQUES et se flagellait horriblement jusqu’à l’exténuation…
Klingsor se revêtit des hardes immondes des mendiants ; il jeta des cendres sur sa tête, porta des silices sur son corps mortifié…
Insupportable végétarien, Klingsor fut le créateur d’une religion de cuisine ; ceux qui le virent, disent que jamais, il ne but ni vin ni cidre…
Klingsor guida les autres, alors que lui avait grand besoin que quelqu’un le guide, et ne se préoccupa jamais de l’élimination du Pharisien intérieur…
Cependant tout fut vain : une fois la Petera Initiatique rejetée, les portes merveilleuses du Montsalvat transcendant se refermèrent devant l’indigne…
Chapitre 17 – Lucifer
Prométhée, le Dieu Grec, est MAHA-ASURA, le LUCIFER Hindou, qui se rebella contre BRAHMA le Seigneur. Raison pour laquelle SHIVA, le TROISIÈME LOGOS, indigné, le précipita dans le Patala inférieur.
Le Dante Florentin, illustre disciple de Virgile, le fameux poète couronné de Mantoue, trouve précisément à DITÉ, PROMÉTHÉE LUCIFER dans la NEUVIÈME SPHÈRE, au centre de la terre évidemment. Dans le puits profond de l’Univers, « Dans le lieu où les ombres étaient complètement recouvertes de glace et étaient transparentes comme de la paille de verre ».
MAHA-ASURA, fatalement enchaîné au sévère rocher du sexe, passe rigoureusement et crûment par d’indicibles amertumes ; les féroces flammes de la luxure le torturent épouvantablement ; le vautour insatiable des processus du raisonnement inutile lui ronge les entrailles.
PROMÉTHÉE, LUCIFER, est un feu mystérieux détaché du LOGOS SOLAIRE et sagement fixé au centre de la terre par la force de la gravité et le poids de l’atmosphère
Il est écrit en paroles d’or dans le livre de la vie : « L’ingrédient superlatif de l’ANIMA MUNDI est le PHOSPHOROS LUCIFÉRIEN ».
En conséquence et corollaire, il est opportun ici d’affirmer instamment ce qui suit : le travail stérile de Mime dans sa forge, l’échec retentissant des pouvoirs créateurs, survient quand le feu s’éteint.
Le crépitement ardent du feu élémental des sages sous le creuset alchimiste, est un axiome de la Philosophie Hermétique.
INRI : IGNIS NATURA RENOVATUR INTEGRAM (le feu rénove incessamment la nature toute entière). Tu le sais…
Excluez LUCIFER, le MAHA-ASURA du Yoga du sexe, et observez ensuite ce qui se passe… contemplez l’échec…
Dans l’aube resplendissante du MAHAMVANTARA, quand l’homme et la chaîne terrestre allaient apparaître comme par enchantement de la présence du LOGOS, se produisit un Ange (l’ombre du Seigneur) rempli de désir ambitieux, et évidemment le Divin Architecte de l’Univers lui donna la domination des MONDES INFERNAUX.
Il est donc indiscutable que la ressemblance supérieure de ce vil ver qui traverse le cœur du monde est : IOAN, SWAN, CHOAN, JUAN, JEAN, LE VERBE, L’ARMÉE DE LA VOIX, LE LOGOS.
PROMÉTHÉE LUCIFER descendant au fond de l’Averne pour délivrer les victimes de leurs tortures, nous rappelle Hercule, le Dieu Solaire, descendant à l’Hadès ou Caverne de l’Initiation pour sauver les âmes perdues.
LUCIFER est l’énergie active et centrifuge de l’Univers, feu, vie, auto-indépendance, rébellion psychologique.
L’enfer de son impétuosité révolutionnaire est l’expansion vitale de la nébuleuse, pour se convertir en nouvelles unités planétaires.
PROMÉTHÉE LUCIFER dérobe valeureusement le Feu divin pour nous aider sur le sentier de l’insurrection spirituelle.
LUCIFER est le Gardien de la porte et des clés mystérieuses du Sanctuaire où personne ne doit pénétrer, sauf les Oints qui possèdent le terrible secret d’Hermès.
Le resplendissant Seigneur des sept demeures glorieuses, connu sous les noms sacrés de LUCIFER PROMÉTHÉE, MAHA-ASURA, etc., est certes le splendide Ministre du LOGOS SOLAIRE.
Les sept Seigneurs du temps (les sept Cronides) savent bien qu’on a confié à LUCIFER-SABAOTH l’épée et la balance de la Justice Cosmique, car il est la norme du poids, la mesure et le nombre, l’HORUS, l’AHURA-MAZDA, etc.
PROMÉTHÉE LUCIFER déposant son Verbe dans la bouche du Titan affligé, en se référant aux misérables mortels, s’exclame de toutes les forces de son âme :
« Pour qu’ils ne s’enfoncent pas emportés dans l’Hadès ténébreux. Pour cela même, de terribles tortures m’oppriment. Cruel sacrifice qu’inspire la pitié. Moi qui eus compassion des mortels… »
Le chœur observe très pertinemment :
Grand bienfait pour les mortels, que celui que tu leur octroyas !
LUCIFER PROMÉTHÉE répond :
Oui et en outre, je leur ai donné le feu.
Le chœur : « Alors ces êtres éphémères possèdent le feu ardent ? »
Prométhée Lucifer : « Oui et par lui, ils apprendront de nombreux arts à la perfection ».
Il est facile de comprendre cependant, qu’avec les arts qui auto-ennoblissent et dignifient l’homme, le feu luciférien reçu, s’est converti en la pire des malédictions.
L’élément animal et la conscience de sa possession ont changé l’instinct périodique en animalisme et sensualité chronique.
C’est ce qui menace l’humanité, tel un pesant drap funéraire. Ainsi surgit la responsabilité du libre arbitre ; les passions titanesques qui représentent l’humanité dans son aspect le plus sombre.
Et puisque nous avons déjà parlé dans nos messages de Noël précédents des aspects ténébreux du FEU LUCIFÉRIEN, il nous reste seulement à dire maintenant, que ce Feu n’est ni bon ni mauvais, tout dépend de l’usage que nous en faisons ; en ceci précisément, se trouvent fondés le péché et la rédemption tout à la fois.
Ah !… Si Amfortas, le roi du Graal, illustre successeur du vieux Titurel, avait mis à profit ce royal instant, le terrible moment de la passion sexuelle, si en ces moments de suprême volupté, il avait empoigné fermement sa lance sacrée, le pervers mage n’aurait pas pu lui arracher la Pique Sainte.
Cependant, ce noble seigneur, bien qu’il eût connu le secret des Elohim, le Mystère du FEU CRÉATEUR, tomba vaincu entre les bras de KUNDRY, HÉRODIADE…
Chapitre 18 – Anges ou Diables
L’ultra moderne LUCIFER PROMÉTHÉE involuant épouvantablement dans le temps, s’est maintenant converti en ÉPIMÉTHÉE, « Celui qui ne voit qu’après l’événement », parce que la glorieuse philanthropie universelle du premier a dégénéré il y a bien des siècles en intérêts et adorations propres.
Ô Dieux Saints ! Quand pourrons-nous rompre ces chaînes qui nous attachent à l’abîme du mystère ?
À quelle époque de l’histoire du monde ressurgira le brillant Titan libre d’antan, dans le cœur de chaque homme ?
Mourir en soi-même est impératif, s’il est vrai que nous aspirons de toutes les forces de notre âme, à harmoniser les deux Natures Divine et Humaine en chacun de nous.
L’invulnérabilité devant les forces titanesques inférieures et l’impénétrabilité à grande échelle, sont possibles si nous éliminons intégralement nos défauts psychologiques, ces horribles Diables Rouges mentionnés dans le livre de la « Demeure Occulte »…
SETH, l’ÉGO animal, avec tous ses sinistres agrégats subjectifs, peut vraiment être terriblement malin.
Il est écrit avec des charbons ardents, dans le formidable livre du Mystère, que le Don Luciférien, plus terrible qu’aucun autre, devint plus tard, pour notre malheur et celui de tout ce monde affligé, sinon la cause principale, du moins l’unique origine du mal…
Zeus impétueux, celui qui amoncelle les nuages, représente clairement l’armée des progéniteurs primordiaux, les PITRIS, les Pères qui créèrent l’homme à leur image et ressemblance…
Les rares sages qu’il y a eu dans le monde n’ignoraient pas que LUCIFER PROMÉTHÉE MAHA-HASURA, le « Donneur du feu et de la lumière », horriblement enchaîné sur le mont Caucase et condamné à la peine de vivre, représente aussi les DEVAS rebelles qui tombèrent dans la génération animale, à l’aube de la vie…
Il n’est pas superflu de citer dans ce livre quelques-uns de ces Titans, tombés à la naissance de l’aurore…
Rappelons-nous d’abord de MOLOCH, ange autrefois lumineux, horrible roi taché de sang des sacrifices humains dans les larmes des pères et des mères désespérés ; c’est à peine si, à cause du son des tambours et des timbales, on entendait les cris des enfants quand en les jetant dans le feu, on les immolait impitoyablement à cet exécrable monstre, beau Dieu, en d’autres temps…
Les Ammonites l’adorèrent à Rabba et dans sa plaine humide, en Argob et en Basam jusqu’aux courants les plus lointains de l’Arno…
La légende des siècles raconte que Salomon, fils de David, Roi de Sion, érigea un temple à Moloch, sur le mont de l’opprobre.
Les sept Seigneurs du temps disent que, postérieurement, le vieux sage dédia à cet ange tombé un bois sacré dans la douce vallée d’HINNOM…
Pour cette raison si fatale, cette terre féconde et parfumée changea alors son nom pour celui de Tophet et la noire Géhenne, véritable prototype de l’enfer…
Derrière MOLOCH, HOMME ANGE de l’archaïque Lémurie Volcanique, où les fleuves d’eau pure de vie s’écoulaient en lait et miel, vient ensuite BAAL PEHOR, l’obscène terreur des enfants de MOAB, qui habitaient d’Aroer jusqu’à NEBO, et même bien au-delà de la partie méridionale du désert d’Abarim…
Gens de HESEBOM et HERONAÏM dans le royaume de Sion, et par delà les florissantes vallées de SIBMA, tapissées de vignes, et en Eléalé, jusqu’au lac ASPHALTITE.
Épouvantable, sinistre, ténébreux BAAL PEHOR : dans le SITTIM, il incita les Israélites au cours de leur marche par le Nil à lui faire les lubriques oblations qui leur attirèrent tant de malheur…
De là, cet ÉLOHIM tombé dans les rouges incendies lucifériens, étendit perfidement ses lascives orgies ténébreuses jusqu’au mont même du scandale, très proche du bois de l’homicide MOLOCH…
L’abominable concupiscence, évidemment, se trouva ainsi établie au côté de la haine, jusqu’à ce que le pieux JOSIAS les jetât en enfer…
Avec ces divinités terriblement malignes – qui dans le vieux continent MU furent vraiment des hommes exemplaires (anges humanisés) – accoururent, des délicieuses rives qui baignent les eaux tourmentées de l’antique Euphrate jusqu’au torrent qui sépare l’Égypte de la terre de Syrie, celles qui portent les indésirables noms de BAAL et ASTAROTH…
Si nous continuons ensuite, en ordre successif, apparaît BÉLIAL ; de l’EMPYRÉE n’est tombé, certes, aucun esprit plus impur ni plus grossièrement enclin au vice que cette créature qui, dans les anciens temps lémures, fut réellement un Maître ou Guru angélique aux splendeurs ineffables.
Ce démon – Deiduso en d’autres temps – n’avait pas de temple, on ne lui offrit jamais de sacrifice sur aucun autel ; pourtant, personne ne se trouve plus souvent dans les temples et sur les autels.
Quand le prêtre devient athée, tels les enfants d’Elie qui malheureusement remplirent de prostitution et de violence la maison du Seigneur, il se convertit de fait en esclave de BELIAL…
HIÉROPHANTE sublime des temps archaïques de notre monde, ange délicieux, maintenant le mauvais démon-luciférien : régna aussi dans les palais somptueux et les tribunaux et les villes dissolues, où le bruit du scandale, la luxure et la colère s’élèvent au-dessus des plus hautes tours…
Et quand la nuit obscurcit les rues, errent les fils de BELIAL, emplis d’insolence et de vin.
En sont témoins les rues de Sodome et cette horrible nuit pendant laquelle une dame s’exposa à une porte de la GAABA, pour éviter un rapt plus dégradant.
Muses, inspirez-moi ! Dieux, parlez-moi, afin que mon style ne soit pas indigne de la nature du sujet…
Et que dirons-nous maintenant d’AZAZEL, glorieux CHÉRUBIN, homme extraordinaire de la terre antique ?
Aïe, aïe, aïe ! Quelle douleur… Cette créature si excellente tomba également dans la génération animale… Qu’elle est terrible la soif de la luxure sexuelle !
Cette créature tombée arborait l’enseigne impériale de la lance brillante ; celle-ci, portée en avant, étendue et agitée dans le vent, brillait comme un météore avec les perles et le riche éclat de l’or, que dessinaient en elle les armes et les trophées séraphiques…
Vient ensuite MAMMON, le moins élevé des HOMMES ANGES de l’antique ARCADIE, tombé lui aussi dans la génération bestiale…
Il fut le premier à enseigner aux habitants de la terre à piller le centre du monde ; et c’est ce qu’ils firent en extrayant des entrailles de leur mère, des trésors dont il eût mieux valu qu’ils restassent occultés pour toujours.
La bande cupide de MAMMON ouvrit en peu de temps une large blessure dans la montagne et arracha de son sein de grands lingots d’or…
Quand à l’ange MULCIBER, que dirons-nous maintenant ? Il ne fut pas moins connu en vérité, ni ne manqua jamais d’adorateurs fanatiques dans l’antique Grèce. Ceci, les Divins et les humains le savent…
La fable classique rapporte comment il fut précipité du haut de l’Olympe, jeté par Jupiter irrité par-dessus les cristallins murs divins. Il ne lui servit donc à rien d’avoir élevé de hautes tours dans le ciel.
Homme génial de la race pourpre sur le continent MU, tombé dans les abîmes de la passion sexuelle…
Et pour conclure cette petite liste de Deidusos fulminés par le rayon de la Justice Cosmique, il est nécessaire de dire que dans le PANDEMONIUM, ne manque évidemment pas la grande capitale de SATANAS et ses PAIRES, ANDRAMELECK, dont nous avons tant parlé dans nos livres gnostiques précédents, et ASMODÉE son frère…
Deux TRÔNES resplendissants du ciel étoilé d’URANIE, également tombés dans la génération animale…
HOMMES exemplaires, des DIEUX avec des corps humains dans le pays de MU, vautrés dans le lit abject de PROCUSTE…
L’armée de LUCIFER-CHRIST incarnée dans l’archaïque Lémurie, induite par NÉMÉSIS ou le KARMA SUPÉRIEUR (qui contrôle les ineffables et qui est connue comme la loi de la KATANCE), a commis l’erreur de tomber dans la génération animale.
La chute sexuelle des Divins Titans, qui ne surent pas utiliser le Don de PROMÉTHÉE et roulèrent à l’abîme, fut néfaste pour l’espèce humaine.
Nos Sauveurs, les AGNISHVATTAS, les Titans supérieurs du feu luciférien, jamais ne peuvent être trompés : eux, les brillants fils de l’Aurore, savent très bien distinguer une chute d’une descente.
Quelques fourvoyés sincères s’appliquent maintenant à justifier la chute angélique.
LUCIFER est de manière métaphorique la torche conductrice qui aide l’homme à trouver sa route, à travers les récifs et les bancs de sable de la vie…
LUCIFER est le LOGOS dans son aspect le plus élevé et « l’adversaire« dans son aspect inférieur, les deux se reflètent en et à l’intérieur de chacun de nous.
LACTANCE parlant de la nature du Christ, fait du LOGOS le VERBE, le « Frère premier né de Satan et la première de toutes les créatures ».
Dans la grande tempête du feu luciférien se combattent mutuellement des escadrons d’anges et de démons (Prototypes et Antitypes).
Si ce bon Seigneur Amfortas, Roi du Saint Graal, avait su utiliser judicieusement le Don Luciférien dans l’instant suprême de la tentation sexuelle, il est ostensible qu’il serait alors passé par une transformation radicale.
Chapitre 19 – Le Précieux Baume
KUNDRY HÉRODIADE, Magdala Hébraïque d’autres temps, apporte un flacon délicieux de l’Arabie exotique…
Amfortas, l’homme illustre du Saint Graal, demande expressément un précieux baume pour guérir son cœur endolori…
Mirifique passage de la Dramatique Wagnérienne, qui devrait être sculpté glorieusement dans d’augustes marbres, et en lettres d’or…
Cristalline concomitance dans ce cas, que celle du Grand KABIR JÉSUS, oint par la belle du Palais de Magdalo…
Une bonne œuvre me fut faite – dit l’Adorable – vous aurez les pauvres avec vous et quand vous le voudrez, vous pourrez faire le bien ; mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.
Celle-ci a fait ce qu’elle a pu, parce qu’elle s’est avancée en oignant mon corps pour la sépulture.
Féminité aux enchantements irrésistibles, brisant le vase d’albâtre, pour le verser sur la tête du doux Rabbin de Galilée…
Il est écrit en mots de mystère, que seule la femme symbole, la Diablesse originelle – prototype de ce qu’il y a sur terre, de plus éminent et de plus abject tout à la fois – est l’unique, réellement, qui a le pouvoir de nous oindre pour la mort…
La compréhension et l’élimination radicale sont impératives, s’il est vrai que nous voulons réellement mourir en nous-mêmes…
Exiler les multiples agrégats psychiques (ou défauts), qui dans leur horripilant ensemble constituent l’ÉGO ANIMAL, ne s’avère pas être en vérité, une tâche trop aisée, tu le sais…
Il est meilleur de boire la liqueur féminine, qui est liqueur de mandragore ; si tu la bois, tu n’erreras jamais sur le chemin.
L’érotisme sexuel est indispensable ; aimer est certes l’aspiration la plus pure et la plus délicieuse…
Un défaut découvert de manière intégrale doit être supprimé, enlevé, séparé, sous les enchantements d’Éros…
N’oublie pas ta Mère Divine Kundalini : ISIS, RHEA, CYBELE, TONANTZIN, MARIE, ADONIA, INSOBERTE…
Le sexe est un vase saint ; ne mettez en lui qu’un pur sentiment… Derrière chaque baiser, il doit avoir une prière, derrière chaque embrassement un rite de mystère… Demandez pendant la copulation chimique sacrée et on vous donnera, frappez et on vous ouvrira…
Celle dont aucun mortel n’a levé le voile, éliminera alors l’indésirable, l’abominable, et ainsi tu mourras d’instant en instant…
Levez aussi votre coupe dans le festin de l’amour et veillez à ne pas verser, même une goutte du précieux vin…
Ne répands pas le VASE D’HERMES, enivre-toi de baisers et de tendresse à l’ombre de l’arbre de la connaissance, mais n’avale pas les pommes d’or du jardin des Hespérides…
Chapitre 20 – Absurde Justification
Extraordinaire délire de suprême amertume, que celui où LUCIFER PROMÉTHÉE s’exclame :
Ô Divin Éther, vents volants… Voyez ce que moi, un Dieu, je souffre des autres Dieux…
Mais que dis-je ? Je devinais clairement ce qui doit arriver… Ce sort fatal, souffrir constamment puisque la Loi du Destin est invincible.
Avec quelle douleur, Ô Dieux, n’ai-je pas lu par là – dans quelque livre que je ne mentionnerai pas – un paragraphe qui dit : « La troupe qui s’incarna dans une partie de l’humanité, bien que conduite en ce sens par le KARMA ou la NÉMÉSIS, préféra le libre arbitre à l’esclavage passif, la douleur, et même la torture intellectuelle consciente pendant « l’écoulement de myriades de temps », à la béatitude instinctive, imbécile et vide ».
Et l’auteur en question poursuit, disant instamment : « Sachant que cette réincarnation était prématurée et n’était pas dans le programme de la nature, la troupe céleste, Prométhée, se sacrifia quand même, pour faire du bien à une partie de l’humanité au moins ».
Ceci nous amène évidemment au mythe – par excellence – de toutes les antiques théogonies, celui de la céleste rébellion ou des Anges tombés, ces Titans qui s’aventurèrent à lutter même avec les Dieux saints…
Ineffables, terriblement Divins convertis en hommes… Déités se réincarnant dans des corps humains…
Chose vaine que la confusion d’une descente avec une chute. Ces DEIDUSES ne descendirent pas, ils tombèrent ! Et cela est différent…
Pour cela et à juste raison, les théogonies nous dépeignent ces LOGOÏ Divins comme châtiés…
Pour cela même, le Mythe Universel considère qu’ils sont des ratés, châtiés et tombés, se voyant obligés de vivre avec leurs légions ténébreuses dans cette région inférieure, l’enfer, comme s’appelle l’intérieur de notre organisme planétaire Terre (voyez le chapitre 18 du présent livre).
Il est écrit en caractères terrifiants dans le livre de la Loi, qu’un tiers de la troupe des dénommés Dhyanis ou Arupa, fut simplement condamné par la Loi du KARMA ou NÉMÉSIS, à renaître incessamment dans notre monde affligé…
Des billions d’auras, haleines ou souffles horripilants, involuent maintenant dans les mondes infernaux, dans les pleurs, les ténèbres et les grincements de dents…
Malheureuses créatures de l’Averne, tombant dans des mondes à la densité toujours croissante, retournant au chaos primitif…
Âmes perdues aspirant impatiemment à la seconde mort, pour échapper au monde enfoui…
Précieuses essences embouteillées dans tous ces Egos abyssaux ; Divines flammes souffrantes…
BOUDDHATAS d’anges tombés et désirant revenir aux paradis élémentaux de la nature.
Auras, souffles, recommençant ensuite la marche évolutive qui devra les conduire, une fois encore, de la pierre à l’homme…
Ils savent bien, les Divins et les humains, que l’espèce humaine ne gagna rien avec la chute de ces Titans du feu.
Qu’en fut-il de MOLOCH ? Qu’en fut-il d’ANDRAMÉLECK et de son frère ASMODÉE, de BÉLIAL, de BAAL PEHOR, de YAHVÉ ? Lumière des temps antiques, horripilants démons aujourd’hui…
Et l’or de l’esprit, alors ? Les humanoïdes rationnels ne furent jamais dotés de MANAS (Corps Mental).
Le TO SOMA HELIAKON, le CORPS D’OR DE L’HOMME SOLAIRE, les véhicules suprasensibles de l’âme, doivent être créés dans la FORGE INCANDESCENTE DE VULCAIN, tu le sais…
Dans la symbolique pomme du Paradis, du Jardin des Hespérides ou de Pippala, le doux fruit prohibé du sexe, se trouve la clef de tout pouvoir…
En fait de véhicules paradisiaques que l’animal intellectuel croit avoir, il existe seulement à l’intérieur de chaque créature rationnelle, l’EGO, le MOI-MÊME, MÉPHISTOPHÉLÈS…
Chapitre 21 – Le Papapurusha
Au nom des 100 000 vierges de l’ineffable mystère qui s’occulte au fond de tous les âges, il convient maintenant de parler un peu du fameux PAPAPURUSHA Hindoustan (le MOI).
Les vieux ermites de la terre sacrée du Gange ont coutume de le visualiser, mentalement, sur le côté gauche de la cavité de l’estomac et de la taille du pouce ; ils l’imaginent d’un aspect sauvage, les yeux et la barbe rouge, portant épée et bouclier, les sourcils froncés, figure symbolique de tous nos défauts psychologiques…
Inoubliable moment mystique d’exotique béatitude orientale, que celui en lequel les anciens anachorètes chantent leurs Mantras Sacrés et se concentrent, extatiques sur la région du nombril…
En ces instants délicieux d’insoupçonnable joie, le Yogi doit penser au PAPAPURUSHA, l’imaginant réduit en cendres dans le feu crépitant.
Des larmes de profond repentir pour les fautes commises depuis les temps antiques tombent des yeux du pénitent, qui en silence saint, supplie sa Mère Divine Kundalini qu’elle élimine tel ou tel défaut psychologique de son intérieur.
C’est ainsi, en vérité que le SADHAKA meurt d’instant en instant ; le nouveau n’advient qu’avec la mort.
Le PAPAPURUSHA est L’ÉGO lunaire, le MÉPHISTOPHÉLÈS de Goethe, l’épouvantable KLINGSOR de la Dramatique WAGNÉRIENNE…
Ce fait terrible ressort crûment, que le PAPAPURUSHA n’a pas d’individualité légitime, il n’est pas un centre de commandement, ni un rayon particulier.
Toute idée, un quelconque sentiment, une sensation ou l’autre, j’aime, je n’aime pas, est sans aucun doute un moi différent, distinct.
Ces multiples « Moi » ne sont pas liés entre eux, ni coordonnés d’aucune manière ; chacun d’eux dépend réellement des divers changements extérieurs.
Tel « Moi » suit fatalement tel autre, certains se donnant même le luxe d’apparaître accompagnés par d’autres, mais il est évident qu’il n’y a parmi eux ni ordre, ni système.
Quelques groupes de « Moi« capricieux, querelleurs et criards, ont entre eux certains liens psychiques, constitués par des associations naturelles de type totalement accidentel : souvenirs fortuits ou ressemblances spéciales.
Il est ostensible que chacune de ces fractions de l’horrible PAPAPURUSHA, chacun de ces agrégats psychiques ou Mois, ne représente rien à un moment donné, rien qu’une infime partie de toutes nos fonctions psychologiques ; néanmoins, il est indiscutable que dans ce cas, n’importe quel type de « Moi« croit très sincèrement représenter le tout…
Quand le pauvre animal intellectuel, improprement appelé « HOMME », dit « MOI », il a l’impression fausse de parler de lui-même dans son aspect total, entier, mais en vérité, ce qui parle est une quelconque des innombrables fractions subjectives du PAPAPURUSHA.
Peu de temps après, il peut l’avoir totalement oublié et exprimer avec une identique conviction, n’importe quelle idée antithétique, simple manifestation d’un autre « MOI ».
Les multiples contradictions de type psychologique ont pour fondement le MOI PLURALISÉ, les différentes facettes du PAPAPURUSHA.
Tous ces processus psychiques présentent un aspect grave, qui est en vérité celui-ci : le pauvre HUMANOÏDE rationnel ne se rappelle rien de telle ou telle chose, il donne crédit la plupart du temps au dernier « Moi » qui a parlé, tant que dure celui-ci, c’est-à-dire tant qu’un nouveau « Moi » parfois sans aucune relation avec le précédent, n’a pas encore exprimé son opinion, plus fortement.
Indubitablement, la CONSCIENCE embouteillée dans toutes ces fractions subjectives du PAPAPURUSHA dort profondément ; elle est subconsciente…
Nous devons convertir le SUBCONSCIENT en CONSCIENT, ceci n’étant possible que par l’annihilation du PAPAPURUSHA.
Il convient d’analyser, pour terminer le présent chapitre, quelques paroles très intéressantes du Sanscrit, voyons :
AHAMKRITA BHAVA : la signification de ces deux termes hindoustans est : Condition Égoïque de notre propre CONSCIENCE.
Il est évident que la CONSCIENCE, prise dans tous ces agrégats psychiques qui constituent le PAPAPURUSHA, se développe fatalement en fonction de son propre embouteillement.
ATMA-VIDYA : mot mystérieux, terme sanscrit, empli d’une signification profonde. Traduisez-le par CONSCIENCE éveillée, libérée du PAPAPURUSHA, par la totale annihilation de ce dernier.
Il est certain que la CONSCIENCE, prise dans tous les éléments subjectifs du PAPAPURUSHA, ne jouit pas de l’authentique illumination ; elle se trouve dans un état de torpeur millénaire et dormant, elle est toujours victime de MAYA (les illusions).
ATMA-SHAKTI : Terme Sanscrit, Divin ; nous montrons, nous indiquons, à l’aide de cette parole d’or, le pouvoir absolument spirituel.
En conséquence nous pouvons, nous devons même insister sur l’idée classique suivant laquelle la CONSCIENCE tant quelle ne s’est pas libérée intégralement de sa condition ÉGOÏQUE, ne peut jouir du légitime pouvoir spirituel.
Le PARSIFAL Wagnérien, protégé par les armes de Vulcain, réduisit le monstre aux 1000 têtes en poussière cosmique, le fameux PAPAPURUSHA ; il put, à cette unique condition, reconquérir l’innocence du mental et du cœur.
S’il est bien certain que dans un lointain passé, le fils d’HERZÉLÉIDE avait lui aussi blessé mortellement le cygne KALA-HAMSA, il est ostensible et n’importe qui le comprendra, qu’en entrant dans les terres de Montsalvat, il n’y avait en lui plus aucune luxure, il était pur, il s’était converti en Saint, avait atteint l’ATMA-VIDYA…
Chapitre 22 – Réveillez-Vous !
Ô pauvres HUMANOÏDES intellectuels ! Réveillez-vous de votre épouvantable sommeil d’AJNANA ! (Ignorance).
Ouvrez les yeux et atteignez la pleine et absolue connaissance d’ATMAN (l’ÊTRE).
Il convient que couronnés des bénis lauriers de la poésie, nous versions de l’amphore d’or de la sagesse, le doux vin…
Au nom de IOD-HÉVÉ, le PÈRE qui est en secret et la Divine Mère KUNDALINI, nous devons, cher lecteur, parler toi et moi…
Ah ! Si tu comprenais ce qu’est : être éveillé !…
Écoute, te dis-je ! Le DHAMMAPADA, l’œuvre sacrée du BOUDDHA SIDDHARTA GAUTAMA…
Pour le NIRVANA suprême, celui qui est éveillé a pour suprême pénitence d’être patient, d’être affligé ; parce qu’il n’est pas un anachorète qui donne des coups aux autres, parce qu’il n’est pas un ascète qui injurie les autres.
Les dieux eux-mêmes, envient ceux qui sont éveillés, ils ne sont pas étourdis, s’adonnent à la méditation, ils sont sages et se délectent dans le calme de l’éloignement du monde.
Ne pas commettre de péché, faire le bien et purifier son propre mental, tel est l’enseignement de celui qui est réveillé.
Celui qui fait preuve d’obéissance à celui qui en est digne, à celui qui s’est réveillé, à lui ou à ses disciples, celui qui a asservi l’hôte malin (l’EGO ANIMAL) et traversé le torrent de la tristesse, qui obéit à ceux qui ont atteint la libération et ne connaissent pas la peur, acquiert des mérites que personne ne peut mesurer.
En vérité, si nous ne haïssons pas ceux qui nous haïssent, si parmi les hommes qui nous haïssent, nous habitons libre de rancœur.
En vérité, nous vivons heureux si nous nous gardons d’affliger ceux qui nous affligent, si vivant parmi les hommes qui nous affligent, nous nous abstenons de les affliger.
En vérité, nous vivons heureux si nous sommes libres de cupidité parmi les cupides ; nous mourrons libres de cupidité parmi les hommes qui sont cupides.
En vérité, nous vivons heureux bien que nous ne disions d’aucune chose qu’elle est nôtre. Nous serons semblables aux Dieux resplendissants qui se nourrissent de félicité.
Le téméraire qui convoite la femme de son prochain gagne quatre choses : déshonneur, lit inconfortable (immonde en outre) ; en troisième lieu, châtiment et finalement, l’enfer.
Les hommes prudents qui n’injurient personne et qui contrôlent constamment leur propre corps, iront au lieu où il n’y a pas de changement (Nirvana), où lorsqu’ils seront arrivés, ils ne souffriront jamais plus.
Ceux qui demeurent toujours vigilants, qui étudient nuit et jour, qui s’efforcent de gagner le Nirvana, finiront par extirper leurs propres passions.
Extirper, écarter ou éliminer les défauts Psychologiques est primordial pour éveiller la CONSCIENCE.
De multiples agrégats de type subjectif, appelons-les « Mois », singularisent et donnent leur trait caractéristique à nos passions.
La compréhension et l’élimination sont indispensables pour exiler toute cette variété d’éléments subjectifs qui constituent l’ÉGO, le MOI-MÊME, le SOI-MÊME.
La compréhension n’est pas tout. Quelqu’un pourrait comprendre intégralement ce que sont les trois formes classiques de la colère : « colère corporelle », « colère de l’humeur« et « colère de la langue », et continuer cependant à les avoir.
Nous pourrions même nous donner le luxe de contrôler le corps physique, l’humeur et le mental ; ceci évidemment ne signifie pas élimination.
Quand quelqu’un veut extirper des passions, il doit faire appel à un pouvoir supérieur ; je veux me référer au pouvoir serpentin solaire, le feu sexuel, qui se développe dans le corps de l’ascète.
Le mot mystérieux qui définit ce pouvoir-là est KUNDALINI, le serpent igné de nos pouvoirs magiques, la Mère Divine.
Il est indiscutable que cette énergie créatrice se particularise en chaque créature.
En conséquence et corollaire, nous pouvons et devons même insister sur l’idée transcendantale d’une Mère Cosmique particulière en chaque homme.
KUNDRY, HÉRODIADE, GUNDRIGE, la femme par antonomase, qui dort dans la terre de Montsalvat, doit se réveiller de son sommeil millénaire.
Chapitre 23 – La Force Serpentine
Lorsque nous conversons doucement dans le très pur langage de la Divine Langue, qui telle un fleuve d’or court sous l’épaisse forêt du soleil, il s’avère impossible pour nous d’oublier le « S« magique, qui résonne dans l’ombrage comme un sifflement doux et paisible…
C’est là la subtile voix, celle qu’entendit Élie dans le désert ; Apollonius de Tyane s’enveloppait dans son fameux manteau de laine pour prier les Dieux Saints leur demandant le son énigmatique…
La note mystique, le « S » magique, conférait au vieil Hiérophante le pouvoir de sortir consciemment en corps astral.
Le « S » a, en vérité, quelque similitude avec la lettre hébraïque « TSAD », tandis que le sigma grec, triforme, est en relation avec le premier, et avec SHIN et SAMEK ; ce dernier veut dire « soutien » et a pour valeur kabbalistique soixante (60).
On nous a dit – et ceci le moindre kabbaliste le sait – que SHIN a valeur de 300 et signifie « DENT ».
La somme de ces deux lettres équivaut, en conséquence, aux 360 degrés du cercle, et aux jours sidéraux de l’année solaire.
Néanmoins, nous autres gnostiques devons aller plus loin, faire des investigations, enquêter, chercher, découvrir l’intime relation existant entre le serpent et la croix.
Le « S » (serpent) et le « T » (croix) sont deux symboles ésotériques qui se complètent profondément.
Le « S » est une vérité JÉHOVISTIQUE et VÉDANTINE à la fois, le pouvoir serpentin ou feu mystique, l’énergie primordiale ou SHAKTI potentielle qui gît endormie à l’intérieur du centre magnétique de l’os coccygien.
MULADHARA est le nom sanscrit du centre magnétique en question ; c’est celle-ci, l’église d’ÉPHÈSE.
La KUNDALINI est la force extrêmement pure de l’univers, le pouvoir occulte électrique sous-jacent dans toute matière organique et inorganique.
La connexion du PHALLUS et de l’UTÉRUS forme une CROIX ; la KUNDALINI, le « S » magique, la couleuvre, se trouve en intime relation avec cette CROIX ou TAU.
Le feu serpentin s’éveille avec le pouvoir de la Sainte Croix, c’est ostensible.
En hébreu « TAU » a précisément la signification merveilleuse de « CROIX », terminant en tant que vingt-deuxième lettre de l’alphabet, et dont la valeur numérique est 400.
Il est facile de comprendre que la voyelle « U » est une lettre moderne dérivée du « V », comme le « G » l’est de « C », par nécessité urgente de distinguer clairement les deux sons ; ils en acquièrent ainsi, naturellement une forme pratique identique à la grecque.
Observez très attentivement cette merveilleuse courbe, qui descend et monte, l’humiliation ou descente aux mondes infernaux, à la Neuvième Sphère (le sexe), préliminaire nécessaire à l’exaltation ou sublimation…
Qui veut monter doit tout d’abord descendre, c’est la Loi. Toute élévation vient toujours précédée d’une humiliation.
La descente à la NEUVIÈME SPHÈRE (le Sexe), est depuis les temps antiques, l’épreuve maximale pour la suprême dignité de l’Hiérophante : Hermès, Bouddha, Jésus, Dante, Zoroastre, etc., durent passer par cette terrible épreuve.
Là, Mars descend pour retremper l’épée et conquérir le cœur de Vénus, Hercule pour nettoyer les écuries d’Augias, et Persée pour couper la tête de la Méduse avec son épée flamboyante.
Le cercle parfait avec le point magique, symbole sidéral et Hermétique de l’astre-roi et du principe substantiel de Vie, de la lumière et de la conscience cosmique, est sans aucun doute un merveilleux emblème Phallique.
Ce symbole exprime clairement les principes masculin et féminin de la Neuvième Sphère.
Il est indiscutable que le principe actif de rayonnement et de pénétration se complètent dans le Neuvième Cercle, avec le principe passif de réception et absorption…
Le Serpent Biblique nous présente l’image du Logos Créateur ou force sexuelle, qui commence sa manifestation depuis l’état potentiel latent.
Le Feu Serpentin, le Serpent Sacré, dort enroulé trois fois et demi à l’intérieur de l’Église coccygienne.
Si nous réfléchissons très sérieusement à cette intime relation entre le « S » et le « Tau », croix ou « T », nous arrivons à la conclusion logique que c’est seulement au moyen du SAHAJA MAÏTHUNA (Magie Sexuelle), qu’on peut éveiller le serpent créateur.
La « Clef », le « Secret », je l’ai publié dans presque tous mes livres antérieurs et il consiste à ne jamais répandre le « Vase d’Hermès » pendant la transe sexuelle.
Connexion LINGAM-YONI (Phallus-Utérus) sans jamais éjaculer l’ENS SEMINIS (l’entité du semen), parce que dans cette substance se trouve latent tout l’ENS VIRTUTIS du feu.
I.A.O. est le Mantra fondamental du SAHAJA MAÏTHUNA. Chantez chaque lettre séparément dans le LABORATORIUM ORATORIUM du TROISIÈME LOGOS (pendant la copulation sacrée)…
La Transmutation sexuelle de « l’ENS SEMINIS » en énergie créatrice, est un légitime axiome de la sagesse hermétique.
La bipolarisation de ce type d’énergie cosmique dans l’organisme humain fut analysée depuis les temps antiques, dans les Collèges Initiatiques d’Égypte, Mexique, Grèce, Inde, etc.
L’ascension de l’énergie séminale jusqu’au cerveau est rendue possible grâce à une certaine paire de cordons nerveux, qui se développent magnifiquement en forme de 8 à droite et à gauche de l’épine dorsale.
Nous sommes donc parvenus au Caducée de Mercure, aux ailes de l’Esprit toujours ouvertes.
Cette paire de cordons nerveux dont il est question ne pourrait jamais être trouvée avec le bistouri, car ses cordons sont de nature éthérique, TÉTRADIMENSIONNELLE.
Ce sont là les deux témoins de l’Apocalypse, les deux oliviers et les deux chandeliers qui sont devant le Dieu de la Terre, et si quelqu’un veut leur faire du tort, de leur bouche sort du feu et ils dévorent leurs ennemis.
Dans la terre Sacrée des Vedas, cette paire de nerfs est connue sous le nom d’Ida et Pingala ; le premier est en relation avec la fosse nasale gauche et le deuxième avec la droite.
Il est évident que le premier de ces deux fameux Nadis est de nature Lunaire ; il est non moins évident que le second est de type solaire.
Beaucoup d’étudiants gnostiques peuvent être quelque peu surpris de ce qu’Ida, étant de nature Froide et Lunaire, ait ses racines dans le testicule droit.
Il pourra sembler insolite et bizarre à beaucoup d’étudiants de notre Mouvement Gnostique, que Pingala étant de type strictement solaire, parte réellement du testicule gauche.
Nous ne devons cependant pas être surpris, parce que tout dans la nature se base sur la Loi des polarités.
Le testicule droit trouve son antipode exact dans la fosse nasale gauche.
Le testicule gauche trouve son antipode parfait dans la fosse nasale droite.
La physiologie ésotérique enseigne que dans le sexe féminin, les deux témoins partent des ovaires.
Il est évident que l’ordre de ces deux oliviers du temple s’intervertit harmonieusement chez la femme.
De vieilles traditions surgissant dans la nuit profonde de tous les âges disent que, quand les atomes solaires et lunaires du système séminal entrent en contact dans le Triveni près du coccyx, s’éveille alors par induction électrique une troisième force magique : je fais allusion au KUNDALINI, le feu mystique de l’AHRAT gnostique.
Il est écrit dans les vieux textes de la sagesse antique, que l’orifice inférieur du canal médullaire se trouve fermé hermétiquement, chez les personnes ordinaires et courantes. Les vapeurs séminales l’ouvrent pour que la couleuvre sacrée y pénètre.
Le long du canal médullaire se déroule un jeu merveilleux de plusieurs canaux ; rappelons-nous SUSHUMNA, VAJRA, CHITRA, CENTRALIS et BRAHMA-NADI : le KUNDALINI monte par ce dernier.
C’est un épouvantable mensonge que d’affirmer qu’après avoir incarné le JIVATMA à l’intérieur du cœur, le serpent sacré entreprend le voyage de retour jusqu’à se retrouver enfermé à nouveau dans le chakra MULADHARA.
Il est horriblement faux d’affirmer que le serpent igné de nos pouvoirs magiques, après avoir joui de son union avec PARAMASHIVA, s’en sépare commençant un voyage de retour par le chemin initial.
Ce retour fatal, cette descente vers le coccyx, n’est possible que quand l’initié répand le semen ; il tombe alors fulminé sous le terrible rayon de la Justice Cosmique.
L’ascension du KUNDALINI le long de son canal spinal se réalise très lentement en accord avec les mérites du cœur. Les feux du CARDIAS contrôlent la miraculeuse ascension du Serpent sacré Kundalini.
DEVI KUNDALINI n’est pas quelque chose de mécanique, comme beaucoup le supposent ; le serpent sacré s’éveille avec le vrai amour entre l’homme et la femme, et ne monte jamais par l’épine dorsale des adultères et des pervers.
Il est bon de savoir que, quand HADIT, le serpent ailé de lumière s’éveille pour commencer sa marche le long du canal médullaire spinal, il émet un son mystérieux très similaire à celui de n’importe quel serpent excité par un bâton. Ceci vient nous rappeler le « S » magique.
La KUNDALINI se déroule, révolutionne et monte dans la merveilleuse aura du MAHA CHOHAN…
Il n’est pas superflu de comprendre que le feu serpentin arrivant à la hauteur du cœur, les ailes ignées du Caducée de Mercure s’ouvrent ; nous pouvons alors pénétrer dans n’importe quel département du Royaume, instantanément.
L’ascension du feu sacré le long du canal spinal, de vertèbre en vertèbre, de degré en degré, se révèle terriblement lent…
Il est ostensible que les 33 degrés de la maçonnerie occulte d’un Ragon ou d’un Leadbeater, correspondent à cette somme totale des vertèbres spinales…
Quand l’Alchimiste renverse le Vase d’Hermès, je me réfère à l’éjaculation de l’ENS SEMINIS, il est indiscutable qu’il y a perte de degrés ésotériques, car la Kundalini descend d’une ou plusieurs vertèbres suivant l’ampleur de la faute.
Amfortas, le Vénérable Seigneur du Saint Graal, épanche le Mercure de la Philosophie secrète entre les bras de Kundry, Gundrigia, Hérodiade, l’Eve tentatrice de la Mythologie Hébraïque. Il tombe alors fulminé par l’Arcane 16 de la Kabbale.
La chute des anges rebelles ne fut un bénéfice pour personne et porta malheureusement préjudice à tout le monde…
S’ils n’avaient pas répandu le Vin Sacré, leur Némésis aurait été bien différente ; la lyre d’Orphée ne serait jamais tombée en morceaux sur le pavé du temple…
Descendre à la Neuvième Sphère n’est pas interdit, cela est même indispensable pour toute exaltation, mais tomber est chose différente, et Amfortas tomba, tu le sais…
Quand la Kundalini atteint le chakra Sahasrara, le lotus aux mille pétales situé dans la partie supérieure du cerveau, il épouse le Seigneur Shiva, le Troisième Logos, l’Esprit Saint.
Il est écrit en lettres d’or dans le livre du mystère occulte, que le fameux TATTVA SHIVA-SHAKTI gouverne le chakra SAHASRARA (l’église de LAODICÉE).
Dans le magistère du feu, nous sommes toujours assistés par les Elohim, ils nous conseillent et nous aident.
L’Université ADHYATMIQUE des sages examine périodiquement les aspirants.
Dans la moelle épinière et dans le semen se trouve la clef du salut humain, et tout ce qui ne passe pas par là est perte de temps inutile. KUNDALINI est la Déesse de la parole adorée par les sages ; elle seule peut nous conférer l’illumination.
Aussitôt que KUNDALINI s’éveille et initie son ascension subliminale vers l’intérieur et vers le haut, l’Alchimiste atteint six expériences transcendantales à savoir : ANANDA, une certaine allégresse spirituelle ; KAMPAN, une hypersensibilité électrique et psychique ; UTTHAN, une augmentation du pourcentage de CONSCIENCE OBJECTIVE ; GHURNI, d’intenses aspirations mystiques ; MURCHA, des états de lassitude ou de relaxation spontanée pendant les exercices ésotériques ; NIDRA, un mode spécifique de sommeil qui combiné avec la méditation se convertit en Samadhi (Extase).
Rendre témoignage de la Vérité ne peut jamais être un délit. En tant que KALKI AVATAR ou SOSIOSH de la Nouvelle Ère du Verseau, je déclare instamment ce qui suit :
Il est impossible d’éveiller KUNDALINI avec les multiples procédés pseudo-ésotériques à la mode dans diverses écoles.
Le système soufflet avec toute la variété de Pranayamas, les diverses Asanas et formes du HATHA YOGA, les Mudras, Bhaktis, Bandhas, etc., ne pourront jamais mettre en activité le feu serpentin.
Les particules ignées qui peuvent s’échapper de la flamme sacrée au cours de certaines pratiques yogiques, ne sont pas significatives d’éveil de KUNDALINI ; malheureusement, bien des sincères trompés et emplis de magnifiques intentions confondent les étincelles avec la flamme.
Le feu serpentin ne peut s’éveiller et se développer qu’avec la MAGIE SEXUELLE (SAHAJA MAÏTHUNA) exclusivement.
L’avènement du feu est l’événement cosmique le plus extraordinaire ; l’élément igné vient nous transformer radicalement.
En ces instants où j’écris ces lignes ardentes, me vient à la mémoire un souvenir transcendantal.
Une fois au cours d’un voyage incorporel, en état d’extase ou Samadhi, je m’aventurai à interroger ma MÈRE DIVINE KUNDALINI de la manière suivante : Est-il possible que quelqu’un dans le monde physique puisse s’AUTO-RÉALISER sans la nécessité de la Magie Sexuelle ?
La réponse fut terrible : « Impossible, mon Fils. Ceci n’est pas possible ». Et elle dit ceci avec une véhémence telle que je me sentis franchement ému.
Le feu serpentin est la « DUADE » mystique, le dédoublement de l’unité, de la « MONADE », l’aspect féminin éternel de BRAHMA, « DIEU MÈRE »…
La couleuvre ignée nous confère d’infinis pouvoirs ; parmi eux, le MUKTI de la béatitude finale et JNANA de la libération…
Chapitre 24 – Le Miracle de la Transsubstantiation
Revenons à la lyre horatienne, et chantons un peu.
À une amphore de vin
« O nata mecum consule Manlio,
Seu tu querellas sive geris iocos
Seu rixam et insanos amores
Seu facilem, pia testa, somnum ».
(Née avec moi sous le consul Manlius,
tu inspires tantôt querelles, jeux et plaisanteries,
tantôt disputes d’amis et folles amours,
tantôt rêves tranquilles, pieuse amphore.)
« Quocumque lectum nomine Massicum
Servas, moveri digna bono die,
Descende, Corvino iubente
Promere languidiora vina ».
(Le Massique pur, digne d’un grand jour
que tu as fidèlement gardé – pourquoi faire ? Peu importe –
offre-le et descends à l’appel de Corvinus
ton fluide languide, mesquine, ne le réduis pas.)
« Non ille, quemquam Socraticis madet
Sermonibus, te negleget horridus :
Narratur et prisci Catonis
Saepe mero caluisse virtus ».
(Il ne te fera pas de grimaces, même si en profondeurs
de livres socratiques il s’engouffre à plaisir ;
Car même Caton l’Ancien savait – dit-on –
Chauffer de vin sa vertu renfrognée.)
« Plerumque duro ; tu sapientium
Tu lene tormentum ingenio admoves
Curas et arcanum iocoso
Consilium retegis Lyaco ».
(Poulain au tourment plaisant, fais que parle celui
qui, par la lenteur de son esprit, ne trouve pas de mots.
Toi, tu délies la langue du sage qui recouvre
ses plans secrets et ses afflictions profondes.)
« Tu spem reducis mentibus anxiis
Viresque et addis cornua pauperi
Post te neque, iratos trementi
Regum apices neque militum arma ».
(L’espérance revient au sein qui doute,
au pauvre donne de l’entrain et lui, après quelques coupes,
affronte fermement les diadèmes des rois hautains
et les armes de leur cour.)
« Te Liber et, si laeta aderit Venus,
Segnesque nodum solvere Gratiae
Vivaeque producent lucernae,
Dum rediens fugat astra Phoebus ».
(Si Bacchus, si Vénus, accourent souriants,
si viennent les Grâces qui ensemble sautillent,
tu demeureras à la lumière de lampes fidèles
jusqu’à ce que l’aurore éteigne les astres.)
Nous trouvons dans la Messe Gnostique un récit précieux qui dit textuellement ce qui suit :
Et Jésus, le Divin Grand Prêtre Gnostique, entonna un doux cantique en louange du Grand Nom, et dit à ses disciples : Venez à moi, et ainsi firent-ils.
Il se dirigea alors vers les quatre points cardinaux, étendit son regard tranquille et prononça le nom profondément sacré LEW, bénit et souffla sur leurs yeux.
Regardez vers le haut s’exclama-t-il : Maintenant, vous êtes clairvoyants. Eux, levèrent alors leur regard à l’endroit que Jésus leur montrait, et ils virent une grande Croix qu’aucun être humain ne pourrait décrire.
Et le Grand Prêtre dit : Détournez votre regard de cette grande lumière et regardez de l’autre côté. Ils virent alors un grand feu et de l’eau, du vin et du sang (et là, a lieu la bénédiction du pain et du vin).
Et il poursuivit : En vérité, je vous le dis, je n’ai rien apporté au monde que le feu, l’eau, le vin et le sang de rédemption.
J’ai apporté le feu et l’eau du lieu de la lumière, du dépôt de la lumière, de là où se trouve la lumière.
Et j’ai apporté le Vin et le Sang de la demeure de Barbélos. Quand quelques temps se furent écoulés, le Père m’envoya l’Esprit Saint sous la forme d’une blanche colombe, mais écoutez : Le feu, l’eau et le vin, sont pour la purification et le pardon des péchés.
L’évangile de TACIANUS rend témoignage du sacrement du corps et du sang, en disant :
Et Jésus prit le Pain et le bénit. Et il le donna à ses disciples en disant : Prenez et mangez. Parce que ceci est mon corps qu’on vous donne. Et prenant le calice, il rendit grâce et l’offrit à ses disciples. Et il dit : « Prenez et buvez. Parce que ceci est mon sang qui va être versé pour la rémission des péchés. Et à partir de maintenant, je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai avec vous dans le royaume de mon Père. Faites ceci en mémoire de moi. »
Luc révèle intelligemment la profonde signification de cette cérémonie mystique et magique, en disant : « Arriva le jour des pains sans levain où il est nécessaire de sacrifier l’Agneau Pascal. Et Jésus envoya Pierre (dont l’évangile est le sexe) et Jean (dont l’évangile est le Verbe) en disant : Allez et préparez-nous la Pâques pour que nous la mangions ».
Le nom secret de Pierre est « PATAR » avec ses trois consonnes, d’une importance capitale en haut ésotérisme. « P » nous rappelle le Père qui est en secret, l’Ancien des jours de la Kabbale Hébraïque. « T » ou TAU, lettre croix, étudiée dans notre chapitre antérieur, fameuse dans le SEXO-YOGA. « RA », FEU SACRÉ, Divinité, Logos.
JEAN (JUAN) se décompose en les cinq voyelles I.É.O.U.A. (IEOUAN, SWAN, CHOAN, IOAN), Le Verbe, la parole…
Pierre meurt crucifié sur une croix inversée, tête en bas et pieds vers le haut, nous invitant à descendre dans la FORGE DES CYCLOPES, dans la NEUVIÈME SPHÈRE, pour travailler avec l’eau et le feu, origine des mondes, des bêtes, hommes et dieux.
Toute Initiation Blanche authentique commence par là.
Jean l’ineffable appuie sa tête sur le cœur du Grand KABIR Jésus, comme pour déclarer : l’Amour s’alimente d’amour…
Toutes lumières faites, il est très facile de comprendre que le Verbe Créateur attend à l’affût mystique, blotti au fond de l’arche, le moment précis d’être réalisé.
À celui qui sait, la parole donne pouvoir ; personne ne la prononça, personne ne la prononcera, sauf celui qui l’a INCARNÉE.
Au début était le Verbe et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il est écrit en paroles de feu dans le grand livre de l’existence cosmique, que nous devons d’abord parcourir avec pleine fermeté le sentier de PIERRE…
Le Verbe qui gît occulte dans le fond mystérieux et profond de tous les âges, enseigne clairement qu’après il est nécessaire de marcher sur le chemin de JEAN…
Il est cependant indiscutable qu’entre ces deux sentiers terriblement Divins, s’interpose un abîme…
Il est urgent et indispensable de tendre un pont de merveilles et de prodiges entre les deux chemins… et ensuite mourir de moment en moment.
Transmuter, pour parler dans le langage extrêmement pur de la Divine Langue, est certes la profonde signification mystique de l’onction Gnostique…
Le pain et le vin, la semence de blé et le fruit de la Vigne, doivent être royalement transformés en la chair et le sang du Christ Intime…
Le LOGOS SOLAIRE, de sa vie robuste et active, fait germer la semence afin que croisse l’épi de millimètre en millimètre, et qu’il reste ensuite enfermé dans la ferme dureté du grain, comme à l’intérieur d’un précieux coffre…
Les rayons solaires en pénétrant, solennels, dans le cep de la vigne, se développent et progressent en secret jusqu’à mûrir dans le saint fruit…
Le prêtre Gnostique en état d’extase, perçoit cette substance cosmique du CHRIST SOLEIL enfermée dans le PAIN et le VIN et agit, les déliant de leurs éléments physiques, pour que les atomes Christiques pénètrent victorieux à l’intérieur des organismes humains.
Ces atomes solaires, ces vies ignées, ces agents secrets de l’Adorable, travaillent silencieux dans le TEMPLE CŒUR, nous invitant une fois encore à suivre le sentier qui doit nous conduire au NIRVAVA.
La mystérieuse aide des atomes Christiques ressort clairement…
Et resplendit la lumière dans les ténèbres, et apparaissent sur l’autel les douze pains de la proposition, manifeste allusion aux signes du Zodiaque, ou modalités distinctes de la substance cosmique…
Ceci nous rappelle la douzième lame du TAROT, l’Apostolat, le Magnus Opus, le lien de la croix avec le triangle…
Quant au Vin qui dérive du fruit mûr de la Vigne, c’est le merveilleux symbole du feu, du sang et de la Vie, qui se manifeste dans la substance…
Il est indiscutable que pour avoir des origines différentes, les mots Vin, Vie, Vigne, ne laissent cependant pas d’avoir certaines affinités symboliques…
Il n’en va pas autrement de Vin et de Vis « Force« et Virtus « Force morale », ainsi que Virgo « Vierge » (Le Serpent Igné de nos pouvoirs magiques).
Le SAHAJA MAÏTHUNA (la MAGIE SEXUELLE) entre Mâle et Femelle, ADAM-ÈVE, dans la couche délicieuse de l’amour authentique, garde en vérité de sublimes concordances rythmiques avec l’agape mystique du Grand KABIR Jésus…
Le Germe enchanteur de l’épi sacré a son intime représentation dans la semence humaine…
Le fruit sacrosaint de la Vigne est réellement l’emblème naturel de la Vie, qui se manifeste dans toute sa splendeur dans la Substance.
Le miracle le plus extraordinaire du SEXO-YOGA est de transformer le Pain (SEMENCE) en chair solaire, et le Vin délicieux en Sang Christique et feu saint.
Le CORPS D’OR DE L’HOMME SOLAIRE, le fameux « TO SOMA HELIAKON » (synthèse complète des Véhicules Christiques), est chair, sang et vie du LOGOS créateur ou Démiurge.
La vivante cristallisation secrète de l’énergie sexuelle, dans la forme resplendissante de ce corps glorieux, n’est possible que par la MAGIE AMOUREUSE…
Einstein, une des grandes lumières de l’intellect, écrivit un sage postulat qui dit textuellement : « La masse se transforme en énergie ». « L’énergie se transforme en masse ».
Il est évident qu’au moyen du SAHAJA MAÏTHUNA, nous pouvons et devons transformer l’ENS SEMINIS en énergie.
Il est indiscutable que notre « MODUS OPERANDI SEXUEL » nous permet de transformer l’énergie créatrice en la chair glorieuse du corps d’or de L’HOMME-CHRIST.
Transformer le Pain en Chair et le Vin (Vie) en Sang Réel, en Feu vivant et philosophal, c’est réaliser le formidable miracle de la Transsubstantiation.
Le Parsifal Wagnérien, après bon nombre d’amertumes, est sagement conduit par son Guru GURNEMANZ jusqu’au Sanctuaire Sacré du Saint Graal, avec l’évident propos qu’il lui enseigne les mystères de la Transsubstantiation.
D’en haut du ciel d’Uranie, descend comme par enchantement un très pur rayon de lumière, lequel en tombant sur la Divine coupe, la fait resplendir d’une couleur purpurine…
Amfortas, le visage transfiguré, lève le calice (symbole vivant du YONI féminin) et très lentement, le meut dans toutes les directions, bénissant avec lui le Pain et le Vin pour les tables, tandis que les chœurs heureux chantent l’Hymne Eucharistique…
Chapitre 25 – Cherchez et Vous Trouverez
Les écritures sacrées disent : « Cherchez et vous trouverez, demandez et vous aurez, frappez et on vous ouvrira ».
Il est écrit avec des charbons ardents dans le livre de tous les mystères, que le Lanu ou Disciple doit demander et interroger, s’il est vrai qu’il aspire réellement de toutes les forces de son âme à l’AUTO-RÉALISATION INTIME.
Les Divins et les humains savent bien que PARSIFAL, en tant que Chela ou Disciple ne parvint pas à être roi du GRAAL, parce qu’il ne se posa pas la question des douleurs d’AMPHORTAS.
Le Pain et le Vin de la Transsubstantiation sont répartis sur les tables sacrées, auxquelles tous les frères s’assoient à l’exception de PARSIFAL, qui demeure debout et en état de ravissement mystique ; situation délicieuse et ineffable, dont il ne sort finalement que par les déchirantes lamentations du bon Seigneur AMPHORTAS.
GURNEMANZ, le vieil Hiérophante, le croyant inconscient et même impitoyable face à tout ceci, prend de ce fait une attitude sévère et le retire indigné, de la sainte enceinte…
En considérant très sérieusement la brillante thématique de ce magnifique drame Wagnérien, plus glorieux qu’aucun autre, nous pouvons découvrir, non sans un certain étonnement mystique, les trois degrés ésotériques classiques : APPRENTIS, COMPAGNONS et MAÎTRES.
Cet adolescent de la première partie du Drame Wagnérien ne sait rien encore de la demeure des délices, ni du coin de l’amour avec ses femmes-fleurs dangereusement belles, ni rien de cette KUNDRY, HÉRODIADE, GUNDRIGE, très délicieusement pécheresse ; il est encore l’Apprenti de la Maçonnerie Occulte…
Le PARSIFAL de la deuxième partie du Drame Wagnérien est l’homme qui descend valeureux au Neuvième Cercle Dantesque ; l’aspirant qui travaille dans la FORGE INCANDESCENTE DE VULCAIN, le COMPAGNON.
Le Héros de la troisième partie du Drame Wagnérien est le MAÎTRE qui revient au Temple, après avoir beaucoup souffert.
Le garçon de la première partie du Drame Wagnérien n’a même pas éveillé sa CONSCIENCE, il n’est que l’un des nombreux pèlerins qui voyagent en grand secret dans les obscures forêts de la vie, à la recherche d’un errant compatissant, qui aurait parmi ses trésors un précieux baume pour guérir son cœur endolori…
Grande est sa joie lorsqu’il rencontre sur son douloureux chemin le vieil ermite GURNEMANZ qui lui sert alors de Guide ou de Guru…
Le PARSIFAL de la seconde partie du Drame Wagnérien est l’ascète qui descend consciemment aux MONDES INFERNAUX ; l’homme qui travaille dans la FORGE DES CYCLOPES, le mystique qui vainc les sept prêtresses de la tentation…
Le dévot de la troisième partie du Drame Wagnérien est l’ADEPTE vêtu de la robe de Noce de l’Âme – merveilleuse synthèse des corps solaires – dans lequel sont contenus l’émotion supérieure, le mental authentique et la volonté consciente.
Le retour triomphal au temple du Graal est la caractéristique principale de la troisième partie de PARSIFAL.
L’anachorète revient dans l’enceinte sacrée, empoignant dans sa dextre formidable la sainte pique, la lance bénie…
Chapitre 26 – Le Spectre de Kundry
Dans le deuxième acte du Drame Wagnérien apparaissent avec une clarté sinistre l’intérieur et l’horrible cachot d’un vétuste donjon à moitié en ruines.
Une galerie de pierre vive conduit inévitablement au donjon de la muraille Dantesque.
L’obscurité règne, terrifiante, dans le fond mystérieux de cet antre noir, celui vers lequel on descend toujours à partir du terrifiant contrefort du mur.
Une grande quantité d’instruments de Magie Noire et d’appareils de Nécromancie apparaissent éparpillés, ici et là…
Dans l’effrayant contrefort de l’abject mur des abominations, le ténébreux KLINGSOR est fatalement assis d’un côté, face au fameux miroir métallique de la Magie…
Dans le modèle perfide, le sinistre personnage des ombres voit défiler astralement tous les extraordinaires événements de l’acte antérieur qui se sont succédés dans les domaines du Saint Graal.
L’humanité a des moments suprêmes et celui-ci est précisément l’un d’eux ; l’instant terrible est arrivé, l’heure des grandes décisions.
Le lugubre Mage des ténèbres est parvenu à attirer dans son antre l’ingénu PARSIFAL comme tant d’autres infortunés chevaliers, dans l’évident et machiavélique propos de le faire tomber épouvantablement dans les enchantements des irrésistibles femmes-fleurs à la terrible beauté.
Ce sommeil hypnotique fascinant et terrible dans lequel il avait submergé KUNDRY, la femme sans nom, la Diablesse originelle, la sanguinaire Hérodiade, la harpie Gundrigia, nourrit maintenant tous ses atroces défauts.
Le seigneur des ténèbres clame à grande voix du fond de l’abîme, il invoque et appelle…
Le spectre de KUNDRY apparaît entre les vapeurs bleutées et fétides de l’ignominie ; dans les brûle-parfums se consument la myrrhe, l’ase fétide, l’encens et nombre d’autres parfums évocateurs.
Ah ! Ah ! Nuit ténébreuse ! Mystère, folie, furie !… Sommeil, sommeil de douleur et de malheur… Sommeil profond… Mort ! S’exclame déchirée l’originelle et gentille diablesse des diablesses.
Le sinistre et sombre personnage donne des ordres impératifs ; KUNDRY proteste en vain, se voyant finalement obligée d’obéir.
Se résigner une fois encore à servir d’instrument de perdition… Quelle horreur !… Envelopper PARSIFAL dans ses enchantements, le faire tomber, comme le roi AMPHORTAS est l’ordre, et la malheureuse affligée n’est qu’une esclave au service du pervers.
L’ordre suggestif accompli, ce malin s’enfonce rapidement avec toute la tour et comme par magie, surgit alors un délicieux jardin qui occupe toute la scène.
Une splendide végétation tropicale et luxuriante s’étend, lascive comme dans l’attente vorace de la pleine satisfaction de ses plaisirs bestiaux…
Le spectre de KUNDRY avec un très beau vêtement de la gamme des soies, et couronné de branches d’arbres roux, se dresse pour regarder de loin le magnifique et ample panorama.
Elle écoute muette, perplexe, le fleuve blanc qui, entre les rochers, gronde en se divisant et veille à refléter dans ses miroirs du soleil doré, l’omnipotente flamme.
Les étoiles, en trône d’amarante dans l’espace immense, se dressent toutes proches, constellant de gouttes cristallines les noires feuilles de l’acanthe endormie.
Chapitre 27 – Les Nymphes
Dans le fond caverneux du Mystère exotique, on contemple le donjon fatal aux murailles vétustes, où s’appuient latéralement les saillies étranges de cet édifice millénaire, le château de KLINGSOR et ses splendides terrasses de style arabe…
Dans la terreur sacrée de ces curieux créneaux de l’énigme, surgit comme par enchantement, le PARSIFAL Wagnérien contemplant, ravi, les jardins ensorcelés…
Les féminines beautés de la Sainte prédestination, malheureusement perverties par l’Esprit du mal, apparaissent de partout.
De toutes parts, des jardins comme du magnifique palais, surgissent comme par magie de nombreuses jeunes Nymphes dangereusement belles.
Les unes viennent en groupe, les autres isolées, en nombre toujours croissant, demi-nues, magnifiques, terriblement provocantes.
Celles qui dormaient heureuses avec leurs amants – les infortunés chevaliers du Graal tombés dans leurs filets amoureux – comme s’éveillant d’un sommeil érotique, abandonnent maintenant leur couche de plaisirs…
C’est l’heure de la tentation et elles sont revenues à leurs antiques aventures, en quête d’une nouvelle victime…
Elles sont venues par tous les sentiers de la nuit ; voyez-les, là ! Il y a des têtes dorées au soleil comme mûres, d’autres semblent touchées d’ombre et de mystère, têtes couronnées de lauriers, têtes qui voudraient reposer dans le ciel. Il y en a quelques-unes qui ne parviennent pas à humer le printemps, et beaucoup d’autres qui transcendent les fleurs d’hiver.
Ardeur terrible que celle agitant les entrailles de chaque Nymphe, qui voit le navire s’en aller, brodant sur l’eau son fugitif sillage…
Elles, les délicieuses beautés féminines, tentent maintenant de séduire le jeune homme Wagnérien par leurs enchantements, mais celui-ci, indigné, les écarte de son bras herculéen…
Unique amour déjà tout à moi, qui mûrira avec le temps. Pourquoi me déprécies-tu ? S’écrie une désespérée…
Mes mains t’ont oublié mais mes yeux te virent, et quand le monde est amer, je ferme les yeux pour te voir… s’exclame une autre.
Je ne veux jamais te rencontrer parce que tu es avec moi, et je ne veux pas que ce que mon rêve fabrique, déchire ta vie. Ainsi parle une rêveuse.
Comme un jour tu me la donnas, je possède ton image vivante, et chaque jour, mes yeux lavent ton souvenir avec des larmes, susurre la plus provocante à l’oreille du garçon…
Les Nymphes, changeantes femmes de tous les temps, maintenant préoccupées… Souffrant pour PARSIFAL, faisant même l’impossible…
Le passage musical qui souligne toute cette scène, comparable à celles des mille et une nuits, a totalement fasciné les publics les plus exigeants du monde entier…
Dans ce passage igné du colosse, il y a couleur, amour, parfum, sortilèges indicibles, tout ce qui sait en vérité séduire les sens humains.
Cependant le Héros, évidemment, ne succombe pas dans la bataille des tentations…
Pourtant ce n’est pas tout, il manque le plus terrible, la rencontre avec KUNDRY, la femme par antonomase, la femme symbole, l’Ève merveilleuse de la mythologie hébraïque.
Chapitre 28 – La Diablesse Originelle
Entre la rêverie de quelques fleurs ensorcelées surgit la voix magique de KUNDRY, la diablesse originelle, le prototype de la perdition et de la chute, à laquelle pas même Amfortas, le roi merveilleux du Saint Graal ne put jadis résister.
La féminité mystérieuse s’exclame, passionnée, appelant le héros par son propre nom, celui dont l’appelait tendrement sa gentille mère en d’autres temps.
PARSIFAL, arrête-toi ! Lui lance la douce voix. Le plaisir et la joie t’invitent un moment !… Écartez-vous de lui, femmes vulgaires, amoureuses, frivoles enfants, fascinantes fleurs éphémères qui vous flétrissez si vite !
À ces mots les nymphes volubiles, changeantes, versatiles, sont profondément attristées.
Il est écrit et ceci, beaucoup de gens le savent, que ces beautés malignes s’éloignèrent ensuite en riant sur le chemin du retour au ténébreux château de KLINGSOR.
PARSIFAL dirige un regard peureux vers ce lieu des amours, d’où avait surgi la voix…
Il contemple alors cette vision juvénile à la splendide beauté, la provocante KUNDRY, étendue dans un massif de fleurs exquises et vêtue du vêtement le plus fantastique et tentateur dont ne pût jamais rêver le raffinement arabe.
Est-ce toi par hasard, sublime beauté féminine qui m’appela ? Moi qui n’ai jamais eu de nom ?
Et… Ô Dieux ! As-tu grandi et jailli du bocage parfumé ?
Oui répond KUNDRY, cette tumultueuse blonde qu’on appelait Hérodiade, et ses paroles si douces résonnent avec les accents émouvants d’une très douce lyre…
Toi, innocent et pur, je t’appelai FAL-PARSI…
C’est ainsi que ton père valeureux GAMURET, moribond, dans l’exotique terre des CALIFES et SULTANS, nomma et salua, heureux, le fils qu’il avait engendré. J’attendais ici, précisément pour te le révéler.
Je ne suis certes pas née de ce jardin de merveilles comme les autres beautés…
Ma Patrie est très éloignée de tous ces enchantements des mille et une nuits, j’étais dans cet endroit de joies passionnelles seulement pour que tu me rencontres.
Je suis venue de terres très lointaines et j’ai vu beaucoup de choses extraordinaires, j’attends que tu m’écoutes…
Il est bon que tu saches que j’ai eu l’immense joie de connaître ta mère HERZÉLÉIDE…
Cette femme exceptionnelle ne savait que pleurer, se rendant à la douleur par l’amour et pour la perte de ton père ; elle voulut te préserver de la même aventure, se donnant en cela comme devoirs les plus impérieux et les plus élevés, de t’éloigner de l’exercice des armes pour te garder et te sauver de la fureur des hommes.
Jolie petite mère, petite mère brune, qui eut un jour des lèvres de grenade, des dents de marbre, des boucles qui roulaient en cascades sur ton dos tiède et parfumé, et sur ton corps taillé au burin…
Petite mère sainte qui eut un jour tous les enchantements de la belle houri ; tendre petite mère, blanche et parfumée comme un lys, qui en ouvrant son calice se convertit en berceau pour te bercer.
Il n’y eut pour elle qu’ombres et craintes, que tu n’avais jamais à connaître. N’entends-tu pas par hasard ses appels angoissés, ceux mêmes dont elle t’appelait quand tu t’éloignais trop ?
Jolie petite mère, petite mère brune, toi qui en ces nuits de pleine Lune, mettais la balançoire dans le grand arbre de ton jardin…
Elle t’apportait là-bas les douceurs et le souper au parfum de mousse, d’œillet, de verveine, de rose, de pêche et de jasmin…
Jamais pourtant tu ne connus ses peines, ni le délire de ses souffrances ; un jour tu partis pour ne jamais revenir…
Elle t’attendit anxieuse de nombreux jours, jusqu’à ce que ses propres lamentations l’eussent rendue muette, puis elle mourut…
Chapitre 29 – Le Baiser Terrible
Terriblement intéressé par le merveilleux récit de KUNDRY, la diablesse originelle, PARSIFAL tombe aux pieds de la belle, saisi et embrumé par la douleur la plus acerbe.
La douleur jusqu’à ce moment fut pour toi inconnue, jusqu’à maintenant tu n’as même pas pu sentir en ton cœur, les douceurs du plaisir – lui dit KUNDRY – Apaise maintenant dans les consolations qui sont le naturel butin de l’amour, la peine et l’angoisse de tes sanglots !
Le savoir transformera l’inconscience en connaissance. Essaie de connaître donc, cet amour qui embrasa un jour le cœur de GAMURET quand l’inonda l’ardente passion d’HERZÉLÉIDE. Cet amour qui te donna un jour corps et vie, cet amour qui mettra la mort en fuite ainsi que ta maladresse, et qui doit t’offrir aujourd’hui comme ultime salut et bénédiction de ta mère… le premier baiser de la passion.
Tandis qu’elle parle si délicieusement dans cet émouvant langage, KUNDRY, la beauté la plus terrible, a incliné complètement sa tête d’enchantements sur celle de PARSIFAL, unissant finalement ses lèvres de pourpre maudite aux siennes, en un long et ardent baiser…
Cependant il y a un moment pour tout ; le contact igné d’une passion sexuelle si épouvantable engendre dans le héros du Drame Wagnérien une intense terreur…
Arraché par l’angoisse, il crie de toutes les forces de son âme : « AMPHORTAS ! La blessure ! La blessure ! »
Elle brûle déjà dans mon cœur ! Ses lamentations déchirent mon âme ! J’ai vu saigner cette blessure… Qui saigne maintenant en moi… Ici, ici même…
Non ! Non, ce n’est pas la blessure ! Ce sang doit encore couler à torrents ! C’est l’incendie, ici, ici, en mon corps !
C’est l’horrible angoisse qui m’étreint et soumet les sens avec violence ! Oh ! Supplice de l’amour !
Tout mon être palpite, brûle, tremble et tressaille en de pécheresses aspirations.
Vient ensuite le meilleur : le héros évoque le souvenir du Vase Sacré et du Divin sang que répandit le péché ; il rejette héroïquement KUNDRY, la Madeleine Wagnérienne qui se renverse terriblement sur son lit de fleurs, agitée par la plus sombre luxure…
C’est en vain alors que KUNDRY recourt à tous les enchantements, leurres et artifices que lui suggère sa ruse. Le Héros lui échappe…
La pécheresse exaspérée et vaincue, mais sans vouloir renoncer à ce qu’elle croyait être une proie facile, appelle le mage à son secours, lequel apparaît dans la muraille brandissant la lance du Seigneur…
Lance qu’il jette contre PARSIFAL dans l’intention de le blesser comme AMPHORTAS, mais comme le héros est pur, il est donc invulnérable ; la lance reste suspendue sur la tête de celui-ci, qui la prend et dans un geste extatique, il forme avec elle le signe de la croix…
Sous une telle conjuration, le ténébreux château de KLINGSOR tombe dans l’horrible précipice, converti en poussière cosmique…
Le jardin des délices se réduit un simple désert de pénitents, et les femmes-fleurs se flétrissent et roulent sur le sol trainées par de terribles ouragans…
Moment terrible que celui en lequel KUNDRY, la beauté maligne, lance un cri et s’effondre comme blessée mort…
PARSIFAL victorieux s’éloigne et disparait…
Chapitre 30 – Métaphysique Pratique
La Magie authentique, la Métaphysique Pratique de Bacon, est la science mystérieuse qui nous permet de contrôler les forces subtiles de la nature.
La Magie pratique, selon Novalis, est l’art prodigieux qui nous permet d’influer consciemment sur les aspects intérieurs de l’homme et de la nature.
L’amour est, sans aucun doute, l’ingrédient intime de la magie. Il est ostensible que la substance merveilleuse de l’amour œuvre magiquement.
Goethe le grand initié allemand en personne, se déclarait en faveur de l’existence magique de l’être créateur, pour une magie animique qui agit sur les corps.
La Loi fondamentale de tout influx Magique se base sur la polarité. « Nous tous les êtres humains, sans exception aucune, avons quelques forces électriques et Magnétiques en nous, et exerçons comme un aimant, une force d’attraction, l’autre de répulsion… Cette force magnétique, entre hommes et femmes qui s’adorent, est spécialement puissante et il est indiscutable que son action va très loin ».
Le mot MAGIE dérive de la racine aryenne MAB (de là, en Perse MAGA, en sanscrit MAHAS, en latin MAGIS, en allemand MEHR, c’est-à-dire Plus) ayant la signification, au sens propre, d’un savoir et d’une connaissance au-delà de la moyenne.
Au nom de la vérité nous devons dire ce qui suit : ce dont l’humanité a besoin pour vivre, ce ne sont pas les hormones ou les vitamines mais une pleine connaissance du Toi et Moi, et en conséquence, l’échange intelligent des facultés affectives les plus sélectes entre l’homme et la femme.
La MAGIE SEXUELLE, le MAÏTHUNA, se fonde sur les propriétés polaires de l’homme et de la femme, qui ont indubitablement leur élément potentiel dans le PHALLUS et l’UTÉRUS.
Le fonctionnalisme sexuel dépourvu de toute spiritualité et de tout amour, est uniquement un pôle de la vie.
Soif sexuelle et aspiration spirituelle en pleine fusion mystique constituent en elles-mêmes les deux pôles radicaux de tout érotisme sain et créateur.
Pour nous les Gnostiques, le corps physique est quelque chose comme une âme matérialisée, condensée, et non un élément impur, peccamineux, comme pour les auteurs de traités de l’ascèse absolue de type médiéval.
En opposition à l’ascèse absolue avec son caractère négateur de la vie, surgit comme par enchantement, l’ascèse révolutionnaire de la nouvelle ère du Verseau : mélange intelligent du sexuel et du spirituel.
Il ressort très clairement que la MAGIE SEXUELLE, le SEXO-YOGA, conduit intelligemment à l’unité mystique de l’âme et de la sensualité, soit la sexualité vivifiée : le sexuel cesse alors d’être un motif de honte, de dissimulation ou de tabou, et devient quelque chose de profondément religieux.
De la pleine et intégrale fusion de l’enthousiasme spirituel avec la soif sexuelle, surgit la CONSCIENCE Magique.
Il est urgent, impératif, indispensable, de nous émanciper du cercle vicieux de l’accouplement vulgaire, et de pénétrer consciemment dans la glorieuse sphère de l’équilibre magnétique.
Nous devons nous redécouvrir dans l’être aimé, trouver en lui le sentier du fil du rasoir.
La Magie Sexuelle prépare, ordonne, enlace, attache et défait à nouveau, en rythmes harmonieux, ces milliers de millions de dispositifs physiques et psychiques qui constituent notre propre univers particulier intérieur.
Nous reconnaissons les difficultés ; le double problème que présentent les courants nerveux et les subtiles influences qui agissent sur notre état d’âme de manière consciente ou inconsciente est indiscutable.
Gouverner sagement de si délicats mécanismes, courants et influences pendant la transe sexuelle, n’est possible qu’à travers l’expérience personnelle de chacun.
Ce type spécifique de connaissance s’avère intransmissible ; il est le résultat de l’expérimentation individuelle ; ce n’est pas quelque chose que l’on peut montrer comme ce qui s’apprend et ce qui est visible.
Chapitre 31 – Le Nervus Sympathicus
Le « NERVUS SYMPATHICUS » est fondamental dans tous les rituels de Haute Magie, donc sans aucun doute, celui-ci en soi est ce condensateur omnipotent du sentiment, qui alterne et concentre tout le circuit merveilleux de nos facultés animiques, et par lequel se gouvernent les pensées, conceptions, désirs, idées, aspirations, etc.
La physique nucléaire a démontré de manière évidente, claire et définitive, que toute matière est immatérielle.
Il s’avère indiscutable que tous les rythmes cellulaires internes sont animiques (ANIMAE).
L’unité de corps et d’essence se manifeste normalement sous forme de vibrations électroïdes, au travers du monde des sensations extérieures et intérieures.
Les hommes et femmes qui s’adorent ne peuvent arriver à être réellement complets, entiers, unifiés que par l’intime aspiration ésotérique vers le tout, l’inévitable, l’infranchissable.
Il est écrit en mots d’or dans le grand livre de l’existence cosmique que dans cette plénitude masculine-féminine, seulement les sexes opposés peuvent rencontrer l’équilibre réciproque parfait.
Dans la remise simultanée qu’ils font d’eux-mêmes au Père qui est en secret et à la Divine Mère Kundalini, l’homme et la femme ont en main le fil d’Ariane de l’ascension mystique, le fil doré qui les conduira des ténèbres à la lumière, de la mort à l’immortalité.
Il est indubitable – et ceci tout ésotériste idoine le sait – que les authentiques forces procréatrices, animiques et spirituelles, se trouvent dans le fond vital ou Lingam Sarira de notre organisme.
Le « SYMPATHICUS » ou système nerveux secondaire, est, avec toute sa chaîne de sensibles mailles ganglionnaires, le médiateur et conducteur à la réalité intérieure, qui non seulement influe définitivement sur les organes de l’âme mais encore, gouverne, dirige et contrôle les centres les plus importants à l’intérieur de notre organisme.
Il est donc certain, clair et manifeste que le « SYMPATHICUS » guide de manière tout aussi mystérieuse, les merveilles de la conception fœtale et les activités du cœur, reins, capsules surrénales, glandes sexuelles, etc.
Par la direction du courant moléculaire et la cristallisation de rayons cosmiques, le « SYMPATHICUS » équilibre dans les rythmes du feu universel, tous les éléments physiques et psychiques qui lui sont subordonnés.
Le « NERVUS SYMPATHICUS » est également un « NERVUS IDEOPLASTICUS » merveilleux, extraordinaire, formidable.
Nous devons mettre l’accent sur l’idée que le système secondaire agit comme médiateur entre la vie subjective, tridimensionnelle, et le monde intérieur de l’objectivité spirituelle.
Le « NERVUS SYMPATHICUS » est le grand équilibreur, moyen qui apaise et réconcilie les paires d’opposés de la philosophie dans le fond vivant de notre conscience.
Le MOUVEMENT GNOSTIQUE RÉVOLUTIONNAIRE affirme que l’ascèse chrétienne médiévale est maintenant dépassée, obsolète, réactionnaire.
Il est ostensible que par ces temps de l’Ère du Verseau, de nombreux cultes sexuels antiques, souvent d’origine asiatique, vont à nouveau s’éveiller à la vie.
Chapitre 32 – Adam Kadmon
L’homme primitif, l’Androgyne sexuel Adam-Kadmon, se reproduisait par le pouvoir de l’imagination et de la volonté unie en vibrante harmonie.
Il est écrit avec des charbons ardents dans le livre de tous les mystères, que dans l’union de ces deux pôles magiques se trouve la clef de tout pouvoir.
Les vieilles traditions Kabbalistes racontent que l’homme perdit ce pouvoir créateur, imaginatif et évolutif, par la chute dans le péché… Ils disent que pour cela précisément, il fut expulsé de l’Éden.
Il résulte avec une entière clarté méridienne que cette conception Kabbaliste a des fondements solides.
Rétablir cette unité originelle de l’androgyne primordial est précisément l’objectif principal de la MAGIE SEXUELLE.
Au moyen du SEXO-YOGA, avec son fameux SAHAJA MAÏTHUNA, nous nous rendons entiers, unifiés, complets.
Le fond cosmique transcendantal de la sexualité est indiscutable. La Sexologie ésotérique nous permet de réaliser un enlacement électrobiologique entre ces zones mystérieuses, transcendantes du psychique et du physiologique, pour nous convertir en authentiques MUTANTS.
L’amour pour le conjoint ou la conjointe se relie mystiquement à de splendides représentations qui ont leur origine dans le monde de l’Esprit pur.
L’heure est arrivée de regarder les fonctions sexuelles, non en tant que motif de honte, tabou ou péché, mais comme quelque chose d’infiniment élevé, sublime et terriblement Divin.
Ainsi donc le SEXO-YOGA, le MAÏTHUNA, agit en nous transfigurant radicalement et en donnant évidemment une accentuation idéale à ce qui est sexuel dans l’âme de chacun de nous.
Sont capables de MAGIE SEXUELLE ces personnes intelligentes et compréhensives qui essaient de transcender ce dualisme qui sépare le monde animique du monde physique.
L’imagination créatrice est le merveilleux agent de la vie sexuelle et elle possède en soi une qualité cosmique Divine.
Le miroir magique de l’Imagination est seul à accueillir en soi la Volonté de notre Père qui est en secret.
La volonté et l’imagination de deux amants qui s’adorent, homme et femme, consiste donc en le fait de donner forme à leur univers intime au moyen de l’ardeur sexuelle commune.
Dans tous les livres de sagesse antique, on parle toujours de « l’Ile Sacrée » et des Dieux Saints.
Cette île bénie et impérissable, jamais au grand jamais dans l’histoire des innombrables siècles, n’a eu de part dans la Némésis des autres continents. Pour être certes l’unique dont le destin est de durer du début jusqu’à la fin du Mahamvantara en passant par chaque Ronde.
Elle est sans aucun doute, l’archaïque berceau paradisiaque d’ADAM-KADMON, la première race humaine, gens androgynes, protoplasmiques, capables de se reproduire comme nous l’avons déjà dit, par le pouvoir de la volonté et de l’imagination unies en vibrante harmonie.
Ile vénérée, exotique demeure de l’ultime mortel Divin, choisi alors comme Shishta pour semence de cette humanité pygmée.
Terre des Mille et Une Nuits des paradis Jinas dans les régions septentrionales du monde.
L’étoile polaire du nord fixe sur elle son vigilant regard de l’aurore jusqu’à la fin du crépuscule d’un jour du Grand Souffle.
Ile bénie que nous devons chercher dans le fond même de notre conscience intime.
ADAM-KADMON doit naître en chacun de nous par le merveilleux pouvoir de la MAGIE SEXUELLE.
Tu rempliras cent vases du sel de tes yeux, tu soupireras terriblement jusqu’à lutter avec impétuosité dans le douloureux vent qui passe, détruisant cruellement les pétales parfumés des fleurs de tes jardins, tu sangloteras amèrement jusqu’à blesser mortellement les entrailles de la nuit étoilée. Je te jure par l’Éternel Dieu vivant, que d’aucune manière ton AUTO-RÉALISATION INTIME ne sera possible, si tu écartes de ta vie la joie de l’Amour, la Magie Sexuelle.
Chapitre 33 – Le Couple Divin
C’est au moment terrible que doivent entrer en jeu les armes érotiques de l’amour passionnel asservissant, patrimoine très spécial de KUNDRY, la femme supérieure, la plus enchanteresse et pernicieuse de toutes les créatures, dans son éternelle victoire.
Le grossier vêtement de la pénitente de la terre sauvage, de la fidèle messagère du Saint Graal, a disparu.
KUNDRY, HÉRODIADE, GUNDRIGE, est maintenant la nubile beauté féminine, avec tout le pouvoir merveilleux de sa fascination magique, irrésistible.
On comprend, dans la délicieuse pénombre du jardin, que l’exhortation ensorcelée du mauvais mage l’a enveloppée dans ses fatals sortilèges, épouvantablement.
L’accomplissement asservissant du désir abyssal est maintenant franchement inévitable et, naturellement, l’infortunée beauté souffre dans les lointaines profondeurs de sa conscience intime.
La très belle et épouvantable scène de la tentation sexuelle a commencé parmi les fascinants miroirs de la vie…
Et ce qui se passe dans le fond animique de cette femme provocante, Dieu seul le sait.
Indiscutablement, dans cette féminité si adorable, la femme lutte contre la femme, la tentatrice contre la salvatrice, l’amour contre la cruelle perfidie qui envenime tout.
Il est évident que les deux KUNDRY luttent à bras-le-corps dans l’âme miraculeuse de la beauté.
Il est ostensible que cette douce créature fascinante se révèle être, dans le fond du mystère, une victime de plus des élans naturels pervertis.
Esclave de la passion sexuelle qu’exerce sur elle le délice de la suggestion de l’homme, contrainte par la puissance magique de la conjuration, elle recourt alors au génie féminin, pour soumettre le jeune homme à ses tentations.
En entrant dans cette partie du Drame Wagnérien, il convient de rappeler que les Perses voyaient en la femme l’aspect de l’illusion, l’élément de la séduction absolue.
Quant au genre de leur idéologie, ces allégories et histoires adaptées du Coran le montrent avec clarté ; spécialement, celle de Joseph et Putiphar où on montre la femme sous l’aspect de danger universel.
Ainsi à Firdusi, Putiphar à l’instar de Luleica, n’induit pas seulement Joseph en tentation par ses enchantements physiques, mais elle tente en outre de prendre le vertueux, de manière magique dans l’hallucinant filet de sa lascivité.
Ainsi, elle reçut Joseph dans une salle de miroirs ; la rousse chevelure, les lèvres de pourpre maudite, les pointes rosées de ses seins de nacre dressés, le corps entier oint et ondulant, l’éblouissaient ici et là, partout où il dirigeait son regard.
Le Patriarche Joseph, selon l’interprétation Perse, ne put résister et succomba à l’artifice.
Dans cette représentation merveilleuse des miroirs magiques, se trouve occulté tout le mystère de la fascination sexuelle.
La nature disposée à la volupté passionnelle est, sans doute aucun, une séduction unique et œuvre sur toutes les créatures vivantes de manière hypnotique.
Le monde tridimensionnel des vaines apparences nous emprisonne ainsi horriblement, étant donné que nous succombons invariablement à l’enchantement de l’anti-pôle sexuel.
KUNDRY, GUNDRIGE, HÉRODIADE, la Madeleine mystique du Parsifal Wagnérien n’ignore pas le secret vivant de sa propre existence et sait très bien par nature, et par instinct, qu’elle pourra se libérer du sinistre pouvoir ténébreux de KLINGSOR, uniquement si elle rencontre sur son chemin d’amertumes un homme fort, capable de se vaincre lui-même et de la rejeter.
Tous faibles… tous tombent avec moi, traînés par ma malédiction… s’exclame la tentatrice.
La tentation sexuelle est feu. Le triomphe sur la tentation sexuelle est lumière. Bénie soit la femme, béni soit l’amour, bénis soient les êtres qui s’adorent.
Les vieux cultes religieux, en Grèce, Chaldée, Égypte, Perse, Inde, Mexique, Pérou, etc., furent indubitablement de nature sexuelle, à cent pour cent.
Sans doute aucun, la reconnaissance de la puissance sexuelle en tant que force supraterrestre génitrice et créatrice, est fondamentalement plus auto-exaltante et dignifiante que l’attitude médiévale qui relègue le sexe, le considérant bas, pécheur, sale et ennemi de l’âme.
Dans le culte sexuel des grecs antiques, le couple mortel aspirait de toutes les forces de son âme à refléter en lui-même la joie du couple Divin.
La légende des siècles conte qu’en Grèce, comme à Rome, la célébration des fiançailles Sacrées était en usage.
L’homme et la femme – Adam et Ève – oints, précieusement parés et couronnés de fleurs sublimes, se dirigeaient à la mutuelle rencontre, tels Dieu et Déesse après une cérémonie dans le temple, pour prendre part dans l’embrassement rituel à cette félicité du couple suprême qui régissait ciel et terre.
Chaque homme représentant Zeus, chaque femme Héra, dans l’acte sexuel amoureux, se réalisait une connexion magnifique du LINGAM-YONI.
Il est évident que le couple bienheureux se retirait de l’acte sans épancher le Vase d’Hermès.
La question sexuelle était alors une réplique d’un évènement cosmique formidable, qui faisait frémir tout l’univers.
Ceci est une chose que nous ne devons jamais oublier ; une identification si sublime avec le Divin ne pourrait jamais être atteinte, sinon par des couples vraiment éveillés, individualisés, illuminés.
Expérience sacrée, noces alchimiques, embrassement rituel, joie sans limite du couple suprême, accessible uniquement aux Adeptes de la Fraternité blanche.
Homère, le grand poète Grec, a réalisé une description sublime et magique, du divin couple ZEUS-HÉRA : « Sous eux, la germinatrice terre prodiguait verdure fleurie, lotus, trèfles juteux, jacinthes et safran, lesquels pressés, turgescents et tendres, se levaient du sol, et eux reposaient là ; ils entraînaient là-haut les nuages scintillants et dorés, et l’étincelante rosée se répandait sur la terre ».
Chapitre 34 – Fal-Parsi
Dans l’œuvre grandiose PARSIFAL, de Richard Wagner, se trouve l’évangile de la Nouvelle Ère du Verseau.
C’est la doctrine de la synthèse, la Religion primitive de l’humanité, occulte depuis les tristes jours en lesquels la sagesse archaïque, le temple symbolique, fut enseveli par les ruines des Mystères Initiatiques, avec le ténébreux avènement du KALI-YUGA.
KUNDRY, avec tout l’artifice délicieux de ses enchantements, surgissant du bosquet parfumé pour tenter FAL-PARSI, est la beauté à la Sainte prédestination, pervertie par l’esprit du mal.
Le salut de KUNDRY est dans la résistance, dans la chasteté du jeune homme, mais elle n’a pas confiance, l’homme fort n’a pas eu d’existence pour elle : les animaux intellectuels sont très faibles.
La précieuse féminité comprend qu’elle pourra se libérer des chaînes de l’esclavage, uniquement quand elle rencontrera sur son chemin un homme suffisamment fort pour la rejeter en plein accouplement sexuel.
Elle connaît FAL-PARSI le jouvenceau, devine sa mission et se refuse à s’éloigner de lui, craignant de le vaincre et très sûre du pouvoir du sortilège.
L’inoubliable beauté, vêtue de tant de raffinement arabe, rusée, commence par l’appeler de son nom FAL-PARSI, et continue ensuite avec la loi des associations intimes, l’emportant finement sur le chemin du sentiment jusqu’à l’origine sexuelle même de son existence.
L’exotique prêtresse de la délicieuse tentation des Mille et Une Nuits, établit une relation passionnelle, dans le centre sexuel du jeune homme dans l’évident propos de le faire tomber, évanoui, entre ses bras impudiques…
La séduction préliminaire des Femmes-Fleurs de KLINGSOR, le Mage Noir, est également traditionnelle chez les asiatiques. Il n’existe pas de Héros sacré qui ne soit passé par elle.
Krishna le conducteur de char, transperçant de ses yeux de feu NISUMBA, la KUNDRY orientale ; chez les Druses Syriens, les sept prêtresses de la tentation tentant de séduire les initiés, constituent en soi la racine fondamentale des études ésotériques.
Le Grand Kabîr JÉSUS, tenté par la KUNDRY des Mystères Égyptiens, fut certes le PARSIFAL du pays ensoleillé de KEM.
Et que dirons-nous des femmes-fleurs par lesquelles fut assailli le Grand Maître avec tant d’ardeur, dans la terre des pharaons ?
La pierre de touche, l’ALMA-MATER du Grand Œuvre se rencontre dans KUNDRY, la femme par antonomase, la femme-symbole ; sans sa présence nous sommes inévitablement condamnés à l’abîme et à la seconde mort.
Femme adorable ! Tu es sur le sentier du fil du rasoir ! Le rocailleux chemin qui conduit au Nirvana…
Qui me ferait prendre tes blanches mains, pour en presser mon cœur, et les baiser ardemment, tout en écoutant religieusement, de ton amour les très douces et fascinantes paroles !…
Qui me ferait sentir sur ma poitrine, ta tête languissante inclinée, et écouter tes divins soupirs d’amour et de poésie !…
Qui me ferait poser mes lèvres chastes et suaves dans tes cheveux, que tu sentes sangloter mon âme en chaque baiser que je laisserais sur eux !…
Qui me ferait dérober un seul merveilleux rayon de cette lumière de ton calme regard, pour avoir ensuite de quoi illuminer la solitude de mon âme !…
Ô ! Qui me donnerait d’être ton ombre même, cette très douce atmosphère qui baigne ton visage, et pour baiser tes yeux célestes, la larme qui tremble à ton cil.
Et être un cœur tout de joie, nid de lumières et fleurs divines, où dormirait ton âme de colombe, du sommeil virginal de tes amours… GUNDRIGE, HÉRODIADE, KUNDRY, souviens-toi, tu es le secret sentier du Mystère…
Chapitre 35 – La Clé Suprême
Quand le monde, ce Tantale qui aspire en vain à l’idéal, plie sous le poids du rocher de Sisyphe, et expire brûlé par la tunique de Jésus…
Quand ténébreux et scintillant à la fois, il imite Barrabas et abhorre le juste, et que le Pygmée aux soifs de géant se tord sur le lit de Procuste…
Quand il gémit dans d’horribles convulsions pour expier ses criminelles erreurs, mordu par ses avides passions, comme Actéon par ses chiens voraces…
Quand soumis à sa chaîne fatale, il traîne ses malheurs dans les boues, et que chacun dans son égoïste peine, y tourne le dos à l’affliction de tous, naissent alors les grands avatars, qui enseignent le chemin secret…
Le candélabre sacré qui dans la chapelle austère, brûle sans trêve en offrande claire, et consume sa mèche et sa cire pour dissiper le lugubre de l’autel ; glorieux vase où Dieu résume combien il est amour…
Sublime PARSIFAL, qui a l’ambition de blesser Satan dans le fracas de l’éclair et la terreur du tonnerre…
Oiseau Phénix qui en fulgurantes entreprises, avive le feu de son bûcher, dure et meurt, se convertissant en flammèches dont il renaît, victorieux et pur…
Voilà l’initié dans son fatal exil !… Chanter Phillys par son doux nom, et ensuite… Le meilleur est AIMER. Embrasser ?… Oui, au moment suprême !
Amfortas, la blessure !… La blessure ! S’exclame le héros du Drame Wagnérien. Ne pas éjaculer le semen… douleur pour la bête, plaisir pour l’esprit… torture pour la brute… Étrange symbiose d’amour et rébellion ; mystique révolutionnaire du Verseau, nouvelle ascèse…
Femme, il y a un ciel dans tes bras ; je sens mon cœur oppressé par la joie… Ô ! Maintiens-moi dans la vie de tes embrassements pour ne pas me tuer de ton baiser !
En vain, l’érotique beauté recourt-elle alors à tous ses enchantements : FAL-PARSI ne répand pas le Vase d’Hermès et se retire…
La pécheresse, exaspérée et vaincue, mais sans vouloir renoncer à ce qu’elle croyait être une proie facile, utilise tous les recours sexuels de son KLINGSOR intérieur, l’Égo animal, Méphistophélès, jette contre le jeune homme, la lance du Seigneur…
La lance bénie, emblème de la force sexuelle, flotte alors sur la tête de l’Initié, suspendue. Celui-ci l’empoigne de sa dextre et fait avec elle, le signe de la croix… Sous cette conjuration, le château des iniquités que l’Adam de péché porte à l’intérieur de lui, tombe dans le terrifiant précipice, converti en poussière cosmique.
Elle, terriblement belle, épouvantablement délicieuse, laisse échapper de sa gorge nubile un cri de luxure, s’évanouit ensuite sur son lit de plaisirs…
Le héros victorieux, portant en sa splendide dextre la lance de Longinus, s’éloigne du lit refuge en marchant lentement, bien lentement, dans le jardin interne et délicat… Sous une lumière diffuse d’or et de violet.
Chapitre 36 – Hatha-Yoga Pradipika
Le HATHA-YOGA PRADIPIKA des Grands Initiés Hindoustans, insiste sur l’idée transcendantale qu’un coït réalisé avec une femme consacrée est une véritable panacée pour l’obtention des états mystiques les plus élevés.
L’acte sexuel est une jouissance légitime de l’homme. C’est la consubstantiation de l’amour dans le réalisme psychophysiologique de notre nature.
Un grand sage, que je ne nommerai pas, dit en commentant le tantrisme Hindoustan :
Une secte de SHIVA à Bombay, en Inde, réalise aujourd’hui les épousailles sacrées suivant les règles de VATSYAYANA, l’auteur de KAMASUTRA.
On place une SHATKI élue, nue sur un autel ; le Grand Prêtre consume en elle son offrande par le coït.
La gigantesque image du Dieu SHIVA, illuminée par de nombreuses lampes à huile, contemple la copulation charnelle, depuis le haut.
À un signal déterminé du Grand Prêtre, se réalise une copulation générale dans laquelle chaque couple doit représenter SHIVA et sa SHAKTI (ou épouse).
Les adeptes de la secte croient glorifier par leur offrande sexuelle, l’univers maintenu uniquement par l’éternelle procréation spontanée de la Divinité, et parvenir par l’acte précisément, à la consonance rythmique de l’éternité.
Le participant, bien des semaines avant le commencement des « épousailles sacrées », était dûment instruit par les prêtres. Malheur à celui qui, en cet acte, laissait passer les moindres pensées profanes ou cherchait en cet acte la satisfaction de ses propres sens ! La colère de la Divinité devait s’abattre impitoyablement sur lui.
Quand, dans les temples d’Assyrie, d’Égypte, de Perse, d’Inde, de Grèce, etc., les prêtres et les prêtresses s’unissaient sexuellement devant les fidèles ou bien que dans les temples de SHIVA copulaient en même temps des centaines de couples dans certaines festivités du Dieu, les apparentes licences, les plus grandes, n’avaient qu’un sens plus occulte et plus profond.
À travers le SAHAJA MAÏTHUNA, l’acte sexuel des prodiges, se libère une essence fluide, un magnétisme extraordinaire, merveilleusement omnipotent, lequel déchargé subitement en un même point, se convertit en fait en « Genius Lucis » de tous les enchantements magiques.
Un vieux proverbe japonais dit ceci : « Par la vénération, on peut faire briller la dent d’un chien ».
Tes dents sont plus blanches que les perles qui poussent dans les mers, dit le Grand Kabîr Jésus, en se référant au cadavre d’un chien en décomposition.
Toutes lumières faites, il ressort avec une clarté totale que c’est la Magie traditionnelle, le fameux GUPTA-VIDYA oriental, cette mystérieuse science au moyen de laquelle nous pouvons atteindre définitivement la libération finale.
PARSIFAL, le héros mystique, réfrénant valeureusement l’élan sexuel en se retirant, intrépide, de cette tumultueuse blonde qu’on appelait HÉRODIADE, sans répandre le Vase d’Hermès, l’ENS SEMINIS, empoigne de fait, indiscutablement, dans sa dextre omnipotente et terriblement Divine, cette lance de Longinus, l’extraordinaire emblème du « GENIUS LUCIS », la force Odique ou magnétique, avec laquelle il fait le signe de la croix pour convertir l’ÉGO ANIMAL en poussière cosmique.
La copulation collective des temps enfuis, en cette nouvelle Ère du signe zodiacal du Verseau, s’avère déplacée, désuète, obsolète, retardataire. C’est l’instant sidéral où nous tous devons marcher sur le sentier amoureux du Mariage Parfait.
Il ne fait aucun doute, qu’empoigner vigoureusement la lance vénérable dans le LABORATORIUM ORATORIUM du TROISIÈME LOGOS est primordial, s’il est vrai que nous voulons réduire en cendres le sinistre et ténébreux château de KLINGSOR OU MÉPHISTOPHÉLÈS secret, que nous avons chacun à l’intérieur de nous.
COMPRÉHENSION ET ÉLIMINATION : facteurs de base, décisifs, fondamentaux. Il est indiscutable que tout défaut psychologique doit avoir été préalablement compris en totalité avant son élimination.
On a besoin d’une didactique, c’est évident ; nous l’avons heureusement, et elle est vraiment très simple et puissante.
Prier dans l’alcôve du Jardin des Délices, dans le lit nuptial des merveilles érotiques ! Supplier au moment des jouissances, dans l’inoubliable instant du coït, demander à notre Adorable Divine Mère Kundalini qu’elle empoigne avec splendeur en ces moments de baisers et de tendresse, la lance Magique pour éliminer ce défaut que nous avons compris dans tous les départements du mental. Et nous retirer ensuite, sans répandre le Vin Sacré, l’ENS SEMINIS, signifie mort, joie, ivresse, délice, jouissance…
La COMPRÉHENSION exclusiviste n’est pas tout ; elle est urgente, indispensable, impérative, l’élimination radicale absolue.
N’importe quel homoncule rationnel pourrait comprendre clairement l’abominable défaut de la colère et pourtant continuer à l’avoir, même si elle lui dévore les entrailles.
Ce pauvre mental animal, intellectuel, ne peut en vérité rien altérer fondamentalement. Nous avons besoin d’un pouvoir supérieur, d’une puissance vivante, capable d’éliminer ou d’exiler totalement cette sinistre entité qui personnifie psychiquement cette erreur que nous avons comprise. Cette autorité est, sans doute aucun, notre Adorable Divine Mère Kundalini, l’épouse sublime de l’Esprit Saint, le serpent igné de nos pouvoirs magiques, ce feu électronique solaire qui se développe et se déroule de splendide manière dans l’épine dorsale de l’ascète.
Vaine chose que nous enorgueillir du mental animal et lunaire… celui-ci, par lui seul, ne peut que nous conduire à l’erreur…
L’intellect peut se donner le luxe de cacher des défauts, de les répudier, de les condamner, de les justifier, de les étiqueter sous différents noms, de les dissimuler de la vue des autres, de les passer d’un département à un autre, etc., mais jamais de les éliminer.
La Lance ÉSOTÉRIQUE CHRISTIQUE du Saint Graal et la Lance païenne des actes, exhibée par Wotan, sont une seule et même Lance, arme ou Pique Sainte, tenue pour sacrée par tous les peuples depuis l’antiquité la plus reculée.
Il ne fait aucun doute que c’est seulement avec l’arme d’Éros maniée par la Divine Mère Kundalini pendant le coït sacré, que nous pouvons en vérité éliminer radicalement une par une toutes ces entités ténébreuses qui personnifient nos défauts psychologiques et qui, dans leur ensemble, caractérisent l’Égo animal.
Chapitre 37 – La Confession Égyptienne
Je dus après avoir créé le TO SOMA HELIAKON dans la FORGE DES CYCLOPES (le sexe), passer par un temps de profondes réflexions.
C’est le moment opportun pour expliquer que dans le « corps d’or de l’homme solaire« comme dans un vase saint, se trouvent contenus l’émotion supérieure, le mental de l’ascète Gnostique et la volonté consciente.
Il n’est pas superflu d’insister sur ce fait transcendantal de la « seconde naissance » qui advint après que je me fus vêtu de l’habit des noces de l’âme dans le neuvième cercle dantesque.
Je rencontrai dans la résidence de l’amour d’autres frères et sœurs qui avaient également travaillé intensément dans « la forge incandescente de Vulcain« (le sexe). Tous resplendissaient glorieusement parmi les Divins enchantements indescriptibles du Vendredi Saint.
Il ressort clairement que je parle, de manière mystique, du temple des « Deux Fois Nés ».
Humanité Divine, extraordinaires gens de différentes nationalités, peuples et langues !
J’en vins à comprendre dans cette « Aula Lucis », de manière intégrale, l’idée transcendantale selon laquelle l’Homme doit être aussi uni charnellement avec Dieu.
Indiscutablement, la créature humaine peut S’AUTO-RÉALISER intimement, uniquement en remettant son corps à Dieu.
Il est ostensible, bien que cela semble paradoxal, que tous ceux qui sont « deux fois nés » n’ont pas dissout le Moi.
Après la seconde naissance, je fus instruit intensivement dans le temple ; je compris alors que je devais mourir d’instant en instant si je ne voulais pas me convertir en Hanasmussen, au double centre de gravité.
J’ai déjà expliqué dans mes livres précédents, que les Hanasmussen sont des échecs cosmiques, des avortements de la Divine Mère Kundalini, des cas perdus.
Il est indispensable, urgent, de mourir radicalement en notre propre personne, dans notre chair, dans le Moi, avec le ferme propos d’incarner la puissance de Dieu en nous.
Nous avons besoin de nous réconcilier avec le faiseur Suprême, de manière à ce qu’il puisse reconnaître dans la chair sa propre créature.
La lumière et la poussière doivent célébrer leurs noces, et ciel et terre se libérer ensemble dans l’amour.
Un nouveau ciel est déjà disposé et de même ainsi doit se créer une nouvelle terre, égale à lui, en beauté et en magnificence.
L’extérieur n’est que la projection de l’intérieur. Qui est déjà bien mort et a Dieu à l’intérieur de lui, projette un paradis.
De profondes réflexions ébranlèrent mon âme… Je compris à fond et de manière intégrale chacune de mes propres erreurs psychologiques.
Ô ! MAHALAKSHMI, MAHA SARASWATI, ISIS, ADONIA, INSOBERTE, TONANTZIN, DIVINE MÈRE KUNDALINI ! OM… SANTI… SANTI…
Mère Divine, sans toi, jamais je n’aurais pu éliminer les démons rouges de Seth, ces entités des ténèbres qui personnifient nos défauts !
Un jour quelconque, peu importent la date, le jour ou l’heure, le Kether de la Kabbale hébraïque, « l’Ancien Des Jours », « mon Père qui est en secret », « l’Occulte de l’occulte », « la Bonté des bontés », « la Miséricorde des miséricordes » vint me visiter.
Le Seigneur s’assit sur son Trône et dit : « Travaillant comme tu le fais, tu vas très bien ; tu dois continuer ton travail »…
Le temps passait et je mourais, d’instant en instant… Comprendre et éliminer, voilà quelle fut ma tâche.
Il est écrit en charbons ardents dans le grand livre des splendeurs, que ceux qui sont morts en eux-mêmes, seront reçus dans le monde des défunts…
Mon cas ne fut pas une exception à la règle funéraire. Vêtu de ces Vêtements funèbres que j’ai coutume d’utiliser après chaque désincarnation, je vécus alors heureux dans la demeure occulte.
Je veux terminer le présent chapitre, en transcrivant et même, en commentant brièvement chaque verset de la Confession Égyptienne.
Papyrus NEBSENI :
- « Ô Toi, Esprit, qui marches à grandes enjambées et qui surgis dans Héliopolis, écoute-moi ! Je n’ai pas commis d’action perverse ». Il est évident que celui qui fut en vérité capable de faits mal intentionnés, cessa d’exister. Seul l’Ego commet ces actes-là. L’Être du défunt, même avec son corps vivant, ne réalisera jamais rien de pervers.
- « Ô Toi, Esprit qui te manifestes dans Ker-aha et dont les bras sont environnés de feu ardent ! Je n’ai pas agi avec violence ». Il ressort clairement, de toute évidence, que la violence a de multiples faces. L’Égo brise les lois, blesse les honneurs, profane, force le mental d’autrui, casse, flétrit, ternit, intimide le prochain, etc. L’Être respecte le libre arbitre de nos semblables ; il est toujours serein et paisible.
- « Ô Toi, Esprit qui te manifestes dans Hermopolis et qui respires le souffle Divin ! Mon cœur déteste la brutalité ». Certes, l’Égo est grossier, maladroit, incapable, ami de la légèreté, bestial par nature et animal par instinct. L’Être est distinct, raffiné, sage, capable, Divin, doux, sévère, etc.
- « Ô Toi, Esprit qui te manifestes dans les sources du Nil et qui t’alimentes de l’ombre des morts. Je n’ai pas volé ». L’Égo se complaît dans le larcin, la rapine, le saccage, le pillage, le rapt, la séquestration, la fraude, l’escroquerie ; il aime enlever, emprunter et ne pas rendre, abuser de la confiance des autres et détenir le bien d’autrui, exploiter le prochain, se dédier à la spéculation, etc. L’Être se réjouit dans le don en donnant, et même dans le renoncement aux fruits de l’action ; il est serviable, désintéressé, charitable, philanthrope, altruiste, etc.
- « Ô Toi, Esprit, qui te manifestes dans RE-STAU et dont les membres pourrissent et empestent ! Je n’ai pas tué mes semblables ». L’assassinat est, sans aucun doute, le plus grand acte de corruption qui existe dans le monde. Non seulement on enlève et on éteint la vie des autres avec des revolvers, gaz, couteaux, venins, pierres, bâtons, potences, mais encore on annihile la vie de ses semblables avec de dures paroles, de violents regards, des actes d’ingratitude, infidélité, trahison, éclats de rires, etc. Nombre de pères et mères de famille vivraient encore si leurs enfants ne leur avaient enlevé l’existence par leurs mauvaises actions. Des multitudes d’époux et épouses respireraient encore sous la lumière du soleil si le conjoint ou la conjointe l’avait permis. Rappelons-nous que l’être humain tue ce qu’il aime le plus. Toute souffrance morale peut nous rendre malade et nous mener au sépulcre. Toute maladie a des causes psychiques.
- « Ô Toi, Esprit qui te manifestes dans le ciel, sous la double forme du lion, je n’ai pas diminué la mesure de blé ». L’Égo altère arbitrairement le poids des vivres.
- « Ô Toi, Esprit qui te manifestes dans Létopolis et dont les deux yeux blessent, tels des poignards ! Je n’ai pas commis de fraude ». L’Être ne commettrait jamais semblable délit.
- « Ô Toi, Esprit au masque éblouissant qui vas lentement et à reculons. Je n’ai pas soustrait ce qui appartenait aux Dieux ». L’Égo se plaît à saccager les sépultures des Grands Initiés, à profaner les tombes sacrées, à dérober les reliques vénérées, à sortir les momies de leurs demeures, à chercher dans les entrailles de la terre les choses saintes pour les profaner.
- « Ô Toi, Esprit qui te manifestes dans Hérakléopolis et qui aplatis et tortures les os ! Je n’ai pas menti ». L’Égo prend plaisir à l’imposture, au leurre, à la fausseté, au bobard, au canular, à la vanité, à l’erreur, à la fiction, à l’apparence, etc. L’Être est différent ; il ne ment jamais, il dit toujours la vérité quoi qu’il arrive.
- « Ô Toi, Esprit qui te manifestes dans Memphis et qui fais surgir et croître les flammes ! Je n’ai pas soustrait l’aliment de mes semblables ». L’Égo se plaît à séparer la nourriture de ses semblables, à négocier illicitement avec l’aliment d’autrui, à soustraire, à extraire ne serait-ce qu’une partie de ce qui ne lui appartient pas, à affamer les peuples ou des groupes de gens, à accaparer les vivres, en augmenter les prix, en tirer d’absurdes plus-values, à enlever, à dérober, à commettre des larcins, refuser le pain à l’affamé, etc.
- « Ô Toi, Esprit qui te manifestes dans l’Amenti, Divinité des deux sources du Nil ! Je n’ai jamais diffamé ». L’Égo aime la calomnie, l’imposture, le murmure, la médisance ; discréditer les autres, les dénigrer, les injurier, etc. L’Être préfère se taire plutôt que de profaner le Verbe.
- « Ô Toi, Esprit qui te manifestes dans la région des lacs et dont les dents brillent comme le soleil. Je n’ai pas été agressif ! ». L’Égo est, par nature, provocateur, caustique, ironique, mordant, insultant, piquant ; il aime l’attaque, l’assaut, l’agression ; il blesse du subtil sourire de Socrate et tue avec l’esclaffement tonitruant d’Aristophane. Dans l’Être toujours serein, s’équilibrent avec sagesse, douceur et vérité.
- « Ô Toi, Esprit qui surgis près de l’échafaud et qui, vorace, te précipites sur le sang des victimes. Sache-le ! Je n’ai pas donné la mort aux animaux des temples ». Les animaux consacrés à la divinité ; cependant, l’Égo blesse et assassine les créatures dédiées à l’Éternel. L’Être ne sait que bénir et aimer, faire toutes les choses parfaites.
- « Ô Toi, Esprit qui te manifestes dans la vaste salle des trente juges et qui te nourris des entrailles des pécheurs, je n’ai frustré personne ». L’Égo se plaît à usurper, enlever, faire des malversations, voler frustrer, troubler, bouleverser, etc.
- « Ô Toi, Seigneur de l’ordre Universel qui te manifestes dans le Salon de la Vérité Justice, apprends-le ! Je n’ai jamais accaparé les champs de culture ». La terre appartient à celui qui la travaille ; l’ouvrier travaille, laboure, à la sueur de son front. Cependant les puissants, les propriétaires terriens retiennent, et absorbent les terres cultivables. Ainsi est l’Égo.
- « Ô Toi, Esprit qui te manifestes dans Bubastis et qui marches à reculons, apprends-le ! Je n’ai jamais écouté aux portes ». L’Égo est curieux et pervers par nature et par instinct. On dit que les haies de ronce, les murs extérieurs et intérieurs ont des oreilles. Il est clair que les portes en ont aussi. L’Égo est enchanté de s’immiscer dans les affaires intimes d’autrui ; Méphistophélès ou Satan, est toujours indiscret, perquisiteur, inquisiteur.
- « Ô Toi, Esprit, Asti, qui apparais dans Héliopolis ! Je n’ai jamais péché par excès de paroles ». Le Moi sait être bavard, disert, beau parleur, loquace, il sait papoter, bavarder comme une pie, pérorer, colporter des ragots, parler pour ne rien dire, être mauvaise langue, et avoir la langue bien pendue, etc. L’Être dit strictement l’indispensable ; il ne joue jamais avec la parole.
- « Ô Toi, Esprit Tatuf, qui apparais dans Ati ! Je n’ai jamais prononcé aucune malédiction contre personne, quand on m’a fait du tort ». L’Égo aime médire, dénigrer, abominer, discréditer. L’Être ne sait qu’aimer, bénir, pardonner.
- « Ô Toi, Esprit Uamenti qui apparais dans les caves de torture ! Je n’ai jamais commis d’adultère ». L’Égo est mystificateur, corrompu, vicié, faux ; il jouit dans la justification de l’adultère, le rendant sublime, lui donnant des teintes ineffables, subtiles ; il s’offre le luxe de le couvrir, de le cacher à soi-même et aux autres, de le décorer, de l’enjoliver de normes légitimes, avec des lettres de divorce ; de le légaliser en de nouvelles cérémonies nuptiales. Celui qui convoite la femme d’autrui, est, de fait, un adultère, même si jamais il ne copule avec elle ; en vérité, je vous dis que l’adultère, dans les tréfonds du subconscient des gens les plus chastes, a bien souvent de multiples facettes.
- « Ô Toi, Esprit qui te manifestes dans le temple d’Ansu et qui regardes avec attention les offrandes qu’on t’apporte. Sache-le ! Je n’ai jamais cessé d’être chaste dans la société ». La chasteté absolue n’est possible que quand l’Égo est bien mort. Nombre d’anachorètes qui atteignirent dans le monde physique la pureté, la virginité de l’âme, l’honnêteté, la candeur, etc., quand on les soumit à des épreuves dans les mondes suprasensibles, échouèrent, récidivèrent, tombèrent, tel Amfortas, entre les bras impudiques de Kundry, Gundrigia, cette tumultueuse blonde qu’on appelait Hérodiade.
- « Ô Toi, Esprit qui apparais dans Hehatu, toi, chef des antiques Dieux ! Je n’ai jamais fait peur aux gens ». L’Égo aime terroriser, horripiler, épouvanter, intimider les autres, menacer, abattre moralement le prochain, l’humilier, l’effrayer, etc. Les maisons commerciales ont l’habitude d’envoyer à leurs clients nonchalants des rappels souvent très fins mais toujours menaçants.
- « Ô Toi, Esprit destructeur, qui te manifestes dans Kauil. Je n’ai jamais violé l’ordonnance des temps ». L’Égo change arbitrairement les horaires, et altère le calendrier. Il est utile de rappeler l’ordre authentique des sept jours de la semaine : Lundi, Mercredi, Vendredi, Dimanche, Mardi, Jeudi, Samedi. Les pseudo-sapiens altérèrent cet ordre.
- « Ô Toi, Esprit qui apparais en Urit et dont j’écoute la voix qui psalmodie ! Je n’ai jamais cédé à la colère ». L’Égo est toujours disposé à se laisser entraîner par la colère, le courroux, l’emportement, la rage, l’irritation, la mauvaise humeur, la fureur, l’exaspération, etc.
- « Ô Toi, Esprit qui apparais dans la région du lac Hekat, sous la forme d’un enfant ! Je ne fus jamais sourd aux paroles de la Justice ». L’Être aime toujours l’équité, le droit, l’impartialité, la rectitude, le juste. Il veut la légalité, ce qui est légitime, cultive la vertu et la sainteté ; il est exact en toute chose, juste, complet ; il aspire à la précision, à la ponctualité. Par contraste, l’Égo essaie toujours de se justifier et disculper ses propres délits ; il n’est jamais ponctuel, il désire suborner, il veut soudoyer et corrompre les tribunaux de la justice humaine.
- « Ô Toi, Esprit qui apparais dans Unes et dont la voix est si pénétrante ! Je n’ai jamais fomenté de querelle ». L’Égo trouve agréable la plainte, la discorde, la dispute, la querelle, la brouille, il est ami des chamailleries, des altercations, des conflits, des procès, des litiges, des discussions, des réclamations, des guerres, etc. Nous dirons, en antithèse, que l’Être est distinct : il aime la paix, la sérénité ; il est ennemi des dures paroles, abhorre les altercations, les disputes. Il dit ce qu’il doit dire et garde le silence, laissant à ses interlocuteurs pleine liberté de penser, accepter ou rejeter ; après quoi il se retire.
- « Ô Toi, Esprit Basti, qui apparais dans les Mystères ! Je n’ai jamais fait verser de larmes à mes semblables ». Les pleurs des opprimés tombent sur les puissants comme un éclair de vengeance. L’Égo cause partout, lamentations et regrets. L’Initié, bien mort, même si son corps est encore en vie, laisse, partout où il passe, des étincelles de lumière et d’allégresse.
- « Ô Toi, Esprit dont le visage est dans la partie postérieure de la tête et qui sors de ta demeure occulte ! Jamais je n’ai commis de péché contre nature avec les hommes ». Les infrasexuels de Lilith, homosexuels, pédérastes, lesbiennes, efféminés, etc., sont des semences dégénérées, des cas perdus, sujets qui, d’aucune manière, ne peuvent s’autoréaliser. Pour eux seront les ténèbres extérieures, où l’on entend seulement pleurs et grincements de dents.
- « Ô Toi, Esprit, à la jambe enveloppée de feu et qui sors d’Akhekhu ! Je n’ai jamais péché par impatience ». L’anxiété, le désarroi, le manque de patience et de sérénité, sont entrave, obstacle, empêchement, pour le travail ésotérique et l’AUTO-RÉALISATION INTIME DE L’ÊTRE. Le moi est par nature impatient, il a toujours tendance à se troubler, se fâcher, rager, exploser, s’enflammer, s’emporter. Il ne sait pas attendre et indiscutablement, il échoue.
- « Ô Toi, Esprit qui sors de Kenemet et dont le nom est Kenemti ! Je n’ai jamais injurié personne ». Il est évident que l’Initié bien mort, parce qu’il a dissout le Moi, n’a, à l’intérieur de lui, que l’Être et évidemment, celui-ci est de nature divine ; en conséquence, il serait incapable d’injurier le prochain. L’Être n’offense personne, il est parfait en pensée, parole et œuvre. L’Égo blesse, maltraite, nuit, insulte, outrage, offense, etc.
- « Ô Toi, Esprit qui sors de Saïs et qui portes en tes mains ton offrande ! Je n’ai jamais été querelleur ». L’Égo aime les tintamarres, le tapage, les bagarres, les disputes, les heurts, le chahut, les rixes, les remue-ménages, les querelles, etc.
- « Ô Toi, Esprit qui apparais dans la cité de Djefit et dont les visages sont multiples ! Je n’ai jamais agi avec précipitation ». Le Moi a toujours la tendance marquée à s’écheveler ; il est emporté, écervelé, étourdi, imprudent, téméraire, irréfléchi, il veut courir, se dépêche, ne prend pas de précaution. L’Être est très différent. Profond, réfléchi, prudent, patient, serein, etc.
- « Ô Toi, Esprit qui apparais en Unth et qui es plein d’astuce ! Je n’ai jamais manqué de respect aux Dieux ». Pendant ce cycle actuel ténébreux du KALI YUGA, les gens se moquent des Dieux Saints, Prajapatis ou Élohim Bibliques ; les multitudes de la future sixième grande race, vénéreront à nouveau les ineffables.
- « Ô Toi, Esprit, orné de cornes, qui sors de Santiu ! Je n’ai jamais usé de mots excessifs dans mes discours ». Qu’on observe les bavards des différentes émissions de radio ; ainsi est le Moi : toujours jacassant.
- « Ô Toi, Nefer-Tum qui sort de Memphis ! Je n’ai jamais commis de frustration, ni agi avec perversité ». La frustration a de nombreux coloris de type psychologique. Se sentent victimes de frustration, les fiancées leurrées, les maris trahis ; les pères et les mères abandonnés, ou moralement blessés par leurs enfants ; le travailleur injustement licencié ; l’enfant qui n’a pas reçu la récompense promise ; le groupe ésotérique abandonné par son guide ; etc. Le Moi aime frustrer, pervertir, corrompre, infecter tout ce qu’il touche.
- « Ô Toi, TUM SEP, qui sors de Djedu ! Jamais je n’ai jamais maudit le Roi ». Les chefs d’État sont des véhicules du Karma. En cela jamais nous ne devons les maudire.
- « Ô Toi, Esprit dont le cœur est actif et qui sors de Debti ! Je n’ai jamais pollué les eaux ». Ce serait le comble de l’absurde, qu’un Initié, à l’Égo bien mort, commette le crime de jeter des ordures ou des cochonneries dans les lacs ou les rivières. Il est évident cependant que l’Ego est enchanté par ces crimes, jouit en faisant le mal, ne ressent aucune compassion pour les créatures ; il ne veut pas comprendre qu’en contaminant l’élément liquide, il porte préjudice à tout ce qui est vivant.
- « Ô Toi, Hi, qui apparais dans le ciel, sache-le. Mes paroles n’ont jamais été hautaines ». L’Égo est par nature hautain, superbe, orgueilleux, arrogant, impérieux, méprisant et dédaigneux. Néanmoins, il a l’habitude de dissimuler son orgueil sous la tunique d’Aristipe – vêtement à trous et reprises – et s’offre même le luxe de parler avec une feinte mansuétude et des poses piétistes, mais sa vanité se voit à travers les trous de son habit.
- « Ô Toi, Esprit qui donne les ordres aux Initiés. Je n’ai jamais maudit les Dieux ». Les gens pervers abominent et dénigrent les Dieux, les Anges ou Devas.
- « Ô Toi, NEHEB-NEFERT qui sors du lac ! Je n’ai jamais été impertinent ni insolent ». L’impertinence et l’insolence sont fondées dans le manque d’humilité et de patience. L’Égo a l’habitude d’être lourd, irrévérencieux, importun, extravagant, grossier, précipité, maladroit.
- « Ô Toi, NEHEB-KAU, qui sors de la ville ! Je n’ai jamais intrigué pour me faire valoir ». L’Égo veut monter au sommet de l’échelle, se faire sentir, être quelqu’un dans la vie. Le Moi est acteur, brouillon, intrigant, auteur de machinations, de mises en scènes, ami des conspirations, des complots épineux, obscur, dangereux.
- « Ô Toi, Esprit dont la tête est sanctifiée et qui promptement sors de ta cachette ! Sache-le : jamais je ne me suis enrichi suivant un mode illicite ». L’Égo vit en fonction du « plus » ; le processus accumulatif du Moi est, certes, horripilant : plus d’argent ; peu importent les moyens, même s’il s’agit de falsifier, leurrer, frauder, escroquer, piéger. Méphistophélès est un escroc, pervers, mauvais ; Satan, le Moi-même, a toujours été ainsi.
- « Ô Toi, Esprit qui sors du monde inférieur et porte devant toi ton bras coupé ! Jamais je n’ai dédaigné les Dieux de ma cité ». Ces Deidusos ineffables, anges protecteurs des populations, Esprits familiers, etc., méritent notre admiration et notre respect. Ce sont des Dieux Pénates des temps antiques. Chaque cité, village, métropole ou hameau, à son esprit recteur, son Prajapati. Il n’existe de famille, qui n’ait son propre régent spirituel. L’Égo déprécie ces pasteurs de l’âme.
Chapitre 38 – La Bête Mugissante
Avant la seconde catastrophe transalpine, qui altéra fondamentalement l’aspect de la croûte terrestre, il y eut un vieux continent qui git aujourd’hui, submergé, dans les eaux orageuses de l’Atlantique.
Je veux faire instamment allusion à l’ATLANTIDE, à propos de laquelle existent partout d’innombrables traditions.
Voyez, des noms étrangers Atlantes ou de langues barbares, comme savaient dire ces stupides Grecs, qui prétendirent sacrifier ANAXAGORE, quand il s’aventura à soupçonner que le soleil était un peu plus grand que la moitié du Péloponnèse.
Des noms, dis-je, traduits en Égyptien par les prêtres de Saïs et revenus à leur signification première par le Divin Platon, pour les traduire ensuite merveilleusement, en langue Attique.
Voyez le fil diamantin de la tradition millénaire, depuis ceux-là jusqu’à Solon, pour continuer ensuite, avec les deux Critias et le Maître Platon…
Voyez, vous dis-je, d’extraordinaires descriptions de botanique, géographie, zoologie, minéralogie, politique, religion, coutumes, etc., des atlantes.
Regardez aussi avec des yeux d’aigle rebelle, des allusions voilées aux premiers Rois Divins de ce vieux pays antédiluvien, auxquels ont tant fait référence, de la même manière, le Paganisme méditerranéen et les textes sacrés du monde oriental.
Rois sublimes, dont certaines notes étonnantes de Diodore de Sicile – qu’il nous reste encore à étudier – nous donnent un compte rendu détaillé.
Voyez enfin, et c’est le plus intéressant, ce sacrifice même de la Vache Sacrée est une caractéristique des Brahmanes, Hébreux, Mahométans, Gentils européens et milliers d’autres peuples…
Il est indiscutable que notre très célèbre et indestructible cirque taurin, au fond, n’est qu’une survivance ancestrale, très antique de cette fête de sacrifice Atlante, dont la description se trouve encore dans de nombreux livres secrets.
Les légendes existantes dans le monde sont en réalité nombreuses sur ces taureaux lâchés dans le temple de Neptune, animaux qu’on ne traitait pas brutalement comme aujourd’hui, à coup de piques et d’épées, mais avec des lassos et autres arts de la tauromachie classique.
Une fois vaincue dans l’arène sacrée, la bête symbolique était immolée en l’honneur des Dieux Saints de l’Atlantide, lesquels, comme Neptune lui-même, avaient involué depuis l’état Solaire primitif, jusqu’à se convertir en gens de type lunaire.
L’art classique de la tauromachie est, certes, quelque chose d’initiatique, et relatif au mystérieux culte de la Vache Sacrée.
Voyez, l’arène atlante du temple de Neptune et l’arène actuelle : ce ne sont certes qu’un Zodiaque vivant où s’assoit en constellation l’honorable public.
L’Initiateur ou Hiérophante est le Maître torero, les banderilleros à pied sont les compagnons. Les picadors, eux, les apprentis.
C’est pourquoi ces derniers vont à cheval, c’est-à-dire avec tout le lest sur leur corps non dompté qui peut tomber mort dans la lutte.
Les compagnons, en mettant les banderilles, commencent déjà à se sentir supérieurs à la bête, à l’Ego animal. C’est-à-dire qu’ils sont déjà à la manière d’Arjuna dans la Bhagavad-Gîta, les poursuivants de l’ennemi secret. Tandis que le Maître, avec la cape de sa hiérarchie sur la domination de Maya et dans sa dextre l’épée flamboyante de la volonté, se trouve être tel le Dieu Krishna de cet antique poème, non le poursuivant mais le tueur du Moi, de la bête horrible mugissant, qui voit aussi dans le KAMELOC ou KAMALOKA, le roi Arthur même, chef suprême des illustres chevaliers de la Table Ronde.
La resplendissante tauromachie atlante, est donc un art royal, profondément significatif, en ce qu’il nous enseigne, à travers son brillant symbolisme, la dure lutte qui doit nous conduire jusqu’à la dissolution du Moi.
Le moindre coup d’œil rétrospectif sur l’ésotérisme taurin peut indubitablement nous conduire à des découvertes mystiques d’ordre transcendantal.
Il n’est pas superflu, comme fait d’actualité immédiate, de citer l’amour profond que ressent le toréador pour sa Vierge ; visiblement, il se remet totalement à elle, avant d’apparaître en habit de lumière dans l’arène.
Ceci vient nous rappeler les Mystères Isiaques ; le terrible sacrifice de la Vache Sacrée, et les cultes archaïques d’IO, dont les origines proviennent, solennels, de l’aube de la vie sur notre planète Terre.
Il est donc pathétique, clair et défini que seule IO, Devi Kundalini, la Vache Sacrée, la Mère Divine, possède en vérité ce pouvoir magique serpentin, qui nous permet de réduire en poussière cosmique l’Égo animal, le terrible taureau, la bête mugissante de l’arène de l’existence.
Parsifal, le torero de l’astral, après la dure lutte dans la merveilleuse arène de la vie, se convertit de fait et de droit propre, en ce chaste innocent du drame wagnérien, annoncée par la voix du silence, dans les exquises splendeurs du Saint Graal.
Chapitre 39 – Les Trois Traîtres
Et je vis sortir de la bouche du Dragon, et de la bouche de la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits immondes qui ressemblaient à des grenouilles.
Car ce sont des esprits de démons, qui font des signes et vont aux rois de la terre, dans le monde entier, pour les réunir à la bataille de ce grand jour du Dieu Tout Puissant (Apocalypse).
Il est écrit en charbons ardents dans le livre merveilleux de toutes les splendeurs que ce sont là les trois traîtres qui assassinèrent HIRAM ou plutôt, HIRAM-OSIRIS, le Dieu Intime de tout homme qui vient au monde.
Nous devons chercher avec une ardeur infinie, à l’intérieur de nous-mêmes, ces trois assassins du Maître Secret, jusqu’à finalement pouvoir nous exclamer, un jour quelconque, peu importe la date, le jour ou l’heure, de toutes les forces de notre âme : Le Roi est mort, vive le Roi !
Il est ostensible que le premier traître est certes l’écœurant démon du désir.
Il est indiscutable que le second infidèle est l’horripilant démon du mental.
Il se révèle pathétique, clair et bien défini, que le troisième traître, est le vil démon de la mauvaise volonté.
JUDAS est le premier, qui vend le Christ secret pour trente pièces d’argent.
PILATE est le second, qui toujours se lave les mains et se déclare innocent : jamais, il ne se reconnaît coupable.
CAÏFE est le troisième ; il ne fait jamais la volonté du Père ; il détesta le Seigneur et continue à le détester.
L’origine de ces trois scélérats est certes bien ténébreuse ; il est indiscutable qu’ils viennent de la perversion épouvantable des trois GUNAS.
SATTVA est le GUNA de l’harmonie universelle. RAJAS est le GUNA de l’émotion. TAMAS est le GUNA de l’inertie.
Tout Hiérophante illuminé, en étudiant les registres Akashiques de la nature, pourra vérifier clairement par lui-même le fait transcendantal de l’équilibre absolu des trois GUNAS du mystère pendant la profonde nuit du grand Pralaya.
Quand ces trois GUNAS se déséquilibrent dans les plateaux de la balance cosmique, alors l’aurore du nouveau jour commence.
KRISHNA, cet homme illustre qui autrefois accomplit une gigantesque mission dans la terre sacrée des Védas, dit en se référant instamment aux trois GUNAS de la sagesse antique :
Si l’être incarné meurt quand prédomine SATTVA, il va alors à la sphère des dévots qui adorent ce qu’il y a de plus élevé.
Si au moment où il meurt, prédomine RAJAS, il naît parmi la gent dévouée à l’action ; et si prédomine TAMAS, il naît parmi la gent des êtres qui ne raisonnent pas.
Ceux de tempérament Sattvique vont en haut (les sphères supérieures de l’univers).
Les Rajasiques demeurent au milieu (renaissent dans un corps humain de manière immédiate ou plus tardive, sans s’être donné le luxe de quelques vacances dans les régions ineffables).
Et les Tamasiques vont en bas pour reculer (involuant dans le temps, descendant par les échelles animale, végétale, minérale. Ils sortent ensuite de nouveau à la lumière du soleil et recommencent une nouvelle ascension de type évolutif, qui doit débuter à nouveau dans la pierre dure).
Et cet illustre Seigneur prit de nouveau la parole pour dire ce qui suit :
Quand la connaissance brille à travers les sens, on doit considérer que SATTVA prédomine.
Quand prévalent la cupidité, l’activité, l’idée de nouvelles entreprises, l’inquiétude et le désir, alors Ô Bharata ! RAJAS prédomine.
Et quand prédomine TAMAS, Ô Kounteya, prévalent l’obscurité mentale, l’inertie, l’inadvertance et l’hallucination.
L’être incarné, transcendant les trois GUNAS, qui causent ce corps, se libère de la naissance, de la mort, de la vieillesse et de la souffrance, et devient immortel.
Le KUNDALINI YOGA enseigne brillamment que le BHUJANJINI, ou pouvoir serpentin, se trouve enroulé trois fois et demie à l’intérieur du chakra coccygien. Les trois queues représentent les trois GUNAS de PRAKRITI : SATTVA, RAJAS et TAMAS.
Il est un axiome de sagesse occulte suivant lequel la demi-queue restante, représente VIKRITI, la modification de PRAKRITI, l’éternel féminin.
L’Évangile du Seigneur Bouddha dit :
Les trois filles de MARA (les trois GUNAS pervertis) tentèrent le BODHISATTVA mais lui ne s’y arrêta pas, et quand MARA vit qu’il ne pouvait incendier aucun désir au cœur du SRAMANA victorieux, il commanda à tous les esprits malins d’obéir à ses ordres, d’attaquer et de terrasser le grand MUNI.
Mais le Bienheureux les contempla, tel celui qui contemple les jeux innocents des enfants et l’ardente haine des mauvais esprits resta sans effet. Les flammes de l’enfer se firent brises salutaires et parfumées, et les éclairs furibonds se transformèrent en fleurs de lotus.
Avant cela, MARA (le Dragon des Ténèbres) et son armée, prirent la fuite. Pendant ce temps là, des hauteurs célestes, tombait une pluie de fleurs et on entendait les voix des bons esprits.
Voyez le grand MUNI ! La haine n’ébranle pas son esprit ! Les légions du mal (ces diables rouges qui constituent le fameux Moi), ne l’ont pas intimidé. Il est pur et sage ; il est empli d’amour et de compassion.
Comme les rayons du soleil balayent les ténèbres du monde, celui qui persévère dans sa quête rencontrera la vérité et la vérité l’illuminera.
Ici s’arrêtent les quelques versets sacrés cités de l’évangile de notre Seigneur BOUDDHA.
Bien des siècles plus tard, le Divin Rabbi de Galilée s’exclamait de toutes les forces de son âme : « Vous connaîtrez la Vérité, et la Vérité vous rendra libre ».
Dieu est Esprit – dit l’évangile Chrétien – et ceux qui l’adorent, doivent l’adorer en Esprit et en Vérité.
Cependant, quand viendra l’Esprit de Vérité, Lui, vous enseignera toutes les vérités ; il ne parlera donc pas de ce qui est à lui, mais dira toutes les choses qu’il aura entendues et vous dira celles à venir.
Il est écrit, en caractères de feu ardent, qu’on peut incarner l’Esprit de Vérité uniquement en mourant en soi-même. À celui qui sait, la parole donne pouvoir, personne ne la prononça, personne ne la prononcera, sauf celui qui l’a INCARNÉ.
SIDDHARTA, le BOUDDHA, celui qui accomplit ce qu’il se proposa, tel le PARSIFAL du drame wagnérien, empoigne valeureusement la lance d’ÉROS, pour annihiler premièrement les Démons de Seth (l’Égo), et ensuite les Trois Furies, qui demeurent dans les terribles abîmes de l’Achéron.
Gautama, certes, fut un Mage de l’Initiation Tantra ; il pratiqua le SAHAJA MAÏTHUNA intensivement et mania la lance avec une maîtrise singulière.
Chapitre 40 – Sérénité et Patience
Chacun de nous savait bien que la dissolution de l’Égo correspond au travail ésotérique dans les sinistres abîmes de l’Achéron.
Il est ostensible que nous, les frères de l’Ordre Secret, étions bien morts, néanmoins nous voulions accéder à un travail supérieur.
Nous tous souffrions, pleins d’intimes aspirations ; nous voulions réduire en poussière cosmique ces Trois Furies classiques que le Dante vit dans les abîmes infernaux.
On nous dit, dans le temple, que nous devions attendre avec une infinie patience l’Abbé du Monastère, mais évidemment, les heures devenaient pour nous longues et fastidieuses… Le Vénérable ne paraissait certes pas pressé.
Il était assez insolite et curieux de voir ces adeptes de la Loge Blanche passablement fatigués, las et de mauvaise humeur.
Quelques frères très respectables faisaient les cent pas en protestant contre le retard bizarre du Supérieur.
Il y a dans la vie des circonstances surprenantes : l’une d’elles fut l’entrée impromptue de l’Abbé dans le temple. Tous les frères de notre Ordre en restèrent bouche bée, stupéfaits, car ils avaient bien perdu tout espoir de voir le Maître.
Face à la Fraternité Sacrée, le Vénérable prit la parole et dit en me désignant de l’index : « Mes frères, à vous, il vous manque deux vertus que ce frère possède ».
Ensuite, de manière douce et impérative à la fois, il me dit : « Dites-leur, frère, quelles sont ces deux vertus ! ».
Il faut savoir être patient, il faut savoir être serein dis-je d’une voix posée et claire…
Vous voyez ? Êtes-vous convaincus ? S’exclama l’Abbé. Tous, effrayés et émerveillés en même temps, optèrent pour garder un silence terrible…
Il est indubitable que tous les frères durent être recalés pour le travail supérieur, car seule mon insignifiante personne sortit victorieuse de cette difficile épreuve.
Beaucoup plus tard, je dus comparaître devant la fraternité d’un autre monastère de la Loge Blanche pour recevoir certaines instructions et signer quelques documents importants. J’allais travailler intensivement dans les enfers atomiques lunaires pour désintégrer les Trois Filles de Mara, et évidemment, j’avais donc besoin d’être d’abord instruit et admonesté.
Il n’est pas superflu de souligner le fait transcendantal de ce qu’est un travail conclu dans le royaume minéral submergé de la planète Terre ; car il est évident que dans le Tartare, j’avais réduit en poussière cosmique l’Ego animal.
Néanmoins, il est indiscutable que le travail supérieur dans les abîmes lunaires – éliminer les Trois Traîtres de HIRAM-OSIRIS – devait être indubitablement beaucoup plus difficile.
On me prévint et on me conseilla par les mots suivants : « Tu dois bien te garder du froid lunaire« comme pour me dire « N’abandonne pas la Magie Sexuelle. Ton Moi est bien mort, mais si tu commets l’erreur de tomber à nouveau dans la génération animale, alors l’Égo ressuscitera peu à peu ».
Je fus emporté par mon Divin AUGOIDES, en état de NIRVIKALPA SAMADHI, au monde lunaire ; alors on me conseilla sagement.
Mon âme s’émut dans ses profondeurs les plus intimes en trouvant là, l’Ancien du temple de ceux qui sont nés deux fois, notre cher Recteur. Le Vieillard sacré semblait avoir toutes les caractéristiques psychologiques du citron, mais il irradiait ostensiblement un amour infini…
Je compris que pour avoir droit à l’ascension vers le ciel lunaire, je devais tout d’abord descendre aux enfers sélénites et affronter valeureusement les Trois Furies.
Viens, Méduse et nous te transformerons en pierre – crient les perverses – nous avons mal agi en ne nous vengeant pas de l’entrée audacieuse de Persée.
Quand je voulus monter par la symbolique échelle de Jacob, le vieillard sacré du temple arracha de l’arbre de la connaissance une délicieuse branche, et me la fit respirer. Ce parfum était nirvanique, paradisiaque : « Hume toujours cette branche pour pouvoir monter ». Telles furent les paroles de l’Adepte.
Nous devons nous nourrir des délicieux parfums de l’arbre de la science du bien et du mal, mais non en manger… Ceci est la loi.
Dans les abîmes de Séléné, je commençai mon travail avec Judas, le démon du désir, le Kama Rupa théosophique ; il est lamentable que tant de gens ignorants confondent ce premier traître avec le corps sidéral ou le corps astral, que ceux qui sont nés deux fois fabriquèrent dans la Forge Incandescente de Vulcain.
La déesse à tête de Scorpion (le troisième aspect cosmique de ma Divine Mère Kundalini) marchant à l’intérieur du monstre passionnel, déguisé en mystérieux scorpion, fit pleuvoir sur lui sa coupe de destruction.
Là, les Dieux qui m’aidèrent, déchirèrent la poitrine de la première Furie sans la moindre miséricorde. La déesse à tête de Lion, épouvantablement Divine, immobilisa ses membres et lui retira toute la force bestiale qu’elle possédait.
Disons-le : assurément et j’insiste beaucoup, à la bonne heure et grâce au secours direct de ma Divine Mère Kundalini, l’horrible Démon du Désir, Judas le scélérat, se retrouva réduit en cendres.
Un peu plus tard, j’eus à poursuivre mon travail avec l’inquiet démon du mental qui nous apporte tant d’amertume, l’abominable Pilate de tous les temps.
Évidemment, cette vile Furie classique a engendré certaines confusions dans l’intellect de chercheurs occultistes notoires…
Il est ostensible que quelques auteurs très sérieux ont confondu le Pilate intérieur de chacun avec l’authentique et légitime corps mental que ceux qui sont nés deux fois ont fabriqué patiemment dans la Forge des Cyclopes.
Arrière, Ô Démon Mental, toi qu’Osiris (l’Être Intime de chaque être humain) a en horreur ! Éloigne-toi de ma barque, poussée par des vents propices.
Et je m’exclamai à forte voix tel un lion rugissant, appelant ma Divine Mère Kundalini de toutes les forces de mon âme, et sept trônes répétèrent mes clameurs…
Les Dieux de la vaste terre sont hardés ; va-t’en écœurant Pilate, le Dieu, Seigneur de la région des morts te déteste !
Cette sinistre Furie dans son terrifiant déclin, en vint à prendre la forme d’un enfant…
Ombre vaine réduisant lentement sa forme, monstre qui s’embellit, elle perd sa taille originelle, se réduit à un point, et disparaît pour toujours.
Annihilation… Mot terrible… Ceci fut la fin du fatal Pilate qui me tourmentait…
Je poursuivis mon travail en attaquant Caïphe, le troisième traître, la plus détestable de toutes les Furies.
Je vis monter le Démon de la mauvaise volonté par le perron de ma demeure ; il avait un aspect césarien.
Malheureusement, l’infortuné n’en avait pas la faute : je l’avais créé moi-même, et pour comble, je commis l’erreur de le fortifier d’atomes tyranniques, quand à Rome je m’appelais Jules César.
Glorieuses époques de l’aigle romain : j’établis à cette époque la scène pour les gens de la quatrième sous-race Aryenne et fus assassiné par le perfide Brutus et ses complices…
Que de méditations si profondes… Mon Dieu !
Ah, me dis-je en moi-même, je dois éliminer de ma nature intime ce rebelle pervers, qui n’a jamais voulu obéir au Père…
Que les Dieux me concèdent ton trône ! Ô RA ! Ainsi que ton corps glorieux.
Ta route, je la parcours ; et à l’aube, je rejette le Démon de la mauvaise volonté, qui arrive dissimulé derrière un rideau de flammes passionnelles, et dans l’étroit et long couloir des épreuves ésotériques, il m’attaque à l’improviste.
Aïe-Aïe-Aïe ! Qu’en aurait-il été de moi sans le secours cosmique de ma Divine Mère Kundalini ? Vénus, Adonia, Insoberte, Réa, Isis, empoignant dans sa dextre la lance d’Éros, combattit l’horrible bête…
Même l’amazone Camille, cheveux au vent, blonde comme l’or, s’avançant telle Diane à la rencontre de ses ennemis, n’aurait jamais pu rivaliser en beauté avec ma Mère…
La troisième Furie, certes, mourut, après avoir reçu plusieurs coups de lance en son corps… Aucune n’égalait son horrible apparence, ni n’avait dans sa chevelure autant de serpents ; ses sœurs elles-mêmes la craignaient ; la malheureuse portait en ses mains tous les venins gorgonéens de l’Enfer.
Je pus vérifier avec une clarté si totale qu’elle en étonne, tout le processus de mort dans les trois Furies…
Elles passèrent, c’est indiscutable, par toutes les transformations magiques chantées par Ovide.
Si au début, elles furent gigantesques et horribles, tel le monstre Polyphème de la terre maudite (qui dévora impitoyablement les compagnons d’Ulysse), elles eurent ensuite, peu avant la venue de la souveraine Parque, l’aspect d’enfants nouveaux nés…
Ces ombres sont mortes, et le parfum de la vie distilla dans mes tréfonds un certain pourcentage de ma conscience qui était resté embouteillé en elles…
Chapitre 41 – La Reine des Jinas
Lance en arrêt, le solide bouclier sur la poitrine, corps menaçant sur l’arçon, le barbare furieux, yeux fixes, visage livide, menace le héros ; visage serein, le chevalier comme contraint, brandit le fer étincelant, et recouverts de la poussière qu’ils lèvent de la terre, ils épouvantent à s’assaillir tout à tour.
La bataille devient confuse : le chevalier combat pour sa Dame, tous les fils de Satan bouillant de colère s’acharnent ; la maille rompue vole en morceaux, les coups rudes martyrisent les corps ; point de recul, point de répit ; barrière immobile, les fers croisés les hérissent mille fois, incessamment ; ils se blessent, et redoublent d’ardeur, ils méprisent la mort.
L’éternelle Dame, l’ÂME ESPRIT (BOUDDHI), exige toujours de son chevalier toutes sortes de prodiges, de courage et des sacrifices inouïs.
Elle, la Divine Épouse Parfaite est Guenièvre, la reine des Jinas, celle qui versait le vin à Lancelot.
Vin délicieux de la spiritualité transcendante, dans les coupes initiatiques de SUKRA et de MANTI…
Coupes qui en somme, ne sont autre que le Saint Graal, dans sa signification de Calice de la suprême boisson, ou nectar initiatique des Dieux Saints.
Heureusement le chien Cerbère (l’instinct sexuel) guide la harde qui aide le chevalier dans son aventure peu commune.
Hercule attrapa Cerbère, le chien à trois têtes, et malgré ses aboiements, le sortit du Tartare attaché par le collier…
Antre horrible où hurle Cerbère, prodige de terreur, dont les aboiements, les trois énormes têtes aplaties et le cou entouré de serpents, remplissent d’épouvante tous les défunts…
Cerbère, le « Chien Guide » reconnaissant, conduit sur le sentier du fil du rasoir, le chevalier qui est capable de le sortir des tortures de l’enfer.
Cerbère, enfoui dans les enfers atomiques de l’homme, se convertit quand il est affranchi, en le meilleur Guide de l’Initié.
Chien merveilleux (libido sexuelle) tirant la chaîne, oriente l’Adepte qui cherche sa Bien-aimée…
Heureux le chevalier qui après la joute difficile, célèbre ses noces avec la Reine des Jinas…
Il est écrit en lettres d’or dans le livre de la vie que dans la BOUDDHI, ce vase de cristal pur et transparent, brûle miraculeuse, la flamme du PRAJNA (l’Être).
Précieuse DAME ESPRIT, éternelle épouse adorable, femme idéale : bouddhique enchantement de l’amour.
Accepte-moi en gracieux honneur comme serviteur et esclave, moi qui suis à toi. Sois mon aimée, moi qui ne suis pas digne de toi…
Mais Noble Dame Divine, je n’ose rien vous demander sinon que vous permettiez mon service soumis. Car quant à moi, en ce qui me concerne, je vous servirai en fidèle vassal.
Vois !… Soumis à toi, je me remets à ta volonté toute entière, de toute mon ardeur et de tout mon zèle !…
Les Divins et les humains savent bien que le Seigneur de Perfection (l’ATMAN Théosophique) a deux âmes, toi et moi… (Le Bouddhi et le Manas supérieur ou causal)…
Le peu de sages qu’il y a eu dans le monde, n’ignore pas que tu es mon adorée et que je suis ton adorateur…
Est-ce la lumière du jour qui m’illumine, ou est-ce le souvenir de ta présence ? Où que je dirige ma vue, le monde me semble empli de ton image. Dans le rayon de soleil qui vacille dans l’eau et qui joue parmi les feuilles, je ne vois rien que sa ressemblance avec tes yeux…
En quoi consiste ce changement qui a altéré mon être et qui a fait changer l’aspect de l’univers ?
Je ne vais chercher aucun remède à tes épreuves. Toutes celles que tu m’imposeras, je m’y soumettrai. Je suis ton sujet… Et toi ma reine. Je le proclame à voix haute et m’en glorifie. En vérité, mourir pour toi doit être la plus grande allégresse.
Une nuit d’indiscutables délices, j’eus la joie de rencontrer ma bien-aimée, dans les parages secrets d’une montagne.
Le carrosse de ma promise avançait lentement par le sentier solitaire…
La légende des siècles raconte, que la Marquise de Beaupré se promenait dans une voiture de singulière beauté : elle était faite de porcelaine pure ; mais le carrosse triomphal de mon adorable WALKYRIE ressemblait plutôt à cette voiture de l’époque « rococo« qu’utilisait la femme du Duc de Clermont : splendide attelage à six chevaux, lesquels portaient ferrures d’argent et dont les roues et les jantes étaient du même métal.
Tu me ravis le cœur, ma sœur, ma fiancée,
Tu me ravis le cœur par l’un de tes regards,
Par l’un des colliers de ton cou.
Que de charmes dans ton amour, ma sœur, ma fiancée !
Comme ton amour vaut mieux que le vin !
Et combien tes parfums sont plus suaves que tous les aromates !
Tes lèvres distillent le miel, ma fiancée ;
Il y a sous ta langue du miel et du lait,
Et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur du Liban.
Tu es un jardin fermé, ma sœur, ma fiancée,
Une source fermée, une fontaine scellée.
Tes jets forment un jardin, où sont des grenadiers,
Avec les fruits les plus excellents, des fleurs d’alhana et de nard.
Le nard et le safran,
Le roseau aromatique et le cinnamome,
Avec tous les arbres qui donnent l’encens,
La myrrhe et l’aloès,
Avec tous les principaux aromates,
Une fontaine des jardins,
Une source d’eaux vives,
Des ruisseaux du Liban.
(Voir le Cantique des Cantiques 4 : 9-15. Bible, Ancien Testament).
Le carrosse triomphal de mon adorée s’arrête devant un royal palais de porphyre reluisant, dont la richesse et la splendeur orientale font briller murs et lambris…
Le splendide véhicule stationne devant les portes de bronze resplendissant, effrayantes de tant de majesté…
Je vois aussitôt s’approcher de l’attelage une aimable assistance : messieurs distingués, princes, nobles, magnifiques dames et délicats enfants…
Quelqu’un fait un signe et j’obéis ; j’avance jusqu’au carrosse de l’amour ; je vois ma WALKYRIE à travers les cristaux de la joie…
Que tes pieds sont beaux dans tes chaussures, fille de prince !
Les contours de ta hanche sont comme des colliers,
Œuvre des mains d’un artiste.
Ton sein est une coupe arrondie, où le vin parfumé ne manque pas.
Ton corps est un tas de froment, entouré de lys.
Tes deux seins sont comme deux faons, comme les jumeaux d’une gazelle.
Ton cou est comme une tour d’ivoire ;
Tes yeux sont comme les étangs d’Hesbon, près de la porte de Bat-rabin ;
Ton nez est comme la tour du Liban,
Qui regarde du côté de Damas.
Ta tête est élevée comme le Carmel,
Et les cheveux de ta tête sont comme la pourpre ;
Un roi est enchaîné par des boucles !…
(Voir le Cantique des Cantiques 7 : 2-6. Bible, Ancien Testament).
Vêtue de la robe nuptiale, les habits de Noces de l’âme, ma promise est arrivée dans son resplendissant carrosse pour les épousailles.
Me marier devant le Saint Autel, avec mon Âme Jumelle, le Bouddhi théosophique. Quelle joie mon Dieu ! Néanmoins, on me dit d’attendre encore un peu…
La virile dispensatrice de la force d’en haut me renvoyait, et je souffrais avec une infinie patience.
Je dus alors me submerger profondément dans les Mystères sacrés de Mina, les effrayantes ténèbres d’un amour qui est frère jumeau de la mort…
Je travaillai intensivement dans la SUPER OBSCURITÉ du silence et l’auguste secret des sages…
Je dus attendre un temps, des temps et la moitié… Je soupirais pourtant pour Guenièvre, la Reine des Jinas…
Une nuit… Les étoiles resplendissantes dans l’espace que tout embrasse, semblaient avoir un nouvel aspect.
Loin du tapage mondain, je me trouvais en Samadhi ; la porte de ma chambre demeurait hermétiquement fermée…
Je pus alors célébrer les Noces Alchimiques ; elle entra en moi et je me perdis en elle…
En ces instants de Béatitude, le Soleil de minuit, le Logos Solaire, brilla intensément…
Je me sentis transformé de manière intégrale ; l’église de Laodicée, le fameux chakra Sahasrara, le lotus aux mille pétales, la couronne des Saints, resplendissant dans la Glande Pinéale, m’apporta une félicité légitime… (PARAM ANANDA).
En ces instants de béatitude suprême, je me convertis réellement en un authentique et légitime « BRAHMAVID VARISHTA ».
Les mille Yogas Nadis du Chakra SAHASRARA me conférèrent, de fait, le pouvoir sur certaines forces de la nature…
BOUDDHI, ma GUENIÈVRE, outre le fait d’amener le SHIVA SHAKTI TATTVA au maximum de son activité vibratoire, avait mis le PADMA coronaire dans un certain état de fonctions mystiques intensifiées…
Je me vis alors converti en le Messager de la Nouvelle Ère du Verseau, enseignant à l’humanité une doctrine aussi nouvelle que révolutionnaire… (Et pourtant si antique).
Quand j’ouvris la porte de la chambre, l’Œil de Diamant (la Pinéale) me permit de voir d’innombrables ennemis. Il est évident que la diffusion de la Gnosis, dans sa forme révolutionnaire, augmentera progressivement le nombre de mes adversaires.
Il n’est pas superflu de dire, qu’après ce grand événement cosmique, je dus réaliser la cérémonie nuptiale dans le temple… Beaucoup de gens assistèrent à ce grand festival de l’amour…
Chapitre 42 – Le Dragon des Ténèbres
Je dus, après les Noces Alchimiques avec cette femme qui s’appelle GUENIÈVRE, la reine des JINAS, affronter valeureusement le Dragon des ténèbres.
J’ai dit déjà dans le chapitre précédent, que la délicieuse Walkyrie exige toujours de son adorable chevalier des prodiges inouïs, de courage et de sacrifices en tous genres.
Dans le feu embrasant de l’univers, il n’y a certes pas d’exception. Les DAMES-ADEPTES elles-mêmes doivent lutter dans de nombreuses batailles ; comme les amazones épiques, quand elles aspirent réellement à se marier avec le Bien Aimé (Le BOUDDHI).
Je pensais qu’après les Noces Alchimiques avec mon adorée, j’entrerais pleinement dans une Lune de miel paradisiaque. J’étais bien loin de soupçonner qu’entre les tanières submergées du Subconscient, se cachait le sinistre et ténébreux Mara, le père des Trois Furies classiques.
Gigantesque monstre aux sept têtes infrahumaines personnifiant amèrement les sept péchés capitaux…
Moi du Moi pluralisé, horripilant rejeton de l’abîme, à l’intérieur duquel était embouteillé un bon pourcentage de ma conscience.
En écrivant ces lignes, nous ne pouvons omettre de rappeler ce verset de l’Apocalypse, lequel dit textuellement : « Il fut jeté hors du Grand Dragon, l’antique serpent qui s’appelle Diable et Satan, qui leurre le monde entier ; il fut précipité sur la terre et ses anges (les Mois qui constituent l’Égo) furent précipités avec lui ».
Si l’Archange Michel et ses lumineux Anges de la Lumière Divine ont livré d’héroïques batailles contre le Dragon, pourquoi devrais-je être moi, précisément, une exception à la règle générale ?
Mon Dieu et Sainte Marie ! Même Bouddha Gautama Siddharta dut livrer de terrifiantes guerres contre l’horripilant Dragon Mara et ses trois dégoûtantes Furies.
Il n’est pas superflu de transcrire ici, opportunément, un certain verset de l’Évangile bouddhiste qui dit textuellement ceci :
Mara (le Dragon des ténèbres) proféra les menaces qui inspirent la terreur et provoqua un ouragan tel, que les cieux s’en obscurcirent et que la mer en rugit et en palpita. Mais sous l’arbre de Bouddhi (le Figuier symbole du sexe), le Bienheureux demeurait tranquille, sans rien craindre. L’illuminé savait qu’aucun mal ne pouvait l’atteindre.
Ah ! Si l’Adepte pouvait s’exclamer : « Je ne suis pas le Dragon »… s’il pouvait dire : « Ce monstre n’a rien à voir avec moi »…
Il est cependant écrit clairement dans le livre de toutes les énigmes, que MARA est le MOI-MÊME, le SOI-MÊME, dans ses états d’infraconscience la plus profonde.
Zeus depuis l’Olympe gouverne le monde, et bien des fois, les Dieux font ce à quoi on ne s’attend pas ; ce qui est attendu n’arrive pas, et le ciel donne aux affaires humaines une issue surprenante. C’est ce qui s’est produit maintenant.
Lutter contre le Dragon après la Noce ? Quelle surprise, mon Dieu ! Ce qui m’arrive est étrange…
Il est facile de descendre aux MONDES INFERNAUX, mais il n’est pas si facile d’en revenir ! Voilà la difficulté du travail ! Voilà l’épreuve difficile !
Quelques héros sublimes, bien peu en vérité, ont réussi ce retour triomphal. D’impénétrables bois séparent l’Averne du monde de la lumière, et les eaux du fleuve pâle, le Cocyte, tracent des replis en labyrinthes dans cette pénombre dont la seule image fait frémir.
Et la grande bête rugit épouvantablement, comme un lion qui rugit, et les puissances des ténèbres en frémirent d’horreur.
Quand dans l’immense bois silénien, dans l’ombre splendide du Taburne, deux taureaux aux cornes effilées courent furieux à la rencontre l’un de l’autre pour se battre, les humbles bergers, effrayés, se retirent et naturellement, tout le troupeau se tient immobile et muet de terreur.
De toutes leurs forces, ils s’ouvrent de terribles blessures, et s’enfoncent leurs cornes effilées dans la chair de tout leur poids ; leur cou et leur dos répandent du sang, et le bois profond tout entier tremble de leurs mugissements.
De même, le Dragon des Ténèbres et mon âme haletante couraient l’un contre l’autre, se protégeant de leur écu, et l’abîme s’emplissait de grondement.
Jupiter, le Père vénérable des Divins et des humains, contemplant la joute âpre, tient en équilibre les deux merveilleux plateaux de sa balance cosmique et dépose sur chacun d’eux les destins des deux combattants. Lequel succombera ? De quel côté pèsera la mort ? Le perfide Mara se sent invulnérable dans son audace. L’espérance et l’excès de haine l’agitent.
Le monstrueux empoigne dans sa sinistre main la terrible lance de Longinus ; il tente trois fois de me blesser en vain, désespéré il jette contre moi la Sainte Arme ; j’élude le coup de la dure pique. En ces instants précis intervient ma Divine Mère Kundalini ; elle s’empare de cette singulière relique et blesse avec elle, mortellement, l’abominable rejeton de l’enfer.
Le Dragon Rouge, peu à peu perd sa stature gigantesque, se rapetisse épouvantablement, se réduit à un point mathématique et disparaît pour toujours dans l’antre ténébreux…
Terribles sont les secrets du vieil abîme, sombre océan sans limite, où la nuit première née et le Chaos, aïeux de la nature, entretiennent une perpétuelle anarchie au milieu de la rumeur des guerres éternelles, se maintenant grâce à la confusion.
La chaleur, le froid, l’humidité, la sécheresse, quatre terribles champions, s’y disputent la supériorité et mènent au combat leurs embryons d’atomes qui, se regroupant autour de la bannière de leurs légions, et réunis en différentes tribus, armés légèrement ou lourdement, aigus, arrondis, rapides ou lents, fourmillent innombrables, tels les grains de sable du Barce ou ceux des ardentes plages de Cyrène, traînés pour participer à la lutte des vents et servir de lest à leurs ailes véloces.
L’atome, auquel adhère une plus grande quantité d’atomes, domine pour un moment. Progressivement le Chaos gouverne en tant qu’arbitre, et ses décisions viennent augmenter le désordre, grâce auquel il règne. Après lui, il est évident qu’en ces régions submergées sublunaires, le hasard dirige tout.
Devant cet abîme sauvage, berceau et sépulcre de la nature, devant cet antre qui n’est ni mer, ni terre, ni air, ni feu, mais qui est formé de tous ces éléments qui, confusément mêlés dans leurs causes fécondes, doivent combattre toujours de la même manière, à moins que le Logos créateur dispose de ses noirs matériels pour former de nouveaux mondes ; devant ce Tartare barbare, l’horripilant rejeton abyssal exhala son dernier souffle.
Il arriva alors quelque chose d’insolite, de merveilleux, d’extraordinaire. Cette fraction de ma conscience, autrefois enfoncée dans le corps démesuré de l’abominable monstre, retourna au fond de mon âme…
Chapitre 43 – Conclusion des Travaux Lunaires
Après avoir réduit en poussière cosmique Mara, le père des Trois Furies classiques, je dus affronter valeureusement les bêtes secondaires de l’abîme.
Le jour s’achevait lentement ; l’air délicieux de la nuit invitait les êtres vivants qui peuplent la face de la terre au repos des fatigues ; et je ne me préoccupais de rien, sinon de soutenir les combats du chemin et de choses dignes de compassion, que ma mémoire écrira sans se tromper.
Ô Ineffables Muses ! Ô Divin génie élevé ! Venez à mon secours ! Jupiter vénérable Père des Divins et des humains ! Inspirez-moi afin que mon style ne trahisse pas la nature du sujet !
Un coup de tonnerre retentit si fort qu’il interrompit mon sommeil profond ; je tressaillis comme un homme que l’on réveille violemment ; je me levai, et dirigeant mon regard autour de moi, je fixai les yeux pour reconnaître l’endroit où je me trouvais ; je me vis dans une maison solitaire à côté du chemin ténébreux.
Assis sur un fauteuil rustique près de la fenêtre d’où je pouvais contempler tout à mon aise le sentier escarpé, j’évoquai alors les temps enfouis…
Certes, en d’autres temps je m’étais trouvé là, dans la demeure de l’abîme et devant le même chemin…
Rien de cela ne me parut nouveau, je compris que j’étais en train de récapituler des mystères ; me levant du fauteuil, j’ouvris la vieille porte de cette demeure et sortis, marchant bien lentement… Tout doucement… Par le chemin solitaire.
D’un seul coup d’œil, et transperçant du regard un espace à la mesure possible de la pénétration de la vue spirituelle, je vis ce lieu triste, dévasté et sombre…
Le sol était humide et je dus freiner intempestivement mon pas, devant un certain câble électrique qui reposait tendu sur le sol…
Un câble de cuivre à haute tension ? Quelle horreur ! Et j’étais sur le point de marcher dessus !
Il est préférable de mourir en étant libre que de vivre prisonnier. Ainsi s’exclama la voix du silence dans la nuit du mystère…
Et moi qui, alarmé en ces instants précis, tentais de reculer, je me sentis réconforté.
J’avançais résolument dans ces parages SUBLUNAIRES, le long du tortueux sentier abyssal…
Horrible voie entre les effrayantes entrailles de la Lune pâle, mystérieux sentier du grand jour cosmique passé. Combien de souvenirs m’apportes-tu !
Ah oui ! J’étais actif dans l’antérieur MAHAMVANTARA et je vécus parmi les Sélénites du Monde Lunaire…
Ce vieux monde Lunaire est aujourd’hui un cadavre et il ne reste des Sélénites pas même un os…
Ces profondes réflexions ébranlèrent terriblement les fibres les plus intimes de mon âme, tandis que silencieux, je marchais sur ce sentier submergé…
Mon corps planétaire pendant ce temps, ici sur la terre, gisait en profond repos.
Est-ce étrange, par hasard, que l’âme s’échappe du corps physique au cours de la méditation ?
Rêver ? Non !… Il y a longtemps que j’ai cessé de rêver ; ceux qui éveillent la conscience ne rêvent plus…
AUTO-CONSCIENCE ? C’est une faculté différente et je l’ai parce que je suis bien mort…
CONSCIENCE OBJECTIVE ? Il est évident que si je ne l’avais pas, je ne pourrais pas non plus informer mes lecteurs aimés sur la vie dans les mondes supérieurs…
Des études ?… Oui, je les fais hors de mon corps physique au cours du Samadhi.
Revenons cependant, cher lecteur, à notre récit et pardonnez cette petite, mais importante digression.
Le sentier lunaire escarpé tournant brusquement à gauche, je pénétrai dans certaines collines très pittoresques…
Je vis en elles quelque chose comme un parc public un dimanche ; un ensemble bigarré de créatures humaines paraissant profiter délicieusement de la prairie…
Pour la distraction et l’amusement de quelques-unes, des vendeurs ambulants passaient par-ci par-là avec des ballons de toutes les couleurs…
Vivant symbole de la vie profane, voilà ce que je compris ; il est cependant évident que je voulus vivre tout ceci avec intensité…
J’étais bien absorbé par tout cela, contemplant les foules de toujours, quand soudain quelque chose d’insolite et bizarre arriva ; il me sembla que le temps s’était quelque peu retenu…
En ces instants de terreur, surgit du maquis un loup aussi sanguinaire que féroce, au regard torve, qui tente en vain de saisir sa proie ; devant lui, quelques poules caquetantes fuient de la féline Parque impitoyable. Extraordinaire symbologie occulte : pusillanime oiseau de basse-cour, lâche, timide ; loup sanguinaire, cruel, impitoyable…
Frayeur ! Terreur ! Épouvante !… États humains sublunaires de l’infraconscience humaine… Et moi qui étais mort en moi-même… J’ignorais l’existence de ces animaux à l’intérieur de mes propres enfers atomiques…
Heureusement, je n’ai jamais jeté ma Sainte Pique pendant la lutte. Grâce à ma Mère Divine Kundalini, j’ai pu surpasser nombre de gens en force et en habileté, avec la lance…
Les principaux démons abyssaux tombés, ces viles représentations de mes défauts infrahumains, mes travaux lunaires se conclurent d’une manière épique par la mort que je donnai avec la Sainte Arme à beaucoup d’autres bêtes infernales.
Il n’est pas superflu de dire que j’eus à recueillir le très riche butin de la guerre, après tant de rudes batailles…
Je veux faire une claire allusion à ces multiples gemmes précieuses de ma propre conscience, enfoncées dans les corps abyssaux difformes.
La dernière partie du travail eut un caractère totalement atomique ; expulser les intelligences malignes de leur habitacle nucléaire n’a rien de facile.
C’est certes ce qu’on entend par « transformer les eaux noires en eaux blanches ».
Ces atomes, maintenant, se sont convertis en merveilleux véhicules de certaines intelligences lumineuses.
De magnifiques étincelles, capables de nous renseigner sur les activités de l’ennemi secret…
J’eus une nuit l’honneur le plus grand qui puisse être fait à un être humain, je reçus la visite du CHRIST COSMIQUE. L’Adorable tenait dans sa main droite un grand livre et il me dit : « Tu vas entrer maintenant dans la sphère de Mercure ».
Voyant le Maître, je ne pus rien que m’exclamer : « Seigneur, vous êtes arrivé plus vite que je ne le pensais. Je ne vous attendais pas encore ».
Le Christ vivant me répondit doucement : « Je tarde parfois à arriver, quand je dois arriver au mois de Mars. Tu dois encore continuer à mourir ».
Comment ? Continuer à mourir ? « Oui, répondit l’Adorable, tu dois continuer à mourir ! » Répéta-t-il…
Ce qui s’ensuivit fut prodigieux. Le Maître s’éleva lentement jusqu’au soleil de minuit, se détachant ensuite un peu de l’Astre Roi, comme pour me bénir et me pardonner mes anciennes erreurs…
Chapitre 44 – Énigmes
Tieh Shan écrit :
Je connus le bouddhisme dès l’âge de treize ans. À dix-huit ans j’entrai dans le Sacerdoce. Ensuite, je lus un jour une thèse apportée par un moine de Hsueh Yen, appelée Méditations Avancées.
Cela me fit comprendre que je n’étais pas encore parvenu à ce point. Alors, je m’en fus voir Hsueh Yen et suivis ses instructions, sur la façon de méditer sur le mot WU.
La quatrième nuit, la sueur suinta de tout mon corps, et je me sentis commode et léger.
Je demeurai dans la salle de Méditation, concentré, sans adresser la parole à personne.
Je vis ensuite, Miao Kao Feng, lequel me dit que je devais continuer à méditer sur le mot WU, jour et nuit sans m’arrêter.
Quand je me levai avant l’aube, le Hua Tou (la signification du mot, l’essence de la phrase) se présenta immédiatement à moi.
Comme j’avais un peu sommeil, je laissai le siège et descendis. Le Hua Tou (c’est-à-dire, le mot WU) m’accompagna, tandis que je marchais, me préparais ma nourriture ou le lit, quand je prenais la cuillère, ou laissais les baguettes de côté. Il était avec moi tout le temps, dans toutes les activités, jour et nuit.
Si on parvient à fondre son mental dans un tout continu et homogène, l’illumination est assurée.
Le résultat de ce conseil est que je fus pleinement convaincu d’avoir atteint cet état. Le 20 mars, le maître Yen s’adressa à la congrégation.
Asseyez-vous bien droit, rafraîchissez votre mental, comme si vous étiez au bord d’un précipice de 10 000 pieds et concentrez-vous sur votre Hua Tou (le mot magique WU).
Si vous travaillez ainsi pendant sept jours (sans repos, pas même une seconde), vous parviendrez sans doute à la réalisation. Je réalisai cet effort là il y a quarante ans.
Je commençai à m’améliorer quand je suivis ces instructions. Le troisième jour, je sentis que mon corps flottait dans l’air ; le quatrième jour, je devins complètement inconscient de tout ce qui se passait dans ce monde. Une nuit, je demeurai un moment appuyé contre une balustrade. Mon mental était aussi serein que s’il n’avait pas été conscient. Je maintenais constamment devant moi le Hua Tou (le mot Wu), et ensuite je revenais à mon siège.
Au moment ou j’allais m’asseoir, j’eus subitement la sensation que tout mon corps depuis la fontanelle jusqu’à la pointe des pieds, était divisé.
J’eus subitement la sensation qu’on me rompait le crâne, ou qu’on m’élevait jusqu’aux cieux, d’un puits de 10 000 pieds de profondeur.
Je contai alors au Maître Yen cette indescriptible extase et la joie jaillissante que j’achevais d’expérimenter. Mais le Maître Yen dit : « Non, ce n’est pas cela. Tu dois continuer à travailler ta méditation ».
Il cita alors à ma demande quelques paroles du Dharma, dont les ultimes vers étaient : « Pour propager et glorifier les nobles prouesses des Bouddhas et des patriarches, il te manque de recevoir un bon coup de marteau sur la nuque ».
Je me demandai : pourquoi ai-je besoin d’un coup de marteau sur la nuque ? Il y avait encore évidemment dans mon mental un léger doute, quelque chose dont je n’étais pas sûr.
Je poursuivis ainsi, méditant un long moment tous les jours, pendant la moitié d’une année. Un jour où je me préparai une infusion d’herbes pour les douleurs de la tête, je me rappelai un KOAN (phrase énigmatique), dans lequel Nez rouge demandait à Naja : « Si tu rends tes os à ton père et ta chair à ta mère, où seras-tu alors ? »
Je me rappelai alors que, quand le moine me reçut pour la première fois et me posa cette question, je ne pus lui répondre : mais maintenant, subitement, mon doute avait disparu.
Je m’en allais voir Meng Shan. Le Maître Meng Shan me demanda : « Quand et où pouvons-nous considérer que notre travail Zen s’est achevé ? »
Cette fois encore, je ne sus que répondre. Le Maître Meng Shan insista sur le fait que je devais travailler dans la méditation (Dhyana) avec un acharnement plus grand, et que je devais laisser de côté les pensées humaines habituelles.
Chaque fois que j’entrai chez lui et que je donnai une réponse à sa question, il disait que je n’avais rien compris.
Une fois, je méditai de l’après-midi au matin du jour suivant, utilisant le pouvoir de Dhyana pour me maintenir et avancer jusqu’à atteindre directement l’état de profonde subtilité.
Laissant le Dhyana, j’allai chez le Maître et lui contai mon expérience. Il me demanda : « Quel est ton visage originel ? »
Comme j’allai répondre, le Maître me mit dehors et ferma la porte. À partir de ce moment, je parvins chaque jour à une subtile amélioration.
Je compris plus tard que toute la difficulté venait de ce que je n’étais pas resté assez longtemps avec le Maître Hsueh Yen, pour travailler dans les aspects délicats et subtils du travail.
Mais que j’eus de la chance en rencontrant un Maître Zen, si excellent ! Grâce à lui seulement, j’ai pu en arriver à ce stade.
Je n’avais pas compris que si quelqu’un s’exerce de manière incessante et insistante, il atteindra toujours quelque chose de temps à autre et son ignorance diminuera à chaque pas sur le chemin.
Le Maître Meng Shan me dit : « C’est la même chose que polir une perle. Plus tu la polis, plus elle devient brillante, claire et pure ».
Un polissage de cette sorte est supérieur à tout un travail d’incarnation. Cependant, quand je voulais répondre à la question de mon Maître, il me disait qu’il me manquait quelque chose.
Un jour au milieu de la méditation, le mot « manquer » se présenta à mon mental et je sentis soudain que mon corps et mon mental s’ouvraient de part en part, depuis la moelle de mes os, de manière totale.
Le sentiment fut celui d’une antique montagne de sable qui se dissoudrait tout à coup sous le soleil ardent, surgi après de nombreux jours obscurs et couverts.
Je ne pus l’éviter et me pris a rire aux éclats. Je sautai de mon siège, attrapai le bras du Maitre Meng Shan et lui dit : « Dites-moi, que me manque-t-il ? Que me manque-t-il ? »
Le Maitre me gifla trois fois et je me prosternai trois fois devant lui. Il dit : « Ó Tieh Shan, tu as tardé de nombreuses années avant d’en arriver a ce point ».
Chapitre 45 – L’illumination Finale
La vérité doit être comprise au moyen d’une illumination instantanée, mais le fait, l’AUTO-RÉALISATION INTIME DE L’ÊTRE complète, doit être travaillée intensivement de manière graduelle.
Le mantra Wu se réfère principalement à l’éveil de l’expérience mystique, dans son sens immédiat et le SAMYA SAMBHODI (CHUE en Chine) dénote l’illumination permanente et complète.
Si par un exercice rétrospectif, nous revenons au point de départ originel et que nous rendons théoriquement les os à notre père et la chair à notre mère. Alors où serions-nous ? Évidemment dans la semence, le semen…
Ceci nous induit à penser que sans le SAHAJA MAÏTHUNA, nous ne pourrions jamais comprendre l’essence de la phrase du fameux Hua Tou « Wu ».
Observez les verticales du « W », étudiez l’ensemble : la forme graphique des combinaisons insiste clairement sur l’idée fondamentale des successives exaltations, précédées toujours par de terribles humiliations.
Celui qui veut monter doit d’abord descendre, c’est la loi : l’initiation est mort et mariage à la fois.
Pour une meilleure compréhension du Hua Tou : « Wu », il n’est pas superflu de répéter ce qui suit : « La descente à la neuvième sphère (le sexe) fut depuis les temps antiques l’épreuve maxima, pour la suprême dignité du Hiérophante. Jésus, Bouddha, Hermès, Dante, Zoroastre, etc., durent passer par cette difficile épreuve ».
Là, Mars descend pour retremper son épée et conquérir le cœur de Vénus ; Hercule, pour nettoyer les écuries d’Augias ; Persée, pour couper la tête de la Méduse de son épée flamboyante.
Cependant pour le bien de la grande cause, il convient de rappeler qu’à côté du « W », le « U » radical resplendit dans le Zen, symbole vivant de « ce grand ventre à l’intérieur duquel sont en gestation les mondes ».
En grammaire cosmique, la RUNE « UR » est certes la Divine Mère Espace ; la Matrice Sacrée où sont en gestation, bêtes, hommes et Dieux. Il est indiscutable que, sans le pouvoir ésotérique de DEVI KUNDALINI, il serait impossible de travailler dans la FORGE INCENDIÉE DE VULCAIN (le sexe).
Le Magistère du feu doit se réaliser en sept jours ou périodes. Rappelons-nous notre formule astrologique : Lune, Mercure, Vénus, Soleil, Mars, Jupiter, Saturne (le ciel étoilé d’Uranus et l’Empyrée classiques, reviennent à ceux qui ont atteint la devise à laquelle ils aspirent).
Je gagnai le droit d’entrer au ciel lunaire après une humiliation préliminaire. C’est la loi pour tous les mondes. Personne ne saurait pénétrer définitivement dans les cieux de Mercure, Vénus, etc., sans avoir tout d’abord travaillé ésotériquement dans leurs enfers planétaires correspondants.
Les expériences « Wu » sont une et nombreuses ; une parce qu’elles sont identiques en essence, nombreuses en ce qu’elles diffèrent par leur degré de profondeur, de clarté et d’efficacité ; ceci donne une légère idée du sens et de la nature du « Wu ».
Quel est ton visage originel ? Terrible question du Maître Meng Shan ! La Genèse Hébraïque dit : « L’homme abandonnera père et mère pour s’unir à son épouse, afin que les deux soient une même chair ».
Que parlent les Dieux de l’aurore ! Que m’inspirent les Muses ! Que rugisse l’ouragan !
Il est écrit en charbons ardents dans le livre de tous les mystères, que tous les Avatars d’Ishvara présentent toujours le réquisitoire de l’Omnimiséricordieux Esprit Universel de Vie : Restaurer sur la face de la terre « le visage originel » ; l’état de suprême pureté paradisiaque d’Adam Kadmon, l’être androgyne qui incarne la paire, homme et femme.
Ce précieux rétablissement de l’Être cosmique à l’intérieur de chacun de nous se réalise précisément dans les délicieux instants de cette extase suprême de l’amour, en lesquels deux êtres, l’un masculin, l’autre féminin, en plein coït, cèdent consciemment leur individualité différentielle pour se fonde en un.
Comme cette unité n’est pas seulement physique, mais d’espèce animique et spirituelle, les doctrines qui rejettent la Magie Sexuelle d’Éros s’avèrent antihumaines et anti-divines.
On trouve dans l’ambiance culturelle et spirituelle de l’époque, surtout dans les cercles ésotériques les plus raffinés, la reconnaissance de l’homme en tant qu’image en ressemblance du cosmos vivant, et en conséquence, le sens cosmique de sa puissance sexuelle.
Les théologiens et naturalistes médiévaux connaissaient déjà quelque chose sur la connexion entre l’énergie sexuelle et les forces prodigieuses qui traversaient l’inaltérable infini…
Ainsi, Saint Albert le Grand était imprégné de la profonde croyance que les astres exercent une influence décisive sur la puissance sexuelle de l’individu.
Saint Albert avait l’opinion que les étoiles étaient bipolaires, c’est-à-dire de nature angélique et animale ; il en arriva à la conséquence logique que dans le mariage, on pourrait arriver à une union double : spirituelle et animale.
Saint Augustin, le Patriarche Gnostique, insista sur l’idée que la libido sexuelle embrasse non seulement tout le corps physique, mais aussi l’être intime, qui dans l’agitation charnelle s’enlace à l’animique, de sorte que se forme une sensation de plaisir qui n’a point son égal chez les sensuels. Ainsi, au moment où elle atteint son point culminant, toute conscience et toute forme de compréhension sont déconnectées.
Cette déconnexion entre conscience et intellect est précisément celle qui peut transfigurer le délicieux coït en surnaturel, spirituel, en quelque chose de terriblement divin.
C’est l’ultime devise des pratiques mystiques, comme par exemple celle du Zen ou celle du quiétisme chrétien de Fray Miguel de Molinos, celle de nous mener à la quiétude et au silence du mental.
Quand le mental est tranquille, quand le mental est en silence, surgît le nouveau.
La conscience en ces moments d’indiscutables délices, s’échappe du mental mortifiant, pour expérimenter le réel.
Le deuxième Patriarche Zen demanda au BODHI-DHARMA : « Comment est-il possible d’atteindre le Tao ? »
Le BODHI-DHARMA répondit :
« Extérieurement, toute activité cesse,
Intérieurement, le mental cesse de s’agiter.
Quand le mental s’est converti en mur,
Alors, tu peux accéder au Tao ».
Les bouddhistes CHAN en Chine, parlent rarement du SAMBODHI, l’illumination finale (le fameux Chueb).
Comme le « Wu » est fondamentalement l’expérience mystique de l’éveil à la vérité (Prajna), la personne qui atteint le vécu « Wu », peut n’être pas capable de le dominer, de l’approfondir, ni de le faire mûrir.
On a besoin de beaucoup de travail dans la Neuvième Sphère avant de parvenir à la perfection, dans le but de séparer les pensées dualistes, égoïstes et profondément accrochées, qui surgissent des passions.
L’évangile du TAO a dit : « Purifie ton cœur, nettoie tes pensées, coupe tes appétits et conserve la semence ».
L’auteur d’EL-KTAB, merveilleux écrit apprécié par les arabes, ne se lasse pas de glorifier le coït. Ceci est pour lui à juste raison, l’hymne de louange le plus magnifique et sacré, l’aspiration la plus noble de l’homme et sa compagne, après l’unité primitive et les délices paradisiaques.
L’amour est le FIAT LUX du livre de Moïse, le Divin commandement, la Loi pour tous les continents, mers, mondes et espaces.
Quand nous empoignons valeureusement cette lance d’Éros, dans l’évident propos de réduire en poussière tous et chacun des éléments que nous chargeons en nous, la lumière jaillit.
Il existe à l’intérieur de chaque entité subconsciente, une Essence divine emprisonnée, lumière à l’état potentiel.
Ainsi, tel l’atome qui libère de l’énergie à sa fission, la destruction totale d’un quelconque de nos éléments infernaux libère de la lumière.
Nous avons besoin de faire de la lumière en chacun de nous : « De la lumière, plus de lumière », dit Goethe à sa mort.
La Magie sexuelle est l’éternel fondement du FIAT lumineux et spermatique du premier instant.
La mort radicale de l’Égo et des autres éléments infrahumains que nous portons à l’intérieur de nous, nous conduit à l’illumination finale (SAMYA SAMBODHI).
Ainsi, l’illumination ZEN ou « Wu » varie beaucoup depuis l’aperçu superficiel de l’Essence divine mentale par les débutants, jusqu’au bouddhisme total tel qu’il fut réalisé par BOUDDHA.
Chapitre 46 – Tantrisme Blanc
Les authentiques doctrines tantriques du KAMASUTRA de Vatsyayana et l’Anangaranga de Kayanamalla se complètent avec le VAJROLI-YOGA et le PANCATATWA.
Le Kamasutra hindou légitime n’a rien à voir avec certaines éditions remaniées de type bâtard, adultéré, qui exhibant le même titre, circulent à profusion par là, dans tous les pays occidentaux.
Cette œuvre classique de l’art amoureux hindou se divise en sept parties ; on expose dans la première à la fois l’élan de la vie et les arts et sciences qui sont d’utilité pratique dans la Magie Sexuelle.
N’entrent en considération, en tant que Maîtresses des débutants, que ces femmes qui ont pratiqué la Magie Sexuelle avec un homme. La disciple doit arriver à posséder soixante quatre arts de base.
Entre ceux-ci, le chant, la musique instrumentale, la danse, le tatouage, la confection de lits de pétales de fleurs, l’exécution musicale avec des verres contenant de l’eau pure ; minéralogie, science chimique, organisation de combats de coq, cailles et béliers, technique de travaux littéraires. L’élève doit obligatoirement apprendre les arts magiques. Il ne s’agit pas seulement pour elle de savoir préparer des diagrammes ou des filtres amoureux d’efficacité ésotérique, mais encore de s’instruire en sages sortilèges et mantras.
Le grand Maître Hindoustan Vatsyayana, dans la deuxième partie du KAMASUTRA, expose sagement un abondant enseignement ésotérique de l’art d’aimer, se préoccupant très spécialement de cette chose extraordinaire qu’est, en vérité, la division des types de femmes et hommes, selon la taille de leurs parties sexuelles.
Il présente intelligemment trois sortes d’hommes qui sont désignés, suivant leur PHALLUS, comme il suit : 1 lièvre, 2 taureau, 3 étalon âne (grand animal de l’Inde).
Face aux hommes, les femmes sont également classées en trois catégories, selon la constitution de leur YONI (organe sexuel) : 1 gazelle, 2 jument, 3 éléphante.
Cette différenciation des deux sexes donne fondamentalement neuf combinaisons amoureuses qui viennent nous rappeler la neuvième sphère :
- Jouissance sexuelle élevée : a) lièvre avec gazelle, b) taureau avec jument, c) étalon âne avec éléphante.
- Unions sexuelles inégales : a) lièvre avec jument, b) lièvre avec éléphante, c) taureau avec gazelle, d) taureau avec éléphante, e) étalon âne avec jument, f) étalon âne avec gazelle.
Les neuf possibilités d’union sexuelle se subdivisent en trois classes, selon la taille des organes sexuels : 1 la proportion de la même taille qui est indubitablement la meilleure ; 2 la relation entre organes grands et petits dans laquelle le profit du plaisir est le plus maigre ; 3 toutes les autres relations amoureuses qui peuvent être classées simplement comme moyennes.
L’éventuel tempérament des conjoints, qui joue évidemment un grand rôle dans l’acte sexuel, se regroupe en trois sortes : froid, tempéré, ardent. De telle sorte que les neufs accouplements de la neuvième sphère sont possibles, à savoir : a) froid avec froid, b) tempéré avec tempéré, c) ardent avec ardent.
Unions sexuelles inégales : a) froid avec tempéré, b) froid avec ardent, c) tempéré avec froid, d) tempéré avec ardent, e) ardent avec froid, f) ardent avec tempéré.
La durée d’une jouissance sexuelle, soit la possibilité de demeurer longtemps dans celle-ci, ne se base pas pour les Hindous, par exemple, en une activité sensuelle purement animale, mais en ce qu’ils le considèrent comme une question vitale, qui exprime dans l’acte sexuel exécuté une démonstration de culture très développée et plus exquise. Un conjoint qui n’est pas réellement orienté sur les phénomènes sexuels les plus intimes, est considéré comme étant déficient. Selon Rasamanjuri, est déficient tout sujet qui dans le jeu de l’amour ne réfléchit pas à ce qui doit se faire et à ce qui doit cesser de se faire.
Il ressort avec toute la clarté de midi que la durée de la jouissance sexuelle se divise également en trois catégories : 1 rapide, 2 moyenne, 3 longue.
Le secret de la félicité de Dieu consiste en sa relation avec lui-même.
De cette relation provient en accord avec la loi des analogies philosophiques, tout lien cosmique, tout enlacement sexuel.
La jouissance sexuelle est donc un droit légitime de l’homme ; la félicité de Dieu s’exprimant à travers nous.
Mahomet dit : « Le coït est même un acte agréable à la religion, dans la mesure où il se réalise avec l’invocation d’Allah et avec la femme attitrée pour la reproduction ».
Le Coran dit : « Va, prends pour femme une jeune fille que tu caresses et qui te caresse, ne passe pas au coït sans être préalablement excité par les caresses ».
Le prophète souligne : « Vos épouses sont pour vous un champ cultivable. Allez à lui comme il vous plaît, mais réalisez auparavant, un quelconque acte de dévotion. Craignez Dieu et n’oubliez pas qu’un jour, vous devrez vous trouver en sa présence ».
Il est ostensible, selon cette conception, que le délicieux coït avec l’adorable femme est certes une forme de la prière. Nous nous convertissons en ces instants de joie suprême, en collaborateurs du Logos Créateur ; nous poursuivons la tâche rayonnante, et à chaque instant, recréatrice du maintien de l’univers au sein mystérieux de l’éternelle Mère Espace.
Faites comme votre créateur, comme un homme puissant en œuvres et force, ayez conscience de ce qui se fait et vous devrez obtenir double jouissance ; une liqueur séminale accrue, et des enfants saints et forts.
Ainsi a dit Mahomet : « Dix grâces offre Allah à l’homme qui octroie sa sympathie à la femme par des mains caressantes, vingt, s’il la presse sur son cœur ; mais si son embrassement amoureux est authentique, il obtient de Dieu trente grâces pour chaque baiser ».
Kalyanamalla insiste sur l’idée transcendantale que l’accomplissement exact du code de l’amour est beaucoup plus difficile que le pense à tort l’humanoïde intellectuel.
Les jouissances préparatoires sont déjà compliquées ; l’art doit, en effet, être employé exactement suivant les préceptes, afin d’aviver la passion de la femme, comme on avive un bûcher, et que son Yoni devienne plus mou, plus élastique et adéquat à l’acte amoureux.
Un auteur sage dit : « L’Anangaranga donne une grande importance à ce que les deux composants du couple ne doivent laisser s’introduire dans leur vie commune, aucune tiédeur, lassitude ou satiété dans leurs relations, effectuant la consommation de l’amour avec recueillement et remise totale. La forme de l’acte sexuel, c’est-à-dire la position en soi, est appelée Asana. Il faut distinguer quatre modalités : 1 UTTANA-DANDA, 2 TIRYAC, 3 UPAWISHTA, 4 UTTHITA ».
Comme l’étude ésotérique de ces quatre Asanas Tantriques est d’un contenu compliqué, à des fins exclusivement pédagogiques, nous nous limiterons dans le présent livre à transcrire spécifiquement cette position sexuelle, appelée « Upawishta ». Il est clair cependant que, dans les futurs traités, nous poursuivrons avec l’étude des autres Asanas.
Upawishta signifie : position assise, dont on donne douze sous-postures :
1) Spécialement préférée : Padmasana. L’homme s’assoit avec les jambes croisées sur le lit ou sur un tapis, prend la femme sur ses jambes et celle-ci enveloppe le corps de l’homme avec les siennes, de telle manière que ses deux pieds font contact avec le coccyx masculin. Ainsi, la femme absorbe le phallus.
2) Les deux assis, et pendant l’acte délicieux, la femme tient d’une main, une de ses deux jambes.
3) Homme et femme enlacent leurs mains derrière leur nuque respective.
4) Tandis que la femme prend en ses mains les pieds de l’homme, ce dernier prend ceux de la femme.
5) L’homme prend dans ses bras les jambes de la femme, les laisse reposer sur l’arc du coude, et entrelace les bras derrière sa nuque à elle.
6) La posture de la tortue. Les deux s’assoient de manière à ce que se touchent mutuellement, la bouche, les mains, les jambes.
7) Assis, jambes écartées, l’homme fait pénétrer son membre, et comprime entre ses cuisses, celles de la femme.
8) Une posture exécutable seulement par un homme très fort et une femme très légère : l’homme appuie la femme de ses coudes levés, introduit son membre et la fait osciller ensuite, de droite à gauche.
9) La même posture, mais l’oscillation de la femme se réalise d’avant en arrière.
L’Upawishta oriental est merveilleux ; cependant, il est indiscutable que nous, gnostiques, ne sommes pas exclusivistes. Il est évident que dans l’occident du monde, beaucoup de mystiques préfèrent l’Asana suivant :
1) Femme étendue sur le dos dans le lit, jambes écartées, c’est-à-dire ouvertes à droite et à gauche, avec un coussin mince ou sans coussin.
2) Homme placé sur la femme, mis entre ses jambes, visage, poitrine et ventre masculin, en contact direct avec le corps de la femme.
3) Front contre front, poitrine contre poitrine, plexus contre plexus, tous les centres astraux correspondant superposés, afin de permettre un échange des courants magnétiques et établir ainsi un androgynisme complet.
4) Introduire le membre viril très doucement dans le vagin : évitez les mouvements violents. Le mouvement du phallus à l’intérieur de l’utérus doit être lent et délicat.
5) Le coït doit durer au moins une heure.
6) Se retirer de la femme avant le spasme pour éviter l’éjaculation du semen.
7) Le phallus doit être retiré de l’utérus très lentement et avec la plus grande délicatesse.
Pierre Huard Ming Wong, parlant de la médecine chinoise, dit : « Le Taoïsme a d’autres influences dans la médecine, comme le prouve la lecture d’une recompilation de traités Taoïstes, le Sing-Ming Kuel-Chen, de l’an 1622 approximativement ».
On distingue trois régions dans le corps humain : la région supérieure ou céphalique est l’origine des esprits qui habitent dans le corps.
Le coussin de Jade (Yu Chen) se trouve dans la partie postéro-inférieure de la tête. L’os, dit du coussin, est l’occiput (Chen Ku).
Le palais du Ni Huan (terme dérivé du mot sanscrit Nirvana) se trouve dans le cerveau, appelé aussi « Mer de la moelle osseuse » (Suei Hai) ; c’est l’origine des substances séminales.
La région moyenne est la colonne vertébrale, considérée non comme un axe fonctionnel, mais comme un conduit qui unit les cavités cérébrales avec les centres génitaux, qui termine en un point dénommé la colonne céleste (Tien Chu), situé derrière la nuque, à l’endroit où naissent les cheveux ; on ne doit pas confondre ce point avec celui de l’acupuncture, qui porte le même nom.
La région inférieure comprend le champ du cinabre (Tan Tien) ; en elle s’assoit l’activité génitale, représentée par les deux reins : le feu du tigre (Yang) à gauche, et le feu du dragon (Yin) à droite.
L’union sexuelle est symbolisée par un couple ; un homme jeune conduit le tigre blanc, et une femme jeune chevauche le Dragon vert ; le plomb (élément masculin) et le mercure (élément féminin) vont se mélanger ; et tant qu’ils sont unis, les jeunes jettent leur essence dans un chaudron de bronze, symbole de l’activité sexuelle. Mais les liquides génitaux, en particulier le sperme (Tsing), ne s’éliminent ni ne se perdent ; ils peuvent revenir au cerveau par la colonne vertébrale, grâce à quoi on récupère le cours de la vie.
La base de ces pratiques sexuelles Taoïstes est le Coïtus Reservatus, au cours duquel le sperme qui est descendu de l’encéphale, jusqu’à la région prostatique (mais qui n’a pas été éjaculé), revient à son origine ; c’est ce qu’on appelle faire revenir la substance (Huan Tsing).
Quelles que soient les objections qu’on formule à propos de la réalité de ce retour, il n’est pas moins certain que les Taoïstes conçurent un domaine cérébral des instincts élémentaires, qui maintient le degré d’excitation génésiaque sous le seuil de l’éjaculation ; ils donnèrent ainsi à l’acte sexuel un nouveau style et une finalité distincte de la fécondation.
Les pratiques sexuelles ont joué un grand rôle dans le Taoïsme ; les pratiques publiques et collectives, signalées au IIe siècle, disparurent au VIe siècle.
Les pratiques privées continuèrent si longtemps que Tseng Tsao (XIIe siècle) leur consacre un tiré-à-part de son Tao Chu.
En réalité, Taoïstes comme Bouddhistes, observaient la continence – qui a sa base dans la Magie Sexuelle – mais les premiers la considéraient comme une forme de détachement qui devait les amener à la libération, tandis que les seconds, outre leur aspiration au Tao, se maintenaient chastes pour se concentrer, conserver leur substance et vivre longtemps.
Il est possible que, comme cela arriva avec les exercices respiratoires, les Taoïstes se soient inspirés des Traités Tantriques Hindous ; quelques-uns furent traduits en chinois à l’époque des Tang, et connus par Suen Sseu-Miao.
Le Pao P’u Tseu, contient une section intitulée « l’alcôve » (dix-huit chapitres) qui fut imprimée en 1066, et réimprimée en 1307, 1544 et 1604, par Kiao Che King.
Ces données furent prises de textes inclus dans les Annales des Suei par Tamba Yasuyori, dans son Yi Sin Fang (982-984), imprimé par Taki Genkin (mort en 1857).
En 1854, ce résumé médical de trente chapitres, contient les secrets de l’alcôve ; il fut réédité par Ye To Heui (1864-1927), qui reconstruisit les textes perdus et en particulier l’Ars Amatoria du Maître Tong Hiuan.
Un grand sage dit : « Par la pratique du Vajroli Mudra, le Yogi fait affluer en lui la Shakti, c’est-à-dire l’énergie sexuelle universelle révélée, de manière à ce qu’il ne soit pas son seul participant, mais son Seigneur aussi. Dans le Viparita-Karani, on dit : Cette pratique est la meilleure, la cause de la libération pour le Yogi, cette pratique lui apporte la santé et lui octroie la perfection ».
Si nous mettons à nu le Vajroli Mudra, si nous déchirons le voile d’Isis, reste la vérité dénudée, la Magie Sexuelle, le Sahaja Maïthuna.
Le Viparita-Karani ésotérique enseigne, de manière claire et précise, comment le Yogi fait monter lentement le semen par la concentration, de façon à ce que l’homme et la femme, en pleine copulation, puissent atteindre le Vajroli.
OM ! Obéissant à la déesse qui ressemble à un serpent endormi dans le Svayambhu-Lingam, et merveilleusement ornée, jouit de l’aimé et d’autres ravissements. Elle est allumée par le vin et elle irradie de millions de rayons. Elle sera éveillée – au cours de la Magie Sexuelle – par l’air et le feu, avec les mantras Yam, Dram et par le mantra Hum.
Chantez ces mantras pendant ces précieux moments, en lesquels le Lingam-Yoni se trouvent connectés dans la couche nuptiale. Ainsi, s’éveillera Devi Kundalini, le serpent igné de nos pouvoirs magiques.
Chapitre 47 – Le Troisième Acte
Don Mario Roso de Luna, insigne écrivain théosophe, écrit textuellement, commentant la troisième partie du Parsifal Wagnérien :
Le troisième acte se déroule à nouveau dans les domaines du Graal. C’est le printemps. Une souriante campagne, dont les limites s’étendent de l’orée du bois jusqu’aux montagnes du Graal, montre une source dans le bosquet, et face à lui, appuyé contre les rochers, une pauvre cabane d’ermite.
C’est la première heure du Vendredi Saint ; Gurnemanz, l’ermite vieilli, et sans autre vêtement que sa vieille tunique de chevalier du Graal qu’il conserve encore, sort de sa cabane ; et il entend quelques gémissements profonds comme ceux de quelqu’un qui, profondément endormi, lutte contre un cauchemar.
Il se hâte alors vers le buisson d’où partent les gémissements et trouve KUNDRY, froide et rigide, cachée ; on ne connaît pas le temps dans les rudes buissons de l’hiver – la triste nuit morale du pécheur – sans connaître l’arrivée du printemps rédempteur…
Le vieillard arrache KUNDRY du buisson et commence à la ranimer de son souffle. Elle se réveille finalement en lançant un cri. Vêtue en pénitente, son teint est plus pâle, la sauvage cruauté a disparu de son visage et de ses manières.
Elle contemple Gurnemanz d’un regard appuyé comme quelqu’un qui évoque de vieux souvenirs ; elle se lève et se dirigeant à la cabane de l’ermite, elle se dispose à la tâche de le servir, comme elle le faisait jadis avec les saints chevaliers.
Elle sort donc un seau et le met dans la fontaine pour qu’il se remplisse. Elle rentre ensuite à la cabane, où comme d’habitude elle se prépare à travailler en hommage au dernier survivant du Graal.
Pendant ce temps-là, Parsifal sort du bois, vêtu de noir, en armure, visière relevée, la lance baissée et la tête inclinée sous le poids de ses pensées contraires.
Gurnemanz s’approche pour l’aider en cas de besoin. Parsifal ne répond pas aux attentions de l’ascète ; mais celui-ci lui rappelle que c’est Vendredi Saint, jour dont la sainteté ne doit pas être ternie par les armes.
Parsifal se lève, jette ses armes, cloue la lance en terre et tombe à genoux devant elle, en une prière extatique.
Gurnemanz le contemple alors, ému et étonné, tandis qu’il appelle KUNDRY par des gestes. Il reconnaît en lui celui qui tua le cygne d’autrefois, pécheur qui est venu comme l’homme à l’Enceinte Sacrée, par les chemins de la désolation et du désarroi, cent fois maudits, par des lieux sans chemin, et des conflits sans nombre…
L’ermite l’informe justement de l’état de disgrâce en lequel sont tombés les chevaliers du Graal. Tous dispersés ou morts, sauf lui, depuis qu’Amfortas, déjà impuissant à résister à la malédiction de sa blessure, cherche la mort, renonçant à découvrir le Vase Sacré, de sorte qu’il ne continue pas à lui prolonger la vie par le souffle immortel.
Parsifal, face à une si grande douleur tombe évanoui à côté de la fontaine. Gurnemanz le soutient, le fait asseoir sur la pelouse et KUNDRY accourt avec un récipient d’eau pour arroser son visage.
Non ! Dit Gurnemanz, « Que ce soit le récipient sacré lui-même, le Vase (le Yoni) qui restaure le pèlerin ».
Je prévois qu’il est appelé à réaliser aujourd’hui une œuvre sublime, à exercer une mission Divine. Qu’il soit donc nettoyé de toute tache et lavé ici des impuretés de son long pèlerinage.
À eux deux, ils conduisent Parsifal au bord de la fontaine ; KUNDRY lui détache ses guêtres, et lui baigne les pieds, pendant que l’ermite le dépouille de ses vieux vêtements noirs de douleur et de lutte, ne lui laissant que la tunique blanche du Néophyte qui est la tunique neuve de la pureté, expurgé qu’il est maintenant de tout vieux ferment de péché, comme dirait Saint Paul !
Ensuite, KUNDRY oint les pieds de l’élu, versant sur eux le contenu d’une petite fiole en or qu’elle cachait dans son sein.
Telle une nouvelle Madeleine, elle le sèche de ses propres cheveux, tandis que Gurnemanz lui oint également la tête, comme celle d’un futur Roi, le baptisant Rédempteur du Graal et sage par la compassion…
L’ineffable idylle connue en général comme les ENCHANTEMENTS DU VENDREDI SAINT résonne alors, triomphal dans l’espace, saluant heureux le rédempteur au milieu de l’auguste joie de la colline et de la forêt, où tout sourit à l’approche du moment suprême de la libération…
Les cloches du Graal recommencent à sonner comme autrefois, appelant à la sainte cérémonie.
Gurnemanz revêt le nouveau Roi de son juste-au-corps qui était conservé, et de son manteau de chevalier ; avec lui, il entreprend l’ascension jusqu’au château, dont les splendeurs, grâce à la lance sacrée sexuelle, ne tarderont pas à revenir.
L’enceinte de la grande salle du Graal se remplit de chevaliers et d’écuyers, qui par un côté conduisent la litière d’Amfortas, et par l’autre, le cadavre de Titurel, qui vient recevoir l’ultime bénédiction du Graal.
Le fils affligé ne cherchant que le repos de la mort, a causé inconsciemment la mort de son père en étant privé de l’immortelle contemplation du Vase régénérateur.
Les chevaliers exigent tous d’Amfortas une dernière fois, qu’il accomplisse son devoir !
Amfortas, pressentant déjà proches de lui les douces ténèbres de la mort, résiste à revenir à la vie que le Graal découvert lui donnera, et déchire, indigné, ses vêtements en réclamant la mort à cris, en terrible paroxysme…
Tous s’écartent de lui, surpris, quand la funeste blessure se découvre, sanglante.
Parsifal qui est arrivé se détache du groupe, brandit la lance et touchant de sa pointe le côté d’Amfortas, la ferme finalement, miraculeusement.
Il hausse ensuite triomphalement la lance. Tous devant elle se prosternent en extase, tandis qu’Amfortas extrayant de l’arche la relique sacrée, fait que l’ambiance toute entière s’imprègne de la gloire du Graal, et Parsifal est élevé à ce moment à la dignité suprême, et bénit à partir de cet instant et pour toujours avec LUI, la Sainte Assemblée restaurée…
Titurel, revenu un moment à la vie, se dresse dans le cercueil, en même temps que, depuis la coupole, la blanche colombe plane sur la tête du nouveau Roi, du sage par compassion !… Tandis qu’éclatent, plus vigoureux que jamais, les chants sacrés, KUNDRY, la femme symbole, tombe inanimée et rachetée sur le sol, dans l’universel hommage que les cieux et la terre rendent, glorieux, au Héros qui a vaincu les puissances du mal, parvenant à la libération par l’effort et le sacrifice.
Chapitre 48 – Le Signe de Jonas
Cette génération, mauvaise et adultère, demande un signe, mais le signe ne lui sera pas donné, sinon celui du prophète Jonas. Parce que tel Jonas, qui resta dans le ventre de la baleine trois jours et trois nuits, le Fils de l’Homme sera dans la terre trois jours et trois nuits (Matthieu 12 : 39-40).
Ce récit exotique, quelque peu confus, du livre merveilleux de Jonas, a son fondement ésotérique dans une cérémonie symbolique très antique, qui consistait à laisser l’Initié, pendant trois jours et trois nuits, dans l’indicible mystère d’une caverne ou d’une cavité semblable à un poisson par sa forme.
Les vieilles traditions qui se perdent dans la nuit effrayante des siècles, content que pendant ce laps de temps, tandis que le corps de l’initié gisait comme un cadavre dans son sarcophage, son âme, absente de la forme humaine dense, expérimentait directement dans les mondes supérieurs le rituel de la vie et de la mort.
L’eau élémentale comme la terre parfumée, éléments passifs ou simplement négatifs, sans aucun doute, représentent la purification préliminaire et la base sérieuse de tout processus régénérateur, qui doit ensuite devenir effectif, au moyen des éléments supérieurs et actifs, l’air et le feu, symboles respectifs de l’Esprit et de la grande réalité.
La forme merveilleuse et extraordinaire de l’antique cercueil d’OSIRIS, rappelle naturellement, par sa ressemblance et sa signification initiatique, un autre poisson magnifiquement représenté dans l’alphabet sémite par la lettre SAMEK, qui occupe le quinzième lieu Kabbalistique, celle qui symbolise indubitablement, dans un début, la fameuse constellation de la baleine, sous la régence de laquelle nous devons réaliser tous les travaux de la Neuvième Sphère.
Le quinze Kabbalistique de Typhon Baphomet (le Diable), la passion animale, est représentatif de cette constellation ; ceci nous invite à comprendre ce qu’est le travail dans la Neuvième Sphère (le sexe).
L’Initié qui répand le Vase d’Hermès sera fulminé par l’Arcane seize de la constellation du Bélier ; il tombera de la tour sous l’éclair de la justice cosmique, comme le pentalphe inversé, tête en bas, jambes en haut.
Si nous additionnons Kabbalistiquement les deux chiffres du quinze, nous obtiendrons le résultat suivant : 1 + 5 = 6.
Six, dans le tarot, est l’Arcane 6 de l’Amoureux ; l’homme entre la vertu et la passion. Apprenez à vous polariser sagement avec l’Arcane 6, et vous aurez vaincu l’épouvantable quinze de la constellation de la baleine.
Rappelle-toi, aimé lecteur, qu’au centre de la poitrine, tu as un point magnétique très spécial qui capte les ondes de lumière et de gloire, qui viennent de ton âme humaine.
Elle est TIPHERETH, l’Arcane 6 du TAROT. Écoute-la. Obéis aux ordres qui émanent d’elle.
Agis en accord avec ces impulsions intimes. Travaille dans la Forge des cyclopes quand elle veut qu’il en soit ainsi. Si tu apprends à obéir, tu ne périras pas dans le ventre de la baleine.
Regarde ! Tu es devenu un poisson travaillant dans les eaux du chaos du premier instant. Maintenant, vous comprendrez pourquoi le cercueil d’Osiris a la forme d’un poisson.
Il est indiscutable que les sept jours ou périodes génésiaques de Moïse, se synthétisent en ces trois jours et trois nuits de Jonas, dans le ventre de la Baleine, cérémonie initiatique répétée par le Grand Kabîr Jésus dans le Saint Sépulcre.
Quelques personnes, extrêmement mal informées, supposent à tort que la simple cérémonie initiatique et symbolique du Grand Sépulcre, avec ses fameux trois jours, et la catalepsie du corps physique, sont tout…
Ces bonnes gens ignorent lamentablement que la simple cérémonie n’est qu’un signe, le symbole ou l’allégorie de quelque chose, immense et terrible, qui se projette dans l’inconnu…
Jonas, le prophète travaillant sous la régence de la constellation de la Baleine, enfoui dans le puits profond de l’univers, dans la neuvième sphère (le Sexe), réalise son travail en trois jours ou trois périodes plus ou moins longues.
1) Il fabrique la robe de noce de l’âme et établit en lui-même un centre permanent de conscience.
2) Il élimine radicalement les trois traîtres du Christ intime et réduit en poussière cosmique le Dragon des ténèbres et les bêtes secondaires (travail sublunaire).
3) Il continue à mourir dans les sphères supérieures de Mercure, Vénus, Soleil, Mars, Jupiter, Saturne, etc.
La première période de temps se conclut dans la « Seconde Naissance » dont parle le Grand Kabîr Jésus au rabbin Nicodème.
La deuxième période s’achève en merveilleuses noces. Rien de moins que le mariage de l’âme humaine avec Guenièvre, la reine des Jinas. Nous dirons alors des femmes, qu’elles se marient avec l’éternel Bien Aimé…
La troisième période s’achève magistralement avec la résurrection du Christ secret, à l’intérieur de notre propre cœur.
Les textes ésotériques hindous mentionnent constamment la fameuse Trimurti : ATMAN – BOUDDHI – MANAS (Atman est l’Intime avec ses deux âmes : Bouddhi et Manas).
De cette Trimurti, seule une fraction insignifiante du troisième aspect est incarnée dans l’humanoïde intellectuel, improprement appelé homme.
On appelle cette fraction ESSENCE ; dans le Zen nippon, on l’appelle simplement « le Bouddhata ».
L’Essence, malheureusement, gît dans des rêves à l’intérieur de cet ensemble bigarré et grotesque d’entités submergées, ténébreuses, qui constituent l’Ego, le moi-même, le soi-même.
Cependant, cette Essence est la matière première pour fabriquer l’âme ; concept qui, c’est regrettable, n’a pas encore été compris par nos étudiants gnostiques.
Le TAO chinois enseigne clairement que l’Essence embouteillée dans tout cet ensemble de Mois Diables qui constituent l’Égo, doit passer dans la Neuvième Sphère par d’incessantes transformations alchimiques avant de se convertir en la « Perle Séminale ».
Le merveilleux reflux de l’énergie sexuelle, en forme de tourbillon lumineux, comme lorsqu’un rayon de lumière revient en se heurtant à un mur, vient cristalliser en nous la « Fleur d’or », laquelle comme on le sait, établit à l’intérieur du néophyte un centre permanent de conscience.
La Perle Séminale se développant par la Magie Sexuelle et le formidable travail avec la lance de Longinus, doit passer par d’indicibles amertumes avant de se convertir en « l’Embryon d’or » (la Fleur d’or).
La seconde naissance est un événement cosmique extraordinaire, merveilleux : nous incarnons alors le troisième aspect de la Trimurti ATMAN BOUDDHI MANAS.
L’âme humaine (le Manas supérieur des Hindous) entre dans l’Embryon d’or dès cet instant, on dit de nous que nous sommes des hommes avec une âme, des individus sacrés, des personnes vraiment responsables, au sens le plus complet du mot.
L’Embryon d’or vêtu de la robe de Noce de l’âme expérimente en vérité une jouissance suprême à l’instant où il fusionne avec l’âme humaine.
Dans l’Embryon d’or se trouvent résumées toutes les expériences de la vie et pour cela même, il est ostensible qu’il engendre des transformations de fond, dans les principes pneumatiques immortels de l’homme. C’est ainsi que nous nous convertissons en Adeptes de la Fraternité Blanche.
Le mariage avec Guenièvre, la Divine Amazone, est certes un autre événement de merveilles, qui marque le final en apothéose du deuxième grand jour ou période de temps. Il est indiscutable que nous expérimentons alors une autre transformation radicale, car dans le Bouddhi, comme à l’intérieur d’un vase d’albâtre fin et transparent, brûle la flamme de Prajna.
Il est pourtant indubitable que la transformation superlative n’est possible qu’avec la résurrection du Christ Intime, dans le cœur de l’homme. C’est la phase culminante de la troisième période ; l’instant formidable où la brillante constellation de la Baleine vomit Jonas le prophète, sur les plages de Ninive ; le moment suprême où Jésus, le Grand Kabîr, ressuscite ; la seconde extraordinaire du triomphe de Parsifal, dans le temple resplendissant du Saint Graal.
Chapitre 49 – La Partition de Parsifal
Don Mario Roso de Luna, le Grand sage espagnol, écrit :
La partition de Parsifal – dit Rogelio Villar – étonne en général par sa grandeur et sa majesté, et par l’inspiration, la beauté de son tracé, la pureté de ses lignes, le coloris et la nuance de sa sage et artistique instrumentation, douce et suave, grandiose et solennelle. Elle marque le terme de l’évolution, commencée dans TANNHAUSER ET LOHENGRIN, œuvres inspirées où se trouvent ébauchées ses théories sur le drame lyrique, qui parviennent à leurs ultimes extrêmes dans la très belle partition de Parsifal.
Les fragments mélodiques (leitmotivs) qu’on entend dans le cours du drame de Wagner, dans les différentes situations, sont d’une grande puissance expressive, et en relation avec le caractère du poème, toujours subordonnés à l’esprit de la phrase littéraire.
Le prélude et la consécration du Saint Graal (Cène des Apôtres), page magnifique et d’une intense émotion dans le premier acte. Le prélude et le jardin enchanté de KLINGSOR (voluptueuse scène des fleurs) et le dramatique duo de la séduction, entre KUNDRY et PARSIFAL dans le deuxième. Le bref et mélancolique prélude, l’émouvante scène du baptême (un des moments du PARSIFAL le plus haut en émotions), et les enchantements du Vendredi Saint, pages d’une sublime beauté dans le troisième. Le plus paisible et poétique, par ses délicatesses et son orchestration riche et exubérante, comme toutes les situations remarquables de l’opéra, emplies d’enchanteresse poésie et d’exquise tendresse, délicates ou douces, sombres ou lugubres, toujours dans le caractère du poème.
D’autres fragments épisodiques intéressants par le travail orchestral, de caractère descriptif, sont : la prière matinale de GURNEMANZ ; la sortie de KUNDRY ; le cortège du Roi, très bien imaginé, comme la tirade de GURNEMANZ à l’ombre d’un arbre séculaire dans laquelle il raconte à ses écuyers l’origine de l’Ordre du GRAAL, KUNDRY, les douleurs d’Amfortas, et le maléfice de KLINGSOR.
Dans le deuxième acte, toute la sinistre scène du mage infernal est également remarquable, où il se sert de ses astuces, afin que KUNDRY, l’Ève de la mythologie Hébraïque, séduise PARSIFAL. Et dans le troisième acte, la désolante scène d’Amfortas, d’une émotion profonde, ainsi que la marche funèbre.
Il y a dans la partition du PARSIFAL des fragments symphoniques d’une impondérable beauté, de délicieuses sonorités enveloppées et fondues avec un art si nouveau, si adéquat à l’ambiance dans laquelle se déroule l’action, au caractère du paysage, des images poétiques et musicales si expressives, et de véritables trouvailles dans l’interprétation de la légende du Saint Graal, qui subjuguent.
On entend dans l’orchestre, entremêlés avec un art sans précédent, les thèmes de la Cène, Titurel (Ordre du Graal), KUNDRY, AMPHORTAS, PARSIFAL, qui symbolisent la foi, la compassion, l’humilité, la mélancolie, l’amour, la résignation, le Cygne, la lance et d’autres thèmes, dont il est nécessaire de connaître la signification pour profiter intégralement de la conception Wagnérienne dans toute sa grandeur et sa magnitude. Amfortas symbolise le remord ; Titurel la voix du passé ; Klingsor le péché (le Moi) ; Parsifal la rédemption ; Gurnemanz (le Guru), la tradition ; Kundry (la séduction).